Et non, vous ne rêvez pas. Je suis déjà de retour avec un nouveau chapitre ! J'espère simplement avoir vu toutes les fautes. Je me suis relue assez rapidement. (si jamais vous en voyez, n'hésitez pas à me le dire ;) ) Bonne lecture.


La disparition de l'américaine plongea la Grande Salle dans un silence de plomb durant une bonne minute. Les premiers à reprendre contenance furent les professeurs déjà en poste onze ans plus tôt, l'année où Melody était apparue en plein cours de Défense Contre les Forces du Mal.

- Encore ! s'exclama la directrice adjointe avec un sourire aux lèvres. Y a pas à dire Severus, ta fille a le chic pour passer outre les barrières anti-transplanage !

Severus trouvait, quant à lui, ça tout sauf amusant. Son pouce et son index à la base de son nez, il essaya en vain de calmer la migraine qu'il sentait s'installer doucement mais sûrement.

« Où peut-elle être ? » se demanda-t-il en se forçant à respirer le plus calmement possible. « La dernière fois, au moins, je n'ai pas eu besoin de la chercher partout ! »

- Je me disais bien que c'était bizarre que cette année, elle n'ait pas disparut ! sourit sa collègue de métamorphose.

- Comment ça ?! souffla Pomona Sprout, la directrice de maison de la jeune fille. Elle disparait souvent comme ça ?

- Pour ce qu'y est de disparaître, on va dire qu'elle n'en est pas à sa première fois, lui apprit le plus petit des professeurs.

- En fait, je crois que ça ne lui est arrivée que à l'école, réfléchit McGonagall, se souvenant de ses discussions avec Severus.

- A l'école ?! s'étonna le parrain de l'adolescente.

- En effet, souffla le maître des potions, las de leur comportement.

Il faut croire que ses collègues avaient passé trop de temps devant des adolescents avides de ragots. Ça avait dû déteindre sur eux. Il faudrait donc qu'ils songent sérieusement à la retraite. Et s'ils lui demandaient, il se ferait une joie de leur suggérer certains choix de carrière en vue d'une reconversion professionnelle. Il se demandait d'ailleurs comment certain avait fini professeur. A croire qu'ils s'étaient réveillés un jour en se disant que ça serait plutôt chouette.

- Et je vous demanderai d'ailleurs de ne pas lui en parler. Elle serait capable de vous répondre que c'est parce qu'elle a développé une allergie à l'école ou une ânerie dans le genre.

- Et ça lui arrive souvent ? s'enquit Mrs Sprout.

- Non, heureusement pour ma santé mentale. Ce n'est arrivé que trois fois en comptant aujourd'hui.

- Ah oui. Quand même ! se réveilla le professeur d'étude de moldus qui, jusque-là, avait le regard dans le vague, n'en croyant pas ses yeux. Et à chaque fois de la même façon ?

- Non, répondit sèchement Severus.

Il ne comprenait pas pourquoi tout le corps enseignant ne trouvait rien de plus intelligent à faire que ne connaître l'historique des frasques de sa fille. Par Merlin, le plus important en ce moment n'était pas de savoir si elle était une bonne élève en Floride, ou si elle avait ou non était l'instigatrice de toutes les bêtises qu'elles avaient faite avec Amelia au centre de rééducation ! A priori, personne ne semblait se soucier de savoir Melody se trouvait.

- Si cela vous intéresse, je ne manquerai pas de vous fournir la biographie de ma fille. En attendant, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, il serait plus enrichissant pour tout le monde de chercher où elle peut bien être.

- Vous avez raison mon ami, sourit Albus Dumbledore. Mais avant cela, vous conviendrez que nous devons rassurer les autres élèves qui, eux, n'ont jamais été témoin des capacités de miss Snape.

Pour toutes réponses, son maître de potions leva son sourcil gauche. De toute manière, ça ne servirait à rien de parlementer avec le vieux directeur pour le faire changer d'avis. Il s'y était déjà cassé les dents bien des années plus tôt.

- SILENCE ! cria donc le directeur en prenant place devant la table des professeurs pour faire face à tous ses cornichons.

Ce ne fut que lorsqu'Albus rétablit le calme dans le réfectoire que Severus se rendit compte de l'agitation des autres élèves, mais surtout du volume sonore qu'ils avaient réussi à atteindre.

- Non, vous n'êtes pas victimes une hallucination collective, reprit-il bien plus calmement avec son éternel pétillement au fond des yeux. Miss Snape se trouvait belle et bien dans la Grande Salle avant qu'elle ne disparaisse. Toute fois, je vous déconseille d'essayer de vouloir faire comme elle. Je vous rappelle que le transplanage est impossible dans l'enceinte de Poudlard.

Un murmure s'éleva dans la salle. Tout le monde se demanda si la consommation en trop grande quantité de bonbons au citron pouvait avoir des effets néfastes sur le cerveau : leur directeur n'était pas du tout cohérant.

- NON, fut-il obligé de dire bien plus fort pour retrouver l'attention de tout le monde. Non, comme je le disais, Miss Snape n'a pas transplané. Vous n'êtes pas sans savoir qu'il n'est pas rare que la lignée de grandes familles de sorciers possède quelques particularités, dirons-nous. L'ascendance de ses sorciers a modifié leur génome. C'est ainsi que certain se retrouve avec un héritage de Veela ou de Vampire. Mais plus rarement, surtout chez nous, dans nos contrées, certains sorciers ont du sang de…

Severus siffla de mécontentement, coupant la parole à l'illustre vieillard qui parlait trop. Réconforter des enfants trop curieux ne nécessitait pas de dévoiler les caractéristiques familiales de Sérena, sa femme. Si ces cornichons n'avaient pas compris avec la couleur des yeux de sa fille, tant pis pour eux. Ils n'avaient pas besoin de savoir ça !

- Heu…oui, bafouilla le directeur sans, toutefois, se tourner vers son ami. Donc comme je le disais certain héritage sont plus rare que d'autre. Et il se trouve justement que Miss Snape possède certaines capacités comme se déplacer d'un endroit à un autre par 'téléportation'.

Après cet éclaircissement, Albus, Severus, Minerva, Pomona et les deux aurors se rendirent dans le bureau directorial. Ils seraient ainsi à l'abri des oreilles indiscrètes, mais surtout et avant tout plus à l'aise pour discuter. Le vieil homme proposa à tout le monde une tasse de thé avant de commencer, n'oubliant pas que l'incident avait eu lieu pendant le petit-déjeuner, leur empêchant d'y assister. Malgré l'exaspération, pour le moins visible, du maître des potions, pour qui connaissait, personne ne prit la parole tant que tout le monde n'eut pas une tasse fumante en main.

- Bien, commença Albus en s'adressant aux deux représentants du ministère. Je pense que vous devrez tout de même attendre pour vous entretenir avec Miss Melody Snape.

- Merci pour cet éclaircissement inutile, lui répondit l'un deux sans animosité. Seulement je peux vous assurer Albus que nous l'avions compris sans que vous ne vous donniez la peine de nous le dire !

Cette dernière remarque eut le mérite de détendre le maître des potions.

- Savez-vous où elle pourrait se trouver ? demanda l'autre auror en s'adressant directement au père de la jeune fille.

- En toute franchise, je n'en ai qu'une très vague idée, souffla-t-il. Elle pourrait être n'importe où. Quelque part dans le château. Dans notre appartement à Londres. Chez un des Weasley. En Floride, à son ancienne école pour voir Amelia, chez cette dernière, chez nous. Dans de la famille : aux Etats-Unis, en Grèce. Ou même en Russie.

- Ouais, ça ne nous avance pas beaucoup ça ! soupira le premier auror.

- Je suis désolé, mais ma fille a énormément de contact dans le monde sorcier ! Elle a fait son deuxième mémoire sur les différentes langues.

- Tu oublies qu'elle pourrait être avec son ami Akchu ! intervient Minerva. Seulement, j'espère qu'elle n'y est pas. Sans quoi, je ne sais pas quand nous la reverrons. Akchu est un elfe noir du golfe du Mexique.

- Oui, reprit le deuxième auror avec une grimace. Nous avons entendu parler de cet elfe noir plusieurs fois depuis l'année dernière.

Severus soupira et prit congés, mais pas avant de leur dire qu'il avait une bonne vingtaine de hiboux à envoyer et une bonne dizaine de conversations via le réseau de cheminées à passer.

- Oui, allez-y Severus, lui accorda son employeur avec un sourire avenant. Pendant ce temps-là, nous commencerons à régler le souci, avec ces deux messieurs.

Severus acquiesça d'un simple mouvement de tête. Il se hâta de se rendre dans ses cachots tout en priant pour que sa fille ne soit, pour une fois, pas avec la tribu Halkach. Il n'avait aucun moyen de les contacter. Comment Akchu savait que Melody avait des ennuis, et se matérialisait à ses côtés, l'avait toujours fasciné et rendu quelque peu perplexe. Il s'était longtemps demandé s'ils ne s'étaient tout compte fait pas liés l'un à l'autre. Mais bon, peut-être que les origines maternelles de sa fille pouvaient expliquer cela.

Loin de l'agitation de toutes les personnes présentes dans le réfectoire de l'illustre collège Poudlard, Melody se retrouva dans une écurie bien connue. Elle ne le remarqua pourtant pas tout de suite. L'adolescente était bien trop apeurée de se retrouver dans une prison en compagnie de détraqueurs pour avoir conscience de quoi que ce soit. Ce fut une langue intrusive sur son visage qui la fit revenir à la réalité.

- Oui Goofy ! Moi aussi, je suis contente de te voir, lui assura-t-elle avec un sourire en repoussant le chien sans comprendre comment elle avait pu atterrir ici.

- Qui est là ? demanda alors une voix menaçante sur sa droite.

Melody se rassit correctement pour faire face à sa grand-mère. Elle ne voulait pas spécialement recevoir un sort de sa part.

- Ce n'est que moi, dit-elle calmement en essayant de sourire. Je suis sûre que tu ne t'attendais pas à ma visite. Mais, si tu ne te souviens pas, tu m'avais dit que je serai toujours la bienvenue ici !

- Quand je t'ai dit ça, je ne pensais pas que tu débarquerais à une heure aussi indécente !

- Oh ! Heu…désolée, fit-elle penaude en regardant tout autour d'elle.

Dehors il faisait noir. Et si elle pouvait voir l'intérieur de l'écurie, elle savait que ce n'était dû qu'à un sort. La lumière s'était sûrement activité lors de son apparition puisque le bâtiment était pourvu d'un détecteur de présence. Et ça expliquait pourquoi elle n'avait pas remarqué tout de suite qu'elle avait changé de fuseau horaire.

- La prochaine fois que tu veux me voir, attends qu'il fasse jour ! la réprimanda abuela. Je ne suis pas comme ton papou, personnellement je dors à deux heures du matin !

- Je suis vraiment navrée abuela. Tu peux me croire, je n'ai pas fait exprès.

La vieille femme sembla se souvenir de quelque chose. Elle fronça les sourcils et pointa sa baguette sur sa petite fille.

- Que fais-tu là jeune fille ? gronda-t-elle. Ne devrais-tu pas être à l'école ?

Melody leva ses mains en signe de capitulation sans réticence. Mais elle ne savait pas quoi lui dire car même elle ne savait pas exactement ce qu'elle faisait là. Elle tenta tout de même de lui expliquer, en lui parlant de sa propre matinée jusqu'à son arrivée ici. Abuela comprit tout de suite comment sa petite-fille s'était retrouvée ici, se souvenant d'un incident quelque peu similaire dans l'enfance de cette dernière. Et après l'avoir rassurée sur la venue des forces de l'ordre dans son établissement scolaire, elle lui fit comprendre qu'elle ne pouvait pas rester ici. Elle devait y retourner. Son père devait être mort d'inquiétude à l'heure actuelle.

- De plus, c'est bien la première fois que je te vois fuir devant à une situation inconfortable et non y faire face avec détermination, dit-elle l'air de rien.

- Eh ! Je ne suis pas une tête brûlée ! s'insurgea la jeune femme.

-¿Cómo sabemos que no eres un hombre burro de cerebro? (Comment sait-on que tu n'es pas un âne écervelé ?)

- Sans commentaire ! se résigna la plus jeune.

Abuela invoqua un fauteuil pour son âne écervelé préféré. Elles se rendirent alors dans la maison. La vieille dame se changea. Elle était présentement en tenue de nuit. Ça ferait mauvais genre d'arriver ainsi sur le vieux continent. Elle accompagna ensuite la 'fugueuse' à l'entrée de son école. C'était la première fois qu'elle voyait le château dans lequel son beau-fils travaillait depuis plus de vingt ans maintenant.

- Et bien, je comprends un petit peu mieux pourquoi ton père y reste si longtemps. Et aussi pourquoi il a refusé le poste en Floride, souffla la grand-mère, ébahit devant le panorama féérique que lui offrait le majestueux bâtiment et ses terres enneigés.

Melody, très surprise, se tourna vers elle. Elle n'avait jamais entendu parler de ça. Alors comme ça, son père aurait pu travailler en Floride ? Il aurait pu être avec elle lorsqu'elle était plus jeune et seule en Amérique ?

- Quand lui a-t-on proposé de travailler à Tortuga School ? demanda-t-elle l'air de rien alors que sa voisine agitait sa baguette pour signaler leur présence au propriétaire des lieux, ou plus précisément, dans ce cas-là, au directeur de l'école.

- A son mariage, lui répondit-elle, un sourire aux lèvres, pas dupe pour deux noises de son comportement.

Au grand dam de Melody, ce fut ce moment précis que choisit son nouveau directeur pour les accueillir. Elle fut persuadée qu'il l'avait fait délibérément pour qu'elle n'ait jamais le fin mot de cette histoire. Ils se rendirent alors tous les trois jusqu'aux portes du château dans une des diligences.

- Je suis ravi de vous revoir Miss Snape, dit leur hôte, bien installé sur la banquette face aux deux femmes.

- Oui, répondit-elle sans grognée. Je suis désolée monsieur.

Elle savait que Abuela ne se serait pas gênée pour la réprimander si d'aventure elle venait à oublier la politesse devant elle. Non, qu'il lui serait venu à l'esprit d'être familière avec une personne du corps enseignent.

- Avant que nous ne soyons arrivés, je tenais à vous avertir que les deux aurors présents ce matin sont toujours avec nous à Poudlard, continua le directeur, plus sérieusement. Ils veulent d'ailleurs s'entretenir avec vous au sujet des événements survenus durant les vacances.

- Je m'en suis doutée lorsque je les ai vus, soupira l'adolescente en baissant la tête.

- Ne vous inquiétez pas, vous ne resterez pas seule en leur présence, lui assura-t-il avec un sourire bienveillant.

- Il serait en effet fâcheux que la situation du mois de septembre se réitère, accusa la vieille dame avec un regard noir.

Elle n'avait pas apprécié d'apprendre que les forces de l'ordre britannique s'étaient autorisées à interroger sa petite-fille avec si peu d'égard. Ce qu'il s'était passé quelques mois plus tôt ici, ne devait pas se reproduire sous peine de représailles. Elle y veillerait personnellement.

- Je suis on ne peut plus d'accord avec vous ! Et assurez-vous que je ne cautionne absolument pas de telles pratiques, reprit-il le plus sincèrement du monde. En outre, j'ai très insisté sur le fait que Miss Snape avait la double nationalité. Elle a donc exactement les mêmes droits que n'importe quel anglais du pays.

Il se tourna vers son élève, on ne peut plus silencieuse. Elle était visiblement mal à l'aise et stressée. Même s'il n'avait pas assisté à sa disparition, il y a près d'une demi-heure, il aurait tout de même facilement pu comprendre qu'elle redoutait cette confrontation.

- Je n'ai pas le pouvoir de leur interdire de vous parler, malheureusement, lui assura-t-il. Mais, en revanche, je leur ai rappelé que même si vous étiez majeure, vous restez sous ma surveillance et celles de vos professeurs durant toute l'année scolaire. Et que donc s'ils voulaient vous parler dans l'enceinte du château, ils devraient le faire sous la surveillance d'un responsable du corps enseignant.

Melody hocha la tête et rassembla tout son courage pour faire face à l'homme afin de lui faire part de ses inquiétudes. Il paraissait bien connaître la législation et les droits des sorciers de ce pays.

- Vous croyez qu'ils pourraient m'enfermer dans votre prison ? murmura-t-elle, une boule dans la gorge. Entendez bien que je sais que j'ai commis… un crime. Mais, vous connaissez les circonstances vous pensez que je…

- Ne vous inquiétez pas ! lui assura-t-il en posant une main réconfortante sur une des siennes. Il serait assez mal venu de leur part de vous mettre en prison. Après tout, notre société était en guerre. Et en temps de guerre, nous avons le droit de nous défendre. Et je crois que vous n'avez pas intentionnellement donné la mort à quelqu'un.

- Non, mais…

- De toute manière, au cas improbable où ils voudraient engager des poursuites contre vous, ils ne vous mettraient pas en prison aujourd'hui. Même s'il est assez évident qu'il vous serait aisé de vous enfuir afin d'éviter d'assumer les conséquences juridiques de vos actes. Il vous serait tout aussi facile de vous échapper d'Azkaban que de Poudlard, à moins qu'ils vous entravent magiquement. De plus, comme je vous l'ai dit tout à l'heure, vous êtes élève ici. Vous recevriez donc une convocation au ministère pour un procès devant le Wizengamot. Et ce serait ce dernier qui vous jugeriez et non les aurors. Mais encore une fois, je pense qu'il serait vraiment incongru qu'une telle chose se produise.

- Merci monsieur, souffla Melody un peu soulagée.

Elle ne put plus lui poser de questions, ils arrivaient déjà face aux marches qui menaient aux doubles portes d'entrée.

- Je me suis permis aussi de vous ramener vos béquilles, lui dit le directeur, les lui tendant en descendant de leur carrosse.

Melody les prit avec une petite grimace.

« C'est bien ma vaine ça ! En plus de voir leurs horror (horror = horreur en anglais), j'ai retrouvé mes engins de tortures personnels ! » pensa-t-elle en montant difficilement les marches de pierre.

Elle était plutôt fière d'elle pour cette analogie entre les aurors et l'horreur. Elle trouvait que la ressemblance n'était pas que phonétique. Selon sa propre opinion, leurs aurors étaient, pour la plus part, des calamités et une honte en soit pour les forces de l'ordre. Et ça, c'était une véritable horreur pour une société civilisée.

Elle suivit ensuite, sous les yeux émerveillés de sa grand-mère, le mage dans son bureau où l'attendait, à n'en pas douter, son père et les deux sorciers de ce matin. Elle fut reconnaissante que ses camarades ne soient pas dans les couloirs. Elle n'avait que moyennement envie d'avoir des spectateurs le long de son propre chemin de croix. Elle ne savait pas si le vieil homme prenait des couloirs déserts volontairement ou si tous les élèves se trouvaient dans leur salle commune, mais pour l'instant peu lui importait. Elle en profitait simplement. La deuxième chose, qu'elle aurait bien volontiers vénérée, fut l'escalier en colimaçon qui menait dans le bureau directorial. Dès qu'ils furent sur la première marche, il les monta de lui-même en haut. Elle s'appuya sur le bras d'abuela lorsqu'il s'activa. Elle ne voulait pas arriver couverte de bleus parce qu'elle aurait perdu l'équilibre. Sa fierté en aurait pris un sacré coup. Et sa dignité n'était pas en jeu en se tenant à sa grand-mère, qui d'ailleurs s'en faisait une joie.

Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle entra dans la pièce circulaire. Il y avait, comme elle l'avait pensé les trois personnes qui l'attendaient, assises chacun dans un siège, mais elles n'étaient pas seules. En effet, Mrs McGonagall et Mrs Sprout était toujours là, elles aussi installées confortablement.

« Ils ne vont quand même pas tous rester là ! Je ne tiens pas particulièrement à rester seule en présence des aurors, d'accord. Mais de là à être interrogée devant tant de témoins ! Pourquoi ne pas le faire dans la Grande Salle dans ce cas-là ? Au moins, les rumeurs seraient fondées pour une fois ! » songea-t-elle avec horreur en franchissant le seuil du bureau.

- Bien, commença Minerva à leur arrivée. Ça faisait longtemps que je ne vous avais pas vu Mrs Smith. Voudriez-vous bien vous joindre à nous, Pomona, la directrice de maison de votre petite-fille, et moi-même, pour prendre le thé ? J'en ai un exquis qui me vient de mon fils.

- Bien entendu, répondit-elle avec un sourire. J'en serais enchantée.

Ce fut donc avec soulagement que Melody vit les trois femmes pendre congé. Quelques secondes plus tard ce fut Albus Dumbledore qui s'excusa de les laisser, mais, selon ses dires, il avait des affaires qui ne souffraient point de délai. Après quoi, un deux aurors lui proposa gentiment de prendre un siège. Et les questions débutèrent.

- Où étiez-vous la semaine du lundi 29 décembre ? commença l'autre homme alors que son collègue sortait de quoi écrire.

- J'étais en vacances chez Sirius Black, commença-t-elle à raconter. Nous sommes allés sur le chemin de traverse. Dans une des boutiques, je me suis fait kidnappée.

L'adolescente leur narra ce dont elle se souvenait de cette horrible semaine. Enfin, tout ce qui était pertinent. Elle ne dit absolument rien sur sa sortie avec Draco dans le Londres moldu. Mais malgré tout, les aurors ne cessaient de lui demander toujours plus de détails ou de précisions. Ne comprenaient-ils pas que ces souvenirs étaient excessivement pénibles à narrer et à revivre ?

- Donc, si je vous suis bien, Vous-Savez-Qui vous a jeté plusieurs Crucio ?

- Si vous parlez de Lord Voldemort, c'est en effet ce que je viens de vous dire, chuchota la fille dans un frisson face à ce souvenir douloureux. Et ça fait mal… vraiment super mal.

- Et vous avez désarmé Vous-Savez-Qui ?! s'étonna le deuxième.

- Voldemort. Il s'appelait Voldemort ! Et je… il… enfin…

L'un des deux aurors lui mit un verre d'eau dans les mains et lui dit calmement de prendre son temps et de boire. Après quoi, ils reprirent les questions. De quelle couleur était le dôme ? De quelle taille ? Comment s'est-il produit ? Combien de mangemorts étaient présents ? A-t-elle reconnu quelqu'un ? Qu'a fait exactement Akchu ? Où l'a-t-il emmenée ? Est-il joignable ?

Mais ils lui posèrent aussi d'autres questions, telles que : pourquoi n'est-elle pas venue les voir en début de vacances ? Est-ce que Harry Potter était venu l'aider ? Quand l'avait-elle vu pour la dernière fois ?

- C'est marrant que vous me parliez de lui, souffla Melody épuisée. En premier lieu, c'est pour que je lui parle à lui aussi de Harry Potter, qu'il m'a fait venir à lui. Un jour, il faudra que l'on me dise ce qu'il a de si extraordinaire !

De temps en temps, son père intervenait. Soit pour calmer les deux représentants du ministère, soit pour apporter des précisions. Comme par exemple pour l'histoire du dôme. Il se souvenait que Mr Ollivander leur avait dit que la baguette de sa fille était la jumelle et celle du Seigneur des Ténèbres.

Ce ne fut qu'au moment du repas que les deux aurors décidèrent qu'ils avaient posé assez de questions. Ils la remercièrent de leur avoir accordé du temps pour leur enquête.

- S'il vous plaît, les retient-elle avant qu'ils ne franchissent la porte du bureau. Est-ce que vous pourriez, vous aussi, répondre à une question ?

Les deux hommes se regardèrent avant d'acquiescer, songeant que le monde magique lui devait bien plus que ça. Ils pouvaient donc le lui accorder sans peine.

- Bien sûr, lui sourit l'un des deux en lui refaisant face.

- Que va-t-il se passer maintenant ? Vais-je être poursuivie en justice pour meurtre ? La légitime défense peut-elle être invoquée ? Après tout, je n'ai réellement cherché qu'à me protéger, je vous assure. Si vous voulez, je suis prête à prendre du Veritaserum !

- Vous pouvez me croire, siffla Severus, si elle vous propose d'ingurgiter une potion de son propre chef, c'est qu'elle est sincère !

- Oui, je sais, sourit le deuxième. Mon fils est en sixième année à Hufflepuff, et j'ai beaucoup entendu parler du lien particulier qui uni votre fille aux potions.

- Enfin, pour répondre à vos questions, jeune fille, reprit le premier. Nous ne vous l'avions pas dit, mais nous avions pensé à tort que vous auriez compris que nous ne venions pas pour vous reprocher quoi que ce soit, loin de là. En fait, on nous a simplement envoyé pour comprendre ce qu'il s'était passé le 29 décembre.

- Comment ça ?! demanda-t-elle hébétée. Je ne comprends pas !

- Je ne sais pas si vous savez que vous avez mis fin à une guerre. Alors peu importe comment Vous-Savez-Qui est mort, vous auriez même pu le faire délibérément, personne ne vous le reproche. Vous nous avez rapporté la paix.

- C'est aussi ce qu'on voit en Harry Potter. Ce garçon n'a rien de bien extraordinaire en soit. A part bien sûr qu'il ait survécu à un Avada. Mais avant qu'il vienne défaire le mage noir, la première fois, les gens avaient peur de sortir et n'envoyaient leur enfants que difficilement à l'école ou hors de porter de leurs yeux. Ce qu'il vous est arrivé pendant les vacances, arrivaient fréquemment pendant les deux guerres. Et vous pouvez me croire, peu de personnes avaient autant de chance que vous.

- On ne les retrouvait pas forcément, non plus. Et donc, quand il a disparût, ce fut un grand soulagement pour la société. Même certains de ses sbires en ont été grandement soulagés.

- Mais j'ai tué quelqu'un. Ça ne compte pas !

- Le crime que vous avez commis doit être pris avec perspective. Pour certaines personnes, tuer un escargot est un crime atroce. Vous vous rendez compte, ils ont ôté la vie à un être vivant ! Seulement, nous ne pouvons pas mettre en examen toutes les personnes qui viennent se dénoncer d'avoir marché sur un escargot. Ils ont pris la vie, oui. Est-ce horrible pour l'escargot ? Sans aucun doute. Et pour les proches de l'escargot ? Pas sûr. Mais nous ne les punirons pas car ce n'est pas un crime aux yeux de la loi.

- Mais tuer un être humain si.

- Oui, mais nous sommes en guerre. Vous étiez menacés. Et...

- Mais…

- De plus, tous les aurors durant les deux guerres ont tué. Donc selon vous, nous devrions tous être arrêtés ?

- Mais je ne comprends pas pourquoi vous aviez été aussi désagréables avec moi après le meurtre de Mike, alors que je n'y étais pour rien. Et là que j'ai tué un homme, vous me dites que ce n'est pas grave ?!

- Je pourrais comprendre votre point de vu. Mais dans ce cas-là, nous devrions emmener Albus Dumbledore. Il a tué le dernier mage noir lors d'un duel.

- Oui… non… je ne sais pas, accorda-t-elle, commençant un peu à comprendre où il voulait en venir.

- J'espère que j'ai pu répondre à vos questions. Mais sincèrement, ne vous inquiétez pas ! Nous ne vous mettrons pas à Azkaban pour nous avoir débarrassés de Vous-Savez-Qui.

Après ça, ils partirent pour de bon, laissant le père et la fille seule. Severus se tourna vers sa fille. Lui aussi avait quelques questions et il voulait qu'elle y réponde, même si pour cela il devait lui administrer une dose de Veritaserum.

- Bien, maintenant que nous ne sommes que tous les deux. Je voudrais savoir ce qu'il se passe exactement avec mon filleul !

- Draco ?! Pourquoi ? demanda-t-elle totalement déconcertée.

- Après que tu ais disparu, je me suis rendu dans mes quartiers pour envoyer des messages à la moitié de la planète afin de savoir si on ne t'avait pas aperçue. Et devine qui m'attendait dans le couloir.

- Draco, répondit-elle sans grande difficulté.

- Exactement. Et étrangement, lui, il savait parfaitement où tu te trouvais !

- Comment ? Je t'assure que je ne l'ai pas fait exprès, répondit-elle précipitamment, se méprenant sur le sens des paroles de son vis-à-vis.

- Je sais ça. Mais il savait où tu te sentais le plus en sécurité. Et je pense que si je demande à n'importe quelle autre personne dans le château, elle sera dans l'incapacité de me le dire et encore moins de m'expliquer pourquoi, dit-il avec un regard circonspect.

- Si tu veux tout savoir, souffla sa fille résignée, on sort ensemble.

- Oui, mais encore.

- Quoi tu veux que je te fasse un dessin ?

Severus se massa la base de son nez ainsi que ses tempes. Depuis des années, il se targuait d'être un excellent manipulateur. Il pouvait avoir n'importe quelle information dans ce collège. A l'exception de Dumbledore, qui, malgré son appartenance à la maison des rouges et ors, était encore plus Slytherin que lui, il arrivait à ses fins par la ruse. Et les plus faciles à manipuler, selon lui, était sans conteste les Hufflepuff, bien trop loyaux pour imaginer se faire berner. Mais depuis la rentrée, son jugement était royalement remis en cause. A croire que sa fille était tellement Slytherin qu'elle avait réussi à embobiner le choixpeau magique pour qu'il la place dans la maison des mignons Hufflepuff. Ainsi personne ne se douterait qui elle était vraiment.

- Non, je veux des précisions…

- Nous n'en sommes pas au Home run si c'est ça que tu veux savoir. On s'en est arrêté, tout au plus qu'à la deuxième base, le coupa-t-elle en rougissant.

En même temps, elle savait que s'ils n'avaient pas été plus loin c'est bien parce que Blaise les avait interrompus. A l'heure actuelle, elle lui en serait presque reconnaissante.

- Je suis content de savoir tant de chose sur la vie sexuel de mon filleul, fit sarcastiquement son père, sentant la migraine revenir de plus belle.

Sa fille aurait sa peau un de ses jours. Et en plus, elle ne le faisait même pas exprès. C'était ce qu'il y avait de plus triste. Il repoussa toutes les images mentales que sa fille lui avait mises en tête. Il est très dérangeant pour les enfants de s'imaginer la vie sexuelle de leurs parents, mais l'inverse était tout aussi vrai. Et après un tel coup bas de la part de sa fille, il ne voudrait plus jamais l'entendre se plaindre de sa relation avec Petrouchka.

- Je voulais simplement savoir depuis quand ça durait, continua-t-il.

- Ho ! Heu… ben c'est un peu compliqué. Notre premier baiser remonte à septembre, mais on ne peut pas dire que nous étions vraiment ensemble à ce moment-là. Et puis après ben… ça c'est fait sans qu'on en parle vraiment. On est ensemble, ça c'est sûr ! Mais depuis quand exactement je ne sais pas trop.

- Je ne peux pas le savoir pour toi ! Alors si tu ne veux pas que je me fâche, j'aimerai que tu y réfléchisses et que tu me donnes une réponse.

- Mais…

- Mais pas maintenant, lui accorda son père. Il est temps d'aller manger. Je n'ai pas envie d'arriver en retard. Je pense que tu t'es déjà assez fait remarquer comme ça aujourd'hui.

Ils ne se séparèrent qu'une fois arrivés dans la Grande Salle. Severus alla à la table des professeurs, refusant de parler de leur matinée à tous les curieux qui mangés avec lui. Pour sa part, Melody rejoignit ses camarades de septième année.

- Dumbledore nous a dit que tu étais une métisse, commença maladroitement Bathilde.

- Une métisse ? Comment ça ? demanda-t-elle en se servant généreusement.

Elle mourait de faim. Elle n'avait pas mangé ce matin. Son dernier vrai repas datait d'hier soir. Et elle avait l'impression qu'elle tomberait en hypoglycémie dans cinq minutes si elle ne mangeait pas rapidement du sucre. Malheureusement pour elle, les entrées à Poudlard n'étaient jamais sucrées.

- N'importe quoi, souffla sa voisine. Il a simplement sous-entendu que l'un de tes ancêtres était une créature magique, comme un vampire…

- Ouais, je trouve que ce serait vraiment très drôle d'être demi-vampire, sourit-elle. Mais je ne vois pas du tout de quoi vous voulez parler. Je n'ai jamais entendu parler de vampire dans ma famille.

- Je ne pense pas que ce soit de vampire qu'il s'agisse, intervint Susan, de l'autre côté de Mel'. Si vous vous souvenez bien, le professeur Snape s'est arrangé pour que le directeur ne finisse pas sa phrase pour nous dire de quelle créature il était question. Donc ce que nous pouvons être sûr, c'est que ton ancêtre n'était ni un Veela, ni un vampire. Ce serait quelque chose de plus rare par ici. Mais le plus simple serait déjà de savoir si cet héritage te vient de ta mère ou de ton père.

- Je suis navrée pour vous, mais je n'en sais pas plus que vous, souffla Melody, la bouche pleine. De plus, Mr Dumbledore connaissait ma mère. Mais pourquoi ça vous intéresse ?

- Parce que tu peux franchir à priori les barrières anti-transplanage ! répondit Bathilde avec les yeux émerveillés.

- Oui, je le savais déjà. Quand j'étais petite, je me suis retrouvée à Poudlard, en plein cours de Défense, sourit l'américaine à ce souvenir. J'étais persuadée que le professeur de l'époque m'avait kidnappée.

- Ce n'était pas la première fois ?!

- Non, mais ne croyez pas que je puisse partir comme je le veux. Si non, croyez-moi, je ne serais pas restée plus d'une journée à Poudlard.

- C'est vrai qu'on n'a pas été sympa avec toi au début, s'excusa Bathilde, gênée.

Melody haussa son sourcil gauche. C'était vraiment une journée bizarre. Après tout ce qu'il s'était passé ce matin, Bathilde réagissait étrangement.

- En tout cas, je ne suis pas la seule à pouvoir me déplacer comme ça, reprit-elle en désignant le repas. Avez-vous déjà vu les elfes de maisons dans Poudlard ?

- Pas vraiment, accorda Susan. Mais ils ne sont pas censés se faire voir.

- Non, mais ils apparaissent et disparaissent à leur guise pour accomplir leurs tâches.

- Tu crois que tu as du sang d'elfe de maison, grimaça Bathilde, dégoûtée.

- Mais il n'y a pas qu'eux, continua Melody sans répondre à sa question.

De toute manière, elle ne connaissait pas ses origines. Qu'est-ce que ça apporterait qu'elle lui dise qu'elle ne préférait pas ? Et puis, si ce que Susan a dit était juste alors ce n'était pas logique. Les elfes de maisons ne sont pas une espèce rare en Angleterre.

- Je ne sais pas si vous vous souvenez d'Akchu. Mais lui aussi peut apparaître dans le château, reprit-elle. Il y en a peut-être d'autre ! Il faudrait demander à Mr Hagride. Je pense qu'il pourrait nous renseigner. Après tout, c'est lui le professeur des Créatures Magiques !

- Tu as raison. Nous lui demanderons mardi, pendant le cours, conclut Susan.

La conversation dévia ensuite sur les cours de la semaine prochaine, plus particulièrement sur celui de métamorphose. Minnie leur avait promis un test sur les métamorphoses corporelles. Tout le monde le redoutait. Et Melody tout particulièrement. Elle n'était pas très douée et elle ne voulait pas décevoir son professeur. Des fois, c'était plus handicapant qu'autre chose de connaître personnellement ses instructeurs.

Après le dessert, ils décidèrent donc d'aller à la bibliothèque pour bachoter. Malheureusement, Melody n'eut pas le loisir de réviser. A peine fut-elle assise, qu'une bande de Gryffindor passait devant elle. Et avant qu'elle ne comprenne ce qu'il se passait, elle fut mise à la porte par une bibliothécaire en colère, maudissant les adolescents bien trop bruyants.

- T'es vraiment une calamité Neville ! s'insurgea-t-elle en lui lançant un regard meurtrier.

- Je ne te permets pas, espèce de Veracrasse ! siffla-t-il.

-¿Cómo sabemos que no eres un hombre burro de cerebro? (Comment sait-on que tu n'es pas un âne écervelé ?) lui répondit-elle, reprenant les paroles de sa grand-mère.

Et avant qu'ils ne puissent reprendre leur joute verbale dans les couloirs du château, elle tourna les talons. Elle ne savait pas où aller jusqu'à ce qu'elle croise Draco au détour d'un couloir au deuxième étage.

- Tu es seul ?! s'étonna-t-elle.

Il était vraiment rare de le voir sans ses amis. Les deux gorilles qui lui servaient de garde du corps le suivaient la plus part du temps comme un petit chien. Et sans quoi, il était entouré de la Barbie ou au moins de Blaise et Théodore.

- Oui, les autres voulaient faire un tour dans le parc. Mais, j'avais trop froid, alors j'ai décidé de me poser quelque part pour être tranquille.

- Moi, j'étais à la bibliothèque, mais je crois qu'on n'apprécie pas ma voix à sa juste valeur, sourit-elle. Je peux me joindre à toi ?

- Ouais. Tu veux faire quoi ?

- Je rêve de me prélasser dans ma piscine, avoua-t-elle en fermant les yeux. Si je n'étais pas certaine que Mrs Pomfrey ne me truciderait pas, je reprendrai mon fauteuil. J'ai des courbatures partout. J'aurais presque envie de ne plus pouvoir sentir mes jambes et mon dos.

Draco regarda son amie épuisée. Il avait bien une idée, mais il hésitait à lui exposer. Il avait un peu peur de sa réaction.

- Jusqu'où serais-tu prête à aller pour une piscine ? lui demanda-t-il de sa voix trainante.

- Pas jusqu'à plonger dans le lac littéralement gelé, si c'était là ta question, répondit-elle en rouvrant les yeux pour le fixer.

- Mais non, voyons. Que vas-tu imaginer ! Je sais que tu ne pourrais même pas sortir sans tes six pulls, tes trois écharpes, ta cape d'hiver, une couverture et que sais-je encore. Alors ce n'est pas pour aller te baigner dans le lac. Je pensais bien à une étendue d'eau chaude dans un lieu chauffé.

- Où ça ? demanda-t-elle avidement. Un tel endroit existe ici à Poudlard, et tu ne me l'as jamais dit ! Es-tu sûr de tenir un tant soit peu à moi ?

- Bien sûr, tu racontes vraiment n'importe quoi aujourd'hui ! Si je ne t'ai rien dit, c'est parce que normalement, tu n'as pas le droit d'y aller.

- Tu sais… les règlements et moi…

- Que fais-tu de Filch ?

- Bah pour une fois, tant pis. Je veux bien risquer une détention ! assura-t-elle. Allez craches le morceau !

Draco la regarda des pieds à la tête avant de la dévisager. Puis il pesa le pour et le contre.

- Mm… je ne sais pas, susurra-t-il. Si tu te fais prendre…

- Pas si vite mon vieux ! Comment ça si je me fais prendre ? Quoi qu'il se passe, tu viens avec moi !

Draco écarquilla les yeux. Le rouge lui monta aux joues. Il déglutit difficilement. Et avant de lui répondre, il ferma les yeux dans une vaine tentative de reprendre contenance.

- Bien. C'est décidé. On y va ! assura Melody en poussant le jeune homme de son épaule.

- Et tu décides ça toute seule, réussit-il à dire péniblement.

- Oui, car j'ai l'impression que si je t'attends pour prendre la décision, nous n'irons jamais ! Alors c'est où ?

Bon gré mal gré, le blond la conduisit jusqu'à une porte du cinquième étage.

- Fraîcheur des pins, souffla le garçon.


Où Draco les a-t-il emmenés ? Bon ok, ce n'est pas très difficile ! Mais que va-t-il se passer ? (par contre, comme c'est bientôt la fin de l'histoire, je suis dans le regret de vous dire, que même si vous trouvez la réponse, vous n'aurez aucun avantage, désolé).

Réponse au dernier chapitre (il y aura aussi un épilogue). Je vais tout faire pour finir cette histoire avant la fin de l'année mais je ne vous promets rien.