Titre : Vis ma vie.

Auteur : BadAngel666

Genre : Romance (glucosée par moments), humour (j'ai essayé) et grand n'importe quoi (comme d'hab', quoi).

Pairing : Draco Malfoy/Harry Potter.

Rating: M

Disclaimer: Je ne suis toujours pas la femme la plus riche du Royaume Uni, hélas, Harry Potter and Co. ne sont pas à moi, j'exploite juste odieusement leurs physiques avantageux afin de leur faire faire des saletés. Mrs Rowling les récupèrera après, presque en bon étant (ahem).

Résumé : La guerre est finie depuis trois ans, et tout le monde vit à peu près normalement. Seulement une personne n'oublie pas à qui elle doit la liberté. Que se passerait-il si un jour, Harry demandait à Draco de lui renvoyer l'ascenseur ? Ne serait-ce pas pour eux l'occasion de se faire enfin face ?

Note de l'auteur : Salut à vous. Il y a peu de temps je parlais d'un projet qui m'occupait et m'empêchait d'écrire convenablement « A ta Merci », il s'agissait bien entendu de « Vis ma vie », ou comment je deviens dingue dès que je regarde la télévision… Eh oui, je vous explique : je cherchais difficilement un cadeau à faire à la fée Artoung lorsque, épuisée, je m'écroule devant le petit écran. Peut être connaissez vous cette petite série diffusée sur M6 : « Jeff et Léo, flics et jumeaux ». Un peu simple comme série mais j'aime beaucoup, je trouve ça vraiment très drôle et divertissant (je sais, on s'en fout, mais j'explique ! snif !). Et ce soir là j'ai eu l'idée d'un Draco qui prendrait l'apparence de Harry pour un temps, j'ai par la suite trouvé grâce à BlackNemesis le pourquoi (une perle cette BlackNoisetteRhuMPamplemousse). Et cette petite fic est née. Comme je suis faible, j'ai dévoilé l'histoire à Artoung au fur et à mesure, ce qui fait que son anniversaire dure depuis un mois.

Je me suis un peu bloquée sur la fin mais finalement c'est prêt pour Nowel. Donc ce soir, le chapitre 1, il y en a cinq en tout.

Remerciement : Merci à Myschka pour ses corrections et ses conseils toujours judicieux. Merci à BlackNemesis pour m'inspirer juste par sa présence.

Dédicace : Je dédicace cette fic entièrement à ARTOUNG, une fée qui fête son anniversaire pile entre noël et le jour de l'an, donc cette année un gros cadeau qui fait tout : l'anniversaire, le nowel et le cadeau de 400ème review sur « A ta Merci » (comment fait-elle ?!?).

Note de Artoung : Salut vous tous. C'est avec grand plaisir que je fais cette nonote pour cette histoire. La grande Baddy , sa ténébreuse majesté m'a fait le superbe cadeau que voici : cette fic pour moua toute seule !

Je ne la mérite vraiment pas car cette histoire est sublime et Baddy est vraiment gentille. A cause de cette histoire elle a mis entre parenthèse « A ta merci » et à présent elle va pouvoir poursuivre et nous régaler encore et encore !

Je vous laisse à cette lecture

Merci Baddy pour tout. Je t'adore !


Vis ma vie

Chapitre 1 – Dette à vie


« Un incroyable retournement de situation s'est produit aujourd'hui au Ministère, pendant le procès du tristement célèbre Mangemort Draco Malfoy.

Rappelons que Draco Malfoy – fils de Lucius Malfoy, déjà condamné pour crimes de guerre – a été durant la guerre un Mangemort important. Il est à l'origine de plusieurs massacres de moldus en plein cœur de Londres ainsi que de plusieurs enlèvements de sorciers importants, dont celui de Harry Potter, quelques jours à peine avant que ce dernier n'achève le Mage Noir.

Cependant, et alors que tout annonçait une condamnation à vie à la prison d'Azkaban, Draco Malfoy a été acquitté.

Comment ? Pourquoi ?

Il semblerait, chers lecteurs de la Gazette, que Draco Malfoy ait été à l'insu de tous l'atout le plus puissant et le mieux placé de la résistance, le meilleur pion de l'Ordre du Phoenix…

C'est ainsi que, juste avant que la sentence ne soit annoncée, le Survivant lui-même, à peine sorti de l'hôpital, a fait son apparition et a expliqué à tous le véritable rôle de l'héritier Malfoy.

L'ancien Mangemort vient d'être libéré sous le regard perplexe de l'ensemble des témoins de cette étrange scène.

La Gazette a étudié pour vous le personnage, vous trouverez un portrait complet de Draco Malfoy en page 12. »

Le jeune homme émit un petit rire amusé.

Il aimait bien relire ces anciennes coupures de presse, en souvenir d'un passé pas si lointain que ça, en souvenir de cet idéaliste qu'il avait été.

Car aujourd'hui, il n'avait plus rien d'idéaliste, il n'agissait plus que pour lui-même et cela lui convenait parfaitement bien…

Draco Malfoy, à l'âge de vingt et un ans, était un homme à qui la vie souriait, et il aimait ce sourire.

Il n'avait pas eu la vie facile, après tout, et s'était battu comme tout le monde pour conserver sa liberté, il avait versé autant de larmes et de sang que n'importe quel sorcier d'Angleterre pendant la guerre, et même peut-être plus. Ce qu'il avait à présent, il l'avait mérité, et payé au centuple.

Il ne lui restait qu'une dette à payer. Une seule.

C'était pour se la rappeler qu'il conservait cette coupure de presse, pour pouvoir avoir sous les yeux chaque jour que Merlin lui accordait le souvenir de ce que Harry Potter avait fait pour lui…

Car comme bien des choses, le rôle de Draco avait été secret, tellement secret que seule une petite poignée de personnes étaient au courant. Et toutes ces personnes là avaient perdu la vie.

Toutes sauf une : Hermione Granger.

Draco avait été surpris de voir Harry Potter lors de son audience au Ministère, il avait pensé que personne n'oserait s'opposer à sa condamnation, jamais. Mais visiblement, Harry Potter n'était pas homme à laisser un innocent dans la détresse.

Il ne l'avait jamais fait, et même s'il n'avait jamais su que Draco était l'informateur d'Hermione, il n'avait pas hésité et avait débarqué en plein milieu de la plaidoirie du procureur sorcier, devant le Magenmagot au grand complet.

Ce jour là, Draco avait été reconnaissant à Harry Potter, tellement reconnaissant, même, qu'il avait dit au héros qu'un jour, à son tour il serait là s'il en avait besoin.

Draco n'était pas sans savoir, bien entendu, que dans le monde sorcier, lorsqu'une phrase de ce type était dite, une dette magique se créait et que le sorcier destinataire pouvait exiger paiement lorsqu'il le déciderait.

Trois ans plus tard, Harry Potter n'avait toujours pas demandé à Draco de lui rembourser sa dette.

Et Draco commençait à avoir peur du jour où il le ferait.

Pourtant Draco n'avait jamais eu peur de quoi que ce soit, ni de qui que ce soit, sauf peut être d'une seule personne, mais c'était derrière lui, et il préférait ne pas y penser. Mais Harry Potter lui faisait peur, d'une façon que Draco ne connaissait pas. Peut-être que le fait d'avoir eu, fut un temps, des sentiments pour lui, était à l'origine de cette peur.

Personne ne l'avait jamais su, sauf peut être Pansy, à qui il s'était confié un jour où sa double vie lui avait paru plus lourde que d'ordinaire. Ce jour-là il avait admis, à la fois à son amie et à lui-même qu'il avait un cœur, et que ce cœur battait plus vite lorsque le Survivant était dans les parages. Ils étaient à Poudlard à l'époque, en septième année.

Puis il y avait eu les combats, les missions, la perte de contact avec les gens qui risquaient quelque chose à le fréquenter, et Draco avait mis ce sentiment de côté. Et ensuite, la fin des combats, le dernier combat, le sang, et les Aurors qui lui passaient les menottes au beau milieu du champ de bataille. Et enfin, le procès, Harry Potter et Draco Malfoy face à face.

Depuis lors, Draco et Harry ne s'étaient plus jamais vraiment parlé, mais cela était surtout dû à leurs vies, très différentes. Draco avait embrassé la carrière de joueur de Quidditch professionnel, et sans Harry dans les jambes, il était rapidement devenu une star incontestée dans son domaine, le vif ne lui échappait jamais. Il avait même intégré l'équipe d'Angleterre, ce qui redonnait l'espoir aux aficionados, leur pays allait peut être pouvoir remporter la prochaine coupe du monde.

Et Harry, quant à lui, avait renoncé à devenir Auror. Il disait que les combats n'étaient pas faits pour lui, et qu'après avoir vu couler autant de sang, il espérait ne plus jamais devoir lancer de sortilèges mortels. La population sorcière s'était émue de cet aveu, Potter était resté un héros, et était devenu en plus de cela une icône de paix. Il en avait profité pour entrer au Ministère, qui avait très rapidement vu qu'une telle personne pouvait aider à régler les problèmes de société que la guerre avait entraînés. Harry Potter était à présent ambassadeur pour la paix, il voyageait beaucoup et rencontrait régulièrement des gens importants afin de résoudre des conflits.

Sans doute était-ce là sa vocation, il avait un si grand cœur, était tellement désintéressé…

Draco le trouvait certes courageux de faire tout cela, mais il ne pouvait s'empêcher de le trouver incroyablement snob.

Ils étaient amenés à se voir de temps à autres, lors de compétitions internationales (car bien entendu, quoi de mieux que le Quidditch pour promouvoir la paix, hein ?). Dans ces moments là, Harry saluait froidement Draco, et Draco se rappelait combien il haïssait Harry.

Il le haïssait avec passion et dévotion tout en aimant le jeune homme spontané qu'il avait été quelques années auparavant.

C'était pour cela que Draco avait peur.

Peur, sans doute, de découvrir que sous cette apparente froideur, Harry Potter était toujours le même Gryffondor gentil et souriant, peur de tomber définitivement amoureux.

Alors Draco attendait, multipliait les aventures sans lendemain, incapable de se fixer. Les journaux le plaçaient régulièrement en première page, exposaient son intimité, faisaient de lui un symbole de la parfaite réussite sociale alors que contrairement à ce que les gens croyaient, il était seul.

Seul dans la vie, seul dans sa tête.

Seul avec le souvenir d'un sourire lumineux d'un héros fatigué dans une salle d'audience du Ministère.

L'unique sourire qui lui avait donné l'impression de ne pas être seul.

Heureusement pour lui, Draco Malfoy n'était pas homme à se laisser aller, il menait donc sa petite vie, nourrissait ses petites haines envers la société en général et envers l'attitude snobinarde du Survivant en particulier.

Il ne s'attendait pas à ce que ce dernier vienne réclamer paiement de sa dette, de toute manière, il l'avait très certainement oubliée.

Ce fut donc lors d'une journée comme celle-ci, habituelle et complètement normale, que Draco eut la plus désagréable des visites…

oOoOo

« Allez, bande de bons à rien ! Cinquante tours de terrain, et que j'en voie pas un qui glande ! » hurla l'entraîneur de la célèbre équipe des Tornades de Tutchill.

L'homme était petit, mince et d'apparence chétive, ses cheveux blancs commençaient à se faire rares et son regard noisette lui donnait la plupart du temps un air gentil.

Andrew Thompson était un homme gentil, un homme à qui l'on pouvait faire confiance, un homme bien.

Mais cela, comme le remarquaient très vite les nouvelles recrues du célèbre club, ce n'était qu'une facette de la personnalité d'Andrew.

Car aussi aimable que fût cet homme en société, lorsqu'il se trouvait seul avec son équipe, il se montrait intraitable, se transformait en démon hurlant et rugissant.

Et plus les joueurs étaient bons, plus il leur demandait d'efforts.

Lorsqu'il avait connu Draco Malfoy, il l'avait tout de suite apprécié, et il le poussait encore plus que les autres, plus que tous les attrapeurs qu'il avait eu à entraîner.

Draco l'appréciait aussi, et il n'y avait rien de pire pour lui que de décevoir cet homme…

Aussi fut-il surpris lorsque ce dernier l'exempta des cinquante tours de terrain règlementaires.

« Malfoy ! aboya-t-il. Tu peux arrêter, tu en as assez fait pour aujourd'hui. »

Draco obéit sans sourciller et se posa. Andrew s'approcha de lui sans toutefois quitter des yeux les autres joueurs, vérifiant qu'aucun d'eux n'en profitait pour ralentir.

« Quelqu'un t'attend dans les vestiaires, ça semblait important alors pour une fois, tu peux y aller, dit-il à voix basse.

-D'accord… » fit Draco, étonné.

Personne ne passait jamais lors de ses entraînements, pas même ses compagnons lorsqu'il en avait un.

Aussi était-il étonné, car le cas ne s'était présenté qu'une seule fois, et la personne s'était vue jetée dehors par l'irascible entraîneur Thompson.

Son balai dans une main et sa bouteille d'eau minérale dans l'autre, Draco s'en fut sans demander son reste, curieux de savoir qui pouvait bien être assez important et influent pour lui épargner cinquante tours de terrain.

Mais il n'avait pas mis un pied dans les vestiaires que déjà il regrettait d'avoir été aussi curieux, voire même presque reconnaissant envers cette personne qui n'était autre que Ronald Weasley en personne.

Ron Weasley, dit « la belette » pour Draco et ses amis, aussi connu comme « l'Auror de l'année » dans Sorcière Hebdo…

Ce rouquin là, donc, l'attendait tranquillement, et eut le culot de lui sourire lorsque Draco arriva.

« Bonjour Malfoy. Dit-il aimablement.

-Weasley. le salua Draco en se dirigeant vers son casier afin d'y prendre ses affaires de toilette.

-Comment vas-tu ? » demanda le rouquin.

Draco lui répondit par un haussement d'épaule couplé à son plus beau regard réfrigérant.

« Evite ces familiarités avec moi, la belette, ça nous ferait gagner du temps à tous les deux si tu me disais pourquoi tu es là. »

Ron rougit légèrement, un peu mal à l'aise face au blond. Il ne l'avait jamais apprécié, après tout, c'était en quelque sorte un héritage, Malfoy et Weasley ne pouvaient pas s'entendre.

Lorsque Hermione avait parlé de tout cela, Ron avait refusé d'être celui qui irait voir Malfoy, car il n'était certainement pas le plus à même de le convaincre de faire ce qu'ils voulaient qu'il fasse…

Mais sa femme l'avait habilement convaincu.

Et Ron n'avait eu d'autre choix que celui de faire cette désagréable démarche.

Il sursauta lorsqu'un soupir agacé vint lui rappeler que Draco Malfoy était là, et qu'il n'était pas connu pour sa patience.

« Euh… Désolé. Je suis venu à la demande de Harry. Il souhaite que tu règles ta dette. Annonça finalement Ron.

-Ah bon. Fit Draco en haussant un sourcil étonné.

-Oui, il a besoin d'aide et tu es le seul à pouvoir faire cela. »

Draco avait soudainement du mal à respirer, ça y était, Potter lui demandait quelque chose…

Bon sang, calme toi, Dray, c'est pas ce putain de balafré qui va te faire flipper, tu es un Malfoy, par Merlin, redresse toi et attends de savoir ce qu'il te veut, se morigéna-t-il.

Il prit une grande inspiration en tâchant de ne pas montrer à la belette combien il redoutait cet instant depuis trois ans.

« Bien, je savais que je devrais un jour ou l'autre y avoir droit. Dis moi ce que je peux faire pour Potter. Dit-il en se félicitant mentalement pour le ton polaire et la voix traînante, il était le meilleur pour ça, décidément.

-C'est un peu compliqué, et en parler ici n'est pas une bonne idée. Le mieux, c'est que tu viennes avec moi chez Harry, nous serons plus à l'aise pour discuter. »

Draco lança au rouquin un regard noir, indiquant qu'il n'était vraiment, mais alors vraiment pas ravi de devoir le suivre quelque part.

« Attend moi dehors pendant que je prends ma douche. » ordonna-t-il sèchement en se dirigeant vers les cabines individuelles mises à disposition pour les joueurs.

Ron s'exécuta en soupirant à son tour, cela n'allait pas être facile.

Non, pas facile du tout.

Mais ils faisaient cela pour le bien de Harry, d'une pierre deux coups, en quelque sorte…

Tout de même… Il la retenait Hermione, pour ses idées à la con, parce qu'à chaque fois, c'était à lui de faire le sale boulot.

oOoOo

« Je refuse. »

Draco fulminait, il avait gentiment suivi la belette, il était entré chez Potter, il l'avait salué, il avait été à peu près sympa avec Miss-je-sais-tout-sur-tout Granger-Weasley, et voilà comment on le remerciait : en lui demandant la lune (ou presque).

« Mais enfin, Malfoy, tu ne peux pas refuser ! s'exclama Hermione.

-Oh que si, je le peux, et d'ailleurs, c'est ce que je fais. » rétorqua Draco, catégorique.

Il avait eu un mauvais pressentiment à propos de tout ça, et il avait eu raison, sa dette ne pouvait pas être aussi élevée, il ne pouvait pas faire ça, c'était du suicide !

Il refusait catégoriquement.

Harry, qui n'avait encore rien dit, se crispa involontairement, il n'avait pas posé d'objection lorsque Hermione avait exposé son idée, pas plus qu'il ne l'avait fait lorsque Malfoy était arrivé, arrogant comme il l'avait toujours été.

Quelque chose en lui se révoltait à l'idée que Malfoy refuse de lui apporter son aide, mais il pouvait aisément comprendre les raisons de son refus.

Ce n'était pas anodin, ce qu'on lui demandait de faire.

Bien sûr, il y avait d'autres solutions, mais celle-ci était la seule qui lui permettait d'approcher Draco Malfoy, une façon peu orthodoxe mais tellement plus pratique…

Or, Harry désirait plus que tout avoir Malfoy près de lui. Trois ans qu'il cherchait à l'attirer sans parvenir à trouver, trois ans qu'il le croisait sans oser lui dire plus de deux mots.

Trois ans qu'il souffrait en ouvrant son journal, chaque matin.

Ainsi, lorsque les ennuis avaient commencé, quelques semaines plus tôt, Hermione avait émis l'idée, incongrue et pourtant incroyablement intelligente, d'utiliser la dette de sorcier du blond afin de le sortir d'affaire.

Harry avait d'abord refusé, ne voulant pas être vu dans une situation aussi délicate, montrer ses faiblesses. Mais il avait fini par se rendre aux arguments de sa meilleure amie.

Ce serait l'occasion de voir si quelque chose était possible.

Et après tout, seul Draco Malfoy avait l'étoffe pour lui apporter son aide. Il avait été un espion hors pair, après tout.

« Je te demande ton aide, Malfoy. » dit Harry, brisant le silence haineux qui s'était établi entre Ron, Hermione et Draco.

Le blond haussa un sourcil incrédule.

« Potter, le service que tu m'as rendu était bien moins pénible que ce que tu me demandes de faire là, je ne vois pas pourquoi j'accepterais.

-Tu abuses, Malfoy, intervint Ron, je te signale que si Harry n'avait pas été là, tu serais en train de pourrir à Azkaban.

-Je t'emmerde, Weasley ! Je ne refuse pas de renvoyer l'ascenseur à Potter, je refuse de faire cette chose là, simplement. En plus avec mes entraînements et mes matches, je n'ai aucun moyen de me libérer aussi longtemps.

-Un mois, c'est tout ! T'es vraiment un sale con ingrat, un enfoiré de…

-Stop ! cria Harry, Ron s'énervait et il le connaissait assez pour savoir que si les choses s'envenimaient de cette façon, rien de bon ne sortirait de cette entrevue. Je ne peux pas te forcer, Malfoy, reprit-il plus calmement en regardant le blond, si tu ne veux pas je trouverai une solution, mais je voudrais que tu y réfléchisses.

-C'est tout réfléchi, je refuse. D'ailleurs, le simple fait de prendre ton apparence me fait frémir de dégoût. » cracha Draco en se levant.

Il quitta la pièce, et sortit quasiment en courant de la maison, le cœur battant et des larmes de honte aux yeux.

Il savait bien qu'il n'aurait pas dû parler ainsi, dire ce genre de chose blessante qu'il ne pensait même pas… Mais il était en colère, il en voulait à Potter, il le haïssait.

Weasley l'avait emmené dans cette maison, chez Potter, et Granger avait parlé tout le temps, le brun n'avait pas décroché un seul mot pendant une demi heure. Il avait laissé ses amis expliquer à Draco ce qu'il attendait de lui, comme si Draco n'était qu'une sous merde qui lui devait le respect, qui devrait embrasser le sol sous ses pas parce qu'un jour, il l'avait sorti de prison…

Et cette demande absurde…

Complètement surréaliste !

Granger avait parlé d'un réseau organisé de sorciers anarchistes qui voulaient déstabiliser la politique, apparemment ils avaient décidé de s'en prendre à Potter parce qu'il était important, il était l'élément stable du Ministère, donc sans lui, plus de stabilité, plus de médiateur entre les différents partis, plus de lois faciles, plus d'écoute, plus rien…

Draco avait d'abord été un peu inquiet, il avait regardé Potter, celui-ci avait détourné les yeux. Puis il s'était dit que s'il le pouvait, il pourrait faire quelque chose, après tout…

Mais ce qu'on attendait de lui, ce n'était pas vraiment une chose simple.

Granger lui avait dit clairement qu'il devrait prendre la place de Potter en société.

Draco avait eu un moment de réflexion, tentant de définir si la chose était possible ou non, puis décidant que ce devait être un canular monstrueux il s'était mis à rire.

Mais il avait rapidement déchanté en constatant qu'il était bien le seul que cela faisait rire.

« Comment suis-je supposé faire ça, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais Potter et moi, on ne se ressemble pas vraiment, avait-il dit.

-C'est vrai, mais il existe une potion qui peut te donner son apparence, de plus, tu as été un espion tellement doué que personne n'a jamais su ton rôle durant la guerre, tu es un occlumens confirmé doublé d'un legilimens très doué, tu es le seul à pouvoir tenir la distance », avait répondu Granger sans sourciller.

Et là Draco avait compris que tout était sérieux.

Il avait donc refusé.

Pouvait-il faire autrement ?

Et puis l'attitude de Potter avait été si froide… Tellement impersonnelle…

Draco avait eu l'impression d'être une marchandise, un objet simplement choisi parce qu'il était utile.

Et à l'instant où il avait réalisé ça, il avait compris que son sentiment pour le Survivant était toujours présent, et que s'il faisait ce qu'on lui demandait, il devrait faire face chaque jour à cette indifférence glacée.

Et Draco n'était pas masochiste, il préférait faire son deuil seul d'une chose qui jamais ne serait.

Il partit donc, en proie à une soudaine nausée.

Mais il ne savait pas que les circonstances l'amèneraient à réviser ses décisions, pas plus qu'il ne savait qu'il n'était pas le seul à souffrir.

Car il n'avait pas vu la douleur dans les yeux de Harry, alors qu'il s'en allait.

oOoOo

« Malfoy ! aboya l'entraîneur Thompson. A terre, tout de suite ! »

Draco, qui avait bien failli tomber de son balai, soupira discrètement et s'exécuta.

Il pria pour que l'exemption des cinquante tours obligatoires ne soit pas due à une nouvelle visite de la belette, ou pire, une de Potter. Il n'était pas en état de supporter deux jours d'affilée les élucubrations du balafré et de ses potes.

Mais ce n'était pas cela, c'était autre chose.

« Suis moi. » ordonna Andrew une fois que Draco l'eut rejoint.

Le petit homme l'entraîna jusque dans son bureau, sans même s'assurer que les autres joueurs faisaient bien ce qu'ils devaient faire. Draco était étonné mais il n'en dit rien, le visage fermé de l'homme qui avait été depuis deux ans son mentor ne lui disait rien qui vaille.

Andrew prit place dans son fauteuil derrière son bureau, fit signe à Draco de s'asseoir également, et fit apparaître d'un coup de baguette magique du thé et en servit deux tasses.

« Draco… commença-t-il, et Draco commença à avoir peur, jamais l'homme ne se permettait d'être familier avec lui, il ne l'avait fait qu'en une seule occasion, et rien de bon n'était sorti de tout cela. J'ai une sale nouvelle à t'annoncer. Colin Crivey a été libéré en appel. » débita-t-il d'une traite, comme on arrache un pansement, en pensant que si on le fait rapidement, la douleur sera moins forte.

Mais cela ne fonctionnait pas ainsi avec les nouvelles de ce genre…

Non, et Andrew s'en aperçut lorsque son poulain se mit à trembler.

Draco avait pâli, mortellement.

Il n'avait jamais peur, c'était vrai, mais s'il était honnête avec lui-même, il devait s'avouer que cet homme là le paralysait.

Il croyait pourtant que toute cette histoire était derrière lui, enterrée à jamais, mais elle le rattrapait aujourd'hui.

Colin Crivey… Un nom qu'il n'avait pas entendu depuis plus d'un an à présent, un nom qui avait pourtant été maintes fois prononcé, un prénom soufflé avec passion, un corps exploré, une personne qu'il avait bien connue.

Draco avait retrouvé le jeune photographe alors qu'il venait d'intégrer l'équipe des Tornades ; Colin était venu rencontrer l'équipe pour quelques photos, un reportage, des petites questions. Draco avait alors découvert un jeune homme très sympathique, ils avaient fait connaissance hors des différences des maisons qui les opposaient quelques années plus tôt et s'étaient découvert des points communs.

Puis ils étaient sortis ensemble durant quelques semaines, jusqu'à ce que, comme d'habitude, Draco se lasse et aille chercher ailleurs…

Mais Colin ne l'avait pas entendu de cette oreille…

Il s'était mis à poursuivre Draco, à le traquer. Il lui avait envoyé des photographies qu'il avait prises lorsqu'ils étaient ensemble, des photos de Draco nu, prenant des poses tour à tour lascives, aguichantes, sexy…

Draco au départ n'avait pas fait très attention, ce n'était pas la première fois qu'un de ses ex amants tentait de le récupérer…

Mais au bout de quelques semaines, Colin en était venu aux menaces, il s'était même attaqué au nouveau petit ami de Draco, qui avait failli rester paralysé à vie après avoir ouvert un courrier piégé.

Draco avait commencé à douter de la santé mentale de Crivey et avait porté plainte, mais cela s'était révélé inefficace. Et puis un jour Colin était venu l'attendre après son entraînement, soi disant pour parler, pour s'excuser. Mais il n'avait rien fait de tout cela…

Ce jour là, Andrew Thompson, qui était resté plus longtemps que prévu afin de préparer l'entraînement du lendemain, avait entendu des cris, il était arrivé à temps pour empêcher le jeune photographe de violenter Draco.

Colin avait été arrêté et jeté en prison, un procès à huis clos avait eu lieu et l'avait condamné à cinq années de prison.

Et Draco avait enterré cette histoire, il avait souhaité ne plus jamais en entendre parler.

Car Colin était sans doute le seul à lui avoir donné l'impression de n'être qu'un corps.

Depuis lui, Draco ne s'était jamais laissé prendre en photo.

Depuis lui, Draco n'avait jamais eu de liaison durant plus de quelques jours.

Andrew toussota, attirant son attention.

« Je suis désolé d'être celui qui t'annonce ça, mon garçon, mais je pensais que si ça venait de moi, tu le prendrais mieux. Dit l'homme avec une douceur qu'il n'utilisait que rarement.

-Je sais, monsieur… Mais ce n'est pas pour autant la meilleure nouvelle de l'année. » répondit Draco, tentant piteusement de faire de l'humour.

Andrew avait tout de même raison, il était le seul en qui Draco avait aveuglément confiance, il était celui qui avait pris soin de lui après cette agression…

« Je crois qu'il serait prudent que tu te mettes au vert quelques temps. Dit-il.

-Au vert ? demanda Draco, peu certain de comprendre.

-Oui. Tu as besoin de vacances, je ne voudrais pas que mon meilleur élément faiblisse. Alors prends donc un petit mois de congés, ça permettra de voir venir. D'ici là, nous n'avons pas de match important, le remplaçant fera l'affaire. »

Draco déglutit.

Un mois de congés… Un mois à s'angoisser sans même pouvoir décompresser en jouant…

« Monsieur, je vous assure que je suis parfaitement en forme, et que ce n'est pas ce petit avorton de Crivey qui me fera fuir. Tenta-t-il.

-Draco… Je te connais mieux que ça. Allez tire-toi, va faire un tour quelque part en Sicile ou en Amérique du sud, drague un peu, amuse toi et ne pense pas à tout ça. Je ne veux pas te revoir avant le mois prochain. »

Le ton d'Andrew était sans appel.

Draco avait beau admirer cet homme, il le trouvait parfois un peu trop paternel avec lui.

Mais bon… Ce n'était pas comme s'il le renvoyait…

Non, il le mettait juste à pied parce qu'un psychopathe risquait de venir lui faire des choses dégoûtantes sans son consentement.

Draco eut un petit sourire et se leva.

« A dans un mois, monsieur. »

oOoOo

C'était définitif, il était dingue.

Fou à lier, complètement siphonné, malade, maboule !

Même pas vingt quatre heures et déjà il sursautait au moindre bruit, lançait des maléfices aux arbres de son jardin et faisait exploser ses tasses à thé.

Draco Malfoy, après avoir dans l'ordre appris que Harry Potter voulait qu'il prenne du polynectar pour jouer son rôle, que Colin Crivey, son ex psychopathe, venait de sortir de prison après seulement dix huit mois d'enfermement, et qu'il avait un mois de vacances pour se tourner les pouces en repensant à tout ça, devenait lentement mais sûrement paranoïaque.

Ainsi, lorsque pour la quatrième fois en dix minutes un bruit de frottement contre sa fenêtre le fit sursauter, il décida qu'il ne pouvait pas rester chez lui.

Non, car s'il le faisait, il deviendrait réellement fou.

Il alluma donc sa lampe de chevet, ouvrit son tiroir, attrapa une plume et un morceau de parchemin.

Puis il écrivit une courte missive à l'intention de Harry Potter.

Finalement, être un héros pendant un mois, quoi de mieux pour se faire oublier ?

A suivre…


Note de l'auteur : Re bonsoir les enfants… Voilà un premier chapitre, enfin plutôt une sorte de prologue vu sa longueur, huhu. J'espère que vous avez aimé.

Je tenais à vous donner un petit quelque chose pour Nowel, donc c'est fait, et je suis contente parce que je vous adore tous.

Cette fic est déjà totalement écrite, les chapitres viendront au gré de mes autres écrits (histoire d'équilibrer le planning), la suite… Ben ce sera la surprise, hihihi !

Sinon, une nonote de dernière minute, et Artoung se joint à moi pour vous conseiller le merveilleux et drôlissime OS de Warriormeuh : « Noyel, Joyeux Noyel » vous emportera dans la magie de Noël et dans le charme de cette fête, vous y retrouverez, père noël, sucre d'orge, miracle de noël et joujoux par milliers…

Voilà, passez de bonnes fêtes, on se retrouve très vite pour quelques suites que je vous dois.

Soyez sages !

BadAngel (s'en va en chantonnant « Jingle bell »)