Note de l'auteur du 15/06/2012 : Je débute ici le "repostage" de tous les chapitres. Donc nouvelle mise en page, nouvelle bêta et censure du contenu MA éventuel. Pour la version non censurée, voir l'adresse sur mon profil. Je tâcherai de mettre un chapitre modifié tous les jours.

Bêta : Mokonalex

Disclaimer : Ce que vous reconnaissez appartient à JKR , le reste est à moââ et je le garde !

Résumé détaillé : Rentrée 1997. Argus Rusard le concierge de Poudlard, a trouvé deux jeunes gens évanouis au milieu de ses rhododendrons. Un Serpentard et un Gryffondor de 7ème année que personne ne connaît. Ces deux jeunes gens ont emprunté une porte temporelle et viennent de l'année 2015. Teddy Lupin et son ami Severus Rogue junior vont devoir rencontrer leurs parents. Si Teddy est le fils de Tonks enceinte et de Remus Lupin le prof de DCFM, comment va réagir le Professeur Rogue lorsqu'il va découvrir qu'il est le père d'un de ces deux gaillards et que la mère est une nouvelle élève de 7ème année qu'il maltraite allégrement en cours depuis une semaine ? Pas facile, surtout que Dumbledore et tous ses collègues sont déjà au courant. Et quand le Professeur Rogue apprend pourquoi son fils est là, les ennuis commencent…

Précision : Comme toujours, c'est un Univers Alternatif et donc je prends mes aises avec le canon.


— MISS SAINT-CLAIR ! hurlait le Professeur Rogue, les deux mains à plat sur le bureau de la malheureuse élève, le nez à quinze centimètres de la tête baissée de sa victime du moment.

L'élève avait rentré la tête dans ses épaules et baissait les yeux, n'osant croiser le regard meurtrier du monstre des cachots.

Le cours avait de toute façon mal commencé pour Ellie Saint-Clair, élève de 7ème année à Gryffondor depuis la rentrée, soit… une semaine !

Ellie venait de Beauxbâtons, l'académie française de magie dirigée par Madame Maxime, une demi-géante. Or, à la suite du décès de son tuteur légal son grand-oncle Octavius Wentworth durant l'été, la garde d'Ellie avait été confiée au grand ami d'Octavius : Albus Dumbledore, qui s'était empressé de rapatrier sa pupille à Poudlard.

La demoiselle ayant été élevée en France et ayant reçu tous ses cours dans la langue de Molière, elle avait quelques difficultés avec les traductions de certaines consignes, sortilèges et surtout le nom des plantes et autres fournitures pour potions.

Le professeur Chourave l'avait fort bien compris et avait chargé Neville Londubat, son élève favori, d'aider Ellie à identifier les diverses plantes citées dans le livre de cours, de façon à ce qu'elle connaisse leur nom en anglais et en français. Cette initiative avait été approuvée et suivie par l'ensemble du corps professoral de Poudlard, et ils s'assuraient que la petite française comprenne bien tous leurs cours. Tous les professeurs, sauf… un.

Le Professeur Rogue ne s'était pas donné la peine d'aider sa nouvelle élève à comprendre parfaitement les consignes et identifier les ingrédients. Lors du premier cours, Hermione Granger qui parlait bien français lui avait traduit le nom de la potion demandée : une potion banale contre la migraine, destinée au stock de Madame Pomfresh. Ellie connaissant cette potion par cœur pour l'avoir maintes fois réalisée pour son usage personnel, avait ainsi pu noter en face de l'énoncé en anglais de son cahier, la traduction en français des ingrédients.

Ouf pour cette fois ! Sa potion avait été parfaite et le professeur Rogue n'avait rien trouvé à redire, ce qui avait eu l'air de le contrarier.

Mais pour ce cours-ci, elle se trouvait dans un sérieux embarras. Le nom anglais de la potion ne lui disait rien et la liste des ingrédients était tout aussi confuse à part un ou deux termes.

Après une minute d'hésitation elle s'était résolue à demander de l'aide à Hermione par un « pssttt » discret. Celle-ci se trouvait deux rangs devant, entre Harry Potter et Ron Weasley. Malheureusement, l'oreille du ténébreux Maître des Potions était aussi aiguisée que son humeur était massacrante : d'où le hurlement « Miss Saint Clair ! », suivi de « dix points en moins pour Gryffondor pour avoir troublé mon cours ». Et comme l'irascible occupant du cachot n'était pas très loin, il s'était précipité sous le nez de l'élève afin de beugler le retrait de points.

Ellie redressa timidement la tête.

— Professeur, j'ai juste besoin d'un peu d'aide pour comprendre certains mots et comme Hermione parle français et pas vous…

Les trois derniers mots avaient été murmurés. Ellie sentait bien qu'ils n'allaient pas plaire à l'odieux professeur déjà passablement énervé.

— Miss Je-sais-tout parle français ? Décidément, que ne sait-elle donc pas faire ! ricana Rogue.

— Est-ce qu'Hermione peut m'aider ? Monsieur ? insista timidement Ellie.

Elle jeta un coup d'œil rapide à Hermione et aux garçons qui s'étaient retournés et qui suivaient l'affaire, inquiets de la tournure que les évènements allaient prendre.

À l'autre bout de la salle, côté Serpentard, Drago Malefoy et Pansy Parkinson ricanaient en regardant la petite nouvelle.

— On aura vraiment tout vu chez les Gryffondors ! Des Sangs-de-bourbe et maintenant des gens qui viennent d'on ne sait où et qui comprennent même pas l'anglais !

— Tu as raison, Drago ! Ils prennent vraiment n'importe qui à Gryffondor ! pouffa le bouledogue Parkinsonien.

Le professeur Rogue se retourna d'un air las vers son élève préféré et d'une voix basse mais glaciale lui dit :

— Monsieur Malefoy, combien de fois faudra t-il que je vous le dise ? Je ne veux pas entendre ce terme injurieux que vous utilisez pour les Nés-moldus, dans ma classe. Je me vois dans l'obligation de retirer cinq points à Serpentard. C'est la dernière fois que je vous le répète ! Est-ce compris ?

— Oui, Professeur, répondit le blond platine sans se démonter, mais en lançant des regards furibonds aux Gryffondors.

Rogue tourna la tête vers Ellie qui le fixait à présent de ses grands yeux améthyste.

— Miss Saint Clair, je veux que pour la fin de la semaine prochaine, vous ne m'empoisonniez plus avec vos problèmes de traduction, donc débrouillez-vous pour connaître le nom des ingrédients basiques. Je vous laisse huit jours, après je sanctionnerai, vous êtes prévenue.

Après quelques secondes de réflexion il donna sa réponse à la question précédemment posée.

— Miss Granger ! Puisque vous savez tout comme d'habitude, allez donc traduire ce qui pose problème à Miss Saint Clair !

— Oui, Professeur.

— Merci, Professeur Rogue ! fit Ellie, mais Rogue l'ignora.

Hermione s'était levée et contournait à présent les tables pour atteindre sa camarade. Le professeur regagna son bureau dans un mouvement de cape qui n'appartenait qu'à lui, en toisant méchamment Hermione de ses yeux d'onyx.

Tandis que la jeune brune aux cheveux touffus s'asseyait près de sa blonde camarade, il se saisit d'une pile de devoirs et de sa plume favorite et entreprit de corriger rageusement les parchemins en les raturant de rouge.

Harry et Ron étaient toujours retournés vers l'arrière du cachot et regardaient les deux filles.

— Messieurs Potter et Weasley ! Vingt points en moins pour vous apprendre à vous mêler de vos chaudrons et non de ceux des autres ! hurla soudain Rogue à qui rien n'échappait.

— Et merde ! chuchota Ron à Harry, il manquerait plus que Neville fasse sauter son chaudron et on atteint les moins cinquante points ! Je hais ce bâtard graisseux !

Harry hocha la tête en silence et se remit au travail.

Hermione s'était levée et se dirigeait avec Ellie vers l'armoire aux ingrédients. Elle choisissait à présent le nécessaire pour la potion.

— Regarde, je les prends dans l'ordre des ingrédients du tableau, tu les reconnais ? chuchota Hermione.

— Oui… Attends… Ce qu'on doit faire c'est une potion pour faire blanchir les dents non ? Je reconnais les ingrédients !

— C'est ça, oui ! Tu l'as déjà faite ?

— Oui, Madame Gras nous l'a donnée à faire en fin d'année dernière à Beauxbâtons, je vais m'en sortir et tout noter en français dans mon manuel avancé de préparation des potions, comme ça je m'en rappellerai. Merci Hermione. Sans toi, il m'aurait mise en retenue, sûrement.

Ellie soupira.

— Il est tout le temps comme ça ?

— Non, il est pire. Là tu n'as rien vu. Il ne doit pas oser t'asticoter, vu que tu es la pupille du Professeur Dumbledore. Mais si Neville fait sauter son chaudron… Tu vas voir de quoi il est capable !

— MISS GRANGER ! Si vous avez fini, retournez à votre place au lieu de jacasser et vous Miss Saint-Clair, direction : votre chaudron !

Et d'une même voix laconique, les filles répondirent :

— Oui, Professeur Rogue.

Hermione était à présent concentrée sur sa potion et Ellie attaquait la sienne avec assurance. Les ingrédients furent préparés d'une main précise et rapide ce que ne manqua pas de remarquer le professeur Rogue qui avait choisi, à présent, de laisser tomber ses corrections pour regarder sa nouvelle élève œuvrer.

°Elle a l'air de bien se débrouiller la bouffeuse de grenouilles… Albus dit qu'elle est bonne en potions, mouais… faut voir… en plus elle est pas dégueu à regarder… elle est même mignonne… jolis cheveux, jolis yeux, bouche pulpeuse… rhhhhaaaa ! On ne voit rien avec ces maudites robes de sorcières. Allons Severus, calme-toi. C'est qu'une pimbêche d'élève comme d'hab' … ouais, mais n'empêche que je voudrais bien voir si elle est bien foutue… juste comme ça pour savoir…°

° Crotte, il me regarde maintenant… je n'aime pas ça du tout… je préfèrerais qu'il me foute la paix ! Je n'aime pas ce mec, c'est un congélateur ! Pas possible qu'il y ait une femme pour supporter un engin pareil… et pis franchement, il pourrait se laver les cheveux ! Et avaler toutes les potions qu'on fait là, ça lui arrangerait les dents, il doit fumer c'est pas possible… ouais… c'est sûrement ça, la nicotine !

Bah sinon, s'il s'arrangeait ce con, il pourrait être pas mal. Il est grand, pas mal gaulé, on dirait, bien qu'il se déguise en chauve-souris… Rhhhhooo ! Ellie, à quoi tu penses ! C'est le Monstre des cachots quand même… me demande s'il a une femme ou une copine ? Je donnerais cher pour voir la tronche de la nénette… faudra que je demande au trio tout à l'heure…°

Un bruit d'explosion fit sursauter Ellie et la tira de sa rêverie « Rogueste ». Son couteau d'argent en tomba par terre. Neville venait de faire exploser son second chaudron de la semaine !

— Monsieur Londubat ! vociféra le professeur Rogue hors de lui. Toujours aussi incapable ! Vous ne savez donc pas lire, ou il vous faut aussi un traducteur comme à votre copine de Gryffondor ? On tourne dans le sens des aiguilles d'une montre, Monsieur Londubat !

Rogue s'était quasiment jeté sur le pauvre Neville qui tremblait comme une feuille morte ! D'un geste de sa baguette, il nettoya le contenu du chaudron qui s'était répandu et ensuite reconstitua négligemment ledit chaudron. Il fulminait. S'il avait eu des baguettes à la place des yeux, le pauvre Neville aurait été « avada kedavratisé » illico.

— Dé…désolé, Pro… Professeur, bredouilla Neville livide.

— Il ne suffit pas d'être désolé ! Vous ne faites aucun effort ! J'en ai marre de tous ces cornichons exploseurs de chaudrons ! Zéro ! Monsieur Londubat ! Zéro ! Ce sera votre note ! Inutile de gaspiller d'autres ingrédients ! Vous viendrez en retenue demain soir 20h après dîner et je retire vingt points à votre maison !

— Encore des points en moins ? s'offusqua Ellie à haute voix.

— Qu'est-ce que j'entends là-bas ? On se rebelle ? Miss Saint-Clair, occupez-vous de votre chaudron ou c'est la retenue également !

Harry et Hermione firent des signes discrets à Ellie derrière le dos de Rogue, pour lui dire de laisser tomber. La moutarde commençait à monter au nez de la nouvelle. Le professeur s'acharnait sur les Rouge et Or et ne prêtait aucune attention à Crabbe et Goyle qui mimaient un combat à l'épée avec leurs baguettes magiques au dernier rang.

On lui avait dit que le Directeur des Serpentards était partial et favorisait tout le temps sa Maison, mais c'était plus que flagrant. Après tout, le premier jour, Goyle avait fait fondre son chaudron et Rogue s'était déplacé pour tout nettoyer et n'avait fait absolument aucun commentaire, ni retiré de points.

Lamentable ! Elle se promit donc d'en glisser un mot à son tuteur dès que possible.

Le silence était revenu dans le cachot. Neville qui était dorénavant dispensé de cette potion – il avait un zéro d'office – était figé tête basse et se faisait tout petit afin d'être ignoré du tyran local. Les potions avançaient doucement… Celles d'Hermione et d'Ellie avaient à présent la couleur blanc nacré requise et étaient presque terminées. Celle de Ron était verte et il suait à grosse gouttes en se demandant ce qu'il pourrait bien rajouter dans son chaudron pour limiter les dégâts. Harry avait obtenu une potion gris fer. Il y avait des potions de toutes les couleurs et de toutes les consistances dans les chaudrons des élèves. Celle de Crabbe ressemblait à de la boue et sentait l'œuf pourri. Celle de Pansy fumait rouge.

Rogue s'était levé et se promenait entre les tables en soupirant et en levant les yeux au ciel.

— Quand vous aurez fini, vous remplirez un flacon étiqueté à votre nom et vous le poserez sur mon bureau. Ensuite, vous nettoierez votre table et votre chaudron et vous me dispenserez de votre présence !

Ellie avait fini sa potion. Elle remplit donc le flacon et le déposa sur le bureau. Rogue la fixa de ses yeux perçants. Ellie soutint son regard effrontément. Elle refusa de plier et de baisser les yeux.

Ce fut le professeur qui céda, mais Ellie ne vit pas son petit sourire en coin qui ne disait rien qui vaille…

Il la regarda nettoyer d'un Recurvite agressif, remettre ses livres et parchemins dans son sac et se diriger vers la porte la tête haute, ses longs cheveux blonds flottant sur son dos, les boucles qui les terminaient battant sur ses fesses, tant ils étaient longs. Elle ouvrit la porte et se retourna : Hermione se dirigeait également vers la sortie. Ellie croisa le regard du professeur Rogue, elle crut y déceler une lueur d'intérêt tout à fait inhabituelle qui la surprit.

Hermione franchit la porte donnant sur le couloir et Ellie la referma doucement en soupirant d'aise.

Délivrance !

— Il est horrible ! Non mais franchement ! Tu crois pas qu'il pourrait aider Neville, au lieu de l'enfoncer ? Comment veux-tu qu'il apprenne ? J'ai jamais vu ça… soupira Ellie en s'adossant au mur du couloir.

— Je sais, je suis d'accord avec toi, il n'aide pas ceux qui ont besoin. Je me demande s'il aime enseigner parfois… s'interrogea Hermione songeuse.

— Eh bien, qu'il change de job !

— Oh, mais il voudrait bien ! riait à présent la brune, il vise la défense contre les forces du mal, mais le Professeur Dumbledore refuse tous les ans de lui donner le poste.

— Pourquoi ?

— Ben… Tu sais… C'est un ancien Mangemort, alors la Magie Noire et tout, c'est risqué, s'il replonge… Je pense que le directeur ne veut pas prendre le risque.

— Tout pour plaire ! dit Ellie en souriant jusqu'aux oreilles. Dis-moi, Hermione, il a une seule qualité ? Parce que je me demande là ! Hi hi hi ! Et puis, tout à l'heure, je me demandais s'il avait une femme qui devait le supporter, parce que franchement, ça doit pas être rose tous les jours.

Hermione sourit.

— Nan, il n'en a pas, enfin pas à ce que je sache. On le voit jamais sortir de ses cachots ou presque. Sauf la nuit. Il erre dans le château comme un vampire, je le croise lors de mes rondes de Préfète-En-Chef. Il traque les insomniaques qui se baladent pour leur retirer des points. Une façon comme une autre de prendre son pied.

Ellie et Hermione se dirigeaient vers la salle commune de Gryffondor. Elles n'avaient plus cours, et n'avaient pas envie d'attendre les garçons, n'étant pas d'humeur à supporter les sarcasmes et insultes des Serpentards.

— Bon je vais lire un peu et puis on ira manger, j'ai faim, suggéra Hermione.

— Excellente idée, moi je crois que je vais me la couler douce devant la cheminée, il m'a stressée cette andouille… Besoin de décompresser. Demain c'est samedi, je ferai mes devoirs tranquillement à la bibliothèque. Faut que je demande à Madame Pince si elle a un gros dictionnaire sorcier franco/anglais.

Elles étaient à présent devant le tableau de la grosse dame.

— Jour de fête ! lui lança Ellie, et la grosse dame ouvrit le passage.

— Sont de plus en plus débiles, les mots de passe, je trouve… nota Hermione.

Ellie balança son sac de cours dans un coin du dortoir des filles de 7ème année et se jeta sur son lit, à plat ventre et les bras en croix.

— Week-end, c'est le week-end… plus de Rogue, plus de Binns, plus de Trelawney, arrrrgggghhh que c'est bon !

Le tout dit, tête enfoncée dans l'oreiller, c'était encore meilleur.

Hermione fouillait dans sa malle pour trouver un livre. Parvati et Lavande qui venaient d'entrer s'étaient installées toutes les deux dans le lit de cette dernière, avec un magasine People moldu qui les faisait glousser.

— Y a un test ! Pourriez-vous tomber amoureux (se) de votre professeur ?

— Pouah ! Tu veux me donner des cauchemars, Parvati ? Non mais, qui pourrait vouloir tomber amoureux d'un prof ? grimaça Lavande.

— Ah ah ah ! Surtout de Rogue ! Bah, comme prof potable, je ne vois guère que le prof de Défense Contre les Forces du Mal…

— Ellie, le Professeur Lupin est marié avec une amie à moi, Ron et Harry.

— Rhhhhaaaa ! C'est pas juste ! Les beaux sont tout le temps pris, il reste que les moches !

— Qu'est ce que ça peut te faire ? La moitié des garçons de l'école t'a demandé à sortir avec eux cette semaine et tu les as tous envoyés paître, remarqua Hermione.

— Ouais… Ça ne m'intéresse pas du tout. Ils sont tous trop gamins, grimaça Ellie.

— Même Harry et Ron ? suggéra Parvati.

— SURTOUT Harry et Ron, répliqua Ellie. À part se goinfrer et parler, nan, respirer Quidditch, ils ne savent rien d'autre. Ce genre-là ne m'intéresse pas. Je sais, je sais, je suis difficile.

— Est-ce que Malefoy t'a demandé à sortir, Ellie ? demanda soudain Lavande.

— Nan, pourquoi ? Malefoy veut sortir avec moi ? C'est quoi ce délire ? Tu as vu comment il me regarde, il me boufferait toute crue, ce nul ! Il ne peut pas me voir !

— Ben… Chais pas trop, murmura Lavande. J'ai entendu Pansy Parkinson dire à Millicent Bulstrode et Daphné Greengrass, que Malefoy aurait dit à Zabini qu'il serait bien sorti avec toi. Elle était folle de rage, la Pékinoise !

— Je vois pas un Serpentard demander à une Gryffondor de sortir avec lui. Ils seraient lynchés par leurs maisons respectives, déclara sentencieusement Ellie.

Et puis rêveuse :

— Je me demande si c'est déjà arrivé, par le passé.

— Quoi donc ?

— Tu suis pas Mione, lâche ton bouquin cinq minutes…Je parlais d'un Serpentard et d'un Gryffondor sortant ensemble.

— Chais pas, mais j'ai pas l'impression, sinon ça se saurait ! Mais si y en a, et ben ils sont discrets et je les comprends.

— Comment tu sais ça toi, que les Serpentards et les Gryffondors se sont toujours haïs, puisque tu n'es pas anglaise et que tu étais à Beauxbâtons ? Et comment ça se fait que tu parles si bien avec nous, mais que tu as du mal pendant les cours ? demanda soudain Parvati avec suspicion.

— Facile ma chère… Maman était anglaise, tu sais. Elle était à Serdaigle pendant ses études. C'est mon père qui était français. Ils ont choisi de vivre en France et donc je suis allée à Beauxbâtons. Voilà pourquoi je parle anglais correctement mais que je ne connais pas les noms des plantes, des ingrédients de potions et certains sortilèges que j'ai appris en français. Vous avez tous appris ça en première année, mais moi je les ai appris en français. Donc maintenant je dois apprendre tout ça en anglais aussi.

Mon grand-oncle Octavius était à Gryffondor avec le Professeur Dumbledore. Il adorait me raconter ses exploits de jeunesse comme il disait. Alors autant vous dire que la rivalité Serpents/Lions, je la connais depuis que je suis petite.

— Aaaaahhhh, ok ! Ben maintenant, je comprends mieux, c'est limpide ! fit alors Parvati convaincue.

TAK !

Un hibou au plumage noir venait de se fracasser contre la vitre. Lavande ouvrit la fenêtre et vit que l'oiseau portait un message.

— Y a une lettre ! C'est marqué pour Miss Helena Saint-Clair !

— Oooohhh, je sais qui de c'est, déclara Ellie en se relevant de son lit.

Elle balaya d'un geste nonchalant, la longue mèche de cheveux qui lui masquait le visage et la renvoya en arrière gracieusement.

— Une seule personne m'appelle Helena, c'est Oncle Albus !

— Tu appelles le directeur, Oncle Albus ? s'étonna Lavande en ouvrant des yeux comme des soucoupes.

— Ben, c'est mon tuteur je te rappelle, et je le connais depuis que je suis née, alors forcément… révéla Ellie.

Elle avait décroché délicatement le parchemin de la patte tendue du hibou et gratouillait maintenant le cou de l'animal, qui avait fermé les yeux et hululait joyeusement.

— Attends, tu vas envoyer la réponse.

Ellie ouvrit la lettre.

Ma chère petite Helena

J'espère que tu es contente de ta semaine. Viens donc raconter à ton vieil oncle Albus tes impressions, je serais ravi de prendre une tasse de thé avec toi. Dis-moi si tu peux tout de suite, je suis libre.

Affectueusement,

Albus

PS : J'adore les smarties

Ellie sourit. Le Professeur Dumbledore, célèbre amateur de sucreries semblaient avoir attaqué les créations moldues après avoir écumé Honeydukes. Elle songea qu'elle devrait peut-être lui donner son paquet de fraises Tagada non entamé, afin de le mettre d'une humeur exquise et lui glisser quelques mots saignants sur cet idiot de Rogue.

— Vite une plume, un parchemin !

Lavande lui tendit un petit morceau de parchemin qui trainait sur sa table de nuit et la plume qui était à côté. Parvati lui donna sa bouteille d'encre.

Cher Oncle Albus

Je suis ravie de prendre le thé avec toi, j'arrive tout de suite !

Gros bisous

Helena

Ellie roula le petit bout de parchemin et le glissa à la patte de l'oiseau qui attendait toujours.

— Pour le directeur ! lui souffla-t-elle.

Le hibou hulula et s'envola par la fenêtre.

— Les filles, je vais prendre le thé avec le Professeur Dumbledore. Je reviens pour diner avec vous. Sept heures, ça vous va pour descendre dans la Grande Salle, ou vous y allez avant ?

— C'est bon, répondit Hermione. Les garçons ont Quidditch ce soir. Ce sont les sélections pour l'équipe de cette année, alors tu sais, faudra pas trop compter sur eux ce soir. Je crois que ça va être une soirée entre filles !

Ellie se dirigea vers sa malle, se mit à quatre pattes les fesses en l'air pour la tirer de sous son lit et fourragea dedans pour en sortir un gros paquet rose de bonbons moldus.

Elle se félicita de ne pas l'avoir déjà englouti et le glissa au fond d'une des poches de sa robe de sorcière.

— Je file ! À plus !

Et sans attendre de réponse, elle dévala les escaliers qui menaient à la salle commune.


— Smarties ! prononça Ellie, devant la gargouille ailée qui gardait l'escalier du bureau directorial.

Puis elle monta sur la première marche et se laissa emporter par la vis magique de l'escalier.

Ellie frappa à la porte et entendit la voix du Professeur lui dire d'entrer. Ce qu'elle fit. Elle afficha aussitôt une mine dégoûtée en voyant l'intrus qui trônait dans le fauteuil des invités : Le Professeur Rogue !

° Bordel ! C'est pas vrai, tu me fais quoi, Oncle Albus… je viens pour le casser et cette andouille est là ! Merlin, chuis maudite, c'est pas vrai… et il me regarde en plus. Pourquoi il me regarde, d'abord ? Il me toise des pieds à la tête… j'ai un truc qui va pas ? Je suis pareille que tout à l'heure pourtant… Ah, nan… j'ai pas fermé ma robe, on voit cet horrible uniforme pas seyant que je déteste. Je le regarde pas ce tyran, je ne jetterai pas un petit œil sur lui… rien du tout ! Même pas un peu… Ellie ! On a dit on ne regarde pas !°

— Je te dérange, Oncle Albus ? Je peux revenir plus tard, si tu as de la visite.

— Mais non ma chère enfant, tu ne me déranges jamais. Viens par ici ! répondit un Professeur Dumbledore souriant et tendant les bras vers elle.

Ellie alla lui déposer deux grosses bises retentissantes sur les joues et glissa le paquet de fraises Tagada dans ses mains.

— J'ai pensé à toi regarde ! Tu connais pas ceux là ! chantonna-t-elle souriante.

— Merlin, non ! Je les goûte tout de suite ! Une petite fraise, Severus ? proposa aimablement le vieux Directeur à son Maître des Potions avec un sourire malicieux.

— Non merci, Professeur, refusa le questionné avec une mine dégoûtée.

° Mais qu'est-ce qu'elle vient faire là, celle là ? Je ne peux pas être tranquille, hein ! Toujours emmerdé par des élèves, y a que ça ici… pfff !

Severus, c'est une école, arrête de dire des bêtises.

Arrrrggghhhh ! Elle a pas fermé sa robe, misère à poil ! Y a ce qu'il faut où il faut on dirait. La jupe est trop longue et le chemisier trop fermé, je vois pas bien je veux voooooir !

Stop ! Sev', tu déconnes c'est une élève ! Et c'est la petite fifille chérie adorée du directeur. Il va m'avada kedavratiser, s'il voit que je la lorgne. Tout le monde sait qu'il est gâteux quand il s'agit de Miss Saint Clair… Je m'en vais, je file, mais elle fait combien en taille de soutien-gorge, hein ? Ça m'a l'air pas mal rempli par là… malheur je pète une pile ! Vite le masque impassible du Mangemort idéal !°

Severus Rogue se leva lentement et annonça au directeur qu'il avait à faire dans ses cachots et donc qu'il s'en allait. Avant même la réponse du directeur qui se goinfrait avec délectation de fraises Tagada, il se dirigea vers la porte.

Au même moment, celle ci s'ouvrit en grand sur un Argus Rusard, concierge de son état, essoufflé et encore plus échevelé que d'habitude.

— Professeur Dumbledore ! Professeur Dumbledore ! Vite, on a un problème !

— Argus ? Que se passe t-il ? s'inquiéta soudain le vieux directeur.

— Dans le jardin du cloître, Monsieur, un grand éclair…

Le vieux concierge fit une pause, essoufflé de sa course jusqu'au bureau de son directeur. Les trois occupants dudit bureau attendaient, suspendus à ses lèvres.

— Il y a eu un grand éclair et de la fumée, et un cratère est apparu en plein milieu de mes rhododendrons qui sont foutus d'ailleurs. Et dans le cratère, il y avait deux élèves, des garçons, des grands. C'est bizarre, je ne les ai jamais vus, pourtant ils portent les couleurs de Serpentard et Gryffondor… ils me semblent blessés.

Le professeur Dumbledore leva un sourcil intrigué et échangea un regard avec le Maître des Potions.

Le concierge poursuivit, haletant.

— C'est pas ça le plus bizarre, Professeur. Mais l'un des deux était conscient et je lui ai demandé son nom, et avant de s'évanouir, il a dit…

Il hésita.

— Alors ? Il a dit quoi ? rugit le Professeur Rogue.

— Il a dit… Je m'appelle Severus Rogue Junior…