Réunion au sommet.

Tout le monde quitta le bureau laissant un vieil homme las. Albus Dumbledore se frottait les yeux, cette journée avait été difficile. La tentative de suicide de Harry, la découverte des sévices qu'ils avaient subis, l'incompréhension de quatre jeunes hommes qui ne se souvenaient pas avoir violé leur meilleur ami et ce doute quand à un ennemi infiltré au sein de Poudlard pour nuire à Harry dont tous les soupçons se posaient sur Miss Granger. Non décidément cette journée était l'une des plus noires qu'il avait vécues. Il était perdu dans ses pensées lorsqu'un léger bruit se fit entendre. Il vit la chouette d'Harry et il se doutait de qui venait le mot. Miss parkinson devait être rentrée de sa mission. Il ouvrit la fenêtre et prit le parchemin. A sa lecture, ses yeux se firent plus froids. Ainsi donc, cette petite misérable était bien coupable d'avoir manipulé ses amis pour briser Harry. Le directeur n'était pas de nature rancunière sauf pour une chose. Il haïssait par-dessus tout la traitrise et les personnes qui étalaient leur savoir. Miss Granger paierait pour tout le mal qu'elle avait occasionné et il s'arrangerait pour que ce soit ses nouveaux amis qui s'en chargent. Il savait que la sentence serait cruelle mais après tout, elle l'avait bien cherché, à trop vouloir le pouvoir, il vous explosait dans les mains.

A suivre

Un dragon méconnu.

Quelques jours s'étaient écoulés depuis la tentative de suicide du survivant. Le directeur avait annoncé qu'Harry était souffrant afin de ne pas éveiller les soupçons. Il avait tout de même aperçu un furtif sentiment de jubilation dans les pupilles d'Hermione Granger. Elle pensait avoir déjà gagné. Cela prouva à Albus que la jeune fille n'était en fin de compte pas aussi intelligente qu'elle ne le pensait. Il ne faut jamais avoir vendu la peau de l'ours avant de l'avoir tué, cet adage bien que moldu s'avérait bien souvent vrai et elle l'apprendrait à ses propres dépends. Il ferait tout pour que son petit-fils ne se sorte de son cauchemar.

Hermione encrée dans ses pensées, ne remarqua par les quatre Griffondors qui l'observaient. Ces quatre garçons s'étaient jurés qu'elle recevrait un châtiment à la hauteur de ses crimes. Ils venaient à se demander ce qu'elle avait bien pu faire pour atterrir dans la maison des rouge et or. Ils étaient en train de se rendre compte que quelque soit les promesses de Voldemort, jamais ce dernier ne les tiendrait. Elle devait être bien bête pour croire que le Lord noir avait quelque intérêt pour elle.

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A l'infirmerie, un père essayait de regagner la confiance de son fils. Il savait que le chemin serait long et périlleux. Il devait montrer à Harry qui il était vraiment s'il voulait que ce dernier le considère à nouveau comme son père. Il était assis sur une chaise et observait avec admiration le corps de son fils en priant sa défunte femme de bien vouloir lui pardonner ses égarements.

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Dans sa chambre de préfet en chef, Drago Malfoy, arrogant fils de mangemort réfléchissait à sa vie. Un père peu présent, froid et cruel, aimant semer le mal dans le cœur des gens et une mère indifférente, jouant le rôle de la femme parfaite en échange d'un accès illimité aux galions de son époux, non décidément cette femme était loin d'être parfaite. Et dire qu'il avait choisi un autre chemin que celui tracé par son géniteur. Il ne voulait en aucune façon porter le tatouage hideux sur sa peau, il ne voulait pas non plus s'agenouillé devant un monstre, peu importe la peur qu'il inspirait et encore moins effectuer les sales besognes pour lui. Il ne voulait pas non plus prendre partie pour le côté lumineux. Ils étaient peut-être moins cruels mais n'en restaient pas moins hypocrites. Comment pouvaient-ils reposer tous leurs espoirs sur un enfant et se cacher derrière lui en cas de danger comme si le survivant était la solution à leur misérable vie. Ses dernières réflexions furent tournées vers Harry, pas le survivant, juste Harry, un adolescent en ayant trop vu pour son jeune âge. Sa tentative de suicide l'avait bien plus atteint qu'il ne le laissait paraître. Un sentiment qui lui était encore inconnu, il y a quelques jours, faisait peu à peu son apparition dans l'esprit du jeune homme. Il ne pouvait encore mettre de nom dessus. Il décida qu'il était temps d'aller rendre une petite visite à la source de son bouleversement.

Il se dirigea vers l'infirmerie et y trouva son parrain. Il se félicita intérieurement d'avoir pu lui ouvrir les yeux avant qu'il ne soit définitivement trop tard.

-« Bonjour Parrain, à te voir comme ça, on dirait que tu viens de voir la 8ème merveille du monde. » Osa son filleul.

Séverus se retourna sur lui, les yeux tendres. Il n'avait jamais vu son parrain avec un tel regard. Finalement cela avait du bon et pas seulement pour Harry mais pour son parrain aussi, son masque se fissurait peu à peu et lui permettait de reprendre visage humain.

-« Draco, tu veux bien rester avec lui, je dois préparer mes cours. »

-« Bien sûr, on dirait que ça va mieux ! »

Son parrain ne lui répondit pas mais il ne s'en formalisa pas, il savait à quel point il n'aimait pas étaler ses sentiments. Ce dernier se leva quitta la pièce mais se retourna une dernière fois avant de fermer la porte.

-« Je ne te remercierai jamais assez pour le cadeau que tu m'as fait, même si au début c'était contre mon gré. »

Draco sourit et s'assit auprès du jeune malade. Il paraissait si paisible dans son sommeil.

Il se posait beaucoup de questions. En effet, Harry réveillait en lui une quantité infinie de sentiments dont il n'avait pas connaissance et surtout qu'il ne pensait pas un jour ressentir. Pour la plupart, il ne pouvait mettre un nom dessus. Par contre, il s'inquiétait énormément pour le brun, quelque chose qu'il n'avait ressenti pour personne. C'était totalement incroyable, il était inquiet pour Harry. Il fut sorti de ses pensées par l'agitation du malade. Celui-ci semblait rêver, il commençait à se retourner dans son lit et à supplier.

-« Ne … chez … pas … co … »

Draco ne comprenait absolument rien aux suppliques du brun. Elles n'étaient pas suffisamment claires. Il fallut plusieurs minutes avant qu'il ne prononce des phrases compréhensibles.

-« Je vous … en supplie … pas Draco … tranquille … partez … »

Draco restait pantois, Harry suppliait quelqu'un de le laisser lui tranquille mais de quoi rêvait-il ? Il lui prit la main pour tenter de la calmer mais cela ne sembla pas avoir de gros effets. Il prit finalement la décision de se glisser aux côtés du brun et de le prendre dans ses bras. L'effet fut immédiat, le jeune homme se calma et s'enfouit d'avantage dans les bras si accueillants. Draco resta interdit, personne ne s'était jamais serré contre lui de cette manière que ce soit de manière consciente ou non. Il décida de le laisser faire. Draco dans ses longs moments d'introspection avait pu apprendre à se connaître lui-même et à mettre en avant certains traits de sa personnalité complexe. Il savait qu'il était imbu de lui-même et fier, bien que cette fierté passe pour mal placée par beaucoup, pour lui c'était un masque qu'il avait créé pour se protéger des autres et plus particulièrement pour faire fuir les gens dont il ne voulait pas s'embarrasser. Draco n'avait pas toujours eu ce masque, du moins pas durant les premières années de sa vie. Quand il était petit, il voulut comme tout enfant se faire des amis mais il avait vite déchanté, la plupart des enfants avec lesquels ils jouaient ne l'acceptaient que parce qu'il était riche et que ses parents leur avait promis des cadeaux en échange de leur présence, un seul avait toute sa confiance et le connaissait mieux que ses propres parents. Il s'agissait de Blaise Zabini, ces deux-là étaient inséparables depuis des années et ils passaient leur temps à se protéger des agissements des autres. Ils avaient vite compris qu'ils ne pouvaient compter que sur eux deux. Blaise avait été le seul à voir au-delà de Draco Malefoy, il y avait vu au-delà du masque, un enfant puis un adolescent qui n'aimait pas se dévoiler, qui voulait se détacher de l'image renvoyée par cette famille tournée vers le mal et la violence. Sans le savoir, ils s'étaient influencés mutuellement. Draco n'était pas aussi superficiel qu'il ne laissait paraître, contrairement à tout ce qu'ils montraient, il n'avait que faire de la richesse des ses parents, il aurait cent fois préféré vivre comme les Weasley, avec des parents aimants et attentionnés plutôt que dans l'immense manoir avec ses propres parents pour qui l'amour ne se montrait qu'au travers de cadeaux hors de prix ou encore au travers de reproche. Il aurait donné tout l'or du monde pour que son père ne le prenne une fois dans ses bras. Sa vie sentimentale était aussi loin de ce qu'il espérait. Draco avait toujours été un grand romantique, il avait toujours espérer que sa première fois se serait passée avec une personne qu'il aimait et qui l'aimait. Son souhait ne s'était pas réalisé. Là encore il avait fait ce que son père attendait de lui. Lorsqu'il eut quatorze ans, il avait baisé une jeune fille expérimentée, fille d'amis de ses parents lors d'une fête, cela avait été froid, sans romantisme et surtout sans amour. En aucun cas, il ne pouvait dire faire l'amour pour sa première fois et même si les mots restaient crus, cela restait de la baise et rien d'autres. Et toutes les fois qui avaient suivi purent être qualifiées de manière identique. Jamais il n'avait eu la chance de pouvoir apprendre à connaître quelqu'un, apprendre à l'aimer, se promener main dans la main, tenir simplement quelqu'un dans ses bras. Jamais il n'avait pu faire l'amour à quelqu'un avec de longues préliminaires en les menant doucement au plaisir avant de ravir cette personne. Jamais il n'avait eu l'occasion ou voulu de son plein gré prendre son amant dans ses bras après l'amour, le cajoler et le laisser s'endormir dans ses bras comme Harry l'était en ce moment. Il perdit également foi en l'amour véritable, sûr de ne jamais trouver quelqu'un qui lui serait destiné, un peu comme une âme sœur. De plus, il s'était rendu compte, il y a quelque temps déjà, que les poitrines des femmes lui faisaient beaucoup moins d'effet que le fessier ferme et rebondi des jeunes hommes. Il lui avait fallu quelques mois pour accepter son homosexualité. Il avait fini par s'accepter et avait eu sa première expérience avec un jeune musicien qui était venu jouer lors d'un banquet organisé au manoir. Il s'était senti très attiré par ce dernier. Après le concert, il avait rejoint discrètement le jeune homme en coulisse avant de l'emmener dans sa chambre. Bien que sans amour, cette première fois où il avait ravi un homme avait eu une certaine magie, chose qu'il n'avait ressenti avec aucune femme auparavant. Il avait su alors que rien ne pourrait lui faire aimer à nouveau les caresses d'une femme. Draco avait soigneusement caché son orientation sexuelle à ses parents. Bien que l'homosexualité soit bien tolérée dans le monde magique, son père attendait qu'il se marie avec une sang pure fortunée et de bonne famille afin de pourvoir un héritier à la famille. Mais Draco avait déjà couvert ses arrières, il attendait sa majorité sorcière avec impatience, il avait réussi à sauver pas mal d'argent grâce à sa mère et prévoyait de quitter le manoir pour vivre sa propre vie loin de la coupe de son géniteur. Jamais il n'épouserait une femme qui lui était imposée pour la bienséance et la descendance de la famille Malefoy, il voulait aimer la personne qu'il avait choisie, un homme sans aucun doute. Bien que rare, il savait que certains sorciers pouvaient porter la vie en eux grâce aux potions et à la magie. Enfin, il y avait ce jeune homme aux cheveux bruns et aux yeux verts. Il lui faisait ressentir des choses qu'il n'avait jamais ressenties jusque là, il devait absolument parler à son meilleur ami pour y voir plus clair. Seul, lui pouvait l'aider.

A suivre.