Titre : Mutation

Auteur : Sinelune

Rating : M

Genre : Romance, fantasy

Avertissement : Ceci est une fic à caractère homosexuel, donc homophobes, méchants êtres, passez votre chemin et blablabla…

Pairing : Drarry !


Note de l'auteur:

Je sais que j'ai répondu à très peu de review! En fait, FF a bugué et ne m'envoyait plus mes alerts, je pensais que c'était parce que personne ne me reviewait puis j'ai réalisé que le site avait « disablé » toutes mes alerts, du coup avec leur nouveau système de review par mp je ne savais plus à qui j'avais répondu ou pas. Comme je travaille 6 jours sur 7, j'ai très peu de temps libre (c'est pour ça qu'en général je vous réponds dès que je vois votre message), j'espère que vous me pardonnerez de ne pas, pour la première fois de ma vie, répondre à vos reviews qui, toutes, m'ont fait chaud au cœur.

Donc:

Princesse Serenity, Archimede, shini-yaoi27, Nellyan, galipette, MiNyu, liberlycaride, sunny-mwa, moonlight 217, miss-sakurako,

holybleu, tampon, Solenne, Nutella by Maiionette, Trolinette, Chat Potty, pR, sherlock, ofo, Arty, Egwene Al' Vere, Kitten8, Clair Obscure, felinness,

Haganemaru, Ecnerrolf, shini-yaoi27, Mlle Eternity, Summer Blue, Naifu-Sasu, nounou, Jully Reed, Dororo03, boutchouross,

Ours en peluche, Haryu, Artemis,

Harry et moi, on vous aime !


Chapitre 15 : Je vous aime


-Surpris, Monsieur Malfoy ? fit la voix de Magnéto dans son dos. Echo s'est révélé très utile pour s'attirer votre confiance, et je n'aurais jamais pensé que vous puissiez changer à ce point, grâce à lui. Sans votre participation, jamais nous n'aurions pu regrouper tout ce beau monde à Poudlard. Vous avez tous mes remerciements.

Draco n'entendit pratiquement rien des paroles du mutant. Ses yeux restaient fixés sur Harry, qui lui rendait son regard avec une froideur presque inhumaine. Des images de Potter et Echo continuaient de se superposer devant lui, alors qu'il ne parvenait pas à croire qu'il avait été trahi de façon si odieuse.

Il sentit une étau de chagrin et de rage enserrer son cœur jusqu'à l'étouffer et se mit à trembler. Il lui avait menti.

-Tu es un traître… souffla-t-il d'une voix presque aussi cassée que son cœur.

Harry se pencha pour récupérer la mallette et s'approcha du blond alors que les autres s'écartaient prudemment sur son passage.

-Pas du tout. Je ne peux pas t'avoir trahi puisque je ne t'ai jamais considéré comme un véritable ami...

Une véritable boule de rage se créa dans le ventre de Draco qui hurla :

-Pourquoi ?

Son cri résonna dans la grande salle, et il était si plein de désespoir que même les cœurs les plus froids furent touchés. Mais l'Elu se contenta de hausser les épaules, ancrant son regard dans celui du blond. Celui-ci réalisa à quel point ils étaient lumineux avant, et combien ils étaient ternes à présent.

-Pour rien. Parce que c'est comme ça. Tu n'es rien. (1)

Tu n'es rien.

Draco sentit quelque chose se briser. Et il comprit que c'était son cœur.

-Non… murmura-t-il. Je fais un cauchemar… répéta-t-il. Et toi... Tu n'es qu'une réplique. Qui es-tu, Harry ou Echo, dis-moi ! Qui es-tu réellement ?

-Il n'est que l'instrument adapté à la besogne qui lui est conférée, dit Magnéto alors que le brun contournait Draco pour rejoindre son aîné, donnant la mallette à Aqua. Mon but premier était de me débarrasser de cette encombrante sangsue dont la seule utilité était de priver les miens de leurs pouvoirs. A présent que c'est fait, je voudrais avoir le temps de réfléchir à ce que je vais faire de vous. Si cela ne tenait qu'à moi, je vous éliminerais tous pour asseoir notre suprématie. Mais j'ai promis à un vieil ami ici présent de freiner mes ardeurs, continua-t-il en désignant Charles Xavier derrière lui. Alors je ne vais pas vous tuer. Du moins, par pour l'instant. Chacun va rejoindre ses quartiers en attendant que nous décidions de la meilleure solution à adopter.

-Les aurors ne tarderont pas à arriver, intervint Scrimgeour de sa voix de ténor.

-Si tant est qu'ils puissent entrer.

Les fenêtres de la grande salle disparaissaient des murs dans un jet de lumière magique flamboyant qui alla tournoyer autour du Survivant avant de pénétrer à l'intérieur de son corps.

Un instant, la grande salle fut plongée dans le noir, avant que les feux ne s'embrasent dans les cheminées.

-Je pense que Monsieur Malfoy n'aura pas oublié que les mutants de classe 4 peuvent utiliser la magie s'ils étaient sorciers auparavant. Dans le cas d'Echo, qui est un mutant de classe 5, ses capacités magiques se sont amplifiées, et il peut s'en servir sans peine à présent qu'il a été soigné. Mesdames, Messieurs, vous ne sortirez pas d'ici sans notre consentement, sourit Magnéto.

oOo

Draco poussa un hurlement de rage avant de donner un violent coup dans le miroir de sa salle de bain qui se brisa en mille morceaux. Ils avaient tous été ramenés à leurs quartiers et enfermés pour une période indéterminée.

Pour les avoir connus, il se doutait de la situation dans laquelle se trouvaient les mutants. Magnéto devait vouloir les exterminer une bonne fois pour toutes, et Charles espérait entamer un véritable dialogue qui les mènerait vers une décision de paix mutuelle. Et d'après ce qu'on lui avait raconté sur les agissements de Potter, qui lui seul détenait l'obéissance de tous les mutants, c'était à ce dernier de décider. Mais si leur attaque était prévue depuis si longtemps et que l'ange était d'accord avec les idéaux de Magnéto, pourquoi n'étaient-ils pas déjà tous morts ? Peut-être ne pouvait-il pas accepter l'idée d'une scission si forte entre ses frères, car si Magnéto agissait comme il le désirait, nul doute que Charles Xavier et ses compagnons les combattraient. Est-ce que son désir que les mutants fassent front commun allait au-delà de leur possible liberté ?

Draco grogna en contemplant les dégâts de sa salle de bain. Non, il y avait quelque chose d'autre, une incohérence. Potter devait déjà savoir ce qu'il voulait, il haïssait les humains. Alors pourquoi étaient-ils toujours en vie, qu'est-ce qui le retenait ?

Il soupira et retourna dans son salon. Ses appartements étaient situés dans les sous-sols, et voisins de ceux de Severus Snape les autres membres du gouvernement s'étaient montrés réticents à l'idée de rester dans les sous-sols et lui avait été ravi de s'y installer au moins, il n'avait pas à partager ses appartements. Il s'assit sur le canapé et contempla la cheminée vide. Dès qu'il était rentré, il s'était empressé d'utiliser la poudre de cheminette qui n'avait malheureusement pas fonctionné. Potter contrôlait l'ensemble du château.

Potter.

A présent, chaque fois qu'il pensait à lui, il entendait presque son cœur pleurer. Dès le début, il l'avait trompé. Il se sentait souillé, avili. Jamais auparavant il n'avait fait confiance à l'amour. Il aurait dû conserver cette ligne de conduite.

Et pourtant, au fond de lui, il savait que même s'il avait été au courant de tout, cela ne l'aurait pas empêché de tomber amoureux. De toute façon, il l'était déjà depuis bien longtemps. Ça avait toujours été Potter. Ça avait toujours été eux. Tout ce qu'il avait fait avait été tomber amoureux de lui une seconde fois.

Il ferma les yeux en sentant ceux-ci se remplir d'eau. Lui qui pensait que tout avait un prix, qu'il suffisait de payer, il se rendait compte aujourd'hui que rien ne pouvait empêcher ses larmes de couler, il se rendait compte qu'il y avait des larmes que même un empire ne pouvait payer. Echo n'était plus auprès de lui... Alors qu'il espérait pouvoir le tenir éternellement dans des bras, il ne pouvait plus embrasser que le vent.

Il ne sut jamais combien d'heures il resta là, prostré sur son canapé. Mais le soleil était couché depuis un moment lorsque sa porte s'entrebâilla, et qu'une forme sombre pénétra dans ses appartements. Il devina immédiatement de qui il s'agissait. Il pouvait reconnaître le rythme de ses pas et de sa respiration. Il garda les yeux fermés.

-Si tu es venu pour enfoncer le couteau dans la plaie, je t'assure que c'est inutile, déclara-t-il d'une voix qui ne tremblait pas. Crois-moi, j'ai bien conscience de l'idiot que j'ai été, et que je suis toujours.

-Toujours ? répéta la voix claire du Survivant.

Draco eut un sourire amer et leva finalement son regard vers l'objet de ses tourments. Le mutant s'était changé et avait revêtu l'habituelle combinaison noire qu'il portait pendant ses missions. Plus que jamais, la superposition d'Echo et de Potter s'imposa à lui. Et il réalisa alors qu'il ne lui en voulait même pas, car il connaissait le Harry de l'époque, celui qui avait foi en l'avenir, et il savait qu'un événement horrible avait dû lui arriver pour qu'il en vienne à vivre de haine. Son seul regret était de n'avoir pas été capable de le soigner.

-Oui, répondit-il finalement. Toujours. Parce que je continue de t'aimer.

A ses mots, une lueur indéfinissable passa dans le regard du brun avant que celui-ci ne se durcisse.

-Dans ce cas, tu es vraiment le dernier des imbéciles.

Draco secoua la tête et se leva, s'arrêtant à quelques pas du mutant qui se raidit.

-Pourquoi es-tu ici ?

-Magnéto m'a envoyé te tuer, répondit le brun après une seconde tendue. Il dit… que j'irai mieux après ça.

Le Serpentard admira le visage pur de l'homme qu'il aimait.

-Crois-moi… Si me faire disparaître suffisait à te sauver... Alors, je t'implorerais moi-même... Pour que tu me tues. Mais ce n'est pas le cas. J'ai vu ta douleur, j'ai compris que tu ne vivais que par elle. La douleur est utile si elle sert à mûrir. Mais en dehors de ça... Elle ne doit pas être acceptée. Au final, c'est toi qui choisis ton chemin. Tu peux suivre une nouvelle voie. Qu'est-ce qui t'es arrivé, Harry ?

L'ange serra les poings, refusant de montrer son trouble face à ces paroles.

-Ne m'appelle pas comme ça ! Harry Potter est mort.

-Non, aucun risque. J'en suis sûr, il est indestructible. Indestructible, même s'il ne fait que dormir dans ton cœur sans jamais se réveiller. Dis-moi, Harry, insista Draco. Pourquoi souffres-tu autant ?

L'habituel coup de poing le frappa à la mâchoire, mais cette fois avec bien plus de force que par le passé. Il fut projeté en arrière sur la table basse en verre qui se brisa, ne faisant fort heureusement qu'égratigner son dos.

-Va te faire foutre, Malfoy ! hurla le Survivant alors que le blond se relevait péniblement, écorchant ses mains. Je suis venu pour te tuer ! Tu es comme du poison, je n'arrive plus à réfléchir à cause de toi !

Il frappa le Serpentard au ventre, le faisant se plier en deux sous le coup de la douleur.

-C'était censé être de la comédie, alors pourquoi tu es toujours dans ma tête, hein ?

Il s'apprêtait à lui donner un nouveau coup mais fut pris de vitesse par Draco qui le frappa à la tempe. Le choc lui fit presque oublier la douleur et il fixa son ancien camarade avec stupéfaction. Ce dernier se redressa de toute sa hauteur et cracha avec mépris :

-Tu es pathétique.

Harry poussa un hurlement de rage avant de se jeter sur lui. Il recevait un coup à chacun de ceux qu'il donnait, mais les sentait à peine. Il était tellement furieux et perdu qu'il perdait le contrôle de sa magie, et autour d'eux les meubles bougèrent, volèrent, se consumèrent. Ils furent alors pris dans un tourbillon de magie écarlate à la force d'une tempête mais n'en avaient pas conscience, car seul comptait leur intention de faire le plus de mal possible à l'autre, avec l'espoir vain que cela les guérirait eux-mêmes.

Draco aussi avait perdu tout sens commun, et sa douleur d'avoir été trahi avait pris le pas sur l'amour qu'il ressentait pour le brun. Il voulait lui fait du mal, il voulait…

Il croisa le regard émeraude désespéré et la magie du Survivant entra en lui, imprimant dans a mémoire des souvenirs qui ne lui appartenaient pas.

Le combat contre Voldemort…

Parce que de nous deux… Le monstre, c'est toi.

La souffrance…

Et à la fin de chaque étape, il se disait que non, que ce n'était pas possible, qu'il ne pouvait souffrir plus.Et pourtant, il devenait quelqu'un d'autre et il comprenait qu'il s'était trompé, que la cruauté n'avait d'égale que l'imagination de l'homme.

Et encore…

Et encore.

Il souffrait de toute son âme, par tous les pores de sa peau, et il voulait crier mais n'y arrivait pas, il n'était plus rien, rien qu'une boule de souffrance honnie, qu'une bête lacérant la porte de sa prison pour recouvrer la liberté.

Et sa conscience explosa.

L'abandon…

Est-ce que ses amis l'avaient seulement cherché, dès lors qu'ils n'avaient plus eu besoin de lui ?

L'amour…

Il ne pouvait pas tout lâcher pour ces yeux gris qui le regardaient comme s'il était la seule personne qui comptait. Alors pourquoi était-il toujours dans sa tête ?

Toutes ces émotions s'entremêlèrent et fusionnèrent, se transformant en fardeau bien trop lourd à porter, mettant ses nerfs et son âme jusqu'à leur limite. Il allait mourir, il allait… Cette haine, ce désespoir et cet amour le transcendèrent, les entourant tous les deux dans une sphère rouge qui explosa, dispersant une myriade de sentiments.

Il reprit conscience dans un hurlement d'animal blessé et il se rendit compte qu'il était allongé par terre, et que Harry, au-dessus de lui, ne cessait de le frapper sans force, le visage ruisselant de larmes.

- J'ai pourtant fait ce que vous vouliez, gémissait-il. Je les ai tous tués. Tout cela pour rien ! Pour rien ! Même pas le vide…

Avec le plus de douceur possible, Draco enroula ses mains autour des poignets de l'ange dont les ailes étaient sorties. Autour d'eux, tout n'était plus que cendres.

-Je sais, murmura-t-il. Je sais. Je suis là...

Il l'attira contre lui et caressa les plumes immaculées, et Harry contra :

-Je n'ai pas besoin de toi ! Je n'ai besoin de personne !

Mais il s'accrochait au Serpentard de toutes ses forces et celui-ci répondit :

-Je sais. Mais moi, j'ai besoin de toi. Et je suis trop égoïste pour te laisser partir.

Le Survivant se dégagea et s'écarta, se mettant à genoux. Draco eut à peine le temps de se redresser avant qu'une lame blanche ne se presse contre sa jugulaire. Il cessa immédiatement tout mouvement, se contentant de fixer Harry dont l'expression était paniquée.

-Non. Il me suffit de te tuer. Alors, tout sera résolu.

Draco esquissa un sourire qui disparut immédiatement quand la lame appuya davantage contre sa peau.

-Non, Harry. Je ne suis pas la source de tes problèmes. Tu as toi-même rejeté tout ce qui faisait que tu étais toi, et mon existence te le rappelle. Tu peux fuir, si tu veux. Je ne te poursuivrai pas. Mais tu auras beau courir, tu n'iras jamais assez loin. Tes sanglots, tes remords et ton passé te rattraperont toujours. Tu ne parviendras à rien tant que tu n'auras pas le courage d'affirmer cet amour de toi-même, et afin d'obtenir cet amour, le passage par la souffrance est irrévocable. Accepte l'idée que tu as besoin de moi, parce que tu n'arriveras pas… A te mettre debout tout seul. Sans moi, tu n'auras pas la volonté de faire ce pas en avant. Accepte ma présence à tes côtés, et j'utiliserai chaque souffle de vie pour t'aider.

Le couteau trembla sur sa chair, mais le blond ne bougea pas, fixant son ange droit dans les yeux. Il comprenait, il comprenait tout. Tant de haine et de douleur… jusqu'à ce que Harry soit contraint de jouer cette comédie pour le séduire. Mais Draco lui avait rappelé qui il était, qu'il resterait toujours ce Harry Potter. Il devait à présent l'accepter.

Il contempla sans mot dire le visage toujours si parfait de l'homme qu'il aimait, de cet enfant écorché persuadé qu'il n'avait besoin de personne alors que son âme ne cessait de tendre la main pour que quelqu'un l'attrape. Mais un nouveau choix s'offrait à lui, et il pouvait à présent apprendre à vivre avec, et se reconstruire. Il devait maintenant avancer, même avec toute cette pression entassée sur ses épaules. Draco comprenait, et il pardonnait.

-C'est moi... balbutia Harry d'une voix pleine de larmes. Je finirais par te détruire, c'est certain. Tout... Tout ce qui m'est précieux, je finis par le détruire...Totalement. Ça s'est toujours passé ainsi, et cela ne changera jamais.

Le Serpentard sourit.

-Tu ne me détruiras pas, tu ne nous détruiras pas. Pas si tu t'acceptes. On dit que celui qui ne sait pas gagner contre lui-même ne peut gagner contre les autres. Et toi, si tu gagnes… Le monde t'appartient. Moi, je suis déjà à toi.

Il y eut un battement de cils, un souffle expiré. Et Draco sut qu'il avait gagné.

Il repoussa la main de l'ange et le couteau tomba à terre dans un bruit clair alors qu'il l'attrapait par la nuque pour l'embrasser à pleine bouche. Le brun lui rendit immédiatement son baiser, s'accrochant à sa chemise comme si sa vie en dépendait. Les mains du blond parcoururent le corps bien trop habillé et il grogna en réalisant qu'il ne parvenait pas à trouver comment on enlevait cette fichue combinaison.

Un souffle de vent mordit alors sa chair et l'encombrant vêtement disparut alors que le souffle de magie s'évaporait dans les airs. Il ne prit pas le temps de remercier Harry, se jetant directement sur la gorge dorée pour le marquer sien. Un gémissement animal s'échappa des lèvres du mutant, rendant l'excitation de Draco plus dure que jamais.

Un sentiment d'urgence s'exhalait de leurs deux corps alors que l'ange déchirait la chemise de son amant, frissonnant quand les mains de ce dernier caressèrent ses ailes sensibles et gémissant quand elles glissèrent jusqu'à son tatouage écarlate.

Il le prépara dans l'urgence, car leur désir le plus cher était de se fondre l'un dans l'autre. Des qu'il se sentit prêt, Harry n'attendit pas une seconde de plus et repoussa le blond sur le dos avant de s'empaler de lui-même.

Draco, émerveillé, dévora des yeux la plus belle image qui lui ait été donné de voir. Au-dessus de lui, Harry s'empalait sur sa queue sans pudeur, bougeant avec une sensualité propre, un peu brutale, un peu animale. La tête penchée en arrière, il laissait ses gémissements de plaisir se transformer en cris, et c'était si bon, si bon… Ses ailes immaculées et déployées terminèrent de le convaincre. Il faisait l'amour à un ange. Son ange…

Sa magie à lui sortit hors de son propre corps pour se mêler à celle du mutant, et il eut un hoquet en sentant son âme, son cœur et tout ce qui faisait lui se mêler à l'essence de Harry. Des larmes roulèrent sur ses joues sans qu'il s'en rende compte, et ses mains se posèrent sur les hanches du brun pour l'inciter à aller plus vite et plus loin. Il était enfin vivant.

La jouissance le prit par surprise et un orgasme dévastateur parcourut son corps tendu à l'extrême. Le brun jouit exactement en même temps, la bouche ouverte dans un cri muet. Et pendant quelques secondes d'éternité, il n'y eut plus que ce sentiment d'accomplissement, cette perfection qu'on ne pouvait atteindre qu'à deux.

Ce furent les larmes douces de Harry coulant sur son torse qui ramenèrent Draco à la réalité. Il l'enlaça tendrement et demanda :

-Pourquoi pleures-tu ?

L'ange se blottit un peu plus contre le blond et murmura :

- Souvent, je me suis demandé pourquoi j'existais. Il faut trouver la réponse pendant qu'on vit. Sinon, cela revient à être mort. Mais je ne trouvais pas de réponse. Jusqu'à toi. Mon esprit dormait quelque part, dans un endroit glacé, jusqu'à ce que tu le trouves et le ramènes chez lui.

Le blond sourit et l'enlaça plus fort avant de grimacer. Il sentait des morceaux de verre fichés dans son dos et c'était loin d'être agréable.

-Dis, tu pourrais m'aider à me relever ? Je crois que je suis assez amoché.

Harry se redressa et lui adressa un regard narquois :

-Si tu es blessé, c'est parce que tu es trop faible. Débrouilles-toi tout seul. Je n'ai pas de temps à consacrer aux perdants.

oOo

Harry observa toute cette foule à ses pieds. Il y avait bien sûr le gouvernement et les étudiants, mais également des journalistes de tous bords qu'il avait permis d'entrer à Poudlard. La veille au soir il avait décidé de construire un monde meilleur avec Draco, et il allait commencer ce projet aujourd'hui.

Il ne pouvait pas ne pas remarquer les regards à la fois craintifs et respectueux de son public. Il était un mutant, mais il était également Harry Potter. Et pour le monde sorcier, il restait un sauveur.

Il y avait encore une chance. (2)

-Mesdames et Messieurs, bonjour, commença-t-il alors que les flashs eux-mêmes se taisaient, car les journalistes savaient eux aussi que ses prochaines paroles allaient avoir force de loi. Tout d'abord, je voudrais m'excuser d'avoir eu recours à la force pour vous mener jusqu'ici. Le but de mon discours est aujourd'hui de remplacer les coups par des mots. Si nous tous combattons chacun de notre côté avec nos poings, nos baguettes et nos fusils, nous savons au fond que les mots sont des armes bien plus redoutables. Les mots nous donnent accès à la compréhension, et plus particulièrement à la compréhension de l'autre.

Harry marqua un temps, laissant à son auditoire le temps de digérer ses paroles.

-Cruauté et injustice. Intolérance, et oppression. Tous nous avons vécu cela par le passé. Les moldus ont eux aussi leurs codes racistes, semblables à ceux dont nous avons souffert à l'époque de Voldemort, dit-il en ignorant le frisson qui parcourut le public à l'écoute de son nom. Je me suis battu avec vous, pour vous. Pas uniquement pour sauver le monde, mais aussi pour rendre ce monde meilleur. Et alors que j'étais dans le camp de la lumière, j'ai réalisé, en devenant mutant, que ce camp là faisait subir les mêmes atrocités à ses nouveaux frères que les mangemorts que j'avais combattus pour eux.

Quelques murmures se firent entendre alors qu'il comparaissait clairement la communauté sorcière aux sbires de Voldemort.

-Vous accusez les mutants d'avoir déclenché la guerre et fait couler votre sang. Mais pour être honnête, si vous cherchez les coupables, regardez-vous dans un miroir. Je connais vos raisons. Je sais que vous aviez peur, c'est légitime. La guerre, la terreur, la puissance de cette mutation dont vous ne connaissiez rien. Devant une telle myriade de problèmes, la raison se fait rapidement altérer, et nous perdons vite tout sens commun. La peur a guidé vos actions, et dans votre détresse, vous vous êtes tournés vers Rufus Scrimgeour et Draco Malfoy, vous vous êtes tournés vers la haine. Et le seul verdict que les miens ont vu était la vengeance, passant par l'extermination des vôtres. Mon intention aujourd'hui est de rappeler au monde que l'équité, la justice et la liberté n'étaient pas que des mots, mais les pierres angulaires d'une société.

Il releva le menton, apercevant dans le fond le Serpentard qui lui avait redonné espoir, et continua :

-Si nous voulons vivre bien, nous ne pouvons vivre qu'ensemble. Car une civilisation ne peut se construire dans le sang. Et mon idéal a présent est que « différent » ne soit maintenant plus synonyme de « dangereux ». Aujourd'hui, mon idéal, c'est vous. Nous devons nous souvenir des idéaux, et non de l'homme. Car l'homme peut échouer. Il peut être pris, il peut être tué, et oublié. Mais des centaines d'années plus tard, ses convictions peuvent encore sauver le monde. J'ai été témoin de la puissance des idées. J'ai vu des gens tuer en leur nom, et mourir en les défendant. Mais vous ne pouvez embrasser une idée, vous ne pouvez la toucher, ni l'étreindre. Les idées ne saignent pas, et ne ressentent rien. Ni la douleur, ni l'amour. Aujourd'hui ce n'est pas une idée que je pleure, ce sont des hommes. Tous ces hommes qui se sont battus avec ou contre nous, ces hommes qui ne comprenaient pas que nous sommes un.

Il baissa les yeux un instant avant de les relever, et tous purent voir qu'ils brillaient d'une détermination farouche.

-Je ne veux pas que l'une ou l'autre de nos communautés respectives vive en restant cachée. La vérité c'est que les années passent et qu'au bout de la ligne vous perdez davantage que votre appétit. En restant masqué trop longtemps vous en oubliez votre identité. J'ai refusé trop longtemps de voir qui j'étais réellement, et je n'ai compris que récemment que comme vous-mêmes, contrairement à ce que vous croyez, je n'étais pas fait pour vivre de haine. Et aujourd'hui, jusqu'à mon dernier souffle, je me battrai pour que chacun puisse vivre en paix. Parce que, bien que je ne connaisse pas la majorité d'entre vous, bien que nous n'ayons partagé ni rire, ni larmes, ni baiser… Je vous aime. De tout mon cœur. Je vous aime.

Harry se tut et regarda de nouveau l'homme à la peau pâle qui ne l'avait pas quitté des yeux, et la fierté et l'amour qui brillait sur son visage lui sauta aux yeux. Un peu gêné, il détourna la tête et croisa le regard de Ron. De Ron et d'Hermione. Il leur sourit.


Voilà… J'espère de tout cœur que vous n'avez pas été déçue par cette fin, peut-être même que vous l'avez aimée ? J'attends vos derniers commentaires avec impatience, et moi aussi, je vous aime !

Sinelune.

(1)Tiré de Fullmetal alchemist

(2)Discours qui suit repris de V pour Vendetta (pour rappel : mon film préféré :p)