Bonjour!

Je viens avec une nouvelle histoire, la première en chapitre sur ce site... Il y en aura 4, tous déjà écrit! Pour le rythme de publication, je vais essayer de finir pour le nouvel an, mais plus j'ai de review, plus je publie vite. Comme tous les auteurs, d'ailleurs?

C'est une RL/OC, ma première. J'adore ce couple, j'espère que je ne l'ai pas trop... gâché? ^^'

La chanson de ce chapitre n'est pas géniale, voire même très nulle... Je n'ai jamais su écrire des chansons, mais j'ai tenté! N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez! Pour ceux qui voudront la traduction, je la mettrais si on me la demande au prochain chapitre!

J'espère que cette fic vous plaira. Comme d'habitude, le disclaimer : Tout est à J.K Rowling, même si j'aurai bien aimé récupéré Sirius, Remus, Harry, Draco, Krum et Cedric, entre autres.


1/You Didn't Know…

Il était là. Encore. Une fois de plus, il est là. Mais pourquoi il vient toujours à la bibliothèque, et seul en plus ? J'ai déjà du mal à le voir dans la salle commune de Gryffondor avec ses amis, à rire, jouer, lire, embrasser d'autres filles. Je l'aime, mais il ne sait même pas que j'existe. Je ferme brusquement mon livre, et j'entends Mrs. Pince crier. Déjà aigrie à son âge, comment finira-t-elle ? Je veux sortir en courant de la bibliothèque, direction les toilettes. Là où on me laissera enfin en paix. J'ai du mal à le voir avec ses amis, quand je sais que je ne peux pas l'aborder, mais seul… Je ne peux plus… Je ne m'habituerai jamais, ce n'est pas les larmes, mais la douleur, ici, juste à gauche. Au cœur. Je sais, les émotions naissent dans le cerveau, mais il n'empêche que j'ai quand même mal au cœur.

Sirius m'attrape par l'épaule, et m'entraîne dans un rayonnage ennuyeux, donc vide. Je le vois qui le regarde avec un sourire entendu… Je sais ce qu'il pense, que je ne suis qu'une de ses conquêtes faciles et stupides, qui se font bécoter dans les coins sombres des couloirs, ou dans les rayonnages ennuyeux des bibliothèques. Sirius s'inquiète, je le sais. Il me le dit, me le répète. Mais il ne peut rien faire… Les cœurs brisés sont des choses qu'on ne peut réparer que seul. Ou en le donnant à quelqu'un d'autre… Mais je ne pourrais pas aimer Sirius, et il le sait aussi bien que moi. Il me prend par les épaules, me secoue. Il faut que je me ressaisisse, que je l'oublie, que je passe à autre chose… Des mots cent fois entendus, mais je ne peux pas le faire. Je le sais. L'amour ne se commande pas…

Je me dégage de l'étreinte de Sirius, avec un sourire forcé. Il ne le trompe pas, je le sais. Et il sait que je le sais, mais il respecte ce choix. Je remets mon sac sur mon épaule, lisse rapidement la jupe de mon uniforme, et sort rapidement de la bibliothèque. Et bien sûr, je croise son regard. Enfin, je le regarde, lui regarde Sirius. Et je l'ignore, et je pars encore plus vite, toujours plus vite… Direction les toilettes du deuxième étage, celle de Mimi Geignarde, qui me laisse en paix. Elle m'a dit une fois qu'elle savait ce que c'était qu'un cœur brisé. Et depuis, elle me laisse m'approprier son refuge. Et je peux me vanter d'être la seule à vraiment la connaître. Mais peu m'importe. Tout ce qui compte pour moi, c'est lui.

Oui, vous avez compris, mais je vais quand même le dire. Ça fait du bien de se l'avouer, même si je le sais pertinemment depuis plus d'un an. Je suis amoureuse. Jusque là ce n'est pas si grave. Je m'appelle Sahra Dogrey, je suis en septième année à Gryffondor, et je suis amoureuse d'un Maraudeurs. Non, pas de Sirius Black. Je ne suis pas assez bête pour être tombée dans ce piège. Pas comme beaucoup d'autres filles de mon année. Non, c'est pire. Je suis amoureuse de Remus Lupin. Non, c'est pire que ça. J'aime éperdument Remus Lupin. Pauvre de moi.

Je sais qu'il est un Loup-Garou. Il ne me l'a pas dit, je ne suis même pas sûre qu'il connaisse mon humble existence. Non, mais je l'ai deviné. En fait, Lily et Alice l'ont deviné, et moi je les ai entendues en parler. Par hasard. Et étrangement, ça ne m'a pas dégoûtée, pas repoussée. Je me suis isolée, j'ai réfléchi… Et au final, au contraire. Depuis je suis totalement folle de lui, mais cela je ne lui dirai jamais. Jamais. Déjà qu'il ne risque pas de savoir que je l'aime, alors que je suis accro à lui… Même pas en rêve !

Il ne faut pas que je loupe le dîner, ou Lily va encore me questionner, m'engueuler, me faire la morale devant toute la salle commune des Gryffondor, donc devant lui. Je souris rapidement à mon reflet, souhaite le bonsoir à Mimi Geignarde, et sors des toilettes rapidement. Pour aller ne rien manger à la table des Gryffondor, en tentant de m'asseoir le plus loin possible de Remus. Ça y est, je vous sens perdus. Vous vous demandez pourquoi je ne tente pas de me rapprocher de lui. Mais c'est simple. Je me sens tombée une fois de plus, dans ses souvenirs si merveilleux, si beaux, si heureux qui me brisent pourtant le cœur.

Une fête, une simple fête. Donnée par une Gryffondor. Une fête de Gryffondor, avec alcool, drogues, musique et sons. Une fête où j'ai été. Où je me suis laissée porter par la musique. Où j'ai dansé comme je le sentais, librement, comme si j'étais seule au monde. C'est cela qui l'a séduit, je le sais. Me voir danser, sans prêter attention à quoi que ce soit. Et il est venu danser. Avec moi. Ses yeux embrumés par l'alcool. J'avais bu, mais j'étais lucide. Ses mains sur mes hanches. Son regard miel dans le mien. Son corps contre le mien. Son haleine envinée dans mon cou. Son souffle chaud sur mon visage. Son expression d'extase et d'admiration en me regardant. La musique pour lien. La musique, toujours la musique, entraînante, envoûtante, enivrante… Je n'étais peut-être pas si lucide que ça, finalement. Le regard de ses potes sur nous, leur sourire. Que ni lui ni moi n'avaient remarqué. Ses lèvres sur les miennes. Baiser fougueux, possessif, instinctif. Animal. Un baiser de fête, un baiser de coup d'un soir. Je le savais. Un baiser sans avenir, sans passé. Un baiser d'une nuit. Je le savais, et je l'acceptais. Et naïvement, j'espérais.

Ses cheveux si doux. Ses mains sur ma taille. Lui qui m'entraîne dans une chambre. À l'étage. Des sourires moqueurs qui nous suivent. Il avait bu, moi aussi. J'étais lucide, pas lui. La porte qui se ferme, ses mains que moi. Les vêtements qui s'enlèvent. Qui volent. Lui sur moi. Ses mains sur moi. Sa bouche sur moi. Son souffle sur moi. La respiration qui s'accélère, le cœur qui implose. Lui en moi. Première fois, douleur intense. Qu'il ignore. Il ne sait pas, il n'a jamais su. Souffrance qui passe lentement. Moi qui gémis. Lui qui gémit. Lui qui bouge, en moi. Lui qui explose. Orgasme déferlant. Murmurant un nom que je n'ai pas entendu. Once de plaisir qui traverse mon corps. Simplement de le voir heureux. Je murmure son nom. "Remus…" Je ne devais pas le savoir, tant pis. Lui qui se retire, et qui tombe. Endormi. Fatigué. Moi qui m'endors. Lentement. Sans croire à ma chance. Espérant toujours, naïvement.

Le soleil levé, mes yeux ouverts. Souvenirs qui reviennent. Choc énorme, inquiétude hors borne. Un corps contre le mien, un bras qui me serre contre lui. Sourire sur mes lèvres. Souvenirs qui reviennent. Ce nom… Je me lève, rattrape mes vêtements. Je sors. Ce nom… Celui qu'il a murmuré en voyant des étoiles… Ce n'était pas le mien. Il avait bu, moi aussi. J'étais lucide, pas lui. Il ne me connaît pas, il ne sait pas que j'existe. Je descends les escaliers. En courant. Je croise Sirius. Il me rattrape. Me demande ce que je fais. Je me barre. Pourquoi? Parce que. Ne lui dis pas qui je suis. Peu importe de toute façon. Il oubliera. Poudre de Cheminette, larmes qui coulent. Saut sous la douche, larmes qui coulent. Sommeil bienvenu, larmes qui coulent. Toujours.

Voilà pourquoi je ne veux pas me rapprocher de lui. Parce que j'ai déjà été proche de lui. Parce qu'il ne le sait pas. Il a tout oublié, je le sais. Sirius me l'a dit. Sirius savait. Sirius a compris. Sirius est là, pour moi. De l'autre côté de la table, face à Remus, il me sourit. Depuis cette fête, il est devenu un ami, un vrai. Personne n'a compris, sauf lui et moi. Parce qu'il m'a surprise en larmes dans l'escalier, parce qu'il a caché mon identité. Je ne sais pas si Remus l'avait demandé. Je ne sais pas s'il l'a cherché. Je sais juste qu'il ne doit pas la savoir. Je ne veux pas qu'il sache, j'ai trop peur de ce qu'il dira, de ce qu'il pensera, de la façon dont il me regardera. Je sais que ça changerait tout.

"Sahra!"

Je me retourne. Sirius m'appelle, avec de grands signes de bras. Il veut que je vienne. Il a encore décidé de jouer les entremetteurs. Je sais que je ne peux pas refuser, et lui aussi, d'ailleurs. Je soupire, lui montre mon mécontentement, et m'assied à côté de lui. Presque en face de Remus. Les premiers jours j'avais espéré qu'il reconnaisse mon visage, ma voix, ma manière de bouger, comme si la vie était musique. Mais non. Une illusion vite évanouie. Il ne se souvient de rien, sauf peut-être d'une nuit de fête, d'une baise potable, d'une fille inconnue. Je ne le regarde pas, ne l'écoute pas quand il me salue. Je commence à parler avec Sirius. Mais encore, mes souvenirs reviennent. Les mains de Remus sur mes hanches. La musique enivrante. Ses lèvres dans mon cou. Je lève les yeux vers lui, troublée. Et je repousse mon assiette. Je n'ai rien mangé, comme d'habitude. Et je pars, sans me retourner. Sirius comprend, ne dit rien. Ne dis rien, Sirius, laisse moi… J'ai besoin d'être seule, de sortir de ses souvenirs. S'il te plait… Je vais bien, ne t'en fais pas. Il me croit. Il veut me croire. Mais intérieurement, il sait que je mens.

Les dortoirs sont vides. Je saisis ma plume, une feuille. Il faut que j'écrive, je le sais. J'ai toujours écrit quand j'allais mal, quand je devais me lâche. J'ai acquis un certain style, paraît-il, qui a toujours déplu aux rares personnes à qui je l'ai montré. Sauf à eux, mes frères de cœur. Mais je m'en fous, j'écris, je me soulage. Je trempe la pointe dans de l'encre, et la pose délicatement sur la feuille. Et prise d'une inspiration, je commence à écrire. Portée par un flux, par un vent, par quelque chose d'insaisissable. On dit que seuls les écrivains connaissent ça. Les poètes, les chanteurs, les danseurs, les musiciens le connaissent aussi, mais ils sont aussi des écrivains. À leur façon. Quand je pose le dernier point, je regarde mon texte. Et je comprends. Ce n'est pas un texte. Ce n'est pas une poésie. C'est une chanson. Je souris machinalement. Je sais ce que je vais en faire. Parce que je n'ai pas été à Gryffondor pour rien. Pour que le Choixpeau ait eu raison de m'envoyer là, alors que j'aurai été si bien ailleurs… Je n'ai jamais été douée pour écrire des mélodies. Adrien l'est bien plus que moi. Mais ce soir, il faut que j'y arrive. Je n'ai pas le temps d'attendre une réponse même rapide.

Ce soir, c'est une soirée organisée par Dumbledore. Soirée dansante, a-t-il dit. Suivi d'un spectacle où on pourra montrer nos… "talents", comme il le dit lui même. Et je me suis inscrite. Je l'ai regretté la seconde d'après, mais je n'ai pas eu le courage de le lui dire.

"Sahra!!

-Quoi, Sirius!

-Tu t'es inscrite!! Hurle-t-il en s'asseyant sur le canapé.

-Oui, et c'est la plus grande connerie de ma vie."

Là, il me regarde, amusé. D'accord, j'avais oublié ça.

"Oui, ok, mais celle-là, rien ne peut être pire!"

Sirius éclate de rire, et me prend des mains ma feuille de parchemin toute froissée, toute abîmée. Il la lit en silence, et me regarde. Inquiet.

"C'est ça?

-Oui.

-Tu es sûre de toi?

-Non."

Bien sûre que je ne suis pas sûre de moi! Qui le serait! La soirée est ce soir, et même si je sais que je suis prête, j'ai peur. Après ce sera trop tard. Mais je ne veux pas me dégonfler. Dumbledore est une des rares personnes dont le regard m'importe, avec Lily, Sirius et Remus, bien sûr. Or, je sais qu'avec Lily ça ne changera rien, Sirius je crois que non, et Remus… De toute façon, ça ne peut pas être pire. Enfin, si, mais je ne veux pas y penser, je ne veux pas l'imagine. Je n'ai pas envie que Dumbledore me croit lâche ou quoi que ce soit d'autre. Même si je sais qu'il ne pensera jamais ça, je ne peux pas m'empêcher d'avoir peur de son avis. Je souris courageusement à Sirius, et regarde ma montre.

"T'as vu l'heure? Faut que j'y aille!"

Je saute sur mes pieds, embrasse Sirius sur la joue, et monte en courant les escaliers du dortoir des filles. Avant le spectacle, il y a la soirée. Et j'ai intérêt à être bien habillée pour les deux. Même si je pense que personne ne me regardera.

La musique résonne, et je danse. Je me laisse porter, je me sens m'envoler, comme à cette soirée. J'ai l'impression d'être un oiseau, de ne plus avoir de poids, que la gravité n'est rien. Je n'avais pas redansé depuis cette fête, mais je m'aperçois avec plaisir que je n'ai rien perdu de mon inspiration. Sirius vient danser un peu avec moi, pour s'assurer que je vais bien et que je vais bien faire ce spectacle, ce soir. Il sait que je suis timide. Il sait que j'ai peur. Il sait que je ne supporterai pas de regarder Remus après. Et il a l'air… Inquiet pour moi. Sirius Black inquiet pour une fille… Des milliers d'adolescentes pleines d'hormones doivent m'envier. Étrangement, je n'ai jamais été attirée par Sirius. Mais j'étais trop omnibulée par Remus. Foutue passion qui m'a empêchée de regarder ailleurs. Mais rapidement, je sens des regards vengeurs sur moi, ceux des filles qui espèrent pouvoir danser avec lui, et finir dans ses bras ou dans son lit. Les adolescentes pleines d'hormones dont je parlais avant, d'ailleurs. Les pauvres, elles finiront dans son lit peut-être, mais sûrement pas dans son cœur. Je n'ai jamais vu Sirius avoir une relation de plus d'une semaine avec qui que ce soit, alors ça ne commencera pas maintenant. Il s'éloigne de moi, me laissant seule avec les autres danseurs, seule dans ma danse. Mon ex', Johan, me rejoint. Je sais que ce n'est pas pour essayer de me récupérer, juste pour me parler. Après que j'ai rompu, on est restés amis, malgré tout. Je crois qu'il a deviné, qu'il sait. Je ne l'ai pas vu depuis longtemps, mais depuis la fête, je n'ai vu personne ou presque, à part Sirius et Lily et Alice. Il ne reste pas longtemps, lui non plus. Mais la musique reste, juste pour me défouler, pour me faire oublier ma peur, ne serait-ce qu'un instant. Elle s'éteint, et les lumières se rallument. Je suis en nage, mais heureuse. Je me retourne lentement, et je croise le regard de Remus. Il me regarde, il me fixe, et d'après son visage, ce n'est pas un hasard, ça fait un bon moment. Et je rougis. Je rougis tout le temps, de toute façon. Il me continue à me fixer quand je sors de la salle, alors que Dumbledore annonce le début du spectacle. Peu de gens se sont présentés, je le sais. Direction, les toilettes. Mais pas pour pleurer cette fois. Pas le temps, de toute façon. Je dois me changer, parce qu'une robe de soirée pour le spectacle, ce n'est pas le top. Un jean noir, un T-shirt adapté à l'occasion, c'est-à-dire sexy et classe, choisi par Lily et Alice mises dans la confidence. Un regard sur mes cheveux bouclés – Hourra, ma coiffure est restée en place! – un coup de maquillage, et je ressors. Je rejoins les coulisses discrètement, juste à temps selon MacGonagall. Lily est déjà là, elle m'avait dit qu'elle m'attendrait jusqu'à temps que j'entre sur scène. Je la rejoins, et regarde avec elle la fin du morceau de piano du cinquième année qui joue.

"Tu es magnifique, Sahra!

-Lily… Tu peux me rendre un service? Je t'ai entendu parler de… Du problème de Lupin avec Alice, il y a plusieurs mois. Ça ne change rien pour moi! Mais tu pourrais juste lui dire que je sais, s'il te plait? "

Je lui envoie le regard le plus suppliant que j'ai. Elle reste interdite, alors que les applaudissement explosent dans la salle. Dumbledore monte sur scène, s'amplifie la voix, et annonce:

"Veuillez accueillir une Gryffondor de septième année, Sahra Dogrey!

-S'il te plait Lily…" murmure-je en entrant sur scène.

Je la vois rejoindre les Maraudeurs, et se pencher vers Remus. Je souris, et saisit le micro installé pour l'occasion, pour mieux retransmettre les voix des chanteurs, en l'occurrence. Je m'assois sur le tabouret de bar, et prend ma guitare. Une belle guitare, un cadeau de mon père. Je souffle doucement. Garde ton calme, Sahra, ça va aller… Ça ne peut pas être pire… Tu peux le faire, ais confiance…Mes mains se posent instinctivement sur les cordes, sur les barrettes, et le médiator joue le premier accord. Je ne peux plus revenir en arrière. Les accords s'enchaînent, dans une mélodie assez triste.

"Désolée, ce n'est pas une chanson de fête comme cette soirée… Mais on dit que les chanteurs ne peuvent exprimer que ce qu'ils ont vécu, comme les écrivains."

Un rire retentit dans la salle. Mon murmure dans le micro a bien été entendu, et je sais que je peux continuer. Je prends mon souffle. Et commence. Adviendra ce qu'il adviendra.

I would always have been with you

If you had been okay

I would always have smiled to you

If you had known I was there

I would always have followed you

If you had wanted me to

I would always have listen you

If you had spoke to me

I would always have been with you

If you had loved me

But you did not know I lived

But you did not know I looked at you

But you did not know I was there

But you did not know I love you…

But you did it…

There was a night

Which is still in my mind

We danced together

I knew all separate us, but I don't care

Together, the first time

And after, you don't remember

I remember and I would prefer not

I know and I cry

You don't know what happened

Maybe it is better

But this memory is the best I have

You did not know I lived

You did not know I looked at you

You did not know I was there

You did not know I loved you

But you did it…

After I couldn't see you anymore

Each time my heart broke once more

But I always thought to it

I didn't know how to forget it

That night you were mine

That was just a night

But it was enough

My heart is yours and you don't know it

I remember that night every day

Every night, every seconds

It is the best memory I have

You did not know I lived

You did not know I looked at you

You did not know I was there

You did not know I loved you

But you did it…

You did not know I lived

You did not know I looked at you

You did not know I was there

You did not know I loved you

But you did it…

I will always wait for you…

Le dernier accord retentit sous le plafond étoilé de la Grande Salle. Plafond magique qui reflète le temps extérieur. Et il fait beau, cette nuit. Je plaque les cordes contre la guitare, dans un geste familier, et je baisse les yeux. J'attends. Maintenant, je ne peux plus reculer. J'entends Sirius et Lily se lever, et applaudir furieusement. Impressionnés. J'entends Johan et Alice les rejoindre. Puis toute la salle. Mais j'ai baissé les yeux. Je les lève, adresse un signe de main à Sirius, Lily, Alice et Johan. Merci. Merci infiniment, du fond du cœur, Merci. Et je sors presque en courant de la scène, après un dernier sourire pour le public. Il n'a peut-être pas compris. Il ne se souvient peut-être pas, même maintenant. Sirius va encore se taire. Lily ne lui aura rien dit. Je ne sais plus, j'ai peur. J'entends à peine MacGonagall me féliciter, et Dumbledore appeler le prochain élève. Je me fous du reste du spectacle, il faut que je sorte. Je passe la porte vers le parc pratiquement en courant, entraînant ma guitare avec moi. Je pourrais toujours en jouer… J'arrive près du Lac, le Lac Noir. Merlin sait combien de fois je suis venue le regarder, en silence, seule, jour ou nuit. Personne ne m'a jamais prise dans les couloirs, mais généralement, tout le monde était occupé à courir après les Maraudeurs. Et les jours où ils n'étaient pas de sortie, on se reposait. Donc j'avais le champ libre. Je m'appuie contre un arbre, et pose ma guitare au sol, délicatement. C'est une belle nuit, on voit bien les étoiles. Et la Lune, et Venus et Mars. Mon père, moldu, m'a dit un jour que les femmes viennent de Venus alors que les hommes viennent de Mars… L'amour contre la guerre. Le bonheur et la vie contre le malheur et la mort. À l'époque, je n'étais pas convaincue. Mais ces derniers temps, je doute de plus en plus. Je cherche des yeux la galaxie d'Andromède. Il paraît que dans des millions d'années, peut-être des milliards, notre galaxie, la Voie Lactée, entrera en collision avec la galaxie d'Andromède, et les deux exploseront. Il ne restera rien d'elles, mais elles donneront naissance à d'autres galaxies, d'autres planètes, d'autres étoiles, et peut-être d'autres formes de vie. La mort donne la vie, hallelujah. C'est pas magnifique, l'univers? Je soupire. De toute façon, je serai morte avant, alors… Je repars dans ma contemplation des étoiles. J'entends les applaudissements dans la Grande Salle. S'il y a un "talent" qui retint les attentions, peut-être qu'on m'oubliera, peut-être qu'il m'oubliera… Je saisis ma guitare, et joue quelques accords. Une mélodie improvisée, totalement sortie de l'instant. Je pars dans mes notes, doucement. Je pars de ce monde, à ma façon…