Les Maîtres des Dimensions

Alors que Harry déprime après la mort de Dumbledore, il rencontre Némésis, une étrange femme qui lui propose une mission : se rendre dans un monde parallèle afin de créer un autre futur. Il pourrait alors rencontrer les Maraudeurs et changer son propre destin… Entre doute, tristesse, suspicion, changements radicaux et nouvelles amitiés la dernière année de Harry à Poudlard s'annonce agitée.

Disclaimer : A noter, au cas où quelqu'un ne serait pas au courant, que Harry Potter et son univers ne sont pas à moi.

Chapitre 1 : Proposition

Harry se réveilla haletant et en sueur. Hagard, il se redressa et regarda autour de lui sans vraiment savoir pourquoi. La chaude atmosphère du Terrier le rassura, alors qu'en arrière plan, les ronflements de Ron et quelques grognements dudit garçon rompaient le silence parfait de la pièce. Le Survivant sourit, soulagé. Cette scène avait quelque chose de profondément réconfortant.

Il ferma les yeux, mais aussitôt des images lui revinrent. Il rouvrit brusquement les paupières, la respiration rapide. Encore une nuit où il ne dormirait pas. Il avait pensé que son arrivée au Terrier mettrait fin à cette situation, mais cet espoir était définitivement enterré. Il allait peut-être devoir demander une potion de sommeil, sinon il terminerait rapidement épuisé.

Il laissa tomber sa tête dans son oreiller dans un soupir. Après avoir calmé sa respiration il tenta de chasser ces images de son esprit, comme il avait prit l'habitude de le faire depuis le début des vacances. Il était fatigué et n'aspirait qu'à dormir. Mais ses cauchemars l'en empêchaient avec une perversité digne de Voldemort. Tant et si bien qu'il passait souvent des nuits entières sans fermer l'œil. Cette situation avait toutefois apporté un bon coté, pensait-il en tentant de relativiser : à force de passer son temps à essayer de contrôler ses pensées pour chasser les cauchemars, il était devenu un occlumens accomplit. Ça lui ferait une belle jambe s'il était trop fatigué pour tenir debout quand Voldemort débarquerait !

Il secoua la tête pour sortir de ses pensées. Mais le mage noir et surtout les Horcruxes continuaient à le hanter. Ces Horcruxes qui étaient devenu une obsession chez le jeune sorcier. Il ne pensait plus qu'à les détruire, passant toute son énergie dans des recherches pour les retrouver.

Tout à sa colère, il cherchait par tous les moyens à vaincre Voldemort. Sa haine et son désir de revanche étaient devenus les plus forts et il ne semblait plus vivre que pour eux. Hermione prétendait que c'était un moyen de cacher sa tristesse, sa détresse et son désespoir. Elle avait certainement raison, mais Harry refusait de se l'admettre et a fortiori de l'admettre à la jeune sorcière. Il se demandait souvent pourquoi il ne réagissait ainsi qu'à ce moment-là ? Dumbledore était-il plus important à ses yeux que les autres ? Que Sirius ? Le Survivant ne le croyait pas. Mais il ne savait pas. Il se sentait complètement perdu. Et peut-être sa colère apparente était-elle également là pour cacher ce sentiment : il ne savait plus où il était, ce qu'il devait faire.

Alors cette obsession pour les Horcruxes le sauvait en quelque sorte. Lui offrant un moyen de continuer à avancer. Mais les fantômes de ses rêves ne semblaient pas, eux, vouloir le laisser aller de l'avant. Ou du moins se persuader qu'il allait de l'avant. Sirius, Cédric, Dumbledore et tant d'inconnus venaient le hanter quotidiennement, lui rappelant son lien avec Voldemort et la prophétie le concernant.

Il était fatigué, il n'en pouvait plus. Il ne voulait qu'une chose à cet instant là : dormir, se perdre dans les méandres de rêves vides de sens, oublier pendant quelques instants que sa vie semblait vouée à virer au cauchemar.

Mais même cela lui était refusé. Finalement, il était destiné à ne jamais parvenir à obtenir ce qu'il voulait. Il sentit des larmes lui piquer les yeux. Il les ravala sans état d'âme. Il avait suffisamment pleuré, de toute façon, dorénavant ça ne l'aiderait plus.

Comprenant que le sommeil, à l'instar des nuits précédentes, ne viendrait pas, il soupira profondément en attrapant un livre de Quidditch de Ron. Mais il fut incapable de se concentrer et abandonna le livre au moment où il expliquait qu'en 1972 les Canons de Chudley avaient changé leur devise "Nous vaincrons" en "Croisons les doigts et gardons espoir". Et naturellement, son esprit dériva sur les Horcruxes.

Comme il le faisait souvent, il énuméra mentalement ce qu'il savait sur eux – et qui n'était pas très conséquent. Le seul sorcier encore en vie à savoir réellement des choses sur eux était certainement Horace Slughorn… Mais Harry en savait assez pour ce qu'il prévoyait de faire : détruire ceux de Voldemort. Le journal de Tom Jedusor et la bague d'Elvis Gaunt avaient été détruits et ne poserait plus de problèmes. Seulement, il demeurait pas mal de problèmes :

Le médaillon de Serpentard volé par le mystérieux R.A.B tout d'abord. Mais de là savoir qui était ce R.A.B, Harry n'en avait pas la moindre idée. Et les recherches qu'ils avaient faites, notamment au ministère ne l'avaient pas aidé à éclaircir ce sujet. La coupe de Poufsouffle demeurait introuvable.

Et ce n'était pas tout. Deux Horcruxes étaient encore à découvrir. Les idées les plus farfelues étaient passées dans l'esprit de Harry pendant ses nuits blanches au sujet de ces deux inconnus, mais aucunes ne valait vraiment la peine qu'on s'y attache. Il s'était alors rabattu sur la supposition la plus plausible : un objet appartenant à Godric Gryffondor et un autre à Rowena Serdaigle. Même si ce n'était absolument pas sûr. De toute façon, il se sentait complètement dépassé par les évènements. Comme si sa vie lui échappait peu à peu.

Il secoua la tête pour chasser ses pensées. Il regarda autour de lui et tomba sur un livre titré « Sorts et enchantements anciens et oubliés ». Le jeune homme avait la vague impression de l'avoir déjà vu – sans doute était-il à Hermione. Sentant qu'il ne pourrait de toute façon pas dormir et que les malheurs des Canons de Chudley datant d'avant sa naissance ne l'intéresserait pas, il se saisit du manuel en songeant que son amie pourrait avoir des lecture un peu moins scolaire.

Lorsqu'au petit matin, la sorcière en question entra dans la chambre de ses deux amis, elle eut un sourire attendri en découvrant la scène. Ron semblait avoir mené une guerre pendant la nuit au vu de l'état de son lit, et Harry était endormi, les lunettes de travers, le livre de sortilèges ouvert sur son torse. Hermione se doutait sans mal qu'il avait encore vécu une nuit difficile, même s'il ne l'admettrait certainement pas et décida de le laisser profiter de son sommeil et referma doucement la porte.

Elle descendit dans la cuisine où Molly Weasley s'affairait.

-Hermione ? Tu as réveillé les garçons ? s'enquit la matriarche.

L'interrogée secoua la tête.

-Non, Harry semblait si bien dormir que je me suis dit que ce ne serait pas malin de le réveiller maintenant.

-Tu as raison, approuva Molly. Il ne va pas bien ces derniers temps. Je m'inquiète vraiment pour lui. Il devient de plus en plus puissant et de plus en plus distant avec nous…

-Vous vous demandez si il ne risque pas de mal tourner, c'est bien ça ?

La sorcière posa le couteau qu'elle avait dans la main et soupira en s'asseyant.

-Je ne peux pas croire que Harry pourrait devenir un mage noir. Mais… mais le fait est que si les choses restent ainsi, il a toutes les chances de le devenir ! Et moi j'ai l'impression d'avoir échoué quelque part. Je voulais le protéger. Il semblait si triste, si vulnérable…

Molly ferma les yeux tristement. Hermione lui sourit.

-Vous vous trompez Mrs Weasley. Harry n'est pas en train de mal tourner. Et si il s'éloigne de nous c'est pour nous protéger. Il a vu mourir tout ceux qu'ils aimaient : ses parents, Sirius, Dumbledore. Il ne veut pas nous mettre en danger parce qu'il nous aime, c'est pour cela qu'il s'éloigne de nous.

-Mais c'est idiot ! s'exclama la mère de famille en tapant du poing sur la table. Il ne doit pas nous mettre de côté ! Il a besoin de nous, et pas de s'enfermer dans ses cauchemars et ses peurs !

Hermione haussa les épaules.

-A mon avis, la seule chose que nous puissions faire maintenant, dit-elle, c'est lui montrer qu'on l'aime, en espérant qu'il reviendra vers nous.

Molly opina du chef sans conviction.

-Vous avez besoin de moi pour les préparatifs ? demanda alors l'élève de Poudlard, décidée à changer de sujet.

-Avec plaisir ! approuva son interlocutrice. J'ai l'impression que rien ne sera prêt ! Les Delacour arrivent cet après-midi et tout reste à faire ! C'est une véritable catastrophe !

Riant, Hermione s'employa à aider la mère de Ron qui emblait se laisser déborder par la situation.

Harry descendit quelques temps plus tard pour se trouver dans un capharnaüm inquiétant. Il remarqua alors Hermione, les cheveux emmêlés et éclata de rire en la découvrant.

-Quoi ? fit-elle.

Le Survivant attrapa une serviette (ou peut-être était-ce un torchon ?) qui traînait et essuya en riant le visage barbouillé de sa meilleure amie.

-Ça aurait mérité une photo ! s'amusa-t-il.

Pour toute réponse, la jeune fille lui tira puérilement la langue.

-Que se passe-t-il ici exactement ? s'enquit-il ensuite en observant avec une certaine inquiétude le champs de bataille qui s'offrait à ses yeux.

-Accident, grommela Hermione, nous avons voulu faire trop de choses en même temps. Mrs Weasley a peur que tout ne soit pas prêt dans les temps. Et j'ai bien peur qu'elle ait raison. Les Delacour arrivent dans quelques heures.

Harry regarda autour de lui et grimaça. En effet, il y avait un problème. Mais soudain, son visage s'illumina.

-Attend moi ici, j'ai une idée !

Il remonta en prenant les marches quatre par quatre dans la chambre de Ron qui grogna en entendant le bruit qu'il faisait.

-Désolé vieux ! s'exclama-t-il.

Sans attendre, Harry ressortit de la pièce après avoir prit ce qu'il était venu chercher.

Au rez-de-chaussée, Molly était au bord des larmes.

-C'est une vrai catastrophe ! gémit-elle.

Hermione avait de mal à prétendre le contraire. Et elle ne voyait pas vraiment comment résoudre cette affaire, bien que Harry ait semblé sûr de lui. Elle était toutefois heureuse de voir qu'il semblait un peu mieux ce matin-là : il avait rit franchement pour la première fois depuis longtemps. Rien que pour ça, la jeune fille ne regrettait pas d'avoir été ridicule. Elle espérait que ce ne serait pas un coup d'épée dans l'eau et que le moral du Survivant serait un peu meilleur à partir de ce jour-là. Mais dans l'instant présent, elle tentait tant bien que mal de soutenir une Molly désespérée.

Un son qu'elle connaissait se fit soudain entendre et la cuisine sembla en quelques seconde changer d'aspect. Mrs Weasley ouvrit la bouche de surprise alors que Harry jaillissait soudain près d'elles.

Ce n'est qu'alors que Hermione réalisa ce qui se passait. Dobby et Winky venaient d'apparaître et s'étaient aussitôt mis au travail avec une efficacité redoutable.

-C'était ça ton idée ! s'exclama la jeune fille en se tourna vers son ami.

Celui-ci approuva dans un sourire.

-Je me suis dit qu'ils ne seraient pas de trop et…

Il ne put pas poursuivre sa phrase, Molly l'avait étreint avec force, lui coupant la respiration.

-Merci Harry ! s'exclama-t-elle, pleurant de soulagement. J'ai vu le moment où le mariage de Bill serait gâché par ma bêtise !

-Ne dites pas de sottises ! protesta le Survivant. Vous vous êtes juste laissée déborder, ça arrive à tout le monde.

-En tout cas, objecta Mrs Weasley en reprenant contenance et en lâchant le jeune homme, je suis contente de voir que tu vas mieux ! Nous étions inquiètes pour toi !

Il sourit alors que la mère de son ami et Hermione se dirigeaient vers les deux Elfes de maison afin de leur expliquer ce dont elles avaient besoin. Il ne leur dirait certainement jamais que sa condisciple l'avait réveillé en passant dans sa chambre – il avait le sommeil très léger – et qu'il avait entendu leur conversation et leurs inquiétudes. Qu'il avait été touché par leur confiance et leur désir de l'aider. Il allait faire des efforts, même s'il n'était pas sûr de pouvoir paraître enjoué. Il allait tenter de se concentrer sur autre chose que ses démons. Le mariage de Bill et Fleur était une chance pour cela, autant la saisir. Il verrait ce qu'il parvenait à faire.

Un bâillement le prit en traître. Décidément, il manquait de sommeil, c'était un fait reconnu. Mais que pouvait-il y faire ? Il enviait Ron qui à cet instant dormait comme un bienheureux. Quoique pas pour longtemps, puisque Mrs Weasley avait décidé que tout le monde devait mettre la main à la patte.

Les Elfes de maison furent d'une aide précieuse, tant et si bien que lorsque les Delacour arrivèrent à l'heure prévue, accompagnés de leur fille et d'Arthur Weasley, le Terrier reluisait. Gabrielle sembla ravie de voir Harry et ne le quitta pas, alors que Ron était ébloui par la mère des deux filles.

Dans l'ensemble tout se passa bien et le mariage, prévu pour le lendemain, s'annonça sous un jour favorable.

La nuit qui suivie fut comme toutes les autres pour Harry, il ne dormit que quelques heures. Mais cette fois, il avait prit ces dispositions et emprunté un livre à Hermione, intitulé « La Magie Ancienne : de la théorie à la pratique ». Ce n'était pas forcément ce qui l'intéressait le plus, mais il ne pouvait hélas pas faire grand-chose d'autre pendant la nuit sans risquer de réveiller Ron – dont le sommeil était sacré – et il avait déjà lu tous les livres de Quidditch, du « Quidditch à travers les Âges » à « La Bible du Batteur ». Et comme les séries fleuves version sorcier de Mrs Weasley ne l'attiraient pas plus que ça (savoir que dans l'épisode cent trente quatre, Cathy est en fait la fille de John et non de Frank et que sa mère, Emilie était la sœur illégitime d'Anne ce qui pose des problèmes d'héritage n'était pas dans les priorités) il s'était par conséquent rabattu sur les livres de la préfète.

Quelques heures avant le mariage, le Terrier était en ébullition. Dobby et Winky s'affairaient partout avec application alors que les filles avaient réquisitionnés la salle de bain, ce qui atterrait Ron qui se demandait sérieusement comment elles pouvaient être aussi longues.

Décidé à se changer les idées, Harry s'amusait de la situation alors que les invités arrivaient en nombre, débordant vite le pauvre Arthur. Le professeur McGonagall fut celle qui surpris le plus le Survivant. Regardant le père du marié se débattre avec les formules d'usage, en anglais, en français, elle laissait apparaître un léger sourire amusé avant de décider après un temps de voler à son secours.

Ron avait, pour sa part, opéré repli stratégique afin d'échapper à la foule qui se massait sur les lieux de la cérémonie. Fred et George avaient été exhorté par leur mère d'oublier toutes leurs idées de blagues sous peine de représailles particulièrement désagréables, et affichaient donc un air morose (ils n'auraient pas prit le risque de déclencher les foudres de Molly : beaucoup trop dangereux).

-Ron, fit Harry. Tu devrais y aller.

L'interpellé se tourna vers son meilleur ami et l'attrapa vivement par le bras, l'attirant vers lui.

-Cache toi ! s'exclama-t-il. Tu vas me faire repérer !

Le Survivant soupira, désespéré.

-Ron, gronda-t-il. Tu ne vas pas rester planqué ici pour le reste de la fête !

-Pourquoi pas ?

-Parce que ton frère se marie et que tu dois lui faire honneur.

-C'est pas ma faute s'il a des idées saugrenues ! Un mariage avec tout ce monde ! Quelle horreur !

-Viens !

Agacé par les gémissements de son ami, le Gryffondor l'avait saisit sans cérémonie et traîné hors de sa cachette.

-Harry, pitié !

-Non, trancha le susnommé.

-Tu es sans cœur, grommela Ron.

Mais il s'arrêta là. Hermione et Ginny venaient d'apparaître et de s'approcher d'eux.

-Il faut faire asseoir tout le monde, dit la première, Fleur est prête.

-Ok, approuva Harry, vous êtes superbes les filles.

Les deux complimentées rougirent joliment. Le Survivant prit le bras de Ginny alors que Ron en faisait de même – quoique plus maladroitement – avec Hermione. Tout le monde s'installa. Vérifiant que tout était prêt, Harry remarqua une jeune femme assise du coté de la mariée. Ses cheveux blancs ne pouvaient d'ailleurs qu'attirer l'attention sur eux tant ils contrastaient avec le visage dépourvu de la moindre ride de l'inconnue. Elle tourna ses yeux vers l'Elu. Leur teinte dorée était captivante et irréelle. Elle était divinement belle – à l'image des nombreuses Vélanes ou demi-Vélanes qui se trouvaient là. Mais elle semblait différente…

-Harry !

La voix de Ginny le tira de sa contemplation. Elle le foudroya de regard avant d'aller s'asseoir, laissant un Harry quelque peu incompréhensif. Il décida cependant de la suivre, décidé à ne pas créer de polémiques pendant la cérémonie.

Le mariage fut splendide et permit à Harry d'oublier un moment ses problèmes face à la magie de l'instant. Il n'avait jamais vu de mariage sorcier et ne regretta pas d'avoir assisté à celui-ci. Malgré tous ses efforts, Molly n'avait pas pu retenir ses larmes, pour le plus grand désespoir de Fred et George qui semblaient trouver cela ridicule. Charlie souriait à pleines dents et même Ron s'était laissé gagné par l'atmosphère joyeuse.

S'en suivit un banquet durant lequel les deux jumeaux ne purent se retenir : quelques invités se retrouvèrent dans des positions assez gênantes, provoquant l'hilarité de beaucoup. Molly s'énerva après ses fils qui ne semblèrent pas vraiment inquiets jusqu'à ce que le professeur McGonagall vienne à aide à Mrs Weasley à coup de menaces tout ce qu'il y avait de plus sérieuses. Tant et si bien que les deux farceurs semblèrent penser que le jeu n'en valait pas la chandelle et s'assagirent (momentanément, ça va sans dire).

Harry discutait avec les parents Delacour, qui semblaient le tenir en haute estime, notamment grâce au sauvetage de leur cadette, lorsque qu'il aperçu la mystérieuse femme aux cheveux blancs. S'excusant auprès des deux français, il se fraya un passage dans la foule pour rejoindre la jeune femme. Il n'arrivait pas à s'expliquer sa fascination pour elle. Il avait comprit que Ginny était jalouse, mais ne pouvait pas s'en empêcher.

Lorsqu'il arriva prêt d'elle, l'inconnue sourit.

-Je suis contente de vous voir, M. Potter, fit-elle.

-Qui êtes-vous ? demanda-t-il, au mépris de la moindre politesse.

L'interrogée n'en sembla pas surprise.

-Je m'appelle Némésis, répondit-elle d'une voix calme. Et pour répondre à la question que vous vous posez certainement, vous vous sentez attiré vers moi à cause de ma magie et d'un sort que j'ai lancé.

Inquiet, Harry fit un pas en arrière.

-Ne vous en faites pas, tempéra son interlocutrice, je ne suis pas votre ennemie. Mais pas vraiment votre alliée non plus. À vrai dire, ce n'est pas en tant que Survivant que vous m'intéressez. Le sort que j'ai lancé me servait à détecter les personnes qui pourraient accomplir une mission spéciale. Mais je dois bien admettre que je me doutais que vous seriez celui que je cherchais.

-Quel genre de mission ? demanda le jeune homme, prudent.

La fascination qu'il ressentait pour Némésis avait disparut, et même s'il admettait bien volontiers qu'elle était très belle, il ne se sentait absolument plus attiré par elle.

-Le genre que vous n'imaginez certainement pas, sourit la jeune femme. Mais je pense pourtant que vous êtes le mieux placé pour l'accomplir.

-J'ai déjà des choses à faire, signala Harry.

-Ha oui, fit Némésis sans paraître le moins du monde embêtée. La prophétie qui annonce votre combat contre Voldemort et les Horcruxes.

Le Survivant fut doublement surpris par cette simple réplique : la jeune femme connaissait l'existence de la prophétie et des Horcruxes mais aussi, elle prononçait le nom du mage noir sans la moindre émotion.

-Comment… commença-t-il.

-J'ai mes sources, le coupa-t-elle. Et je doute franchement que vous parveniez à quoi que ce soit dans votre état actuel.

Harry se tendit, fixant Némésis avec suspicion.

-Vous allez vous détruire si vous continuez sur cette voie, le savez-vous ?

-Je sais ce que je fais, et je n'ai pas besoin de conseils d'une parfaite inconnue.

-C'est certainement vrai, approuva à la grande surprise l'invitée en réfléchissant apparemment. Vous avez besoin de personnes qui ne sont plus là pour vous conseiller. Comme Albus Dumbledore.

-Si c'est pour énoncer de pareilles inutilités, vous auriez mieux fait de chercher ailleurs quelqu'un pour vous aider ! s'agaça le sorcier. Le professeur Dumbledore est mort.

-Certes, certes, admit Némésis avec un mouvement de la main. Il est mort ici.

-Comment ça, ici ?

Sans tenir compte de la question, la femme aux yeux d'or s'assit sur une chaise.

-Vous avez vécu chez les moldus, n'est-ce pas ? s'enquit-elle.

Cette question énerva profondément Harry. Qu'est-ce que cela pouvait bien lui faire ? Il songea très sérieusement à partir en la laissant en plan, mais quelque chose au fond de lui lui disait qu'il devait rester, écouter ce qu'elle avait à lui dire. Peut-être une curiosité malsaine ?

-Oui, finit-il par lâcher.

Némésis sourit.

-Avez-vous entendu parler de la théorie quantique de scientifiques comme Albert Einstein traitant des dimensions, ou mondes, parallèles ?

-C'est de la science fiction !

-Pour les moldus, précisa Némésis. Les moldus qui sont persuadé que la magie n'existe pas. Est-ce pour autant le cas ?

Harry se renfrogna. Il soupçonnait sérieusement cette femme d'être folle. Mais sa réplique était difficilement attaquable.

-Vous êtes en train de me dire que c'est une réalité ? se hasarda-t-il.

-Précisément.

-C'est n'importe quoi ! protesta le Survivant. Vous êtes folle !

-Peut-être, observa-t-elle sans se sentir un instant insultée, ou peut-être pas. Qu'en savez-vous ? Avez-vous une preuve irréfutable que ce que je dis est impossible ?

-Avez-vous une preuve irréfutable que c'est vrai ?

Elle rit.

-Bien entendu ! affirma-t-elle. Mais je ne vous la montrerais pas pour le moment. Je ne suis pas venue ici pour échanger des théories avec vous, M. Potter, bien que cela aurait pu être intéressant, j'en conviens. Comme je vous l'ai dit plus tôt, je cherche quelqu'un pour accomplir une mission.

-Vous ne pouvez pas le faire vous-même ? siffla Harry.

-Non, répondit-elle sans tenir compte de l'air énervé de son interlocuteur. Ce n'est pas dans mes attributions.

-Et quelle est cette mission ? soupira le jeune homme.

-C'est une demande du professeur Dumbledore, répondit-elle, le regard rieur.

Le Survivant sursauta et fixa l'étrange femme avec une attention nouvelle.

-Vous connaissiez le professeur Dumbledore ? interrogea-t-il, intéressé.

-Pas le votre, répondit Némésis. Mais j'en connais plusieurs autres.

-Je vous demande pardon ?

Cette fois, Harry ne comprenait plus rien. Comment pouvait-elle connaître plusieurs Dumbledore et pas le même que lui ? Il avait bien sa petite idée sur la question, mais il refusait de l'admettre – il semblait être devenu maître dans ce domaine.

-Je suis sûre que vous avez parfaitement comprit, M. Potter, signala Némésis. Mais puisque vous ne semblez pas disposé à l'admettre je vais être plus explicite. L'Albus Dumbledore d'une dimension jumelle a souhaité recevoir de l'aide pour éviter que Voldemort ne monte en puissance. J'ai reçu cette demande et j'ai décidé de l'acceptée. Je suis donc ici pour que vous accomplissiez cette mission pour moi.

À son tour, le Survivant s'assit.

-C'est n'importe quoi, souffla-t-il.

-C'est ce que penserait la plupart des personnes, admit volontiers la jeune femme, c'est pour cela que j'ai vérifié grâce à un sort que vous soyez celui que je cherchais. Et puisque vous y avez été sensible, ça veut dire que vous pouvez accepter cette réalité. Je suis certaine qu'au fond de vous, vous savez que je dis vrai.

Elle avait raison. Il y avait une voix qui soufflait à Harry qu'elle n'était pas folle et que ce qu'elle disait n'été que la pure réalité. Par réflexe, il vérifia que son esprit était bien protégé. C'était bien le cas, personne ne pouvait s'y introduire discrètement.

Souriant, Némésis se leva.

-Réfléchissez-y M. Potter, dit-elle. Et sachez que l'Albus Dumbledore qui a fait cette demande vit en 1976. Bonne journée.

Harry la regarda s'éloigner sans réagir. Il ne savait vraiment pas comment prendre ce que venait de dire l'inconnue. Il n'arrivait pas à admettre qu'elle disait vrai tout en sachant que c'était pourtant le cas. Comment savait-il ça ?

Il se leva en secouant la tête, agacé. Il allait rejoindre Ginny lorsqu'il se figea. Pourquoi lui avait-elle parlé de 1976 ? Que s'était-il passé cette année-là ?

-Tout va bien Harry ?

Le susnommé se retourna en attendant la voix douce du professeur (enfin, l'ex-professeur) Lupin. Il le regarda quelques instants, hagard.

-Je suis un peu perdu. Dites, que s'est-il passé en 1976 ?

Le Maraudeur sembla surpris par la question mais y réfléchit.

-Et bien c'est l'année où tes parents, Sirius et moi sommes entrés en septième année. James et Lily ont été nommé Préfets-en-Chef et Sirius s'est enfui de chez lui… Je crois que c'est tout. Pourquoi ?

Un sourire était apparu sur le visage de Harry. Mais il était difficile de savoir ce qu'il représentait, le jeune homme lui-même n'était pas sûr de le savoir. Il ne répondit pas à la question de Remus et s'éloigna perdu dans ses pensées.


¤ 26 juin 2007 ¤

Et bien voilà le premier chapitre de ma nouvelle fanfic. Elle est certainement une des plus réfléchies que j'ai écrit. Pour changer un peu de mes titres à rallonge, j'ai décidé d'essayer de résumer les chapitres à un mot. Je ne sais pas si j'y arriverais jusqu'à la fin mais j'espère bien ! Comme d'habitude, j'aimerais connaître votre avis sur tout ça, donc laissez moi une petite review !

Pour ceux qui lisent les Gardiens du Temps que j'écris avec Rori Menteptho, qu'ils ne s'inquiètent pas, nous continuons à l'écrire. Les vacances nous laissent plus de temps pour la rédaction…