Merci à kelo qui a écrit le lemon de ce chapitre, chose à laquelle je ne me suis encore jamais frottée. J'espère que le chapitre vous plaira parce que moi c'est un de mes préférés (si on exclu le suivant qui devrai ne pas tarder non plus)

Bonne lecture !

Chapitre 12 : Quand les rêves semblent plus vrais que vrai.

Plus d'un mois plus tard, la situation n'avait pas changé. Du moins pour Harry, dont les rêves n'avaient quasiment pas changé. En effet, avec le temps, Sirius semblait de plus en plus pressé, de plus en plus terrifié. Et Harry en était d'autant plus triste et maussade.

Drago, quant à lui, avait réussi à retrouver son masque froid et arrogant, du moins en public. Ainsi, si il pouvait être très câlin avec Harry, et amical avec Ron, Severus, et un peu plus difficilement Hermione, il restait le Serpentard que tous avaient connus, effrayant pour les petits de première année. A une différence près cependant : il ne s'attaquait plus aux fils de moldus, et sans pour autant les apprécier, les respectaient. Inutile de dire les changements de comportement du Prince des Serpentard avaient amené certains de ses condisciples à revoir leurs opinions, si ce n'était pas déjà fait. Le premier avait bien sûr été Blaise Zabini, le seul de sa maison à qui Drago accordait encore une quelconque importance. Blaise avait donc peu à peu intégré le groupe d'amis de Harry et Drago, et s'imaginait mal à présent devoir le quitter.

Il avait appris ce qu'étaient des amis en qui il pouvait avoir confiance, lui qui croyait qu'on ne pouvait avoir qu'un seul ami de ce genre, à savoir Drago dans son cas. Et puis il savait qu'il réussissait toujours à bien s'entendre avec tout le monde, alors pourquoi pas ces Gryffondors ?

D'ailleurs, si il réussissait plutôt bien à s'entendre avec Hermione et Harry, Blaise se sentait rejeté par Ron, sans avoir la moindre idée de ce que ce dernier pouvait bien lui reprocher… Mais plutôt que se poser mille et une questions, il se disait avec la philosophie qui le caractérisait que ça finirai bien par s'arranger un jour ou l'autre.

- Bien, le cours est terminé pour aujourd'hui. N'oubliez pas les rouleaux de parchemin que je vous ai demandé pour la semaine prochaine, déclara Remus Lupin alors que la sonneries ne retentisse.

Aussitôt, la vingtaine d'élèves se précipita vers la sortie, du moins c'est ce que cru Remus jusqu'à ce qu'une ombre se profile sur son bureau.

Il leva les yeux et tomba nez à nez avec Harry qui le regardait. Il fronça les sourcils ; le jeune homme aurait dût être en chemin vers son prochain cours.

- Bonjour Harry, dit Remus d'une voix douce.

- J'espère que je ne dérange pas ? Demanda le brun, visiblement mal à l'aise.

- Non, mais tu ne devrais pas être en cours à cette heure ci ? Questionna Remus, préférant jouer la carte de la sincérité.

- Non, non, le cours de soins aux créatures à été annulé …

- Ah oui ! J'aurais du m'en souvenir … Hagrid a pris sa journée pour tenter d'apprendre quelque chose à Graup. Mais j'imagine que ce n'est pas pour me parler de Graup ni même de Hagrid que tu es venu me voir, je me trompe ?

- Euh … Non c'est exact. J'avais besoin de parler mais je ne savais pas à qui me confier … marmonna Harry en se balançant d'avant en arrière sur ses pieds.

- Et bien … pourquoi pas à Drago, pour commencer ? Attention Harry, pas que ça me gène que tu te confie à moi plutôt qu'a l'homme que tu aimes, mais j'avoue être curieux du sujet que tu souhaites aborder.

- Je vais en parler à Drago, je lui fais confiance, ce n'est pas le problème … Mais je ne suis pas sûr qu'il soit très calé en rêves …

- Qui te dit que moi je le suis ? Demanda Remus, un sourire aux lèvres.

- Personne. Mais comme le professeur Dumbledore est mort, il ne me reste que toi, répliqua Harry froidement.

- Oh … Pardonne moi, Harry, mais tu me rappelles tellement ton père …

Devant le manque de réaction du jeune homme, Remus reprit :

- Bien, assieds toi et raconte moi tout. Sans rien omettre.

- Ca a commencé il y a environ un mois et demi. Je pensais que c'était uniquement le choc d'avoir tué Voldemort, mais ça a continué … Je … je ne dors presque plus la nuit, à vrai dire je ne tiens debout que grâce à des potions de vitalité que Drago me prépare en cachette depuis une semaine…

- Hum … Il me semblait bien avoir remarqué que tu étais passé d'un état de fatigue extrême à une vitalité impressionnante. Continue, je t'en prie. Racontes moi ces rêves.

Alors Harry lui raconta. Il lui raconta tout ce qu'il voyait dans les moindres détails …

Un rayon rouge.

Il savait ce qui allait se passer, mais il ne pouvait rien faire. Il se sentait paralysé. Il tenta tant bien que mal de bouger, mais rien n'y fit.

Il tourna son regard vers la cible du rayon.

Son regard croisa celui de son parrain, dont les lèvres formaient encore un sourire moqueur.

Il entendit le rire cruel et plein d'une joie malsaine de Bellatrix Lestrange.

Il regarda, totalement impuissant, Sirius tomber derrière ce voile

Il savait qu'à ce moment précis, il aurait du hurler, tenter de rattraper l'homme, mais être rattrapé par Remus Lupin.

Au lieu de cela, aucun son ne sortit de sa bouche.

En réalité, un silence total l'enveloppait.

Et comme à chaque fois, il vit les lèvres de son parrain , comme au ralentit, former ces mots : « Je ne suis pas mort … Harry … Sauve moi ! SAUVE MOI !! »

Quand Harry termina son récit, il leva les yeux vers Remus. Ce dernier semblait profondément choqué, ses yeux rouges plus sa mine atterrée en témoignaient. Le jeune Gryffondor ne sut trop que penser. Après tout, il était question d'un des meilleurs amis de Remus, qui avait perdu tous ses amis, et qui était condamné à vivre avec leur seul souvenir.

- Remus ?

- Oh, excuse moi, mon garçon. Je … je ne sais pas quoi te dire…

- Désolé, je n'aurais pas dut te parler de cela … murmura Harry en se levant.

- Non, Harry, attends, s'écria soudainement Remus alors que le jeune homme poussait la porte de la salle de classe.

- Quoi ? Demanda brutalement Harry en se retournant pour plonger ses yeux dans ceux de Remus.

- Attends, répéta l'homme. Je suis vraiment désolé de ma réaction. Ecoute, je ne te promet pas de trouver un sens à tes rêves, ni même un moyen de les arrêter, mais je vais y réfléchir, je te le promet. Laisse moi réfléchir … Nous sommes le 14 octobre, laisse moi une semaine, et je te dirais ça d'accord ?

- Merci Remus, merci beaucoup !

- Harry, un dernier conseil : parle avec Drago, je pense que ça lui fera plaisir de savoir pour tes rêves. Il se sentira un peu utile …

Harry lança un sourire à au lycanthrope avant de sortir de la salle. Il savait qu'il avait eu raison d'en parler avec Remus, et qu'il avait eu raison de lui faire confiance.

Maintenant il lui restait à parler avec Drago … Il fallait que cela se passe bien, pensa-t-il en entrant dans le couloir où se trouvaient leur appartement.

Il rentra, et vis aussitôt qu'il était absent. Tant pis, ça lui laisserai le temps de réfléchir à ce qu'il lui dirait …

En entrant dans la chambre pour se changer, son regard fut attiré par une enveloppe posée sur sa table de chevet. Il s'en empara, et la retourna dans tous les sens dans ses mains dans l'espoir de trouver un quelconque indice quant à l'expéditeur du message. Du bout de sa baguette, il tapota l'enveloppe de parchemin en murmurant un sortilège que lui avait appris Minerva McGonagall, pendant se période de préparation intensive pour être certain que la lettre ne lui réservait pas de mauvaise surprise. Satisfait du résultat, il s'autorisa enfin à ouvrir et à sortir la lettre, qu'il déplia.

Il reconnu immédiatement l'écriture pleine de ronds et de déliés de Minerva McGonagall.

Monsieur Potter,

Veuillez vous présentez à mon bureau dès que vous recevrez ce message.

Le mot de passe est « Barbe à papa ». Comme vous pouvez le voir, les vieilles habitudes restent d'actualité.

A tout de suite,

Minerva McGonagall.

Intrigué, Harry décida de se rendre dans le bureau de la directrice. Il relut la lettre, et plus particulièrement le mot de passe, se souvenant de l'excessive gourmandise du vieil homme qui fut son protecteur et son mentor des années durant. Des larmes commencèrent à couler le long de ses joues, effleurant presque tendrement l'arrête de son nez.

Il secoua la tête, s'empara d'un parchemin et entreprit d'expliquer à Drago la raison de son absence. Il posa la feuille sur l'oreiller de ce dernier, et termina de boutonner sa chemise blanche en passant de la chambre au salon. Là, il enfila un jean délavé.

Dix minutes plus tard, il prononçait le mot de passe du bureau de la directrice.

Quand il pénétra dans le bureau, dont la porte était grande ouverte, il fut surpris de voir que rien n'avait bougé. Fumseck poussa un cri et se posa sur son épaule quand il entra, signifiant à la directrice l'arrivée de son invité. Cette dernière leva la tête, et poussa un soupir résigné.

- Je pensais vous voir plus tôt, monsieur Potter, déclara-t-elle en l'invitant à s'installer.

- Désolé, je suis allé voir le professeur Lupin. Dès que j'ai eu votre mot, je suis venu, répliqua le jeune homme, sur la défensive.

- Je vous en pris, Harry, ne prenez pas ce ton avec moi… Ecoutez, je vous avoue que j'ai du prendre mon courage à deux mains pour vous convoquer ici. Comme vous le savez, Albus Dumbledore était quelqu'un de très précautionneux. Notamment avec son testament, qu'il avait confié à son frère quelques jours avant son décès. Et comme je m'y attendais il ne vous a pas oublié. Il vous lègue la moitié de ses actions en bourse, son assurance vie, le domaine familial situé en Espagne, ainsi que la parcelle de terrain qu'occupaient vos parents à Godric Hollow.

- Je ne suis pas sûr de comprendre ce que ça signifie, murmura Harry en regardant ses mains.

- Mon non plus, monsieur Potter, moi non plus, répondit la vieille femme avant de continuer. Il vous donne également l'intégralité du contenu du coffre 904P de la banque de Gringotts. Et pour finir, il vous lègue sa pensine, ainsi que la totalité de ses souvenirs, situés le coffre 904S de la même banque. Encore une chose : il demande expressément que vous preniez soin de son phœnix.

- Mais … je ne peux pas accepter tout ceci … C'est beaucoup trop pour moi … Balbutia le jeune homme.

- Croyez-moi, ce n'est qu'une goûte d'eau dans la totalité des biens qu'il avait amassé. Cependant, je pense pouvoir vous dire qu'il vous a réservé ce qui avait la plus grande importance sentimentale à ses yeux.

Devant le manque de réaction du brun, elle soupira et sortit d'un tiroir ouvert un épaisse enveloppe, et la lui tendit.

- Tout est sans doute expliqué la dedans. Vous pouvez disposer Monsieur Potter.

Harry ôta sa chemise, la balança sur une chaise et s'installa confortablement sur le canapé. Il savait qu'il ressortirai profondément choqué de la lecture de cette lettre, mais ne pouvait s'empêcher de se demander les raisons pour lesquelles le regretté Albus Dumbledore avait décidé de lui léguer toutes ces richesses …

Très cher Harry,

Si tu lis cette lettre, cela signifie que je suis mort. Cependant, je suis rassuré, car cela veut également dire que tu as vaincu Voldemort.

Pour commencer, je veux que tu saches à quel point je suis fier de toi. Oh, non, pas fier comme le sont tous ces innocents qui te doivent la vie, mais fier comme je le serai de l' enfant que je n'ai jamais eu. Ma fierté dépasse tout ce que tu peux imaginer. Mais je ne vais pas te complimenter tout au long de cette lettre. Je préfère t'expliquer pourquoi j'ai choisis de te léguer les biens les plus chers à mon cœur.

Connaissant ta modestie habituelle, tu as du te poser toutes les questions du monde, mais, entre nous, as-tu jamais eu l'impression que je ne savais pas ce que je faisais ?

J'entends déjà ta réponse : bien, sûr, en mourrant. Si tout s'est passé comme je l'avais imaginé, je suis mort sous tes yeux, tué par Severus Rogue. Quelle haine a du être tienne quand tu as vu cet homme dont tu as toujours douté confirmer tes soupçons ! Cependant, Harry, je t'en conjure, tu dois me croire : cette homme m'était entièrement dévoué. Son passé n'était certes pas reluisant, et son caractère plus que rebutant par bien des aspects, mais son repentir était sincère. Je ne te demande pas de lui pardonner, je ne te le demanderais pas, mais essayes tout de même de comprendre la situation et de ne pas nous en vouloir, de t'avoir fait vivre cette scène ô combien horrible. J'étais malade, et il fallait absolument que Severus passe pour hostile à notre cause. C'était vital. Pour lui. Et pour Drago Malefoy.

Drago Malefoy. Une énigme n'est-ce pas ? N'as tu jamais pensé que ce jeune homme était sans doute plus que ce que tu pensais ? N'as-tu donc jamais soupçonné qu'il n'était pas Lucius Malefoy ? Je n'ajouterai rien. Je pense que tu sais exactement de quoi je veux parler et que tu es en mesure de me donner raison …

Passons alors au sujet principale de cette lettre. Je pense que concernant les actions en bourse et mon assurance vie, il n'y a pas grand chose à dire. C'est une ouverture non négligeable dans ta vie, et puis même si je me doute bien que tu ne comptes pas rester toute ta vie à souffler des bulles (1) en te félicitant de ta réussite merveilleuse sur Tom, tu pourras la faire prospérer. A ce sujet, Drago Malefoy sera ravi de t'aider.

Je te laisse découvrir ma demeure familiale en Espagne, tu pourras y trouver des choses surprenantes.

Ah … Godric Hollow … Tu n'es pas surpris qu'elle te revienne, n'est-ce pas ? Non, bien sûr que non … La véritable question est : d'où vient cette histoire que ce terrain m'appartient ? En réalité, c'est tout à fait simple, très simple même : tes parents avaient repéré le lieu longtemps auparavant, et avaient pensé pouvoir l'acheter. Malheureusement, cette année-là, ils ont eu de gros soucis d'argent. Alors, tout naturellement, je les ai aidés. Ce terrain t'appartient, et tu es libre t'en faire ce que tu veux.

Le coffre 904P … Merlin ! Sache tout d'abord que c'est un coffre de choses et d'autres qui je pensaient méritaient ton intérêt. De plus, la totalité des vingt-six coffres 904 appartiennent à ma famille, mais c'est le plus grand. Et il est presque plein. Je te laisse le découvrir, des explications te seront données par les gobelins assignés à ce coffre pour chaque objet.

J'ai choisi de te léguer ma pensine car elle pourra t'apprendre tout ce que je ne peux t'expliquer par lettre, non parce que je suis en manque de parchemin – je ne suis jamais en manque de parchemin, nous sommes dans une école, que diable ! C'est suite à un rêve que j'ai décidé de te donner toutes les réponses dont tu auras besoin – mais parce que je n'en ai pas le courage. Ceci dit, je te déconseille certaine fioles, qui sont aisément reconnaissables à un sceau de cire verte. A toi de faire tes choix.

Je te fais confiance pour prendre soin de mon phoenix, du moins quand tu quitteras l'école. En attendant, c'est Minerva qui s'en chargera – en espérant qu'elle ne lui donne pas trop de biscuits, il adore ça … Trop pour sa propre santé.

J'ai a présent terminé de t'expliquer le pourquoi du comment de ce dont tu vas hériter. JE sais que tu attendais plus de réponses, mais je pense que c'est à toi de trouver les réponses. Je sais que tu peux le faire. De plus, elles sont maintenant à portée de main …

Je te souhaite de vivre heureux,

Albus Dumbledore.

PS : Je ne te l'ai jamais dit, mais je t'aime Harry, énormément. Je ne me serais jamais pardonné qu'il t'arrive quelque chose … Je sais que je n'ai pas vraiment réussi cet objectif, mais j'espère que tu ne m'en voudras pas trop.

Harry jeta la lettre plus qu'il la posa. Les larmes coulaient sur ses joues, il hoquetait sans pouvoir dire un mot. Il se haïssait de cette faiblesse. Il aurait voulu être en colère, mais n'y parvenait pas. Il remonta ses genoux contre sa poitrine, et les serra de ses bras. Dodelinant d'avant en arrière, il n'entendit pas Drago rentrer dans l'appartement. Ce dernier, inquiet d'entendre son amour pleurer, sangloter, se précipita vers lui, et sans dire un mot, le serra dans ses bras, embrassant toute parcelle de peau à sa portée. C'est ainsi qu'ils s'endormirent, serrés l'un contre l'autre.

Quelques heures plus tard, Harry fut le premier à se réveiller. Il tomba littéralement nez à nez avec Drago. Le visage de celui-ci était plein de tendresse. Ses paupières fermées mettaient évidence ses longs cils blond et épais, ses fins sourcils, qui donnaient une touche de féminité à son visage. Pas le genre de féminité qui laissait transparaître son homosexualité, non, c'était juste une touche raffinée de l'aristocrate qui ne se laisse aller qu'en présence des personnes aimées. Ses lèvres finement ourlées, pâles, esquissaient de temps à autre un petit sourire, tendre, plein d'amour.

Harry sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine à cette vision. Drago l'avait réconforté sans même savoir ce qu'il avait, sans poser la moindre question.

Comme il avait changé depuis ces quelques mois ! Le Serpentard mentalement faible et détruit avait trouvé cette paix qu'il n'avait connue : il était amoureux, et aimé en retour. Que rêver de mieux ? Bien sûr il avait toujours des défauts, il continuait à effrayer les premières années, mais Ron ne faisait-il pas la même chose ? De plus, il avait réussi à prouver à Harry qu'il n'était pas la seule exception à Serpentard : Blaise aussi était quelqu'un de formidable, bien qu'il ait eu du mal à s'adapter.

Décidément, Harry avait beaucoup de chance : des amis qui l'aimaient, un amant formidable …

Il ne lui manquait qu'une chose : Sirius, sa seule famille.

Il n'eut pas le temps de poursuivre sa réflexion, car déjà Drago commençait à remuer tout contre lui. Il plongea ses doigts halés dans la cascade de cheveux d'une blondeur étonnante, quasiment blanche. Drago l'attira contre lui, enfouissant son visage fin au creux du cou de Harry, respirant avidement son odeur. Harry pouvait sentir ses lèvres douces et chaudes du blond parcourir son coup, mordiller la chaire délicate de son oreille. Il gémit doucement, caressant lentement le dos du Serpentard, soulevant sa chemise blanche. Ce dernier souffla :

- Il faut qu'on parle, amour.

- Je … Drago … D'accord, murmura Harry, soudainement mal à l'aise. Il sentait déjà la brûlure de ses yeux, signe que les larmes n'allaient pas tarder.

Drago se recula, et d'un mouvement souple, tout deux se retrouvèrent en position assise. Harry plia ses genoux contre sa poitrine, dans une position de défense, de faiblesse. Le blond prit les mains brun entre les siennes, et, de ses pouces, commença à caresser les paumes douces offertes à lui.

- Il faut que tu me parles Harry. Je sais que tu es mal à l'aise, mais te voir dans cet état me fait mal, très mal. Je me sens impuissant quand tu refuses de me parler, de te confier à moi. Et je déteste être impuissant, un Malefoy n'est jamais impuissant, il ne le peut pas ! Ca me rend désagréable, aigri, j'envoie balader tout le monde, même mes amis. J'ai l'impression que tu n'as pas confiance en moi. Je sais que cette situation est très récente. Mais nous avons déjà vécu beaucoup de choses, plus que la plupart des couples au bout de vingt ans de vie commune. ( La voix de Drago devenait désespérée.) Alors, je t'en supplie, parle-moi Harry… Parle moi … Harry … Parle moi … Parle moi …

Harry était effondré. Lui ? Ne pas faire confiance à Drago ? Comment pourrait-il partager la vie, et le lit aussi, de quelqu'un à qui il ne faisait pas confiance ? C'était inconcevable. Il devait expliquer à Drago … Tout lui dire !

- Drago, je te fais confiance, plus qu'à quiconque. Je vais tout te raconter …

Il lui raconta tout, sans rien omettre, ses rêves, l'héritage de Dumbledore. Tout. Et Drago lui posa toutes les questions qui lui passaient par la tête, sans jamais le juger, ni même le prendre en pitié. Il comprenait, et Harry sentait son cœur gonfler d'amour devant le regard inquiet mais aimant du blond. Il s'avança doucement, sans quitter des yeux le regard de Drago. Doucement, il l'embrassa, taquinant de sa langue les lèvres délicieuses de Drago. Ce fut ce dernier qui se recula, et qui murmura, de sa voix légèrement rauque :

- Merci, amour, merci. De m'avoir fait confiance. Merci …

Il se leva, attirant Harry à sa suite, le guida jusqu'à la salle de bain, un sourire mutin sur les lèvres.

- Qu'est-ce que, commença Harry un peu interloqué.

- Tu ne te lèves jamais suffisamment vite le matin pour qu'on ait le temps de prendre notre douche ensemble, coupa Drago d'un ton faussement courroucé. En plus, tu as une tête à faire peur à force d'avoir pleuré de la sorte ! Il est hors de question que tu sortes d'ici sans t'être arrangé un peu !

- Ah ? Répondit Harry assez incertain.

Les semaines de vie avec Drago lui avaient appris à lire le visage du serpentard lorsqu'il se laissait aller en sa présence, et son air ressemblait à tout, sauf à celui d'un homme qui veut juste faire un brin de toilette … Et entre s'arranger un peu et prendre une douche, il y avait une marge, non ? Et il esquissa un léger sourire lorsqu'il vit Drago commencer à tirer sa chemise hors de son pantalon avec une lenteur affriolante.

- Ca ne te dérange pas si je prends une douche avec toi ? Susurra Drago d'une voix rauque.

- Comme tu l'as dit, nous n'avons pas souvent l'occasion de le faire … Mais … Vu l'état de saleté repoussante dans laquelle j'ai l'air d'être, tu ne m'en voudras pas si je ne t'aide pas à te déshabiller ?

- Profites, Harry … Après, c'est moi qui vais profiter de toi …

Harry laissa son regard se poser sur la moindre parcelle de cette peau blanche qui se dévoilait à nouveau lentement à lui. Il sentait petit à petit son corps se tendre, ce qui était très clairement au goût de Drago qui n'hésitait pas à se frôler, à laisser courir ses propres mains sur son corps qu'il dénudait lentement. Maintenant Harry comprenait mieux pourquoi les hommes pouvaient être en ébullition à la fin d'un strip-tease réalisé avec soin. Il n'y avait rien de vulgaire dans la façon dont Drago s'effeuillait, il y avait juste de la passion, la volonté de prouver à l'autre son désir, mais surtout son amour.

Lorsqu'Harry commença à vouloir se déshabiller lui-même, il en fut empêché par un grondement :

- Ne touche pas à ça ! Je veux te sentir à bout de frustration lorsque je te mettrai nu. Je veux que tu trembles, que tu ne tiennes plus sur tes jambes, tellement tu auras envie qu'on soit unis.

Le dernier rempart de tissu tomba du corps de Drago pendant qu'il parlait, et Harry constata avec beaucoup de fierté que son petit ami était déjà terriblement excité lui-même par ce qu'il venait de faire.

Les minutes qui suivirent furent une intense torture pour lui, tellement Drago prenait le temps d'honorer de sa bouche, de ses mains, de toute la peau qu'il pouvait chaque parcelle de chair qui se dévoilait à lui. Drago avait tort : ce fut bien avant d'être nu qu'Harry sentit ses jambes commencer à trembler sous lui. Lorsque son amour commença à lui murmurer à l'oreille la façon dont il allait le prendre, en lui décrivant tout dans le moindre détail, il crut qu'il allait jouir avant même que Drago n'ait amorcé la moindre caresse intime.

Leurs peaux étaient tellement chaudes qu'ils accueillirent la légère fraîcheur du jet de la douche avec un gémissement de plaisir. Ceci allait leur permettre de gagner un peu de temps avant l'explosion de leur plaisir mutuel. Alors que l'excitation marquait une légère pause, Harry ne put s'empêcher de se mordre la lèvre lorsqu'il entendit le murmure autoritaire de Drago :

- Tournes-toi, amour. Et accroches-toi au mur, je vais te rendre fou. Autant que je suis fou de toi.

Harry se tourna en tremblant d'anticipation. Sans hésiter, il recula légèrement ses jambes et les écarta pour permettre à Drago de se positionner contre lui. Il eut un mouvement involontaire du bassin vers l'arrière lorsqu'il sentit le désir dur de son amour contre ses fesses. Il fut simplement récompensé par un ricanement de Drago qui chuchota :

- Patience, amour, patience.

Mais alors qu'il s'apprêtait donc à devoir endurer à nouveau le délicieux supplice des caresses, il hurla littéralement lorsque Drago le pénétra sans préavis :

- Traître !

Drago ponctua ensuite chaque coup de rein d'explications morcelées sur le fait qu'il ne pouvait plus attendre avant de le faire sien. Qu'Harry le rendait fou de désir, qu'il l'aimait à un point qu'il n'avait jamais imaginé aimer quelqu'un. A quel point il avait été angoissé par tous ces cauchemars.

Harry ne sentait plus la douleur initiale de la pénétration somme toute brutale. Il n'était plus que sensations : il était uni avec Drago et c'était tout ce qui lui importait. Il crut hurler de frustration lorsque Drago arrêta brutalement ses mouvements pour régler la douche légèrement plus fraîche :

- Ca va nous aider à durer plus longtemps …

- Mais je ne veux pas …

- Tu ne veux pas quoi, amour ? Que je sois là ? En toi ? Etroitement serré et tellement bien accueilli à la fois ? Tu veux que je me retire ?

- Non ! Hurla Harry paniqué à l'idée de perdre cette sensation si grisante. Je ne veux pas que ça dure … Je veux que …

- Ca sera tellement bon si ça dure encore, Harry …

De toute façon, Harry savait qu'il n'était pas en position d'exiger quoi que ce soit. Il ne pouvait que subir les délicieux assauts. Il sentait petit à petit la température de l'eau devenir glaciale, mais son corps était tellement en feu qu'il s'en fichait royalement. Enfin, il gémit lorsqu'il sentit Drago perdre sa maîtrise : ses coups de reins devenaient plus irréguliers mais de plus en plus passionnés. Il était transpercé et adorait ça. Il savait que plus il montrait son plaisir à Drago par ses cris et ses gémissements, plus ce dernier appréciait cela. Harry n'eut même plus la force de crier lorsqu'il atteignit la jouissance, il ne put que gémir longuement en se libérant enfin et fut ravi de sentir les mains de Drago s'enfoncer profondément dans ses hanches alors qu'il venait à son tour.

A son réveil, le lendemain matin, alors qu'ils avaient rejoint leur lit dans un brouillard assez certain, Harry grimaça franchement : Drago n'y était franchement pas allé de main morte et les cours à venir allaient être un supplice. Il se jura aussitôt qu'il n'était pas question qu'il soit toujours le seul à se retrouver endoloris le lendemain matin. Il était grand temps qu'il songe à être le dominant à son tour …