Auteur : Sladana

Disclaimer : une chose ne changera jamais les personnages de JK Rowling ne m'appartiennent pas et je n'en tire aucun profit.

Note : merci de m'avoir lu jusque là, ça a été très encourageant pour moi. Cette histoire se fini ici et j'espère que vous l'aurez apprécié. Encore merci à tout ceux qui m'ont envoyé des reviews.

Chapitre 14 :

Chut ! Tu vas le réveiller Ron !

Mais ça fait trois jours qu'il dort !

Et alors ?

Lorsqu'Harry s'éveilla et entrouvrit les yeux ce fut pour voir ses deux meilleurs amis se disputer. Voilà une chose qui ne changerait pas et il en était heureux.

S'il dort c'est qu'il en a besoin, continua la jeune fille.

Si je dormais, rectifia Harry.

Ils échangèrent les malheureusement trop habituelles embrassades qui suivent les réveils d'Harry à l'infirmerie. Harry ressentait à présent les blessures que lui avait infligé Voldemort. Son torse était enroulé dans d'épais bandages blancs et les étreintes d'Hermione accentuaient un peu la douleur mais le bonheur de la retrouver elle et Ron valait bien ça. L'infirmerie de l'école était pleine de monde d'après ce que pouvait entendre Harry. Tout autours de son lit s'accumulaient une masse telle de présents qu'il était difficile de s'approcher de lui.

Où est Kat' ? finit par demander Harry.

Elle est à côté, répondit Hermione, mais elle n'est pas encore réveillée.

Ron et Hermione aidèrent Harry à se lever, ses jambes le soutenaient à peine. Lorsqu'il ouvrit le rideau blanc qui protégeait son lit et qu'il sortit le silence retomba sur l'infirmerie. Il y avait là la plupart des professeurs de l'école, en tant que patient ou non. L'étendue des dégâts était énorme. Harry reconnu aussi de nombreux élèves qu'il avait plus ou moins fréquenté. Ils semblaient eux aussi dans un état peu engageant. C'est à ce moment qu'il prit conscience qu'Hermione et Ron étaient blessés. Le rouquin boitait et Harry ne doutait pas que ses jambes devaient être gravement touchées et Hermione avaient de larges hématomes sur les bras et d'autres dans le cou, le reste de son corps devait tout autant en être recouvert.

Alors que le trio s'avançait vers ce qu'Harry supposait être le lit de sa marraine les personnes présentes le remerciaient silencieusement avec un air las. Le temps de la joie n'était pas encore venu, il y avait encore beaucoup à faire après cette épreuve. Mais Harry pu lire une reconnaissance telle dans leurs regards qu'il n'en demandait pas plus. Il comprit que sa « fuite » lui avait évité bien des souffrances.

Hermione tira le rideau d'un lit et Harry pu voir sa marraine endormie veillée par Sirius. Le jeune homme se jeta dans ses bras. Ron et Hermione préférèrent les laisser seuls.

Comment te sens-tu ? lui demanda Sirius d'une voix douce.

Pas trop mal, j'ai quelques douleurs à l'abdomen mais ça va.

Pour quelqu'un qui s'est battu contre Lord Voldemort tu es plutôt en forme.

Il n'est pas réapparu ? Il est resté de l'autre côté ?

Oui et des sorciers sont postés jours et nuits pour empêcher quiconque d'en ressortir. Et même si quelqu'un possède une part de son âme maléfique la balance ne pèserait pas du bon côté.

Tu étais au courant lorsque tu étais derrière le voile ?

Non, je n'ai été conscient que lorsque j'ai pu revenir, je ne savais même pas ce qu'il s'était passé.

Alors comment as-tu su ?

Drago nous a tout expliqué.

Il va bien ?

Il donne un coup de main là où l'on a besoin de lui. C'est un chouette garçon, bien différent de son père. Il est venu très régulièrement à ton chevet, tu sais.

Vraiment ? Ce n'est pas vraiment son genre.

Tu es sûr ?

Je ne suis plus sûr de rien. Je pensais t'avoir perdu à jamais alors…

Harry s'assit en bordure de lit, prit de vertiges.

Et Kat' ? Qu'est-ce qu'elle a ? Pourquoi n'est-elle pas encore réveillée ?

Nous ne savons pas trop. En théorie elle devrait déjà l'être. Elle a définitivement perdu la vue pour son œil gauche et elle devrait pouvoir marcher d'ici quelques temps malgré de profondes lacérations. Mais rien qui ne l'empêche de se réveiller. Je ne comprends pas.

Peut-être est-ce un autre problème…

Que veux-tu dire ?

Je…je ne sais pas trop. Kat' est assez étrange alors…

Harry ne souhaitait pas aller au fond de sa pensée. C'était hautement improbable qu'elle se mette dans cet état pour cela. Lucius avait dû lui lancer un sort que personne n'avait détecté. Elle allait se rétablir, il en était sûr.

Voldemort nous a retrouvé au Ministère grâce à Snape ?

Oui, il ne vous attendait pas aussi tôt et l'Ordre non plus.

Dumbledore était au courant de notre retour ?

C'est ce que j'ai compris. Ils ont mis du temps à vous rejoindre car Voldemort avait placé des dizaines de Mangemorts et de Loups garous sur leur chemin.

C'est pour ça qu'on est entré aussi facilement, ils nous ont piégé à l'intérieur.

L'Ordre a été prit au dépourvu, ils ont débarqué là bas en toute hâte. Tes amis se sont battus jusqu'à l'épuisement en tentant de te rejoindre. D'après ce que j'ai entendu dire Hermione et Ron auraient écrasés à eux seuls une dizaine de mangemorts et loups garous.

Harry songea au danger qu'il avait fait courir à ses amis. Méritait-il tout ça ?

Tout cela ne serait pas arrivé si Snape n'avait pas été là, grimaça Harry.

Ca c'est vrai ! Ce vieux Snivellus nous aura bien aidé sur ce coup !

Aider ? Il a rejoint son abominable maître et tu dis qu'il nous a aidé ?!

Sirius se gratta le menton à la barbe naissante.

C'est vrai que tu n'as pas tout suivi…

Tu veux dire à quel moment ? Quand je combattais Voldemort ou quand je me remettais de ce combat ?

Ne sois pas si cynique Harry. Ca n'a été simple pour personne.

Je trouve au contraire que c'était assez simple pour Snape de nous abandonner.

Drago lui a pardonné.

Je…vraiment ? Bon, alors raconte moi ce qu'il s'est passé.

Si j'ai bien compris Snape a bien souhaité vous quitter quand Katiouchka a décidé de venir me sauver mais ce n'était pas pour Le rejoindre.

Alors pourquoi ?

Je…ce n'est pas vraiment à moi de te le dire. Toujours est-il qu'il a retrouvé Dumbledore et que celui-ci lui a ordonné de retourner auprès de Voldemort. Snape se doutait du trajet qu'allait prendre Katy et surtout il a révélé aux deux parties où vous alliez.

Mais nous sommes revenus trop vite.

Oui…

Katiouchka bougea dans son lit et les deux sorciers s'approchèrent d'elle.

Kat' ! Kat', c'est Harry.

Je ne sais même pas si elle t'entends.

Je…

Harry sentit ses yeux s'embuer de larmes. Il ne pouvait se montrer aussi faible, surtout devant Sirius. Il prit donc la fuite. Il courut sans regarder devant lui où il allait où qui il croisait. Hermione retint Ron de le suivre, leur ami avait besoin d'être tranquille.

Harry se retrouva devant le tableau menant à la cuisine, presque machinalement il y entra. Il se demanda ce que pouvaient préparer les elfes de maison par temps de guerre. Mais il n'y avait personne. Il appela Dobby mais personne ne vint.

Ils ne sont plus là, répondit une voix au fin fond de la cuisine dans un coin qu'Harry savait être le sellier.

Drago ?

Le Serpentard s'approcha un peu timidement malgré sa démarche qui se voulait sûre. Il ne portait aucune trace visible de son combat mais Harry avait vu son dos ensanglanté et se doutait qu'il devait avoir encore des séquelles.

Où sont les elfes de maison ?

Ils ont fuient. En temps de danger et si leur maître le leur ordonne ils ont le droit de partir se cacher. On dit qu'ils vont dans leur pays, au Nord. Quelques uns y vivraient libres. Ils ne devraient pas tarder à revenir, d'ici quelques jours tout au plus.

Drago était mal à l'aise. Harry l'avait sentit.

Katiouchka n'est pas encore réveillée ?

Non, dit Harry d'une petite voix.

Je suis sûr qu'elle ne va pas tarder à nous revenir. Et je peux parier que la première chose qu'elle ferra sera de passer le savon du siècle à Snape !

Harry se mit à rire mais au fond de lui il n'y croyait pas.

Tu sais pourquoi il a trahi Voldemort, n'est pas ?

Harry, je…

Tu le sais, oui ou non ?

Oui et je crois que toi aussi.

Allons le trouver, je pense qu'il pourra nous aider.

Nous aider ? Mais à quoi ? Harry ! Reviens !

Potter, jamais je ne ferrais une telle chose ! Vous délirez !

Je n'ai jamais été plus lucide, professeur.

Drago, Harry et leur professeur se trouvaient autours du lit de Katiouchka, toujours dans un sommeil profond.

Je me demande où vous êtes allé chercher une idée pareille !

A votre avis ?!

Chut ! intervint Drago. Nous sommes dans une infirmerie je vous rappelle.

Nous allons vous attendre dehors. Vous ne sortirez pas d'ici tant qu'elle ne sera pas réveillée.

Quoi ?! Pour qui vous prenez-vous ?

Pour quelqu'un qui vient d'éliminer Voldemort et qui peut toujours témoigner de votre traîtrise.

Vous n'oseriez pas Potter ?!

Vous voulez parier ?

Harry sourit d'un air narquois et sortit, suivi de Drago.

Ca ne marchera jamais, dit Drago.

Si ça ne fonctionne pas il n'y aura plus qu'à attendre. Mais nous aurons tenté le coup.

Snape commença par faire les cent pas autours du lit de la sorcière. L'idée du garçon était du pur délire, comme si cela pouvait fonctionner. Oui, c'était absurde. Il s'assit sur la chaise près du chevet de Katiouchka. Il n'aimait pas la voir ainsi. Un large bandage recouvrait son œil gauche. Il savait qu'elle ne verrait jamais plus de cet œil. Il lui faudrait un moment aussi avant de marcher à nouveau, enfin si elle se réveillait. Il secoua la tête. Elle allait guérir. Elle ne pouvait partir comme cela, c'était impossible.

Il se mit à lui parler, sans trop y réfléchir, extériorisant simplement ses pensées sans s'en rendre compte.

Je me souviens du premier jour où je t'ai vu. J'ai oublié bon nombre de ceux qui suivirent mais de celui là je m'en souviens. C'était au banquet d'Halloween, lors de notre première année. Tu étais à ta table, au milieu de tes amis. Tu as toujours eu des tas d'amis. Et tu t'es mise à rire. Je ne sais pas pourquoi mais ce rire m'a marqué. Il résonnait étrangement dans la grande salle, c'était très agréable à entendre.

Severus se reprit.

Enfin je…c'était il y a longtemps. C'est maintenant que Potter a besoin de toi. Il voudrait que tu réveilles. Je ne dis pas que personne ne veut te voir réveillée, il y a plein de gens. Drago, Dumbledore, Granger, la famille Weasley au grand complet…et Black…Tu l'as sauvé alors faudrait peut-être rester avec lui maintenant.

Il soupira avant de continuer.

Je ne suis pas très doué pour parler aux gens. J'en suis presque à t'engueuler. Toi tu sais communiquer, tu comprends les gens. Pas toujours mais la plupart du temps. Si…si seulement tu avais réussi à me comprendre. Je ne sais pas si tu m'entends mais je t'en prie reviens nous. Cesse de fuir.

Severus se leva et regarda la sorcière étendue. Elle était magnifique, les années n'avaient fait que l'embellir. Il se retourna et se dirigea vers la sortie.

Severus ?

Le sorcier se retourna vivement. Il accourut à son chevet et osa la serrer dans ses bras. Il la sentit frissonner.

Severus, je croyais t'avoir perdu…

C'est toi qui dis ça ? Tu ne te réveillais pas…

Il s'écarta un peu de Katiouchka.

Tu as…entendu ce que j'ai dis ?

Pas un seul mot, sourit Kat'. J'ai manqué quelque chose ?

Je…non pas grand-chose en réalité.

Dommage, murmura la sorcière.

Pardon ?

Non rien, j'ai dû me tromper.

Je vais dire aux autres que tu es réveillée alors.

Attends ! Je voulais savoir…tu ne nous as pas trahi, ça tu l'as dis mais…pourquoi ?

Tu ne perds pas le nord à ce que je vois. Pourquoi tiens-tu tant à le savoir ?

La curiosité et…l'espoir.

L'espoir ?

Laisse tomber. Est-ce pour Lily ? Je sais ce que tu ressentais pour elle. C'est tout aussi dur pour moi d'en parler mais est-ce pour elle que tu as quitté Voldemort ?

C'est donc ce que tu crois.

Oui mais ce n'est pas ce que j'espère.

Que dois-je comprendre ?

Katiouchka se mit à rire, d'un rire cristallin presque enfantin. Le sorcier aurait reconnu entre mille ce rire, le tout premier.

Severus nous sommes trop vieux pour jouer à cela.

Elle l'attira à elle et l'embrassa. Severus répondit à son baiser avec passion. Lorsque leurs lèvres se séparèrent enfin elle se blottit contre lui. Il lui caressa doucement les cheveux, oubliant à cet instant le reste du monde et lui murmura « je t'aime ».

J'ai cru que tu ne le dirais jamais.

Hum, ce n'est pas très conventionnel comme réponse, sourit Severus.

Katiouchka se releva et le regarda dans les yeux.

Parce que je suis conventionnelle ?

Ce fut au tour du sorcier de se mettre à rire. Katiouchka se demanda si elle l'avait même jamais entendu rire. Elle l'embrassa rapidement avant d'ajouter :

Je t'aime.

J'ai du mal à le croire…

Est-ce que cela te convaincrait ?

Et elle l'embrassa à nouveau avec tout autant d'ardeur que la première fois. Le rideau s'ouvrit alors pour laisser entrer Harry suivit de Drago. Sans se soucier de rien, le brun accourut près de la sorcière.

Kat' ! s'écria t-il en recevant les embrassades de sa marraine. Je suis si content.

Harry, gronda gentiment Drago en l'attrapant par la taille pour l'éloigner, je crois qu'ils étaient occupés.

Et alors ? J'étais inquiet.

Inquiet ou pas tu as perdu ton pari.

Je n'ai pas perdu ! Ma notion de « passer un savon » est différente c'est tout !

Et qu'elle est ta définition ?

Harry enroula ses bras autours de la taille du Serpentard et l'embrassa avec fougue. Les deux adultes se regardèrent, Kat' sourit comme pour dire « Et oui, c'est la vie. ». Harry s'éloigna légèrement, laissant un Drago rouge et un peu essoufflé, reprit :

Je crois que cela serait une bonne définition !

The End