Voilà, avec ce chapitre, cette histoire touche à sa fin… Ca a été une longue aventure ! A tous les lecteurs de cette fanfiction, à tous ceux qui l'ont suivi fidèlement depuis le début, à ceux qui l'ont découvert en milieu de chemin, à ceux qui l'ont découvert récemment, je vous dis à tous merci. Merci aussi à tous ceux qui m'ont laissé des commentaires et m'ont motivé par la même occasion. Merci pour vos encouragements !

Merci en particulier à Elaelle, Haru-carnage, Caence, Fana de lecture, Lili974WOLF et Naikkoh pour vos reviews sur le chapitre précédent qui m'ont fait extrêmement plaisir :) J'espère que ce dernier chapitre sera à la hauteur de vos attentes…

-Promesses interdites-

Chapitre 15

J'ouvrai les yeux et fut accueilli par le doux spectacle d'un couché de soleil sur la capitale. Sur ma monture, j'avançai en direction du château de la promesse du sang. C'était étrange, la seconde d'avant, j'étais encore sur les terres d'Alphir et Yuuri… Yuuri et moi étions en train de nous affronter…

Etait- ce un rêve ou la réalité ?

« Ca va Wolfram ? Tu as l'air ailleurs. » Me demanda Léon qui chevauchait à ma gauche tandis que Corwin était à ma droite.

« Qu'est-ce que tu racontes ? Bien sûr que je vais bien ! »

Nous passâmes le grand portail et la scène que je vis me fut familière : Dacarscos courait en portant des seaux d'eau tandis que Sanguria lui donnait des indications tout en tenant un plateau garni d'un assortiment de pâtisserie. Lasagna et Doria étaient en train de marcher en direction de la cour arrière avec une nappe et de la vaisselle dans les bras. Sans aucun doute, elles préparaient une petite collation. Les soldats agités dans la cour regardèrent en ma direction avec stupeur puis se mirent au garde-à-vous lorsque nous les passèrent.

« Pourquoi sont-ils si choqué de nous voir ? Notre visite était prévue depuis plusieurs semaines ! » S'exclama Léon.

« Ils doivent simplement être subjugué par la beauté de Wolfram. Cela fait maintenant plusieurs mois qu'il a dû quitter ce lieu comme un mal propre et aujourd'hui, il revient en héro. » Répondit Corwin comme si je n'étais pas là.

Nous nous dirigeâmes vers l'écurie où nous laissâmes nos chevaux à un page. A l'entrée du château, nous fûmes accueillis par ma mère, Greta et mes frères. Après des retrouvailles touchantes, je me dirigeai vers mon ancienne chambre pour me préparer avant de me présenter correctement à Yuuri.

Lorsque j'ouvris la porte, je fus surpris par l'obscurité de la pièce. Je m'enfonçai tout de même dans la pénombre afin de m'allonger sur le lit et m'assoupir un peu. Je fermai les yeux puis doucement plongé dans le silence de la pièce, j'entendis une respiration qui n'était pas la mienne. Je me tournai subitement vers ma droite tout en glissant une main dans la même direction. Ma vision s'ajusta dans l'obscurité et je pu voir une masse se dessiner pour devenir une silhouette. Lorsque je glissai mes doigts sur des cheveux lisses et épais, je me rétractai… Yuuri était là, allongé à côté de moi et il avait dû sentir ma présence car notre contact le fit gémir.

« Wolfram ? » M'appela-t-il d'une voix endormie.

« Yuu… » Commençai-je puis m'arrêta pour me corriger. Je n'avais plus le droit de m'adresser de manière aussi familière avec lui : il était le roi de Shin Makoku et moi, j'étais l'ex fiancé qu'il avait rejeté. « Votre majesté ?! Que faites-vous ici ? »

« Oh… Je me suis endormi en t'attendant. » Dit-il en se levant.

« Vous m'attendiez ? » Je me redressai moi aussi.

La pénombre me dérangeait. C'était étrange car il faisait encore jour dehors, pourtant il faisait si sombre dans la pièce, si sombre que l'obscurité ne semblait pas naturelle. Je ne perdis pas de temps pour faire appel à mon feu afin d'allumer les bougies environnantes.

Yuuri me regardait d'un air vexé. « Ne t'adresse pas à moi comme si j'étais étranger, Wolf. Je n'aime pas quand tu m'appelles comme ça. » Me dit-il.

Il me fixa avec ses yeux noirs et cela fit palpiter mon cœur. Pourquoi étais-je si vulnérable face à lui ? Pourquoi étais-je si sensible à ses moindres attentions, à ses mots ? Pourquoi ?

Il leva ses mains pour les déposer sur mes joues. « Yuuri. Appelles-moi Yuuri, comme tu l'as toujours fait. » Me demanda-t-il tout en approchant dangereusement son visage du mien mais je me reculai.

Yuuri était aimable avec tout le monde, pas seulement avec moi. Je ne devais pas y accorder une attention particulière pour ne pas me faire d'illusion. J'avais fait de cela ma devise. Je secouai la tête.

« Tu avais quelque chose à me dire ? Tu as dit que tu m'attendais… » Revins-je à l'essentiel.

« Il y a tant de choses que je voudrais te dire… » Il hésita un instant avant de laisser s'échapper un soupir de ses lèvres puis me regarda droit dans les yeux. « Ce qui s'est passé le soir de mon anniversaire, ton départ précipité, mon usurpation de l'identité de Feld pour te rejoindre, puis notre voyage vers les terres d'Alphir … » Commença-t-il mais hésita à nouveau.

« Où veux-tu en venir? » Insistai-je.

Il détourna son regard comme gêné. « A nous… »

A ces mots, ma respiration se coupa tandis que les battements de mon cœur s'accélérèrent.

« Mais… Il n'y a jamais eut de 'nous' » Rappelai-je.

« Moi aussi je l'ai cru… Mais… Yuuri Shibuya ne sera jamais complet sans toi à ses côtés. Wolfram, j'ai compris que tu es une partie de moi comme je suis une partie de toi. Dis-moi que je ne t'ai pas perdu. »

« Hein ?! » M'exclamai-je de toute ma surprise. Mon cœur palpitait et je pouvais entendre ses battements dans ma tête, dans mes oreilles… Il retentissait dans tout mon être.

« Je ne peux pas imaginer que tu me quittes à nouveau. » Continua-t-il. « L'idée d'être séparé de toi me fait mal. » Il serra ses poings sur les draps. « L'idée de te voir heureux avec quelqu'un d'autre m'est insupportable. C'est étrange, c'est comme si tu étais à moi… Que tu m'appartenais… C'est bizarre, hein, Wolfram ? »

Je senti un fourmillement traverser mon corps entier, partant de la pointe de mes pieds jusqu'au haut de la tête. Avais-je bien entendu Yuuri ou était-ce le fruit de mon imagination ? Je me raclai la gorge.

« Tu ne veux pas que je parte? » Répétai-je, le doute encore présent en moi.

« Non, je ne le veux pas. » Réaffirma-t-il.

« Tu ne veux pas que je trouve une autre personne à aimer? » Continuai-je.

« Non, je ne le veux pas non plus. » Dit-il en secouant la tête.

« Tu es bien égoïste. » Remarquai-je.

Il fronça des sourcils. « Je le sais, j'en suis conscient. » Il leva son regard pour croiser le mien. « Mais je ne peux pas contrôler ce que je ressens… Je ne le peux plus. »

« Est-ce que… Est-ce que tu serais amoureux de moi, Yuuri? » Cette question insensée fit battre mon cœur à toute allure. Mais j'avais besoin de savoir… Yuuri avait passé tant d'années à délaisser nos fiançailles, à répéter sans cesse qu'il n'aimait pas les hommes que j'avais perdu tout espoir de vivre un amour partagé avec lui. Et puis il avait fini par les annuler le soir de son anniversaire…

« Oui… » Répondit-il. « Je t'aime, Wolfram. » Et j'eux l'impression que mon cœur avait cessé de battre l'espace d'un instant.

Il pausa ses mains sur mes épaules. « Je t'aime tellement que ça en est douloureux ! »

Mes yeux s'écarquillèrent à ces mots. Je les avais tant attendus, tant espérés sans jamais oser y croire. Mon cœur palpitait dans ma poitrine puis une douce chaleur inonda mon corps. Soudain, j'avais l'impression d'être comme un enfant : vulnérable et empli de doutes.

« Yuuri, tu ne te moques pas de moi ? Tu es sérieux n'est-ce pas ? »

Il m'étreignit dans ses bras. « Je sais que j'ai fait des erreurs… Et je comprends tout à fait que tu puisses douter de mes mots, mais crois-moi, je suis sérieux. »

Je blotti ma tête dans le creux de son cou et je pouvais sentir son parfum naturel que j'aimais tant : Une fragrance légère de savon et de crème.

Mon cœur se crispa comme si je refusais d'y croire. La situation était trop belle pour être vrai, mais tout avait l'air si réel ! Les détails de la chambre, le parfum de Yuuri, la chaleur de son corps, la profondeur de son regard, la conviction dans ses yeux, la sincérité de son sourire, son souffle sur ma peau et la vérité dans sa voix…

Je me retirai pour scruter son visage tandis que mes mains sur sa poitrine agrippèrent son uniforme.

« Si tu penses ce que tu dis alors embrasses-moi. Embrasses-moi pour sceller ce moment. Embrasses-moi pour me promettre que nous ne nous quitterons pas. »

Une de ses mains glissa de mon épaule jusqu'à ma nuque tandis que l'autre s'arrêta sur ma joue. Il pencha son visage vers le mien et je senti son souffle chaud sur moi. J'étais paralysé et mon cœur battait la chamade. Je le regardai s'approcher de moi, ses lèvres légèrement entre-ouvertes. Je fermais les yeux par anticipation et lorsque nos souffles s'entremêlèrent, je pris une grande inspiration en appréhendant le baiser de nos promesses.

TOC ! TOC ! TOC !

« Wolfram ! » S'écria Gunther de l'autre côté de la porte. Yuuri et moi nous séparâmes spontanément. Je fus embêté par son intrusion, mais le soupir de désarroi de Yuuri me réconforta. Il était tout autant ennuyé et déçu que moi.

« Oui ? » Répondis-je.

« Sa majesté a disparu ! L'aurais-tu vu ? » Demanda-t-il tout en ouvrant la porte. Lorsqu'il découvrit que l'objet de son attention se trouvait dans la pièce, il accourut vers lui.

« Votre majesté, je me suis fait tant de soucis pour vous ! » Dit-il de manière désespérée puis se tourna vers moi avec un air méfiant. « Wolfram, tu sais que sa majesté ne peut pas entrer dans ta chambre comme si de rien était. Ce n'est pas correct. »

« Gunther, ne réprimande pas Wolfram alors que c'est moi qui suis entré dans sa chambre sans sa permission… Maintenant, est-ce que je pourrai savoir ce qui t'amène ? » Intervint Yuuri pour me défendre.

« Ah oui, c'est vrai ! Je venais vous chercher pour la collation dans le jardin. Greta vous y attend et bien sûr tu es également convié, Wolfram. »

« D'accord, merci. Peux-tu tenir compagnie à Greta en nous attendant ? » Demanda poliment Yuuri.

« Très bien votre majesté. » Avec ces mots, Gunther s'inclina sans manquer de me jeter un regard méfiant avant de partir devant nous.

Mon attention se tourna vers Yuuri qui se leva.

« On y va ? » Me demanda-t-il gentiment.

Nous marchions côte à côte dans le couloir et soudain, un courant électrique traversa mon corps lorsque je senti sa main frôler la mienne. Cependant, je préférais ne pas réagir. Au contraire, je regardai ailleurs sachant que ma peau réactive s'était empourprée. Mon cœur pétillait d'excitation et de bonheur mais mon absence de réaction avait dû l'embêter car il m'attrapa brusquement la main puis me tourna vers lui. Je le regardai avec confusion. Son regard était franc et si perçant que j'avais l'impression qu'il pouvait sonder mon âme.

« Nous n'avons pas scellé notre promesse… » Me dit-il et je senti tout mon corps s'enflammer en me rappelant ce que ces mots signifiaient. Comment pouvait-il faire réagir ainsi mon cœur, mon corps, mon âme avec seulement six mots ? Je le regardais l'air hébété.

« Tu n'en a plus envie ? » Il me caressa la joue de sa main libre. « Redonne-moi une chance de te prouver que je t'aime. » Continua-t-il.

Mon cœur s'empli d'une chaleur est d'une joie indescriptible alors qu'il se penchait lentement vers moi pour me donner un baiser. Lorsque ses lèvres se posèrent sur les miennes, je senti comme un courant électrique se propager en moi. C'était un baiser encore plein d'innocence et sa signification me rempli de bonheur.

Le bruit que créa la séparation de nos lèvres me fit rougir. Mon cœur ne s'était toujours pas calmé mais j'étais heureux. Heureux de savoir que Yuuri voulais rester avec moi, qu'il m'avait accepté malgré que je sois un homme et qu'il m'aimait.

Il glissa sa main dans la mienne et me tira avec lui en direction du jardin. Mon cœur palpita en voyant nos mains jointes puis comme si la raison m'était revenue, je réalisais subitement : Yuuri n'aimait pas les hommes, moi pas plus qu'un autre. Il voulait rencontrer une femme, l'aimer, se marier avec elle, fonder sa petite famille et vivre paisiblement. C'était son rêve et je le savais. Yuuri m'avait dit qu'il n'annoncerait pas l'annulation de nos fiançailles le soir de son anniversaire, pourtant, il l'avait fait. Il m'avait humilié de la pire des manières, il ne voulait pas de moi…

Yuuri était devant moi tout en me tenant la main. Je ne pouvais pas voir son visage… Seulement son dos. Soudain, j'eu un flash : le dos de Yuuri face à moi, Morgif puis une douleur froide et tranchante transperçant mon centre. Une blessure fatale… pour lui et pour moi.

« Si tu tombes, je tomberai avec toi. Ces paroles que tu m'as dites sont également valables pour toi. Alors si tu dois mourir aujourd'hui Wolfram, et bien… Je mourrai avec toi. »

Je stoppai mes pas, l'arrêtant avec moi. Comment avais-je pu être aussi bête ? Comment avais-je pu oublier ces détails si importants ? J'hyperventilais à cause des émotions qui s'entremêlaient en moi.

Yuuri s'était… Il s'était sacrifié avec moi… Rien de tout ce qu'on venait de partager n'était vrai…

« Yuuri… »

Il se tourna vers moi avec inquiétude. « Qu'est-ce qu'il y a Wolfram ? »

« J'aimerai tellement rester ici… » Ma voix tremblait et j'essayai tant bien que mal d'avaler le nœud qui s'était formé dans ma gorge. « Vivre dans ce bonheur à jamais. »

« Mais enfin, qu'est-ce que tu racontes ? Tu ne comptes pas partir, non ? » Me demanda-t-il avec confusion.

« Je crois que… Je crois que je suis dans un rêve, Yuuri. Non… Je suis vraiment dans un rêve. »

« Mais non, tu ne rêves pas ! »

« Si, je rêve… Je suis en train de rêver, je le sais ! » Insistai-je.

Je retirai ma main de la sienne. Mon cœur explosa et je senti toute la chaleur qui s'y trouvait monter jusque dans mes yeux pour se transformer en larmes. Le nœud dans ma gorge m'empêcha de respirer correctement et je ne pu stopper de gros sanglots qui firent trembler mon corps.

« Tu ne rêve pas Wolfram. » Me dit-il d'une voix douce et cela me fendit davantage le cœur… Yuuri n'était pas capable de me parler avec autant de tendresse.

« Je… Je vais me réveiller, je le sais. »

« Mais enfin pourquoi dis-tu ça ? On n'est pas dans un rêve, Wolfram ! » Dit-il cette fois-ci, un peu contrarié.

Je secouai la tête. « Je sais que je suis en train de rêver parce que Yuuri, je n'ai jamais étais aussi heureux de toute ma vie… Et ce n'est pas maintenant que ça va changer… Je vais me réveiller, je le sais. »

« Je vais me réveiller. »

Xxx

Wolfram prit une grande inspiration tout en ouvrant ses yeux remplis de larmes. La gorge serrée, il leva ses mains pour recouvrir son visage moite. Comme si quelque chose s'était arrachée en lui, il pleura tel un enfant et l'écho de ses pleurs retentit dans le silence du lieu où il se trouvait.

Après un long moment, ses larmes cessèrent de couler comme si son corps s'était vidé de toute l'eau qu'il pouvait contenir. Il n'avait ni pleuré pour Yuuri, ni parce que tout n'était qu'un rêve… Non, s'il avait pleuré s'était parce que ce rêve lui avait ouvert les yeux : de toute sa vie, il n'avait jamais été vraiment heureux. C'était cette réalité qui lui faisait mal et il avait de la peine pour lui-même.

Lorsqu'il retrouva son calme, il sentit une douce chaleur l'entourer comme pour le réconforter. Il ouvrit à nouveau les yeux, se redressa et fut étonné de retrouver le blanc immaculé du cœur de son âme. Lorsqu'il se tourna pour regarder autour de lui, son souffle se coupa. Tout près de lui, à sa gauche se trouvait Yuuri, inconscient.

« Qu'est-ce que… »

« Vous avez rêvé, mais vos consciences étaient jointes. » Dit Eiven en apparaissant entre eux. « Et vos sentiments, bien réels. »

« Ce n'est pas possible… Il ne peut pas… Yuuri ne m'aime pas. Du moins, pas comme je le voudrais. » Désapprouva le jeune Bielefeld.

« Et pourtant si. Sa majesté Yuuri était tout aussi sincère que toi dans ce 'rêve'. Je voulais vous offrir un présent… Une dernière chance de vous revoir avant de devoir vous séparer à jamais. »

Soudain, comme un hologramme, Yuuri commença à disparaitre. Wolfram pouvait voir à travers lui…

« Yuuri ! » S'écria-t-il tout paniqué puis se tourna vers le dieu. « Qu'est-ce qui est en train de lui arriver ? » Demanda-t-il avec inquiétude.

« Nous sommes dans un endroit où le temps ne s'écoule pas Wolfram. Entre le réel et le surnaturel, entre la vie et la mort terrestre. Yuuri est sur le point de reprendre conscience. Il continuera à vivre au milieu des hommes afin de veiller sur son peuple. Les moines sont en train de le soigner. » Expliqua Eiven.

« J'en suis rassuré… Merci. »

« Quant à toi Wolfram, voici l'avenir qui t'attends. » Dit Eiven.

En faisant un geste du bras, une immense porte en bois, décorée de sculpture, de pierres précieuses et de matériaux de valeur apparue devant eux.

Lorsqu'elle s'ouvrit, une lumière éclatante l'aveugla un instant puis un long chemin qui menait à une cité céleste s'étendit devant lui. A cette vue, un sentiment de bien être, de paix et bonheur l'envahit.

« Comme tout tes prédécesseurs, tu as une place ici, Wolfram. Et c'est en héro que tu entreras en ce monde. »

Wolfram se tourna vers Yuuri qui était maintenant à peine perceptible. Il leva la main afin de caresser son visage une dernière fois mais regretta de ne pas pouvoir sentir sa peau sous ses doigts.

« Vis ta vie pleinement Yuuri. Sois un bon roi, sois un exemple pour ton peuple et pour les générations à venir. Mon voyage touche à sa fin ici… Merci pour tes sentiments… Merci pour tout ce que tu m'as appris. Merci d'avoir fait parti de ma vie. Je ne t'oublierai pas. Je ne t'oublierai jamais. »

Avec ces mots, Yuuri disparu complètement. Wolfram se leva et sans hésitation, il fit un pas en avant afin de franchir la porte et commencer sa nouvelle vie…

« WOLFRAM ! » Entendit-il et il se retourna.

Xxx

Yuuri ouvrit brusquement les yeux et soudain la réalité le frappa de plein fouet. Tout n'était qu'un rêve. Wolfram avait eu raison… Tout n'étais qu'un rêve, bien que tout semblait si réel !

Allongé sur le sol, il leva sa main pour la poser sur la blessure qui aurait dû le tuer. La sensation de chaleur laissée par le pouvoir de guérison des moines était encore présente dans sa poitrine, pourtant, son cœur était étrangement froid et empli de crainte.

« Votre majesté ! » S'écria Conrad.

Mais Yuuri n'avait qu'une seule chose en tête. Il se redressa difficilement et regarda autour de lui pour trouver une trace de Wolfram. Cependant, les personnes qui l'entouraient bloquaient sa vision.

« Wolfram ! Où est Wolfram ! » S'écria-t-il avec panique.

Conrad se tourna vers sa droite et les moines s'écartèrent. Yuuri suivit la direction du regard de son parrain puis il trouva à quelques pas de lui, le corps inerte de son ex-fiancé. Deux moines étaient en train de tenter de guérir ses blessures.

Il ne perdit pas de temps pour se lever et d'accourir vers le blond. « Wolfram ! »

Les moines s'écartèrent pour lui laisser la place. Il tomba sur ses genoux et s'empressa d'inspecter sa blessure. Aucune trace, elle avait été soignée. Pourtant son corps était froid. Il vérifia s'il respirait encore mais à sa plus grande horreur, le cœur et le souffle du blond avaient cessé de fonctionner. Yuuri sentit son cœur se tordre douloureusement dans sa poitrine et il avait la sensation que son sang s'était refroidi.

Il secoua la tête. « Non, Wolfram ! » S'écria-t-il. « Non… Non… Wolfram, Wolfram, Wolfram, WOLFRAM ! Tu ne peux pas me faire ça ! » Continua-t-il tandis que d'énormes larmes commencèrent à couler de ses grands yeux noir. « Tu entends ?! Tu ne peux pas partir come ça ! WOLFRAM TU NE PEUX PAAAS ! »

« Votre majesté » Intervint Conrad qui regardait la scène avec le cœur lourd et en peine. Il tenta en vain d'éloigner Yuuri de Wolfram.

« Laisse-moi ! » Dit Yuuri en le repoussant puis se blottit contre le bond. « Wolfram… WOLF ! » Il pleurait à gros sanglot. Il était inconcevable pour lui de perdre Wolfram. La douleur le déchirait de l'intérieur et la peine qu'il ressentait était incommensurable. Il n'avait pas pu... Il n'avait pas pu lui avouer ses sentiments. Il n'avait pas pu lui dire à quel point il lui était précieux. Wolfram était parti seul sans savoir. Soudain, il ressentit une force vibrer en lui. Elle retentit tout d'abord au rythme d'un cœur au repos puis s'accéléra au fil des secondes en vitesse et en force. Le Maou qui sommeillait en lui voulait prendre le dessus. Une énergie bleu l'entoura et ses cheveux s'allongèrent encore et encore jusqu'à atteindre le bas de son dos.

« Wolfram… » Souffla t-il à nouveau.

Il le prit dans ses bras afin de le serrer tout contre lui. Ses lèvres près de son oreille, il lui souffla les mots qu'il souhaitait tant lui dire tout en glissant ses doigts dans ses cheveux dorées et en caressant le bas de sa tête.

« Pardonnes-moi Wolfram… Je regrette. Je regrette tellement… Je me suis comporté comme un idiot en reniant ce que je pouvais ressentir pour toi. » Il posa sa joue contre celle du blond. « Je me suis convaincu et je sais que je suis très fort pour ça… Mais voilà… Mes sentiments sont là. Alors même si tu ne peux pas m'entendre, même s'il est trop tard… Je veux te le dire de vive voix… Je t'aime, Wolfram… Je t'aime tellement fort ! Ces sentiments sont réels, je le sais… Parce qu'au delà de ce qui m'a toujours séparé de toi : les apparences, les préjugés, mon égo… Malgré toutes les barrières que je me suis posé, ça ne m'a pas empêché de finir par t'aimer. » Déclara-t-il.

Il se redressa pour regarder le visage d'ange du jeune Bielefeld et son coeur se brisa encore. La vie l'avait quittée. Son feu, son âme n'étaient plus là et Yuuri ne pu s'empêcher de pousser des cris de douleurs et de désespoir. Après un long moment, il finit par se calmer mais l'énergie bleu qui l'entourait était devenue plus intense.

« J'ai compris. C'est de ton âme dont je suis tombé amoureux. Mon âme… Mon âme ne pourra aimer que la tienne. Peu importe le nombre de vie qui nous sera donné de vivre. Peu importe nos apparences… »

« Sur cette promesse… » Il posa un baiser sur son front. « Je te donne mon cœur… » Il posa ensuite un baiser sur son cœur. « En échange du tien. » Et enfin, il posa un baiser sur ses lèvres.

Aussitôt qu'il se retira, il nicha sa tête dans le creux du cou de Wolfram tout en le serrant encore très fort dans ses bras. « Voilà, mon existence est liée à la tienne à jamais… Wolfram. »

Autour de lui, Conrad, Yosack et les moines restèrent silencieux, impuissants et incapables de trouver des mots de consolation.

« Réveilles-toi… Reviens-moi, Wolfram ! »

"WOLFRAM!" Finit-il par crier.

L'épée et le bouclier d'Eiven redevinrent des boules d'énergie qui s'échappèrent tels des étoiles filantes pour réinvestir le corps de leurs hôtes respectifs.

Soudain, un symbole doré et lumineux représentant un lion apparu sur le front de Wolfram. Lorsque le symbole disparu, une explosion de lumière similaire à celle qui avait eut lieu le soir de la rencontre entre Wolfram et Feld, entoura le jeune roi et l'élu de son cœur.

Une main se posa sur son dos puis une autre.

Surpris, Yuuri desserra son étreinte et se retira pour découvrir le vert des yeux de Wolfram.

« N'oublie pas ce que tu viens de dire imbécile… Tu m'as arraché d'un lieu que je ne voulais pas quitter. Maintenant, tu as intérêt de prendre tes responsabilités. » Dit-il d'une voix cassé et un sourire aux lèvres.

Les yeux de Yuuri s'écarquillèrent et tout son corps se contracta d'un seul coup. L'instant d'après, l'énergie bleue disparue et toute la pression qu'il retenait retomba mais il ne pu empêcher ses lèvres, son menton et ses épaules de trembler ni ses larmes de couler.

Il attrapa les joues du blond et les palpa comme pour s'assurer que tout était bien réel. Que Wolfram était bel et bien en vie.

« Wolfram. » Il se jeta sur lui pour l'étreindre à nouveau. « WOLFRAM ! »

« Tout va bien. » Dit le blond pour le calmer.

« J'ai eu peur… Tellement peur. J'ai cru que je t'avais perdu… Mais tu m'es revenu. »

« Tout va bien. » Dit-il à nouveau.

"Je ne rêve pas?"

"Non, tu ne rêves pas. Je suis bien là." Répondit-il en lui caressant la tête et au bout d'un moment, Yuuri se calma puis tous deux finirent par s'endormir d'épuisement.

Conrad et les autres s'approchèrent, les entourèrent puis s'occupèrent de les porter afin de regagner la chaloupe.

Xxx

Yuuri était dans son bureau en train de signer des documents officiels. Pendant son absence, la pile qu'il avait laissée avait décuplée. Cependant, il n'avait pas la tête à lire ni signer des documents… Son esprit était ailleurs, à des centaines de kilomètre de la capitale et de ses campagnes, par delà les plaines verdoyantes des Grantz, par delà les montagnes aux frontières de ces terres. Son cœur et son esprit étaient dans les terres Bielefeld, avec Wolfram.

Après l'événement sur les terres d'Aphir, tous deux ne s'étaient réveillé qu'une fois sur le navire du capitaine Benhard. Yuuri remarqua rapidement que Wolfram n'était plus le même. Il parlait peu, semblait toujours ailleurs, distant, froid… Un peu comme s'il avait perdu une partie de lui dans cette aventure et qu'il était étranger à ce monde. Il voulait le consoler, panser ses blessures, lui redonner le sourire. Il voulait le chérir… Mais il savait que seul le temps pouvait le guérir.

Puis Wolfram lui annonça qu'il ne rentrerait pas au château de la promesse du sang et Yuuri sentit le monde s'écrouler autour de lui. Wolfram voulait retourner sur les terres de ses ancêtres et lorsque le jeune roi voulut le suivre, sa requête fut refusée sans appel.

A son retour, il fut heureux de constater que la menace d'Ilrick n'avait pas touché son peuple et ces terres. Le monde avait continué à avancer sans se douter de la menace qui les guettait, sans se douter que Wolfram s'était sacrifié pour les sauver. Cela éveilla un sentiment d'injustice en lui car Wolfram méritait la reconnaissance du monde entier, il méritait de fouler le sol de la capitale sans être vu comme le répudié. Mais il avait combattu dans l'ombre, sans attendre gloire ni reconnaissance. Cela ne fit que renforcer l'admiration et l'amour qu'il avait pour le jeune Bielefeld.

Trois semaines s'étaient écoulées depuis qu'ils s'étaient séparés, trois semaines sans nouvelles de lui, trois semaines passées dans le doute, l'anxiété et l'impuissance.

Il soupira après avoir signé une énième fois et tourna la tête en direction de Gunther qui se trouvait dans son bureau.

« Cette fois-ci je vais vraiment y aller et personne ne m'arrêtera, Gunther. »

« Mais enfin votre majesté… »

« Je sais, je sais… J'ai des responsabilités et des obligations, mais je ne pourrai pas être moi-même ni travailler correctement si on me tient éloigné de lui plus longtemps. » Il se tourna vers ses documents avec un air coupable. « J'arrive à peine à me concentrer… »

Il se leva puis se dirigea vers la porte.

« Où allez-vous votre majesté ? » Demanda Gunther en le suivant.

« Voir Gwendal. Cette fois-ci je ne cèderai pas. J'irai dans les terres Bielefeld que vous le vouliez ou non. » Répondit le roi.

Une fois devant la porte du bureau de son tacticien, il frappa puis entra avant qu'on ne lui donne la permission.

« Gwendal, je pars pour les terres des Bielefeld même si tu es contre l'idée. Envoi une missive au seigneur Waltarona afin d'annoncer mon arrivée. » Ordonna-t-il.

Gunther lança un regard désolé en direction du tacticien qui se massa les tempes afin de calmer ses nerfs.

« Ce ne sera pas utile, Yuuri. » Intervint Conrad qui se trouvait déjà dans le bureau de son frère ainé. Au même moment, Gwendal tendit une lettre au jeune roi. « Ce matin, nous avons reçu une invitation du seigneur Waltarona car il donne un bal en l'honneur de Wolfram. » Continua le parrain.

Yuuri saisit la lettre et lu son contenu.

« J'ai déjà envoyé une réponse positive. » Dit Gwendal.

Le visage du roi retrouva son sourire. « Je vais prévenir Greta et nous partirons dès que nous aurons préparé nos affaires ! » Déclara-t-il avant de disparaître derrière la porte en courant.

« Peut-être que nous aurions dû lui dire que le bal n'a lieu que dans deux semaines… » Dit Conrad à son frère.

Gwendal laissa son dos réinvestir le dossier de son siège puis se tourna vers la fenêtre pour regarder à l'extérieur avec un regard bienveillant. « Il mérite bien quelques jours de vacances après cette terrible aventure... »

A cela, les deux autres ne purent être que d'accord.

Xxx

Après avoir appris pour le bal, Yuuri retourna sur Terre. Il avait quelque chose à faire là-bas avant de partir pour les terres des Bielefeld. Il n'était resté qu'un jour mais à son retour sur Shin Makoku, cinq jours s'étaient déjà écoulés. Il dût attendre un jour supplémentaire pour que la robe de Greta soit finalisée. Le voyage à cheval prenait six jours mais en carrosse, ils allaient en prendre huit… Avec tous ces imprévus Yuuri commençait à craindre de ne pas arriver à temps.

Le voyage lui sembla long et plus ils s'approchaient de leur destination, plus les minutes lui semblaient longues. Il était impatient. Finalement, ils arrivèrent au domaine des Bielefeld le jour même du bal.

Dans l'appartement qui lui été réservé, Yuuri était en train d'arranger sa cape. « Pouquoi Wolfram n'était pas là pour nous accueillir avec Waltarona ? » Demanda-t-il à Conrad de manière contrariée. Chaque minute qui le séparait du blond ne faisait qu'accroitre son anxiété et l'appréhension de leur retrouvaille. Est-ce que Wolfram se languissait autant que lui de le revoir ? Avait-il envie de le revoir ? Lui avait-il manqué ? Allaient-ils se prendre dans les bras ou bien simplement s'échanger des sourires et des regards complices ? Allaient-ils s'embrasser ?

« Wolfram était au temple de la ville afin d'être officiellement lavé de l'humiliation qu'il a apporté à sa famille. Il a regagné son honneur et sa place au sein de Bielefeld. »

En se rappelant de la cause de son humiliation, Yuuri se sentit culpabilisé et indigne du blond. Tout était de sa faute.

« Vous n'avez pas à vous culpabiliser. Ce n'était pas de votre faute, vous avez été manipulé. »

Yuuri baissa son regard. « Oui, mais ça ne change rien au fait que Wolfram en a souffert. »

Conrad qui était derrière lui, posa une main sur son épaule. En regardant leur reflet dans le miroir, Yuuri pu voir son sourire. « Alors il ne vous reste plus qu'à le rendre heureux. Le futur n'est pas encore décidé, il n'en tient qu'à vous de le rendre meilleur. »

« Etrangement, je ne sais pas si ce sont des mots de réconfort ou bien de pression… J'ai les épaules bien plus lourdes avec ce que tu viens de dire, Conrad. » Dit-il.

Cela fit rire le soldat. « Vous allez rapidement oublier cette « pression » car il est l'heure. »

Et Conrad avait raison car à ces mots, le cœur de Yuuri se serra et il eut des fourmis dans les mains. Le moment de ses retrouvailles avec Wolfram était proche et soudain, le doute s'empara de lui à nouveau.

Incapable de regarder son parrain droit dans les yeux, il lui demanda avec un air incertain : « Est-ce que tu penses qu'il m'acceptera ? »

« Je pense que vous ne devriez pas vous inquiéter pour ça. Wolfram vous l'a dit lui même : de prendre vos responsabilités pour l'avoir ramené en ce monde… »

Conrad ouvrit la porte de la chambre et Yuuri le suivit vers l'extérieur avec un air contrarié. « Mais ça ne veut pas dire qu'il a des sentiments pour moi… » Souffla-t-il.

La musique venant de la salle de bal se faisait entendre jusque dans les couloirs. Plus ils s'approchaient, plus la pression de Yuuri montait et son cœur palpitait.

La double porte s'ouvrit, la musique s'arrêta et un valet annonça son entrée avec celle de Conrad. La pièce était pleine d'invités dont les visages lui étaient pour la plupart inconnus. Cependant, tous s'inclinèrent sur son passage. Il fit un léger signe de la tête en direction de l'orchestre puis la musique reprit.

Lorsque tous le monde se redressa, il scanna la pièce à la recherche de Wolfram.

« Bonsoir, votre majesté, sir Weller. »

Il reconnu la voix joviale qui venait de le saluer et il se tourna vers son propriétaire. « Bonsoir Léon. »

« Si vous cherchez Wolfram, il est par là. » Il pointa son pouce vers un coin de la salle.

Comment avait-il pu oublier que Wolfram n'aimait pas ce genre d'événement et qu'à chaque fois qu'un bal était donné au château de la promesse du sang, il préférait se mettre un peu à l'écart ?

Contrairement à d'habitude, Wolfram n'était pas seul : à ses côtés se trouvait Corwin. Ils étaient en train de discuter d'une chose que Yuuri ignorait et une aura de confiance mutuelle les entourait. Du plus profond de lui, Yuuri détesta le sentiment de jalousie et d'irritation qui l'envahirent seulement en voyant Wolfram proche d'une autre personne. Il n'était pas le genre à être jaloux ni possessif. Il prônait l'équité dans les relations humaines mais il s'apercevait que tout était différent maintenant qu'il avait compris la nature de ses sentiments pour Wolfram. Il voulait l'exclusivité et il n'y pouvait rien, c'était incontrôlable. Est-ce que Wolfram ressentait ça à chaque fois qu'il le traitait d'infidèle ?

« Merci. » Dit-il à Léon puis se tourna vers son parrain qui lui fit un petit signe de la tête pour l'encourager à aller rejoindre le blond. Yuuri acquiesça puis s'en alla sans attendre.

Xxx

Au petit matin, Wolfram s'était réveillé avec une touche d'anxiété et d'appréhension à cause des évènements qui allaient s'enchainer dans la journée. Il allait tout d'abord se rendre dans le temple de la cité avec le blason des Bielefeld afin de réintégrer officiellement la famille puis les invités au bal allaient arriver en masse… Sa famille, celle qu'il avait laissé au château de la promesse du sang et qu'il n'avait pas vu depuis plus de trois mois allait arriver… Yuuri allait arriver…

L'orchestre avait entamé sa troisième mélodie et Wolfram sentit la pression en lui s'accroitre à l'idée que Yuuri allait peut-être entrer dans la salle à la prochaine. Aucun des invités venant du château de la promesse du sang n'étaient dans la pièce, mais il avait déjà vu sa mère, Greta et Gwendal un peu plus tôt. Il avait pris Greta dans ses bras et l'avait serré fort contre lui tandis que sa mère l'avait prit dans ses bras et serré fort contre elle. Ils pleurèrent et Gwendal posa une main bienveillante sur le haut de sa tête tout en lui disant à quel point il était fier de lui.

Wolfram ne pu s'empêcher de sourire au souvenir de leurs retrouvailles. Il était tellement perdu dans ses pensées qu'il n'avait pas entendu que la musique avait cessé un instant et que l'entrée de Yuuri et Conrad venait d'être annoncée.

« Tu as l'air beaucoup moins tendu que tout à l'heure. » Remarqua Corwin en s'approchant de lui. « Peut-être que tu es arrivé à une conclusion avec sa majesté Yuuri. »

« Et je vois pas en quoi ça te regarde. » Répondit le blond avec indifference.

« Ca ne me regarde pas, c'est vrai. Je me soucie juste pour toi. »

« Merci Corwin… Mais tu ne devrais pas, sincèrement. La personne qui est dans le pétrin c'est Yuuri. »

« Sa majesté ? Pourquoi ? »

« Eh bien, disons qu'il a fait une promesse qu'il n'aurait jamais dû faire. Une promesse que même la mort ne pourra défaire. »

"Est-ce par hasard cette promesse qui t'as ramener à la vie?"

"Je n'étais pas vraiment mort, mais j'étais sur le point. Eiven m'a ouvert les portes de la cité céleste mais j'ai entendu Yuuri et son désespoir... C'est pourquoi Corwin, vis ta vie pleinement et lorsque notre temps sera terminé ici, tu pourras narrer tes aventures à ton ancien maitre."

« Wolf ? » Le cœur du jeune Bielefeld fit un bond dans sa poitrine et il sentit comme un courant électrique traverser son corps au moment où son regard croisa celui de son roi.

« Bonsoir votre majesté. » Salua-t-il en s'inclinant et Corwin fit de même.

Yuuri le regarda d'un air désapprobateur. « Ne m'appelle pas comme ça, Wolfram. »

Il s'approcha puis se tourna vers Corwin. « Ca ne t'ennuis pas si je te l'emprunte ? » Demanda-t-il tout en attrapant la main du blond.

Corwin s'inclina légèrement avec respect. « Pas du tout, je vous en prie votre majesté. »

Yuuri lui sourit. « Merci. »

Il tira Wolfram avec lui, passant une des grandes porte fenêtre donnant sur une grande terrasse puis ils descendirent les escaliers qui menaient au jardin des fleurs.

« Yuuri, nous ferions mieux de retourner dans la salle. Toi et moi, seuls ici… Des invités nous ont vu sortir ! Ce n'est pas raisonnable, les rumeurs vont vites. »

« Et moi je me fiche des rumeurs ! » Répliqua le jeune roi tout en continuant leurs chemins.

« Tu vas regretter ce que tu dis à un moment ou un autre… » Murmura le blond mais il suivit Yuuri sans broncher.

Ils finirent par s'asseoir sur un banc en pierre au milieu du jardin. Le lieu était illuminé par la lumière de la lune et de petites boules d'énergie semblable à des feux follets. Le spectacle était magnifique.

« Ca y est, tu es satisfait maintenant qu'on est là ? » Demanda Wolfram, cassant en quelques mots l'ambiance féérique mais Yuuri ne se laissa pas démonter.

« Wolf… Ces quelques semaines passées sans toi m'ont paru une éternité ! Tu m'as tellement manqué… J'avais hâte de te revoir… Mais toi, tu es froid et distant. Tu n'es pas content de me revoir ? » Demanda-t-il.

« C'est pas ça. »

« Et puis de quoi étiez vous en tain de parler avec Corwin ? Tu avais l'air bien plus heureux et relaxé avec lui que tu l'es avec moi. »

Wolfram fronça des sourcils, contrarié. « Mais enfin, qu'est-ce que tu racontes ? »

Yuuri savait qu'il était en train de lui faire une vilaine crise de jalousie. Lui-même détestait ça mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Il secoua la tête.

« Ce n'était pas du tout comme ça que j'imaginais nos retrouvailles… » Souffla-t-il.

« Ah oui ? Et comme les avais-tu imaginé ? » Défia le blond d'un air amusé.

Cela fit rougir le jeune roi qui se frotta l'arrière de la tête par embarras. « Heu… Et bien tout d'abord je t'aurais dit à quel point je suis heureux que tu sois encore en vie et que je ne sais pas comment j'aurais réagis si je t'avais vraiment perdu. »

« Tu me l'as déjà dit et tu aurais continué à vivre et être un bon roi. »

« Je ne sais pas… En te voyant inerte, sans vie, j'ai ressenti tant de douleur et de désespoir… Il y avait tellement de tristesse, de fureur et d'énergie en moi. J'étais sur le point d'exploser comme l'a fait Ilrick lorsque sa famille a été tuée, mais tu m'es revenu et ça m'a sauvé. »

Wolfram leva une main et la glissa dans les longs cheveux de Yuuri, coiffés en queue. « Tu ne les as pas coupé depuis. »

« Non. Parce que ça représente ma détresse mais aussi mon amour pour toi. »

Wolfram fut surpris de cette soudaine déclaration. Yuuri se leva et se mit à genoux devant lui.

Ce dernier regarda à droite et à gauche, tout paniqué. « Yuuri relève-toi ! Un roi ne doit jamais s'agenouiller devant un de ses sujets ! »

Mais Yuuri continua à le regarder droit dans les yeux avec force, détermination et sincérité. Même si son estomac était noué et que son cœur battait la chamade. « Ce n'est pas le roi qui s'agenouille devant toi, mais Yuuri Shibuya... Je t'aime, Wolfram. Je sais que j'ai fait des tas d'erreurs, que je t'ai fait souffrir et que je ne te mérite pas. A l'avenir, nous ne serons pas à l'abri de disputes, d'épreuves et de difficultés mais je te promets que je consacrerai le reste de ma vie à tenter de te chérir, de te rendre heureux et te prouver que je peux être digne de toi. En ce qui me concerne, rien ne me rendrai plus heureux si toi, Wolfram von Bielefeld, acceptais de devenir mon époux. »

Choqué et surpris, Wolfram resta silencieux et paralysé pendant que Yuuri saisit sa main et glissa l'autre dans sa poche. Lorsqu'il la ressortie, il la dirigea vers leurs mains jointes et Wolfram sentit un métal glisser sur son annulaire gauche. Une bague argentée, décorée d'une bande noire à son milieu était à son doigt.

« C'est ainsi que l'on demande en mariage la personne qu'on aime sur terre, Wolfram. »

Le blond resta silencieux et Yuuri sentit la pression grandir en lui. Son cœur battait à toute allure et sa gorge était serré. Il avait peur… Et si Wolfram refusait ? Qu'allait-il faire ? Qu'allait-il devenir ?

Le visage de Wolfram se détendit peu à peu et sa stupeur fut remplacée par un véritable sourire. « Je pense que je n'ai pas le choix… »

Les yeux de Yuuri brillèrent d'espoir. « Alors... C'est oui ? »

Wolfram acquiesça d'un petit mouvement positif de la tête et Yuuri n'attendit pas une seconde pour se jeter sur lui et l'étreindre dans ses bras. Toute sa pression retomba et fut remplacer par une vague de soulagement et de bonheur. Il lui donna de multiples baisers dans le cou puis sur le visage et enfin, conquis ses lèvres.

Combien son cœur s'embrasa lorsque Wolfram prit une part active dans leurs baisers ! Yuuri avait du mal à y croire. Après toutes ces épreuves et après leur séparation, il n'arrivait pas à croire que Wolfram était enfin dans ses bras. L'émotion était telle qu'il ne pu empêcher quelques larmes de couler et Wolfram les embrassa. Au bout d'un moment, ils finirent par se séparer mais leurs nez se frôlaient encore et se caressaient.

Wolfram sourit. « Après tout, tu m'as promis sous forme d'un pacte que ton âme n'aimera que la mienne. Tu ne pourras jamais plus penser à aller voir ailleurs au risque de mourir. Et cela pour toutes les vies que tu seras permis d'avoir. » Dit-il.

« Quoi ?! » S'écria Yuuri en s'écartant complètement.

« Pourquoi crois-tu que ce genre de promesses ont été interdites ? Les gens n'arrivent pas à tenir leurs promesses et ceux qui ont en fait par ce pacte on perdu la vie à cause de ça. »

Yuuri le regarda l'air hagard. « Et… Et toi ? Toi aussi ? » Wolfram haussa les épaules. « Contrairement à toi, je n'ai rien promis… » Il soupira. « Je savais que tu regretterais. »

« Je ne regrette pas. » Il regarda Wolfram droit dans les yeux avec un sourire malicieux. « Attends-toi à ce que je te hante et te poursuive dans toutes nos autres vies ! »

Wolfram sourit mais rapidement son expression fut remplacé par de la mélancolie lorsqu'il se souvint de l'autre partie de Yuuri. « Finalement, je n'ai pas pu aider Feld, ni lui dire au revoir. »

Yuuri lui adressa un grand sourire. « Mais si, tu l'as aidé. Tu nous as aidé et maintenant, nous ne formons plus qu'un, pas besoin d'au revoir. »

Wolfram s'approcha dangereusement de Yuuri puis se pencha pour lui souffler des mots dans l'oreille : « Je suis content que tu aies retrouvé le chemin de ta maison, Feld et merci de m'avoir aimé envers et contre tout. »

Le souffle du blond le chatouilla et le fit frémir. Le cœur palpitant, il leva sa main pour la placer sur son oreille chaude. Est-ce que Wolfram était conscient des sensations qu'il éveillait en lui ?

« Wolfram. »

« Oui ? »

« Je t'aime. »

Xxx

Du haut de la terrasse, Léon et Corwin pouvaient vaguement voir le couple interagir mais ils savaient que les choses étaient en train de rentrer dans l'ordre.

Les bras croisé sur la rambarde, Léon avait le regard fixé en leur direction avec un léger sourire aux lèvres. « C'est étrange, je suis content mais à la fois, je suis jaloux et envieux de Yuuri. »

« Je ne pense pas que ce soit vraiment de la jalousie ni de l'envie. Nous avons passé ces derniers mois près de Wolfram. Nous avons partagé les même repas, marché dans les mêmes sentiers, vu les mêmes paysages… nous partageons des souvenirs communs. Mais nous savons qu'il partira avec sa majesté Yuuri et alors, son absence laissera un vide dans nos vies. C'est pourquoi nous sommes content mais à la fois triste. »

Le sourire de Léon s'élargit. « C'est vrai… Il va nous manquer. »

Xxx

Les yeux onyx de Yuuri s'écarquillèrent lorsqu'il se rendit compte d'une chose primordiale. Il se tourna vers Wolfram avec un air outré.

« Maintenant que j'y pense, tu ne m'as jamais rien dit ! »

« Rien dit ? Sur quoi ? » Demanda Wofram qui ne comprenait pas de quoi voulait parler son nouveau fiancé.

« Tes sentiments ! Tu ne m'as jamais fait de déclaration ! »

« Je pense pourtant qu'ils sont manifeste. »

« Tu es injuste Wolfram. J'aimerai entendre ces mots de vive voix ! »

Le blond croisa les bras et leva son nez vers le ciel tout en fermant les yeux. « Ce ne sont pas des mots qui se disent à la légère. S'ils sont dits trop souvent, ils perdront de leurs valeurs. » Il ouvrit un œil et vit le visage contrarié de Yuuri.

« Je ne le dirai pas souvent alors ouvre bien tes oreilles et grave le bien dans ton esprit. » Embarrassé par ce qu'il s'apprêtait à dire, il se racla la gorge puis s'approcha de Yuuri pour lui souffler à nouveau à l'oreille :

« Peu importe ton imbécillité, ta naïveté, ton ignorance, tes erreurs, ta maladresse… Je t'aime comme tu es, Yuuri. Je t'aime tout entier avec tes défauts et tes qualités. »

Il se retira pour voir sa réaction. « Ca y est, tu es satisfait ? » Demanda-t-il.

Yuuri fit la moue. « Tu n'étais pas obligé de lister mes défauts, Wolf. »

« C'est ça ou rien. »

« T'es vraiment mesquin. » Dit-il tout en mettant ses bras autour de son cou.

Embarrassé par l'approche de Yuuri, Wolfram détourna son visage. « Je suis juste honnête, pas mesquin. »

La nuit était jeune, le ciel étoilé et la musique, les éclats de rire planaient dans l'air. Mais dans le jardin, à l'écart des mondanités, les lamentations d'un certain blond se faisaient entendre.

« Yuuri lâche-moi ! Greta et Conrad arrivent… Oh non ! Gunther est aussi là ! » Ces trois étaient sur la terrasse, en train d'accéder à l'escalier menant au jardin.

« Lâches-moi Yuuri ! » Répéta-t-il en vain car Yuuri ne se détacha pas de lui. Au contraire, il déposa sur ses lèvres un doux baiser puis lui adressa un sourire malicieux.

« Tu es vraiment trop pudique Wolfram ! Moi, ça ne me dérange pas de montrer aux autres à quel point je t'aime. »

« Très bien. Qui es-tu et qu'as-tu fais de MON Yuuri discret et pudique ?! »

Yuuri rigola de bon cœur, serra Wolfram dans ses bras et inspira dans le creux de son cou afin de sentir son odeur. Il allait le chérir. Il allait prendre soin de lui. Wolfram était son trésor.

Finalement, à travers cette épreuve, il avait compris que son blocage dans sa relation avec Wolfram était dû à son égo. Et comme si cet égo avait joué le rôle de barrage à ses sentiments, son amour débordait de manière incontrôlable maintenant qu'il avait cédé. Il allait l'aimer sans limite, sans restriction et sans honte.

Avec cette épreuve, il avait compris que Wolfram l'aimait de cette manière. Et il se considéra chanceux de pouvoir vivre un amour partagé.

« Je t'aime, Wolfram… Je t'aime comme je n'ai jamais aimé et je ne me lasserai pas de te le dire. Ce soir, je le ferai savoir devant tous. »

Même si le jardin n'était pas bien éclairé, Yuuri pu voir le visage embarrassé de Wolfram s'empourprer et il trouva cela irrésistible.

Il se pencha pour lui voler un baiser, puis un autre et encore un autre. Il n'en avait pas assez. Il en voulait encore et encore.

« Yuuri ! Je t'ai dit que Conrad, Greta et Gunter vont arriver d'une minute à l'autre… » Rouspéta le blond.

De là où ils étaient, les trois entendirent l'échos des rires de leurs roi et sachant qui en était la cause, ils ne purent s'empêcher de sourire à leur tour.

-Fin-

Comme d'habitude, les reviews sont très appréciés et bienvenues :-D