Genre : Yaoi, indéfini, eightshot, c'est la fin ! C'est l'epishot !

Rating : T.

Couple ?

Résumé : Heero coulerait-il avec sa méthode ?

Pour qui ? Pour ma tite M, que je hais infiniment. La dernière os ¤sing hallelujah¤ encore un sursis XD. J'espère que ça lui plaira et à vous aussi.

Un énorme merci à vous, je vous ai déjà répondu : Petite M (câlins quand même), ma Mi , tite aya-chan ¤câlins !¤, Miss Shinigami, ma lunanamoi, ma brisbynette, ma belle-soeur XD, Lily, Yohina, kikunosuke, didilove37, belial, Aya, Catirella, sailor saiyuri, ma tite clotho, Flo Shadow Spirit, tenshi-no-yoru, kaorulabelle, Shana-chan, mifibou, Bibou, yuya chan, shima-chan, tipounette, rena et Ryukai-MJ


La Méthode Heero Phase VII epishot : homerun ? (Opération coup de poing)

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Appartement de Duo Maxwell, dimanche 10 Avril 201, 00h30, l'heure du crime.

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Un grand salon aux murs blancs et aux cadres argentés vantant les mérites d'un joueur de bowling hors pair.

Un meuble à trophée abritant également diverses consoles de jeux et oui, quelques livres, un bar et une table basse noire.

Un meuble à chaîne hi-fi argenté, chaîne extra plate, collector, datant de l'ère pré coloniale (XXème siècle, parfait état). Bon elle crachotait un coup, mais il l'aimait beaucoup, il l'avait rafistolé lui –même.

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- Putain…

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Un petit écran plasma, diffusant un télé crochet (si c'était pas malheureux, ça chantait maaal), en face de la table basse, elle-même en face d'un futon noir et blanc.

Dessus, un portable et une paire de fesses, désespérée par la qualité du chant. Bon, à la base il chantait faux aussi mais au moins il ne montrait pas à la télé.

L'était pas un désespéré de la vie.

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- Sérieux je fous quoi devant ma télé à me taper des programmes merdiques ?

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A la base il avait pas prévu ça, il aurait dû regarder une série « Gundam Seed ». Ça parlait de Gundam et c'était à peu près crédible, bien que futuriste. Et puis Kira, Athrun, Yzak et Dearka étaient drôlement mignons.

Mais la série était finie depuis longtemps et Duo était mort naze.

Et pour rester vivant, il lui fallait quelque chose de fort.

Comme ce type qui lui cassait les oreilles.

Et puis, il avait une mission aussi.

Oui, une mission : éplucher Yuy comme une patate. Il allait se le faire.

Déjà hier, en revenant des chiottes, ça avait été corsé, il avait fait style de rien mais il avait trompé personne, ni lui, ni Yuy.

Aujourd'hui ils avaient bossé que le matin et demain ils étaient tous les deux de repos.

Ça lui laissait toute latitude pour le peler.

Mais pour ça…

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- MAIS IL FOUT QUOI LA ? IL S'EPILE LES NARINES ? IL S'ARRACHE LES POILS DE CUL ? MAIS JE PEUX LE FAIRE POUR LUI S'IL LE VEUT !

il aurait d'abord fallu QU'IL SE POINTE !

S'il se ramène là, ça fait genre, j'me ramène pour tirer mon coup.

Le pur plan cul.

Plus de minuit quand même.

Et vu qu'il avait cru l'avoir baladé, il avait très bien pu croire, vu qu'il avait pas annulé, que c'était tout bénef pour lui.

Et curieusement, l'idée de se faire baiser par un mec qu'il commençait sérieusement à prendre pour son pote, ben c'était pas cool. Tout ça pour ça ?

L'idée de se tromper à ce point sur quelqu'un, sur quelqu'un qu'il aimait bien, lui donnait plus envie de se venger que de calculer le pourquoi du comment.

Il concluait trop vite ?

Mais vous auriez conclu quoi à sa place ? Avec quelqu'un qui vous raconte n'importe quoi.

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- Qu'il aille se faire foutre, vais me coucher.

¤

Oh tiens, on sonnait ?

Duo, en chaussettes beiges, baggy et t-shirt col v kaki et les cheveux lâchés, se leva de son clic-clac/futon pour aller ouvrir la porte.

Et accueillir son invité comme il se devait.

¤

- Non mais tu te fous de ma gueule ? C'est à ct'heure-ci qu't'arrives ?
- Ah. Parce qu'on avait fixé une heure ?

¤

Duo allait claquer la porte mais Yuy mit son pied pour l'empêcher de se refermer.

Il eut mal.

Très mal.

Mais il resta digne.

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- Et j'ai essayé de te prévenir mais je suis tombé directement sur ta messagerie. Et je n'ai PAS ton portable personnel.

¤

Contrairement à celui qui me pourrissait la soirée via sms.

HN.

¤

Duo haussa un sourcil.

De toutes façons tu l'auras jamais.

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- C'est ça, ouais, prends-moi pour un con.

¤

Son téléphone il fonctionnait très bien, il s'en était même servi.

Il poursuivit.

¤

- Déjà mon tel il fonctionne, c'est dessus que t'as appelé tout à l'heure, tu te rappelles ?

¤

« flash-back, quelques heures plus tôt »

¤

- Duo, c'est moi.

- J'ai reconnu ton numéro, patate.

- …

- T'appelles pourquoi ? Tu te décommandes ?

- Non. Je ne sais pas où tu habites.

- Mais si t'es venu… attends, tu t'es perdu ? Maha ! MAHAHAHAHAHAHA !

- Arrête de rire bêtement. Il faisait sombre.

- Et t'étais pinté, ouais.

- J'ai du mal à t'entendre… où es-tu ?

- Duo ? J'ai ptet un truc à faire, je sais pas… une vie ? Moi aussi je peux taper la discute.

- Nan c'est bon, je raccroche. Chuis pas chez moi mais je serais rentré d'ici euh, t'en as pour combien de temps, vieux ?

- On a presque fini. Donc 02h00.

- … pourquoi j'suis v'nu… je suis chez moi vers 19h00.

- Hn. Ça ne me dit pas où je vais.

- Duo ? C'est pas que tu me saoules mais presque.

- J'arrive, j'arrive… Bon, ro, t'as un GPS ? Je t'envois mon adresse par sms. A plus.

- Duo ?

« Clic »

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« fin du flash-back »

¤

- Je te dis que j'ai essayé de te joindre.

- Et je te dis que mon portable n'a jamais sonné et que j'ai toutes mes barres. D'ailleurs j'ai attendu comme un con qu'il sonne. D'ailleurs barre-toi.

¤

Duo essaya de refermer la porte, mais la basket noire refusait de se barrer et entre-temps un bras dans du cuir noir (apparemment c'était la couleur du jour) s'était interposé.

Un bras au bout duquel était attaché une main.

Une main qui blanchissait à force d'être coupée de circulation.

Une main qui tenait…

Un gros paquet de crousti-barres.

L'estomac de Duo se mit à gargouiller.

Oui, il n'avait pas mangé, il l'avait attendu.

Bon, il aurait bien décalqué sa popote mais il était tellement dans sa série télé qu'il l'avait juste oubliée.

¤

- Tu as faim, Duo ?

¤

Et Heero qui faisait du rentre dedans à une porte blindée, ce qui était bien quand les choses étaient claires, c'était que les doutes à deux balles, y en avait pas.

N'importe quoi.

Duo leva les yeux au ciel.

Il voulait quoi là ? Le prendre par l'estomac ?

En plus y avait vingt pour cent de produit en plus…

Miam…

Il allait bouffer aux frais de la princesse, il l'avait mérité pour avoir fait bêtement le pied de grue.

Duo voulut récupérer le paquet quand 'ro l'ôta de sa portée, le bras toujours coincé.

Duo essaya plusieurs fois, mais Heero esquivait, il n'avait pas besoin de voir pour sentir les mouvements.

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- Ah ! Donne ça !

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Au bout de plusieurs essais infructueux – allez retenir une porte contre un Heero Yuy tout en tentant d'attraper un gros paquet de crousti-barres et essayez de la ramener -, Duo éclata de rire et ouvrit la porte, juste pour voir quelle tête il tirait, pas pour le laisser entrer.

Yuy avait les cheveux plus courts – Den, assurément, Duo reconnaissait le coup de ciseaux et l'odeur de son shampoing -, mais encore plus en bataille.

Il avait les sourcils froncés et ses yeux étaient bien bleus… mais ils ne disaient rien.

Il avait un début de sourire aussi. Tout petit petit.

Et il avait mal au bras.

C'était vraiment, vraiment drôle.

Vraiment con.

Une petite voix disait à Duo que c'était vraiment mignon. Une autre lui disait que c'était pas une excuse. Une troisième lui disait on s'en fout.

D'ailleurs le temps qu'il pense, Heero était entré à l'intérieur, fermant la porte derrière lui avec son perfect popotin svp, l'obligeant à se reculer, sinon ils allaient finir par se toucher.

Une petite voix disait à Duo que Yuy n'en avait rien à foutre de le toucher, puisque même à l'intérieur, il avançait encore vers lui...

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- …

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Duo questionna Heero du regard, en un « hey ! t'as cru quoi là ? »

Heero, lui, avait haussé les épaules.

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- J'ai pas autant galéré pour rester derrière la porte.

- Comment ça galéré ? Tu t'es vraiment perdu avec le GPS et t'as trop honte pour le dire ? C'est ça ?

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Duo éclata de rire, profita d'un moment de flottement pour chiper le paquet de crousti des mains de Heero et ajouta, un sourire narquois sur les lèvres.

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- C'est qu'il faut pas trop jouer sur les mots, tu sais, je voudrais pas mal comprendre…

¤

Nous y voilà, pensa Heero.

De toutes façons Maxwell n'était pas le genre à chercher midi à quatorze heures, il n'allait pas être subtile.

Duo avait des raisons d'être en colère.

Il l'avait bien cherché.

Mais Duo allait le trouver.

Il assumait tout, tout, tout, tout.

Il était hors de question qu'il se fasse tourner en bourrique, même s'il laissait Duo avoir sa petite revanche.

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- Je ne me suis pas perdu.

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J'ai juste eu du mal à trouver mon chemin, à un moment, pensa Heero.

Y avait des limites à la revanche de Duo… bon d'accord il était sacrément fier aussi.

Hn.

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- Oh…

- Non, j'ai eu un problème sur la route. J'ai dû rentrer.

- Oh merde. Rien de grave ?

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Du coup l'Américain était redevenu sérieux, sa rage calmée aussi vite qu'elle était née.

Duo était quelqu'un de gentil mais quand il avait la sensation qu'on se foutait de sa gueule, il partait en cacahuètes, parfois à raison, parfois à tors.

Et il considérait qu'il avait pas tort.

Il avait quand même vérifié le portable de Yuy, sans appeler – repérage satellite -, pour être sûr qu'il fonctionnait, s'il y avait eu une mission, s'il y avait pas eu un accident sur la route… Il avait même vite fait appelé les hôpitaux. Et il avait appelé avec son portable pro, il ne pouvait pas être directement sur…

Euh…

Messagerie ?

Son double appel était pas parti en live, hein, comme ça arrivait euh… parfois ?

Nan, nan, ce serait trop facile.

Une petite voix lui disait que, s'il avait pas été si fier, il aurait dû appeler directement le concerné.

Une autre petite voix lui disait que c'était pas à lui d'appeler.

Une troisième voix lui disait de vérifier les infos avant de s'emballer.

Une quatrième voix lui faisait remarquer que c'était ce qu'il avait cru faire, au début.

Une autre voix criait « vos gueules, je m'entends plus penser ».

Il vérifierait plus tard. Yuy lui répondait.

¤

- Non, sinon je ne serais pas là.

¤

Heero n'allait pas raconter à Duo qu'après avoir éternellement « tourné à droite » avec son GPS, il avait fini par tourner en rond plusieurs fois, avant de comprendre que la madame était un peu bloquée – ou qu'il avait peut-être mal interprété les signes ? De toutes façons il avait fracassé le GPS après – et avait fini par arriver pour 20h00 chez Maxwell.

Mais au moment de sortir de la voiture, allez savoir comment, vu l'heure tardive, une crotte de pigeon lui avait atterri en plein milieu de ses cheveux, l'obligeant à rentrer ventre à terre chez lui les relaver.

Et non non il ne raconterait pas cela à Duo, il n'était pas suicidaire.

Il s'était suffisamment ridiculisé comme ça.

¤

- Alors… il te reste de ton repas « cinq continents » ? Ce serait dommage de pas le goûter, hein ?

- Pourquoi, t'as faim ?

- Je n'ai pas mangé.

¤

Duo avait regardé Heero dans les yeux.

Ces yeux si bleus qu'il avait du mal à comprendre, entre autres, parce qu'il prenait pas la peine de les regarder.

Bon, parce qu'il s'en foutait grave.

Avec ses yeux – et avec ses mots – 'ro semblait lui dire discrètement qu'il était désolé, qu'il aurait bien aimé être là plus tôt, pour mater la série, pour bouffer un bout.

Bon à côté de ça, il pouvait très bien avoir voulu venir à reculons parce que, sans dec, vu ce qu'il lui avait concocté…

Il aurait passé son tour, à sa place.

Mais excuses ou pas, il allait se faire bouffer le Yuy. Et ça, ça avait pas changé.

Duo sourit.

Aussi parce qu'il était content de le voir. Soulagé, quelque part. Et puis maintenant qu'il était là et qu'il avait une bonne excuse, il pouvait se le farcir.

¤

- Allez, installe-toi sur le canap' et pose-y les crousti-barre, ce sera le dessert. Je ramène la bouffe.

- Tu as mangé, toi ?

- Je t'accompagne parce que je suis poli, moi.

¤

Duo n'avait pas répondu à la question.

Heero avait souri dans sa tête.

Pendant qu'il était dans la cuisine, le portable de Duo bipa.

L'Américain revint avec un plateau rempli de victuailles, des verres et de l'eau, parce qu'il ne voulait pas de parasite, pas d'échappatoire pour ce qu'il allait faire.

Il allait jeter un œil sur qui avait envoyé un message quand son portable s'éteignit lamentablement.

Avoir passé son temps à appeler vrillait une batterie à la vitesse du vent.

Pas grave.

Il avait mieux à faire.

¤

- Monsieur est servi.


01h00, même endroit.

¤

- Monsieur est servi.

- …

¤

Heero regarda le plateau avec une once, juste une once de suspicion.

Duo avait préparé son plat préféré, qu'il avait si modestement appelé le « cinq continents »

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- Regarde-moi ça, c'est tout plein de bonnes choses ! C'est bon ! Ça bourre ! Et ça se prépare en une minute !

- …

- Des cacahuètes grillées et pas à sec (Afrique) pour le côté craquant et salé.

- Des petites saucisses cocktail (Europe), pour le côté tendre…

¤

Duo se mordit la lèvre inférieure, une lueur lubrique dans le regard avant de poursuivre :

¤

- Du surimi (pour la touche asiatique) et de la mayonnaise pour le tremper parce que c'est bien connu, il faut tremper pour obtenir quelque chose, sinon on est pas doué.

¤

Duo trempa son index dans le pot de mayonnaise et le lécha, les yeux dans le regard de son invité.

Hm.

C'était beaucoup plus drôle quand les cartes étaient mieux distribuées.

Il poursuivit.

¤

- et last but not least, des chips croustillantes (Amérique). Parce que j'adore les patates.

¤

Heero objecta, suicidaire :

¤

- Duo, il n'y a que quatre continents représentés. La mayonnaise ne vient pas d'Océanie.

¤

Duo balaya la protestation de la main en disant :

¤

- 'ro, tais-toi et mange. Les trois mousquetaires ils étaient quatre même si ça se voyait pas.

- Non Duo, ils étaient cinq.

- …

- …

¤

Heero fixa, fixa puis fixa encore Duo…

Avant de rejeter la tête en arrière et éclater d'un rire presque silencieux, mais Duo ne savait pas qui souriait plus fort, sa bouche, ou ses yeux si bleus.

Au moment où 'ro allait la ramener encore, Duo lui enfourna un surimi, précédemment badigeonné de mayonnaise, dans la bouche.

¤

- On contredit pas le maître de maison !

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Heero accepta de se taire et mordilla légèrement le doigt en échange, léchant la minuscule goutte de mayonnaise qui s'était égarée sur un index.

Après tout, s'il mettait le doigt dans sa bouche, c'était pour se jeter dans la gueule du loup, non ?

Et puis s'il ne voulait pas, il n'avait qu'à dire « non ».

Ce n'était pas parce que Duo était chez lui qu'il était forcément maître du jeu.

Duo se contenta de hausser un sourcil en poursuivant, les yeux dans les siens :

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- Gourmand.

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'ro haussa un sourcil à son tour répliquant, taquin

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- Il paraît qu'il ne faut pas jouer avec la nourriture. Et on dit qu'il faut faire honneur au plat.

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Duo décocha un sourire en coin avant de répondre.

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- On dirait que c'est moi, le plat.

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Heero se contenta de sourire… avant de croquer une chips.

¤

Ils mangèrent un peu, se regardant, se dévorant des yeux, même, cherchant à se comprendre, cherchant à se cerner, cherchant à trouver la faille…

Jusqu'à ce que Duo décide de rompre le contact visuel, se levant pour éteindre la télé, allumée sur une bande d'allumés. Il ne voulait plus aucun parasite entre eux.

Heero avait l'air détendu.

Il était plus que temps de passer la seconde.

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Duo fit glisser ses cheveux dénoués sur une épaule et s'installa à côté de Heero, qui finissait un bâtonnet de surimi, les yeux dans les siens.

Puis il lui dit :

¤

- Bon. On va pas la jouer à la « je fais style de », contrairement à une certaine personne, je raconte pas des conneries, moi.

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Heero se servit un verre d'eau avant de répondre :

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- Je ne t'ai jamais menti.

- Ah ouais ? Présente-moi ton pote invisible qu'on rigole.

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Heero ne se laissa pas démonter.

¤

- J'ai jamais dit qu'il était invisible, c'est toi qui l'as dit.

- Ben voyons. C'est toi qui m'as fait croire que quelqu'un que tu connaissais voulait sortir avec moi.

¤

Heero se rapprocha de Duo doucement, penchant la tête de côté, vers lui.

¤

- Oui. Moi. Et je me connais.

- Tu joues sur les mots.

¤

Le métis le regarda droit dans les yeux, droit comme un I.

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- Oui. Mais je ne t'ai jamais, jamais menti. Je t'ai toujours dit la vérité et ce dès le départ.

- Mais tu me prends vraiment pour un con.

- Non.

- Tu veux retourner la situation mais ça marchera pas, mon pote.

- Non.

- Non, quoi ?

- C'est toi qui es en train de me prendre pour un con.

¤

Il croisa les bras sur sa poitrine alors que Duo haussait un sourcil.

¤

- Tu rigoles ou quoi ?

- Tu vas me dire que tu n'avais pas compris ? Vraiment pas compris ? Mais vraiment, vraiment pas compris ?

- Ben tu sais, moi je crois que ce que je vois…et je te voyais te démener pour un type que je voyais pas. C'était ce que tu voulais, non ?

- Parce que tu n'en avais pas assez vu ? Parce que tu veux vraiment me faire croire que tu as été un blaireau comme tu dis.

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Duo faillit s'étouffer avec sa cacahuète.

¤

- Tu jouais pas carte sur table !

- Parce que ce n'était pas assez clair ? Mais il te fallait quoi, au juste ? Que je l'écrive sur mon front ?

¤

Duo dévisagea Heero et lui répondit, grave.

¤

- Que tu sois aussi clair qu'hier.

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Maxwell ne se laissait pas démonter, Yuy non plus.

¤

- Moi je te dis que tu m'as soupçonné dès le départ.

- Non, je te faisais confiance.

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Heero sourit, s'approchant un peu plus de Duo.

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- Non, tu ne me faisais pas confiance, tu voulais voir. Et oui tu m'as soupçonné tout de suite, à un moment, tu as pensé que c'était moi, mais tu as occulté cette pensée juste après.

¤

Duo secoua la tête, un air canaille.

¤

- Parce que t'es dans ma tête, maintenant ?

- Tu veux que je te rappelle ce que tu m'as dit ce soir là ? Quand je t'ai dit que j'étais gay ? Quand je t'ai demandé si tu l'étais aussi ?

¤

« Flashback »

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- Mais ça ne répond pas à ma question. Es-tu gay ?

- Euh pourquoi, t'es intéressé ?

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Sourire coquin de Duo.

Duo pouvait être, quand il le voulait et même quand il ne le voulait pas, être très prévisible.

¤

- Je connais quelqu'un qui l'est.

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« Fin du Flash-back »

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Duo haussa un sourcil :

¤

- C'était du tac au tac !

- Ah. Tu veux dire que c'est par hasard que tu as été intelligent ?

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Duo prit un air narquois avant de rire franchement.

¤

- Qu'un type qui te sort l'excuse la plus débile de l'espace me fasse la réflexion paraît cosmique. C'est la nonne qui se fout du curé.

- Qui est le plus débile comme tu dis ? Celui qui dit ou celui qui écoute ? La pseudo innocence ne prend pas, Maxwell.

¤

Heero se rapprocha encore, retenant un bâillement. Il était vraiment fatigué.

Duo avança aussi.

¤

- Je ne suis pas innocent. C'est une question de confiance, des cracks à deux crédits j'en entends tous les jours, j'm'attendais pas à ce que tu me les sortes.

- Tu veux que je te rappelle ce que tu m'as dit quand je t'ai dit que quelqu'un que je connaissais voulait sortir avec toi ?

¤

« flash-back »

¤

- Je connais quelqu'un qui l'est.

- Tu te fous de moi ? Tu t'emmerdes dans la vie, c'est ça ?

- Non. Je connais quelqu'un qui est intéressé par toi.

- Sérieux ?

- Pourquoi je mentirais ?

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Duo le dévisagea ouvertement et lui dit, froidement, toute ironie disparaissant de son visage.

¤

- A toi de me le dire. Ça sonne faux ce bordel.

¤

« fin du flash-back »

¤

- Putain faut pas sortir avec toi, t'es l'inquisition ou quoi ! T'es obligé de me sortir toutes mes phrases ?

- Je veux bien avoir mes tors mais il est hors de question que je passe pour le seul crétin de l'histoire, parce qu'entre nous, si j'en tiens une couche, toi tu n'es pas en reste.

- Ça ne change pas ta connerie. Ça ne change pas tes excuses à deux balles pour couvrir tes petites fesses.

- Ça ne change pas que tu m'aies dit que ça sonnait faux. Ça ne change pas que tu m'aies demandé si j'étais intéressé.

¤

Heero allait prendre une cacahuète quand Duo lui prit le ramequin des mains, avant de rétorquer.

¤

- Tu m'as convaincu.

- Tu t'es laissé convaincre. La vérité est que tu m'as vu venir et que tu ne veux pas te l'admettre. Le tout est de savoir pourquoi c'est si difficile d'admettre que tu as eu raison tout de suite.

- Tu t'es servi d'un homme invisible pour arriver jusqu'à moi. Un prétexte bidon.

- Et tu te sers de lui pour t'éloigner de moi. Prétexte bidon ? Non, je te l'ai fourni. Mais prétexte quand même. Quand tu pourras plus te cacher derrière ça, il te restera quoi ?

- Ta psychanalyse à deux balles tu te la gardes. J'ai rien à perdre, moi. D'ailleurs, toi aussi tu l'as dit que t'avais rien à perdre. Moi aussi je peux te ressortir tes fantômes.

¤

Heero avait besoin de se dégourdir les jambes, faire les cent pas.

Maxwell ne se laissait pas cerner.

Maxwell était encore plus…

Mais il ne se leva pas.

Maxwell n'avait même pas dû s'apercevoir qu'il avait la main posée sur ses genoux tellement il voulait appuyer son propos.

Heero poursuivit.

¤

- A ce moment-là je n'avais vraiment rien à perdre parce que tu n'étais pas encore mon ami.

- Ah parce que je suis ton ami ? Elle est belle, l'amitié ! Et dans ta grande bonté, tu allais annoncer que tu t'étais foutu de ma gueule ? Et t'allais me le dire quand, hein ?

¤

Le métis posa la main sur celle de Duo, qui sembla se rendre compte d'où se trouvait sa main.

Mais Heero la retint.

Comme il avait retenu ses mains en boîte.

Et Duo avait la mémoire qui ne flanchait pas, malheureusement. Par contre il recommençait à ressentir la fatigue, alors il bailla.

La voix du métis était résolue et pourtant… douce.

¤

- Je te l'ai murmuré dans le bureau, à un chocolat de tes lèvres, mais tu as refusé de comprendre.

- …

- Je te l'ai dit au cinéma, mais tu ne l'as ni vu, ni compris. Je te l'ai dit au restaurant, mais tu tâtais le terrain. Je te l'ai dit au bowling, mais tu avais des doutes. Je te l'ai dit en boîte, mais tu as eu peur. Je te l'ai dit hier et tu as entendu. Et tu es en colère. Et je te le redis aujourd'hui, est-ce que tu vas écouter, cette fois ? Et puis…

- …

- Je ne voulais pas être ton ami, Duo. Je n'aurais pas fait tout ça sinon.

¤

Le regard de l'Américain se fit cynique, mais son expression, si Heero y regardait bien… pouvait aussi s'apparenter à de la déception.

¤

- Super. Ça veut dire que si tu n'obtiens pas ce que tu veux…

- Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit. Je veux dire que ce n'était pas ce que je voulais dès le départ, pas que ce n'était pas bien d'être ton ami. Mais je veux plus, Duo. Tu me plais. Et ce n'est pas que sexuel même s'il y en a une grande partie.

¤

Duo ne baissa à aucun moment ses yeux indigo, devenus insondables.

Heero n'arrivait pas à lire ce qu'il voulait savoir.

Il allait devoir attendre que Duo parle pour qu'il comprenne.

Pour voir s'il avait compris ce qu'il essayait de dire.

Mission ou pas.

¤

- Et moi qui pensais que c'était pour mon intelligence.

¤

Duo se moquait, se moquait, mais Heero n'avait pas l'air de se moquer de lui.

Le jeu n'était plus couvert, apparemment.

C'était ce qu'il voulait, non ?

¤

- Je ne ferais pas l'amour à ton intelligence, Maxwell, ce serait l'insulter. Par contre elle me parle, alors je lui réponds. Comme ton corps me parle aussi. Si tu voulais entendre que c'était platonique, désolé. Est-ce que c'est assez clair ?

¤

Le jeu en valait la chandelle ?

Duo ne savait pas, mais il la trouvait belle, la chandelle.

Vraiment belle.

Elle brillait de plus en plus.

Elle faisait mal aux yeux, peut-être au cœur aussi.

Elle faisait un petit peu fondre la colère et entrevoir des choses. Pas parfaites, juste humaines. Connement humaines. Et ça pouvait être beau la connerie.

Beau et bleu.

Mais c'était plus facile de se moquer…

¤

- Ouais, ça change pas que tu m'aies pris pour un con.

¤

Ils se tenaient toujours la main, sans même calculer, les phrases leur venaient naturellement.

Les phrases assassines, aussi.

¤

- Toi qui es un grand malin, tu aurais fait quoi à ma place ? Si tu étais intéressé par moi ?

¤

Duo eut un tout petit, petit sourire.

Le genre de sourire qui s'élargit par les yeux, les yeux qui redevenaient vortex.

Et un corps qui se rapprochait dangereusement ?

Et des yeux plus sombres encore ?

¤

- Je sais pas… je t'aurais invité à prendre un verre à la maison sous un prétexte débile mais réel ? Je t'aurais préparé la popote histoire de ? J'aurais tâté le terrain, fait ma crise, fait du charme… je serais allé chez le coiffeur un samedi parce qu'il m'a dit que couper un petit peu mes cheveux ferait plus d'effet… mais juste pour le faire bisquer, hein ? En plus il a même pas remarqué, c'est vraiment un blaireau.

¤

Heero haussa pour la énième fois un sourcil et bailla. Il commençait à avoir sommeil.

¤

- Tu m'aurais invité chez toi alors qu'on se parlait à peine ?

¤

Duo approcha ses lèvres de l'oreille de Heero avant de murmurer, le souffle sur le pavillon, papillon.

¤

- Chacun sa méthode. T'as testé la tienne, je te parle de la mienne. Je préfère inviter à la maison les gens qui m'intéressent et que je connais un minimum quand même.

- Pourquoi ?

¤

Duo sourit, sa bouche cette fois toucha la corolle. Il bailla également, la semaine avait été longue.

¤

- Le lit est plus près. Et si ça marche pas ben je vais pioncer et toi, tu rentres chez toi. Si ça marche et qu'on fait rien ben c'est bien aussi. Chez moi je suis sur mon terrain, j'analyse à loisir.

- …

¤

Heero ne comprenait plus rien alors qu'il avait une explication.

Heero n'avait jamais eu l'intention de faire le premier pas mais ne s'était pas attendu à ce que Maxwell le fasse.

A moins que ce ne soit pas ça ?

Qu'il joue comme il croyait qu'il avait fait… c'était possible…

Et il n'était pas de bois, son corps le lui rappelait.

¤

- Si je t'avais invité ici, t'aurais dit oui ou non. Tu savais pas si j'étais gay, t'aurais pas pu deviner mes motifs, ou ils seraient entrés dans tes paramètres sous la probabilité B' 5.

- …

¤

Heero ne se savait pas si bien cerné.

Et d'un seul coup.

D'un seul coup.

Il s'était senti vraiment cerné.

Duo ne réagissait plus comme il s'était attendu.

¤

- Dans l'éventualité où tu serais venu, je t'aurais dragué subtilement…

¤

Le métis émit un son qui aurait pu s'apparenter à un pouffement s'il n'avait pas été Heero Yuy.

¤

- Hn. Comme tu as dragué Dennis peut-être ? C'était tellement, tellement subtile…

- Je n'ai pas dragué Dennis, 'ro.

- Ben voyons.

- Je l'ai pas dragué, je l'ai affiché. Je me suis amusé et il me plaisait, c'est clair, mais je fais ça plus discrètement, normalement.

- Comme là ? Est-ce que tu me dragues, Duo ?

¤

Même question.

Même joueur joue encore.

Mais jouaient-ils encore ?

¤

- …

¤

La prise de respiration de Duo était on ne peut plus évidente.

Mais ses réactions ne l'étaient pas, pour Heero.

¤

- Tu m'en veux plus ? Comme ça ?

¤

Un nez qui frôle une joue, comme un chaton.

¤

- Je t'en veux. Mais pour le moment, je te veux.

¤

Duo mordilla son oreille.

¤

- Hmm ?

- Pour le moment c'est toi que je veux. J'ai eu le pourquoi du truc et ça va quoi, t'as été très connement honnête, je vais pas me prendre la tête plus que ça, faut pas déconner non plus. Ce qui signifie pas que je te prendrais pas la tête à toi, bien sûr.

- ô joie…

- Je te plais, tu me plais… on verra bien où on va. J'ai bouffé, j'ai sommeil. J'ai plus envie de parler mais on en reparlera ptet, si c'est utile.

¤

Duo suçota le lobe tout doucement.

La respiration de Heero s'accéléra.

Il ne réalisait pas.

¤

- Je ne comprends plus rien.

- Tu veux un dessin, soldat ? Je vais t'en faire un.

¤

Duo tira Heero vers lui pour le positionner entre ses cuisses.

Puis il s'allongea, l'entraînant avec lui.

¤

- Je vais te mettre dans une position pas cool.

- Je n'ai pas de problème avec ma position là, Duo. Je suis bien là.

- Moi aussi, je suis bien…

¤

Duo lui caressa les cheveux, prenant une petite voix presque enfantine.

¤

- Dis, 'ro ?

- Hn ?

- J'ai pas… j'ai pas envie de le connaître ton copain…

¤

Heero sourit contre le cou de son hôte.

¤

- Ah oui ? Moi j'ai pas envie que tu sortes avec mon copain…

- Sérieusement ? Ça va pas te mettre dans la merde ?

¤

Heero se redressa, le regard pétillant et, si on savait lire dans le bleu, on y verrait un cœur débordant de reconnaissance.

Il lui lécha les lèvres consciencieusement.

Lui aussi pouvait le faire.

¤

- En quelle langue il faut que je te le dise.

¤

Un petit baiser.

¤

- La tienne suffira, 'ro…

¤

Un sourire.

Un long baiser.

Un bout de langue qui se perd au coin d'une bouche.

Une lèvre prise entre deux autres.

Des dents qui mordillent tout doucement la chair.

Un chuchotement tout contre une bouche.

¤

- Yuy, je te prends à l'essai. A toi de le transformer.

- Et moi Je te prends au mot… t'es confortable…

- Dodo… l'est tard… tu ronfles pas, hein ?

- ¤ ronflements ¤

¤

Mais c'était plus facile de se moquer, hein Duo ?…

Mais il serait stupide de laisser passer…

Sa chance.

¤

Heero avait attendu, attendu, planifié.

Il avait prévu des choses, croisé les doigts pour d'autres, tenté le tout pour le tout…

Il avait été déterminé. Très déterminé. Il n'avait pas lâché le morceau même si cela avait semblé peine perdue.

Il s'était jeté dans la gueule du loup, mais il avait été armé.

Il ne s'était pas attendu à ce que les choses se déroulent aussi simplement, après, pas attendu à ce que leurs lèvres se touchent ce soir.

Mais à côté de ça… ça faisait des mois qu'il avait attendu, des mois qu'il avait fantasmé.

Presque deux mois qu'il avait tenté d'approcher Maxwell.

Jamais il n'avait pensé que leur premier baiser aurait un goût de cinq continents.

Il s'endormait sur un lit de tarte aux pommes à la cannelle.

Il la dévorerait bien assez tôt et se laisserait tout aussi dévorer.

Etre dans la gueule du loup avait ses avantages…

En plus y avait les crousti-barre pas loin, ils ne les avaient même pas entamés…

¤

Mission Maxwell terminée.

Kanryouhomerun ?

Méthode Duo phase I ? Reload ?


Au bureau, le lundi, dans la joie et la bonne humeur… :

¤

- TU VEUX QUOI, UNE, QUE JE TE LE CHIE LE DOSSIER ? J'AI LE CUL EN BERNE, D'ABORD !

- … ¤ tac-tac-tac-tac ¤

-. YUY ! Tu vas me péter les burnes encore longtemps avec ton crayon ?

- ¤ CLAC ¤

¤

Duo reçut un mail quelques instants plus tard.

¤

Tu fais quoi ce soir ?

¤

Duo sourit doucement… devant ses piles de dossiers. Rien ne changeait et pourtant si, un peu.

¤

Tu connais Gundam Seed ?

¤

¤

Messagerie vocale de Duo Maxwell.

Vous avez deux nouveaux messages.

Nouveaux messages.

Reçus vendredi à 20h41.

Duo, c'est Heero.

J'ai un contretemps. J'arriverais sûrement tard. Avec des crousti-barres.

¤

Reçus vendredi à 22h30.

MAHAHAHAHAHAHAHA !

J'ai appris que tu étais allé au tajdmahal avec un ami commun et que tu avais une bougie en forme de cœur sur la nappe…

Tu savais que la chaîne m'appartenait, hein ?

MAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA !

Je le crois pas que t'ai pu y croire ! Je le crois pas !

Oh quand je raconterais ça aux autres…

¤

Messagerie vocale de Une.

¤

- Une ? Decastro. Vous pouvez me la donner cette augmentation, j'ai réussi à faire Maxwell se couper les cheveux de dix centimètres…

¤

¤

OWARI !


La Méthode Heero se termine là : c'est le dernier oneshot, a plus idée et c'est tant mieux comme ça (faudrait pas vous lasser vous et tite M quand même XDDD)

Il n'y aura donc pas de « Méthode Duo » vu qu'ils sont déjà ensemble !

J'espère que ça vous aura plu et encore une fois mici à vous pour vos coucous et encouragements.

Et un grand merci à ma chacale de tite M, alias Meannas. J't'm toi… mais la prochaine fois que tu me pokes pour un truc VA DE RETRO ! XD ¤POKES¤

Mithy ¤ YEPPA ! ¤