Attention, rien ne m'appartient. Les personnages appartiennent à J.K Rowlings

Résumé: Harry et Snape doivent apprendre à travailler ensemble. Suite du tome 6, prologue de Retrouver ses Racines. Snape mentor Harry. Slash HP/SS

L'histoire peut se diviser en 3 parties: l'entraînement, la guerre et l'après guerre. La fic compte 25 chapitres et chaque partie compte environ 8 chapitres.

Peut se lire sans avoir lu Retrouver ses Racines

Pour ceux qui ont lu Retrouver ses Racines, l'ambiance est très différente et je n'avais pas encore mes marques. Le style et l'atmosphère evolue au long de l'histoire.

Ratings : R

Correctrices : AnthaRosa, Griselleet Ishtar

Attention, c'est un slash: SS/HP

Chapitre 1 : Le testament de Dumbledore

Harry regardait dehors à travers la fenêtre de sa petite chambre. Ses affaires étaient prêtes depuis longtemps : la malle qu'il avait réussie à récupérer à temps était posée au pied de son lit et attendait que son propriétaire ne se décide à partir et Hedwige était dans sa cage malgré l'heure tardive.

La lune était pleine, mais les nuages qui la couvrait annonçait un orage. La rue n'était éclairée que par des lampadaires qui ne diffusaient pas suffisamment de lumière pour que le jeune garçon puisse apercevoir les éventuels passants. Il avait ouvert la fenêtre pour laisser entrer un peu de la fraîcheur et prêtait attention aux rares bruits venant de l'extérieur.

Bien qu'il ne le vît pas immédiatement, le cri d'un hibou le prévint qu'on lui apportait une lettre. Il grimaça et recula pour laisser entrer l'animal. Il soupira. Il avait perdu le compte du nombre de lettres qu'il avait reçues pendant le mois qu'il venait de passer chez son oncle. Il aurait dû être content que ses amis le soutiennent, mais il ressentait d'autant plus le poids de la tache qui l'attendait et la mort de son mentor.

Chaque jour, il recevait des nouvelles des membres de l'Armée de Dumbledore. Chacun à son tour, ils le tançaient pour connaître ses intentions, ne lui laissant aucun répit, ne le laissant pas oublier la prophétie. Tous étaient décidés à partir en croisade avec lui.

Il détacha la lettre de la patte du hibou, lui donna à manger tout en gardant un œil vers la porte de sa chambre et fit partir l'animal avant qu'il ne réveille son oncle.

Encore une lettre de Ginny. Il effleura du bout de ses doigts les lignes inscrites sur le parchemin, une lueur de tristesse dans les yeux.

Il ne voulait pas s'attacher à elle. Pas maintenant. Pas tant que Voldemort ne serait pas mort. La guerre avait déjà fait suffisamment de victimes. Il referma le rouleau sans le lire et le rangea dans sa malle, refusant de se laisser attendrir par la jeune fille. Elle ne devait pas être à ses côtés dans ce combat. Il ne pourrait pas se battre et la protéger en même temps. Et s'il lui arrivait quelque chose…. Il ne pourrait pas se le pardonner. Jamais.

Il se remit sur le bord de la fenêtre et attendit patiemment que les dernières minutes le séparant de minuit se soient écoulées.

Dernières minutes dans cette maison. Dernières minutes avant que son destin ne se mette en marche. Il ne comptait pas retourner à Poudlard même si l'école rouvrait ses portes en septembre.

Il ferma les yeux et inspira profondément. L'air frais entra dans ses poumons. Son esprit s'envola à nouveau. Il devait mettre au point ce qu'il allait faire ces prochaines semaines.

Il n'avait fait part de ses intentions à personne. Il était bien décidé à accomplir son destin. Seul si nécessaire. Dumbledore mort, il avait perdu son mentor et son guide.

Il ferma le poing et inspira une nouvelle fois. Il ne devait pas laisser sa colère prendre le dessus. Ca n'arrangerait rien.

Dumbledore était mort et Harry était désormais seul à pouvoir faire face à Voldemort mais il devait d'abord trouver les horcruxes et les détruire. Il avait prévu de passer son permis de transplanage pour faciliter ses déplacements et chercher la maison de ses parents. Peut-être pourrait-il s'y installer si elle était en bon état. Il lui fallait un endroit qui soit à lui où il pourrait établir ses plans.

Le tonnerre gronda, le ramenant à la réalité.

Il soupira. Rien n'était simple. Si Godric Hollow était en ruine, il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il ferait. Il ne pouvait pas rester chez les Dursley. Ils l'empêcheraient de s'entraîner et il avait besoin de devenir fort. Les Weasley l'accueilleraient toujours comme un fils, mais il ne voulait pas les mettre en danger.

Il comptait suivre les instructions que le bâtard graisseux lui avait données. Il allait trouver un moyen de maîtriser l'occlumencie, la légilimencie, la magie sans baguette, les sorts informulés et la magie noire. Il avait déjà acheté quelques livres par correspondance dans une obscure librairie de l'allée des Embrumes. Il n'avait plus qu'à attendre patiemment d'atteindre sa majorité pour pouvoir s'entraîner.

Il sortit un parchemin de sa poche et le lut une nouvelle fois.

Il hésitait encore à impliquer Ron et Hermione. S'ils savaient où il était, ils ne lui laisseraient pas le choix. Il devait donc garder ses intentions secrètes quelques temps. Jusqu'à ce qu'il soit assez fort pour les protéger. Il n'avait pas encore le droit de faire de la magie, mais bientôt… bientôt, il pourrait s'entraîner autant qu'il le souhaitait pour vaincre ses ennemis.

Minuit.

Il avait dix-sept ans. Il était adulte. Il pouvait partir.

Les Weasley lui avaient proposé de venir le chercher. Il avait refusé, prétextant qu'il avait des choses en instance à régler. Après, peut-être.

Et effectivement, il avait reçu la veille, une lettre très étrange, libellée des initiales A.D. Apparemment, Maître Sorka, notaire, avait différentes choses à transmettre à Harry. Il avait reçu un Portoloin qui s'activerait à minuit.

Il était impossible que ce soit un piège, la lettre contenait des informations sur lui que seul Dumbledore pouvait connaître, même ses amis les ignoraient.

Se détachant de la fenêtre, il prit sa malle et Hedwige puis tendit la main vers le Portoloin.

Harry disparut sans autre mot, sans réveiller sa famille pour leur dire adieu. Adieu parce qu'il ne remettrait plus jamais les pieds dans cette maison.

Hpsshpss

Harry regarda autour de lui. Il se sentait complètement perdu. Il se trouvait au milieu d'un salon dont les murs étaient couverts de portraits de l'ancien directeur qui lui souriaient derrière ses lunettes en demi-lune tandis que d'autres criaient au voleur.

Il ouvrait la bouche pour s'excuser de cette intrusion lorsqu'une femme d'âge mûr aux longs cheveux blancs entra dans la salle.

Elle portait des lunettes en demi-lune et ressemblait étrangement à Albus Dumbledore.

Elle prit la parole : « Harry Potter, je présume ? Je suis Maître Sorka, le notaire d'Albus Dumbledore. Je suis également sa sœur. »

« Enchanté Maître. Je vous présente mes condoléances. Je suis vraiment désol -» La tristesse transparaissait sur le visage du jeune garçon. Le visage dur de la femme âgée s'adoucit.

« Monsieur Potter, » Répondit-elle doucement, « Ceci n'est aucunement votre faute. Mon frère savait que l'heure de sa mort était proche. Il avait fait ce testament seulement quelques semaines avant de mourir. »

Harry était on ne peut plus surpris, « Il savait, mais comment -»

« Je ne connais pas les détails, mais il vous a laissé une lettre… Je vais vous conduire à une chambre pour que vous ayez plus d'intimité pour ouvrir cette enveloppe et ce paquet qui porte votre nom. Il m'a également demandé de vous donner ceci. C'est ce qui, selon son testament, revient à Severus Snape. Il m'a demandé de vous le laisser. »

« Mais -» Le jeune homme ne pouvait pas accepter cette décision. « C'EST CETTE ORDURE QUI L'A TUE, IL NE MERITE PAS DE RECEVOIR QUOI QUE CE SOIT DE DUMBLEDORE ! »

La femme serra les lèvres et lui répondit sèchement, « Je vous en prie Monsieur Potter, veuillez vous calmer. Prenez cette lettre et ces deux paquets. Suivez-moi. Je pense que vous comprendrez quand vous aurez lu sa lettre. »

Harry serra les dents et inspira plusieurs fois. Cette méthode de relaxation semblait marcher relativement bien sur lui. « Pourquoi ne me dites-vous pas ce qu'il en est, Maître ? » Il restait sur la défensive.

« Je ne peux pas. Je suis notaire, je suis donc soumise au secret. Et bien qu'Albus ait été mon frère, je ne le voyais pas souvent. Nous étions tous les deux très pris par nos engagements : pour lui c'était Poudlard et la cause qu'il défendait, pour moi le notariat. Ecoutez, nous discuterons de tout cela quand vous aurez lu sa lettre. » Son ton et ses manières brusques ressemblaient davantage à ceux de MacGonagall qu'à ceux de Dumbledore. Il la suivit sans prononcer un mot de plus.

Elle le conduisit au premier étage dans une grande salle qui ressemblait à un salon. Les murs bleu clairs rendaient l'atmosphère calme et douce. Comme si cette pièce n'avait jamais connu que l'amour et la douceur. C'était vraiment réconfortant. Il ne pensait pas pouvoir se détendre autant quelque part. Il avait l'impression d'être de retour à la maison, un sentiment qu'il n'avait connu qu'à Poudlard.

Sorka lui fit visiter les autres pièces de cette suite. La chambre bleu marine était apaisante. A côté du grand lit se trouvait une table de nuit décorée d'un réveil à bras et à bouche (il n'en avait encore jamais vu de semblable, mais il ne doutait pas que, si la personne ne se réveillait pas, le réveil était tout à fait capable de s'occuper de la situation) et d'une lampe de chevet à lumière ajustable.

Les murs nus avaient dû autrefois être couverts de tableaux : on en voyait encore la trace. Dans un coin se dressait fièrement une grande armoire en bois qui craquait sous le poids des ans.

Sorka lui montra ensuite une salle de bains immense : la baignoire était aussi grande qu'une piscine et pouvait se transformer en jacuzzi si on le désirait.

Harry était vraiment impressionné.

« Voilà, nous avons fait le tour. Prenez votre temps. Vous êtes ici chez vous. »

« Excusez-moi, mais je ne vais pas pouvoir rester longtemps, je suis attendu chez les Weasley. Ils vont s'inquiéter de ne pas me voir -»

Elle lui sourit. Ses yeux perdirent un instant leur éclat métallique et il vit que derrière son expression sévère se cachait une femme fragile qui souffrait de la mort de son frère. « Ne vous inquiétez pas Harry. Albus avait tout prévu. J'ai prévenu Arthur de votre retard.» Elle sembla hésiter un instant avant de poursuivre, « Ne prenez pas les conseils d'Albus à la légère ! » Elle lui jeta un regard plein de sous-entendus qu'Harry n'était pas sûr d'apprécier.

« Euh, d'accord. Et ..euh merci… »

« …je crois. » Ajouta-t-il quand elle eut tourné les talons.

Hpsshpss

Harry retourna dans le salon et posa les deux boites sur la table puis s'assit dans un fauteuil près de la fenêtre. La vision qu'il avait était enchanteresse. Il devait y avoir un grand jardin à l'extérieur.

Il faisait sombre, mais il distinguait le miroitement de la lune sur une étendue d'eau. L'ombre des arbres se reflétait dessus et dansait au rythme du vent. L'une était immense. Ses branches tombantes semblaient pleurer la mort d'un proche. Harry était presque certain qu'il s'agissait d'un saule pleureur.

Le second ressemblait à un chêne. Même dans l'obscurité, il dégageait une force et une vigueur qu'Harry avait rarement vues chez un arbre. Il semblait protéger les lieux.

Il espérait pouvoir visiter ce jardin et vérifier ses conjectures. Le propriétaire était à l'évidence un heureux veinard.

Il s'assit et ouvrit la lettre, curieux.

Hpsshpss

Harry,

Si tu lis cette lettre, c'est que je suis mort des mains du professeur Snape.

Harry, ne lui en tiens pas rigueur. Il a fait ce que je lui avais demandé afin d'assurer sa place auprès de Voldemort. Je suis un vieil homme, malade et fatigué, je ne pouvais pas les laisser mourir ni lui ni Drago. C'était la seule solution.

Severus Snape est une personne de confiance, crois-moi. Il m'a sauvé la vie en de nombreuses occasions, et la tienne aussi, ne l'oublie pas.

Cette guerre est la tienne mais seul tu ne pourras vaincre les Ténèbres. Tu auras besoin de Severus. Il viendra vers toi. Je le lui ai demandé. Ne lui tourne pas le dos. Travaille avec lui. Il a beaucoup à t'apprendre.

Sorka a dû te donner un paquet pour lui. Garde-le bien. Je te fais confiance.

Pour aborder un problème plus sérieux, je t'ai laissé des indices qui peuvent t'aider à trouver les Horcruxes manquants. Je sais qu'avec l'aide de Severus tu les trouveras.

Je vous confie à tous les deux, à toi et à Severus, cette maison. Elle est dans ma famille depuis des générations, mais je veux qu'elle aille aux deux personnes que je considère comme des fils. Toi Harry, je te confie l'aile ouest, Severus aura l'aile est. La partie centrale vous appartient à tous les deux. Gérez-la comme vous le souhaitez, mais ne la vendez pas.

Ne sois pas trop dur avec Severus, regarde au-delà du professeur haineux que tu connais. Il est bien plus que cela et vous avez beaucoup plus de points communs que tu ne le soupçonnes. Et si tu le peux, Harry, aide M. Malfoy à rejoindre notre camp. Il ne peut pas être aussi mauvais qu'il le croit.

Prends bien sois de toi, mon enfant.

Avec toute mon affection,

Albus Dumbledore.

Hpsshpss

Harry cligna des paupières à plusieurs reprises avant de relire la lettre. Il avait certainement dû se tromper, lire de travers. Albus Dumbledore ne pouvait pas lui demander de pardonner à Snape et de travailler avec lui. Non. Une boule s'était formée dans sa gorge.

Les mots étaient pourtant écrits : Dumbledore avait ordonné à Snape de le tuer.

Harry se massa le front. Le sens de ces mots lui échappaient. Il ne pouvait pas croire ce qu'il lisait. Severus Snape était un traître, un assassin et un mangemort. Il ne pouvait pas lui faire confiance.

Il ne voulait pas travailler avec Snape. Il ne voulait pas partager cette maison avec l'assassin du Directeur. Il serra le poing, froissant sans le vouloir la lettre qu'il avait toujours dans la main.

Il commençait à avoir mal à la tête.

Il grimaça, reposa la lettre froissée et prit la boite qui lui revenait, se demandant encore s'il devait ou non l'ouvrir. Il n'était pas certain de pouvoir accepter cet héritage. De pouvoir faire ce que Dumbledore lui demandait.

Il enleva ses lunettes et se frotta les yeux. Il commençait vraiment à se sentir fatigué. Mais il avait encore des choses à faire.

Il se résolut à voir ce que contenait cette boite. Il l'ouvrit. A l'intérieur se trouvaient des objets réduits. Il jeta donc le contre-sort et reconnut la Pensine de Dumbledore et les souvenirs que le vieil homme lui avait montrés dans l'année, révélant les secrets entourant Tom Elvis Jedusor. Le Directeur avait raison. Il en aurait probablement besoin dans sa quête.

Il rit en sortant les derniers objets : un paquet de bonbons au citron et une carte de la maison.

Les larmes emplirent ses yeux. Il ne put résister au chagrin qui l'assaillait. Il pleura silencieusement et finit par s'endormir sur la table.