Chapitre 16 : La perfection façon artefact

La veille du mariage, le couple se préparait déjà au mariage. Ils avaient invités de la famille et leurs collègues.

Tout le monde s'impatientait à l'exception de Chase. La nouvelle se répandait aussi vite que le stress de certains. Les infirmières trouvaient comique de voir arriver House et Cameron ensemble, main dans la main. Personne ne pouvait le nier, ils se collaient mutuellement. Mais Cuddy ne les bannissaient pas, à vrai dire elle se collait à Wilson. Ou bien Wilson qui se colle à elle ? Le résultat restait le même : pas une seconde sans l'autre.

House demeurait assez détendu, comme à son habitude. Sa compagne, elle, par contre, faisait les cents pas dans le salon.

« Tu n'en as pas marre ? Si tu continues tu vas casser le plancher, ironisa House.

- Je sais mais... mais...

- Mais quoi ?

- On va se marier demain, comment tu fais pour être aussi détendu ?

- J'essaie de ne pas m'en faire pour ce que je ne peux pas changer.

- C'est stressant de te voir aussi zen...

- Tu préfères que je fasse le tour de la pièce avec toi ? »

Elle soupira, exaspérée par le comportement de son futur mari.

« Allez c'est bon, détends toi un peu... Tu te fatigues pour rien, et demain tu ne rentreras plus dans ta robe parce que tu auras trop maigris. »

Son stress paraissait exagéré mais House s'en fichait bien. S'il lui demande ce qui ne va pas, elle répondra sûrement que tout va bien. Il ne doutait pas qu'elle lui parlerait un jour de ses soucis, selon la gravité. Même si le plus tôt sera le mieux, il la connaissait assez pour le dire. Ou plutôt il voulait la connaître encore plus que ce qu'il savait déjà, mais il préférait ne pas trop s'embrouiller l'esprit la veille d'un jour si précieux. Il voyait au fond de lui une certaine impatience, mais il savait que d'une manière ou d'une autre, tout se passerait bien. Il le savait que trop bien.

Le grand jour se leva. Le mariage devait avoir lieu à quatorze heures. Cameron restait toujours aussi tendue, elle ne parvenait pas à gérer sa tension. La tranquillité de House la dépassait : il jouait à sa PSP, mettez des soaps de temps à autres...

Allison alla prendre une douche, peut-être l'eau apaisera-t-elle son impatience ? Quand elle sortit, elle vit House assis sur le lit à la fixer.

« C'est quand que tu me le diras ? lui demanda-t-il.

- Dire quoi?

- Ton problème. D'accord c'est un beau jour mais de là à mettre prendre une douche glacée... dit-il en touchant la peau froide de la jeune femme.

- Prépare-toi au lieu de dire des âneries. »

Une fois prêts, le bisou fait, ils prirent leur voiture neuve. La chaleur se faisait accablante, pour leurs uniformes. Ils devaient se rendre sur le lieu du mariage aux alentours de midi, histoire de finir les préparatifs et faire connaissance avec les invités.

La compagne de Wilson avait passée la nuit blanche, elle aussi. Elle demeurait tendue à l'idée du mariage. Il faut dire que House et Cameron ne se ressemblait en rien : lui était un égoïste, individualiste, un sale type qu'on avait envie de fracasser à coups de canne, et elle était... une princesse de contes de fées, tiens. Mais comme leur couple fonctionnait bien, elle ne se faisait pas trop de soucis.

Ils se rendirent en avance sur le lieu du mariage et y virent les mariés. House portait un costume noir et blanc avec la canne noire au manche argentée, qu'il sortait seulement lors des grandes occasions – il pensait bien sûr qu'un mariage faisait parti des grandes occasion. Cameron portait une robe blanche sans manches qui collée plutôt à son corps, son mari ayant refusé catégoriquement qu'elle porte un décolleté.

« Seul moi y aie droit ! lui disait-il. »

Ils s'approchèrent de Wilson et de sa compagne.

« Vous êtes en avance à ce que je vois, fit remarquer Wilson.

- Non, c'est toi qui es en retard. Je t'attendais plutôt venir deux heures plus tôt… répondit House avec ironie.

- J'ai été réveillé plus d'une fois dans la nuit, trouva-t-il comme prétexte.

- Nuit de folie avec Cuddy ? tenta House.

- Arrête avec ça ! insista sa femme.

- Qui avez-vous invité? demanda Cuddy.

- De la famille, Foreman et Chase et quelques amis, répondit Cameron.

- Au moins on connaît du monde... »

Les autres arrivèrent aussi, certes avec un peu de retard. Lors de la cérémonie, House ne pouvait s'empêcher de faire ses remarques gênantes. Il y eut ensuite la fameuse question « Voulez-vous prendre pour épouse mademoiselle Allison Cameron ici présente ». Il laissa échapper un « Pourquoi je serais là sinon? ».

Cameron marchait un peu dans son jeu pour éviter de trop faire « tâche » dans tout ça. Une fois les alliances mises et le baiser fait, ils s'installèrent à une table pour discuter tranquillement.

Tout le monde se demandait quand arriveraient les parents de Cameron mais elle leur répondit qu'ils travaillaient. Le serveur passa leur proposé du vin, lors du dîner, mais sous les yeux étonnés, Allison refusa. House aussi, mais lui devait conduire et pas question de revenir bourré. Il fut aussi étonné que les invités au fait que Cameron ne voulait pas boire.

« Mais pourquoi tu es encore aussi stressée ? s'impatienta House.

- C'est à dire que...

- Que?

- Tu te souviens du jour où on s'était disputé ? Celui où on s'est mit ensemble.

- Euh... Oui.

- C'était faux.

- Bien... Si tu pouvais approfondir un peu ce serait pas plus mal.

- C'était une erreur, un artefact : je ne suis pas stérile. Et...

- Ce n'est pas vrai... Tu es enceinte?

- Hmm... Voui...

Les joues de la jeune femme s'empourprèrent tandis que les lèvres de House formaient un magnifique sourire, avant de s'emparer de celles de la mariée. Il ne prenait pas cette nouvelle comme une mauvaise, il demeurait... comblé. Même s'ils devaient se retenir de boire et d'avoir des rapports pendant environ un an. Tous les invités se levèrent pour les féliciter, ce qui prit au moins une bonne demie heure. Chase finit par accepter sa rupture, et il fit connaissance avec Elsa Cameron. Peut-être un troisième mariage aura lieu ? Seul le temps le dira.

Quelques mois plus tard, un jeune enfant nommé Niels House vint au monde. Les traits tirés de sa mère lui donnaient un air angélique, même si en son for intérieur il ressemblait à son père. Intelligent, curieux, parfois même réservé. Un petit bout de chou qui faisait le bonheur de ses parents.

Quatre ans passèrent dans une vie chaleureuse pour les époux. Le petit Niels passait ses fins de semaine à l'hôpital, où il rencontrait les personnes qui travaillaient avec ses parents.

Personne ne pouvait reprocher quoi que ce soit à ce petit enfant, de peur de recevoir les menaces du père.

Mais l'étonnement fut à son comble lorsque, pour ces cinq, Niels annonça d'une voix plein d'espoir « quand je serai grand, je serai médecin ! ».

FIN