The In-Laws

Auteur: Jessa4865

Traducteur: Aybarra
Catégorie: Angst/Romance

Résumé: La famille de Mark Carter visite Sam pour l'enterrement de Jacob.

Spoilers: Up through Threads because I'm still trying to pretend that RDA's still on the show
Disclaimer: I don't own them; I'm just taking them out for some fun. I'll put them back when I'm done. Promise.

Note du traducteur: Excellente fic. J'ai trouvé l'histoire extrêmement originale : toute la fic est racontée du point de vue de Mark Carter. La façon dont sa perception des choses, en regard avec sa soeur, évolue est très bien racontée. Et la relation entre Sam et Mark est quelque chose qui est rarement abordée de cette manière dans les fics (qu'elles soient francophones ou anglophones).

'The in-laws' signifie 'la belle-famille' (la famille par alliance) ; ainsi 'sister in-law' signifie 'belle-soeur', etc.
Le titre prend tout son sens à la fin de la fic.

La fic est composée de 11 chapitres.

Jessa m'a demandé de lui envoyer la traduction de vos commentaires : alors pour elle, tous à vos claviers... (euh, pour moi aussi !)

Bonne lecture et bonne année !

ooOoo

Chapitre 1

Quand j'ai fait la paix avec mon père il y a quelques années, je pensais que les choses iraient mieux. En lui permettant de revenir dans ma vie, j'ai eu aussi le retour de ma soeur. Du moins je le pensais. Sam et moi avions toujours été proches – en tant que grand frère, c'était ma responsabilité de la protéger quand papa n'était pas là. Et papa n'était pas souvent là. Même si Sam était seulement de quelques années ma cadette, j'ai eu l'impression qu'elle était une répétition pour moi-même au rôle de père. Elle arriva à me faire croire que ce serait facile. Sam était le rêve pour tous les parents, et des grands frères. Elle était intelligente et bien élevée, extravertie et populaire, et elle m'aidait même avec mon travail scolaire, non que j'aie jamais admis cela à quiconque.

Aussi, quand j'ai ouvert ma porte à papa et à Sam il y a de cela cinq ans, je fis l'erreur ridicule de croire qu'ils étaient de retour dans ma vie. Sam et papa avaient toujours été très proches, et ça ne me surprit pas qu'ils soient restés en contact pendant des années sans m'y inclure. Ce fut une surprise, cependant, que Sam ait tant changé durant ces années. J'étais parti près de dix ans, aussi embarrassé que je sois de l'admettre, sans parler à mon père et pas beaucoup avec ma soeur à l'exception des cartes qu'on envoie pendant les vacances. A travers les cartes de Noël et les anniversaires des enfants, nous n'échangions rien de vraiment intéressant. J'ai en fait appelé Sam quand mon fils est né, dû principalement au fait que j'avais reçu un mot une semaine plus tôt qu'elle était transférée à Colorado Springs de Washington où elle y avait été depuis la fin de l'école.

Apparemment ces petits mots occasionnels avaient révélé très peu. A ma grande déception, ma brillante soeur progressait avec bonheur dans sa carrière au service du gouvernement où je lui avais dit tant de fois qu'elle ne réussirait pas. Et, bien sûr, ces maigres contacts furent brefs et spécifiques, empêchant le sujet concernant papa d'être évoqué. Quand Sam m'appela un jour par surprise, presque hystérique dans sa façon contrôlée et calme à la fois, à propos de papa étant en phase terminale d'un lymphome, ce fut seulement par sens des convenances que je ne lui ai pas raccrochée au nez.

Elle dut s'en rendre compte car elle n'appela jamais pour dire qu'il était mort. Bien sûr, cela prit sens lorsqu'il frappa à ma porte. Mais j'étais un peu fâché qu'elle n'ait pas rappelé pour dire qu'il avait survécu. Je n'ai jamais vraiment eu beaucoup d'explication sur cela. C'était tout simplement parti, apparemment. J'espère vraiment que si jamais j'ai quelque chose comme cela qu'elle disparaîtra mystérieusement d'elle-même.

J'ai pardonné à mon père. Parce qu'il était là. Parce qu'il était mon père. Parce qu'en regardant le visage de ma petite fille, j'ai su, sans doute possible, que cela me tuerait si jamais elle cessait de me parler. Je n'avais rien à pardonner à Sam, puisqu'elle n'avait jamais rien fait de mal. Mais la femme à qui j'ai parlé ce jour-là n'était pas la même femme que j'avais connue.

Maintenant, je dois reconnaître que la dernière fois que je l'avais vue, elle était à peine une femme. Elle était au début de la vingtaine, progressant sur son doctorat à tombeau ouvert sans même avoir conscience qu'elle était beaucoup plus jeune que tous ses camarades étudiants. Elle n'avait jamais fait attention au fait qu'elle était brillante. Elle n'a jamais vraiment semblé remarquer qu'elle avait quelque chose de spéciale. Elle était simplement une de ces filles exceptionnellement chanceuses avec un avenir doré qui probablement agaçait tous ceux qui étaient jaloux d'elle. Elle était aussi exubérante que lorsqu'elle était pom-pom girl pendant ses années de lycée. Elle était heureuse et alerte, sociable et si bavarde que cela me rendait dingue – parce qu'elle était généralement bavarde à propos de sujets qui étaient bien au-delà de ma compréhension que j'aurais pu crier. Même quand elle servait dans l'Air Force, elle était ainsi – partant en digression à propos de sujets sur lesquels elle travaillait avec excitation avant de se souvenir que c'était top secret et alors m'implorait de ne rien dire à personne de ce qu'elle avait dit, comme si j'en avais compris suffisamment pour savoir quoi répéter si je l'avais voulu. C'était simplement Sam Carter.

Quelque part sur le chemin, Sam Carter avait été remplacée par un clone – physiquement, elle ressemblait à Sam, mais sa personnalité était celle de papa. Elle était calme et réservée, elle ne desserrait quasiment pas les dents et ne disait que le strict nécessaire sur elle et sa vie pour vraiment avoir une conversation avec elle. Je suppose que c'était dû à tous ces trucs de l'Air Force je me sentais coupable pour ne pas lui avoir parlé, comme si cela était responsable du changement de sa personnalité.

De temps en temps, la vraie Sam faisait une apparition – comme lorsqu'elle acheta à Nicky un télescope pour son huitième anniversaire et parla sans discontinuer des étoiles et des planètes si longtemps que Nicky s'endormit.

Mais la plupart du temps, j'obtenais une réponse polie, de petits hochements de tête, et d'étranges coups de fil qui n'expliquaient jamais de manière satisfaisante pourquoi Sam n'était pas là pour Noël ou un anniversaire ou toute autre visite qu'elle affirmait avoir inscrite sur son calendrier. J'ai donc commencé à la voir comme j'avais toujours vu papa – je savais que quelque part, au plus profond d'elle, elle tenait à ma famille et moi, mais je savais que nous n'étions pas beaucoup dans son esprit. Et le silence gêné lorsque j'essayais d'aller au-delà de la prétendue 'Télémétrie Radar de l'Espace Profond', que même moi avais reconnue comme étant une couverture et disait que quoi qu'elle fasse accaparait beaucoup de ses pensées.

Inutile de dire que lorsque j'eus le coup de fil ce jour-là – sans même que Sam ait raté aucun événement important – et que ma soeur était au bout du fil, et non le Colonel de l'Air Force, je veux dire, vraiment, ma soeur, je sus qu'il y avait quelque chose de grave. Elle dansa autour de la raison de son appel, ignorant mes questions sur ses reniflements et demandant comment Nicky et Matt allaient et comment ma femme allait et s'il y avait du nouveau dans le travail. Troublé, je répétai les mêmes questions appropriées, comment elle allait, quelles nouvelles elle avait. Elle discuta d'une vente à une épicerie pendant au moins dix minutes avant de lâcher deux nouvelles incroyables.

« Pete et moi avons rompu, » dit-elle. Puis elle fit une pause, et je me demandai si elle était vraiment blessée par cela. Un moment plus tard, le reste vint. « Papa est parti. »

Je sus qu'elle ne parlait pas de vacances. Parti, parti. J'ai fermé mes yeux étroitement, ressentant une douleur au fond de moi que je ne m'attendais vraiment pas à ressentir. Il y avait un silence complet dans la maison, car Stephanie et les enfants étaient au magasin, et je me sentais si seul que j'étais heureux d'avoir une Sam bavarde au téléphone. Il me fallut quelques instants pour arriver à forcer les mots à sortir en une sorte de réponse automatique destinée à masquer le fait que ma tête ne fonctionnait pas tout à fait. « Que s'est-il passé ? »

Et en bonne Carter, Sam ne répondit pas.

« Il va y avoir un service funèbre. Ce sera à la chapelle de l'Académie de l'Air Force. » Elle débita à toute allure quelques autres informations, la date, l'heure et l'itinéraire à partir de l'hôtel qu'elle avait retenu pour nous au cas où nous ne voudrions pas rester avec elle. J'inscrivis cela sans rien lui demander de plus.

Je connaissais la façon des militaires – mon père était mort et tout ce que j'allais découvrir serait le moment où je devrais présenter mes respects. Je ne fus même pas en colère. Je me suis rappelé que j'avais provoqué cela en la laissant seule avec uniquement mon père comme famille pendant beaucoup trop d'années et lui promis, à ma petite soeur effrayée, blessée et pourtant toujours imperturbable, que nous serions là aussi vite que nous pourrions.