Pairing, disclaimer et note : voir le chapitre précédent – Quoi flémasse ?! Même pas vrai.


POV SASUKE

J'aime ce moment quand après une mission, je peux me laisser aller sous une douche bouillante. Le jet puissant me décontracte les épaules et la nuque tandis que l'eau qui ruisselle le long de mon corps m'enveloppe de bien être. Oui, j'aime ce moment. Je pose mon front contre le carrelage et ferme les yeux, me concentrant totalement sur cette sensation. J'adore la chaleur. C'est une des choses que j'aime chez Naruto. La chaleur rayonne de son corps, on dirait un vrai soleil. Et je n'aime rien mieux que de me coller à lui pour m'en gorger la nuit, le jour, peu importe quand.

Je reste un long moment, je sais que je devrais sortir. Si Naruto était là, il serait déjà dans la salle de bain en train de me dire que cette eau bouillante est mauvaise pour moi. Le connaissant, il me proposerait un massage en échange, me vantant ses talents dans ce domaine. Et c'est vrai qu'il est doué. Je peux le visualiser, ses yeux brillants, le petit sourire en coin qui veut dire tellement de choses. J'entends presque sa voix qui dans ces cas-là prend des intonations mutines. Je sourirais, j'accepterais certainement et je sais comment ce massage se terminerait.

Je souris.

Je finis par éteindre l'eau et sortir. Je m'essuie soigneusement et enroule la serviette autour de ma taille. Je sors de la salle de bain et passe par la chambre. Je pourrais m'habiller, seulement, j'ai la flemme. Et puis, je l'avoue, j'aime la sensation de l'air sur ma peau nue, le léger courant d'air qui glisse autour de mon corps comme la caresse évanescente d'un amant.

Je passe dans la cuisine et fais chauffer de l'eau. Dans la poubelle, mes yeux captent tout de suite les boites de ramens vides. Je soupire. Encore une fois, Naruto ne s'est nourri que de ça. Pourtant, il ne rechigne jamais à manger les légumes que je lui fais. Il lui arrive même d'en cuisiner pour moi. Seulement, quand je ne suis pas là, je crois qu'il est flemmard. Et sans doute profite t-il que je ne sois pas là pour lui rabâcher que "non les ramens ne constituent pas un repas équilibré".

Mon thé est prêt. Je sors de la cuisine et me dirige d'un pas tranquille vers le canapé dans lequel je m'enfonce. Je ferme les yeux un moment profitant du calme qui règne dans l'appartement. Je finis par les ouvrir et parcoure des yeux notre chez nous.

L'appartement n'est pas grand. Une salle de bain, une chambre, une petite cuisine et une pièce à vivre. Mais cela nous convient. Je m'y sens bien. Lorsque nous avons parlé de vivre ensemble, il était évident que c'était impossible dans son ancien appartement et je ne voulais pas rester dans le mien. Nous voulions un endroit neutre qui pourrait devenir le notre, où nous aurions toujours été ensemble. Quand nous l'avons visité, Naruto n'a fait à attention qu'à la vue. De la fenêtre ouverte, on aperçoit la montagne sur laquelle sont taillés les visages des hokages. Ça l'apaise, il y peut passer des heures à les contempler, perdu dans ses pensées. Moi, j'ai surtout trouvé que l'appartement était facile à défendre: chacun ses préoccupations.

Tandis que mes yeux parcourent la pièce, je remarque tout de suite la trace de mon absence. Pourtant, Naruto a fait des efforts. Et au vue de la pile de vaisselle sèche, il a du les faire essentiellement ce matin. Je suis toujours effaré du bordel qu'il peut mettre en quelques instants. Mais, j'ai fini par comprendre que cela allait de pair avec sa nature. Et je ne voudrais qu'il en change pour rien au monde, même s'il m'arrive fréquemment de lui prétendre le contraire.

Il ne devrait plus tarder maintenant, il a laissé un mot pour m'indiquer qu'il était parti s'entraîner. J'aime cette petite attention, il me laisse toujours un message pour me dire pourquoi il n'est pas là. J'ai découvert après plusieurs missions, qu'il en laissait toujours même s'il sait pertinemment bien qu'il est encore trop tôt pour que je rentre. C'est juste au cas où, m'a-t-il dit le jour où je lui ai demandé pourquoi il le faisait. J'aime qu'il le fasse, j'aime qu'il pense à moi quand je ne suis pas là. Pourtant, c'est assez rare que nous ayons des missions séparées. Mais, je sais que cela sera de plus en plus fréquent, surtout lorsqu'il sera devenu Hokage et je n'ai aucun doute sur ce fait.

Enfin, je sens son chakra approcher et je me délecte de ce sentiment d'attente. Je me concentre sur lui et je le sens grandir de plus en plus. J'aime ce moment. Je sais qu'il est là, juste derrière la porte et mon cœur s'accélère légèrement. Il m'a manqué, j'ai envie de le voir. Je sais qu'il en va de même pour lui quand je l'entends jurer parce qu'il ne trouve pas ses clefs assez vite. Je refuse de regarder la porte, j'attends, mon corps est tendu, mais je sais que cette tension va disparaître dès lors que j'aurai ce que je veux : Lui.

Enfin, la porte s'ouvre.

- Sasuke ?

Je ne comprendrai jamais son besoin de me demander si je suis là alors qu'il le sait pertinemment bien. Je réponds quand même.

- Hn.

- Tu es rentré ?

Nouvelle question stupide.

Je tourne la tête vers lui pour le voir jeter ses sandales sur les miennes jusque là parfaitement alignées. Je lève les yeux vers son visage. Il me sourit.

Il me parle et je n'ai pas la moindre idée de ce qu'il me dit. Pas que cela ne m'intéresse pas, mais mon attention est entièrement centrée sur lui, sur son corps, sur ses gestes. D'aussi loin que je me souvienne, Naruto m'a toujours interpellé. Il y a toujours eu et cela malgré moi, des regards rapides vers lui, même aux heures les plus sombres de mon enfance. Pour autant, je le trouvais inintéressant, bruyant, stupide, idiot et j'aurai voulu qu'il soit insignifiant.

Mais, il ne l'était pas, il ne l'a jamais été. J'ai réalisé des années plus tard que j'avais énormément de souvenirs de lui, bien avant que l'on ne soit dans la même équipe. Et d'où pouvaient-ils provenir si ce n'est d'un intérêt pour ce petit blondinet ? Les années ont passées et il m'interpelle toujours autant.

Je me demande comment j'ai fais pour me passer de lui, comment j'ai pu être aveugle au point de vouloir briser les liens qui me retenait à lui, comme j'ai pu être idiot de penser que je pouvais les briser alors même que j'avais été incapable de le tuer. Une boule d'angoisse que je connais bien apparaît en moi quand je pense que j'aurais pu, que j'ai failli…Comment pensais-je pouvoir survivre s'il n'était plus de ce monde, je me le demande encore.

Il s'approche de moi et mes battements cardiaques s'accélèrent à nouveau.

- Tu m'écoutes ?

- Hn.

Il se penche et m'embrasse.

- Elles m'ont manqué tes monosyllabes, tu sais.

J'émets un vague grognement et je me perds dans ses yeux qui rient. J'aime ses yeux, leur couleur incomparable, mais plus que tout, j'aime pouvoir y lire, sa force, sa détermination, sa joie de vivre, sa bonté d'âme, son amour pour les gens et pour moi en particulier. J'aime y lire son envie de moi, son désir. J'aime encore plus quand ils virent à l'orange quand il me veut ou que ce que l'on fait est trop bon.

Il se penche de nouveau et je lui offre ma bouche dont il profite outrageusement, glissant sa langue contre la mienne et ses mains dans mes cheveux. Je ne l'avouerai jamais ni à lui ni à quiconque, mais j'aime quand il m'embrasse comme ça. Quand il me possède et que je suis livré à son désir, quand il mène la danse de nos langues et que je n'ai qu'à me laisser guider.

Il vient s'asseoir sur mes genoux, les jambes repliées sur le canapé. Il place son visage dans mon cou, son nez effleure mes cheveux et je l'entends prendre une grande inspiration.

- Tu sens bon mon amour, murmure t-il.

Il frotte son nez sur ma peau et je ferme les yeux de plaisir sous la caresse.

J'aime quand il s'enivre de moi.

Je passe la main sur son cou et le caresse légèrement. Sa peau est encore humide de l'entraînement. Je réalise seulement maintenant à quel point il est sale et ….puant ?!

- Tenshi ?

- Hum.

- Va prendre une douche.

Il relève la tête et me fixe.

- Dis que je pue !

Je hausse un sourcil significatif. Il ouvre la bouche de surprise et finit par éclater de rire.

- Ok, ok, j'admets, l'entraînement a été rude.

Il m'embrasse à nouveau et se lève me jetant sa veste. Je ne peux m'empêcher de regretter le départ de sa chaleur. Il disparaît dans la chambre et me lance :

- Tu viens la prendre avec moi ?

- J'en sors dobe.

Je vois sa tête blonde passer par l'embrasure de la porte.

- Je ne te proposais pas de te laver, teme.

J'aime son sourire quand il devient mutin comme maintenant.

- Je sais baka.

Il ne répond pas et j'entends l'eau couler.

Je prends sa veste et me dirige vers la salle de bain, ramassant au passage les traces de son effeuillage. Je mets le tout dans le panier à linge sale et le regarde.

La vapeur commence à se répandre dans la pièce et je sais que c'est pour moi qu'il a réglé l'eau à cette température.

Je souris, défais ma serviette que je pose délicatement et le rejoins. Il me sourit en retour et à cet instant, je sais que je n'échangerai ma place pour rien au monde.

Je l'aime.

Qui y'a-t-il à dire de plus ?

FIN


Voilà, comme dit dans le résumé, c'est un petit one-shot très soft et sans prétention. J'aime bien imaginer quel pourrait être leur quotidien après toutes les aventures aux quelles nous les soumettons sans cesse. Et oui, définitivement oui, chez moi, ils sont amoureux et fleurs bleues et alors ?