Auteurs : BadAngel et Artoung

Titre : Instinct Animal

Disclamer : Pas à nous mais à J.K.R

Rating : M

Paring : HP/DM

Genre : Romance/Humour

Avertissement : Cette histoire contient une relation homosexuelle avec des scènes à caractère sexuel donc surtout si cela vous choque, passait votre chemin.

Note : Cette fic est un cadeau pour Anagrammes (poussinette au caramel ( ndAnagrammes J'ai une tête de poussin, c'est parti --')) qui nous autorise à vous la faire partager ( ndA Ou pas). Elle est divisée en quatre chapitres et est une étude approfondie ( ndA : C'est le cas de le dire lève les yeux au ciel sur les bas instincts ( ndA : Le bas, c'est le mal) des êtres humains et plus spécialement des Draconus Malfoyus ( ndA Ca se mange :d) (espèce en voie de disparition).

Note de Anagrammes (qui s'est incrustée alors que Baddy se resservait à boire…) : (Mais trop pas Oo). « J'suis allée gombader, j'veux plus rester a'ttachée » o/ Haha (Oui, je me marre seule, un problème avec ça ? )

Merci à vous deux, Artoung la Petite Fée et BadAngel l'Immonde Salope (elle aime que je lui parle de cette façon…que voulez vous…) pour cette charmante étude « approfondie », j'étais tout sourire en découvrant que vous m'aviez lâchement caché la vérité à ce sujet, hein ! Bisous à vous deux :D

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Chapitre 1 : Fier comme un Paon

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C'était un matin comme tous les autres matins, un de ceux où l'on se dit que la journée qui commence sera une journée comme les autres, qu'on fera les choses qu'on fait habituellement…

C'était un petit matin gris de janvier, un matin comme tous les matins en cette période dans le vieux château de Poudlard, l'école des sorciers.

En cet habituel matin, donc, tous les élèves se réveillèrent, persuadés que cette journée serait comme toutes les autres, certains que tout allait se passer de façon aussi routinière qu'à l'accoutumée.

La grande salle à l'heure du petit déjeuner résonnait des conversations ensommeillées des uns et des autres, les Poufsouffles souhaitaient comme ils le faisaient toujours le bonjour à chacun, ayant toujours un mot sympathique. Les Serdaigles discutaient des cours à venir, ou se plongeaient dans leurs livres afin de préparer leurs examens de fin d'année qui arriveraient très vite, ce n'était plus que dans cinq mois !

Les Serpentards, quant à eux, ne parlaient pas, ils murmuraient, car leurs conversations, qu'elles fussent anodines ou non, ne devaient en aucun cas être entendues. Il en était ainsi depuis longtemps, et cela le resterait. Enfin, les Gryffondors, comme toujours, étaient joyeux et abordaient avec insouciance la journée qui commençait. Même les septième année, oui, même eux, alors que leur premier cours de la journée était un cours de potion qu'ils avaient en commun avec les Serpentards…

Tout était donc normal, personne ne pensait que cette journée avait une quelconque chance de perdre son caractère.

Ce fut avec un entrain bien amoindri cependant que le célèbre trio de Gryffondors se rendit en cours de potion. Ron et Hermione encadraient et soutenaient un Harry palissant un peu plus à chaque pas.

Car tout le monde savait que Harry n'était pas un surdoué en potion, ni même un doué… A vrai dire, depuis le début de l'année, même Neville avait fait plus de progrès que lui…

Chaque cours était devenu une longue et pénible torture où le bourreau était le Maître des potions. Snape ne manquait jamais une occasion de l'humilier, de lui faire sentir que même s'il était Harry Potter, pour lui il n'était qu'un minable, digne fils d'un autre minable.

Harry le détestait bien entendu, mais plus que sa haine pour Snape, il y avait son aversion pour le représentant des Serpentards. Le froid Draco Malfoy, Prince de sa maison, digne représentant des Sangs Purs, était depuis des années son ennemi, sa Némésis. On aurait pu penser qu'au bout de tant d'années de cohabitation forcée en cours ils auraient renoncé à cette vieille haine, mais il n'en était rien, Harry ne pouvait pas voir Draco, et Draco méprisait Harry…

Tout était normal.

Les deux leaders étaient les ultimes combattants d'une cause qui n'existait plus que dans leurs têtes, car depuis le début de la guerre et des attaques lancées sur l'ensemble de la population sorcière, beaucoup s'étaient réunis afin de combattre ce qui menaçait leurs vies. Ainsi on pouvait régulièrement voir à la bibliothèque Serdaigles, Poufsouffles, Serpentards et Gryffondors mélangés, discutant à voix basses et riant ensemble. Des liens d'amitié s'étaient tissés, ténus mais bien présents, entre les quatre maisons. Malheureusement, Draco Malfoy et Harry Potter n'arrivaient pas à surmonter leur vieille haine et beaucoup se demandaient pourquoi. D'autres se hasardaient à quelques suppositions, mais personne n'avait jusqu'alors réussi à leur faire entendre raison. Potter disait que Malfoy était pourri jusqu'à la moelle, et Malfoy soutenait que Potter n'était qu'un petit con à la tête enflée.

L'habitude sans doute…

Pourtant si l'on en croyait Sybille Trelawney, professeur ès divination, rien dans cette journée n'était normal ; quelque chose allait arriver. Mais comme toujours, personne ne prenait la peine d'accorder une once d'attention à la voyante, qui pourtant le mois précédent avait réussi à prédire une invasion de doxys. Peut-être que son troisième œil avait capté une conversation entre Seamus Finnigan et Dean Thomas concernant une expédition punitive dans le dortoir des verts et argent, lieu de l'invasion, personne en tout cas n'arrivait à accorder foi à ses prédiction.

Après tout, elle avait aussi prédit à Harry Potter que l'amour de sa vie allait bientôt se révéler à lui, ce qui bien entendu avait provoqué dans tout Poudlard une sorte de fièvre dont le Survivant avait fait les frais. Il s'était retrouvé sollicité de toutes parts, garçons et filles lui avaient fait du charme et il avait même du jeter un sort à chacun des aliments qu'il mangeait afin d'être certain qu'aucun filtre d'amour n'y avait été mélangé.

En gros, Harry ne prêtait aucune attention à autre chose en ce matin là qu'à cette porte qui se rapprochait, cette porte honnie, car il savait que la promesse que lui avait faite son professeur n'était pas une promesse en l'air. Il eut un frisson d'horreur en se remémorant les paroles froides, le ton haineux, la lueur de sadisme pur qui avait fait briller les prunelles de l'homme…

« Vous allez en baver, Potter, je vais faire en sorte que le pire de vos cauchemars soit un Paradis à côté de ce que vous vivrez. Faites moi confiance. »

Harry avait eu le malheur de se moquer ouvertement de Snape car celui-ci s'était trompé dans le dosage de sa précédente potion, et celui-ci n'avait pas apprécié, mais alors pas du tout.

D'ailleurs le jeune Gryffondor sut que ses craintes étaient justifiées à l'instant même où il fit son entrée dans la salle de classe, quasiment poussé par Ron et Hermione.

Le professeur Snape ne lui jeta même pas un regard, alors que d'habitude il tentait de le déstabiliser d'entrée. Il put voir que les Serpentards étaient déjà installés, Malfoy était comme toujours au premier rang, en bon petit élève. Ce dernier eut un rictus des plus méprisants en le voyant arriver ainsi.

Harry eut un instant envie de lui arracher ce stupide sourire.

Mais il se retint, de toute façon ce n'était pas vraiment le moment pour se faire renvoyer de cours, car d'après Hermione, Snape avait le pouvoir de lui faire doubler son année simplement en l'excluant de sa matière, Harry devait donc tenir le coup quoi qu'il arrive.

La mort dans l'âme il suivit donc Ron jusqu'à leur place, au fond de la salle et attendit l'énoncé de la torture du jour.

Au bout de quelques minutes, la voix polaire du professeur s'éleva.

« - Aujourd'hui, je vais noter votre niveau exact sur la préparation d'une potion de haut niveau. Qui peut me dire ce qu'est exactement la potion de Blazus ? »

Aucune main ne se leva dans la salle, exceptées celle impatiente de Hermione, et celle négligemment élevée de Malfoy.

« - Personne, je vois… » grinça Snape. « Mr Malfoy, je vous prie d'éclairer de votre savoir cette classe. »

De là où il était, Harry vit Malfoy se redresser fièrement.

« - Bien entendu, Monsieur. La potion de Blazus est une potion curative plus particulièrement utilisée pour soigner les crises d'épilepsie. C'est un calmant puissant dont l'ingrédient clé est le sang de satyre. Le Satyre est à l'inverse des croyances un animal bien réel mais difficilement approchable, son sang est donc rare et cher. »

Snape eut un sourire indulgent à l'attention de son élève.

« - Bien, vingt point pour Serpentard. » annonça-t-il avec une satisfaction non dissimulée avant de se retourner vers l'ensemble des élèves. « Vous allez préparer cette potion individuellement, la note comptera bien sûr pour vos ASPICs, les instructions sont au tableau et les ingrédients dont vous aurez besoin se trouvent dans l'armoire, vous avez trois heures. »

Sans un mot tout le monde alla collecter les ingrédients dans l'armoire.

Harry avait envie de hurler, il venait d'entendre Hermione dire à Ron que cette potion était du niveau de l'Université de Médicomagie. Comment Snape pouvait-il leur demander cela et espérer qu'ils réussissent, seuls deux élèves dans cette salle étaient à peu près du niveau requis pour préparer cette potion dont les instructions étaient effroyablement compliquées.

Lorsque les autres eurent pris ce dont ils avaient besoin, le Gryffondor se hâta, il pouvait au moins tenter le coup.

Malheureusement c'était sans compter Draco Malfoy.

« - Alors Potty, prêt à être recalé ? » lui susurra le Serpentard à l'oreille au moment où il se saisissait de la fameuse fiole de sang de Satyre.

Harry serra les poings, c'en était trop !

Il se retourna, bousculant le blond qui manqua de tomber.

« - Va te faire foutre Malfoy ! » siffla-t-il. Puis il ajouta avant de partir vers sa table, tout en sachant ce c'était vraiment très bas comme commentaire : « De toute façon, tu n'es bon qu'à ça. »

Malfoy ne répliqua pas. Harry savait qu'il ne le faisait pas lorsqu'il l'attaquait de cette façon. C'était lâche de s'en prendre aux préférences des autres mais au point où il en était, Harry avait considéré que c'était vital.

Et puis ce n'était pas comme si Malfoy se cachait lorsqu'il sortait avec des garçons… C'était d'ailleurs l'une des choses qui hérissaient Harry, cette façon que le blond avait d'exposer chacune de ses conquêtes. C'était comme si lui étalait sa vie sex… Bon, Harry n'avait pas de vie sexuelle, mais ce n'était pas pour cela que Malfoy devait étaler la sienne !

Harry regagna sa place, sans avoir honte de la façon dont il venait de clouer le bec à Malfoy, et se mit à préparer sa potion, suivant scrupuleusement les instructions inscrites au tableau.

oOoOo

3 heures plus tard :

« - Je vais passer dans les rangs afin de tester vos potions. » annonça le professeur Snape.

Harry s'essuya le front, il avait terminé sa potion, et d'après ce qu'il voyait dans son chaudron, il avait quasiment fait un sans faute. Sa préparation était d'un très bel orange, elle était fluide comme il le fallait, et il n'avait rien oublié, pour s'en assurer il relut les instructions.

Non, il n'avait rien oublié, pas même le sang de Satyre.

Harry sourit, il était fier de lui, il savait que son professeur ne lui ferait pas de cadeau mais pour une fois, tout était parfait.

Ainsi, lorsque Snape arriva devant lui, Harry n'eut aucune crainte.

« - Potter. Est-ce vous qui avez préparé cette potion ? »

Harry hocha la tête.

« - Bien. Cela fera donc un zéro supplémentaire à la liste déjà bien longue. »

« - Quoi ? » s'exclama le Gryffondor, ulcéré.

Snape darda sur lui un regard moqueur.

« - Bien entendu, Potter. Si vous regardez les instructions, vous verrez que votre potion devrait être translucide, hors, elle ne l'est pas, ce qui veut dire que vous avez mis trop de Sang de Satyre. Et de plus, si vous aviez prêté attention aux paroles de Mr Malfoy, vous auriez su que cet ingrédient est extrêmement précieux. Le zéro est donc doublement justifié. » expliqua-t-il avec ce ton que l'on utilisait généralement pour parler à des enfants de deux ans.

Comment cela pouvait-il être possible ?

Comment avait-il pu mettre trop de Sang dans sa potion ?

Il se souvenait très bien des consignes : « verser le contenu de le fiole dans le chaudron ». D'ailleurs le professeur avait lui-même préparé les dosages avant le cours afin que ce genre de gaspillage n'arrive pas…

Alors comment… ?

« - Professeur, ce n'est pas possible, les dosages… » tenta-t-il.

« - Suffit, Potter ! » l'interrompit Snape. « Si votre unique neurone fonctionnait, vous auriez remarqué que seules les fioles qui se trouvaient sur l'étagère du haut étaient dosées correctement. Vous avez non seulement gaspillé un ingrédient précieux mais en plus vous me faites perdre mon temps. Vingt points en moins pour Gryffondor, et vous nettoierez les chaudrons avant de partir. »

Sur ces paroles, le Professeur s'en retourna examiner les potions des autres élèves, ne manquant pas de complimenter Malfoy pour son travail exemplaire.

Harry resta interdit un moment… Comment avait-il pu se tromper ?

Il avait pourtant fait très attention…

« - Hey, Potty ! » l'interpella soudain la voix de Malfoy.

Harry releva la tête, le blond était face à lui, une lueur moqueuse dans les yeux. Il se pencha vers lui de façon à réduire l'écart entre leurs deux visages.

« - Tu devrais penser à changer de lunettes, ce serait salutaire pour tes notes et pour ton look, parce qu'entre nous, ce n'est pas en ressemblant à un têtard à hublots que tu auras une chance de tirer ton coup. » dit-il d'une voix suave.

Puis il se redressa, rejeta en arrière la mèche soyeuse qui tombait devant ses yeux et tourna les talons. Cependant avant de quitter la salle il lança un dernier couteau :

« - Et surtout, frotte bien les chaudrons, ce serait dommage que d'autres loupent leurs potions par ta faute. »

Et là, Harry réalisa.

Oui, il sut !

Tout était… la faute de Malfoy !

Cet enfoiré de blondinet peroxydé avait tout prévu, tout calculé !

Le dosage, l'étagère, le moment où il l'avait attaqué, TOUT !

C'était lui qui était à l'origine de son échec, c'était lui comme à chaque fois !

Malfoy le détestait, il ne pouvait pas supporter d'être ridiculisé au Quidditch à chaque match, d'être le second.

Et sans doute avait-il appris que lui et Ron avaient infesté le dortoir de ses amis de doxys. Bon, ils avaient aussi essayé de contaminer la chambre du Préfet en Chef mais ils n'avaient pas réussi à avoir le mot de passe pour y entrer…

Harry en était sûr, Malfoy lui avait joué un sale tour.

Un sale tour qui allait l'obliger à subir Snape encore plus qu'avant.

« - Harry… Ca va, vieux ? T'es pâle. » fit la voix de Ron.

Harry revint à la réalité.

« - C'est sa faute. » dit-il.

Le rouquin n'eut pas l'air de comprendre.

« - Quoi ? »

« - Malfoy… C'est sa faute. »

« - Mais… De quoi tu parles ? »

Le Survivant scanna la salle de regard, elle était vide, tous les élèves étant partis aussi vite qu'ils le pouvaient.

« - Malfoy a fait exprès de me distraire quand je prenais mes ingrédients. »

Ron n'eut pas l'air étonné, juste un peu blasé, comme s'il avait l'habitude de ce genre de réactions venant de son meilleur ami.

D'ailleurs il en avait l'habitude, c'était pour cela qu'il était resté, Hermione lui avait dit que Harry avait l'air étrange, alors il était resté pour l'aider. Il se demandait quand cette guéguerre entre Malfoy et lui allait prendre fin, car elle fatiguait tout le monde. A l'heure de l'entraide et de la convivialité entre les différentes maisons, ces deux là ne cessaient de s'affronter, indifférents aux liens que les autres avaient su créer. Harry n'était pas le seul à ne pas voir cela Malfoy aussi y était pour beaucoup. Ron avait souvent du avoir recours à beaucoup de psychologie pour retenir Harry dans ses plans foireux. Le coup des doxys n'avait pu être évité, malheureusement, et cela avait failli avoir raison du la paix précaire qui régnait entre les Gryffondors et les Serpentards depuis quelques mois.

« - Ecoute Harry, Malfoy t'a asticoté, mais cela ne veut pas dire que c'est sa faute. Tu t'es trompé, ça aurait pu arriver à n'importe qui… »

Ron s'arrêta de parler, il eut un soupir frustré en réalisant qu'une fois de plus Harry était reparti dans son délire « Malfoy-est-les-dix-plaies-de-l'Egypte-réunies ». Il décida que pour sa propre santé mentale, il valait mieux laisser son ami seul quelques instants.

Après tout, ce n'était pas sur le chemin de la grande salle qu'il pouvait provoquer une catastrophe…

Non, tout se passerait comme d'habitude, Harry et Draco se fusilleraient du regard durant tout le repas, et pour finir ils se sauteraient dessus histoire de se coller quelques gifles juste après, et tout rentrerait dans l'ordre, comme d'habitude.

oOoOo

En ce jour si routinier pourtant, si Ron avait su, jamais il n'aurait laissé Harry seul, livré à ses pensées revanchardes. S'il avait su, il l'aurait aidé à vider les chaudrons dans la salle de classe…

Mais Ron ne s'était douté de rien…

Car après son départ, Harry s'était levé et avait accompli la corvée qui lui était imposée, cependant, lorsqu'il se trouva face à sa potion ratée, il eut une idée.

Une idée diabolique, une idée de Serpentard…

Une idée qui à elle seule allait venger toutes les crasses que Malfoy avait pu lui faire subir en sept années.

Une idée totalement suicidaire, mais qui une fois devenue réalité serait un fait délectable…

Il se dit que si cette potion était ratée…

C'était de la faute de Draco Malfoy…

Il se dit également que si Malfoy lui avait fait rater sa préparation…

Il serait assez juste qu'il la teste lui-même !

Sa conscience émit quelques réserves mais Harry la fit taire, une potion curative, même mal dosée, ne pouvait pas avoir des effets mortels.

Cela provoquerait au mieux un endormissement prolongé (le Survivant eut un petit sourire en imaginant le Prince de Glace la tête plongée dans son assiette de purée) et au pire une poussée de furoncles répugnants et suintants (là, un rire lui échappa, décidément, cette idée valait son pesant de Galions !).

Et Malfoy méritait après tout ce qui allait lui arriver.

Et puis ça aurait certainement le mérite de calmer ses ardeurs, trois petits amis depuis le début de l'année, c'était bien trop !

Harry collecta une fiole de sa potion avant de nettoyer son chaudron et la glissa avec précautions dans sa poche.

Il savait déjà ce qu'il allait en faire…

oOoOo

« - Tu as… quoi ? » fut la question hallucinée que posa Ron lorsque Harry lui dit ce qu'il avait fait.

L'exclamation avait fait sursauter plusieurs personnes à la table des rouges et or.

Harry rentra sa tête dans ses épaules, Ron risquait de le dénoncer sans le vouloir, et ce avant même que Malfoy ait pu boire la potion…

« - Tais toi, Ron… J'ai juste demandé à Dobby de faire passer un peu de potion dans le verre de Malfoy, rien de méchant. » murmura-t-il.

L'autre avait l'air furieux.

« - Mais enfin, imagine que ça le rende malade, ou que ça provoque un truc irréversible. T'es malade, enfin ! »

« - Mais enfin… » tenta le brun.

« - Ah non, Harry ! Pas de « Mais enfin, c'est Malfoy, et bla, bla, bla » ! Non mais tu te rends compte de ce que tu fais ? Ca pourrait le tuer si ça se trouve ! » s'exclama le rouquin, à voix basse cette fois.

Cette fois Harry ne trouva rien à redire, car la voix de la réalité avait parlé.

Ron avait peut-être raison…

Et si Malfoy faisait une mauvaise réaction ?

Il sentit son sang se glacer dans ses veines à cette seule pensée, sans trop savoir pourquoi. Il voyait presque le visage pâle de son ennemi s'abîmer dans l'inconscience. Et son cœur se serra…

Il se secoua en se disant que ce genre de chose avait très peu de chances d'arriver vraiment et que…

Merde ! Il devait l'empêche de boire cette chose !

Pendant ce temps là, à la table des verts et argent, les conversations allaient bon train. Le sujet principal était bien évidement le ratage lamentable du Saint Potter le matin même. Car si les élèves s'entendaient entre eux, ils n'en oubliaient pas de se moquer les uns des autres, depuis le début de l'année c'était devenu le moyen le plus courant pour décompresser, chacun y allait de son commentaire, cela allait de la simple réflexion à la pensée cynique, le Seigneur dans ce second domaine étant bien entendu Draco Malfoy.

Le plus grand plaisir de Draco était d'étudier chaque geste de Potter, afin de pouvoir trouver une nouvelle faille… C'était son plus grand défi, car Potter avait peu de failles…

Ce qu'il savait, il l'avait su au prix de longues heures d'études, les plus enrichissantes étaient les cours de potions, c'était dans ces moments là que Draco bénissait son directeur de maison, pour lui offrir ces grands moments de béatitude.

Ses seuls moments de paix de l'esprit étaient ceux qu'il passait à rire des frasques involontaires de sa Némésis. Car il fallait avouer que pour Draco Malfoy, la vie n'était pas vraiment simple. Son père était toujours en prison, sa mère se terrait quelque part sous la protection des membres de l'Ordre du Phoenix et lui…

Lui tentait de survivre.

Il savait très bien qui étaient ses amis, ensemble ils avaient choisi leur camp durant l'été, c'était la raison de leur présence à Poudlard, car dans le cas où ils auraient décidé de suivre le Seigneur des Ténèbres, ils n'auraient pas pu terminer leurs études.

Draco regarda autour de lui, souriant intérieurement. Pansy riait à une blague de Gregory, Vincent lisait la gazette en mangeant paisiblement, Blaise roucoulait avec Ginny Weasley…

Il se demandait ce que son ami pouvait trouver à cette rouquine, mais bien entendu il ne demanderait rien, cela ne le concernait pas. La seule chose qui le ferait sortir de son rôle neutre serait que la jeune fille fasse du mal à Blaise.

Tout en observant ses amis, Draco se restaurait, mangeant peu, comme toujours, et buvant son jus de citrouille, quelque peu perdu dans ses pensées.

Machinalement il se saisit de son verre qui venait de s'auto remplir grâce à l'un des sorts des elfes de maison.

Et délicatement, comme Draco le faisait toujours, il porta le verre à ses lèvres, goûtant par avance au délicieux nectar qu'il contenait. Le jus de citrouille était décidément sa boisson favorite.

Le bord du verre effleura sa bouche et…

« - Non, Malfoy ! Ne bois pas ! » s'exclama une voix derrière lui.

Une voix que pour son plus grand malheur il connaissait trop bien.

Sans même se retourner il lança de sa voix la plus glaciale :

« - Je t'emmerde, Potter, je bois ce que je veux. »

Et joignant le geste à la parole il porta à nouveau son verre à ses lèvres.

Mais Potter ne voulait visiblement pas qu'il se délecte de son jus de citrouille… Car le poignet de Draco se retrouva bloqué par la main du Gryffondor.

« - Vire ta main de là. » cracha le blond.

Il ne comprenait pas ce que Potter voulait, ce petit con avait toujours des lubies étranges, comme celle de forcer sa porte en pleine nuit ou d'aller infester le dortoir des serpentards de doxys. Bien sûr Draco savait cela, il n'était pas Préfet en Chef pour rien. Et d'ailleurs si cela n'avait tenu qu'à lui, Potter se serait retrouvé à dormir dans la niche du chien de Hagrid… Dommage que Blaise lui ait demandé d'intervenir afin que cette affaire soit étouffée.

« - Malfoy, tu ne dois pas boire. » dit simplement le Survivant.

Draco crut détecter un soupçon d'émotion dans sa voix…

Mais il refoula bien vite cette sensation.

D'un geste sec, il se libéra de l'emprise du brun, il n'était pas dit qu'un Malfoy écoute un Potter tout survivant qu'il fut !

Puis, rivant son regard gris aux orbes verts de Harry, il porta le verre à ses lèvres et le vida d'un trait.

A cet instant, cette journée grise de janvier qui avait commencé comme toutes les autres perdit son caractère. Car pour la première fois depuis le début de l'année, Potter n'insulta pas Malfoy, il se contenta de quitter la grande salle, sous l'œil étonné de tous.

Même celui de Draco Malfoy.

Celui-ci ne saisissait toujours pas ce que ce verre de jus de citrouille (très bon en plus !) avait de si spécial pour que Potter veuille l'empêcher de le boire.

« - Eh bien, on dirait que notre Survivant national est de sale humeur. » fit remarquer Pansy.

« - Je crois que sa note en potion y est pour quelque chose. » dit pensivement Ginny Weasley en ôtant d'un geste très peu discret la main de Blaise qui s'était infiltrée sous son pull.

« - Hum, je crois surtout qu'il est un peu honteux de sa dernière farce en date. » dit Vincent sans lever le nez de son journal.

Cette phrase prononcée sur un ton neutre attira sur lui tous les regards.

« - Quelle farce ? Celle des doxys ? » demanda Blaise en se frottant la main que Ginny venait de frapper sans douceur.

« - Non, c'est vieux ça. Il a fait autre chose depuis. » répondit Vincent en pliant son journal avec des gestes soigneux.

Le silence s'installa, tout le monde attendant visiblement l'explication de Vincent Crabbe, qui lissait méticuleusement son journal.

Au bout de quelques minutes, Pansy, agacée par ce soin poussé procuré à un bout de papier qui n'en valait pas la peine, lui arracha le journal des mains, le froissant impitoyablement au passage.

« - Crache le morceau, Vince ! Qu'a fait Potter ? »

Vincent soupira en voyant la boule de papier qu'était devenu son exemplaire de la Gazette du Sorcier.

« - Eh bien pour tout dire, je ne suis pas absolument certain qu'il ait fait quelque chose. La seule chose que je sais, c'est que je l'ai vu donner à un elfe de maison une fiole remplie de potion, on aurait dit celle qu'on a préparé ce matin. Je suppose qu'il voulait que l'elfe verse ça dans le verre de quelqu'un. »

« - C'est ridicule. » dit Pansy. « Pourquoi Survivor Man filerait de la potion contre les crises d'épilepsie à quelqu'un ? »

« - A moins que ce genre de potion ait un effet autre sur les gens qui ne sont pas épileptiques… » fit Ginny qui toute à sa réflexion ne remarquait pas le retour de la main de Blaise sous son pull.

« - Non, je ne crois pas. » dit Draco, le regard toujours tourné vers la porte qu'avait franchie Harry un peu plus tôt. « Ce genre de truc est inoffensif pour ceux qui ne sont pas censés en avoir besoin. »

« - Alors à quoi cela aurait-il pu servir ? » interrogea Pansy.

« - En fait, le seul truc qui pourrait être dangereux serait de faire boire à quelqu'un une potion ratée. Là les effets seraient imprévisibles et… Bon sang ! » s'exclama Draco en se levant.

Le Serpentard venait de réaliser.

Ce verre qu'il avait bu pour provoquer Potter !

Et si Potter avait regretté son geste ?

Et si il l'avait empoisonné ?

« - Le sale petit con ! » jura-t-il en s'élançant hors de la salle.

Le reste de la tablée resta silencieux, eux aussi avaient compris.

« - Je crois que cette fois-ci, Potter a fait le geste de trop. »

Et tout le monde acquiesça aux sages mots de Vincent qui tentait de défroisser son journal.

oOoOo

Qu'avait-il fait ?

Merde, et si par sa faute Malfoy tombait gravement malade ?

Harry se prit la tête entre les mains, il s'en voulait terriblement d'avoir cédé une fois de plus à son désir de vengeance…

Il réalisait avec beaucoup de retard que cette histoire de haine entre Malfoy et lui prenait de proportions folles.

Il avait peine à s'avouer qu'il ne supportait pas ce comportement neutre et calme qu'adoptait le blond depuis le début de l'année. Lui était habitué à ce sale petit snobinard plein de lui-même, fier, insultant…

Hors ce Malfoy là était renfermé, il ne parlait qu'à ses amis, n'insultait plus Ron, ni Hermione. Il acceptait même la relation de Blaise et de Ginny !

Et pire que tout, il semblait avoir renoncé à sa compétition de tous les instants avec Harry.

Cela, Harry ne l'acceptait pas.

C'était pour cela qu'il faisait tout ce qu'il pouvait pour rallumer cette vieille flamme de haine dans le regard gris qui semblait terni depuis quelques mois.

Et il n'était satisfait que lorsque le venin jaillissait.

Lorsque les mains pâles se crispaient en des poings furieux.

Lorsque les coups pleuvaient.

Etait-ce normal ?

Harry s'interrogeait.

Après avoir tenté en vain de réparer son erreur il était sorti, oubliant même sa cape, il était allé se réfugier au bord du lac, dans le calme. C'était l'endroit où il aimait se retrouver pour réfléchir. Souvent il y venait après avoir eu une mauvaise journée.

Il fixait le lac dont il aimait cette couleur hivernale, légèrement grise, un peu froide…

Il eut un léger soupir qui projeta un nuage de buée dans l'air glacé.

« - Potter ! » l'interpella une voix au timbre furieux.

Harry quitta le lac du regard pour voir arriver Malfoy.

Un Draco Malfoy tel qu'il ne l'avait plus vu depuis des mois : les poings crispés, une expression de rage pure peinte sur ses traits délicats, un regard noir.

En bref, un Malfoy pas content du tout.

Il avançait vers lui à grands pas furieux et ne s'arrêta qu'à quelques centimètres de lui.

« - Espèce d'enfoiré ! » s'exclama le blond en le saisissant par le col de son pull. « Qu'est-ce qu'il y avait dans ce verre ? »

Harry eut un sursaut. Malfoy savait.

Mais comment ?

Il allait le lui demander mais n'en eut pas le temps, Draco se mit à le secouer sans ménagement pour finir par le plaquer contre le tronc d'un arbre.

« - Tu as voulu m'empoisonner, sale con ! C'est ça, hein ? » cria-t-il.

Harry ne savait plus que faire, les mains de Draco comprimaient douloureusement sa gorge alors que son corps plaquait le sien contre l'arbre, il ne pouvait ni bouger, ni parler.

De toutes façons il méritait cette réaction, cette fois il était allé bien trop loin.

Alors il ferma les yeux et attendit les coups qui n'allaient pas manquer de pleuvoir…

… Pour les rouvrir sous la stupeur quelques secondes plus tard, lorsqu'il sentit les lèvres de Malfoy se poser sur les siennes.

C'était un baiser violent, passionné et doux à la fois, et Harry n'eut que le réflexe d'accorder le passage à la langue du blond lorsqu'elle se présenta afin de la laisser s'enrouler autour de la sienne dans la plus exquise des caresses.

Il ne voulait même pas savoir où Draco avait appris à embrasser de cette façon, il ne savait qu'une chose en cet instant, c'était foutrement bon !

Le corps de Draco se pressa un peu plus contre le sien et là, Harry la sentit…

… L'excitation de Malfoy !

Brûlante contre sa cuisse…

Malfoy bandait, et Harry était à sa merci, coincé comme il l'était.

Il s'aperçut alors que les mains avaient lâché son col pour se glisser sous son pull, pour caresser sa peau, il frissonna.

Et il frissonna encore lorsque les lèvres de Malfoy quittèrent les siennes pour aller tracer un sillon brûlant dans son cou, marquant sa peau sensible…

Et il trembla lorsque Malfoy pressa un peu plus son entrejambe contre sa cuisse en un frottement lascif.

Et pas un instant il ne songea à le repousser.

Son cœur battait plus vite dans sa poitrine et ses mains s'étaient mues d'elles même pour aller entremêler ses doigts aux soyeuses mèches blondes de Draco.

Cela aurait pu continuer ainsi, et Harry se serait laissé faire.

De toutes façons il n'était plus vraiment Harry Potter en cet instant, il n'était qu'un corps consumé par les caresses enflammées de celui qu'en temps normal il ne pouvait pas supporter la vue.

Ce qui le fit revenir au présent fut la seconde chose qu'il détestait le plus au monde : la voix de son professeur de Potions.

« - Potter ! Malfoy ! Encore en train de vous battre ! »

Au son de cette voix glaciale, Harry repoussa son assaillant sans douceur, le faisant tomber dans l'herbe.

Snape se tenait à quelques mètres d'eux, le regard furieux.

« - Potter, cela fera vingt points en moins pour votre maison. » annonça-t-il.

« - Non mais ça ne va pas ? Vous avez bien vu que c'est Malfoy qui m'a agressé ! » se récria le Gryffondor.

Snape haussa un sourcil sceptique.

Ces deux là étaient en train de se disputer en permanence, toujours à se chercher, toujours à vouloir se frapper. Cependant lui était certain que les provocations ne venaient pas de Draco, puisqu'il l'avait lui-même prévenu en début d'année. Les temps étaient bien trop difficiles et pour le salut de tous, il fallait laisser à Potter la paix de l'esprit.

Draco avait bien compris cela, du moins le croyait-il.

« - Draco, est-ce vrai ? » demanda-t-il à son élève.

Draco était assis au sol, la tête baissée.

Il ne répondit pas.

Il avait l'air de frissonner.

Snape, légèrement inquiet, s'approcha de lui et s'accroupit à ses côtés.

« - Draco, ça va ? »

« - Non, ça ne va pas. » répondit le blond d'une voix étouffée.

A ce moment Draco releva la tête, et Snape put voir une chose qu'il ne s'attendait pas à voir…

Les yeux du jeune Serpentard avaient perdu leur habituelle couleur grise. Ils étaient jaunes, d'un drôle de jaune brillant et fort peu humain.

« - Cet enfoiré m'a empoisonné ! » s'exclama-t-il avant de bondir sur ses pieds et de se jeter sur Harry, qui le contemplait avec l'air de quelqu'un qui se croit tombé dans la quatrième dimension.

Et une nouvelle fois, au lieu de le frapper, le bond se mit à caresser Harry, cette fois et à son grand dam, sous le regard de Snape.

Le rouge lui monta aux joues lorsqu'il sentit les mains de Draco s'infiltrer sous ses vêtements, sa bouche se mouvoir dans son cou, son érection brûler sa cuisse.

« - Professeur… » gémit Harry. « Vous voyez bien que je ne fais rien. »

Snape sortit de son état de stupéfaction et sortit sa baguette.

« - Stupéfix. » murmura-t-il en la dirigeant sur son élève qui s'écroula inanimé.

Puis il dirigea un regard soupçonneux vers le Gryffondor débraillé et le souffle court qui gisait devant lui.

« - A présent Potter, vous allez me raconter ce qui s'est passé… TOUT ce qui s'est passé, compris ? »

A suivre…

oOo

Voilà on espère que ça vous a plu !

La suite bientôt si vous êtes sages (parole d'une Baddy en mode sadique)

CUILLERE ! (parole de Artoung mais il ne faut pas chercher à savoir pourquoi)

Bisous à tous.