Disclaimer: L'univers et les personnages appartiennent à J.K. Rowling.

Genre: Yaoi/slash, récit d'une romance, drama, voyage temporel, léger lime plus sous entendu qu'autre chose..

Couple: Mon couple fétiche.

Note: Qu'on appelle ça un plot-bunny, une obsession ou autre, ça m'a poursuivit toute la nuit. Honnêtement, je ne sais pas d'où ça sort, c'est assez…spécial et tout court. Oui, c'est ça. On aime ou on aime pas, on comprend ou on ne comprend pas.

Résumé: Harry Potter tombe dans le lac, gelé. Il était seul à nouveau. C'était la faute à Dumbledore. Il avait traversé les couloirs du temps. Il avait aimé, oui, Harry avait osé l'aimer lui, il avait cru être aimé, ils avaient été deux. Il était mort.

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Kitten.

--------- Par Lia

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Sa première pensée lorsque la couche glace céda révélant le lac gelé sous ses pieds, fut que l'eau à cette période de l'année devait vraiment être froide. Sa deuxième fut qu'il aurait vraiment dû apprendre à nager. Cette chose toute bête qui lui serait très utile en cet instant.

Hermione allait le tuer quand elle allait être au courant, s'il était sortit en plein jour peut-être aurait-il pu remarquer la présence du lac sous ses pieds. Après tout, avec sa quatrième année, Harry aurait peut-être du se rappeler de sa présence dans le parc de Poudlard.

Peut-être.

Puis, il y eut le froid, le choc du changement brutal de température, la morsure aussi douloureuse qu'un coup de couteau.

Ce froid qui l'engourdissait peu à peu le paralysant.

Mourir gelé au fond d'un lac, quelle triste fin, ridicule aussi en y réfléchissant bien!

Tout devenait confus, il se sentait partit sans pouvoir réagir, il eut conscience que quelqu'un tombait à l'eau et le tirait par les épaules vers la surface. On le traînait sur la neige recouvrant entièrement le parc mais il était trop engourdi pour pouvoir espérer bouger.

Et voilà, le survivant avait encore survécut, classique.

Peut-être. Peut-être aurait-il mieux valut le laisser au fond du lac, qu'il puisse enfin être en paix.

Après tous, Harry avait tué Voldemort l'année passée, il avait respecté sa part du contrat.

En paix.

Oui, il aurait enfin été tranquille, libre.

Son destin accompli, sa tache effectuée, il ne lui restait plus aucunes raisons de vivre. Vivre pour retourner dans sa "famille", après sa dernière année, celle-ci, pour faute de ne savoir où aller? Y retourner pour se faire jeter dehors une fois majeur aux yeux des moldus, pour se faire sans cesse rabaisser?

Vivre et rester près des sorciers? Pour se faire sans arrêt lécher les bottes? Pour être obligé de tenir son rôle de gentil héro parfait? Pour ne pas réellement avoir la liberté de ses actes, choix et paroles? Pour être constamment surveillé?

Pourquoi vivre en effet alors que plus rien ne le rattachait ici?

Ron et Hermione ensemble, Sirius mort deux ans plus tôt, Remus qui avait mieux à faire, ses amis de gryffondors (toujours en vie) dont la moitié lui reprochait de ne pas avoir empêcher toutes ses victimes, Molly, son mari, ne lui donnaient plus de nouvelles, les jumeaux accaparés par leurs magasin…

Il était orphelin depuis sa première année, mais il ne l'avait jamais ressentis aussi fort que ces derniers temps.

Pourquoi continuer alors qu'il suffisait de cesser de lutter et de se laisser sombrer lentement, se laisser engloutir peu à peu?

Il ferma les yeux, s'abandonnant.

Un peu comme de s'enfoncer dans les limbes obscurs du sommeil mais sans jamais se réveiller.

Comment est-ce que tous cela avait commencé déjà?

Ah oui…

Dumbledore…

Dumbledore et sa fichue manie de se mêler des affaires des autres. De ses affaires…Gentil directeur.

Pour lui, tout avait commencé deux mois plus tôt. Deux mois entre enfer et paradis…Il avait goûté les nuages de l'extase, frôlé les ailes de la volupté, volé sur le dos de l'amour. Cet amour si étrange, cet amour impossible, interdit. Il l'avait toujours su. Dès le début. Harry savait qu'il se retrouverait seul à nouveau. Une seule issue, possible. La solitude. Encore et toujours. Sa seule compagne vraiment fidèle…

Il avait voulu ignorer les sentiments qui naissaient en lui, les étouffer dans l'œuf. Il ne voulait pas, oh non, il ne voulait pas aimer. Mais on ne contrôlait pas ces choses, tout survivant qu'il soit, il ne le pouvait pas tout simplement. Mais il avait aimé. Oui, Aimé. Harry avait aimé, adoré, adulé, loué, encensé. Et ses sentiments lui avaient été retournés, en double, en triple. Et il s'en était senti flatté, honoré, glorifié. Il avait oublié la fin inéluctable qui l'attendait, un destin qui lui semblait à présent pire que la mort. Retourner à sa solitude après avoir connu l'amour, cet amour unique qui suffisait à faire se lever le soleil, gazouiller les oiseaux, mûrir les fruits, éclairer les ténèbres, fleurir les sourires, naître les rires. Il avait courut à sa perte.

Tout avait commencé deux mois plus tôt. C'était si long et à la fois si court deux mois… Ce qu'il avait pu perdre comme temps…Du temps passé éloigné de son amour. Pourtant, Harry ne regrettait pas. Toutes ses disputes, toutes ses chamailleries l'avaient rapprochées de lui. Son seul et unique amour. Quel cliché. S'il le pouvait il se jetterait dans le lac pour avoir osé penser ça. Lui aurait bien ri. Le brun voyait le sourire moqueur qui ourlerait ses lèvres fines, son rire clair résonnait déjà à ses oreilles…

Ce rire que le brun avait été le seul à pouvoir entendre, plus qu'un rire, une musique. Un doux carillon qui ravissait ses oreilles, dont il se délectait encore, et encore…

Oh oui…

Vite, qu'il puisse le rejoindre. Qu'on en finisse vite, qu'il puisse le retrouver, et être heureux, à nouveau.

Tout était si frais, si clair dans sa mémoire, gravé là, dans son esprit, le marquant à jamais. Harry deviendrait fou sans sa présence, il le savait, il le sentait.

Le 2 octobre.

Le jour de son départ. S'il s'en souvenait? Il lui suffisait de fermer les yeux pour se repasser le film des évènements…

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¤

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Minuit, l'heure du crime.

L'heure où ceux qui n'avaient pas mangé au dîner venaient faire un tour aux cuisines pour faire cesser les grondements intempestifs de son estomac.

Ce jour-là, Harry était de ces personnes.

Ce jour-là et tous les autres jours de la semaine d'ailleurs. Pas que la cuisine de Poudlard soit devenue immangeable du jour au lendemain, loin de là. Les elfes de maison faisaient toujours aussi bien leur travail. Et à cette époque, il ne déprimait pas vraiment. Du moins pas de la même façon. Il y avait le contrecoup de plein de choses: la Guerre même un an plus tard, les deuils, le monde sorcier à reconstruire, la célébrité encore plus présente, sa convalescence qui avait durée de longs mois…Et…Dumbledore qui fourrait son nez dans les affaires des autres. Dans celles d'Harry. Pour bien faire. Pour tout arranger comme d'habitude. Et le brun travaillait sur sa dernière trouvaille au vieux. Oui, vieux, on ne pouvait décemment le prétendre jeune. Et puis, avec l'âge, il perdait un peu de son esprit. Ou alors était-ce la Guerre qui avait changée le survivant? Harry, n'avait pas été dupe une seconde. Albus Dumbledore, détenteur de l'ordre de merlin première classe, lui avait confié l'épée de Gryffondor. Il lui avait confié pour qu'il l'analyse, lui, l'humble sauveur du monde qui n'avait pas encore eu l'occasion de passer ses Aspics. Et Harry avait analysé. Même s'il savait que la seule raison de cette demande était la volonté du vieil homme de lui changer un peu les idées. Le brun avait passé des heures à la bibliothèque, plongé dans de vieux grimoires menaçant de partir en poussière sur ses yeux, d'autres à fixer cette vieille épée jusqu'à en avoir mal aux yeux, pour tenter de percer son secret. Car secret il devait y avoir. N'était-elle pas l'épée d'un des quatre fondateurs? Et puis, il y avait toujours un secret. C'était la mode que voulez-vous. A l'époque, les artefacts étaient pleins de secrets. Là aussi, le sorcier s'était fait avoir. Il était entré dans le jeu du directeur sans même s'en apercevoir. Cette épée l'avait intriguée, fascinée, il brûlait de percer à jour tous ses secrets, rêvait de dévoiler ses mystères. Dieu qu'elle l'avait hantée cette épée! Plus les jours passaient, plus sa passion pour ce bout de métal dévorait. Il voulait, non il devait savoir! Il l'exigeait! Il en avait besoin!

Harry trouva, mais ne comprit pas de suite.

Il trouva un sceau. Le sceau de Gryffondor, gravé sur l'hexagone que formait le bout du manche de l'épée. Cette épée qui le poursuivait depuis sa deuxième année. Il avait cru un instant être l'héritier de Gryffondor. Voldemort avait du se retourner dans sa tombe. Ses illusions étaient reparties aussi vite qu'elles étaient venues: pourquoi pas descendant de Merlin tant qu'on y était? La lignée des Gryffondor s'était éteinte avec ce dernier. La faucheuse l'avait prit avant qu'il n'ait songé à se marier. Dommage pour lui.

Cette épée le narguait, Harry en était persuadé! Elle se riait de lui et de tous ses efforts pour percer son mystère. Tout était lié au sceau, il en était convaincu. Tous les grimoires consultés étaient formels: pas de sceaux sur les épées à cette époque. Et encore moins de sceaux aussi finement gravés. Il découvrit que le manche se dévissait, si on le tournait en tirant dessus. Un petit morceau de vélin enroulé lui tomba dessus. Il contenait une bague, un sceau. Harry, lui, tomba des nues. Le vélin n'était pas vierge. C'était le testament de Godric s'il venait à perdre l'épée. Le fondateur voulait être enterré avec son sceau, son emblème, une part de lui. Cette dernière partie, le survivant ne la comprit pas de suite. C'est là que tout commença vraiment.

Il n'y eut aucun signe annonciateur.

Harry cligna des yeux, pour se retrouver à fixer une pierre tombale face à lui. La pierre était gravée:

"Godric Gryffondor"

935-965

La terre devant la stèle était fraîchement retournée. Le sceau était ensorcelé. Harry ne goûta jamais le sandwich que Dobby lui avait cuisiné avec dévotion. C'est là qu'il le rencontra pour la première fois. Non, rectification, il avait rencontré sa baguette en premier. Une belle baguette, longue, finie, parfaitement lustrée et entretenue, pas comme la sienne couverte de traces de doigts. C'était un bois presque blanc, pointé exactement entre ses deux yeux, touchant presque son front. Il loucha. Dans un deuxième temps, il vit sa main. Elle était longue, blanche. On peut apprendre beaucoup de choses en observant les mains des gens. Il y a les grosses, les petites, les épaisses, les tordues… Les siennes étaient parfaites. Elles étaient un spectacle à elles seules. C'était des mains qui pouvaient serrer, des mains qui pouvaient caresser, qui pouvait à la fois faire rire ou pleurer, qui pouvait crier, gémir, hurler, supplier, qui vous charmait pour mieux vous soumettre. Dangereuses. C'était ce qui lui plaisait le plus chez lui, ses mains. Avec ses yeux. La troisième chose qu'il avait vu en levant la tête. On dit que les yeux sont le miroir de l'âme. C'est faux. Lui maîtrisait parfaitement ses yeux. Ils ne laissaient passer que ce qu'il désirait. Ils étaient tours à tours, froids, calculateurs, charmeurs, aimants, hypnotiques…Chaque nouvelle lueur les transfigurait tour à tour orageux, puis aussi bleu que la mer sous les tropiques. Il était maître de son art, et tous étaient en son pouvoir. La première qu'Harry l'avait vu, il lui avait fait penser aux Malfoy. Les traits fins, ses manières aristocratiques, son port fier et altier, tout en lui était magnificence et perfection. Les Malfoy n'étaient rien comparés à lui. Et sa voix…La quatrième chose qui le sortit de sa fascination silencieux. Une voix qui savait si bien faire frissonner, trembler, gémir. Une voix caresse, une voix fouet, une voix froide, une voix flamme, une voix indifférente, une voix chaude, envoûtante comme le serpent. Une voix qui vous faisait liquéfier de l'intérieur, vous enroulant autour de son petit doigt comme une vulgaire babiole. Son corps était à lui seul la plus précieuse des sculpture, sans imperfection, fin et délicat, puissant, trompeur, tout en courbe et en finesse, nos yeux sur lui, voguaient de sous entendu en sous entendu. Il était la flamme qui attirait le papillon, le soleil d'Icare, pour mieux lui brûler les ailes. Il était l'araignée tissant patiemment sa toile autour de vous, ne doutant pas une seconde du résultat. Il était…son amour. Il était son bourreau et son gardien. Il était sa muse, son oxygène, son rêve, son miracle, son mirage, son oasis, son âme. Il était mort. Il avait fait de lui son esclave, son serviteur entièrement dévoué, vivant par lui, pour lui, il en avait fait sa harpe, un junkie, se droguant à sa présence, sa voix et ses mots tendres susurrés à son oreilles, ses yeux aux milles messages, ses mains et leurs caresses divines. Comment pourrait-il survivre sans lui? Sans ses mots qui faisaient du bien, ses mots qui faisaient mal?

C'était…ridicule.

La première fois qu'ils s'étaient vus, il avait voulu le tuer. La première fois qu'ils s'étaient vus, il l'avait pris pour un violeur de tombe, puis pour un élève de Poudlard. Mais aucun des élèves de Godric ne lui ressemblaient, aucun ne savait où était sa tombe, aucun n'était à Poudlard en cette période de deuil. Il ne lui avait pas laissé l'occasion de parler. Ses yeux s'étaient plissés, lui donnant un air reptilien, alors qu'Harry parlait sans sa permission. Sacrilège. Le survivant l'avait appris bien plus tard. Il avait appris à savoir quand on pouvait parler ou non en sa présence. Il avait appris à ne jamais le déranger lorsque les rouages de son esprit serpentin se mettaient en route. Harry ne l'avait jamais vu avant, pourtant il su aussitôt qui lui faisait face. Le jeune homme choisit d'être muet. Les yeux d'un bleu polaire, se posèrent sur le sceau et l'épée encore sur ses genoux. Lui aussi comprit, non pas qui il était, mais d'où il venait et de quand. Harry vit de la compréhension dans ses yeux. Mais pas de la surprise, comme s'il n'y avait rien de plus normal de la part de son confrère. Et il s'était mi à siffler, furieusement, contre Godric et ses idées aussi stupides et inconscientes que dangereuses. Harry, ne dit rien, il fit celui qui n'avait rien comprit. Le silence était son arme. La seule qu'il possédait encore, et dans laquelle il se drapait comme d'un voile protecteur. Sa baguette était restée posée là-bas, à Poudlard, en compagnie de son sandwich. Il avait faim. Il avait sommeil. Il était perdu, et découvrait avec surprise l'absence de toutes peurs en lui. Harry n'avait pas peur du personnage qui le fixait. Ce n'était pas de ça qu'il avait peur. On n'a pas peur d'un mort, on n'a pas peur d'une légende, d'un mythe. On ne peut pas avoir peur quand tous ce que vous êtes entrain de vivre vous semble irréel. Après tous ce qu'il avait vécut, il avait espéré être un peu tranquille. Un espoir bien vain. Et sans lui demander son avis, l'autre l'avait amené dans son manoir.

Sa première rencontre avec son amant, son Amour, sa vie, son cœur.

Salazar. Le fondateur Salazar Slytherin.

Fallait-il qu'il soit à ce point désespéré pour tomber amoureux de cet homme? Pas du tout. Ils mirent du temps à se découvrir, s'apprécier puis s'aimer. Ce temps si précieux. Il en avait fallut pour qu'Harry cesse de le voir comme Salazar Slytherin, l'ancêtre de Voldemort. Et même alors, ils évitaient soigneusement de parler des sujets délicats. A cause des conséquences pour le futur bien sûr, mais aussi par choix tacite.

La première semaine, Harry resta silencieux. Il se demandait pourquoi Salazar l'avait prit avec lui dans son manoir et l'hébergeait. Son futur amant aussi. Il l'étudiait comme on étudie un phénomène insolite particulièrement dangereux. Comme un serpent venimeux à apprivoiser. Il n'était pas gentil, il ne tentait pas de l'appâter. Non, il ne faisait rien de tout cela. Pour un peu, on aurait dit qu'Harry ne vivait pas avec lui dans son manoir, qu'il n'occupait pas un de ses chambres, qu'il ne mangeait pas à l'autre bout de la table à chaque repas. Ils s'observèrent l'un l'autre durant les jours qui suivirent. Harry, comme s'il s'agissait d'un objet hautement explosif et contagieux. Il resta silencieux. Il n'avait tout simplement pas envie de parler, et aucunes raisons de le faire. Lorsque ses habits furent sales, il en trouva de propre sur son lit. Il ne sortait pas beaucoup de sa chambre.

La deuxième semaine, Salazar lui dit 'Bonjour' lorsqu'il descendit déjeuner, et 'bonne nuit' quand il alla se coucher le soir. Le sorcier ne dit rien. Le matin suivant, il répondit à son salut. Et il lui sembla apercevoir un hochement de tête satisfait. Salazar travaillait toute la journée dans son laboratoire. Harry ne savait pas ce qu'il y faisait. Il se mit à explorer un peu le manoir qui semblait interminable. Il tomba sans le vouloir sur le labo. Il surprit le fondateur. La pièce explosa. Mauvaise manipulation. Résultat: deux jours d'inconscience, et les représailles, sonores, d'un Slytherin peu satisfait. L'adolescent retomba dans son mutisme. L'ambiance fut électrique.

La troisième semaine…À la troisième semaine tout changea. Cette semaine-là, il cessa de compter les jours et les minutes passées dans le manoir, cette semaine, il parla. Sa voix résonna souvent, couplée avec celle du fondateur. Harry avait un don. Celui de faire perdre son contrôle à Salazar si maître de lui-même. Il n'avait pas besoin de faire d'efforts pour le mettre hors de lui. Mais ce don n'était pas à sens unique. Ce fut une période chargée de magie accidentelle, d'éclats de voix, chacun cherchant à crier plus fort que l'autre. Mais aussi une semaine de découverte pour l'un comme pour l'autre. Salazar rougissait lorsqu'ils se hurlaient dessus, terrifiant les elfes de maisons, faisant exploser vases et porcelaines. Ses pommettes se teintaient délicatement de rouge lorsqu'il manquait d'air. Harry adorait ça. Il ne savait pas pourquoi mais il adorait ça. Parfois, les disputes dégénéraient, les mots s'envolaient tous seuls, cinglant, blessant, mordant, le souffle de leurs éclats les emportait tous deux plus loin qu'ils voulaient aller. Salazar sortait sa baguette, pour le maudire une bonne fois pour toute. Alors le souffle dans le bouche d'Harry se taisait soudain et ils se toisaient immobiles, presque étonnés de se trouver là. Et dans un tournoiement de cape furieux, le fondateur baissait sa baguette et quittait la pièce, laissant le sorcier derrière lui. Toujours aussi immobile. Lorsqu'ils se recroisaient, ils restaient silencieux, comme s'ils avaient peur que le moindre mots provoques un nouvel affrontement, comme s'ils étaient honteux de ce qui étaient arrivés. Le cycle infernal continua quelques temps. Jusqu'à cet après-midi où la dispute à peine débutée, se désamorça seule. Ils parlèrent tous le restant du jour et se séparèrent le soir pour rejoindre leur chambre, presque étonnés d'avoir pu se parler simplement. Sans éclats de voix. Surpris d'y avoir même trouvé un certain plaisir à le faire. Mettant un moment à réaliser qu'ils souhaitaient même que cela recommence. Un nouveau jeu se mit en place. Aucun ne voulant reconnaître son envie véritable, ils déclenchaient alors sciemment une dispute, qui ne s'envolait jamais plus loin, car ils la transformaient toujours en véritable discussion. Un échange entre deux êtres civilisés, sans insultes, sans piques, sans remarques blessantes. Juste le plaisir de parler avec l'autre. Les sujets furent diverses et variés. Il y eut des sourires échangés, et même des éclats de rire. Ils étaient deux êtres qui se découvraient. Les elfes de maison osèrent à nouveau se montrer devant eux. Rien n'était prémédité, ils se laissaient juste porter par les liens qui se tissaient peu à peu entre eux. Chaque pas fait l'un vers l'autre semblait couler de source. Ils se contentaient de vivre. Certains diront que leur situation était romantique. Ce n'est pas du romantisme, c'est de la vie. Salazar le conduisit à son laboratoire. Harry lui sourit heureux, et fit fondre son meilleur chaudron. Il fut chassé définitivement de la pièce à coup de grimoire. Il y eut beaucoup d'éclats de rire ce jour-là. Ils n'étaient pas amis, ils n'étaient pas amants, ils étaient tout simplement.

Puis vint le premier rêve, le premier matin où Harry se réveilla en sueur, excité comme jamais après avoir rêvé de Salazar. Il évita le fondateur tout le matin, gêné, mal à l'aise. Celui-ci ne posa aucune question, ne fit aucun commentaire, il se contenta de le regarde. Ses yeux étaient aussi bleus qu'un ciel d'été. Ils passèrent le reste de la journée dehors, à traîner dans les environs.

Un jour, ils se baignèrent dans la rivière qui traversait la propriété, lorsqu'ils rentrèrent au manoir, trempés, souriants, complices, des visiteurs les attendaient. Harry rencontra le ministre de la magie de l'époque. Salazar avait des ennuis. Accusé de magie noire, et de crime contre la communauté magique. Accusé du meurtre de Godric par empoisonnement. Ce jour-là, Harry se surprit à attaquer le premier ministre sans sa baguette. Salazar du s'interposer entre les deux, et le ministre quitta le manoir escorté par la botte du fondateur, sa joue virant au bleu. Une fois seul, Salazar cria, Harry lui répondit. Leurs magies firent trembler les murs de manoirs. Et Salazar le saisit par la nuque pour prendre ses lèvres. Ce fut un baiser violent, exigent, un baiser dénué de tendresse qui lui meurtrit la bouche, rougit ses lèvres. Mais Harry y répondit avec toute sa hargne, toute son énergie. Ils s'étaient séparés. Leur esprit et leurs sens en surchauffe. Ils se séparèrent et tournèrent les talons pour quitter la pièce d'un même mouvement. Sans un regard en arrière. Il ne s'était rien passé. De plus, c'était interdit, ils n'avaient pas le droit et ne pouvaient pas. Et si jamais ça ne suffisait pas, la fin était inéluctable. C'était impossible, voué à l'échec avant même que ça ne commence. Salazar s'enferma de longues heures dans son labo, Harry explora les jardins plus en profondeur.

Leurs rapports furent tendus quelques temps, puis tous redevint comme avant. Avant l'incident qui n'avait jamais existé. La nuit, ses rêves continuaient de le hanter. Chaque nouvelle chose qu'il apprenait sur Salazar l'enchantait, il recherchait de plus en plus sa présence. Il en était dépendant. Son corps n'en faisait qu'à sa tête, sa tête se levait toute seule pour croiser son regard, ses lèvres lui souriaient, ses doigts le frôlaient par accident…Il devenait fou…Ses yeux s'égaraient souvent sur sa silhouette, alimentant ses rêves et fantasmes. Salazar était beau. Vraiment…Il adorait la manière dont ses cheveux bruns jouaient sur sa nuque, la mettant en valeur. La manière dont ses longs doigts fins saisissait une plume, avec une délicatesse toute aérienne. Il aimait…lui. Il l'aimait. Parfois, alors que son regard s'égarait vers lui, sans qu'il en s'en rende compte, comme s'il était naturel de le chercher des yeux, il croisait ses prunelles d'outremer, posées sur lui. L'homme aussi l'observait. Il sentait son regard sur sa nuque, lorsqu'il errait dans le jardin, sur ses lèvres, lorsqu'il somnolait sur un des fauteuils pour avoir voulut l'attendre, attendre qu'il sorte de son laboratoire. De plus en plus fréquemment, leurs regards se croisaient, avec la même lueur dans le regard. Une étincelle chaude. Du désir, du plaisir de se sentir observer par l'autre. Ce devint un jeu. Une sorte de chasse entre eux. Une chasse aussi cruelle pour l'un que pour l'autre. Un jeu de faux semblant dans lequel ils étaient tous deux perdant…

Ca ne pouvait pas durer. Ca ne dura pas. Entre eux, la tension monta. Il devint plus difficile d'ignorer ce qu'ils ressentaient vraiment, ce qui les poussait l'un vers l'autre. Quand on se sentait craquer, on se rappelait toutes les bonnes raisons qui faisaient qu'ils ne pouvaient pas. A la fin du premier mois, Salazar se rappela qui il était vraiment. Salazar Slytherin. Et personne, aucune règle, aucune conventions ne lui dictait sa conduite. Harry lisait. Assis sur le terrasse dans une des chaises en bois, il lisait, loin de se douter de ce qui allait arriver. Il se souvenait en détail de ce livre, car il s'agissait d'un livre d'histoire. Un livre aussi assommant que les cours de Binns, à se demander pourquoi il l'avait pris dans la bibliothèque, pour s'occuper l'esprit à n'en pas douter. Il n'entendit pas Salazar arriver, mais il sentit le changement brusque d'atmosphère dans la pièce. Une main ferme le livre. Une de ses mains qu'il avait apprit à adorer, qu'il se plaisait à imaginer sur lui, sans se faire d'illusion quand à la possibilité que ça arrive. Levant les yeux, Harry avait croisés ceux de celui qui deviendrait bientôt son amant. Il s'était laissé conduire dans sa chambre. Pas besoin de mots. Il avait compris. Cette nuit-là, il avait tour à tour haït, maudit, bénit, sa patience. Salazar l'avait torturé longuement de ses mains, ses lèvres, sa langue... Sa voix avait murmuré des mots d'encouragement à son oreille. Salazar avait fait des merveilles sur lui. Harry avait soupiré, gémit, supplié, imploré, crié, hurlé, maudit. Son amant avait joué avec son corps, comme on joue d'un instrument précieux. Il empêcha Harry de le toucher, cette fois-ci. Et le plaisir avait embrumé son esprit, fait tourné sa tête, le survivant avait complètement perdu pied. Quand Salazar avait daigné le laisser tranquille, il était épuisé, incapable de bouger, incapable de respirer correctement, flottant dans un univers cotonneux. Ca l'avait fait rire gentiment. Ce rire dénué de moquerie, dénué d'ironie qui paraissait la plus douce des musiques à ses oreilles. Harry s'était endormit, blottit contre lui. Il souriait dans son sommeil. Ils n'avaient pas fait l'amour cette nuit-là. Salazar était patient, trop pour son propre bien. Ce n'était pas par gentillesse ou je ne sais quelle excuse ridicule qu'il avait refusé de lui accorder ce qu'il désirait. Simplement, Salazar aimait prendre son temps. Il voulait découvrir le brun entièrement, l'envoûter totalement, avant de posséder son corps. Chaque nuit, Harry se perdait dans les draps de satin. Il eut l'occasion de découvrir à son tour chaque parcelle de ce corps aimé, guidé par cette voix, qui à elle seule suffisait à le faire frissonner. Harry lui appartenu enfin entièrement le matin suivant. Ce fut l'apothéose, le bouquet final. Salazar avait tellement fait monter la tension, que la moindre caresse, le moindre effleurement lui était douloureux. Le fondateur était véritablement maître dans son art, un virtuose… Il n'avait pas regretté. Dieu non, il ne pouvait pas regretter ça.

Les jours s'égrenèrent sans véritable changement, peuplés de découvertes et de redécouvertes. Harry se sentait libéré d'un poids d'une tension. Il avait oublié…Comme de nombreux amants destinés à un funeste destin, il avait oublié ce qui l'attendait. Le sorcier rencontre Rowena Serdaigle, un pur hasard, ce fut une charmante rencontre, et une charmante jeune femme qu'il découvrit étonnement jeune. Salazar fut le seul à ne pas être enchanté de cette rencontre. Il avait découvert un nouveau sentiment. La jalousie. Pas la jalousie pour un bien, la jalousie d'une réussite. Non, la Jalousie. Une chose qui avait amusé Harry. Le séjour de Rowena invitée au manoir fut écourté. Elle ne découvrit jamais les liens qui unissaient Salazar et son mystérieux invité. Trop innocente pour cela. Et Salazar se vengea à sa manière.

Il aurait pu s'installer une routine entre eux, mais ce ne fut pas le cas. Chaque jour se voulait différent du précédent. Ils se voulaient insouciants, mais comment oublier que le temps leur était sûrement compté?

Plus ils passaient du temps ensemble et plus ils s'attachaient l'un à l'autre si c'était possible. Aucun serment, aucun promesse, rien ne fut échangé. Les trois petits mots qui symbolisaient ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre ne furent jamais prononcés. Et ni Harry, ni Salazar n'en ressentirent le besoin. Ils savaient ce qu'ils avaient à savoir. Et puis…leurs sentiments ne pouvaient se limiter à trois petits mots. Trois mots si banals quand on y songe…

Je t'aime

Des mots si facilement utilisés qu'ils en perdaient tous leurs sens.

Je t'aime, je t'aime, je t'aime, je t'aime!

C'était aussi une manière vaine de se protéger, de se voiler la face…L'espoir de moins souffrir quand le moment viendrait. Une belle illusion à laquelle même eux ne croyaient pas vraiment…

Les hommes du ministères revinrent et cette fois-ci, sans baguette, Harry ne pu rien faire. Ils perdirent trois jours et trois nuits. Salazar revint. Plus fort et puissant que jamais. La prison ne l'avait pas affaiblie, elle l'avait fortifié. Changer une faiblesse en une force, se servir de ses faiblesses pour réussir…. Personne ne l'avait sortit de prison. Il était sortit tout seul. Sans demander la permission. Salazar avait gentiment patienté 3 jours. Personne n'était venu, personne ne lui avait dit pourquoi on l'avait arrêté, et personne ne savait apparemment qu'il était là. Jugé et condamné sans procès. Alors il était sortit. Il s'était évadé. Et Harry l'avait retrouvé. Une petite séparation comparée à ce qui les attendait, mais déjà si douloureuse…

Et d'un même mouvement, ils s'aimèrent de plus belle, vivant le plus intensément possible, jusqu'à….

Jusqu'à ce que le temps se rappelle à eux.

Harry tomba malade. Gravement malade. Et Salazar ne pu rien faire sinon rester avec lui et tenter de soulager au maximum sa douleur.

Pourquoi croyez-vous que personne n'a remonté le temps plus loin que quelques heures, quelques jours? Le monde à ses lois, lois que l'on ne peut enfreindre et qu'il se charge lui-même d'appliquer…

Harry n'existait pas à cette époque, il n'était même pas né, n'avait aucun corps, aucune âme...il n'avait pas à rester ici. Le monde reprenait ses droits. Exactement deux mois jours pour jours, minutes pour minutes, après son arrivée, dans un dernier gémissement de douleur, dans un dernier regard désespéré, dans une dernière larme échappée, Harry disparut

Il se matérialisa là où il aurait du être.

A poudlard.

A minuit.

Seul.

-

¤

-

Une larme unique coula de ses yeux fermés, courant sur sa tempe, pour aller se perdre dans ses cheveux.

Une douleur cuisante enflamma ses joues.

On le baffait méthodiquement.

Quel imbécile…

Etait-ce son nom où celui d'un autre qu'on appelait désespérément?

Harry…

Oui, c'était bien le sien…

Une autre larme rejoignit la première.

Mais il n'avait pas envie de répondre.

Aujourd'hui, son cœur était mort, il était mort.

Le feu sur ses joues grandissait, alors que le reste de son corps se refroidissait lentement.

Pourquoi vivre?

Quel intérêt de vivre seul, à nouveau?

En cette nuit du 2 décembre, deux mois exactement après son départ, alors qu'il aurait pu survivre à une chute dans le lac gelé, Harry Potter, survivant et vainqueur de Voldemort, se laissa mourir. C'est sans aucun remords qu'il rendit son dernier souffle.

Dans la mort, l'ombre d'un sourire flottait sur ses lèvres bleuies.

Il lui avait semblé entendre un murmure à son oreille.

Kitten…

Le surnom qui avait remplacé les trois mots…Peut-être pourraient-ils les dire maintenant?

-

Finde la partie 1.

Et voilà c'est finit. C'était censé être un one-shot...Maiiiis ma bêta a achevé de me reconvaincre de mettre une suite.

Conseil de l'auteur mode limace sur son clavier: dormez la nuit ZZzzZzzZ….