Disclaimer : à JK Rowling, qu'elle ait pitié de nous, humbles mortels
Notes : Fic instant!porn écrite pour Lunatanis il y a fort fort longtemps, gros truc pas beau beau, avec une grosse part de mes kinks et une progression navrante vers du PWP à peine assumé... A noter, en plus, que la relation King/Charlie évoquée n'est pas fidèle à l'image que je m'en fais dans ma tête à moi (qui ressemblerait plus au début de relation évoquée dans La vie ordinaire d'un Auror extraordinaire - trouvable sur mon compte double ffnet Ozanna). Pour ne pas encombrer le site (ah ah), je case ceci dans le catalogue Le Charme discret du Ministère, puisque s'y trouvent le ténébreux Dawlish et l'évocation de Kingsley. A noter également la présence totalement fantasmée d'un pantalon de cuir et de plein de clichés gays...
Charlie essaye de se souvenir de l'intention première qui l'a fait entrer dans ce bar. L'envie de boire un verre, vrai, la curiosité de découvrir enfin un quartier réservé aux garçons tels que lui, vrai toujours, pour l'instant il ne se ment encore que par omission.
S'il était un petit peu honnête, il s'avouerait que le moteur réel qui mène ses pas tient plus de la jalousie que de tout le reste. Il est jaloux, oui, c'est dit ! Et impatient, et intrigué, et excité aussi, mais jaloux d'une façon qui ne se contrôle pas. Comme à chaque fois qu'il éprouve ce petit gargouillis honteux à l'intérieur des tripes, c'est aujourd'hui encore à cause de Kingsley qu'il en est réduit à écumer les bars, avec son pantalon de cuir qui le brûle aux cuisses en guise de laisser passer.
Pour le coup, ça marche assez bien, partout il s'attire des regards appréciateurs sur l'ensemble de sa tenue, des sifflements parfois, et un matage en règle de l'attirail rangé sous sa ceinture ; la voracité visible des gars dans ce genre d'endroit le choque un peu, il a l'impression d'être un bout de barbaque.
Heureusement pour lui, il n'est pas venu ce soir pour draguer au hasard : il cherche un homme, il sait lequel, les autres peuvent bien faire la roue devant lui, si ça les chante…
Assez vite d'ailleurs, les hommes qui s'approchent comprennent que ça ne sert à rien de dépenser des gallions à lui offrir des verres, son cul ne quittera jamais son tabouret de bar pour aucun de ceux-là.
Il attend, en sirotant posément une coupe d'hypocras au goût trop doux pour lui taper réellement aux tempes mais qui lui donne, le temps d'une gorgée ou deux, la sensation de voir légèrement plus flou. Il se secoue un peu pour ne pas perdre de vue le reflet de la porte d'entrée renvoyé par le miroir large suspendu au dessus du bar, il ne s'agirait pas d'être venu pour rien ! Or, s'il en croit ses informations, celui qu'il brûle de voir enfin de face est un habitué, a pour coutumes quotidienne de passer ici se dénicher un mignon pour la nuit comme d'autres prendraient une potion pour dormir : il ne se couche, paraît-il, jamais sans.
Le coup d'œil suivant qu'il jette au miroir se concentre sur lui, sur son apparence de chien fou roux, sa silhouette peut-être un poil trop carrée d'épaules pour jouer le rôle que sa chemise échancrée sur une constellation de tâches de son cramées à même son corps mangé de soleil et de feu de dragon s'efforce de vouloir tenir. Sans doute se trompe-t-il quand il croit que l'autre n'aura qu'à le regarder pour le désirer, sans doute est-il trop rouillé pour ce genre d'enjeux, sans doute a-t-il trop la trouille d'être vraiment là pour de mauvaises raisons… Fichu Kingsley ! Fichue relation à distance ! Fichue liberté de merde, ouais, qui le pousse, les poussent à se convaincre tous deux que ça n'a pas d'importance de baiser à droite à gauche, tant qu'ils se sautent encore dessus avec la même frénésie à chaque retour de la colonie…
Evidemment, Charlie le croit quand Kingsley assure que ça ne compte pas, que c'était un coup comme ça, juste pour voir si la réputation du type était fondée sur du concret, du solide, parce qu'il est curieux, et que Charlie le connaît, le comprend, l'aime ainsi…
Et, vraiment, ça aurait pu s'arrêter là, à tout se raconter en tentant de s'allumer l'un l'autre, à brandir les piques de la jalousie pour se titiller sur l'oreiller, à se murmurer des mots bien lourds pendant que les mains se baladent au sud, vantant la fermeté des fesses, pariant sur le temps qui a fallu, qu'il faut, qu'il faudra encore à leurs queues pour se dresser après tant de dépenses loin de l'autre, tant d'envie d'y passer la nuit et toutes celles qui suivent à se reconquérir.
Mais Kingsley en a tellement parlé après qu'ils aient joui, et joui à nouveau, que Charlie ne peut pas s'empêcher de ressentir le besoin tout à fait pervers, malsain même, de partager avec lui quelque chose de plus… et puisqu'il a sa bénédiction… (le connaissant, s'il avait pu se métamorphoser en souris minuscule pour assister de ses propres yeux à la rencontre, il n'aurait pas hésité un instant !)
Ainsi donc, il est là, à se convaincre que la moiteur de ses mains ne signifie rien du tout, pas plus que la raideur navrante qui s'ébauche entre ses cuisses pendant qu'il resonge à l'aube tout contre le dos de son Auror, sueur entre et sous les draps, comme celle qui lui coule à présent le long de l'échine, parce que c'est l'été, et que oui, il a chaud.
Peut-être trop chaud pour être là, en fait, trop fébrile pour aller jusqu'au bout de ce que, tacitement, Kingsley attend de lui.
Peut-être, peut-être pas… dans la glace, taillé comme un bloc sombre aux cheveux d'une pâleur de lune, celui qu'il espère, depuis l'heure qu'il se tient posé là, est entré.
Il n'y a pas, plus, à protester. A présent qu'il s'est levé de son tabouret haut perché, qu'il a rajusté d'une main vaguement désinvolte la bosse qui déforme le cuir de son pantalon, qu'il a suivi l'autre homme sans que plus de trois phrases aient été échangées, il n'y a plus à faire machine arrière, même mentalement.
Alors, il se fixe sur deux ou trois bouts de pensées stupides : C'est Dawlish, c'est un Auror, il ne va pas me zigouiller pour me violer ensuite… C'est Dawlish, il a baisé Kingsley.
C'est Dawlish… il le connaît de réputation, lui aussi, sait plus ou moins le rôle qu'il joue au Ministère, fidèle second de l'Auror Shacklebolt en presque tout, sauf ce qui compte réellement, ce que l'Auror Shacklebolt fait en dehors de ses heures de boulot ; il lui est familier, donc, pas au point qu'il puisse se permettre d'être intime avec lui, mais il y a un lien tordu qui les relie tous les uns aux autres.
Doit-il se présenter dans ce cas-là, tandis qu'ils s'éloignent tous les deux de l'Allée des Embrumes et que, certainement, il l'emmène chez lui ? « Bonjour, je suis Charlie Weasley, je soigne des dragons… est-ce que tu veux bien m'enculer ? » S'il te plaît… ajoute-t-il en rigolant nerveusement dans sa tête pendant que les talons de l'homme devant lui raclent le sol. Merde, il est tellement tendu !
Il faut, il doit se détendre, et cela bien avant qu'ils n'arrivent, il n'est pas puceau, pas effrayé par des actes qui ne seront pas foncièrement différents de ce à quoi il est habitué, de ce qu'il aime, ça ne devrait pas être si compliqué, bon sang !
Mais ça l'est, et il en est encore à se poser mille et une questions quand il sent une poigne sur son épaule qui l'agrippe et le colle au mur suintant d'humidité, noir et rugueux dans la lourdeur de la nuit de juillet.
« Tu n'as pas l'air très sûr de toi… si c'est pour te casser dans dix minutes, je préférerais que tu m'avertisses de suite, que je n'aie pas à me retaper tout le chemin inverse pour retourner au bar… »
La voix est rauque, mais pas vraiment dure, plutôt amusée, et les yeux très bleus qui le scrutent sous la tignasse courte poivre et sel – plutôt sel que poivre, à dire vrai – ne sont pas sévères, juste interrogatifs.
Charlie bafouille un oui, puis un non, sans vraiment se souvenir si la question demandait le premier ou le second et Dawlish éclate de rire.
« Le King ne t'a pas dit que je n'allais pas te bouffer tout cru ? »
Les bafouillages reprennent de plus belle quand il entend le surnom de Kingsley, blêmit, comprend, tente de raisonner sans se montrer plus gamin apeuré qu'il ne l'est déjà.
« Il… vous… tu le… tu me connais ? »
Il attend que la réponse vienne à son oreille, mais c'est d'une paume, chaude, brûlante, placée très négligemment sur la fermeture éclair de son pantalon qu'elle arrive tout d'abord, doigts lourds caressant le relief du cuir et les coutures autour de la taille avant de se glisser, un, puis deux, à l'intérieur, là où la ceinture fait défaut et laisse un peu bailler le vêtement.
« Oui à tout, petit dragon… tu ne crois quand même pas qu'il t'enverrait à l'aventure sans m'avertir avant… si ? »
Charlie ne sait pas quoi dire, vraiment pas, et ça devient handicapant !
Dawlish, par contre, ne semble pas s'émouvoir de son absence de conversation, susurrant contre la peau tendre de sa nuque, cachée sous la masse de cheveux roux – comment arrive-t-il à être partout à la fois ? – qu'il va être obligé de décider pour lui si ça continue ou si ça s'arrête.
Ca, ce sont sans doute ses mains intrusives qui palpent à présent doucement la chair de poule du bas de son ventre, juste à la séparation entre le pantalon et la chemise pans dehors qui n'attend plus que d'être déboutonnée.
« Tu veux que je te ramène au bar ou tu restes avec moi ? » murmure encore l'Auror.
Puis, sans patienter la seconde nécessaire à la réaction de Charlie – qui arrivera bien pourtant à sortir de sa stupeur quasi enfantine – il fait faire volte face à son corps sans résistance, le maintenant torse contre les moellons froids, les hanches imprimées dans son dos, plaquant ses mains en haut des cuisses et redescendant pour les écarter un peu, si peu, que Charlie n'en perd pas vraiment l'équilibre mais qu'il chancelle à peine.
« On peut aussi décider de ne pas bouger d'ici, si tu n'as rien contre un peu d'inconfort… »
Et enfin, enfin, Charlie réagit, le cœur battant à tout rompre mais les idées claires : ici, c'est bien, oui, ici, c'est neutre, ça peut être rapide, ça doit être rapide, un coup et puis il rentre, il envoie un courrier à Kingsley et ils en parlent, en rient ensemble, de sa fausse témérité première, de sa fichue timidité actuelle.
Il chuchote ok contre le mur, la bouche sèche, si bas qu'il n'est pas certain que l'homme derrière lui l'ait entendu, mais qu'importe, vraiment, qu'importe.
Dans son cou, l'air est chaud et il comprend que c'est parce que Dawlish y respire l'odeur de quoi, ses cheveux, sa peau, il n'en sait rien, devine simplement qu'il lui plaît, et ça suffit.
Doucement, presque en en requérant l'autorisation par petits gestes posés, il se retourne pour se montrer enfin un peu téméraire, un peu décidé, se passe une langue rapide sur les lèvres pour s'assurer que la trouille ne les a pas transformées en bouts de parchemin friable et ose en s'étirant sur la pointe des pieds – il ne se sent même pas ridicule d'être si petit quand l'autre est si grand – prendre l'initiative du baiser.
C'est peut-être idiot d'aimer embrasser, surtout quand l'autre ne veut certainement qu'une friction rapide, une baise saine et violente, rien de plus, ni de moins, mais il a besoin de se savoir maître de lui, en accord avec ce qu'il se passe dans la ruelle mangée d'ombres, l'embrasser, c'est sa façon à lui de dire : ok, jouons…
Et Dawlish le comprend fort bien, fouillant son regard de ses yeux incroyablement clairs tandis qu'il pousse sa langue à rencontrer la sienne, avec une lenteur fourbe tout d'abord, en léchant les contours délicatement avant de se rétracter et de revenir plus vite à l'assaut, partageant le même souffle, lèvres et dents se cognant et s'entrechoquant pour être à la hauteur de la lutte.
Plus bas, les quelques boutons barrant le passage vers les muscles plats de sa poitrine et de son ventre ont été arrachés et les mains de Dawlish découvrent sa peau avec avidité, se plaquant contre ses reins pour l'amener plus près de lui, chaleur contre chaleur.
La timidité de plus tôt a disparu quand les mains échouent sur les fesses de Charlie, que l'Auror grogne avec un sourire « Pas de sous-vêtement, uh ? », et lui de répondre « Non, j'étais pressé… » avec un rire de gorge qui les poussent tous deux à être plus précis sur les destinations qu'ils souhaitent réellement atteindre.
« Touche-moi. » gronde Dawlish, en poussant son bassin plus en avant pour que son érection ne soit plus un mystère pour aucun des deux hommes, et Charlie, avec une complaisance pas du tout forcée, déboutonne le pantalon, y faufile sa main pour apprécier la longueur de son sexe.
« On ne joue plus, petit dragon… » menace gentiment son assaillant, les lèvres attachées au cou qu'il mordille avec application, marquant chaque tache de rousseur de la rougeur d'une morsure.
« D'accord… » acquiesce Charlie, se laissant fondre à genoux pour le prendre entre ses lèvres, y goûtant en premier lieu sa saveur amère avant de laisser à sa langue le temps d'en savourer le poids un peu lourd.
L'Auror n'a pas le temps de murmurer le suce-moi urgent qui lui brûle les lèvres que déjà le rouquin s'applique, retrouvant des automatistes qui lui font perdre à chaque fois toute raison, toute contenance.
C'est si bon, si puissant, si délicieux de tirer des gémissements, étouffés à cause de l'endroit, à la montagne de muscles qui le domine de toute sa hauteur, les mains nouées dans ses mèches rousses à hésiter entre l'exigence de le pousser plus loin et la politesse de se retenir, un peu.
A l'instant où il le sent s'écarter, Charlie grogne un non sourd qui résonne contre ses cuisses à peine dénudées et Dawlish s'abstient de bouger, regardant avec un émerveillement doucement ému le garçon, l'homme, hésitant tellement la minute précédente l'avaler avec de petits bruits ravis.
Pour un peu, il en voudrait à Kingsley de ne pas le lui avoir envoyé plus tôt…
Quand il a fini, qu'il s'essuie le revers de la bouche avec au fond des yeux autant de flammes que dans ses cheveux fous, Charlie laisse son corps encore fort peu dévasté reposer contre le mur derrière lui et siffle avec une moue plus du tout incertaine : « On va chez toi ? »
Dawlish, sainement fatigué par les actions précédentes, se reboutonne néanmoins dans un geste en hochant la tête : il ne s'agit pas de louper l'occasion de voir de quel feu se chauffe ce petit dragon !