Disclaimer : Les personnages appartiennent à Masami Kuramada.

Genre : Romance/Angst. Yaoi, threesome. Un peu OOC.

Rating : M.

Avertissement : Le langage est parfois un peu cru, certains lemons un peu violents. Que ceux qui n'apprécient pas ne commencent pas à lire ! J'ai tenté de retranscrire le langage oral que nous employons tous les jours.

Spoiler : Univers alternatif. Suite à une rupture, Milo va sombrer dans la déprime et laisser libre cours à ses pulsions. Sa rencontre avec certaines personnes va précipiter sa chute sans qu'ils ne s'en aperçoivent. Mais quelqu'un va le sauver de lui-même.

Note : Je sais que j'ai une autre fic en cours et que je ne devrais pas me lancer dans l'écriture d'une nouvelle histoire. Mais quand les idées viennent, c'est dur de les ignorer. J'espère que cet UA vous plaira. Dites-le et laissez vos reviews. Je ferai de mon mieux pour y répondre. Merci


Chapitre 1

De nos jours… au début de l'été…

Milo Parédès gara sa Porsche dans le parking de son immeuble à la place 14-3. Son patron lui avait enfin accordé trois semaines de congés après plus de deux ans de travail acharné. Même si les cadres supérieurs ne comptent pas leurs heures supplémentaires, ils finissent tôt ou tard, par avoir besoin de repos. Il travaillait depuis six ans dans une grosse société pétrolière. Il était chargé de négocier des contrats avec des pays étrangers pour construire des stations services. Il avait régulièrement à faire à des représentants des différents gouvernements pour les convaincre de laisser sa société s'implanter à tel ou tel endroit. Il était donc souvent en voyage.

L'ascenseur le mena rapidement au quatorzième étage de la tour où il avait acheté un appartement qu'il partageait depuis deux ans avec son amant. Il ne lui avait rien dit pour ses vacances et comptait bien lui faire la surprise. Shaka était un artiste peintre indien. Milo avait été invité par un de ses amis à un de ses vernissages et le coup de foudre avait été immédiat entre les deux hommes. Rapidement, Shaka avait emménagé avec Milo et depuis ils vivaient leur amour discrètement mais sans se cacher non plus. Mais cela faisait quelques semaines que quelque chose n'allait plus entre eux. Milo n'était plus aussi enthousiaste et Shaka se renfermait de plus en plus souvent dans ses méditations mystiques, source de son inspiration.

Il entra chez lui et posa le courrier sur la petite table du hall après avoir allumé la lumière. Tout était plongé dans le noir, ce qui le surprit. Shaka n'aimait pas l'obscurité. D'ailleurs ses toiles, dont beaucoup couvraient les murs de l'appartement, n'avaient jamais de noir. Shaka n'utilisait jamais cette couleur.

Il fit le tour des pièces sans trouver son compagnon. Il posa sa mallette sur le canapé et ôta sa veste de costume, la posant sur le dossier d'une chaise. Il arrivait à Shaka de sortir, rarement, mais il le prévenait toujours. Il regarda le répondeur où le chiffre zéro clignotait. Pas de message. Il appela son mobile.

- Le numéro que vous demandez n'est plus en service. Veuillez contacter votre opérateur.

Là, Milo commença à s'inquiéter. Il téléphona à plusieurs de ses amis, pensant que Shaka était peut-être chez l'un d'eux. Mais non, personne n'avait vu le peintre. De guerre lasse, il prit le courrier et commença à l'ouvrir en s'asseyant sur le canapé de cuir blanc. Quelques factures, des pubs et une enveloppe avec son prénom écrit de la main de Shaka. Il aurait reconnu cette écriture entre des millions. Il l'ouvrit.

A l'intérieur, il trouva un trousseau de clé et une lettre. Il la lut.

Milo,

Depuis que je t'ai rencontré, j'ai vécu un conte de fée. Mais cela fait quelques temps que les choses entre nous ont évolué et je sais que tu t'en ais rendu compte. Cela me perturbe beaucoup. Mon inspiration et la qualité de mes toiles s'en ressentent. Ce matin j'ai enfin compris. Nous ne sommes plus amoureux l'un de l'autre. Nos sentiments ont évolué et l'amour que nous éprouvions s'est transformé en une profonde affection. Nous ne devons plus nous voiler la face. Nous ne ferions que nous faire souffrir et ça je ne le veux sous aucun prétexte.

J'ai emporté toutes mes affaires. Tout le matériel qui se trouve dans mon atelier, tu peux t'en débarrasser, tout jeter. Mes toiles qui sont accrochées chez toi, fais-en ce que tu veux. Si tu les gardes, ça me fera très plaisir, je les ai peintes pour toi. Si tu les jettes, je comprendrai.

J'ai besoin de me remettre en question, mais je sais que notre avenir n'est plus ensemble. Je t'ai sincèrement aimé de tout mon cœur. Je sais que tu rencontreras quelqu'un qui te rendras vraiment heureux. Tu le mérites.

Ce n'est ni de ta faute, ni de la mienne. Nous n'étions tout simplement pas fait pour rester ensemble pour toujours mais juste pour faire un bout de chemin l'un avec l'autre. Et notre route s'arrête là.

Tu dois me trouver bien lâche de partir comme ça, sans avoir le courage de te le dire en face et tu auras raison. Je n'aurais pas eu la force d'affronter ton regard dans lequel j'ai tant aimé me noyer…

Avec toute mon affection

Shaka.

Combien de temps resta-t-il là, assis, à pleurer en silence ? Une heure ? Peut-être deux. Il releva la tête, une migraine atroce lui martelait les tempes. Comme un automate, il se leva, alla vers le bar prit un verre et la bouteille d'Ouzo. Bien sûr, l'alcool n'était pas la solution mais il avait besoin d'oublier sa douleur pendant quelques heures. Dans l'état où il était, il n'arriverait pas à s'endormir et c'est ça qu'il lui fallait. Dormir. Demain, il ferait jour, même s'il devait se réveiller avec une magnifique gueule de bois.


Un rayon de soleil se glissa à travers les stores de l'immense baie vitrée du salon et vint lui caresser le visage. Milo cligna des yeux pour tenter de se débarrasser de l'importun, en vain. Il passa une main lourde de sommeil sur son visage et sentit une barbe naissante sous ses doigts. Il réalisa qu'il était sur son canapé. Pourquoi s'était-il endormi là ? Tournant le regard, il aperçut un trousseau de clés sur la table basse et tout lui revint mémoire. Shaka l'avait quitté. Des larmes lui brûlèrent les yeux. Il les essuya avec le pouce et l'index avant qu'elles ne coulent. Il réussit à s'asseoir, doucement, pour ne pas aggraver la douleur qui le vrillait le crâne. A ses pieds, il vit la lettre qui avait glissé de sa main pendant qu'il dormait. Alors quelque chose se brisa en lui.

La porte de la prison, à l'intérieur de laquelle il retenait captifs certains aspects de son caractère et de sa personnalité, s'ouvrit brutalement, laissant s'échapper un Milo que peu de ses amis connaissait. Et encore n'en avaient-ils vu qu'une version tempérée, toujours sous contrôle.

Pendant ses études de commerce international, il avait bridé la bête qui vivait en lui, pour réussir. Puis il avait continué à faire bonne figure devant ses collègues de travail et son patron qui avait fini par accepter son homosexualité étant donné que cela n'avait jamais posé de problème dans ses relations professionnelles, ou nui à la qualité de son travail. Bien au contraire, il avait l'impression qu'il devait toujours en faire plus pour faire oublier cet aspect de sa vie.

Seul Shaka avait entraperçut ce Milo, impulsif et passionné à l'occasion de soirées un peu arrosées. Mais, il gardait toujours le contrôle. Avant cette période, il était complètement lui-même. Prédateur, calculateur, débauché, séducteur et séduisant. Très séduisant. Il avait un baratin de tous les diables. Il obtenait des choses au charme mais s'il les conservait, c'est qu'il avait une tête.

La lettre de Shaka venait de libérer le véritable Milo. Et il avait devant lui trois semaines soit pour le remettre dans sa prison, soit pour le laisser dominer sa vie à jamais. Parce que tous les efforts qu'il avait fait pour étouffer cet aspect de son caractère, il ne pourrait plus les refaire. Il n'en avait plus le courage.

S'il avait une telle situation aujourd'hui, un bon job, de l'argent, un super appart, une belle voiture, c'est parce qu'il avait maintenu la bête en cage, de ça il était sûr. Son coté politiquement incorrect en avait fait fuir plus d'un. Aurait-il la force d'enchaîner à nouveau le vrai Milo pour ne laisser paraître que celui qui était parfaitement présentable et sous contrôle en toutes circonstances ? En avait-il seulement envie ? Voilà la question qu'il allait devoir se poser rapidement, parce que plus le temps passait et plus il serait difficile de faire marche arrière.

Il prit une douche qui calma un peu sa migraine, se rasa, se brossa les dents. Il passa son pantalon en cuir noir, ses bottes noires, un t-shirt sans manche bleu comme sa longue chevelure, une ceinture et des poignets de force cloutés. Il brossa les lourdes boucles de ses cheveux, s'aspergea d'eau de toilette et passa sa veste en cuir noir elle aussi. Il jeta un regard à son reflet dans le miroir de l'entrée, prit ses clés, son portefeuille, ses lunettes de soleil, son téléphone et gagna le parking. Il monta dans sa voiture et démarra. Mais il ignorait où il allait.

Milo remontait les Champs Elysées vers l'Arc de Triomphe, lorsque son téléphone sonna.

- Bonjour Mû !

- Bonjour. Shaka est rentré ?

- Non. Il m'a quitté. Il est parti, c'est fini.

- Oh merde ! Tu veux passer à la maison ?

- Un peu plus tard si tu veux bien, j'ai besoin d'penser à tout ça, là.

- Bien sûr. On sort pas de toute manière. Tu viens quand tu veux.

- Ok ! Merci ! A plus tard.

Il raccrocha juste au moment ou il vit la police sur le coté de la route en train de traquer les conducteurs sans ceinture de sécurité ou le téléphone scotché à l'oreille. Il venait de l'échapper belle.

Il roula plus de deux heures dans les rues de la ville, une compile du groupe Scorpion à fond dans les oreilles et finalement, il se retrouva devant le pavillon de Mû et Aïolia, un couple d'amis de longue date. Il gara sa voiture dans la cour et grimpa les escaliers qui menaient au perron. Son doigt n'eut pas le temps d'atteindre la sonnette que la porte s'ouvrit sur un Aïolia au visage triste et compatissant.

- Faites pas cette tête, lui dit Milo en souriant tristement et s'asseyant dans le salon. C'est pas facile alors sois sympa, n'en rajoute pas.

- J'veux bien mais c'est pas évident ! Je comprends pas c'qui c'est passé.

Mû entra à cet instant et embrassa Milo sur les deux joues. Il servit le café qu'il avait apporté et en donna une tasse à leur ami. Il leur fit un petit résumé de la lettre de Shaka et bu une gorgée.

- J'avais bien senti que c'était pas ça entre vous depuis quelques temps, commença Mû. Je voulais t'en parler, mais je voulais pas me mêler de c'qui ne me regarde pas.

- T'as rien à te reprocher Mû. De toute façon Shaka a raison. Je devrais être plus effondré que ça et pourtant, même si j'ai pleuré un bon coup hier soir et que j'me suis torché la gueule, je suis pas aussi anéanti que je pensais l'être.

- Tu penses aussi que vous n'étiez plus amoureux toi aussi ? demanda Aïolia comme pour avoir une confirmation.

- J'crois bien. C'est comme si on était tombé dans une sorte de routine. Pas au lit, j'te rassure ! De c'coté là ça a toujours été génial, enfin pour moi en tout cas. Non, c'est dans notre vie de tous les jours. En y réfléchissant, c'est comme si on vivait à coté l'un de l'autre. On était habitué à la présence de l'autre et on ne faisait plus attention au reste. Y a longtemps qu'on a arrêté de jouer au jeu d'la séduction tous les deux. C'était inévitable. Tôt ou tard, on se s'rait séparé. Mais bon, c'est vrai qu'sur le moment, ça fait un mal de chien !

- Qu'est-ce que tu vas faire maintenant ? s'enquit Mû qui commençait à regarder Milo avec un œil nouveau. Jamais il ne l'avait vu habillé de la sorte.

- J'ai trois s'maines de congés, j'vais faire le point sur ma vie. Ca fait du bien de temps en temps. Je vais sûrement descendre dans le sud.

- En plein mois de juillet ? Tu vas te retrouver coincé au milieu d'une cohue de vacanciers, sourit Aïolia.

- C'est pas grave. Ca fait longtemps qu'j'ai pas été sur la Cote d'Azur. Je connais mieux les pays étrangers que mon propre pays. J'vais m'balader, je verrai bien.

- J't'avais jamais vu habillé comme ça, fit Mû. Ca te va bien. Ca te donne un coté bad boy très sexy.

Ils sourirent à cette remarque, mais même si sa bouche souriait, les yeux de Milo avaient un éclat étrange, presque menaçant. Mû, qui avait une sensibilité hors du commun n'était pas tombé loin de la vérité. Milo arrivait encore à faire bonne figure mais ça ne durerait pas. Il avait toujours trouvé Aïolia très mignon et il lui restait encore assez de lucidité pour ne pas foutre le bordel dans son couple. Il était un danger pour eux. Il était un danger pour tous ceux qui se dressaient entre lui et ce qu'il convoitait. Il valait mieux qu'il s'éloigne de ses amis pour qu'ils n'assistent pas à sa métamorphose. Chassez le naturel, tôt ou tard, il revient au galop…

A suivre...


J'espère que ça vous à plu.