Hey,

Vous savez, c'est étrange de se dire que c'est la dernière fois, sur cette fic, que je viens devant vous. Il n'y aura plus de Beau Jouet...du tout. Je ne pourrais plus dire à Anadyomède "Je dois écrire sur Beau Jouet, ce soir", je n'aurai plus toujours dans un petit coin de ma tête et de mon ordinateur, cette fic qui me guète.

C'est peut être un peu idiot, ou peut être que c'est le reflet d'une sensiblerie un peu ridicule, mais je suis triste de quitter cette fic. Peut être aussi parce que je sais que je ne reviendrais surement jamais avec un aussi gros projet.

Si je poste aujourd'hui, c'est aussi pour le symbole. Le premier chapitre, je l'ai posté le 30 Octobre 2008. Il y a trois ans, jour pour jour. Parti d'un pseudo msn, d'une phrase de Sithgirl, et d'une page grifonnée en cours de philo. Et maintenant, c'est terminé.

Alors je vais remercier tous les lecteurs : fidèles, ponctuels, absents, loquaces, concis, joyeux. Merci.

Et je vais un peu me la jouer discours aux Oscar en remerciant deux personnes: Sithgirl, qui est à la base de cette fanfiction, alors même que je ne m'en sentais pas capable et Anadyomède, qui est venu me chercher alors que j'avais presque totalement deserté et que je songeais abandonner.

Merci et à bientôt.

Az'.


Disclaimer: Tout est à JKR. Rien n'est à moi.

Titre: Beau Jouet trop compliqué

Résumé: Le murmure de la mécanique. Le rouage impeccablement huilé. Jusqu'à ce que tout se grippe. « On a tous notre lot Malefoy. Après...Le Lord ou l'Ordre. Quelle différence, si j'ai réussis à t'aimer... » DMHG


La BO de Drive, encore et encore.

Et une chanson que j'avais beaucoup écouté en écrivant cette fic, autrefois, et que j'ai finis par ressortir : This bitter earth de Dinah Washington sur la musique de Max Richter.


Epilogue.


La douleur, les haines, les regrets éternels, tout cela est trop lourd, tout cela tombe au fond...[…]On oubliera. Les voiles de deuil, comme des feuilles mortes, tomberont. L'image du soldat disparu s'effacera lentement dans le cœur consolé de ceux qu'ils aimaient tant. Et tous les morts mourront pour la deuxième fois.

[…]

Mes morts, mes pauvres morts, c'est maintenant que vous allez souffrir, sans croix pour vous garder, sans cœurs où vous blottir. Je crois vous voir rôder, avec des gestes qui tâtonnent, et chercher dans la nuit éternelle tous ces vivants ingrats qui déjà vous oublient.

Les Croix de Bois – Roland Dorgeles.


Pov Draco

Elle a fini par me haïr.


«

-Oh, tu étais là ?

-Oui…Je suis venu en rentrant des Docks. Je pensais te trouver…

-Je…J'étais partie…

Elle aurait pu dire « dans la chambre d'Harry » mais elle s'était contentée de se taire.

-Je m'étais endormi.

-Ce n'est pas grave.

Il avait eu envi de la serrer dans ses bras mais elle avait murmuré.

-Tu devrais aller dormir.

Il avait été un peu surpris.

»


Pov Draco

C'était il y a combien de temps, toute cette histoire ? Je ne sais plus. Je crois que je ne veux plus. Les contours en sont devenus flous, ils ont glissés.

Je n'ai jamais retrouvé ce que nous avons vécu dans les livres d'histoire. Peut être que j'ai tout inventé. Ils sont devenus irréels, tous, autant qu'ils sont.

Et je les revois souvent, mes monstres. Mes doux fantômes.

Ils reviennent. Toujours. La nuit, entre les carreaux de la fenêtre. Dans les rues, au bord des carrefours. Ce sont des petits riens : c'est la main de Lupin sur mon épaule, son regard gris et franc, derrière moi dans le miroir. C'est la silhouette vaporeuse d'Ouria, c'est le rire de Blaise…le regard de Pansy

Parfois, c'est lui… Lui, comme les autres. Plus que les autres. Parce que derrière lui, c'est toi, encore toi, qui plane.

Vous vous accrochez à moi, et parfois, j'ai peur de vous perdre.

Et c'est ridicule. C'était il y a combien de temps, maintenant ? Dix ans ?

Peut être…Qu'est ce que c'est, dix ans ? Tout juste de quoi émousser les souvenirs.


«

Sur la Gazette qui trainait par terre, le gros titre prenait toute la première page « Théodore Nott et Narcissa Malefoy blanchis.

-Tu es content ?

-Hermione…

-Draco.

-Oui, bien sur. C'est ma mère. C'est un ami.

-Ils sont innocents?

Il l'avait regardé, avant de murmurer.

-A leur manière, ils sont innocents.

Elle n'avait rien dit alors il s'était levé du fauteuil.

-Je vais être en retard au Ministère, si je ne me dépêche pas.

Il s'était penché vers elle et tendrement, il lui avait embrassé le front.

Elle avait attendu qu'il parte et elle avait soufflé

-Je sais que tu me mens.

»


Pov Draco

Longtemps, elle était restée silencieuse. Et ce fut le silence qui nous sépara. Il était plus évident, il évitait le mensonge, les mots qui fâchent. Il réglait les absences et les solitudes sans même avoir à les évoquer.

Il nous restait une guerre à finir. Une Guerre sale, laide, qui ne disait pas son nom.

Je te voyais me regarder, et quelque chose était en train de t'éloigner. Tu m'attendais le soir, le visage borné et lorsque tu te coulais entre mes bras, tu tournais la tête.


«

-Tu es insensible…Tellement.

-Je suis insensible? Et pourquoi? Parce que je ne suis pas à l'affut des nouvelles dans les journaux? Parce que je ne suis pas accro à ces petites brèves ? Parce que je ne décompte pas les morts? C'est ça, Granger? Alors dit-le.

Elle avait eu un sourire amer.

-Tu ne m'avais pas appelé Granger depuis une éternité.

Il avait baissé les yeux.

»


Pov Draco

Et puis un jour, elle m'attendait sur le seuil de mon bureau et son menton tremblait.

-J'ai vu Théodore.

Et je n'avais rien pu dire.

-Hermione.

Et elle avait secoué la tête, et ses yeux brulaient.

-Il a aidé à le tuer…Et quand je suis entrée dans son esprit, c'était comme un aveu…Ça ne se cachait même pas, c'était là, bien tranquille.

-Tu as pénétré son esprit…

-Tu m'avais juré que son blanchissement était honnête, mais je ne t'ai jamais cru.

Et l'aveu était un point final. De non retour. Je me rappelais des mots de Weasley et je voyais enfin le monstre qui était apparu : la culpabilité et les remords, quelque chose de moche, de laid, accroché à son regard.


Pov Draco

Nous ne devions pas nous aimer. Et tu n'avais jamais réussi à te le pardonner.

Nous sommes devenus deux inconnus. C'était joué d'avance. Et après la haine, il n'y a plus eu de mots.

Parfois, j'ai l'impression que nous ne nous sommes jamais aimé. Et j'ai le sentiment que cette histoire, je l'ai inventé. J'ai sans doute dû la rendre plus belle, en polir les plus pâles aspects. Peut être que certaines choses, je l'ai ai inventé.

La Gazette dit que tu vas te marier. Oh, moi aussi, je me suis marié. La question n'est pas là. Mais on dit que tu l'aimes follement. Et je ne voulais pas le croire, tu sais et puis…Je t'ai croisé. Tu ne m'as même pas regardé, pas même un peu, à la dérobée. Tes yeux ont glissés sur moi comme la silhouette autrefois connu qui indiffère. Alors la haine est venue, elle aussi.

Tu avais simplement tiré un trait.

J'ai cassé la mécanique. Beau jouet trop compliqué.


Fin.


C'est étrange, tout de même, d'écrire le mot Fin.

Vous ne m'en voulez, pas, n'est ce pas? Je l'avais écrit dès les premières lignes.

Une review, pour terminer?