Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris... Bonne lecture.

Chapitre 1

Une visite inattendue

Harry tendit la main vers la corbeille de pain en même temps que Duddley. Celui-ci retira la sienne vivement, laissant son cousin se saisir du dernier morceau de pain. Il le regarda mordre dedans, avec envie et terreur à la fois. Harry n'en éprouva cependant aucune satisfaction. Quelques mois auparavant, il aurait adoré voir ce gras spécimen d'adolescent borné trembler de peur devant lui – ou plutôt devant la menace de voir un escadron de sorciers lui tomber dessus. Il sourit un peu au souvenir de son oncle et de sa tante, sur le quai de la gare, devant ses amis de l'Ordre, comme devant un peloton d'exécution.

Il termina son pain. Il mourait de faim. Non qu'il fût privé de nourriture. Les Dursley n'auraient pas osé, pas après que Maugrey ait fait tourner son œil devant eux. Duddley n'était plus obligé de suivre un régime draconien. Il n'avait plus rien d'un gras porcelet. Harry avait dans l'idée que la rencontre avec les Détraqueurs avait quelque peu ébranlé les certitudes de son cousin. Néanmoins, tous étaient à la diète. Car l'Oncle Vernon était à la diète. Depuis leur retour de la gare, il n'avait plus prononcé que des monosyllabes. Le bas de son visage qui se confondait avec son cou restait figé dans un rictus crispé. Et il avait pris un teint rubicond du plus bel effet, sauf de l'avis du médecin qui l'avait examiné. Il avait diagnostiqué une légère attaque cérébrale, qu'il avait attribuée à une nourriture trop riche et à une forte propension à ingurgiter des boissons alcoolisées. Tante Pétunia avait manqué s'évanouir de honte, mais elle semblait croire qu'il valait mieux qu'on croie que l'Oncle Vernon était un ivrogne plutôt qu'on se rende compte qu'elle abritait sous son toit un adepte des sciences occultes. Les déjeuners étaient frugaux, les dîners sommaires, et les petits déjeuners inexistants. Harry avait même eut pitié de Duddley : le réfrigérateur était vide et il ne pouvait plus se lever la nuit pour dérober un quelconque encas. Une fois, il avait même laissé traîner une part de gâteau que lui avait envoyé Mrs Weasley – la pauvre femme s'imaginant toujours que les règles de nourritures moldues étaient vraiment trop strictes pour des adolescents en pleine croissance, ce qui dans le cas de Harry n'était hélas que trop vrai !- Duddley n'avait osé y toucher, de peur de se voir à nouveau affublé d'une ridicule queue de cochon.

L'Oncle Vernon leva la main droite. Duddley fut sur ses pieds en un bond. Harry commença à reculer sa chaise lentement. Il n'avait pas plus envie de rester à table que de se retrouver seul dans sa chambre.

- Veux-tu que je t'aide à faire la vaisselle ? demanda-t-il à sa tante.

- Hon ! grommela l'oncle Vernon.

- Non ! Non ! traduisit Pétunia en tressaillant. Ils … on pourrait croire… Va… Va faire ce que tu veux, Harry. Mais ne t'éloigne pas… Il va bientôt faire nuit.

- Où veux-tu que j'aille ? demanda Harry sur un haussement d'épaule. Tu sais bien que je suis obligé de rester ici.

L'Oncle Vernon émit un long sifflement de bouilloire. Tante Pétunia se précipita vers lui et fit signe à Harry de sortir sur-le-champ tandis qu'elle enfonçait son inhalateur dans la gorge de son époux.

Harry hésitait sur ce qui allait faire lorsqu'il entendit un ululement familier. Il monta jusqu'à sa chambre. Il sortit la clé de sa poche. C'était lui qui fermait sa porte à présent. Hedwige le salua bruyamment. Harry imagina la tête de son Oncle, en bas, dans la cuisine. Il saisit la lettre que sa chouette lui tendait ostensiblement. Il reconnut l'écriture d'Hermione sur l'enveloppe. Il fut tenté de remettre la lecture à plus tard. C'était la troisième lettre d'Hermione en trois semaines. Elle allait encore lui demander s'il n'était pas trop anxieux pour le résultat de leurs examens. Qui pouvait bien se soucier de quelques BUSE, alors que… Il décacheta tout de même la lettre. Hermione était la seule qui essayait de lui changer les idées. Elle lui avait téléphoné, au début des vacances. Mais ils avaient dû écourter la conversation, car l'Oncle Vernon avait manqué passer l'arme à gauche à l'énoncé de mots tels que Dumbledore, Weasley, ou encoure Sirius et Poudlard.

Comme il le prévoyait, elle parlait des BUSE et de la prochaine rentrée. Il comprit qu'elle aussi voulait se persuader qu'il y aurait une prochaine rentrée à Poudlard.

Il songea à Neville, soudain. La dernière fois qu'il l'avait vu, le pauvre garçon se demandait pourquoi il n'avait pas encore reçu de beuglante de sa grand-mère alors qu'il lui avait annoncé qu'il venait de briser la baguette de son père. Il se força à continuer à lire la deuxième feuille de la lettre, pour ne pas penser à cette nuit.

"Ron n'arrête pas de demander à sa mère quand tu iras les rejoindre au Terrier. Il dit que tu serais bien plus en sécurité entouré des sorciers de l'Ordre que chez "tes Moldus". Je le sais par Ginny, car je n'ai pas de nouvelles de lui depuis que nous avons quitté l'école. Je lui ai écrit plusieurs fois mais il ne m'a pas répondu. Je crois que je n'aurais pas dû lui parler de Viktor dans ma première lettre. Mais il fallait bien que je lui dise ce qu'on pensait de … tu-sais-quoi dans le monde.

J'ai vu Neville, la semaine dernière, au Chemin de Traverse. Il était avec sa grand-mère et ils se rendaient chez Ollivander. Il était très excité, même si sa grand-mère avait l'air navré (il est si maladroit, le pauvre garçon ! Je me demande s'il lui a tout raconté de ce qui s'est passé quand nous nous sommes rendus au Ministère) Il m'a dit qu'il avait vu Luna et son père qui s'équipaient pour leur expédition. Des Ronflaks cornus ! Je te jure ! Tu crois qu'elle sera de retour pour septembre ?"

Harry termina sa lecture et roula lentement les feuillets pour les ranger avec le reste de sa correspondance. Luna, Neville, Ron, Ginny et Hermione. Tout le ramenait à cette nuit dans le Département des Mystères. La colère avait laissé la place à un grand vide au fond de lui. Il attendait. Que Mrs Weasley se rappelle sa promesse de tout faire pour le sortir de Privet Drive. Que Dumbledore veuille bien lui apprendre ce qu'il attendait de lui. Qu'il se passe enfin quelque chose !

Machinalement, il passa la main sur sa cicatrice. Elle lancinait depuis si longtemps qu'il n'en avait presque plus conscience. Sauf la nuit. Il dormait très mal. Voldemort n'avait plus cherché à s'insinuer dans son esprit. Sans doute croyait-il la prophétie perdue pour tout le monde. Sans doute pensait-il que Harry ne pouvait plus rien lui apprendre. Pour le moment. Peut-être la protection de la maison de sa Tante l'empêchait-il de prendre à nouveau possession de son esprit. Comment se pouvait-il que cette maison où il avait reçu si peu d'amour soit sa seule protection ?

Il entendit brusquement un grand bruit au rez-de-chaussée. Puis un long "Maaaamaannn!" Harry se sentait à cet instant si désespéré qu'il ne tressaillit même pas. Deux ou trois cents Détraqueurs ne pourraient rien contre lui, car toute joie l'avait quitté depuis longtemps.

- Harry !

La voix de Tante Pétunia tremblotait légèrement tandis qu'elle l'appelait du bas de l'escalier.

- Harry ! répéta-t-elle. C'est … c'est pour toi !

Harry se précipita soudain. C'étaient peut-être les Weasley qui venaient le chercher ! Tante Pétunia se colla au mur pour le laisser passer.

- Salut !

Harry essaya de cacher sa déception. Tonks avait les cheveux orange et un petit nez retroussé qui lui donnait l'air d'un … pékinois ? Il chercha des yeux qui l'accompagnait. L'oncle Vernon avait les yeux exorbités et ânonnait d'étranges borborygmes. Il fixait le mur près de la cheminée, et Harry discerna une ombre. La cheminée était intacte et il comprit que c'était le bruit de deux transplanages simultanés qui avait effrayé Duddley. Duddley ? Il l'aperçut qui rampait entre les fauteuils pour se rapprocher de la porte.

- Alors, Harry, reprit Tonks. Comment tu me trouves comme ça ?

- Heu, répondit Harry qui tentait de distinguer l'ombre contre le mur.

- Pas terrible, hein ? constata Tonks qui échangea aussitôt sa chevelure orange contre une crête brune et son nez de pékinois contre un nez aquilin.

Tante Pétunia eut un hoquet qu'elle étouffa dans sa main.

- Tonks ! Ca suffit !

Remus Lupin sortit de l'ombre et la tante Pétunia eut un second hoquet devant sa mine hâve

- Bonjour Harry, dit-il doucement.

Il lui sourit avec bienveillance, semblant chercher au fond de son regard quelles étaient ses dispositions d'esprit.

- Bonjour, Professeur, répondit Harry. Vous venez me chercher ?

Tonks se mit à rire !

- Pourquoi crois-tu que nous soyons là ?

Elle s'appuya négligemment à la potiche en fausse porcelaine de Chine de Tante Pétunia. Celle-ci eut un troisième hoquet, juste avant que le vase ne tombe.

- Désolée, fit Tonks. Je vais réparer…

Elle sortit sa baguette.

- Hon ! hurla l'Oncle Vernon dans un bond.

Duddley se mit à pousser de petits piaillements apeurés. Lupin arrêta la jeune femme dans son geste tandis que Harry rappelait qu'il ne savait pas transplaner.

-Le Magicobus doit passer dans dix minutes, l'informa Lupin. Tes bagages sont prêts ?

- Heu… non…

Lupin fronça le sourcil.

- Tonks ! Tu as bien envoyé le message à Harry, n'est-ce pas ?

- Bien sûr ! se récria la jeune femme. Oups !

Elle mit la main dans sa poche et en sortit une enveloppe cachetée.

- Ce n'est pas grave, décida-t-elle. Je vais t'aider…

- Non ! s'écria Harry. J'irai plus vite tout seul, c'est tout petit là-haut…

Il se souvenait que Tonks avait une manière particulière d'apporter son aide.

Il bondit dans l'escalier, surgit dans la chambre sur un ululement de Hedwige, jeta ses affaires dans sa valise, ses livres dans son sac…

- Locomotor barda ! dit-il.

Il agita sa baguette de la main droite, saisit la cage d'Hedwige de la gauche et se fit la réflexion qu'il avait beaucoup progressé en matière de bagages.

Il arrivait au bas de l'escalier, précédé de ses valises quand il entendit un klaxon tonitruant à l'extérieur.

- Tonks, les billets ! commanda Lupin.

Il donna un discret coup de baguette aux morceaux de fausse porcelaine de Chine qui reprirent la forme d'un vase sur la sellette, sous les yeux médusés de Duddley.

Tonks ouvrait la porte pour laisser passer les bagages de Harry. La Tante Pétunia poussa un hurlement : un énorme… un énorme elle-ne-savait-pas-quoi orange était garé sur sa pelouse ! Au milieu de ses rosiers !

- Rassurez-vous, lui dit Lupin, vos voisins moldus ne peuvent voir le Magicobus.

La porte du bus s'ouvrit et Stan apparut :

- Salut, Harry…! clama-t-il.

- La ferme, Stan ! Ou je te brise en deux !

Tonks lui tendit les billets sur un regard féroce et monta la première, juste après les valises de Harry.

- Harry, dis au revoir à ton oncle et ta tante. Tu ne les reverras pas avant l'année prochaine. Normalement.

Une lueur d'espoir brilla dans les yeux ternes de l'oncle Vernon, tandis que la Tante Pétunia, les mains sur le cœur contemplait les larges roues du Magicobus qui écrasaient sa pelouse.

Lupin s'éloigna discrètement.

- Heu… au revoir, dit Harry.

- C'est… c'est un vampire ? demanda Duddley qui ne quittait pas Lupin de ses petits yeux effarés.

- Le professeur Lupin ? reprit Harry avec légèreté. Non, lui, c'est un loup-garou…

Il remonta ses lunettes sur son nez pour se donner une contenance et ne pas éclater de rire devant les visages soudain livides de ses parents.

Stan referma la porte derrière Harry et le Magicobus hoqueta, cahota et s'ébranla dans un bruit de klaxon.

Harry s'installa près de Lupin tandis que Tonks, manifestement, inspectait le Magicobus et ses occupants.

- Nous allons chez les Weasley ? demanda Harry avec espoir.

- Non, répondit Lupin.

Le Magicobus fit un bond sur la droite pour éviter une bouche d'incendie, puis un bond sur la gauche pour revenir sur la route. "Désolée" répétait Tonks alors qu'elle était ballottée au gré des déhanchements du bus.

- Qu'est-ce qu'elle fait ? questionna Harry.

- La routine, répondit Lupin.

Il sourit comme pour lui-même :

- On ne dirait pas comme ça, mais c'est la meilleure pour les questions de sécurité.

Harry hocha la tête.

- Square Grimmaurd ? essaya-t-il à nouveau comme Lupin n'avait pas l'air disposé à continuer la conversation.

- Non plus, soupira Lupin.

- Question de sécurité ? railla Harry.

Lupin sourit encore.

- Exactement.

Il jeta quelques regards autour d'eux.

- Ecoute, Harry. Dumbledore veut que tu reprennes les cours d'occlumencie.

Il leva la main pour arrêter les objections du jeune homme.

- C'est nécessaire. Pour ta propre sécurité. C'est pour cela que nous sommes venus te chercher. Tu imagines Severus débarquant tous les jours de son balai, sa pensine sous le bras, sur le pas de la porte de ton oncle.

Harry secoua la tête. L'idée même de Rogue débarquant où que ce soit lui était insupportable.

- Et je ne parle pas d'un transplanage ! continuait Lupin en souriant.

Harry n'esquissa pas l'ombre d'une réponse. Il lui faudrait revoir Rogue. Le laisser s'infiltrer dans ses pensées. Lui montrer son désarroi pour qu'il s'en serve contre lui.

- Je ne peux pas ! murmura-t-il. Et d'ailleurs, il ne le veut pas non plus !

- Il a changé d'avis, affirma Lupin. Harry ! gronda-t-il encore. Il faut que tu apprennes à te servir des étonnantes facultés de ton cerveau pour autre chose que…

- Quoi donc, Professeur ? provoqua Harry.

Lupin soupira :

- La désobéissance est certainement la preuve d'un esprit critique, mais il faut parfois faire taire ses sentiments personnels quand l'enjeu dépasse nos propres intérêts.

- C'est ce que vous-même avez fait, Professeur ? demanda Harry au bout d'un moment de silence.

Lupin retint un rire.

- Il ne s'agit pas de moi, Harry.

- Je ne crois pas que Rogue soit prêt à …

- Le professeur Rogue, Harry, le reprit Lupin.

Tonks atterrit sur les genoux d'Harry à ce moment précis.

- Désolée, dit-elle en se relevant. Il faudrait faire quelque chose pour ces ruptures du continuum espace-temps. Ou du moins pour les rendre moins brutales ! Qui s'occupe du Réseau au Ministère ?

- Cela ne vient pas du continuum, Tonks… l'interrompit Lupin. Cela vient de la façon de conduire de Ern…

Le bus propulsa en avant tous les passagers du rez-de-chaussée. Les bagages de Harry roulèrent dans l'allée et Hedwige poussa un long ululement réprobateur. Les crissements des pneus n'en finissaient pas. Tonks remit les bagages à leur place.

- On n'a pas fini d'arriver, grommela-t-elle.

Quelques sorciers descendirent à la hâte lorsque le bus s'arrêta enfin. Puis il reprit ses sauts, au gré des souhaits de ceux qui désiraient le prendre.

Lupin cala sa nuque contre le dossier du fauteuil et croisa ses mains sur sa poitrine.

- Tu prends la première veille, Tonks !

Il ferma les yeux.

- Heu, Professeur ? essaya Harry. Vous ne m'avez pas dit où nous allions.

Tonks ouvrit la bouche.

- Tais-toi, Tonks, laissons donc Mr Harry Potter ses servir des brillantes facultés qu'il possède. Il n'aura pas toujours Miss Granger auprès de lui pour lui souffler la solution.

- Vous êtes injuste, Remus ! s'esclaffa Tonks, car Lupin avait ouvert un œil pour lui faire un clin d'œil.

- Moi ? Non ! se récria Lupin. Je déteste seulement voir les gens gâcher leur potentiel.

Il tourna la tête vers la fenêtre et le dos à Harry.

- Tu peux monter dormir là-haut, si tu veux, chuchota Tonks.

Elle repartit vers l'arrière du bus, vers l'escalier qui montait à l'étage et s'assit sur la première marche. Harry la suivit. Il s'assit à côté d'elle.

- Heu, Tonks, commença-t-il. Tu as encore la lettre que tu devais m'envoyer, non ?

- Désolée, fit Tonks. Elle mit la main dans sa poche et ressortit l'enveloppe. Harry tordit la tête pour essayer de reconnaître l'écriture.

- Normalement, je devrais déjà l'avoir lue, non ?

Il lui fit son sourire le plus charmeur. Et il s'aperçut qu'il n'avait jamais essayé de charmer personne, à part des serpents.

- Bon, d'accord, se décida Tonks. Mais ne le dis pas à Remus !

Il saisit vivement la lettre sur un sourire sincère cette fois. Il s'installa confortablement dans un fauteuil vert pomme, qui devait dater de l'époque de la Reine Elizabeth 1ere. Et il ouvrit la lettre. Il crut d'abord qu'elle venait du professeur Mac Gonagall car il avait reconnu l'écriture de la plume qui écrivait le courrier administratif de Poudlard sur l'enveloppe. A l'intérieur, cependant, c'était l'écriture de Dumbledore qui apparaissait au fur et à mesure qu'il lisait. "Très cher Harry, je suis vraiment désolé de t'arracher à la protection de ta famille aussi tôt, mais je ne peux faire autrement. Il faut –tu entends, il FAUT- que tu reprennes les cours d'Occlumencie avec le professeur Rogue. J'ai longuement discuté avec lui et il est conscient lui aussi que c'est une chose absolument nécessaire. J'espère que vous saurez tous deux faire abstraction de ce qui vous sépare, afin de vous concentrer sur ce qui vous rapproche. Remus Lupin restera avec toi pendant quelques jours. Tu seras en sécurité, presque autant que chez la sœur de ta mère. Profite bien de ces courtes vacances. APWB Dumbledore. P. S. : Veux-tu rappeler à Mrs Pomfresh que j'ai une ou deux paires de vieilles chaussettes à faire repriser, ainsi qu'un bonnet de nuit ? Les Elfes de Maison sont un peu perturbés en ce moment et il faut leur répéter les choses plusieurs fois. Surtout en ce qui concerne les chaussettes, les gants, et les bonnets. Je t'en remercie par avance."

Harry relut la lettre une seconde fois. Dumbledore ne disait rien de l'endroit où on l'emmenait. Il se frappa soudain le front de la main. Etait-il bête ! Où était-il presque autant en sécurité que chez sa tante Pétunia ? Mais à Poudlard bien sûr ! Où donc pourrait-il trouver Mrs Pomfresh ? Et des Elfes de Maison traumatisés par une profusion de bonnets gants écharpes et chaussettes ? Il se sentit mieux brusquement. Puis un doute lui vint. Pourquoi, alors qu'il avait refusé de le garder à Poudlard durant quatre étés consécutifs, Dumbledore l'y laissait-il revenir pendant les vacances ? Il réalisa aussi qu'il ne verrait pas les Weasley, ni Ron, ni Hermione. Hagrid, peut-être ? Il allait se sentir bien seul dans la grande salle commune de Gryffondor ; le château allait lui sembler bien grand et bien froid le cachot de Rogue. Il frissonna. Indispensable, nécessaire, il faut que…Pourquoi n'es-tu pas là quand j'ai besoin de toi, Sirius ! Les mots de la lettre de Dumbledore s'allumaient et s'éteignait dans son esprit ! Il faut que, il est indispensable que, il est nécessaire que le potentiel des cerveaux serve à quelque chose. Il songea à Ron, enrubanné de cervelle qui agitait sa baguette dans tous les sens. Il criait quelque chose. Que criait-il donc ? Pourquoi Hermione n'est-elle jamais là quand on a besoin d'elle ? Je suis là ! Je suis là ! disait Hermione qui apparaissait soudain dans la robe du professeur Mac Gonagall, ses lunettes sur le nez, et Pattenrond qui se transformait en Tonks. J'ai fait des progrès, disait cette dernière. Et Hermione faisait tournoyer Ron et ses rubans de cervelle en soupirant : Ron ! Ron ! Ron ! Tu es vraiment irrécupérable ! Et le Magicobus l'éjecta de son siège. La cage d'Hedwige s'ouvrit et la chouette se mit à voler dans le bus en poussant de longs cris perçants. Stan lui courut après en criant : les animaux de compagnie doivent être enfermés dans une cage ou dans un panier ! Les animaux de compagnie doivent être enfermés dans une cage ou dans un panier !

- Mais j'ai payé une place pour lui ! répondait Hermione. Et je n'ai pas de panier !

- Nous pouvons vous prêter une cage, répliqua Stan.

- Puisqu'elle vous dit qu'elle a payé pour son chat ! s'impatienta la voix de Ginny.

Ginny ? Harry devait rêver ou bien il avait rêvé. Mais il ne se souvenait pas de Ginny dans son rêve.

- Puisqu'on te dit que les animaux de compagnie doivent être dans des cages !

- Ron ! la voix scandalisée de Mrs Weasley persuada Harry qu'il ne rêvait pas.

Il allait se lever lorsque Tonks lui fit signe de ne pas bouger. La jeune femme s'approcha d'Hermione et lui fit un clin d'œil.

- Prenez la cage, Mademoiselle. Le règlement c'est le règlement.

Elle désigna Harry d'un discret signe de tête et les sorciers qui se penchaient à présent pour savoir les causes de cet arrêt si long.

Hermione prit la cage et essaya d'y faire entrer Pattenrond qui se hérissa et siffla et s'arc-bouta.

- S'il te plait, Pattenrond, chuchota la jeune fille à l'oreille du chat. Nous avons déjà attiré l'attention sur nous. Rentre là-dedans et allons retrouver Harry.

Elle entendit Ron renifler derrière son dos et marmonner de vagues insultes contre Pattenrond. Le chat se détendit et entra dans la cage. Hermione laissa la porte ouverte et comme Stan la priait de la refermer, elle répondit dignement :

- Ne vous inquiétez pas, il ne sortira pas. C'est une créature raisonnable, lui.

Elle s'avança dans l'allée, suivie de Ginny qui riait. Mrs Weasley serra Ron contre elle. Elle fit un geste de la main à Harry dans son dos.

- Maman ! grommela Ron. Ca va ! Dépêche-toi de descendre, ou ils vont partir avec toi.

Mrs Weasley échangea un dernier regard avec Tonks, descendit du bus et la porte se referma sur elle. Ron traîna sa valise et la cage de Coq jusqu'au fauteuil en face de Harry. Ginny et Hermione s'assirent chacune d'un côté de ce dernier. Il ne pouvait en croire ses yeux ! Ses amis étaient là. Ils venaient aussi à Poudlard. Il ne pouvait en être autrement. Hermione tenait la cage de Pattenrond sur ses genoux et lui souriait aussi. Elle paraissait changée. Elle avait fait quelque chose à ses cheveux lui sembla-t-il. Ils étaient coiffés ! Ginny était morte de rire. Et Harry ne savait pas pourquoi. Quant à Ron, il était renfrogné et évitait le regard de tout le monde.

- Je vous l'avais bien dit, qu'on allait le retrouver ! se décida Hermione à voix basse.

Ron renifla sur un haussement d'épaule. Harry interrogea Ginny du regard. Elle fit semblant de se moucher pour cacher son fou rire.

- Nous allons à Poudlard, n'est-ce pas ! continua Hermione avec excitation.

- Je le crois, répondit Harry. Il n'a rien voulu dire.

Il désigna le siège de Lupin du menton. Ron se retourna vivement. Hermione lui donna un coup de pied dans les tibias et lui fit de gros yeux menaçants. Ginny pouffa dans son mouchoir.

- Pourquoi croyez-vous qu'ils nous envoient là-bas en pleines vacances, grogna Ron qui frottait sa jambe.

Ginny interrompit son fou rire pour regarder son frère avec stupéfaction. Hermione fut sur le point de dire quelque chose, mais elle se contenta de lever les yeux au ciel en soupirant.

- Quoi ? fit Harry. Vous oubliez que, moi, je n'ai eu aucune nouvelle du monde des sorciers durant ces trois semaines.

- Fudge a démissionné, commença rapidement Ginny à voix très basse. Dumbledore a refusé de reprendre le poste. On lui cherche un successeur. Le magenmagot assure l'intérim. Papa est sur la liste. Percy…

Elle jeta un regard à Ron qui grimaça drôlement.

- Percy a dit qu'il ne croirait au retour de – ses lèvres formèrent le nom de Voldemort sans qu'aucun son ne sortît de sa bouche- que lorsqu'il le verrait lui-même ! L'ambiance est terrible au Ministère. Il y a ceux qui croient au retour de – à nouveau ses lèvres bougèrent en silence- et qui en ont peur, et ceux qui s'en réjouissent ouvertement ou non. Et ceux qui veulent lutter contre lui.

- Et il y a Percy ! fit Ron tristement.

- Fred et George se sont battus contre lui, continua Ginny tout aussi tristement. Il les a menacés de faire fermer leur boutique. C'était horrible. Bill maîtrisait Fred et Charlie retenait George. Et Ron…

Hermione avança la main vers ce dernier avec une grimace douloureuse. Ron fit semblant de ne pas la voir. Il releva la tête fièrement.

- Il m'a peut-être déboîté la mâchoire mais je ne l'ai pas lâché une seule seconde.

- Ho Ron ! murmura Hermione les larmes aux yeux.

- Et alors ? voulut savoir Harry.

- J'ai stupéfixé tout le monde, dit Ginny en baissant les yeux.

- Ouais ! fit Ron en se frottant la tête. Tu pouvais pas stupéfixer que cet imbécile de Percy ?

- Ne pouvais-tu stupéfixer Percy uniquement ? corrigea Hermione qui s'attira aussitôt un regard féroce de Ron.

- Je t'ai déjà dit que je n'avais pas fait exprès.

- Et cela se comprend, compatit Hermione. Je crois que dans une situation pareille je n'aurais pas fait autrement.

- De toutes façons, t'es fille unique, tu peux pas comprendre, lâcha Ron sur un ton acerbe.

- Je comprends très bien au contraire, se défendit Hermione, sur un ton digne. Je comprends qu'il t'a coûté énormément de devoir porter la main sur ton frère et que cela a dû te faire plus de mal que ta mâchoire déboîtée.

- Pff ! fit Ron. C'est que t'as jamais eu la mâchoire déboîtée !

Ginny reprit son mouchoir. Elle croisa à nouveau le regard de Harry qui lui envoya une interrogation muette. Elle se gratta l'oreille. Harry ouvrit ses yeux sur Ginny qui insista. Elle pinçait le lobe de son oreille et désignait discrètement Hermione de la tête. Harry suivit son regard. Ses oreilles étaient percées et elle portait en pendants d'oreilles une pierre assez étrange. On aurait dit un caillou. Ginny se moucha ou fit semblant de se moucher. Elle reprit :

- Bref, papa et maman ont emmené Ron à Ste Mangouste. Ils lui ont remis sa mâchoire en place. Percy croise Papa dans les couloirs du Ministère et il le salue comme un étranger.

- Il le salue quand même, intervint Hermione avec espoir.

- Ouais, on ne sait jamais, il pourrait devenir son supérieur hiérarchique direct ! grommela Ron

- Et ton père qu'est-ce qu'il dit ? voulut savoir Harry que l'attitude de Percy stupéfiait.

- Qu'il préfèrerait rester au département des objets moldus ! répondit Ron.

Trois paires d'yeux le fixèrent un moment dans un silence troublé seulement par les ronronnements de Pattenrond.

- Quoi ?! fit-il. Qu'est-ce que j'ai dit encore ?

Harry préféra changer de sujet :

- Mais pourquoi vous envoie-t-on à Poudlard ? Je suppose que ce n'est pas uniquement pour me tenir compagnie.

- Les Détraqueurs, murmura Hermione. Ils ont déjà attaqués plusieurs membres de l'Ordre. On ne peut plus sortir qu'accompagnés de plusieurs adultes et même les adultes ne sortent qu'à plusieurs. C'est très discret, comme tu peux le croire. La dernière fois qu'on a vu des Détraqueurs s'était au Chemin de Traverse. Le lendemain du jour où je t'ai dit que j'y avais vu Neville. Ils ont envoyé des Aurors et il y a eu des Patronus un peu partout. Mrs Weasley est allée trouver Dumbledore et elle lui a dit que s'il ne mettait pas les enfants en sécurité, la famille quittait l'Ordre.

- Elle n'aurait jamais fait cela ! s'écria Ron avec force.

- Chut ! fit Harry.

Tonks tourna légèrement la tête vers eux et il sembla à Harry que les cheveux de Lupin avaient bougé.

- Je n'ai pas dit qu'elle l'aurait fait, reprit Hermione calmement. J'ai dit qu'elle avait menacé Dumbledore de le faire.

- Ouais ! renifla Ron. Les enfants

- En tout cas, mes parents ont été touchés qu'elle pense à me mettre dans le lot, répliqua Hermione un peu agacée. Et puis comme ça on sera avec Harry ! Et peut-être aurons-nous les résultats des BUSE avant tout le monde !

- Il y avait longtemps ! railla Ron. De toutes façons, pourquoi tu t'inquiètes, tu auras O à toutes les matières, Mademoiselle Je-Sais-Tout !

Hermione rougit, ouvrit la bouche puis la referma. Elle serra les mâchoires et ne dit plus rien. Ginny jeta un regard furibond à Ron, qui avait l'air très satisfait de lui.

- Et toi, Harry ? demanda-t-elle pour rompre le silence gênant qui s'installait. Comment vas-tu ?

Harry haussa une épaule.

- Ca va, dit-il en évitant son regard. J'étais justement en train de rêver de vous deux, ajouta-t-il en se forçant à sourire. Toi, Hermione, tu étais le professeur McGonagall et tu débobinait Ron des lanières de cerveau !

Hermione consentit à sourire du coin des lèvres. Quant à Ron, il renifla bruyamment. Au cours des mois précédents, il avait été nommé préfet, il avait gagné la coupe de Quidditch et il avait affronté plusieurs Mangemorts. Et tout ce qu'on en retenait c'était cette stupide histoire de cerveau ! Il frotta machinalement ses avant-bras où les marques en spirales commençaient à s'estomper. Il s'éloigna au bout d'un moment et s'enfonça dans un fauteuil dont le dossier le dissimulait aux yeux de ses amis.

- Mais qu'est-ce qu'il a ? demanda Harry lorsqu'il fut certain que Ron ne pouvait les entendre.

- Ca te va bien de demander cela ! dit Hermione un peu sarcastique.

Elle se leva à son tour et prit place à l'opposé de Ron, la cage de Pattenrond à côté d'elle.

Harry se tourna vers Ginny. Elle était son seul espoir.

- Laisse tomber, lui dit celle-ci. Je ne dirais rien.

- Pas question, Ginny ! Je veux savoir ce qui leur arrive. Je les ai quitté les meilleurs amis du monde et voilà comment je les retrouve ! Dis-moi ce qui est arrivé !

Ginny se rapprocha :

- Viktor Krum ! dit-elle comme si ce nom était une explication à lui tout seul.

Cependant devant l'air éberlué de Harry, elle continua :

- Il a gagné la coupe de Quidditch, dans son pays et il a envoyé une photo de lui à Hermione, avec la coupe dans les bras.

- Comme celle qu'elle a de Ron, s'exclama Harry à voix basse.

- Elle a mis la photo de Krum à côté de celle de Ron dans son album. Et Ron est parti. Le Ron de la photo je veux dire.

- Ho ! fit Harry qui ne voyait cependant toujours pas où Ginny voulait en venir.

- Ensuite, reprit Ginny, il a envoyé un cadeau à Hermione. Tu as vu les boucles d'oreilles qu'elle porte ?

- Les bouts de caillou ?

Ginny le regarda avec étonnement :

- C'est exactement ce que Ron a dit quand il les a vus. Et ce ne sont pas des bouts de caillou ! Ce sont des morceaux d'étoile filante.

Harry ne put s'empêcher d'éclater de rire.

- Parfaitement, assura Ginny. C'est une météorite qui est tombée près de chez lui et il a ramassé des éclats et il les a fait monter en boucles d'oreilles pour Hermione. Je trouve que c'est vraiment très… délicat.

- Je… Je suppose, dit Harry. C'est vraiment très délicat, surtout de la part d'un tricheur pareil, murmura-t-il.

- Parce que toi, tu n'as pas triché ? glissa Ginny dans un autre murmure.

- Non ! mentit Harry. Enfin, tout le monde trichait. Et puis le tournoi était truqué et… et…

- Pardonne-moi, dit Ginny précipitamment. Ce n'est pas du tout ce que je voulais dire.

- Moi, non plus, avoua Harry. En fait, je me demande ce qu'elle lui trouve à ce Krum ?

- Ha, toi aussi ! fit Ginny dans un sourire en coin. Voyons, voyons… C'est un joueur de Quidditch merveilleux, et vraiment très célèbre. Il lui dit qu'elle est belle, qu'elle est intelligente, qu'il décrocherait la lune pour elle et il lui offre des morceaux d'étoiles… non vraiment à sa place, je le laisserais tomber !

- Mais qu'est-ce que cela a à voir avec Ron ? insista Harry.

Ginny leva les yeux au ciel.

- Hermione a raison, Harry. Il n'y en a pas un pour racheter l'autre. Pourquoi crois-tu que Ron ait quitté son cadre dès qu'il a eu Krum pour voisin ?

- Tu veux dire qu'il serait jaloux ?

- Enfin ! s'exclama Ginny.

- Mais c'est ridicule ! se mit à rire Harry. Ron a gagné la coupe, c'est vrai, mais il ne peut pas se comparer à un joueur de stature internationale comme Krum !

Il ne comprit pas pourquoi Ginny le regardait d'un air consterné. Il n'eut pas le temps de lui poser la question, le professeur Lupin se levait. Harry crut qu'il venait relever Tonks. Il la chercha des yeux et l'aperçut en grande conversation avec Hermione. La "relève" devait avoir eu lieu quelque temps auparavant, sans qu'il s'en rende compte.

- Harry, nous arrivons, dit Lupin. Sortez votre baguette, les enfants. Discrètement, ajouta-t-il à l'attention de Ron qui revenait chercher ses affaires.

Tonks descendit la première. Elle fit un geste de la main et ils descendirent du Magicobus en silence. La nuit était presque finie mais les lueurs de l'aube n'éclairaient pas encore l'obscurité. Ils entendirent le Magicobus s'éloigner dans son habituel hoquet.

- Où sommes-nous ? demanda Harry à voix basse.

- A Pré-au-Lard, sans doute, répondit Hermione. Nous y avons pris le bus l'année dernière à Noël, tu te souviens Ron ?

- Mouais, fit Ron de mauvaise grâce.

- Pourquoi Hagrid n'est-il pas ici ? s'inquiéta Lupin.

- Nous sommes en avance, dit Tonks.

Une lueur s'avançait dans la nuit. Ils levèrent tous leur baguette.

- C'est vous ? demanda la grosse voix de Hagrid, à peine assourdie.

- Hagrid, qui voulez-vous que nous soyons ?

- Ben… c'est justement pour m'assurer que c'est bien vous que je pose la question, répondit Hagrid.

Il leva la lumière et tous remarquèrent qu'il avait son parapluie à la main alors que les étoiles brillaient dans un ciel sans nuage.

- Je commençais à m'inquiéter. Vous avez beaucoup de retard. Mais avec le Magicobus on ne peut pas être toujours sûr du rendez-vous, n'est-ce pas…

- Hagrid, ces jeunes gens sont fatigués, conduisez-nous vite au château.

- Ils sont là, dit Hagrid en tournant la lumière derrière lui.

Ils distinguèrent alors la forme noire d'une diligence. Harry ressentit à nouveau ce malaise étrange qu'il éprouvait encore lorsqu'il voyait un Sombral. Leurs yeux brillaient dans la nuit. Les silhouettes reptiliennes se reflétèrent à la lueur de la lampe d'Hagrid. Il sentit la main de Lupin sur son épaule qui le poussait en avant, vers la voiture.

- C'est chaque fois impressionnant, n'est-ce pas, l'entendit-il chuchoter.

- Vous les voyez aussi ? demanda Harry.

- Bien sûr, lui sourit Lupin. C'est dans l'ordre des choses.

Harry monta dans la diligence. Il commençait à ressentir la fatigue et la faim. Le dîner plus que frugal de la tante Pétunia était loin. Le rythme des voitures le berçait. Il voyait Ron en face de lui qui repoussait sans cesse Pattenrond qui tentait de s'installer sur ses genoux. Sur son épaule gauche reposait la tête de Ginny qui s'endormait et sur son épaule droite celle d'Hermione qui avait sombré dans le sommeil dès que les diligences s'étaient ébranlées. A sa gauche ainsi qu'à sa droite, Harry sentait Lupin et Tonks parfaitement éveillés. La jeune femme appela Pattenrond d'un claquement de la langue. Le chat sauta sur ses genoux. Il s'enroula et ferma les yeux. Harry se laissa glisser dans l'engourdissement du sommeil au son des ronronnements du chat.