Just Like That

Auteur : Lyrinn (c'està-dire…moi ! Non non, ce n'est pas une traduction ! ;-) )

Disclaimer : Tout est à JK Rowlings. Et oui… tout tout tout… snif

Warning : PG-13. Ceci est un slash, alors si vous commencez déjà à faire la grimace, cliquez sur « précédent » ! ;-)

Pairing : Harry/ Draco

Le BLA-BLA inutile-mais-indispensable :

J'ai longtemps cherché LA fic anglaise idéale à traduire... malheureusement, je n'en ai trouvée aucune qui répondait à mes attentes (attentes plutôt exigeantes, je l'avoue : je la voulais terminée, courte, simple, et géniale... -) )

Et puis un jour, sous l'emprise dévastatrice de l'inspiration, j'ai pris ma plume pour écrire fébrilement ce premier chapitre, et voilà ! (bon, j'avoue, la vérité est nettement moins exaltante : en fait, j'ai pris mon stylo bic tout mordillé et j'ai écrit en raturant tous les deux mots ) Sinon, ne vous inquiétez pas, la trame de l'histoire est déjà faite, et je sais où je vais… il y aura environ 6 ou 7 chapitres !

D'ailleurs… Ce premier chapitre est plutôt long… enfin, tout est relatif, bien sûr… (sourire très fier malgré tout.) Donc, pour ceux qui aiment la lecture, réjouissez vous ! Par contre, pour ceux que les chapitres-qui-n'en-finissent-jamais ennuient profondément, et bien… pardon . ;-)

Bon je vous laisse ( qui a dit 'enfin' ?), et bonne lecture !

Chapitre I : Orange et Blanc


.

« Fais bien attention à qui tu fréquentes, Potter. Si tu veux éviter les gens douteux, je peux te donner des conseils. »

«Malfoy lui tendit la main, mais Harry refusa de la serrer.

« Je n'ai besoin de personne pour savoir qui sont les gens douteux », dit-il avec froideur.

Extrait de Harry Potter à l'école des sorciers de JK Rowlings


Infirmerie de Poudlard, 7ème année

« Ce n'est pas juste »

C'était la même rengaine que chantonnait sans cesse l'esprit d'Harry, alors qu'il contemplait Ron dans l'infirmerie déserte de Poudlard. Ron était allongé dans un lit deux places blanc, recouvert d'un drap blanc et léger, et vêtu d'un pyjama tout aussi blanc. Au milieu de toute cette blancheur aseptisée, ses cheveux roux paraissaient encore plus flamboyants que d'habitude.

Harry s'attarda sur son visage au teint pâle, son nez un peu trop long, sa bouche légèrement entrouverte pour s'arrêter sur ses tâches de rousseur, qui, elles aussi, n'avaient jamais été aussi voyantes.

« Blanc et orange » pensa Harry avec mélancolie. « Comme Pattenrond quand il avait marché dans la neige pour la première fois. »

…Pattenrond.

N'importe quoi.

Vraiment n'importe quoi.

Harry soupira longuement, se leva de sa chaise et s'assit au bord du lit. Il était complètement épuisé, n'avait pas dormi depuis précisément 43 heures et 30 minutes, son meilleur ami allait bientôt mourir, et il pensait à Pattenrond gambadant joyeusement dans la neige.

Mourir. Ron allait mourir. Harry avait toujours autant de mal à le réaliser, même si son estomac se contracta douloureusement à cette idée. Il était là, depuis presque deux joursà attendre que son meilleur se réveille et dise quelque chose. Qu'il dise juste un mot. Un seul.

Harry voulait que Ron continue à lui décrire avec enthousiasme la nouvelle technique qu'il avait mis au point pour mieux écrabouiller ses pauvres adversaires aux échecs version sorcier – même s'il avait toujours trouvé cela d'un ennui mortel. Il voulait que Ron lui parle d'Hermione et de ses nombreux défauts – même si cela l'avait toujours prodigieusement agacé. (Ron était le seul de tout Poudlard à ne pas avoir réalisé qu'il était éperdument amoureux d'elle.) Tiens, il avait même envie que Ron râle à propos de Coquecigrue (son hibou hystérique), ou de Pattenrond, qu'il avait surnommé « Krum the Cat »à cause de sa démarche chaloupée.

…Pattenrond.

Décidément, il faisait une fixation sur ce pauvre chat.

Harry se pencha vers Ron, prit d'une soudaine inspiration, et murmura « Il faut que tu te bouges de revenir, Ron. C'est urgent, Pattenrond est affreusement aimable quand tu n'es pas là. »

« Oh, pitié, ne me parles pas de cette… chose. »

Harry sursauta brusquement. Ron avait parlé. D'ailleurs, Ron avait les yeux ouverts, et souriait légèrement. Il fixa son meilleur ami, les yeux ronds et la bouche ouverte – l'air extrêmement intelligent, en fait.

Mais Ron ne remarqua pas la stupéfaction d'Harry. Il continuait à parler, d'un ton étonnamment enflammé pour quelqu'un qui était à l'agonie. « J'ai HORREUR de ce chat. Tu te rappelles, l'hiver dernier, quand il avait vu la neige pour la première fois ? »

Harry s'en rappelait très bien, justement. Mais il pensa qu'avouer à Ron qu'il venait de le comparer à Pattenrond quelques secondes plus tôt n'était peutêtre pas la meilleure chose à faire. Il se recula légèrement, et répondit sur un ton faussement enjoué « Oui, il courait à plat ventre comme un dératé. Et 'plat ventre', c'est le mot… son gros bide traînait tellement par terre que les empreintes de ses pattes s'effaçaient au fur et à mesure. »

Ron toussa bruyamment, et eut un large sourire. « Ouais, d'ailleurs, je pense que c'est le seul chat au monde à avoir eu des engelures… au ventre. » Il tourna la tête, et parcouru la petite pièce du regard. « Il n'y a que toi ? »

« Ouais » répondit doucement Harry. « Il est 1 heure du matin, alors tout le monde dort. Toute ta famille vient de partir dans le bureau de Dumbledore – et ils seront sûrement très vexés quand ils sauront que tu t'es réveillé juste quand ils n'étaient pas là ! Ah oui, et Hermione est allée clandestinement à… »

« …la Bibliothèque » poursuivit Ron. « A la recherche de la formule miracle, je suppose. » Il eut un sourire amer.

« Ouais, bien deviné » répondit Harry. Et puis, telle que je la connais, elle ne va pas tarder à la trouver… Elle a toujours trouvé une solution à tous nos problèmes, je ne vois pas pourquoi ça changerait aujourd'hui. » Harry avait l'impression que son ton faussement joyeux et ses mensonges lui écorchaient la gorge.

Au sens propre du terme.

« Harry » Ron avait refermé les yeux, et paraissait épuisé. « Te fait pas de bile, mon gars »

« T'inquiète pas pour ça. » Harry avait envie d'éclater en sanglots mais il se retint. « Je sais très bien que tu t'en sortiras, alors ne croit surtout pas que je m'en fait pour toi »

Ron rouvrit les yeux. « Ouais, je serais bientôt de retour au dortoir, alors profitez bien de vos quelques instants de tranquillité. »

Mais Harry vit, dans la lueur résignée de son regard, que Ron ne croyait même pas à ses propres paroles.

Ron continua, regardant Harry d'un œil critique. « D'ailleurs, tu ferais mieux d'aller te coucher. Tu as vraiment une tête de déterré, c'est effrayant, crois moi »

Harry éclate de rire. La franchise de Ron lui paraissait étonnamment rafraîchissante, au milieu de cette ambiance étrange.

« Merci pour le compliment, Ron », dit-il. « Mais tu sais… je crève de jalousie, en fait. C'est moi qui suis à ta place, d'habitude. »

« Désolé », répondit Ron. « Mais je dois avouer qu'il y a plusieurs avantages non négligeables à être ici. »

Il baissa la tête pour contempla son pyjama, et leva vers Harry un regard amusé. « C'est la première fois que je porte un pyjama à ma taille, tu sais. »

Harry eut un léger sourire, mais Ron remarqua la lueur de chagrin dans ses yeux verts. Et Ron ne voulait pas qu'Harry se fasse du souci pour lui. Il allait mourir, il le savait, et personne ne pouvait rien y faire. Alors il prit une légère inspiration, se fabriqua une expression enjouée et déclara :

« Bon, je crois que je vais repiquer un petit somme, et tu devrais faire la même chose. »

Ron referma les yeux, trop épuisé pour continuer à faire semblant. Harry soupira, et décida qu'il était temps de partir. Il se leva, sans toutefois quitter son meilleur ami des yeux, puis se dirigea vers la porte – blancheévidemment – d'un pas fatigué. Il posa la main sur la poignée – orange – , et il s'apprêtait à sortir quand –

« Harry ? »

« Oui, Ron ? »

« N'oublie pas de donner un bon coup de pied à Pattenrond de ma part, histoire qu'il ne m'oublie pas. Et… » Sa voix trembla légèrement. « Et dis à toute ma famille que je les aime. Tous. Même Percy. Et… dis le Hermione, aussi. »

« Compte sur moi » promis doucement Harry alors que Ron s'endormait pour de bon.

Harry poussa la porte avec précaution, sortit de la pièce et remit sa cape d'invisibilité d'un geste fluide.

« Ce n'est pas juste », pensa t'il une nouvelle fois alors qu'il avançait d'un pas las. »


.

Cela faisait à présent une dizaine de minutes qu'Harry marchait péniblement dans les couloirs sombres de Poudlard.

« Hey ! »

Hermione était là. La jeune fille se précipita vers lui en courant, ses boucles folles volant gracieusement derrière elle.

Harry avait la désagréable impression d'être détaché de toute réalité. La même scène, celle qui avait eu lieu seulement deux jours plus tôt, dans le bureau de Dumbledore, se reproduisait en boucle dans son esprit fatigué.

Il se rappellerait toujours ce moment terrible où Dumbledore lui avait patiemment expliqué, tout espoir absent de ses yeux bleus autrefois pétillants de joie, que Ron était foutu.

« Je ne comprends pas ce qu'il se passe… Mme Pomfresh est toutefois arrivée à déterminer l'origine de sa maladie : son sang est gravement atteint. Je ne sais pas si c'est une infection, une carence d'une molécule quelconque, mais à cause de cela, son organisme est totalement incapable de se défendre. »

Hermione courait, courait, et ses bottines claquaient presque joyeusement sur les dalles de pierre.

Il n'avait pas compris. Le problème avait l'air d'être d'une simplicité… presque ridicule. Il avait simplement demandé, incrédule « On ne peut pas procéder à un don de sang, provenant de quelqu'un de compatible ? Il doit bien y avoir des sorts pour ça, non ? »

Les reflets des torches crépitantes créaient des reflets roux dans sa chevelure bouclée, des reflets roux dans ses yeux noisette.

Dumbledore lui avait alors expliqué l'irrémédiable, sur un ton patient et désolé. « Pour un sorcier, il est extrêmement difficile de trouver un donneur compatible, Harry. Pour expliquer la chose simplement, il faut comprendre que la compatibilité magique, et pas seulement moléculaire, entre aussi en compte. »

Dumbledore avait détourné le regard.

Des reflets roux. Roux. Ron !

Dumbledore avait déjà pleuré. Dumbledore avait déjà fermé les yeux, pour ne pas voir l'horreur. Mais jamais Dumbledore n'avait détourné le regard.

Jamais.

Pourquoi Hermione courait-elle si lentement ? Ce n'était pas normal. Peutêtre était ce parce que le temps, lui, ralentissait ? Ou plutôt…plutôt parce que c'était lui, Harry, qui allait trop vite.

Parce que l'échéance approchait.

Parce que la mort était imminente.

Il s'était énervé. Ce n'était pas vrai. Dumbledore mentait. « Pourtant, c'est bien mon sang qui a permit de redonner la vie à Voldemort, il y a trois ans, non »

Dumbledore avait fermé les yeux, et répondu sur un ton monocorde, presque sans vie.

« Il s'agissait d'un sort de magie noire, Harry. Et la magie noire et le seul moyen à ma connaissance pour contourner cette difficulté. Et… en aucun cas la magie noire ne peut servir à soigner un sorcier qui ne s'en ait jamais servi, comme Ron. L'interaction entre deux entités opposées serait trop forte… Ron n'y survivrai pas.

Tu sais, Hermione, tu devrais te méfier. Dumbledore est très fort, lui aussi, pour parler comme si il récitait un cours. Tu n'es pas jalouse Hermione ? Non ?

Il n'avait rien dit. Le château de Poudlard s'était brutalement écroulé sur ses épaules, et cela lui faisait trop mal. Dumbledore, lui, continuait impitoyablement :

« Je vais tout mettre en œuvre pour trouve un donneur compatible. Harry, tu ne pourras rien faire, cette fois. Alors je te demande de te préparer à cette éventualité… :

Tu devrais te méfier, Hermione. Même si Poudlard s'est écrasé sur moi, les dalles restent glissantes, et tu risques de tomber si tu continues à courir dessus en talons.

Mais c'est vrai que tu ne cours pas très vite, de toute façon.

Dumbledore avait alors prononcé cette phrase terrible, lui inculquant une formidable leçon… d'impuissance

« … Ron Weasley va probablement mourir. »

Je devrais courir moi aussi, Hermione. Je devrais courir pour te prendre dans mes bras et te dire que Ron s'est réveillé, et qu'il m'a parlé. Mais je ne peux pas. Je ne peux pas !

Il n'avait pas éclaté en sanglots.

Il avait hurlé.

Tu sais, Hermione, il m'a dit qu'il t'aimait. Tu n'es pas heureuse ?

Hurlé, hurlé, hurlé, jusqu'à ce que les bibelots soigneusement alignés sur le beau bureau de Dumbledore explosent.

Pourquoi tu n'avances pas, Hermione ? Et pourquoi tes cheveux volent, eux ? Ce n'est pas normal.

Et ils avaient explosé.

Ah. Tu es finalement arrivée, Hermione. Dis, je peux pleurer contre ton épaule ? Ca ne te dérange pas, dis ?

Tous.

Hermione leva les mains pour prendre Harry par les épaules et elle le secoua frénétiquement.

« Dumbledore a jeté un sort compliqué sur tout Poudlard, et il est arrivé à trouver un donneur compatible ! On ne sait pas encore précisément qui c'est, mais il y en a un, Harry ! Il y en a un ! »

Lorsque Harry rentra dans le bureau de Dumbledore, la famille Weasley au grand complet était là. Molly Weasley était effondrée sur l'épaule son Harry, et même Percy sanglotait douloureusement. Dumbledore était assis, ses lunettes demi-lunes tombant presque de son nez, les mains croisées sur son bureau.

Le bureau était à présent vide de tout objet, et Harry en ressentit une satisfaction morbide.

Mais quelque chose clochait. Ils avaient trouvé un donneur, non ? Alors, pourquoi n'étaient t'ils pas un train de sauter de joie au milieu du bureau du Dumbledore ? Pourquoi est-ce qu'ils ne souriaient même pas ?

« Vous… vous avez trouvé quelqu'un, non ? » demanda Hermione d'une voix hésitante.

« Oui » répondit simplement Dumbledore.

Molly Weasley poussa un gémissement déchirant, et Ginny pâlit encore plus.

Harry respira profondément, et demanda doucement. « Et qui est-ce ? »

La réponse de Dumbledore claqua dans l'air comme un sort mortel :

« Draco Malfoy. »

Le vieux sorcier ôta ses lunettes, et murmura « Harry… je crois que tu es celui qui a le plus de chance d'obtenir une réponse positive de sa part. »

« Hein ? Vous voulez dire… celui qui a le moins de chance d'obtenir une réponse positive ! Celui qui n'aura même pas le temps de lui demander un service avant de se voir tué impitoyablement dans la seconde qui suivra ! »

« Harry… » Le vieux sorcier toussota d'un air gêné. « Je comprends ta surprise, mais sache que j'y ai mûrement réfléchit. Hem… j'ai juste le sentiment que c'est toi, Harry, et personne d'autre, qui doit y aller. "

Harry contempla Dumbledore, ses longues mains ridées nerveusement croisées sur le bureau, ses yeux bleus presque fuyants alors que Harry tentait vainement de croiser son regard.

Il eut alors l'étrange et absolue certitude que ce n'était pas à cause de « juste un sentiment » qu'il devait se rendre dans les appartements de Malfoy pour quémander son aide.

Il y avait une autre raison. Et elle était manifestement bien plus importante.

Dumbledore… Dumbledore mentait.


Harry contempla la lourde porte de chêne avec appréhension, retenant sa respiration et tentant vainement de calmer les battements effrénés de son cœur. Il leva le bras, puis frappa doucement trois coups sur la surface de bois lisse.

Rien.

Harry se campa fermement sur ses deux pieds, les mains croisées derrière le dos, et hurla « Malfoy »

Pas de réponse.

Le jeune griffondor soupira. Ce n'était pas étonnant après tout… On n'entrait pas probablement dans la chambre d'un Malfoy aussi facilement. Harry se mit alors à crier tous les mots de passe possibles. :

« Mangemorts » « Vive le Seigneur des Ténèbres » « Sang Pur » « Avada Kedavra »

Cinq bonnes minutes plus tard, alors qu'il finissait de brailler « Potter Pote Potty et son Poteau », il était légèrement en panne d'inspiration. Ce n'était pas juste… il était parvenu à échapper 4 fois à Voldemort (et même, accessoirementà mettre fin à ses jours), il maîtrisait parfaitement le sortilège de Patronus depuis l'age de 13 ans, et il avait apprit à se transformer en Animagus en seulement deux mois, alors ce n'était pas une maudite porte en bois qui allait l'empêcher de sauver son meilleur ami !

C'est à ce moment qu'Harry commença sérieusement à péter les plombs. Il arrêta de débiter des mots de passe absolument débiles à une porte totalement sourde, et s'apprêta à utiliser la bonne vieille méthode moldue : utiliser la force.

Il se recula le plus possible, autant que la largeur du couloir lui permettait de le faire, banda tous ses muscles, et s'élança.

BAOUM.

Raté, songea le Survivant un peu sonné en contemplant la porte résolument fermée et son épaules en feu. Mais, après tout, il était un griffondor, et les griffondors étaient connus pour leur courage sans faille et leur ténacité légendaire : Harry se recula une nouvelle fois, prêt à retenter l'expérience autant de fois qu'il le faudrait. Il referma les yeux, et s'élança de toutes ses forces.

Le problème, c'est qu'il ne rencontra aucun obstacle, et Harry mit un certain temps à comprendre que la porte s'était ouverte. Il tenta vainement de réfréner sa course, et perdit l'équilibre avant de s'écraser brutalement contre ce qui semblait être une table basse.

« Bel atterissage, Potty »

Aïïïïïïïïïe….. Harry se redressa avec difficulté, les mains posées contre son dos douloureux, et se tourna pour faire face à Draco. Ce dernier affichait un air ravi.

« Heu… hem… salut, Malfoy… »

« Tais toi, Potter. Laisse moi goûter comme il se doit à se moment parfait… Le Grand Potter, le Héros du Monde Sorcier, s'écrasant lamentablement au milieu de mon salon… »

« Pourquoi tu n'as pas ouvert plus tôt ? » accusa Harry, furieux.

« D'abord », répondit posément Draco en refermant la porte« Parce que j'ai mis un sort d'insonorisation pour être tranquille, donc je ne t'ai pas entendu. Ensuite, quand j'ai remarqué que la porte avait tremblé, je me suis levé pour voir ce qu'il se passait. J'ai ouvert la porte, et là, tu es arrivé. »

Draco se tut, et envoya à Harry un regard qui oscillait entre l'ironie et la compassion.

« Il y a tout de même quelque chose que je ne comprends pas » reprit le serpentard, l'air pensif. « Dumby m'avait prévenu par cheminée de ta charmante visite, et j'ai levé tous les sorts de protections. Comment se fait-il que tu ne sois pas arrivé à ouvrir la porte ? »

« Peut être que tu ne sais pas lever un sort » suggéra poliment Harry.

Draco lui jeta un regard glacial et répliqua. « Mes contres sorts sont toujours parfaits, Potter. »

« Et bien, dans ce cas, le sort de protection qu'il y avait devait être sacrément puissant », rétorqua Harry. « Parce que j'ai vraiment tout essayé ! J'ai frappé trois fois, j'ai hurlé tous les mots de passe possibles, j'ai –

« Potter… » coupa brusquement Draco, incrédule. « Tu veux dire que tu n'as même pas pensé à poser ta main sur la poignée, et à pousser la porte ? »

Le silence gêné qui s'ensuivit fut douloureusement éloquent.

Malfoy envoya un regard compatissant à Harry, alors que les joues de ce dernier devenaient d'un rouge éclatant. Draco, affichant un air toujours aussi amusé, l'invita à s'asseoir d'un geste élégant. Harry s'assit dans un fauteuil beige et confortable – pourquoi diable Malfoy était t-il aussi poli ? – pendant que Draco se laissait négligemment tomber sur le canapé assorti.

« Whisky ? » demanda gracieusement ce dernier.

« Euh… non merci. »

Le serpentard étendit ses jambes pour les croiser sur la (maudite) table basse, et demanda avec curiosité « Alors ? Que me vaut ta visite ? Je suppose que pour t'être autant acharné sur ma pauvre porte d'entrée, le motif doit être important »

Harry se figea, oubliant de respirer pendant quelques secondes. C'était le moment, et il jugeait qu'il avait très largement dépassé le quota de ridicule autorisé :

« Ron va mourir », lâcha Harry d'un bloc.

Bravo. Alors ça, c'était vraiment faire preuve de grande finesse.

Draco haussa un sourire interrogateur. « Ah. C'est le moment où je suis censé de présenter mes sincères condoléances »

Harry soupira, exaspéré. « Il.. il a une maladie mortelle, assez complexe… son sang est infecté, et –

« Arrête », coupa brusquement Draco. « Tu n'as pas besoin d'entrer dans les détails. Ron va crever ? Et bien, honnêtement, je m'en fous royalement. Si tu as besoin de te confier, tu n'as qu'à aller voir la Sang de Bourbe. Je ne suis pas Psychomage, moi. »

A la surprise de Malfoy, Harry ne répliqua pas. Il se contenta de mordiller sa lèvre inférieure avec nervosité, et d'éviter soigneusement le regard clair du serpentard.

Lorsqu'il releva ses yeux verts, ils étaient voilés d'un mélange d'appréhension, de méfiance, et d'espoir, aussi.

« Je ne suis pas venu ici pour me confier, Malfoy, et rassure toi : depuis que Voldemort est mort, tu es bien la dernière personne vers laquelle j'irai pour partager mes états d'âme. En fait, si je suis ici, c'est parce que j'ai un service à te demander. »

" Un service? Mais je t'écoute, Potter. Tu sais à quel point j'adooore rendre service "

Harry soupira intérieurement. A ce moment précis, il avait la douloureuse impression que tuer Voldemort dans un combat acharné avait été à peu près dix fois plus facile qu'avoir une conversation décente avec Draco Malfoy.

« Comme je te l'ai dit, comme son sang est gravement atteint, il a besoin d'une transfusion pour renouveler ses plaquettes sanguines. Et c'est urgent. Dumbledore a cherché désespéramment un donneur compatible dans tout Poudlard, et… »

Harry hésita.

Il avait le sentiment que si jamais il prononçait un mot de plus, il allait éclater en sanglots. Et il ne se voyait vraiment pas en train de s'épancher allègrement sur l'épaule de Malfoy. (Lequel n'aurait certainement pas été d'accord, de toute façon)

"Et ? "répéta Malfoy, le poussant à continuer. Mais Harry vit à son regard métallique et encore plus glacial que d'habitude qu'il avait déjà compris.

« Et il s'est avéré que tu es le seul à pouvoir le sauver. Le seul. »

La phrase s'étira lentement dans le lourd silence qui s'était installé dans le salon pourtant chaleureux et accueillant. Harry, qui tapotait nerveusement du pied sur le parquet lustré, se perdit dans la contemplation - oh combien captivante – des flammes brûlant joyeusement dans la cheminée luxueuse, attendant le verdict avec une appréhension grandissante.

Draco le regarda avec incrédulité. « Ne me dis pas que tu espères que je vais te répondre 'oui', Potter ? Même si tu n'es qu'un sorcier de seconde classe, tu dois quand même savoir que tout sort lié à un quelconque échange sanguin entre deux sorciers entraîne obligatoirement de lourds effets secondaires ! Et ça peut aller d'une simple connexion magique à la télépathie ! Ou même à un partage définitif des pouvoirs ! »

Harry grimaça avec agacement. 'Bien sûr que je sais tout ça. Je l'ai même testé avec le sorcier le plus cinglé de tous les temps, figure toi. »

Mais Draco Malfoy ne l'écoutait plus. Au contraire, il regardait fixement le mur d'en face, horrifié, comme si son pire cauchemar se déroulait en direct sous ses yeux gris :

« Tu crois sincèrement que j'allais accepter ça ? Après, je serai obligé de voir par les yeux de Weasley à chaque fois que ce débile profond éprouvera une émotion forte ! »

« Heu… ça sera relativement rare » tenta Harry avec espoir.

Draco le regarda avec mépris, et répliqua froidement. « Weasley a l'air d'être sur le point de jouir dans son pantalon miteux à chaque fois qu'il touche à de la nourriture, alors ne me fait pas croire que ça n'arrivera pas souvent. Et ce n'est pas le pire… »

Le regard de Draco se perdit à nouveaux dans le vide, alors que ses yeux d'acier s'agrandissaient de terreur pure.

Harry l'entendit marmonner quelque chose qui ressemblait vaguement à « Weasley…vieux lit à ressorts grinçants… Sang de Bourbe… », et reprit courageusement la parole :

« L'usage de la magie n'est pas le seul moyen. »

« Hein ? » Draco se tourna à nouveau vers lui, fronçant les sourcils.

« Il y a aussi la méthode moldue », expliqua patiemment Harry. « Tu sais, avec des piqûres, des tuyaux en plastique, des perfusions… » Il se tut brusquement, car il avait remarqué l'expression de plus en plus horrifiée qu'affichait Draco.

Bon, il devait reconnaître qu'il n'avait peut être pas présenté le concept sous son meilleur jour.

« Heu… » Draco ouvrit des yeux ronds. « Tu penses sérieusement que je vais accepter de rester pendant je ne sais pas combien de tempsà l'infirmerie de Poudlardà me faire vider de mon sang par une bon dieu de machine MOLDUE, et tout ça pour Weasley »

« Ahà propos… » Harry se tordit fébrilement les doigts, embarrassé. « Justement, comme les appareils moldus se détraquent systématiquement dans l'enceinte de Poudlard…euh… enfin, je veux dire que si tu pouvais… tu devrais…hem. »

'Pitié', supplia Harry désespérément, 'que mon cerveau aie au moins la grâce de parvenir à créer une phrase correcte. Pitié.' Parce que là, il se sentait vraiment pitoyable.

Draco, qui replaçait précautionneusement une mèche lisse derrière son oreille, semblait manifestement partager le même avis :

« Potter, cela doit faire environ un bon quart d'heure que tu tournes autour du pot, et je crois qu'il serait grand temps de me révéler ce que tu as à me dire. Après, je te répondrai sèchement 'non', je te dirai 'dégage de ma chambre', et tu partiras complètement désespéré. Ensuite, tu iras consoler ton imbécile agonisant, et moi, je finirai tranquillement ma bouteille de Whisky Pur Feu. Quoi que tu fassesça finira comme ça. Alors autant économiser notre précieux temps, non »

Harry soupira. Il se sentait trop épuisé, trop désespéré pour se disputer avec Malfoy. Il respira profondément, volant jusqu'à la moindre petite parcelle de courage qu'il pouvait trouver en lui, et avoua :

« Il faut aller dans un hôpital moldu. »

Draco ne daigna même pas répondre. Le silence s'étira à nouveau, jusqu'à ce que Harry perde patience.

« Ce n'est pas juste ! Pourquoi je ne peux pas sauver la vie de mon meilleur ami ! Pourquoi c'est un connard complet comme toi qui en a le pouvoir ? Hein ? Pourquoi, au nom de Dieu »

Malfoy se contenta de contempler le Survivant qui se tenait debout au beau milieu de son salon, rouge de fureur, les poings tellement serrés que les jointures de ses mains blanchissaient dangereusement. Il sourit au griffondor d'un air satisfait, croisa ses longues jambes et répliqua sur un ton supérieur :

« Je ne pense pas que m'insulter soit la meilleure stratégie pour obtenir ce que tu veux de moi, Potter. »

Harry desserra les poings, ses yeux verts à présent vides de tout espoir, et se rassit lentement sur son fauteuil.

Draco, pendant se temps, posa gracieusement son verre presque vide sur la table basse, et se leva pour marcher jusqu'à la cheminée dans laquelle les flammes crépitaient joyeusement. Harry le suivit du regard, presque hypnotisé par le charisme insolent de Draco alors que celui-ci s'accroupissait et tendait ses mains vers le feu.

Draco, qui tournait à présent le dos à Harry, reprit la parole « La raison pour laquelle mon sang est le seul à être compatible avec celui de Weasley est très simple : en fait, mon sang est compatible avec celui de tout le monde. J'imagine que Dumby, par un moyen quelconque, a du deviner que j'avais quelque chose de spécial, et il avait raison.

Draco fit une pose avant de révéler sur un ton tranquille « J'ai hérité de certains caractères typiques d'une de mes arrières grand-mères maternelle. » Il haussa les épaules. « Il faut croire que j'ai décroché le gros lot au brassage génétique. »

« Et alors » rétorqua Harry avec agressivité.

« Mon arrière grand-mère n'était pas humaine » expliqua simplement Draco.

Harry ne répondit rien. Il se contenta de continuer à contempler Malfoy. Même accroupit, les mains frileusement tendues vers les flammes, Draco Malfoy dégageait une prestance, une autorité tout simplement phénoménales. D'ailleurs, Harry était loin d'être le seul à l'avoir remarqué. On ne pouvait pas traverser la Grande Salle sans voir ou entendre une bonne partie de la gente féminine de Poudlard se pâmer devant 'son corps élancé et finement musclé', 'ses yeux gris orageux ' ou son visage 'd'ange déchu'.

Le déclic se fit brusquement dans l'esprit de Harry, et il se fustigea intérieurement pour ne pas l'avoir compris plus tôt :

« Je ne savais pas que le sang de Vélane avait ces propriétés. »

Mais Draco n'eut pas la réaction escomptée. Au lieu de répondre 'Il y a beaucoup de choses que tu ne sais pas, Potter' ou alors 'Et ses propriétés ne risquent pas de servir à ta belette orange' comme Harry s'y était attendu, Draco se tendit brusquement et demanda avec incrédulité :

« Qu'est-ce que tu viens de me dire, Potter »

« Et bien… » Harry hésita. Il ne comprenait pas la réaction de Malfoy. Qu'est-ce q'il avait bien pu dire de si surprenant ? Harry cru soudain comprendre. Draco était –comme d'habitude - en train de se moquer de lui, et de faire semblant d'être impressionné par son formidable esprit de déduction.

Bon, il devait reconnaître que pour une fois, il le méritait. Son cerveau n'avait vraiment pas fait des exploits d'intelligence depuis qu'il était entré dans ce salon.

« Pas la peine de faire l'étonné » rétorqua sèchement Harry. « Ce n'était pas bien dur à deviner. »

Draco se releva brusquement. Harry sursauta légèrement alors que le jeune Serpentard se retournait pour lui faire face, une lueur claire brillant étrangement dans ses yeux gris.

« Raté, Potter. Je n'ai même pas une infime trace de sang Veela dans mon corps magnifique. Mais… je suis ravi de savoir que tu me trouves séduisant et envoûteur au point de penser que j'ai des origines vélanes. »

Harry tourna brutalement au rouge écarlate, et il enfouit son visage cuisant dans ses mains tremblantes de honte. Est-ce qu'il s'était déjà sentit aussi embarrassé ?

Après réflexion… oui. Il fallait avouer que son atterrissage manqué au beau milieu du salon de Draco Malfoy constituait une concurrence sévère.

Draco se rapprocha de lui, prit doucement le menton de Harry entre ses doigts minces, contemplant avec un amusement non dissimulé la belle couleur rouge qu'arboraient les joues du jeune sorcier. Puis, il eut un sourire ironique et demanda sur un ton faussement inquiet :

« Ca va, Potty ? Pas trop intimidé par mon charme si captivant »

Harry ne répliqua pas. Qu'est-ce qui avait bien pu lui prendre de dire quelque chose comme ça ? Et encore, heureusement que c'était sa dernière année à Poudlard, parce que Malfoy comptait sûrement brailler « Potter pote Potty est amoureuh – heu » dans tous les couloirs de l'école.

Draco le lâcha, recula de quelques pas et éclata d'un rire moqueur en contemplant la mine déconfite de Harry. Il s'effondra ensuite sur le canapé, se tenant les côtes, hurlant de rire jusqu'aux larmes.

Harry, jugeant que Malfoy, toujours hilareétait peutêtre dans de bonnes dispositions pour accepter sa requête, tenta une dernière fois :

« Bon, tu acceptes, pour Ron »

Ce fut radical.

Lorsque Draco releva la tête pour rencontrer son regard, il n'y avait plus aucune trace de gaieté sur son visage clair. Au contraire, ses yeux gris brillaient d'une lueur froide, métallique, et ses traits aristocratiques étaient figés par une colère sourde.

« Il y a quelque chose que tu n'as pas très bien compris, Potter » murmura t-il d'un ton menaçant. « Tes pitreries m'ont fait rire, mais ne crois pas que je vais changer d'avis pour autant. Je-ne-risquerai-pas-ma-vie-pour-Weasley. Point final.

« Mais… » protesta faiblement Harry.

« Barre toi »

« Hein ? » Harry ouvrit de grands yeux, éberlué. Comment la situation avait-elle pu se dégrader à ce point ? Une minute plus tôt, Malfoy se tenait les côtes de rire sur son canapé !

« Barre toi » répéta froidement Draco. « C'était bien drôle au début, mais là, t'es lourd. Et ça commence sérieusement à me taper sur les nerfs. Alors tu dégages. Immédiatement. »

Harry se leva lentement. La tête lui tournait, le mobilier de luxe qui l'entourait semblait rendre des formes de plus en plus indistinctes, et le sol tanguait dangereusement

Il avait échoué.

Il marcha machinalement jusqu'à la porte, posa la main sur la poignée d'argent, et…

« Non »

« Quoi ? » Draco le contempla pendant un court instantéberlué. « Je ne t'ai as demander si tu étais d'accord ou pas, Potter. Je t'ai ordonné de dégager d'ici. »

« Et moi je ne sortirai pas de cette pièce tant que tu n'auras pas accepté de sauver Ron. » Harry leva vers Draco un regard déterminé, inflexible.

« Potter… » Draco soupira bruyamment, exaspéré. « Je suis un Serpentard, ne l'oublie pas. Il est hors de question que j'accepte si je n'ai rien à y gagner, et tout à y perdre. »

« Et bien… » Harry fit une pause, son esprit travaillant à toute vitesse. « On pourrait… on pourrait faire une sorte de marché »

« Un marché ? Vraiment » Les yeux froids de Draco brillèrent d'une lueur amusée, et ses lèvres fines se courbèrent en un sourire ironique « Supposons, Potter –supposons, hein – que j'accepte de sauver la vie de Weasley. Qu'est-ce que j'aurai, en échange ? »

Harry réfléchit, concentré. Qu'est-ce qu'il possédait de précieux et que Malfoy n'avait pas ? Les gallions d'or de son compte en banque ? Malfoy devait au moins en posséder le quadruple. Sa cape d'invisibilité ? La fortune des Malfoy était telle qu'il pouvait certainement s'en acheter une bonne centaine. La carte des Maraudeurs ? Ridicule.

Non.

Harry savait qu'une seule chose pouvait intéresser Malfoy, et par conséquent sauver la vie de Ron.

Une seule.

« Moi »

« Quoi ? » Draco en resta bouche bée, les bras pendants le long de son corps.

« Tu as bien compris. Si tu acceptes que l'on transfuse de ton sang à Ron dans un hôpital moldu, je t'appartiendrai. Totalement.

Draco se rassit lentement, et croisa négligemment les bras derrière sa tête avant de répondre sur un ton égal :

« Intéressant. Mais je crois que tu n'as pas vraiment conscience de ce que tu me proposes, Potter. »

Harry secoua la tête avec détermination. Il savait parfaitement ce qu'il faisait, au contraire. Malfoy lui rendrait probablement la vie infernale, mais après tout, la pire chose qui pouvait lui arriver était de mourir, et la vie de Ron comptait beaucoup plus que la sienne. Alors Harry se contenta de rétorquer fermement :

« Bien sûr que si. » Il se mordit la lèvre inférieure avec nervosité, et détourna le regard. « Je… je sais que c'est la seule chance pour Ron. Alors… si tu trouves cette proposition vraiment intéressante… accepte. S'il te plaît. »

Draco eut un sourire ravi. « Oh non, Potter, cette proposition n'est pas simplement intéressante. Je dirai plutôt… qu'elle est captivante »

Il se servit un nouveau verre de whisky – décidemment, il tenait vraiment bien l'alcool – et continua, en soulevant un sourcil interrogateur. « Tu serais prêt à faire un pacte magique ? »

« Un pacte magique » répéta Harry. En un moment aussi capital, il ne comprenait même pas ce qu'on lui disait, et son ignorance sur les us et coutumes du monde sorcier ne l'avait jamais autant agacé.

« Oui. Disons que si je sauve Weasley, tu m'appartiendras. Et… » Draco s'interrompit pour boire une nouvelle gorgée d'alcool avec élégance. « Et si jamais tu refuses d'obéir au moindre de mes ordres… Weasley mourra.

« D'accord. » Harry tourna soudainement la tête pour regarder Draco droit dans les yeux. « Mais ne m'oblige pas à aimer ce que je fais. Je veux dire… je sais qu'il y a des sorts de magie noire qui peuvent influer sur ma façon de penser, et… je tiens à rester moi-même, même si tu as les pleins pouvoirs sur moi. »

Il remarqua les sourcils froncés de Draco et, excédé, poussa un long soupir avant d'expliquer sur un ton docte.

« Je veux dire, supposons que tu m'ordonnes d'embrasser Milicent ou Goyle passionnément. Ne m'oblige pas à le vouloir, ou à aimer ça, pour mieux m'humilier ensuite »

« Je vois » Draco grimaça et fit une mine écoeurée. « N'empêche que tu aurais pu choisir un autre exemple. Mais… » Il secoua la tête vigoureusement. « On ne peut pas faire entrer autant de conditions dans un simple pacte magique, Potter. »

Draco posa son verre et retourna à nouveau vers l'endroit où se tenait Harry. Il baissa la tête pour rencontrer le regard déterminé du jeune griffondor, et dit avec franchise « Je ne chercherai d'aucune manière à influencer tes pensées. Tu resteras toi-même. Tu as ma parole. »

Harry chercha dans le visage de Draco une trace de ruse, d'intérêt ou de mensonge. Mais tout ce qu'il vit dans les yeux gris de Draco fut une sincérité à l'état brut, violente, presque insoutenable. Il eut, malgré leurs années communes de disputes incessantes, de compétition acharnée, d'insultes mordantes et de haine implacable, l'étrange sentiment qu'il pouvait avoir confiance en Draco Malfoy.

« Très bien, Malfoy. »

Draco eut un léger sourire, et prit doucement sa main dans la sienne.

« Tu es prêt ? »

« Oui. »

Harry s'était naïvement attendu à une explosion d'étincelles multicolores, ou à une lumière d'une pureté aveuglante, mais la seule chose qu'il ressentit fut une infime sensation de chaleur.

« C'est tout ? » demanda t'il, un peu déçu.

« Oui » répondit Draco, amusé. « Au fait, pas la peine de t'acharner à essayer de lever le charme. Ce n'était pas de la magie humaine, par conséquent, je suis le seul à pouvoir annuler notre pacte. »

« Ah. » Harry détourna le regard, et les deux sorciers restèrent pendant quelques longues secondes debout, là, au milieu de la pièce, silencieux et un peu embarrassés.

« Bon, je vais devoir y aller. Dis à Dumbledore que tu acceptes, et il te donnera les détails. Mais… j'aimerai que notre arrangement reste entre nous, Malfoy. »

« D'accord. »

Harry se dirigea vers la sortie et ouvrit la lourde porte de bois. « Au fait » dit-il soudainement, curieux malgré lui. « Ton arrière grand-mère, elle était quoi, exactement ? »

Draco reprit aussitôt son air supérieur, son regard impassible et ses manières hautaines. « Ce ne sont pas tes affaires, Potter. »

OOO

Lorsque la porte se fut bruyamment refermée et que Harry fut définitivement parti, Draco se rassit et se versa un autre verre. La bouteille était presque videà présent. Le jeune serpentard souleva le verre à la hauteur de ses yeux froids, contemplant les reflets ambrés du liquide éclairé par le feu dévorant brûlant dans la cheminée luxueuse, un sourire satisfait jouant sur ses lèvres fines.

Il allait bien s'amuser.

0000000000000000000000000000000000000000000000000

(à suivre)


.

NOTE TRES IMPORTANTE. PITIE PARTEZ PAS DEJAAAAA

Je viens de me rendre compte que la fin de ce chapitre peut porter à confusion : cela ne sera pas un simple rapport maître-esclave…où Draco ordonne et Harry doit obéir ! ( Bon, il y aura quand même un petit peu de ça, hein ;-) Il faut vraiment avoir du talent pour parvenir à construire toute une fic uniquement sur ce concept, et je ne l'ai pas ! Donc, la véritable intrigue (si je peux me permettre d'appeler ça une intrigue ) , arrivera dès le prochain chapitre !

Et le prochain chapitre arrivera… un jour lol

J'attends vos commentaires avec impatience ! (se ronge frénétiquement les ongles)

LA, VOUS POUVEZ PARTIR, PAR CONTRE…OUI OUI, VRAIMENT !

DRACO °lève les yeux° Hey ! C'est quoi ce titre bidon ? Pour MA rubrique en plus ! Non mais tu veux que tous les lecteurs ratent ma prestation ou quoi ? Hein ? C'est pas ma faute si je suis génial, je suis pas responsable de ta jalousie maladive, si ? Et – (continue à baragouiner d'un air outré)

LYRINN ° sourire préfabriqué° Bon, et bien, pour tous les suicidaires qui n'ont pas tenu de mon avertissement, bonjour !

DRACO °marmonne d'un air pas convaincu° Ah ouais… bonjour, au fait…

LYRINN : Ah oui, donc, c'est dans cette rubrique que je vais répondre aux reviews –

DRACO : que l'ON va répondre au review è.é

LYRINN : euh… oui (hem hem) Draco s'est aimablement proposé pour m'aider à cette tâche difficile, et –

DRACO °sur un ton sec° tâche difficile, tâche difficile… si j'ai acepté c'est parce que je savais qu'il y aurait rien à faire… Tu crois sincèrement que quelqu'un va te laisser un message ?OO

LYRINN °continue sur un ton faussement joyeux° …et il a promis d'être plus sympathique que la dernière fois ! ( sourit nerveusement devant les regards pas franchement convaincus des lecteurs…) Mais pourquoi personne de me croiiiiiiit ?

DRACO °sur un ton léger° ouais, non, ne vous inquiétez pas, je suis méchant qu'avec l'auteur… Non mais aussi vous vous rendez compte ? dans le one-shot que cette tarée avait traduit, je sortait avec Potter ! Potter ! °regard traumatisé°

LYRINN °trop gênée° nan nan, mais je me suis assagie, maintenant… regarde, tu es en position de supériorité par rapport à Harry… °détourne le regard°

DRACO ° sourire satisfait° c'est bien pour ça que je suis là… ° se rengorge avant de reprendre une expression impassible°

LYRINN °soupire d'un air blasé° Bon, c'est bon, je crois que tu les a tous fait fuir là…pfff… déjà… avant ils attendaient une ou deux minutes de plus avant de partir en courant… décidemment, les jeunes d'aujourd'hui, hein… plus aucune résistance… °se rend pas compte qu'elle est un train de parler comme une petite vieille aigrie – ce qu'elle fait assez souvent, d'ailleurs° ;-)

DRACO : Tous fait fuir ? Moi ? Tu rigoles ? Mais tout le monde m'adooore ! Je suis sûre que toutes les lectrices se pâment d'admiration devant mon charisme éblouissant… °remet une mèche rebelle derrière son oreille°

LYRINN °se croit obligée de mentir, là… ° bof…t'es pas terrible comme gars je trouve… je vois pas ce que t'as de si spécial honnêtement… °pense hystériquement° il est trop boooooo ! Mais pourquoi un débile pareil est aussi beau ! La vie est injuuuste ! snif

DRACO °°trop outré par l'affront pour émettre un seul son : lui ? Pas terrible ? Lui °°

LYRINN : Hem… désolée, il est pas en forme aujourd'hui…°°chuchote d'un air ravi°°vous comprenez, JK Rowlings l'a obligé à jouer une scène du Tome 6 où il se faisait lamentablement battre par Harry Potter au quidditch.. °°sourire mesquin°°

DRACO °très vite° Bon, t'avais dit qu'au bout d'une page word je pouvais partir non °regard soulagé° Allez je dois y alleeeeer… (S'en va en courant)

LYRINN °° se retrouve toute seule (même les lecteurs sont partis)°° Et bien, et bien… ° sourire pitoyable° c'est pas tout ça, mais je vais y aller, hein ! entre les vacances, les vacances, et les vacances, je suis débordééée…lol

Bye bye !