Jalousie


note de l'auteur:

Ce petit one-shot est né grace à un défi de Servane, qui consistait à faire un one-shot court au pairing Ron/Draco sur le thème des péchés capitaux. J'ai choisi la jalousie. Oui je sais, en vrai le péché c'est l'envie mais l'inspiration est venu avec ce thème, j'y peux rien! Bon, vous vous doutez que les persos appartiennent à JK Rowling, par contre vous ignorez sûrement que ce one-shot fait 671 mots. Je suis sûre que vous êtes trés content de le savoir! Lol! Bon allez, zou, à la lecture maintenant! Et quand vous aurez fini de lire, faites évidemment un tour chez Servane pour lire Envie, chez Annaoz pour lire Avarice, chez Itsuki59 pour lire Colère, chez Benelie pour lire Gourmandise, chez Moakobar pour lire Orgueil, chez Lunatanis pour lire Paresse et chez Anacofleb pour Luxure!


Quand Harry m'en avait parlé, je ne l'avais pas crû… A demi-mots, harassé par les questions d'Hermione, il avait fini par avouer ce qui s'était passé dans les toilettes de Mimi Geignarde… Il avait vu Draco Malfoy en train de pleurer. Lui ! Cette fouine méprisante ! Chialant sur sa pauvre vie de mangemort ! Je n'en revenais pas ! Et quand il a raconté ce sort de magie noire qu'il lui avait lancé, ce Sectum Sempra… Le sang et la douleur que j'imaginais si bien déchirer les entrailles de celui s'était évertué à nous pourrir la vie à Poudlard… Et bien c'était plus fort que moi… Je ressentis une intense exultation ! Je n'ai rien dis évidemment et le rougissement de mes oreilles fut pris pour une désapprobation sévère... Mais quelle sensation à dire vrai...

Parfois j'y repensais, quand j'avais peur de ce qui allait se passer durant cette guerre. Si jamais ma main se devait de commettre des crimes pour protéger mes amis et bien je me rassurais en me disant que ce serait simplement aussi jubilant que la pensée de cette scène. Après tout ce n'est que le retour de bâton, non ? Les criminels, ce sont ces gens sous ces cagoules. Nous, on est la justice. Voilà ce que je pensais à l'époque.

Mais quand j'ai finalement revu cet sale type, il n'y avait plus rien à lui faire payer. Il tenait le corps de sa mère dans ses bras, sacrifiée pour sauver son fils minable. Et il gémissait. Il sanglotait pour qu'elle revienne à la vie. Lui, l'héritier Malfoy, toujours à rabaisser les autres, il était là, à terre devant mes yeux, et ce condensé d'arrogance avec ses yeux froids et son sourire narquois qui m'avait fait frémir durant des années, il était soudain devenu un être pitoyable, désespéré, trop humain…

Je n'ai plus eu du tout envie de vengeance, ni de combattre, ni de plus rien. Je n'ai pas réfléchi. Je me suis avancé vers lui et je me suis penché. J'ai attrapé son épaule et lui ai dis de venir avec nous.

Il a relevé la tête vers notre groupe et accorda un regard embué à mes frères, à Hermione, à Harry qui détournait le visage. Puis il me regarda.

Ce que j'ai lu dans ces yeux, je n'en reviens toujours pas. De la jalousie. De la pure jalousie. Irradiant une haine palpable.

Il se releva douloureusement, tremblant, laissant tomber de tout son poids le corps de la défunte. Il se retourna et s'en alla vacillant vers les ténèbres, sans se retourner.

Je voulus le rattraper mais Hermione me retint, la tête basse, martyrisant sa lèvre inférieure de tristesse. Il n'y avait rien à faire.

J'ai mis du temps à comprendre ce que ce regard signifiait. Cette guerre a épargné ma famille et mes amis. L'amour ne m'a pas quitté. Lui, oui. Me voilà devenu riche de ce qui ne s'achète pas quand à l'opposé, il n'a plus rien. Plus personne.

Nul ne sait ce qu'est devenu le flamboyant Draco Malfoy. Il n'est jamais réapparu après cette nuit.

Même maintenant, des années après, même couvé des doux sourires de ma chère Hermione, même ayant réalisé des ambitions dont je n'osais rêvé, je reviens si souvent à ce souvenir… Je me questionne sans cesse en repensant à ce pâle visage où des mèches blondes de cheveux trop fins étaient collés par les larmes… Je revois sa silhouette frêle... La douleur dans ses traits qui m'avait fait enfin réaliser la personne qu'il pouvait être derrière ces perpétuelles remarques acerbes… Je ressens encore l'intensité de la jalousie dans ses pupilles, le dégoût de s'être fait finalement battre par une belette dans mon genre… Et cette solitude qui l'entourait quand il s'est éloigné, elle me glace le sang à chaque fois que je me rejoue la scène.

Et je n'arrête pas de me demander… Ca m'obsède… Est-ce qu'il avait compris ce soir là, que s'il avait agi différemment, il ne serait plus seul ? Qu'il aurait pu m'avoir, moi ? Juste moi, entièrement moi !