Bonjour chers Lecteurs.

Me voilà de retour avec une nouvelle fic, de rating M en vue de ce qui suivra.

Comme d'habitude, les personnages ne m'appartiennent malheureusement pas… En revanche, Noriam et Gwenn sont des pures créations de mon esprit. Au risque de me répéter, j'adore les enfants, surtout à cet âge là

Aussi, je vous souhaite une excellente lecture, en espérant que ce que vous lirez vous plaira !


Londres, quelque part dans une avenue assez fortunée.

Il faisait nuit, et cette obscurité angoissante était seulement percée par de fin flocons de neiges, qui pleuvaient sur la ville sans interruption depuis maintenant 25h, et trente cinq minutes. Et la rue enneigée était blanche de partout, sans aucun autre signe de vie que quelques petites empreintes de chaussures d'enfant…

Deux enfants, apparemment, de petites pointures, qui zigzaguaient de maison en maison. Ils semblaient chercher quelque chose, vêtus de chaussures légères et de vêtements d'été… Ils paraissaient frigorifié, en raison de leur tenue, qui était, pour ce mois de mars, totalement mal appropriée… Voire même dangereuse.

Le plus jeune des deux était un garçon, frêle, le visage bleuit par le froid encadré de courts cheveux noirs raides qui lui couvraient à peine le haut des oreilles. Il grelottait visiblement, serrant contre lui le bras de sa grande sœur, qui ne paraissait pas dépasser les dix ans, avec son visage poupon, ses cheveux de la même teinte que son frère, et ses yeux verts. Elle marchait, l'air déterminé, malgré la lueur de détresse qui luisait dans son regard.

D'une main, elle ne lâchait pas son frère. Et de l'autre, elle tenait fermement serré contre elle un petit chaton qu'elle avait recueillit quelques minutes plus tôt. Celui ci s'était endormit dehors, devant le perron d'un manoir, et était totalement paralysé par le froid, malgré les vaines tentatives de l'enfant pour le revigorer.

Et ce chaton, d'un gris affreusement commun, et aux prunelles d'un jaune démordant, c'est moi.

Draco Malfoy, pour me faire servir. Ou du moins, j'étais, jusqu'à hier… Pour des raisons et d'autres que je ne souhaite pas déblatérer ici, je me suis transformé dans ma forme animagi pour venir ici, dans ce quartier, chercher du réconfort chez la dernière personne au monde qui m'en donnerait sous ma forme humaine.

Par malchance, j'avais croisé ces deux morveux, qui s'étaient mis en tête de me prendre sous leur aile, et de s'occuper de moi… Mais bon, je n'ai pas pu remuer un poil, je suis véritablement congelé ! Presque deux jours que j'attends dans ce quartier sa venue, parce que bien entendu, je ne sais pas où il habite, et donc, je ne peux qu'attendre qu'il daigne sortir… Enfin.

La petite me jette de temps à autres des regards intéressés, elle a un air qui m'effraie un peu, je crois… Est ce ma paranoïa qui reprend le dessus ? Maintenant, je ne fais plus que fuir, il est normal que je me méfie… Mais c'est une enfant, elle ne peut pas faire partie intégrante de « ça »… Je me pelotonne tout doucement dans ses bras, je sais que même sous cette forme hideuse, je fais craquer les cœurs… Et particulièrement ceux des enfants.

Bien entendu, mon subterfuge ne manque pas de marcher, et je ronronne, fier de moi en la voyant sourire tendrement. Puis son regard se détourne de moi, allant se ficher vers une maison, un peu plus petite que les autres, mais remarquable par sa normalité. Je n'ai rien vu d'aussi… Banal. Un simple mélange entre les deux maisons qui l'entouraient… Cette enfant et son frère habiteraient donc ici ?

En tout cas, j'en ai bien l'impression. Ils sourient, jubilant presque, et je dois sortir les griffes pour les calmer… Oh, sans leur faire mal, bien entendu, je n'en aurais pas la force. Je veux juste leur rappeler ma présence. D'ailleurs, le petit garçon vient me caresser, doucement, ses yeux me fixant avec une intensité étrange.

D'ailleurs, ils avaient quelque chose de bizarre ses yeux… L'un était gris, et l'autre vert… Je retroussais le nez, légèrement mal à l'aise en voyant son regard, qui, plus que la couleur, me déstabilisais réellement, sans que je sache pourquoi.

La fille lui reprit la main avec fermeté, l'attirant dans l'allée enneigée qui constituait autrefois un semblant de jardin, sans arbre, ni bosquet, d'après ce que la neige me permettait de voir… Vraiment moche en fait, pour moi qui avais l'habitude de ma grande mansion… Enfin maintenant, je n'ai plus le droit de me plaindre…

Les enfants hésitent une seconde sur le perron, mais je les pousse à entrer, ou à frapper, que sais je, tant qu'ils ne restent plus dans ce froid glacial, j'ai les coussinets gelés, et cela me fait un mal de chat !

Enfin, ils se décident, et la fille se dresse sur la pointe des pieds pour actionner la sonnette, très jolie, soit dit en passant, d'un style architectural ancien… Ca me plait en tout cas bien mieux que le jardin.

Une voix grave retendit à l'intérieur de la maison, et je tend l'oreille, essayant de deviner quel est le genre de leur père. J'espère qu'ils pourront m'accueillir une nuit, demain, il cessera sans doute de neiger, et je retournerai chercher Potter sans la crainte perpétuelle de tomber dans la poudreuse qui me recouvrirait irrémédiablement entièrement.

Le verrou se retire, plutôt bruyamment d'ailleurs, comme s'il n'avait pas été graissé depuis longtemps. Et enfin, devant nous, la porte s'ouvre. Je lève aussitôt les yeux pour voir quel genre de géniteur est cet homme pour avoir laissé ses deux gosses se balader dans la rue en tenue d'été à cette heure pareille…

Et là, c'est le choc !

Non, pas un choc, un tremblement de terre même, un chaos indescriptible, un big bang intersidéral je dirais même !

Devant moi et mes yeux ébahis, Potter, torse nu, les cheveux encore plus hirsutes qu'à leur habitude, et l'air sincèrement fatigué et agacé, nous fixait d'un air froid.

« -Que puis je faire pou…

-PAPA !!!!!!! »

Ca, c'est le mioche qui vient de parler, et de se libérer avec force des bras de sa sœur pour foncer sur le Sauveur, lui rentrant presque dedans. Je ferme à demi les yeux, les scènes de grande tendresse n'ont jamais été mon fort…

Mais soudainement, en voyant le petit tomber sur le perron, repoussé par Potter lui même, je rouvre les yeux, même plus grandement qu'à la normale. Non mais il fait quoi là ? Il vient de faire tomber son mioche ! Il le regarde même avec une certaine peur dans le regard… Comme s'il…

« -Qui es tu toi ? Et toi ?

-Noriam, reviens près de moi… »

Le garçonnet se releva en tremblant, agrippant la main de sa sœur, tout en murmurant :

« -Gwenn, pourquoi Papa il m'a fait tomber ?

-Chut, tu sais bien pourquoi… Pa.. Euh, Monsieur Potter, pourrions nous vous parler une seconde à l'intérieur, je vous prie ? »

Je hausse des sourcils imaginaires, cette phrase, c'est celle que je dis généralement aux gens quand j'ai une grande nouvelle à leur annoncer… Je ne sais pas si Potter a comprit le sous entendu de ses propos, mais moi, de mon côté, je suis un peu pommé quand même.

D'accord, ces gosses sont bizarres, déjà qu'ils soient habillés comme ça, c'est peu courant, ensuite, qu'ils soient les gosses de Potter, c'est déjà moins probable, étant donné qu'il vit seul, ne me demandez pas comment je le sais, j'ai mes sources sûres… Et enfin, Potter qui ne les reconnaît pas, et je dois avouer que s'il joue la comédie, il le fait bien, vu son regard ennuyé, il ne semble pas réellement vouloir nous faire rentrer, mais moi je me les pèles !

Alors ultime moyen pour le faire craquer, je commence à remuer tout en prononçant un miaulement aigue digne à réveiller les morts. La dénommée Gwenn me serre contre elle, me murmurant quelques pâles mots de réconfort.

« -Du calme, Chaton… Monsieur, je vous en prie, pouvons nous rentrer quelques minutes ? On a froid, et on doit vous parler absolument… C'est une question de vie ou de mort. »

La, je redresse les oreilles, soudainement intéressé… Hey, j'aime les questions de vie ou de mort ! C'est généralement bien pratique ! D'ailleurs, c'est souvent un argument de choc pour faire flancher les personnes en face de nous…

Et Potter n'est pas en reste. Je le vois hésiter une seconde, regardant autour de lui d'un air ennuyé, avant enfin de s'effacer pour nous laisser entrer à l'intérieur… Enfin ! Merci Gwenn, même si tu ne le sais pas, un jour je t'aiderai… Peut être en t'accordant en regard.

L'intérieur est aussi ringard que ce à quoi je m'attendais, et c'est avec un dégoût vif que je constatais que notre cher ami vivait bien effectivement seul… Et qu'il n'avait pas de visites souvent, vu l'état du salon. Distraitement, il partit ramasser quelques vêtements, en profitant pour enfiler une chemise… Roooh, il était pas obligatoire ce vêtement là ! Je montre une seconde les crocs, me jurant mentalement d'aller faire la peau à ce vêtement un jour…

Potter nous présente courtoisement le canapé, et les deux mioches s'y assoient le plus calmement possible, bien que je ressente parfaitement les petits tremblements qui agitaient le corps de l'ainée. Son petit frère ne semblait pas être en reste, et il ne cessait de me fixer… Vraiment bizarre ce gosse…

« -Bien, de quoi vouliez vous me parler ? «

Wow, pas commode lui en pleine nuit. Note, ne pas aller ronronner dans ses oreilles la nuit si je parviens à rester ici… Car il n'existe nul part dans le monde une meilleure cachette que celle ci… Qui irait chercher Draco Malfoy, ancien Mangemort, chez notre cher ami survivant ? Personne, bien entendu, surtout si ledit survivant ne se doute de rien… Mon plan, est comme moi, parfait.

Je m'assied confortablement sur les cuisses de l'enfant, qui sont gelées, soit dit en passant, et, dans ma grande mansuétude, je m'y affale de tout mon long de façon à la réchauffer du mieux que je pouvais. Elle avait un air grave sur le visage, qu'elle ne devrait jamais avoir normalement, et je ne peux m'empêcher de songer qu'une enfant ne devrait pas se conduire ainsi, surtout à son âge… Et ce comportement protecteur qu'elle avait avec son frère… Celui ci semblait perdu, il regardait autour de lui avec son air étrange, qui paraissait lui être habituel, et j'ai bien l'impression qu'il était effrayé. Son regard, une fois de plus, rencontra le mien, et je penchais la tête sur le côté, me rendant compte qu'en même temps, la dénommée Gwenn avait reprit la parole.

« -En fait, nous avons une lettre pour vous… »

Elle tourne alors la tête vers son frère, unique détenteur de poches dans son accoutrement d'été, et celui ci, après un petit hochement de tête convaincu, en sortit un papier plié en quatre, avec le nom de Potter écrit en grand dessus…Je dresse les oreilles, tout en me retenant de sortir les griffes. Je ne pourrai sans doute pas lire la lettre de là où je suis… A moins que je ne tente une diversion…

Gwenn prend la feuille des mains de son frère, et la tend à l'intéressé. Moi, de mon côté, je bondit sur la table basse séparant les trois antagonistes, et je me dirige de mon pas félin pour aller prendre place sur les genoux du Sauveur. Celui ci prit la lettre, avant de se rendre compte de ma présence. Il me regarde une seconde, suspicieux, et j'ai bien l'impression qu'il va m'éjecter… Je m'allonge alors sur ses cuisses, et ronronne le plus fort que je peux…

Mais une main puissante vint couper net mon petit manège, pour me tirer par la peau du cou et me reposer brutalement à terre. Je miaule bruyamment, en regardant l'auteur de cet acte ignoble. Bien entendu, c'était Potter.. Même mon attitude de chaton tout mignon ne l'avait pas ému, et il m'avait « gentiment » reposé à terre, ne m'accordant plus un regard… Non mais, quel mauvais caractère pour savoir résister à mon charme félin !

Je fais le gros dos, histoire de bien lui faire comprendre mon mécontentement, avant de retourner vers la jeune fille, la queue haute, dans une ultime tentative de fierté. Sur le chemin, alors je j'allais sauter sur le canapé, je croisais le regard du petit frère, et je suis presque certain qu'il souriait…

Mais de l'autre côté de la table, quelqu'un ne souriait plus du tout. Je repris position sur les genoux de Gwenn, et le regardais avec intérêt. Plusieurs expressions passaient successivement sur son visage hâlé… De l'interrogation agacée tout d'abord, puis de l'incompréhension, une brève stupéfaction, pour enfin finir sur un renfermement total. Apparemment, il avait finit sa lecture et ne semblait pas très satisfait de ce qui y était écrit. Et pour preuve, il releva ses yeux verts en direction des frères et sœurs, particulièrement en direction de cette dernière, pour leur demander, suspicieux.

« -C'est vrai, ce qu'il y a dedans ?

-Tout est vrai… »

Gwenn me caresse doucement le dos, et je remarque que le visage de son frère s'est soudainement fermé, et qu'il murmure quelque chose d'incompréhensible. Je me relève alors et vais vers lui, agitant sous son petit nez retroussé ma queue fine. Il me regarde, interrogatif, avant de plonger son visage dans mon flanc, en vue d'un câlin purement enfantin… Déstabilisant comme expérience, mais je me raidis soudainement en l'entendant murmurer.

« -Je veux rentrer… »

Je dresse les oreilles en direction de sa grande sœur, mais elle ne semble pas s'en être aperçue plongée en pleine conversation avec notre Sauveur national… J'agite la queue de mécontentement, d'accord, leur discussion pouvait être intéressante, mais là, devant eux, il y avait un gosse triste ! Ne prenez pas cela pour de la pitié Malfoyenne, c'est juste que je n'aime pas voir les enfants malheureux… Je miaule alors pour les avertir de notre présence, et Potter tourne son regard émeraude vers moi, interrogatif, avant de sembler s'apercevoir de la présence du garçonnet.

« -Noriam… C'est bien ça ?

-Oui… »

Sa voix n'est qu'un murmure, et je ronronne afin de l'encourager à continuer… Sous cette forme, je ne lui suis d'aucune aide, mais Potter lui, devrait être assez puissant pour le ramener chez lui… Où que cela puisse être.

« -Je… Je vais essayer de protéger votre Papa…

-Non… Pas Papa, Papa il a pas besoin d'aide… C'est Père…

-Oui, bon, voilà… »

Il soupire bruyamment, tandis que les visages des enfants se sont illuminés. Et je profite de ce moment là pour aller vers la petite table basse, où gît maintenant inerte, la lettre adressée à Potter… Je me demande de quoi elle parle… Pendant que je m'approche, j'entend Potter se lever, pour annoncer, d'une voix à présent tout à fait réveillée…

« -C'est vraiment fou…Mais dites moi, ça vous fait quel âge ?

-Moi, j'ai dix ans, et Noriam en a quatre…Essaye de le sauver… Papa »

Gné ? J'ai mal compris là ? Je tourne la tête vers l'enfant, les yeux écarquillés… Elle a appelé Potter « Papa » ? Je suis pas en train de confondre au moins ? Pourtant, elle l'a dit clairement… Mais c'est impossible… D'accord, tout bien considéré, elle a un très léger trait de ressemblance avec le Survivant, mais quand même…

Il peut pas avoir eut une fille si jeune ??? Je lève les yeux vers lui, mais il s'est déjà éloigné, comme si tout cela était normal…

Je dois vraiment voir le contenu de cette lettre, je commence à croire qu'elle sera la réponse à mes questions… Discrètement, je continue mon approche, et me place de façon à déchiffrer tranquillement les lignes qui la compose. Sur le canapé, Noriam ne me quitte pas des yeux, mais je n'y prête pas garde, concentré sur ma lecture.

Cher Harry,

Tu dois bien te demander pourquoi ces deux petites pommes sont venues te trouver alors que tu ne les connais même pas… J'espère sincèrement qu'ils ne te dérangeront pas trop.

Ce que je vais te dire n'est pas facile à expliquer…Tout comme il ne m'est pas facile du tout de m'écrire à moi même…Voilà, c'est dit. Je suis, en quelque sorte, toi. Je suis le Harry Potter de ton futur, tu es celui de mon passé, et si aujourd'hui, je me permets de rompre le cours normal du temps, c'est parce que les circonstances sont trop douloureuses pour les enfants pour que je les laisse comme cela.

Ces deux enfants, ce sont les miens, les tiens par la même occasion. Gwenn est l'ainée, et Noriam est le cadet. Je ne vais pas m'étendre la dessus, tu les connaîtras un jour par toi même…

J'ai conscience des coups de massue que je dois t'assener en te dévoilant ceci, mais ce n'est encore que la partie émergée de l'iceberg… De toute façon, je joins à cette lettre quelques uns de mes souvenirs, pour que tu ais la preuve de mon authenticité.

Le coup le plus dur reste à venir… Tu es assis ?

Bien, cela concerne ce que je te demande de faire pour m'aider… En bref, j'ai appris qu'à ton époque, Draco Malfoy était poursuivit par les Aurors. Il a dû tenter de leur fuir, et, si ce n'est pas encore fait, il cherchera à entrer en contact avec toi.

A mon époque, ils le poursuivent toujours, et viennent de l'attraper… Il ne va pas tarder à mourir, si j'en crois les médias. Les enfants croient juste qu'il est en prison…

Ce que je te demande est vraiment délicat. Il faudrait que tu le sauve… J'ignore encore comment, mais ces Aurors ne doivent jamais le trouver ! Jamais.

Je sais qu'il s'agit de ton ennemi de toujours, je sais que vous ne vous aimez pas… je sait que l'on ne s'aime pas, à cette époque, mais les choses changeront… Je ne te mentirais pas, autre Moi même, j'aime cet homme. Il s'agit d'ailleurs du second père de Gwenn et Noriam… Et je ne supporterais pas de le voir disparaître…

Attends toi à le voir venir te quémander de l'aide… Ou s'il ne se montre pas, trouve le, mais il ne doit pas se faire attraper, jamais ! C'est difficile à concevoir, je sais, j'en conviens bien… Mais il s'agit de la vérité… Alors, je t'en prie, aide le…

Et si, au passage, tu pouvais me ramener ces petits monstres à notre époque ? Demain, j'ai le droit à une dernière visite à Dray, et j'aimerais qu'il voit une dernière fois ses enfants…

Bien amicalement

Toi même, Harry J. Potter-Malfoy

Gné ?????????

Je manque de m'étouffer avec ma salive, trop stupéfait par ce que je lis… Pas possible, pas imaginable, pas possible, pas inconcevable… Non, non, totalement impossible !!!!!

Ca, c'est pas le futur ce truc là ! C'est pas le futur, non môsieur !!! Je ne suis pas une tapette, je ne tomberai jamais amoureux du Survivant, et non, je ne me marierai pas avec lui, pour avoir des gosses !!! Non, non, et non !

Et en plus, d'après cette lettre, je vais me faire tuer ! Non, non et non, je veux pas d'un avenir comme ça !

Et quant aux gosses… Je relève les yeux vers eux, pour m'apercevoir qu'il n'y a plus que le garçon sur le canapé. Gwenn est partie avec Potter… Alors je le regarde lui, avec toute la stupéfaction dont je peux faire preuve. Et une fois de plus, je lis un brin d'amusement dans sa voix, et d'une petite voix timide, il me murmure.

« -Père me manque… »

Je crois entendre par la suite un « Tu me manque », mais je crois avoir rêvé, car ses lèvres n'ont pas bougées. Je secoue alors les oreilles, encore incrédule. Non, ce morveux ne serait pas mon fils, il n'avait même pas les cheveux blonds, et n'avait qu'un œil gris sur deux. Non, non et non, je n'aurai jamais de gosses avec Potter !

Je regarde une nouvelle fois la lettre, moustaches retroussées… Mais non, il ne s'agit pas d'une erreur, j'ai bel et bien lu ces terribles mots, qui faisaient de moi le père de deux gosses… Et qui plus est, homosexuel et amoureux du Survivant… Non, je ne peux me résoudre à cela, ça doit être une blague…

Ah, mais attendez, le Harry de la lettre a parlé de souvenirs…Je regarde autour de moi, autour de la lettre, mais je ne vois rien qui puisse ressembler à un souvenir… Je relève les yeux vers l'enfant, mais celui ci ne m'accorde plus du tout d'attention, le visage tourné vers là où sont partis sa sœur et son père… Je secoue les oreilles, interrogatif, avant soudainement de me rendre compte d'où ils étaient allés…

Potter était un des sorciers les plus puissants de la planète, il devait au moins posséder une pensine… Je soupire bruyamment, sans que cela soit pour autant audible, et me maudis de ma stupidité parfois affligeante… Bien entendu, Potter avait prit le souvenir, et était partit le visualiser avec la gamine… Pitoyable comme je suis lent à la détente parfois…

J'ai bien envie d'aller les voir, histoire moi aussi, d'être au courant de ces souvenirs, mais je ne suis pas bête à ce point… Un chat ne peut décemment pas entrer dans une pensine de lui même… Surtout un animagi. Ma réelle apparence serait révélée si je perdais conscience… Dure réalité.

Aussi, je m'efforce de rester calme, allant rejoindre le gosse sur ses genoux… Ce gosse, ce serait le mien… Il me manque quelque chose pour y croire totalement, mais je ne peux m'empêcher de scruter ce visage poupon qu'il porte, ses yeux, dont l'un est de moi, indéniablement, sa bouche fine, et ses cheveux sombres et raides… En y songeant, il était un parfait mélange de Potter et moi… Lui si plein, si sensuel, et moi, avec mon allure d'androgyne, nous ne pourrions donner que des beautés… Dommage tout de même que personne n'ait hérité de mes cheveux blonds… Mais cette couleur est sans doute récessive, comme le gène de la rousseur… Il paraît d'ailleurs qu'à cause des voyages et du mélange des populations, tous les roux devraient bientôt disparaître de la surface de la planète… c'est étrange d'imaginer des Weasley qui ne seraient plus roux… Parce que bien entendu, il y en aurait toujours, des belettes comme eux… Ils se reproduisent tellement vite que seule une météorite parviendrait à les calmer.

Mais la n'est pas le sujet, je m'égare. Mon regard jaune croise une nouvelle fois celui de l'enfant, et il me caresse distraitement le haut du crâne, tout en murmurant.

« -Tu es maigre »

Je m'offusque soudainement, oreilles collées en arrière. Non, je ne suis pas maigre ! Je suis mince, élancé, brindille si vous voulez, mais pas maigre !! Non mais, la vérité sort de la bouche des enfants ! Je me demande bien ce que ses parents ont bien pu lui inculquer comme valeur pour qu'il devienne ainsi… Ah zut, c'est moi son père… Alors ça doit venir d'une dispute avec Potter, aucun doute là dessus… C'est tout à fait mon genre de dire une chose pareille… Mea Culpa.

« -Tu devrais manger plus… C'est parce que tu es abandonné ? »

Je redresse les oreilles, à son ton soudainement inquiet, et le fixe comme jamais, tentant de percer cet esprit d'enfant. Je ne suis pas psychologue, mais un garçonnet qui parle ainsi en tirant de telles conclusions sur un simple état physique, est tout simplement étrange, et anormal. Il devrait me dire seulement de plus manger, ou quelque chose de gamin, mais pas me demander si j'étais abandonné…

Mais il reste fermé à moi, ne me laissant voir de son inquiétude que cette lueur brillante dans son œil vert, l'autre restant désespéramment morne, comme sans vie.

« -J'espère que Père n'est pas aussi maigre que toi… »

Et soudainement, je comprend ce qu'il veut dire, sans réellement prendre conscience que c'est inconsciemment de moi qu'il parle. Cet enfant s'inquiète pour son père. Il n'est pas dupe, je le devine, et même s'il ne doit pas connaître toute la vérité, j'ai bien l'impression qu'il sait plus de choses qu'il ne le devrait. Je me dresse timidement sur mes pattes arrières, allant poser celles de devant sur son torse infantile, le cou tendu vers son visage.

Et timidement, je vais frotter mon nez contre le sien, dans un geste instinctif de réconfort. La compassion n'est pas mon fort, je le sais, mais les temps font que parfois, il faut se surpasser, et même si nos efforts resteront à tout jamais inconnus, il nous faut les faire. Et moi, en voyant cet enfant inquiet et introverti, j'ai envie de l'aider, ne serait ce qu'un peu. Que cette histoire soit la vérité, ou un mensonge, je m'en fiche. Que je sois son père, que j'aime Potter, que j'accepte de partager ma vie avec lui, que nous ayons des enfants, tout cela me passe désormais totalement au dessus de la tête.

Cet enfant aux yeux vairons ne devrait pas s'inquiéter pour ses parents. J'ai lu un jour, et apprit par moi même que pour qu'un enfant se construise correctement, il faut qu'il se sépare de ses parents… Et un enfant doit rester innocent le plus longtemps possible… Il ne doit pas s'inquiéter pour ses parents. Je me demande vaguement pourquoi dans le futur, Potter ne s'est pas aperçu de cette erreur monumentale. Noriam devrait sourire, babiller a propos d'un père présent, et d'un autre absent, mais sans se faire de soucis… Pas si jeune.

Un bruit sur notre gauche attire notre attention, et d'un seul mouvement, nos deux têtes se retournent, pour voir apparaître, sur le pas de la porte d'une pièce dont je n'avais nullement soupçonné l'existence, Potter et Gwenn, cette dernière arborant un sourire des plus resplendissants. Elle s'avance vers nous, ou plutôt vers son frère, je ne compte pas dans l'équation. Et puis doucement, elle lui ébouriffe les cheveux, m'éloignant par la même occasion, sans s'en rendre compte. Mais j'entend nettement ce qu'elle lui dit, sa voix enfantine réjouie.

« -Il a accepté… Il va chercher Père, et nous le ramener… »

Le petit brun hausse les sourcils de surprise, avant de sourire timidement. Et l'espace d'une seconde, je me demande si cette décision que semble avoir pris Potter, va réellement les aider. Quand ils reviendront chez eux, me trouveront-ils aux côtés de leur père ? J'ignore quel sera leur retour, leur accueil… Mais eux ne sont que des enfants, ils ne comprennent pas les notions de relativités telles que celle ci… Je vois le petit regard vert de Noriam s'éclairer. Il est soulagé des paroles de sa sœur, cela se voit. Puis il tourne lentement la tête vers son futur papa, et lui murmure un petit « Merci », timide.

Je regarde à mon tour Potter, m'attendant à le voir, comme toujours, répondre d'un air modeste, et gêné, mais les seuls sentiments que je parviens à lire dans son visage en ce moment là, se sont seulement de l'impatience, une certaine joie, et, étrangement, un peu de cruauté, que je ne comprend pas…

« -Ce n'est rien Noriam… Il faut bien que j'aide mon futur mari après tout… Bien, par contre, il vous faut rentrer chez vous au plus vite, ces voyages dans le temps dérèglent bien des choses… Gwenn, tu as les potions que je t'ai donné ? »

L'enfant acquiesça bien vite, sortant de sa robe deux minuscules fioles remplies d'un liquide bleu acide, où tournoient de simples volutes de fumée. Je secoue doucement la queue, m'étant assit sur l'accoudoir du canapé. Bien, ces enfants n'auront rien, je suis suffisamment expert en potions pour reconnaître une potion réussie… Et il ne m'apparaît aucun erreur en celle ci… Mais un détail cloche, un mauvais pressentiment que je garde depuis les paroles de Potter.

Quelque chose ne tourne pas rond… Et les enfants ne semblent pas s'en rendre compte.

La fillette tendit une des deux fioles à son frère, le prit par la main, et déboucha la sienne, elle regarda une seconde Potter, dont le regard s'était à présent fixé sur moi.

« -Et… Votre boule de poils… Vous ne l'emmenez pas ? »

Je sursaute, comprenant ses mots. Moi, dans le futur ? Jamais, non, jamais, pas question, je reste ici ! Je veux pas me retrouver vieux et fripé ! Non môsieur, je reste ici ! je dois me cacher avec Potter, ici, et dans cette époque, pas dans un futur où je suis enfermé dans des geôles…

Pas une seconde je ne songe à l'improbable possibilité que le futur soit une meilleure cachette pour moi même.

« -Oh, non, nous l'avons trouvé ici, il avait très froid…Papa, tu veux pas le garder ?

-Le… Mais non !

-S'il te plais !! intervient Noriam, le regard implorant.

-Je… Non…

-Il avait froid ! Tu ne peux pas le laisser dehors tout de même ! Et si une méchante fée te maudissait après ça ? renchérit Gwenn

-Et puis, les chats sont des portes bonheur, il t'aidera !

-Je…

-S'il te plaiiis !!!! Papa!! Conclurent-ils, tout près de leur futur paternel »

J'en serais presque mort de rire tellement la situation était hilarante. Mais je sais garder mon calme, et seule une étincelle d'amusement transparait dans mon regard jaunâtre. Je vois bien que Potter ne va plus m'éjecter… Il n'a plus le choix, à voir ces deux créatures le supplier ainsi…

« -Et puis, comme ça, dans le futur, on aura un chat a nous !!! Qui aura grandit chez nous !! S'il te plaiis !

-Sinon, on repart pas! »

L'argument de choc était sortit… Je passais discrètement ma patte derrière mon oreille droite, pour retenir un sourire, entendant tout de même l'accord de Potter d'une oreille…

« -Bon… D'accord… Je vais le garder… »

Et les deux enfants de sourire, main dans la main, un éclat triomphant dans leur regard… Je me rend compte du mélange que Potter et moi avons créé. Je suis la ruse personnifiée, il est la témérité… Ces enfants iront loin dans la vie.

Je m'avance doucement jusqu'à l'extrémité du canapé, non loin de Noriam, et, alors qu'il avait ouvert lui aussi sa fiole, je miaule doucement pour lui souhaiter un bon voyage. Il semble surpris par mon initiative, et me sourie en retour, avant de boire, sur un ordre de sa sœur, la fiole en une seule gorgée.

Immédiatement, il disparu, dans un craquement semblable à celui du transplanage, aussitôt suivit par Gwenn, que je n'ai pas eu le temps de saluer… Et avant même d'avoir eu le temps d'émettre un miaulement, ils étaient repartis, vers leur futur, leur monde qui serait peut être différent de celui qu'ils avaient quittés… Pourvu que je sois près d'eux quand ils rentreront… Je secoue doucement la queue, tournant la tête vers Potter.

Il se tient droit, les bras ballant, une expression indéfinissable sur le visage, et, tandis qu'il sent mon regard appuyé sur lui, il me sourie, murmurant.

« -Et maintenant, on va pouvoir s'amuser… Malfoy sera à moi, tu verras… »

Ah… C'est tout ce que je suis capable de penser, légèrement déstabilisé par le ton jubilatoire qu'il emploie alors… Effectivement, ça risque d'être « amusant » de le voir me chercher…


Premier chapitre achevé. Votre verdict ?

Faut-il que je la continue, ou que je l'arrête ici ? Comment est-elle par rapport aux autres fics ? J'ai essayé de la changer légèrement, pour ne pas vous lasser, aussi vos impression me sont comme d'habitude, très chères.

Alors, a vos claviers, à vos souris ou écrans tactiles, et sur ce, je vous souhaite à la prochaine ;)

Pour une fois que je ne fais pas une fin purement sadique, vous devriez me remercier…

Bisous

Hanakaya

Janvier 2008