Bonsoir à tout, voici venue la clôture de cette histoire.

Il y a à peu près un an que je l'ai commencée, j'ai failli à de nombreuses reprises laisser tomber mais il m'a suffi pour reprendre courage de regarder toutes les reviews que vous avez pu me laisser.

Cette fiction est à vous, je vous la devais, j'ai donc, très lentement je l'avoue, terminé.

Vous ne vous attendiez peut être pas à cela, je ne sais pas trop, mais j'ai décidé pour la note finale d'accorder la parole à une personne dont nous avons trop peu parlé au cours des 19 précédents chapitre.

Je vous remercie une nouvelle fois pour vos nombreuses reviews pour le précédents chapitre et je m'excuse de vous avoir enlevé Blaise et Damian, ils m'étaient cher mais leur sort était décidé dans mon esprit depuis longtemps, seule ma douce femme Vif d'or le savait.

J'ai répondu à tous via le site ou sur mon blog pour les non enregistrés (vous trouverez d'ailleurs quelques inédits sur ledit blog, quelques textes trop courts ou que je n'avais pas envie de voir publiés ici).

Sur ce, bonne lecture.


Beauté Empoisonnée.


Chapitre 20: No Bravery.


Tout était vert...

Elle s'était toujours dit que le vert était la plus belle couleur qu'il y eut au monde...

Bien sûr, puisque c'était la couleur de l'herbe au printemps, son père lui avait expliqué que le soleil et la pluie combinés donnait cette couleur profonde à l'herbe, et elle adorait l'herbe, jouer à même le sol, sans prendre garde aux tâches souvent indélébiles que cela faisait apparaître sur ses vêtements.

Pourtant, malgré le vert de l'herbe, malgré le soleil, qu'elle adorait lorsqu'il touchait sa peau, et malgré le bleu profond du ciel, elle ne bougeait pas...

Il en était toujours ainsi...

Il semblait que ce jour était spécial, chaque année ils revenaient là.

Elle savait bien pourquoi, elle n'était pas idiote, et puis c'était le seul jour dans l'année où les yeux de ses proches se troublaient légèrement de larmes...

Son parrain lui avait longuement expliqué pourquoi elle devait rester sage, même si elle n'avait que sept ans, il lui avait dit... Comment déjà?

Oui, il lui avait dit:

"- Respecte le recueillement de tes parents, Suzannah, ils en ont besoin."

Suzannah était une enfant sage, enfin, c'était ce que les gens qui rencontraient ses parents disaient la plupart du temps... Heureusement pour elle que personne ne l'avait jamais surprise en train de coller ses petits camarades de classe à leurs sièges, elle aurait eu des problèmes...

Oh, pas tant avec son père, qui même lorsqu'il la surprenait en train de fouiner dans sa réserve d'ingrédients ne la réprimandait jamais. Il se contentait de dire que décidément, sa mère lui avait bien soufflé dessus...

Sa mère par contre était intransigeante, elle l'adorait, certes, et Suzannah le savait, mais jamais elle ne tolérait de mensonges ni de tours... C'était à se demander si sa mère avait eu une jeunesse ou s'était amusée une seule fois dans sa vie...

Car Suzannah était une enfant intelligente et fine, elle savait toujours ce que pensaient les gens, comment ils allaient réagir face à ses acte ou paroles, ce qui lui permettait de toujours prévoir selon les personnes avec lesquelles elle se trouvait.

S'il s'agissait de son père, la question ne se posait pas, Severus Snape était d'une grande bonté, enfin, cela, c'était son avis en tant que fille bien entendu, car elle savait pertinemment que peu de gens aimaient son père, ils le trouvaient froid. Suzannah trouvait simplement qu'il était réservé. Il l'adorait, il lui disait sans arrêt qu'elle était la seconde femme de sa vie et qu'il serait bien triste le jour où elle s'envolerait loin de lui.

Mais Suzannah ne voyait pas pourquoi elle partirait, son père était après tout l'homme qu'elle aimait le plus...

Sa mère était une femme magnifique, tout le monde le disait toujours... Bizarrement, Hermione Snape n'aimait pas ce compliment, et lorsqu'on le lui faisait, Suzannah avait cru déceler une certaine frayeur dans son regard noisette.

Un jour elle avait demandé à son parrain, Harry, il l'avait faite asseoir avant de lui raconter une bien longue et tragique histoire...

Suzannah, aussi intelligente et fine qu'elle fut, n'avait pourtant pas tout saisi...

Harry lui avait raconté que bien des années auparavant, avant même sa naissance, sa maman avait été la victime d'un homme fou... Un homme qui la voulait pour lui, juste parce que disait-il, elle était belle...

Et Suzannah avait été triste d'apprendre que sa maman avait frôlé la mort juste après lui avoir donné la vie, simplement parce que cet homme l'avait capturée et que pour s'en sortir, elle avait du utiliser son pouvoir secret...

Harry lui avait caressé les cheveux et lui avait dit de ne pas s'en faire, car l'homme était mort depuis longtemps.

Suzannah adorait aussi son parrain, pour elle il était l'homme le plus sage du monde, et ses yeux avaient la profonde couleur de l'herbe au printemps...

Mais bien qu'elle l'aimât de tout son coeur, elle trouvait qu'il la couvait trop, elle avait sept ans et ne se contentait plus de contes de fées, elle aimait les choses vraies, elle avait d'ailleurs lu bon nombres d'ouvrages qui parlaient de l'Histoire de la Magie dans la bibliothèque de son père. Elle était donc le même jour allée voir son oncle Draco (elle adorait l'exaspérer en l'appelant ainsi, il disait tout le temps que ce titre le vieillissait de dix ans) et lui avait demandé de tout lui raconter.

Car si Harry la préservait toujours, Draco, lui, ne lui cachait jamais rien, il disait toujours:

"- Tu en verras de drôles dans ta vie, Suzannah, alors ne comptes pas sur moi pour t'épargner, je vais te préparer au mieux à te défendre contre la laideur du monde extérieur."

Draco avait donc comblé les lacunes qui subsistaient dans son esprit...

C'était d'ailleurs pour cela qu'en ce jour, contrairement à son habitude, elle résistait à l'envie d'aller jouer au soleil et qu'elle restait là, entre ses deux parents à contempler les deux grands blocs de pierre.

Deux grands socles de marbre blanc surmontés de statues, des anges...

Avec une inscription commune, juste entre les deux:

Blaise Zabini & Damian Delorno, ensemble ils ont pris le chemin des cieux, n'ayant eu le temps de trouver sur Terre le paix dont leur amour avait besoin...

Suzannah ne connaissait pas grand chose de cet Amour dont parlait l'inscription, elle savait seulement que c'était cette étincelle qui faisait briller les yeux de son père lorsqu'il tenait sa mère par la main, ou bien le sourire doux de Draco envers Harry...

L'Amour c'était peut-être ce qui révélait la véritable personnalité des gens, peut-être que c'était cela qui avait fait que son père était devenu un grand chercheur en Médicomagie... Car lorsqu'après sa naissance, il n'avait pu supporter de rester à regarder sa fiancée dans le coma, il s'était mis à chercher ce qui aurait pu la sortir de ce sommeil dans lequel elle semblait irrémédiablement plongée...

Alors un matin, au lieu de rester comme chaque matin à attendre le réveil de celle qu'il aimait, Severus Snape était allé s'enfermer dans son laboratoire. Il en était ressorti quelques jours plus tard avec une potion qu'il avait donnée à l'endormie.

Et elle avait ouvert les yeux.

On disait qu'il n'avait pas cessé de travailler durant dix jours, que pas un instant son esprit ne s'était détourné de ce but...

Et il avait réussi.

Suzannah se disait que l'Amour pouvait faire de belles choses.

Comme Harry et Draco...

Dans un sens elle les enviait, ils avaient l'air de pouvoir se comprendre sans parler, sa mère lui avait dit un jour qu'après la guerre chacun s'était découvert des aptitudes, Harry était devenu puissant magiquement, plus puissant même que Dumbledore, ce qui n'était pas peu dire... Hermione avait développé le don d'ubiquité et Draco...

En réalité, personne n'avait vraiment su ce qu'était le pouvoir de Draco, vu qu'il avait mis plus de temps à le développer, mais pendant que son père cherchait à soigner sa mère, Harry soignait Draco qui apprenait à se servir difficilement de son pouvoir qu'il ne contrôlait pas...

Suzannah n'aimait d'ailleurs pas lorsque Draco se servait de son pouvoir, elle avait comme l'impression d'être nue devant lui... Il lisait dans le coeur, avait dit Harry... Mais Suzannah avait cherché dans les livres, elle avait trouvé le nom de ce pouvoir: empathie.

Elle s'était demandé comment son oncle pouvait supporter de ressentir sans arrêt les sentiments des gens autour de lui, elle le lui avait même demandé, et il lui avait répondu que s'il supportait tout cela c'était grâce à Harry, parce que lorsqu'il était près de lui, il n'entendait plus que les battements de son propre coeur.

Et Suzannah en avait été très troublée.

Elle repensait à tout cela en regardant encore une fois cette inscription sur le marbre...

Elle savait aussi que son prénom venait de Blaise, car il surnommait sa maman "Suzannah" avant. Elle aurait bien aimé le connaître, il avait du être quelqu'un de bien.

Il y avait des photos de lui à la maison, Suzannah le savait, mais pas parce qu'on les lui avait montré, elle était tombée dessus en cherchant ses cadeaux de Noël l'année précédente. Elle avait tout de suite su qui était ce jeune homme à cause de ses yeux, l'un était vert et l'autre bleu. Cependant elle ne pouvait comprendre pourquoi sa maman s'obstinait à lui cacher ces photos.

Oh, Suzannah ne demanderait pas, elle le devinerait, comme elle devinait toujours tout avec sa mère.

Hermione était si secrète...

Suzannah regarda sa mère, celle ci fixait l'inscription sans ciller.

Et sans détourner un instant son regard du bloc de marbre, la jeune femme caressa la joue de sa fille en un geste tendre.

Suzannah sursauta, c'était la première fois que sa mère faisait un geste pareil dans ce genre de moment.

"- Tu sais qui ils étaient, n'est-ce pas?" demanda doucement Hermione.

La fillette hocha la tête, rassurée par le ton de la voix de sa mère.

"- J'aurais voulu que tu les connaisse, Suzannah, ils étaient exceptionnels."

"- J'aurais aussi voulu les connaître." confia Suzannah.

"- Tu veux en savoir un peu plus sur eux?"

"- Oui, s'il te plaît."

Hermione eut un soupir. Elle rejeta ses longues boucles en arrière, toujours sans lâcher l'inscription des yeux, comme si cela lui donnait le courage de parler à sa fille...

"- J'ai connu Blaise il y a longtemps, c'était la guerre et notre condition de soldats nous a rapprochés, nous avons combattu ensemble, nous avons tué ensemble. Blaise était une personne que l'on disait "belle", oui, il était très beau, physiquement et intérieurement. Il avait du succès auprès des femmes et des hommes, et un jour il y a eu ce professeur remplaçant, Damian, lui aussi était d'une grande beauté. Je crois même n'avoir jamais vu de personne aussi parfaite que lui l'était. Ils sont tombés amoureux, mais n'ont jamais pu vivre librement cet amour. Est-ce que tu vois où je veux en venir, ma fille?"

Suzannah fronça les sourcils, elle ne saisissait pas vraiment ce que voulait lui faire comprendre sa mère...

Cette dernière le comprit et son regard consentit à se détacher de l'épitaphe pour se poser sur la fillette qui bien des années plus tôt leur avait donné le courage, à Severus comme à elle, de continuer à vivre.

Elle s'accroupit pour se retrouver à sa hauteur.

"- Ce que je veux dire, Suzannah, c'est qu'il y aura toujours des gens pour ne regarder que l'apparence de ceux qui les entourent sans se préoccuper de ce qui se trouve en eux. Ces gens là ne mériteront pas un seul de tes regards. Celui qui a provoqué la mort de Blaise et Damian était de ceux-là, il a voulu mon corps parce qu'il le trouvait beau, il désirait conserver Damian parce qu'il était beau... La beauté est certes un cadeau, tu l'apprendras vite, mais un cadeau empoisonné."

Suzannah sentait que sa mère tentait de lui dire une chose importante, mais elle ne saisissait toujours pas. Cependant elle hocha la tête pour signifier qu'elle avait compris.

Elle supposait qu'un jour elle comprendrait tout cela.

Elle n'avait que sept ans, après tout.

Hermione continua...

"- Ce que tu dois savoir, ma chérie, c'est qu'il ne faut jamais cesser d'espérer que quelqu'un saura t'aimer pour ce que tu es vraiment... Comme l'a fait ton père avec moi."

La fillette tourna la tête, son père était à quelques mètres de là, plongé dans une discussion animé avec Harry sous le regard blasé de Draco, qui avait l'habitude de ce genre de choses.

Elle ne les avait même pas vus s'éloigner, sans doute Draco les avait-il entraînés un peu plus loin en sentant que sa mère voulait lui parler.

Pour une fois, Suzannah avait été surprise par les adultes qu'elle connaissait si bien.

Lorsqu'elle reporta son regard sur sa mère, elle vit que celle-ci avait les yeux brillants de larmes.

"- Tu pleures, maman?" demanda-t-elle.

"- Oui, mais c'est parce que je suis heureuse."

Ainsi on pouvait aussi pleurer de joie... Décidément, les adultes la surprendraient toujours, quoi qu'elle fasse...

"- Pourquoi?"

"- Mais parce que tu es là, tout simplement. Tu es un cadeau du Ciel, ma fille." murmura Hermione en la prenant dans ses bras.

Cette fois Suzannah refusa de se poser des questions, comme elle le faisait d'habitude, elle décida de profiter de la douce étreinte maternelle.

Quelque part elle savait que les paroles de cette femme si belle qui lui avait donné la vie lui seraient utiles, voire vitales dans le futur. Elle savait aussi que c'était un moyen de lui dire qu'elle serait toujours là pour la protéger.

Et ce jour là, Suzannah ne pensa même plus à aller jouer dans l'herbe à la riche couleur verte, elle se fit une promesse...

Celle de protéger, quoi qu'il advienne, ses parents et tous ceux qu'elle aimait.

Elle deviendrait forte pour eux.

Et elle les rendrait fiers.


Fin


Eh oui, c'est terminé. Je n'envisage pas de suite si c'est une question que vous vous posez.

Je vais à présent me consacrer à d'autres projets que j'ai en cours depuis quelques mois, « A ta Merci », quelques OS ou le Troisième Oeil..

En passant, fais un peu de publicité… Le Troisième Œil aura son stand à la Japan Exposition à Paris début juillet (plus d'infos sur le site du TO) et par un délicieux miracle, j'y serai aussi en compagnie de Tiayel, Lemoncurd, et beaucoup d'autres visiteurs amis des ficeurs… J'aimerais avoir le plaisir d'y rencontrer certains d'entre vous, si vous décidez d'y aller. Autant ne pas faire autant de kilomètres pour rien, hein.

Je vous remercie d'être restés jusqu'à la fin, de m'avoir accompagnée tout au long de mon écriture, de m'avoir encouragée et d'avoir aimé mes mots.

J'espère que mes prochaines fics recevront un aussi chaleureux accueil.

Je vous aime.

BadAngel

PS : Un petit mot pour me dire si cette fin vous a plu ?