Bonjour à vous !

Ceci est le dernier chapitre de cette fic. Je sais que la plupart d'entre vous ne l'attendent plus depuis longtemps et que cette fin risque de vous surprendre ou de vous décevoir, mais c'est comme ça que je voulais la terminer depuis le début. J'aime l'idée d'une fin ouverte.

Peut-être qu'un jour il y aura un post scriptum, ou pas lol

Quoi qu'il en soit, merci infiniment de votre patience, de votre gentillesse et un merci tout particulier à Rosaliepanda qui vient de me faire une review adorable et m'a surtout rappelé que ce chapitre dormait depuis si longtemps.

Bonne lecture :)


16. Il n'ose pas écrire

Ça avait commencé doucement. Un peu d'agacement d'abord, en voyant Draco toujours aussi coulant. Le blond ne disait pas un mot de travers, se retenant manifestement parfois de dire ce qu'il pensait.

Harry avait annoncé son intention d'aller manger au restaurant le soir même et Draco, se faisant fort de lui faire découvrir les meilleures tables de la ville, avait aussitôt proposé le dernier endroit à la mode. Sauf que le brun avait une autre idée en tête et avait annoncé, très fier de lui, qu'il voulait manger au McDo' de Broadway. Draco avait ouvert la bouche pour répondre, une fois, deux fois, avant de finalement acquiescer de mauvaise grâce, gardant pour lui ce qu'il pensait du fast-food, moldu, prolétaire et surtout, surtout !, anti-diététique au possible (1). Même pendant le repas, il s'était abstenu de faire la moindre remarques que ce soit sur le bruit, pourtant important à cause des enfants, l'odeur ou encore la qualité de la nourriture. Il avait même fait semblant de sourire et, au bout du compte, cela avait légèrement agacé Harry qui sentait bien qu'il n'était pas sincère.

Cet agacement avait augmenté lorsque, deux jours plus tard, le blond avait accepté d'aller voir un film grand spectacle, un dessin animé parlant d'animaux qui fuient leur zoo, 6ème opus, plutôt qu'une pièce de théâtre pour laquelle il avait pourtant payé les entrées à prix d'or. Une fois encore, il n'avait pas argumenté, se contentant de serrer les dents en silence.

Mais le pire fut une dizaine de jours après son arrivée. Les quatre amis avaient prévu un pique-nique à Central Parc, au début de l'hiver, encore une idée d'Harry. Le jeune homme, qui était logé chez Blaise et Pansy, il refusait d'aller chez Draco, était passé chercher le blond avec ses amis. Ils avaient trouvés le dernier des Malfoy les attendant, très élégant dans un costume gris anthracite qui mettait parfaitement sa silhouette et ses yeux en valeur mais, il fallait l'avouer, pas vraiment adapté pour manger assis sur une couverture. Harry lui avait fait la remarque et Draco, après avoir réprimé une grimace… était allé se changer. Les trois amis s'étaient alors regardés et Harry avait sentis la colère monter en lui. Jamais, jamais de la vie !, Draco Malfoy n'aurait accepté des conseils vestimentaires de la part de Harry Je-m'habille-comme-un-sac Potter. C'était idiot, ridicule, impossible ! Et pourtant il avait obéit et était allé passer, de mauvaise grâce, un jean et un pull plus décontracté. Cette soumission factice et, selon Harry, quasi insultante, avait rendu le jeune homme furieux et ils avaient finalement tous passés un mauvais après-midi.

C'est à ce moment-là que le brun avait écrit à ses amis en Angleterre et il se demandait encore ce qu'il devait faire pour récupérer son vrai Draco Malfoy, et pas cette pâle copie.

Dix jours plus tard, il se posait toujours la question. Draco était coulant, il ne le contrariait pas, ne lui disait pas ce qu'il pensait et pire, ne le touchait absolument pas. Pas même un baiser et le brun commençait à se demander si, par hasard, il ne cherchait pas à le faire fuir, ou à lui faire comprendre qu'il ne voulait plus de lui. Ou alors, comme ça lui avait traversé l'esprit, le blond pensait qu'il pourrait penser qu'il n'était intéressé que par le sexe. Mais bon sang, Harry aussi était intéressé par le sexe ! Il y songeait même de plus en plus souvent et se trouvait obligé de se masturber chaque soir, en pensant à la peau de Draco, l'odeur de Draco, aux mains de Draco. Vingt jours, pas une caresse, pas un geste tendre. Ces retrouvailles étaient un cauchemar.

Il commençait à franchement se demander ce qu'il faisait là quand il reprit un peu d'espoir en leur histoire.

Harry sortait de la salle de bain, dans l'appartement de Blaise et Pansy, pour rejoindre sa chambre lorsqu'il croisa Draco qui venait d'arriver et souhaitait le saluer. Il ne portait qu'une serviette nouée lâchement autour des hanches. Surpris, il sursauta, faisant glisser le linge légèrement.

A la vision du ventre découvert, du chemin de poils noirs qu'il savait si doux, le blond sentit sa bouche s'assécher. Le jeune homme était toujours aussi beau. Il avait un peu épaissit, moins maigre que 3 ans auparavant, moins d'abdominaux aussi, mais sans doute avait-il arrêté le sport depuis la fin de ses études. Mais même ainsi, moins athlétique, il avait toujours la capacité de couper le souffle de Draco qui sentit, d'un soubresaut, son sexe saluer son ancien amant.

Il leur fallut un instant pour reprendre contenance, Harry ne sachant comment réagir, Draco hésitant entre se jeter sur lui et tourner les talons pour ne pas se laisser aller.

« Tu as grossi Potter, trop de tarte à la mélasse ? Demanda-t-il finalement en se reprenant.

- Non, quand je déprime, j'ai tendance à compenser par la nourriture, répondit le brun sans réfléchir, froidement, avant d'aller s'enfermer dans sa chambre. »

Draco se frappa le front en s'insultant, il avait manqué une bonne occasion de se taire ! Mais pourquoi n'avait-il pas fait comme d'habitude et ravalé la remarque qui lui était montée aux lèvres ?! Il avait été tellement prit au dépourvu, soudain tellement excité par la vue de l'homme qu'il aimait toujours plus qu'à demi-nu, qu'il n'avait pas réfléchit.

Dans la chambre, Harry s'était appuyé contre la porte en soupirant, partagé entre contentement et cœur lourd. Le blond lui faisait enfin une remarque franche et pour lui dire quoi ? Il avait un peu prit du poids oui, et c'était la première chose que Draco avait remarqué. Bordel bien sûr qu'il s'était empâté, il n'avait rien eut d'autre à faire qu'à l'attendre, personne à séduire, personne pour qui se maintenir en forme ou attirant. Et maintenant il ne l'était plus.

Il s'approcha du miroir de l'armoire pour se regarder objectivement et dû admettre que oui, il avait grossit. Merlin, il avait même des poignées d'amour ! Discrètes, certes, mais bien là. Pas vraiment étonnant du coup que Draco ne soit pas sûr de vouloir de lui !

« Harry ? appela la voix de Draco à travers la porte. Je suis désolé, je ne voulais pas dire que tu es gros… Je… je ne savais juste pas comment réagir. Tu es… écoute, je ne te trouve pas gros du tout et tu me plais toujours, plus même ! Je ne voulais vraiment pas te blesser… Pardonnes-moi s'il te plaît… souffla-t-il à travers la porte.

Il attendit quelques instants derrière le battant, sachant qu'Harry l'écoutait et, espérait-il, le croyait, avant de tourner les talons pour revenir dans le salon. Dans la chambre, le brun eut un doux sourire. Il ne savait pas si Draco avait dit ça pour se faire pardonner ou parce qu'il le pensait mais une chose était sûre : si Draco Je-n'ai-jamais-tord Malfoy s'excusait, c'est qu'il voulait peut-être vraiment le récupérer. Et peut-être qu'il allait enfin se laisser aller à être un peu lui-même : un Draco mordant, il pouvait gérer. Un qui n'osait rien dire, c'était l'enfer.

« Et bon sang, il faut que j'arrête de réagir comme une gamine instable » se morigénât-il en s'habillant.

« Et voilà, un mois que je suis là et je n'ai pas avancé d'un pas avec Draco… Soupira Harry en se laissant aller dans le fauteuil. »

Pansy échangea un sourire avec Blaise et vint d'asseoir sur l'accoudoir pour appuyer sa joue sur les doux cheveux bruns.

« Fais pas cette tête bichette, il va bien finir par se détendre !

- Bichette ? ! Hey, tu ne m'as jamais appelé « bichette » moi !

- Blaise, la jalousie est un vilain défaut, ta mère ne t'a jamais dit ça ? Et puis tu n'es pas tout malheureux toi !

- Je pourrais l'être si tu continues à me préférer ce fichu Potter… Maugréa-t-il, l'air boudeur. »

Le fichu brun en question éclata de rire, amusé par les deux amoureux. Heureusement qu'ils étaient là où il aurait déjà abandonné et serait rentré à Londres depuis longtemps.

« Je crois que je vais lui sauter dessus.

- Ce n'est pas à toi de faire le premier pas Harry !

- Mais je n'en peux plus d'attendre ! Et en plus, je vais finir par me faire une entorse à force…

- Trop de détails ! S'exclama Blaise qui ne voulait surtout pas savoir que son nouvel ami se touchait en pensant à son plus vieil ami.

- Ne sois pas un tel prude Blaise Zabini, répondit Pansy, faisant rire à nouveau Harry. Quand à toi, tu dois attendre que Draco fasse le premier pas.

- Mais il ne fait rien ! Gémit Harry. Je ne sais pas comment agir, même me trouver quasi nu devant lui ne sert à rien. »

Les jeunes gens, à qui Harry puis Draco avaient raconté l'anecdote, grimacèrent de concert. Ils avaient sincèrement pensé que ça débloquerait un peu les choses entre eux, Harry aussi d'ailleurs, mais Draco était resté égal au nouveau lui-même.

Oh certes, il était au petit soin pour le brun, il lui avait même fait des cadeaux les premiers jours, des cadeaux plus que coûteux, mais Harry les avait refusés. Il ne voulait pas que Draco achète son pardon. Et pourtant maintenant, il le regrettait presque. Avait-il été trop intransigeant ? Trop exigeant avec le blond ? Peut-être celui-ci avait peur d'être rejeté comme ses cadeaux.

« Peut-être que je m'y prends mal avec lui… soupira Harry en se laissant aller contre Pansy.

- Comment ça ? Je te trouve très bien moi !

- Oui mais tu es partiale chérie, je commence à me demander si tu n'es pas un peu amoureuse ! Lança Blaise perfide, se vengeant pour le « bichette » précédent.

- Absolument ! Je suis folle d'Harry et comme il est totalement et définitivement homo, j'hésite entre le coller avec mon meilleur ami ou me coller moi par la fenêtre !

- Ça va hein ! On peut plus rien dire dans cette maison, maugréa le métis en croisant les bras, boudeur.

- Bref ! Pansy se détourna de lui pour revenir sur Harry qui riait tout bas. En quoi t'y prendrais-tu mal ?

- Je suis peut-être trop exigeant. Je l'aime, je n'ai qu'une envie, c'est de me pendre à son cou et de l'embrasser, pourquoi je le fait pas ?

- Parce qu'il s'est comporté comme un abrutit et que tu as raison de vouloir qu'il se fasse pardonner.

- Mais je ne l'ai pas encouragé une seule fois ! A chaque fois qu'il propose quelque chose je fais le contraire ! Autant il pense que je ne veux plus de lui.

- Tu crois que tu es trop dur ?

- J'en sais rien. A chaque fois que je me dis que je vais faire un effort pour être plus cool, il fait un truc qui m'énerve. Je n'ai pas besoin d'aller dans le restau le plus chic de la ville, pourquoi il ne le comprend pas ?

- Parce que beaucoup de choses passent par l'argent et l'image chez les Malfoy, Dray a été élevé comme ça et c'est dur de changer tu sais.

- Je sais. Je le connais ! Mais j'ai l'impression qu'il ne me connait pas lui. Il devrait savoir que ça n'est pas avec une montre qu'il va me faire plaisir !

- … Dray t'a offert une montre ?

- Oui, il m'a acheté une Breit je sais pas quoi et je la lui ai rendu parce que j'en voulais pas !

- Merlin, il a refusé une Breitling… soupira Blaise, l'air désespéré, en se prenant la tête entre les bras.

- Quoi ?

- Harry, si une montre à dix mille dollars ne suffit pas à t'attendrir, il doit se demander ce qu'il faut.

- Un mug avec écrit « I love NY » ? Un hot-dog acheté au marchand du coin, mais juste avec la choucroute comme j'aime ? qu'il me pousse sur un lit et qu'il me prenne ?! proposa Harry qui ne voyait pas ce que tout ça avait de sorcier.

- TROP DE DETAILS ! s'exclama Blaise qui était devenu écarlate en imaginant ses deux amis dans une position pas recommandée par les bonnes mœurs. »

Pour le punir, Pansy lui jeta un coussin à la figure et il éclata de rire, entrainant Harry à son tour. Il avait toujours imaginé que les Serpentards étaient des êtres froids, égoïstes, égocentriques et il découvrait que Pansy, Théo et Blaise étaient tout le contraire. Il avait déjà fait cette constatation des années plutôt concernant Draco, mais ses amis étaient aussi attentifs, généreux et attentionnés. Donc soit les Serpentards n'étaient pas du tout comme il le pensait, soit les jeunes gens avaient changés ces dernières années. Sans doute un peu des deux. En tout cas, il était vraiment heureux de les découvrir et se disait que, sans eux, son histoire avec Draco serait bel et bien finie : ils avaient de don de lui rendre espoir quand il avait l'impression que rien n'allait.

En fait, il se sentait comme si Draco et lui étaient sur une corde raide, entre retrouvailles et rupture. Et il ne faudrait pas grand-chose pour qu'ils basculent du mauvais côté.

« Toutes blagues misent à part, je ne suis pas sûr d'être d'accord avec toi chérie, dit Blaise à sa belle.

- A quel sujet ?

- Sauter sur Dray ou pas.

- Il a fait une connerie, il doit se faire pardonner et prouver qu'il veut récupérer Harry !

- Je suis d'accord, mais est-ce qu'il ne l'a pas déjà fait ?Je veux dire, il a essayé de t'offrir des cadeaux, ça ne marche pas. Il a fait tout ce que tu voulais, ça ne marche pas. Peut-être qu'en effet il se demande ce qui peut te convenir.

- … Je suis trop dur… réalisa Harry en se prenant la tête entre les mains.

- C'est pas ce que je veux dire mais…

- Mais rien Blaise ! L'interrompit la brune. Si tu m'avais fait ce que Draco a fait, crois-moi qu'il te faudrait ramper un moment pour te faire pardonner !

- Oui, mais Harry n'est pas toi, je ne suis pas Draco et notre histoire n'est pas la même. J'ai un peu peur que dans notre bonne volonté, nous t'ayons donné de mauvais conseils. Enfin, tu n'as qu'une envie, c'est qu'il te pousse sur un lit, pourquoi ne pas lui dire ? Il ne t'a pas touché, mais toi non plus, tu ne lui as pas donné l'impression que tu le voulais. Je dis pas que c'est ta faute ! Continua-t-il en voyant le brun afficher une expression coupable. Mais puisque ça ne marche pas jusqu'à maintenant, et puisque tu veux le récupérer…

- Je pourrais faire un effort de mon côté ?

- Lui montrer ce qu'Harry attend de lui ?

- Ça c'est fait non ? McDonald's, le pique-nique, le cinéma ? On ne peut pas dire que Dray n'ait pas fait d'efforts. Pourquoi ne pas essayer de le suivre ce que lui veut cette fois ? Attend de voir ce qu'il te propose, il pourrait te surprendre. »

Harry se mordit l'intérieur de la lèvre, signe chez lui d'intense réflexion, puis se redressa. Finit de réfléchir, il était temps d'agir !

« Tu as raison ! A partir de maintenant, je lui laisse une chance, une vrai. Quoi qu'il propose, j'accepte, je vais lui montrer que moi aussi je suis prêt à faire des efforts. Et si ça ne marche pas non plus, que nous n'arrivons pas à nous retrouver…

- Oui ?

- Alors je laisserai tomber. Ça ne sert à rien de se faire du mal comme ça pour rien. Merlin sait que je l'aime, mais je n'ai pas envie de passer le reste de ma vie à me poser des questions.

- Je comprends, souffla Pansy en reposant sa joue sur la tête de Harry. Mais tu viendras quand même au mariage ?

- Je ne raterai ça pour rien au monde ! Maintenant que je suis entré chez vous, vous ne vous débarrasserez plus de moi !

- Bien ! parce qu'on ne veut pas que tu t'en aille ! répondit Blaise. Le jeune homme avait vu la porte d'entrée s'ouvrir et il accueillit Draco d'un sourire. Dray ! N'est-ce pas qu'on ne veut pas qu'Harry s'en aille ?

- A priori non, mais ça dépend où il veut aller, répondit le blond avec un sourire en se penchant pour embrasser Pansy sur la joue.

- Je n'ai pas le droit à un baiser moi ? Demanda le Harry en question avec un sourire taquin. »

Draco rit doucement et se pencha à nouveau pour déposer un baiser sur sa joue, laissant ses lèvres s'attarder quelques instants.

« Mieux comme ça ?

- Oui, beaucoup mieux ! Répondit le brun.

- Et où veux-tu aller pour que Blaise te fasse de grandes déclarations comme ça ?

- Nulle part en particulier, c'était de manière générale ! Répondit le métis en question. A moins que tu ne veuilles l'emmener quelque part ?

- Je pensais l'inviter à dîner ce soir.

- Ça lui plairait beaucoup oui ! Intervint Harry amusé. Enfin, ça dépend où tu veux l'emmener bien sûr.

- Tu n'as pas une idée ? Demanda Draco.

- Non, je te laisse décider.

- Soit, prends ta veste alors, on sort !

- Tu veux aller dîner à 16h… ? Commença Harry avec amusement, tirant un sourire à Draco.

- Non, mais nous pourrions aller faire un tour au Parc avant.

- Bonne idée ! Je reviens ! »

Draco eut un sourire attendrit en voyant le jeune homme partir presque en courant pour aller s'habiller.

« Il pleut Draco, tu as remarqué ? Demanda Pansy en riant.

- Un petit impervius et il n'y paraitra plus, je te rappelle que nous avons joué au Quiddich, c'est pas la pluie qui va nous faire peur ! répondit le jeune homme avec un sourire crane.

- Tu m'en diras tant…

- On y va ? »

Harry revenait dans le salon, une épaisse veste sur le dos et une écharpe autour du cou. Il avait l'air excité comme un gamin et Draco eut un sourire attendrit : pour la première fois, il avait l'impression que son amant était vraiment heureux de le retrouver.

Quelques minutes plus tard, ils transplanaient dans une partie discrète du parc et rejoignirent une des grandes allées. A cette heure-là en cette saison, il n'y avait plus beaucoup de promeneurs, les joggeurs n'étaient pas encore arrivés et ils avaient l'impression d'être seul(s) au monde.

« Tu aimes New York ? Demanda Draco après un moment de silence, s'insultant mentalement : il n'avait donc rien de plus intéressant à dire ?! Mais Harry le surpris par son enthousiasme.

- J'adore ! C'est tellement plus vivant, plus intense que Londres ! Blaise m'a amené voir une messe à Harlem, toutes ces voix, ces chanteurs, c'était incroyable ! Et puis je me suis promené, j'ai fait plein de nouvelles photos !

- Vraiment ? il faudra que tu me montres, j'ai beaucoup aimé les premières.

- Oh arrête, les photos de tes livres sont superbes, je ne suis qu'un amateur… répondit Harry, qui appréciait malgré tout le compliment.

- Mes photos sont bien parce que les lieux sont beaux mais je ne suis pas photographe, il y un regard que je n'ai pas. On peut difficilement louper une photo d'un palmier sur une plage !

- Tu exagères !

- A peine ! J'ai vraiment aimé tes photos, j'ai trouvé qu'elles avaient une belle composition, une belle lumière, d'ailleurs si tu voulais bien, j'aimerai en utiliser quelques une pour mon prochain livre, sur New York.

-… Tu plaisantes ? Demanda Harry, incrédule et légèrement agacé : si c'était encore un moyen de l'acheter…

- Pas du tout Harry, elles sont vraiment bonnes. Je ne prendrais pas le risque de mettre dans un de mes livres des photos qui soient moins qu'excellente, pas juste pour te faire plaisir.

- M'ouais, pourquoi pas dans ce cas, murmura-t-il, encore soupçonneux.

- Tu ne me crois pas ? Tu penses que je te mentirai sur quelque chose comme ça ? Demanda Draco, incrédule.

- Je ne sais pas quoi penser Draco. Depuis que je suis arrivé, on ne peut pas dire que tu te sois montré parfaitement honnête avec moi ! Répondit Harry, sur la défensive soudain.

- Je ne t'ai jamais mentit ! S'exclama le blond, outré.

- Tu ne m'as pas dit la vérité non plus ! Tu ne me parles, tu ne me contraries pas, tu fais comme si tout allait bien quand c'est pas le cas, tu es coulant, tu…

- Je te fais la cour !

- Quoi ? Demanda Harry abasourdis.

- Je te fais la cour. Tu m'as demandé de me faire pardonner, de te reconquérir donc je le fais de la seule manière que je connais. Je n'ai pas pu te faire la cour quand nous étions plus jeunes, alors je rattrape le temps perdu maintenant.

- Mais…

- Tu es gourmand, je te propose le meilleur restaurant de la ville. Tu as de l'humour, tu aimes rire, je t'invite à l'une des comédies les plus courue de Broadway. Tu as toujours voulu avoir quelque chose à transmettre à tes enfants, donc je t'offre une montre, un héritage qui restera des années dans ta famille. Mais rien ne te convient, expliqua Draco, le plus posément possible afin de ne pas montrer que tous ces refus l'avaient blessé. Je ne connais qu'une façon de faire la cour, celle qu'on m'a enseignée, mais j'ai l'impression que tu n'as pas envie que je te séduise.

- Bien sûr que j'ai envie !

- Pourtant quoi que je fasse, quoi que j'essaye, tu me repousses, tu penses même que je te mens ! Donc si tu préfères que j'arrête…

- Non ! L'interrompit Harry. Je voudrais juste que tu sois toi, c'est tout !

- J'essaie de te ménager, de ne pas te brusquer, pour tu ne penses pas que je veux te voir partir Harry, c'est tout. Je n'ai pas l'habitude de ménager les gens qui m'entourent, je pensais que c'était ce que tu voulais. Que je sois… gentil ?

- Mais non ! c'est toi que je veux avec tout ce qui est toi ! Je veux… »

Le brun soupira et jeta ses bras autour du cou de Draco pour prendre ses lèvres brusquement. Il rêvait de ce baiser depuis des semaines, attendant que son amant fasse le premier pas alors que lui n'attendait qu'un geste lui prouvant qu'il était accepté. Bon sang, ça aurait pu durer encore longtemps ! Le blond le reçu contre sa poitrine avec un soupir de bonheur et de soulagement. Comment pouvaient-ils s'aimer encore autant et si peu se comprendre ? C'était vraiment un mystère pour lui. Mais le plus important, c'était que Harry était enfin contre lui, sa bouche contre la sienne et il le sera en l'embrassant de toute son âme.

« Je suis désolé, murmura Harry, front contre front, un long baiser plus tard. Je n'avais pas compris, tu n'avais jamais fait tout ça…

- Je n'avais jamais eu l'occasion de le faire, répondit Draco avec un sourire doux, caressant sa joue. »

La pluie tombait sur eux, le sortilège imperius l'empêchait de les mouiller et les goutes restaient posées sur leurs cheveux, leurs vêtements comme autant de perles transparentes qui glissaient lentement. Sur les cheveux bruns d'Harry, elles avaient l'air féerique et quand il sourit, Draco sentit son cœur se serrer de bonheur.

« Je pensais que tu voulais me faire fuir, que tu ne me connaissais pas.

- Je voulais juste t'impressionner et te faire plaisir, mais ça n'a pas très bien marché.

- Ça marche maintenant ! J'avais tellement peur que tu ne me repousses que j'ai pris tout ce que tu faisais comme des attaques. Peux-tu me pardonner ?

- Peux-tu me pardonner ? Répéta Draco et Harry comprit qu'il parlait de quelque chose de totalement différent. Il soupira et recula, se passant la main dans les cheveux pour en chasser les gouttes d'eau, brisant la féérie du moment.

- Je ne sais pas Draco. Et même si je te pardonne, ce que j'ai envie de faire, je ne pourrai pas oublier. J'aurai toujours peur que tu partes en voyage et que tu ne me reviennes pas je crois, murmura-t-il.

- Je reviendrai ! Je te le jure Harry, je ne veux pas te perdre !

- Tu m'as déjà dit que tu reviendrais. Il y a trois ans. Devrais-je encore t'attendre ?

- Non ! Non, je ne partirai plus sans te donner de nouvelles, je… j'arrêterai de voyager si c'est ce que tu veux ! Et il le pensait, se rendit compte Draco avec surprise. Il ne voulait pas perdre le brun, quitte à sacrifier sa passion pour les voyages.

- Tu as envie de continuer Draco. C'est ton métier, ta carrière, tu ne peux pas sacrifier ça.

- Je ne peux pas te sacrifier non plus. J'ai envie de te choisir toi cette fois, et toutes les fois à partir de maintenant.

- Mais je refuse de te demander ça. Parce que tu finiras par m'en vouloir tôt ou tard et je ne le supporterai pas.

- Tu ne me le demande pas Harry. C'est moi qui décide. Ou bien…

- Quoi ?

- Viens avec moi !

- Je suis avec toi Draco, répondit Harry qui ne comprenait pas où son amant voulait en venir.

- Non, voyage avec moi !

- Tu voyages seul.

- Faute de compagnie ! Blaise, Pansy et Théo ne voulaient pas bouger, juste de la stabilité. Et il n'y avait personne d'autre à qui j'avais envie de montrer le monde.

- J'ai une boutique ! rappela le brun.

- Que tu viens de laisser pour une durée indéterminée à Théo ! Et tout va bien là-bas n'est-ce pas ?

- Oui, mais Théo ne va pas rester pour toujours à Londres ! Il va vouloir revenir !

- A mon avis, pas sans Weasley, et il a l'air d'aimer ta boutique. Et quand bien même, tu as des employés non ?

- Je ne peux pas leur laisser le magasin à l'année…

- Pas toute l'année, seulement quand nous seront loin ! Et quand je rentrerais pour écrire et préparer le prochain périple, tu reprendrais les rênes du magasin. Ça peut être parfait Harry !

- Mais pour faire quoi ? Je ne peux pas juste être derrière toi pendant que tu visiteras ! s'exclama le brun qui ne demandait qu'à se laisser convaincre.

- Tu ne seras pas derrière moi mais avec moi ! Tu auras ton point de vue et tu pourrais faire des photos !

- Je ne sais pas Draco, il faut que j'y réfléchisse…

- Prends ton temps !… Evites juste de te faire mal… Lança le blond avec malice, faisant éclater de rire son amant qui fit mine de lui frapper l'épaule. »

Draco l'esquiva et l'attira contre lui pour l'embrasser à nouveau, savourant son contact et son odeur enfin retrouvés.

« On rentre ? Demanda le blond contre ses lèvres après un long baiser.

- Et mon dîner ?

- J'ai le numéro du meilleur livreur de chinois de la ville, répondit-il en levant un sourcil tentateur. On pourrait même manger tout nu sur le lit…

- Tu t'en souviens ? S'exclama Harry, heureux. Il n'oublierait jamais la tête qu'avait fait son amant lorsqu'un soir, après avoir fait l'amour, il avait été pris d'une fringale et était allé se chercher un pique-nique pour manger sur les draps. Draco avait d'abord été choqué, jamais il n'avait fait ça, puis s'était laissé prendre au jeu et ils avaient souvent recommencé par la suite.

- Difficile d'oublier la première fois où j'ai dormis sur des miettes de pains, répondit Draco, taquin à nouveau.

- M'ouais, tu essaierais pas plutôt de m'attirer dans ton lit ?

- Bien sûr que oui ! Je ne pense qu'à ça depuis que tu es arrivé !

-… ça tombe bien moi aussi… »

Harry avait soufflé ces paroles contre les lèvres de son amant et il passa ses bras autour de son cou pour que le blond puisse les faire transplaner directement chez lui. Un instant plus tard ils étaient dans sa chambre et ils se laissèrent tomber sur le lit, enlacés.

Il ne fallut pas longtemps pour que les vêtements volent en tous sens et qu'ils fêtent, enfin, dignement leurs retrouvailles.

(1) Soyons d'accord, je n'ai rien contre McDo. J'aime McDo, je suis une mère McDo, j'ai travaillé à McDo et ça a été parmi mes meilleures années boulot ! Mais j'ai du mal à imaginer Draco Malfoy manger, avec les doigts, des produits gras, salés et bien frustre pour son palais délicat.