Titre: Parce que j'aime le Balafré

Disclaimer: Tout est à JKR évidemment, sinon je vous assure que Sirius serait toujours de ce monde (ou du moins de celui d'Harry T.T)

Résumé: Quand le Survivant vit pour la première fois complètement, quand un ancien ami veut le tuer, quand un ancien ennemi veut le sauver.

Note de l'autrice: Petit OS qui me trottait dans la tête depuis deux jours. C'est tout simplement affreux mais bon... En passant, ceci est un HPDM, même si c'est un grand mot et qui contient des spoilers du tome 6 et c'est ma toute, toute première fanfic. Voilà, bonne lecture!

Note d'Edit (11.12.09): Je me suis ENFIN décidée à prendre deux heures de mon temps pour corriger mes petites fautes d'orthographe et surtout séparer les paragraphes lol. A toutes celles qui ont lu cette histoire malgré les pavés de cinquante lignes tous les dix minutes, merci infiniment. A tout celles qui s'apprêtent à la lire maintenant qu'elle est présentable, j'espère que vous apprécierez. Et a toutes celles qui m'ont reviewé et qui me revieweront, MERCI!


J'étais prêt à faire face à mon destin. J'étais prêt à accomplir cette prophétie. J'étais prêt à l'affronter. A vivre ou a mourir.

L'un ne peut vivre tant que l'autre survit.

J'étais le Survivant pour la dernière fois de ma vie. Il était mortel pour la première fois depuis longtemps. Il le savait puisqu'il connaissait maintenant la totalité de la prophétie. Il avait peur. Son visage était impassible mais ses yeux hurlaient de terreur. J'étais le seul capable de le tuer. Je l'avais déjà anéanti à moitié. Il n'était qu'un morceau d'âme mutilée, un ersatz de son existence originelle. J'avançais vers ma mort certaine sans la moindre peur et lui avançait vers la mienne, tenaillé par elle. C'est ce qui a fait pencher la balance. Toutes ses connaissances, tout son potentiel, toute sa puissance, infiniment supérieurs aux miens inutiles face à sa peur de mourir. J'en était presque triste pour lui. En fin de compte, tout son acharnement et toute sa dévotion à devenir immortel étaient vains pour la simple raison qu'il ne savait pas maîtriser sa crainte.

L'un ne peut vivre tant que l'autre survit.

Oui l'un de nous allait mourir. Il dut se ressaisir à un moment, m'infliger de nombreuses blessures, me tuer à petit feu. Je sentais la vie s'échapper de moi d'au moins trois endroits différents, plus fortement à la poitrine. Mais, il perdait. Juste avant de le tuer, alors que je n'aurais du ressentir aucun pitié, elle m'envahit. Il était comme moi, à l'origine. Orphelin, sang-mêlé, ressemblance troublante. Était-il mauvais dès sa naissance, ou les circonstances l'avaient-elles inexorablement amenées à devenir ce monstre ? Était-il, comme moi, le jouet du destin ? Était-ce les évènements qui l'avaient forgé ? Je savais très bien que si Voldemort n'avait pas décidé un beau jour que j'étais la menace à éradiquer pour lui, je ne serais pas le Harry Potter de ce jour. Les circonstances et seulement les circonstances, avaient-elles fait de moi quelqu'un de bon, de courageux et d'honnête ?

Comme pour me rappeler à l'ordre, la voix de Dumbledore retentit dans ma tête : Ce sont nos choix qui déterminent ce que nous sommes. J'étais donc bien peu de choses mais jamais je n'avais choisi la facilité. Voldemort bien. Et ce fut à cette pensée que ma baguette se leva pour lui assener le coup final. Au moment où l'éclair vert le frappa de plein fouet, son esprit et le mien s'unirent l'espace d'une seconde. Assez longtemps pour l'entendre…

- Ainsi je meurs…

- La mort est inévitable, Tom, lui répondis-je calmement.

- J'aurais donc gâché ma vie à la combattre.

Et ce fut tout. Son esprit s'éteignit tandis que s'envolait sa vie. Il n'y aurait personne pour le regretter mais il survivrait toujours à travers nos souvenirs à tous. Son corps sans vie gisait au sol, dans la boue, son visage mutilé figé dans une profonde expression d'incrédulité. Je voulais lui prendre sa baguette, celle par laquelle il avait fait souffrir tant de gens. Elle devait rester intacte, elle ne pouvait simplement pas subir le même sort que son corps. Dans cette baguette, jumelle à la mienne, il y avait un bout de son âme et toute son histoire. Je voulais la garder. Une voix, que je reconnus instantanément se chargea de me rappeler qu'une dizaine de mangemorts avaient assisté à notre combat.

- Relève toi, Harry.

Je me redressai lentement, ignorant la douleur qui me tenaillait les côtes et glissai la baguette de Tom dans ma poche avant de planter mon regard dans celui de mon ancien meilleur ami. Je n'émettrais pas d'hypothèses quant à son brusque changement de camp. Peut-être voulait-il se démarquer un peu plus de ses autres frères. Devenir mangemort, aucun doute que personne ne l'avait faite celle-là. En étais-tu fier Ron ? J'espérais que oui, ou toi aussi, tu aurais gâché ta vie. Il était à deux ou trois mètres de moi, sa baguette me pointant. Il ne voulait pas me tuer de près. Peut-être cela lui coûtait-il ? De part et d'autre du corps de Voldemort, nous nous fixions en silence. Les autres mangemorts nous regardaient, je sentais leurs regards sur nous. Je pensai sur le coup que c'était amusant. J'avais passé ma vie à survivre dans l'attente de cet affrontement avec Voldemort et j'allais mourrir quelques instants après. J'aurais au moins vécu pleinement deux longues minutes…

Son regard était dur, froid, haineux. Il allait se venger de sept années passées dans mon ombre. Sa jalousie avait eu raison de sa loyauté et ce depuis deux ans maintenant. J'avais découvert sa traîtrise le jour de la mort de Bellatrix Lestrange. Neville l'avait tuée. Mais avant de mourir, elle avait eu le temps d'ensorceler Hermione. Et Ron, qui l'avait cru morte, s'était mis à crier sur la tante de Sirius. Tu ne devais pas la toucher elle ! Le maître l'avait formellement interdit, c'était ma condition !

Bellatrix n'avait pas eu le temps de répondre qu'elle était morte. Et Ron avait soudain compris son erreur et s'était envolé. Comme on se retrouve ?

- Je vais te tuer, Harry.

Je n'avais pas deviné, pensai-je ironiquement.

- Pour toutes les fois où j'ai du me retirer devant sa majesté le Survivant.

Si j'avais su que cela te faisait tant souffrir, je n'aurais pas agi autrement. Qu'aurait-il fallu faire ? Cesser de vivre ou arrêter d'affronter les merdes qui me tombaient dessus sans que je les désire ? Comment pouvait-on penser un seul instant que porter le titre de « Survivant » était une joie constante ?

- Ça suffit, Weasley. Range cette baguette.

Ce ne fut pas moi qui dit cela. Ce fut Draco Malfoy. Il se plaça face à Ron, me tournant le dos avec une confiance époustouflante. Sa voix était sure d'elle, comme toujours. Il me protégeait? Je peinais à croire que cela était possible. Et pourtant Malfoy faisait barrière de son corps pour protéger le mien.

- Peu m'importe de te tuer avant lui, Malfoy. Ca fera d'une pierre, deux coups, dit calmement Ron après un moment d'étonnement.

Il fallait s'en douter. Pourquoi Ron rechignerait à tuer son ennemi héréditaire quand il voulait tuer son meilleur ami. Pourquoi donc Malfoy s'interposait-il ? Je sentais mon esprit s'envoler en même temps que mon sang s'échappait… Délirai-je ?

- Pas bouger Weasley. Quant à vous Draco, cela suffit, dégagez-vous !

Severus Snape venait de pointer sa baguette sur Ron tout en parlant à son petit protégé d'antan. Malfoy allait se retirer, laisser Snape me tuer. Ou Ron. Quelle importance au bout du compte ? J'étais déjà à moitié mort…

- Que ce soit clair : Je défendrais Potter contre chacun d'entre vous, s'il le faut, vous y compris Snape !

Il pointait sa baguette sur lui désormais, je ne pouvais pas voir son visage. Par contre je voyais l'étonnement vague sur celui de Ron, et l'ahurissement total qui déformait celui de Snape. Je devais avoir à peu près la même tête. C'était sur, j'étais en train de délirer.

- Imbécile ! Vous n'espérez quand même pas l'emporter sur moi, Draco ?

- Au contraire, j'y compte bien, répondit Malfoy sans la moindre hésitation.

On aurait presque dit qu'il s'amusait. Presque. J'entendais bien que sa voix tremblait légèrement. Il avait peur mais il ne bougeait pas. Pourquoi, bon sang, pourquoi ? Ron, lui, perdit patience.

- Ridicule ! Avada Kedavra !

Un éclair vert jaillit droit vers la poitrine de Malfoy qui ne frémit pas, n'esquissa pas un mouvement. Il y eut un cri puis plus rien. Le corps de Pansy Parkinson gisait aux côtés de celui de Voldemort et de Ron. Avant que le sortilège de la mort ne s'échappe de la baguette, Pansy Parkinson s'était interposée pour sauver Malfoy tandis que Snape avait envoyé Ron aux enfers. Deux morts de plus. Malfoy poussa une exclamation de dépit ou perçait quand même un profond soulagement.

- Idiote.

Je le trouvai particulièrement ingrat à cet instant. Mais cet instant fut occulté par l'arrivée de sorciers de l'Ordre du Phénix. Aussitôt, les divers mangemorts transplanèrent, lucides quant à leur défaite et inconsciemment, ma main s'agrippa au bras de Malfoy pour le retenir. Nos regards se croisèrent pour la première fois depuis cet épisode dans les toilettes où j'avais bien failli le tuer. Depuis une éternité donc. Je lus dans ses yeux de glace autant de peur que de soulagement.

- Pourquoi ? demandai-je, la voix rendue rauque par la douleur.

Il eut un sourire franc, le premier qu'il me fit et qui éclaira son visage d'une manière étonnante.

- Parce que j'aime le Balafré.

Il se dégagea et transplana aussitôt, me laissant perdu. Peu après, je consentis à écouter mon corps qui me suppliait de m'allonger. La pluie recommença à tomber, se mêlant à mon sang et lorsque le visage inquiet de Ginny se pencha sur moi, je sombrai avec soulagement dans l'inconscience.


J'ai vaguement envisagé une suite donc si ça vous tente, faites-le moi savoir avec le petit bouton en bas à gauche de votre écran

Noyeuses Fêtes!