Winry, qui préparait le déjeuner, regarda Envy, en train d'éplucher des pommes de terre – réquisitionné de force par sa chère compagne. La pendule indiquait près de dix heures maintenant, et ni ED ni Scat ne seraient encore montres.

— Tu voudrais aller secouer les marmottes, s'il te plaît, chéri ? demanda alors la jeune femme.

Envy regarda sa compagne en haussant un sourcil. Quand elle commençait à lui donner des surnoms, c'était qu'elle avait quelque chose à se faire pardonner et ce quelque chose avait peut-être bien un rapport avec les patates étalées devant l'Homonculus...

Dans un soupir, Envy se leva et ôta le joli tablier orné d'un cochon rose qu'il portait pour éviter que la terre des pommes de terre ne tache sa jolie jupette noire. Il monta ensuite à l'étage, se rendit dans sa chambre, autrefois celle d'Alphonse, y prit deux Pierres Rouges en guise de petit-déjeuner, puis traversa le couloir et frappa doucement à la porte de la chambre d'Edward. Un grognement lui répondit et il entrouvrit la porte. Il découvrir Scar, assis dans le lit, se frottant le visage pour emmerger.

— Debout, tous les deux, il est plus de dix heures... souffla Envy.

Scar grogna quelque chose en agitant la main puis Envy sourit et referma la porte. Il redescendit dans la cuisine d'où montait une délicieuse odeur de bœuf qui mijotait doucement.

— Je crois que nos amoureux se sont bien amusés cette nuit...

Winry se figea alors qu'elle remuait la sauce de sa viande puis elle se retourna lentement.

— Pourquoi tu dis ça ? Ils ont...

Envy hocha la tête puis il remit le joli tablier orné d'un cochon et secoua la tête.

— Vu la tête du lit... sourit-il. Et puis le fait que Scar ait dormi aussi longtemps alors que d'habitude, il se lève en même temps que Mamie Pinako... Je ne voudrais pas trop m'avancer, mais...

Winry hocha la tête puis elle se pencha vers Envy et l'embrassa du bout des lèvres.

— Tu me dois quatre billets, mon amour...

Envy fronça les sourcils puis il entreprit de bouder et se remit à éplucher ses patates avec ardeur. Il avait oublié que, quelques semaines en arrière, ils avaient parié sur le temps que Scar et Ed mettraient à officialiser leur relation. Envy avait table sur six mois, et Winry deux. Techniquement ils avaient tous les deux perdu, mais Envy avait parlé un peu d'argent, sachant que sa compagne avait envie de nouveaux outils...

Dans la chambre d'Ed, cependant, Scar sortait de la salle de bains, habillé après une bonne douche, alors qu'Ed se réveillait à peine.

Recroquevillé sous les draps froissés, il semblait encaisser la nuit que lui et Scar venaient de passer, et quand Scar lui demanda si tout allait bien, il se contenta de hocher la tête.

— Je descends, dit alors Scar en s'asseyant en bord du lit. Tu me rejoins bientôt ? Mais ne te presse pas, repose-toi...

Ed sourit puis Scar l'embrassa et se releva. Il enfila une veste puis quitta la chambre et descendit à la cuisine où Winry venait de déposer, en face d'Envy et ses patates, un bol de café fumant, sachant que c'était toujours, des deux, l'Ishbal qui descendait en premier.

— Bonjour ! dit la jeune fille en brandissant sa cuillère. Bien dormi ?

Le sous-entendu était flagrant, et Scar la regarda de travers. Il jeta ensuite un coup d'œil à Envy qui était retourné à ses patates comme si de rien n'était. Fronçant les sourcils, l'Ishbal but son café en se posant des questions puis il quitta la cuisine quand Ed y entrait. Ils s'embrassèrent entre deux portes puis Ed alla s'asseoir en face d'Envy tandis que Scar sifflait Den et sortait avec lui, comme tous les matins, le chien ayant pris l'habitude de ne plus sortir qu'avec l'Ishbal le matin.

— Dis-moi, Ed, dit alors Envy, profitant du fait que Winry s'était éclipsée aux toilettes en laissant le soin à son compagnon de surveiller le ragoût.
— Mhm ? demanda Ed en buvant son café.
— Alors ? demanda Envy.

Ed leva les yeux par-dessus le bol et il comprit le sous-entendu. Il rougit violemment puis hocha la tête sans cesser de boire au bol. Envy sourit.

— Si tu veux en parler, je suis là, d'accord ?

Ed, encore rouge, hocha la tête puis il finit son bol et se leva. Il le posa dans l'évier puis s'en alla et Envy le regarda partir, le menton dans sa main.

Quand Winry revint, elle le questionna d'un mouvement de tête et Envy lui répondit par l'affirmative.

— C'est bien, dit-elle. Maintenant qu'ils l'ont fait, ça va aller mieux. En plus, les vacances d'Edward sont finies en plus...
— Déjà ?
— Il n'avait que trois semaines, dit Winry. Et puis c'était surtout pour te retaper toi qu'il a demandé des vacances, à l'origine.
— Oui, dit Envy. Et je l'en remercie, mais c'est quand même dommage qu'ils s'en aillent maintenant.
— Pourquoi ?
— Ben, je n'ai pas vraiment pu profiter de mes frangins, c'est tout...
— T'inquiète, dit Winry en l'embrassant sur la tempe. Pour Noël, on va aller à Central City, on passera les fêtes avec eux, à la Caserne.
— Tu crois ? Ma foi... C'est quand même dommage que Central soit si loin.
— Oui, mais bon, dit Winry en retournant à son ragoût. C'est la capitale du pays, elle doit être dans un coin facile d'accès...

Envy hocha la tête puis Winry prit le plat de patates devant le jeune gomme et en vida le contenu dans la grosse casserole devant elle. Elle mit ensuite un couvercle dessus et s'en alla entourer son compagnon de ses bras qui l'embrassa.

— J'ai de la chance de t'avoir, dit-elle.
— Même si je ne suis pas en mesure de te donner des enfants ?
— Même, dit Winry. J'avais envie d'avoir des enfants, c'est vrai, mais maintenant, je t'ai toi et c'est ce qui compte le plus. Des enfants, il y en a des milliers qui errent dans les rues de Central, abandonnés, orphelins à cause de la guerre...

Le regard bleu de Winry se voilà alors et Envy soupira.

— Rien que pour toi, ma chérie, tu sais que je ferais n'importe quoi, dit-il. Si tu veux adopter des enfants des rues alors je te suivrais. Je sais ce que tu as enduré depuis que tu es petite et je trouve admirable que tu veuilles à ce point aider les autres.

Winry sourit puis Envy déposa un baiser sur sa joue avant de se lever et d'aller trouver Alphonse pour savoir quand est-ce que Ed, Scar et lui allaient rejoindre Central.

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Cependant, dans le champ derrière la maison, Scar lançait un bâton à Den qui allait le chercher et le lui ramenait en aboyant. Alors qu'il venait de lancer le bâton assez loin, des bras passèrent sur sa taille et l'Ishbal sourit en se retournant, ayant reconnu les deux bras dissemblables. Il embrassa son compagnon et demanda :

— Tout va bien, tu es remis ?
— Je pense, dit Ed avec un sourire légèrement confus. Finalement, je ne sais pas pourquoi j'avais peur... Ce n'est pas si terrible, au contraire...
— Avec moi, c'est ainsi, dit Scar. Mais si tu avais eu un autre amant, tu n'aurais peut-être pas dit la même chose. Moi je t'aime et j'ai fait en sorte de te faire le moins mal possible... et je continuerais, crois-moi.

Ed le regarda puis détourna la tête et regarda D'en revenir en sautillant tel un cabri. Le chien déposa le bâton près de Scar qui le ramassa de sa main de fer, puis il le relança avant de se tourner vers Ed.

— Tu crois qu'une fois à Central tu ne vas pas t'éloigner encore une fois ? demanda-t-il.
— M'éloigner ? demanda Ed, étonné. Mais pourquoi donc ?
— Tu as ton travail et tes amis, là-bas, dit Scar. Je veux dire, ce n'est pas comme ici ou personne ne nous dérange toutes les cinq minutes...
— Écoute, dit alors Ed en lui prenant la main. Ce matin, j'ai réfléchi sérieusement et j'y pense depuis plusieurs jours. Je crois que je vais laisser tomber l'armée. J'ai dix-sept ans, je sers ce pays depuis que j'ai douze ans, et même si être Alchimiste d'État confère de nombreux privilèges, il y a des inconvénients, et comme tu le dis, il y aura toujours quelqu'un ou quelque chose pour nous déranger.
— Tu veux quitter l'armée ? demanda Scar.

Ed hocha la tête.

— Demain, on reprend le train pour Central, si tu veux, tu peux rester là. Je ne resterais qu'une dizaine de jours là-bas, le temps de récupérer mes affaires et celles d'Alphonse, mes gages et remplir la paperasse.
— Ed ?

Le Fullmetal leva les yeux et vit Winry qui venait vers lui, son tablier autour de la taille.

— Ed, Alphonse m'a dit que vous rentriez à Central demain, non ?
— Oui, pourquoi ?
— Envy et moi en voudrait venir avec vous... afin de visiter les Orphelinats.
— Hein ? dit Ed. Mais pourquoi donc ?
— On vient d'en parler, dit Envy en approchant. Je ne pourrais jamais avoir d'enfants parce que je ne suis pas humain, mais je veux que Winry soit heureuse quand même...
— Ok, dit Ed. Très Ma foi, vous pouvez venir.
— Dans ce cas, il est inutile que je reste ici, dit Scar.

Ed le regarda en souriant puis il vit Alphonse sortir de la maison et il lui fit signe de venir.

— Non, répondit l'armure vivante. Ça ne vous dérange pas si je reste ici ?
— Pourquoi ? demanda Winry.
— Bah si tout le monde s'en va, Mamie Pinako sera toute seule, et puis, je n'ai rien à faire à Central.
— Très bien, dit Ed, qui savait qu'il n'était pas nécessaire d'insister quand son frère avait décidé quelque chose. Tu peux appeler la gare pour réserver quatre places dans le prochain train pour Central City ? demanda-t-il ensuite à son petit frère.

Al hocha la tête puis tout le monde rentra dans la maison vaquer à d'autres occupations mais surtout commencer à faire ses valises.

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Le soir-même, alors que le dîner se digérait tranquillement dans les estomacs pleins, Winry et Envy se promenaient dans le jardin de la maison, histoire de prendre un peu l'air avant d'aller se coucher.

En passant sous le balcon de la chambre d'Edward, Winry leva les yeux et s'arrêta. Elle donna une petite secousse sur la main d'Envy serrée sur la sienne et elle montra du doigt la fenêtre de la chambre.

— Apparemment, il y a pris goût... dit Envy à mi-voix en souriant. Il n'a pas voulu me parler de cette nuit, mais il le fera bien un jour ou l'autre...

Winry sourit puis elle jeta un dernier coup d'œil vers la fenêtre où l'on pouvait voir en ombres chinoises, deux bustes étroitement unis, se désunissant de temps en temps. L'un d'eux se redressa alors en rejetant sa tête en arrière et Winry n'eut aucun mal à reconnaître Ed grâce à ses cheveux défaits. Les deux ombres disparurent ensuite et la lumière s'éteignit.

— Envy ?
— Mhm ?
— Tu veux une fille ou un garçon ?
— Hein ? Oh ! Ça m'est égal, ce sera toi sa mère, c'est à toi de choisir, répondit-il.

Winry sourit puis elle l'embrassa sur la joue et ils firent une dernière fois le tour de la maison avant de rentrer se coucher.

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Dans la chambre d'Ed et Scar cependant, les deux amants avaient terminé de s'aimer et Ed, allongé sur le dos à côté de Scar, avait un peu de peine à retrouver son souffle.

Il se tourna alors sur le côté et se blottit contre Scar qui l'embrassa sur le front avec un sourire.

— Merci, dit-il. Tu es un amant hors paire...

Ed sourit puis il tira les draps sur eux et ferma les yeux. Pour sa seconde fois avec un homme, Ed avait eu beaucoup moins peur et il avait même pu apprécier les caresses et les baisers. Il savait pertinemment que ce cap franchi, il allait finir par s'y habituer, tout comme il s'était habitué à être près de Scar et à le voir autrement, puis à être amoureux de lui, à dormir dans le même lit, et toutes ces petites choses qui font que la vie a un goût exquis quand on lui porte un tout petit peu d'attention...

FIN

Note de l'auteur : Et voilà. C'était le dernier chapitre ! J'espère que vous avez aimé lire cette petite histoire autant que j'ai aimé l'écrire (et la réécrire)! N'hésitez pas laisser un vote et un commentaire, ça fait plaisir !

Taery ❤️