Entête tout pareil que la dernière fois, j'en profite simplement pour remercier tous ceux qui m'ont laissé des reviews anonymes ou non ! Sans plus tarder la suite.



Chapitre 2 :

Une fois de plus, ils étaient tous les deux au bureau, Naruto se rongeait les ongles devant son curseur qui clignotait désespérément et Sasuke s'était tellement passé les mains dans les cheveux que ceux-ci étaient encore plus en pétard qu'à la normale.

Naruto soupira, se demandant ce qu'il lui arrivait ces derniers temps. Il repensa à ce que lui avait dit Shikamaru une des dernières fois où ils s'étaient vus et sourit.

- Bon hé la muse, si t'es là, il serait sérieusement temps que tu te mettes au boulot et que tu m'inspires, parce que là franchement c'est pitoyable.

Sasuke hurla un « quoi ! » que l'autre n'entendit pas. Alors, ça c'était franchement gonflé. Cela faisait des jours qu'il s'acharnait à lui donner une multitude d'idées toutes plus brillantes les unes que les autres mais que cet imbécile, ce crétin, ce perdant, rejetait en bloc.

Pendant ce temps-là, Naruto continuait son petit monologue qu'il trouvait amusant.

- Écoute peut-être que tu débutes en tant que muse et je suis désolé ma fille mais tu vas être recalée : tu es trop mauvaise.

- Comment oses-tu petit...

Sasuke serra les dents. C'était trop et il allait expliquer à cet idiot fini sa façon de penser. Dans un excès de colère, il se matérialisa sur le bureau du blond, ses yeux lançant des éclairs. De toutes façons, il n'avait rien à craindre, c'était sa dernière mission, l'imbécile l'oublierait dès qu'il aurait rendu sa plume.

- Kyaaaa !!!!

Naruto recula dans un bond faisant voler sa chaise.

- Mais, mais, t'es qui toi? hurla-t-il son visage ayant perdu une bonne partie de ses couleurs, ses yeux écarquillés.

Sasuke garda son masque impassible même si intérieurement il était ravi. Il fait moins le malin pensa-t-il.

- Crétin on ne t'a jamais dit que ce n'était pas poli de montrer du doigt, lâcha-t-il d'un ton supérieur.

- Hein ? Comment tu m'as appelé ?

- Crétin?

- Mais je t'emmerde connard, t'es qui pour me parler comme ça, sérieux.

Sasuke eut un petit rictus amusé. Regardez-moi ça : un instant, il est blanc comme un linge devant sa soudaine apparition et maintenant il est rouge de colère.

- Je suis ta muse.

- Ne ?

- Tu sais celle que tu insultes depuis tout à l'heure, celle qui devrait être en train de faire grève plutôt que de bosser.

Naruto se recula. Visiblement, ce type n'était pas sain d'esprit, oui, ça devait être un fou, un malade échappé d'un asile et qui était arrivé chez lui par … enchantement ? Non, attends ça ce n'était pas possible ?

- Comment, comment vous êtes arrivé là ?

- Tiens tu me vouvoies maintenant.

- Ok, Monsieur, je suis désolé, je me suis un peu emporté, hein ?

Précautionneusement, il reculait vers la table du salon et son portable. La police, le numéro de la police, est-ce qu'on fait le même sur un portable ?

- Si tu appelles la police, on te prendra simplement pour un fou. Personne ne peut me voir en dehors de toi, sauf si je le décide.

- Huhum.

Pour autant le blond reculait toujours, jaugeant l'intrus.

Ils faisaient la même taille mais le brun était moins carré, Naruto estima être plus fort que lui. Mais son visiteur avait l'air d'être du type nerveux et il avait appris à se méfier de ce genre de personne.

Il le quitta des yeux un instant pour attraper son portable mais au lieu de sentir le plastique, il toucha une main douce et chaude.

- Ahhh!

- C'est ça que tu veux? lui demanda Sasuke en agitant le mobile sous le nez de son propriétaire.

- Comment ?...Comment ?

Les yeux bleus allaient et venaient de son bureau où Sasuke se tenait encore une seconde avant au brun qui ne pouvait cacher sa joie.

- Simple téléportation.

- Hein?

- C'est très simple, reprit le brun, de nouveau sur le bureau de Naruto.

- Kyaaaaa !!!

Il hurla et s'enfuit en courant dans sa chambre dont il ferma la porte à clef. Oui, c'était un geste poltron, oui il avait l'air d'un froussard et alors ?! C'était la première chose à laquelle il avait pensé, ça et le fait que l'autre devait être un fantôme et s'il y a bien une chose qui foutait une trouille bleue au blondinet c'était les revenants et tout ce qui touchait de près ou de loin au paranormal. Et là, franchement, ça y ressemblait beaucoup trop à son goût.

Sasuke quant à lui ne s'attendait vraiment pas à cette fuite spectaculaire. Il s'approcha de la porte.

- Sors de là idiot.

- Non !

- Alors, c'est moi qui rentre.

Sasuke se matérialisa dans la chambre et tapota l'épaule de Naruto qui hurla de plus belle.

- Oh mon dieu, je suis en train de devenir fou.

- Pauvre idiot, tu n'es pas fou, tu as simplement la chance de voir une muse en chair et en os.

Naruto bien sûr n'en croyait pas un mot parce que les muses étaient comme les lutins et les fées : des créatures mythiques qu'on ne croise pas dans la réalité et encore moins dans son salon ou présentement dans sa chambre. Il s'éloigna donc de Sasuke tout en réfléchissant à une explication rationnelle. Première hypothèse, il était en pleine hallucination sans conteste due à un surmenage. Seconde possibilité ... heu ... heu ... voyons y avait-il une autre raison? Il devait bien y avoir au moins une autre, il ne pouvait pas juste être fou ... une sorte de caméra cachée.

- C'est une blague? Mes amis vous ont payé pour me faire une plaisanterie.

- Tu parles d'un gag idiot, souffla Sasuke. Il faut vraiment être le dernier des crétins pour croire à quelque chose comme ça.

- Hé, c'est bon les insultes, je ne vous connais ni d'Eve ni d'Adam, vous débarquez chez moi de nulle part et vous vous permettez de me traiter de tous les noms.

- Pas tous, uniquement ceux en rapport avec ton manque criant d'intelligence, le coupa Sasuke.

Naruto serra les poings en émettant une sorte de grognement primitif. Ce type commençait sérieusement à lui taper sur le système. Il avait autre chose à faire.

- Écoutez, je ne sais pas ce que vous êtes venu faire ici mais je n'ai vraiment pas le temps. Alors si vous voulez bien partir, ça m'arrangerait maintenant.

- En aucun cas, je suis là pour t'aider à écrire.

- Je n'ai pas besoin d'aide alors maintenant ...

- Écoute moi tête de pioche, de une, tu en as besoin et de deux tu me l'as demandé.

- Quand?

- Juste avant que je n'apparaisse et que tu ne t'enfuies ici comme une demoiselle en détresse.

Sasuke se dématérialisa lorsque le poing du blond fit son chemin vers son visage. Il rattrapa par réflexe son protégé que la disparition soudaine de cible allait faire chuter.

- Attention crétin.

Malgré l'insulte, le ton était doux et concerné et Naruto y répondit par réflexe.

- Merci.

- De rien.

Ils se turent soudain troublés de ces échanges de politesse. C'est à cet instant qu'ils réalisèrent que le blond était toujours dans les bras du brun. Ils se séparèrent brusquement et se fixèrent.

- Ok, reprenons calmement, dit Naruto en s'asseyant sur son lit.

Sasuke retint à grand-peine la remarque acerbe qu'il avait vraiment très envie de dire.

- Tu prétends être ma muse, c'est bien ça?

- Tu es sourd, idiot ou les deux?

- Hé, c'est bon! Tu crois que ton apparition soudaine est facile à appréhender?

Il marque un point, pensa Sasuke. C'est vrai que voir débarquer chez soi un être mythique avait de quoi surprendre. Naruto, de son côté, réfléchissait. Est-ce que parler à cette apparition, même envisager que ce type puisse dire la vérité ne démontrait pas qu'il avait pété un câble. D'un autre côté, qu'il se pose la question ne prouvait-il pas le contraire? Quoiqu'il en soit, cette histoire de muse ...

- J'y crois pas.

- Que je suis ta muse?

- Hum.

- Pourtant, c'est la vérité.

- Ça reste à prouver.

- Et comment? Je ne suis pas un sorcier je ne vais pas faire apparaître quelque chose par enchantement.

- Qu'est-ce que j'en sais?

- Certainement rien vu ton manque flagrant de culture.

- Et toi ton manque de tact est une preuve en soi que tu mens.

- Je suis ta muse, je suis là pour t'inspirer, pas te lancer des fleurs.

- Oui ben je te rassure, j'ai bien remarqué.

- Hn.

Sasuke se leva.

- Bon, tu vas te remettre au boulot.

Mais Naruto ne l'écoutait pas, une fois de plus. Il se leva et tourna autour de Sasuke prêtant pour la première fois réellement attention au physique, très avantageux à son avis, de la jeune muse. Franchement, il était incroyablement beau. Comme il l'avait remarqué précédemment, ils faisaient quasiment la même taille, une carrure svelte et musclée, le contraste de ses cheveux et de ses yeux sur sa peau blanche était particulièrement gracieux. Il ressemblait plus à une gravure de mode qu'à une muse enfin telle que se le représentait Naruto.

- Je … je n'imaginais pas que les muses pouvaient avoir cette tête-là.

L'écrivain se tenait derrière lui, aussi ne put-il pas voir son regard gourmand sur son postérieur. Le ton n'ayant pas reflété l'appréciation des yeux, Sasuke ne retint que la phrase, vexante en soi.

- Pardon ?

- Excuse-moi mais si j'avais dû décrire une muse, j'aurais … je sais pas pensé à une blonde avec une forte poitrine, un peu comme la vision d'une déesse grec.

Sasuke renifla de mépris, puis se concentra. Dans un pouf sonore, il transforma son apparence en celle de Tsunade, cheftaine actuelle des muses et surtout première blonde à laquelle il avait pensé.

- Plus comme ça ?

Naruto lorgna sur l'imposante poitrine.

- Heu… oui, comme ça … la vache quelle paire de seins.

Sasuke soupira. Il était sûr que l'autre pervers aussi aurait adoré qu'il lui apparaisse et se transforme en blonde à gros seins devant lui. Il devrait peut-être faire en sorte que son jeune protégé rencontre ce Jiraiya de malheur. Les humains étaient-ils donc tous pareils ?

- Tu vois que tu peux faire des tours de magie.

- Ce n'est pas de la magie mais une simple transformation.

- Bien de mon point de vue, c'est la même chose.

- Pftt.

- Tu comptes rester comme ça dorénavant.

- Si cela peut t'inspirer.

- Non, ça va, merci.

Sasuke reprit son apparence normale. Là, encore, il ne vit pas le regard content de son protégé qui le trouvait bien plus inspirant sous cette forme, quand bien même ce n'était guère des idées pour son roman qui lui venaient en tête.

- Alors, dis-moi à quoi tu ressembles en vrai?

- Quoi?

- Oui, je suppose que cette apparence n'est pas réelle.

- Bien sûr que si.

- Ah bon?

- Oui. Pour... pourquoi?

- Oh non rien, je pensais que c'était comme pour la blonde à forte poitrine.

- Tu peux préciser ?

- Et bien, une sorte de fanta…

Il s'arrêta, il n'était pas vraiment sur le point d'annoncer platement à l'autre qu'il avait l'air d'un fantasme sur patte, n'est-ce pas ? Parce que ce n'était vraiment pas le genre de chose qu'il avait l'habitude de faire et que … enfin, ça ne se fait que si on a envie de faire savoir à l'autre qu'il nous plaît. Oh, bien sûr, avoir interrompu sa phrase à ce moment-là, c'était quasiment trop tard. Que faire, que faire ? Tactique une : changer de sujet.

- Bref, maintenant que tu as pointé ton nez, on va peut-être pouvoir bosser, tu vas me montrer si tu es bien ce que tu prétends être et m'inspirer.

Il sortit de la pièce et vint s'asseoir à son bureau. Sasuke était toujours dans la chambre, digérant rapidement l'ensemble des informations qu'il venait de recevoir : la phrase suspendue mais dont il pouvait sans difficulté comprendre la fin, la signification de cet arrêt, le changement de sujet, l'ordre à peine caché et la critique encore moins camouflée.

Il le suivit dans le salon où le blond s'était remis à son ordinateur.

- Alors ?

- Alors quoi ?

- Donne-moi des idées.

Sasuke leva les yeux au ciel et vint reprendre ce qui était désormais sa place sur le bureau. L'échange de point de vue commença et avec lui la guerre entra dans sa deuxième phase : l'attaque directe et frontale.

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Les jours suivants, Sasuke apparut à chaque fois que Naruto se mettait au travail donnant directement ses idées au jeune blond qui les accueillait généralement avec dédain. Autant dire que les relations entre le protégé et la muse avaient été plus que houleuses, l'un partant dans la chambre en claquant la porte, l'autre disparaissant dans la dimension des muses, parfois les deux en même temps. Mais, toujours, ils revenaient au bureau et encore et toujours se mettaient au travail.

Naruto avait exceptionnellement obtenu une semaine de rab. Son histoire était publiée dans un magasine hebdomadaire et son éditrice avait accepté d'échanger avec un autre auteur pour cette fois, mais elle avait été très claire, passé ce délai s'il ne livrait pas son chapitre, il serait viré.

Et s'il passait plus de temps à se disputer avec Sasuke, plutôt qu'à écrire, il n'était pas prêt de tenir ses promesses, voilà ce qu'il pensait sans écouter un mot de ce que la jeune muse lui expliquait.

Il essaya de se concentrer sur ce qu'il devait faire, sur ce qu'il devait écrire, mais les remarques incessantes de Sasuke l'empêcher de faire le vide. Qui aurait dit que ce bâtard froid pouvait être aussi expressif ? Toujours à faire une critique par-ci, un reproche par là, à croire que Naruto était incapable d'aligner plus de deux mots qui puissent rentrer dans les critères d'excellence de Sasuke. Il n'en pouvait plus et pour preuve il venait d'écrire n'importe quoi, changeant d'idée en plein milieu de sa phrase.

- Concentre-toi un peu.

- Mais enfin comment veux-tu que j'y arrive si tu parles tout le temps.

- Il faut bien que je te dise quoi faire.

- Mais je n'ai pas besoin que tu …

- Je suis ta muse, c'est mon travail.

- Et bien trouve un moyen de le faire autrement !

- Ah oui et comment ?

- J'en sais rien moi, merde, c'est toi la muse.

Le visage de Sasuke se ferma un peu plus mais les mitraillettes dans ses yeux tiraient à tout va.

- Alors, c'est ça, vous les muses, vous vous contentez de poser vos jolies petites fesses dans un coin et vous passez votre journée à dire ce qu'il faut faire pendant que nous on s'échine.

- Non, mais j'hallucine. Tu as l'impression que je ne fais rien là ? Je m'acharne à te donner des idées que tu rejettes en bloc tout simplement parce qu'elles viennent de moi.

- Non, parce qu'elles sont mauvaises.

- Mauvaises ! Mauvaises !

Sasuke se leva et commença une fois de plus à pester tandis que Naruto s'oubliait un instant à regarder le jeune homme qui lui servait de muse. Sasuke n'était jamais aussi beau que lorsqu'il s'énervait comme ça. Pas que Naruto aime l'entendre se plaindre, mais ses traits s'animaient bien plus que lorsqu'il se contentait de lâcher ses idées, un masque de mépris et de supériorité bien en place sur le visage. Le pire était encore ce visage de profonde indifférence que Naruto avait réussi à capturer une ou deux fois alors que le brun ne se savait pas observer.

Sasuke était vraiment magnifique, le contraste de sa peau et de ses mèches, ses yeux aussi noirs et profonds que la nuit, ses traits fins, doux et en même temps typiquement masculins, même ses cheveux et leur drôle de style lui allait à merveille. Naruto se perdit un instant sur les longues mèches noires qui frappaient le visage parfait de sa muse, taquinant une lèvre que le blond aurait volontiers goûtée. Ce qui l'amena à se concentrer sur la bouche du brun et sur les mots qui en sortaient :

- J'ai tout fait, je t'ai conseillé, ordonné, je t'ai même parlé la nuit pendant ton sommeil….

- Quoi ?! hurla Naruto.

- Quoi, quoi ?

- Comment ça la nuit pendant mon sommeil. Tu … tu veux dire … que tu peux être là même quand je ne travaille pas.

- Évidemment, qu'est-ce que tu croyais, que j'ai mis un radar à ton bureau qui m'alerte dès que tu t'en approches et pouf j'apparais par enchantement ?

Sasuke leva les yeux au ciel, seulement quand il les reposa sur son protégé, il hallucina. A priori, oui Naruto avait imaginé quelque chose dans ce genre.

- Non, mais tu crois quoi, qu'on a des pouvoirs magiques ?

- J'en sais rien moi, je n'y connais rien aux muses.

- Et bien non, il n'y a rien de tout ça.

Naruto était vexé. Qu'est-ce qu'il en savait lui ? Si le travail de Sasuke était de l'inspirer, il était logique qu'il n'apparaisse que lorsqu'il avait à écrire, soit lorsqu'il avait besoin d'inspiration. Un plus un égale deux, c'était aussi simple que ça. Comment pouvait-il prévoir que l'autre avait la possibilité de se balader chez lui en dehors de ses heures de travail et qui plus est pendant ses heures de repos. D'ailleurs :

- Oui, et ben ça n'explique pas ce que tu faisais dans ma chambre pendant que je dormais.

- Mon travail.

- En me susurrant des mots doux à l'oreille ?

- Non, en te faisant des propositions, andouille.

- C'est ça, c'est ça et tu en as profité pour mater je parie.

- Hein ?

- Oh ! Naruto cria en mettant ses mains devant sa bouche et en rougissant.

- Quoi ?

- Tu, tu … as regardé pendant que j'étais sous la douche ?

- Non, mais ça va pas, je ne suis pas un pervers.

Naruto remarqua quand même les rougeurs sur les joues de la jeune muse. Elles ne pouvaient avoir que trois explications : soit il l'avait fait, soit il avait pensé à le faire, soit il n'y avait pas pensé, mais l'idée lui plaisait. Dans tous les cas, il ne semblait pas dégoûté, loin de là, à cette idée.

- Alors pourquoi tu rougis ? demanda –t-il d'une voix plus suave et plus taquine.

Ce ton troubla Sasuke mais il était bien décidé à ne rien en laisser paraître. Un humain ne pouvait décemment pas le toucher, quand bien même Naruto parvenait à le faire agir en complète contradiction avec sa nature profonde.

- Idiot.

- Ne me traite pas d'idiot, idiot toi-même.

Chacun croisa les bras sur son torse et détourna la tête. Encore une fois, ils étaient parfaitement en phase, seulement, ils étaient bien trop occupés à bouder pour s'en apercevoir, enfin, l'un à bouder et l'autre à .... avoir une expression faciale qui pourrait éventuellement etc…

Naruto soupira et se replaça face à son ordinateur.

- Quoiqu'il en soit, trouve un autre moyen si tu veux vraiment m'aider et je te rappelle que le délai pour rendre mon chapitre s'approche de plus en plus.

- Je le sais mais qu'est-ce que tu veux ? Que je te fasse l'amour, peut-être ?

- Ben pourquoi pas, ça me détendrait.

Sasuke haussa un sourcil

- Non mais ça ne va pas la tête.

- C'est toi qui l'a proposé je te signale. Et puis quoi, aucune muse ne l'a fait avant toi ?

- Là, n'est pas la question.

- Ah, ah, c'est donc que vous le faîte, n'est-ce pas ?

Sasuke rougit de nouveau. Oui, certaines muses le faisaient. D'ailleurs, il se demandait si son frère et Gaara ... Il chassa cette pensée.

- Hn.

- Avec qui as-tu déjà couché, des gens célèbres ?

- Débile profond.

- Quoi ? Qui ?

- Tu es un débile profond.

- Tu n'as pas bientôt fini de m'insulter.

- Avec qui j'ai couché ne te regarde pas, je ne te demande pas la liste de tes ex-amants.

- Encore heureux, c'est personnel, répondit le blond outré.

- Quoi !

- Quoi, quoi ?

- Tu n'es vraiment pas gêné.

- Tu…

- Je n'ai pas fini de parler ! Comment oses-tu me dire que c'est personnel après m'avoir posé la même question cinq minutes plus tôt.

- Je t'ai juste demandé si tu avais couché avec des gens célèbres, je ne t'ai pas demandé qui.

- Ne joue pas sur les mots.

- Oh, c'était une simple question.

- Oui et bien ça ne te regarde pas.

Naruto marmonna quelque chose tout en parodiant l'attitude méprisante du brun. Ils se turent un instant. Puis, l'écrivain reprit avec un petit sourire amusé et taquin.

- Tu devrais en profiter parce que si tu couches avec moi, tu auras quelqu'un de célèbre à noter sur ta liste.

- Toi, pauvre naze.

- Oui moi, bientôt je serai un des auteurs les plus reconnus de ma génération.

- Pas si tu continues à être aussi mauvais.

- Si tu faisais correctement ton travail, on n'en serait pas là.

- Mais, je le fais, c'est toi qui es trop mauvais.

- Tu ne fais que parler, je ne peux pas me concentrer et …

« Nous sommes revenus au point de départ» hurlèrent-ils d'une même voix.

Ils se turent surpris, les bras croisés sur la poitrine dans une attitude défensive. Chacun réfléchissait de son côté. Sasuke s'interrogeait, était-ce réellement une mauvaise idée ? Après tout, de tout temps des muses avaient couché avec leurs artistes pour les inspirer. Sasuke trouvait cela simplement… rabaissant. Une muse vraiment talentueuse n'avait pas besoin de toucher son protégé pour lui transmettre ses idées et encore moins coucher avec lui.

Et puis Sasuke n'était pas une personne de contact, même avec les siens, il craignait qu'on le touche, il n'aimait pas l'intimité avec une autre personne et les rares fois où cela lui était arrivé, il s'était enfui aussitôt son plaisir obtenu. Pourtant, tandis qu'il regardait le blond bouder dans son coin, la tentation était vraiment prenante. Après tout, il avait tout essayé sauf ça…. Pouvait-il abandonner sans avoir tout tenté ?

- D'accord, dit-il.

- D'accord ?

- Hn.

- Pour une muse, tu ne pourrais pas utiliser de vrais mots.

Sasuke leva les yeux au ciel, remballant toute sa réflexion précédente pour la ranger dans une caisse sur laquelle il cloua une pancarte : Abruti.

- Mauvaise idée, baragouina-t-il.

- Quoi ?

- Je dis que c'est une mauvaise idée, cria-t-il. Ça ne changera rien, tu es un réfractaire !

- Un quoi ?

- Un réfractaire, dit plus calmement Sasuke.

- C'est-à-dire ? demanda le blond.

- Ça veut dire ce que ça veut dire, tu es réfractaire aux muses, nous ne parvenons pas à t'inspirer.

Naruto ouvrit de grands yeux.

- Et c'est courant ça ?

- Non.

- Ah.

- Et heureusement.

- Pourquoi ?

- C'est mauvais pour nous d'avoir des protégés réfractaires.

- Mauvais ?

- Dangereux.

- Dangereux comme dans « mets ta vie en danger ».

- Hn.

- Explique.

- Je ne suis pas ta boniche Naruto.

Celui-ci grogna, le brun avait vraiment le don de lui porter sur les nerfs, mais là tout de suite maintenant, il voulait avoir le fin mot de cette conversation. Il y avait quelque chose qui ne lui plaisait pas du tout. Aussi, ravala-t-il, juste un peu, sa fierté.

- S'il te plait.

Sasuke soupira et reporta ses yeux dans ceux de Naruto étonnamment doux et concernés.

- Une muse doit inspirer pour vivre, si nous n'y arrivons pas, nous dépérissons. Avec un réfractaire… tu as compris tout seul, je suppose.

Naruto se tut. Il s'assit et le silence se fit dans la pièce.

- Hé ?

- Hn ?

- Tu veux dire que je suis en train de te … tuer ?

Sasuke détourna la tête, s'éloignant mais Naruto se leva et le rattrapa.

- Sasuke.

- Quoi ?

- Réponds- moi, demanda doucement le blond.

Sa main était toujours sur le bras de Sasuke. Il pouvait sentir la douceur de sa peau, mais il était trop inquiet de la réponse de sa muse pour s'y attarder, aussi plaisante que soit cette sensation.

- Oui et non.

- Mais je refuse toutes tes idées.

- Pour le moment, je suis vivant non ?

- Bon, à partir de maintenant, je vais écouter tes propositions et en tenir compte ok, décida Naruto.

Le brun remua négativement la tête.

- Ça ne marche pas comme ça, tu ne peux pas te forcer. En plus, tu ne devrais même pas savoir tout ça, tu n'aurais même pas dû me voir ou savoir que j'existe.

- Alors pourquoi t'être montré?

- J'ai décidé de rendre ma plume après toi.

- Ce qui veut dire ?

- Tu m'oublieras lorsque je…

- Lorsque tu ?

- Disparaîtrai.

- Pourquoi tu…

L'inquiétude dans les yeux bleus troubla Sasuke, il ne voulait pas voir ça et puis pourquoi discutait-il de cela avec lui ? C'était sa vie, il n'avait pas besoin de se justifier et surtout pas auprès de cet imbécile.

- Sasuke, pourquoi veux-tu disparaître ?

- Naruto, ça ne te regarde pas, alors si tu veux coucher avec moi, c'est maintenant !

Le regard noir s'était fait dur, froid et le défiait.

- Bien, répondit froidement Naruto.

- Bien.

Ils se dirigèrent vers la chambre, chacun portant une mine renfrognée sur le visage. Sasuke s'arrêta devant le lit et Naruto un peu plus loin. Ils se regardèrent et détournèrent les yeux si vite qu'ils ne virent pas l'autre en faire autant. Tout à coup, ils étaient intimidés, ne sachant pas comment commencer, gênés par le manque de spontanéité de la situation.

- Heu, on devrait peut-être … heu … enlever nos vêtements, non ?

- Hn.

Chacun de leurs côtés, ils se dévêtirent, n'osant toujours pas se regarder. Lorsqu'il fut en boxer Naruto se retourna et fixa Sasuke. Celui-ci était nu et le blond déglutit péniblement. Il était tout simplement magnifique. A le voir comme ça, il n'eut plus aucun doute, oui, Sasuke était définitivement une créature divine, il était trop parfait pour être humain. Sa peau blanche semblait scintiller à la lumière et Naruto se demanda même s'il oserait poser ses mains sur lui. Son sexe n'était pas dressé tout comme le sien, pourtant cette masse entre les jambes opalines lui donnait envie et en même temps le retenait à sa place. Comment serait-ce de faire l'amour avec lui? Il n'était pas réellement humain même si son corps en avait les attributs. Et s'il ne parvenait pas à le faire jouir. Est-ce qu'une créature divine jouissait ? Toutes ces questions et bien d'autres tournaient dans sa tête tandis qu'il se défaisait de son dernier vêtement.

Il finit par s'approcher mais presque timidement. Il se racla la gorge pour attirer à lui l'attention de la jeune muse.

Tout deux n'osaient pas se regarder dans les yeux, les joues légèrement rouges. Naruto n'était pourtant ni vierge, ni prude, mais il était étrangement impressionné à l'idée de toucher ce joyau. Enfin, il se décida à faire un pas de plus, une dizaine de centimètres restaient entre leurs deux corps.

Délicatement, il avança sa main qui tremblait légèrement d'excitation ou d'appréhension, il n'était plus très sûr, du visage face à lui. Il déglutit péniblement, la tension se faisant douloureuse. Il posa le bout de ses doigts sur la joue pâle et Sasuke tourna enfin ses yeux vers lui. Mais il ne le fixait pas, non, il était hypnotisé par sa main large et bronzée sur cette peau fine et soyeuse. Il avait besoin de cette vision pour réaliser qu'il le touchait, il touchait Sasuke.

Il abaissa au ralenti sa paume jusqu'à ce qu'elle vienne épouser la mâchoire parfaite de la muse. Il s'égara un instant dans la chaleur de leurs deux peaux, puis retira sa main. L'azur abandonna la peau couleur de lune pour aller se perdre dans la nuit intense et Sasuke fit un pas, ne laissant entre leurs corps que quelques centimètres.

Naruto avait chaud comme jamais mais il tendit son visage vers celui de la muse et déposa ses lèvres avec une douceur et une tendresse infinie sur celles de Sasuke. Il recula doucement, ses yeux perdus dans ceux de l'autre, un million de sentiments et de sensations passant entre eux. Naruto l'embrassa à nouveau, frissonnant en sentant la réponse timide de son futur amant.

Il recommença laissant pour le moment leurs lèvres se goûter, se frôler, s'attraper, sans que leurs langues ne se touchent encore, sans que leurs corps ne le fassent non plus. Naruto n'avait jamais ressenti quelque chose d'aussi fort avant, son cœur battait la chamade et cela fut pire encore lorsque enfin ils approfondirent doucement leur baiser, se donnant de petits coups de langue avant de doucement les laisser s'enrouler l'une autour de l'autre.

Ils restèrent un long moment sans aller plus loin et Naruto aurait pu se contenter de cela pour l'éternité, les baisers de Sasuke, sa bouche, son goût, le bruit enivrant de leurs lèvres qui se prenaient, se reprenaient encore et encore.

La jeune muse fut la première à toucher l'autre, posant une de ses mains sur la hanche bronzée et l'autre venant se perdre dans les mèches couleur miel comme elle l'avait déjà fait tant de fois. Son protégé l'imita et vint mouler son corps au sien, leurs verges maintenant dressées se nichant doucement contre leurs abdomens. Les mains restèrent où elles étaient, ils savouraient la sensation d'une autre peau contre la leur, s'embrassant toujours mais se concentrant sur leurs autres sens. Puis, les doigts toujours un peu tremblants mais de plus en plus assurés, Naruto se mit à caresser son vis-à-vis qui en fit autant. Ils prirent leur temps, découvrant et savourant chaque centimètre carré de peau, survolant, effleurant, feuilletant ce nouvel album de sensations pour bien en graver chaque parcelle dans leurs esprits et dans leurs chairs.

Finalement, Naruto saisit tendrement la main blanche et entraîna Sasuke sur son lit sur lequel ils s'allongèrent côte à côte. Avec cette même patience, cette même douceur, ils prirent le temps de se découvrir encore un peu plus, laissant leurs doigts, leurs langues jouer sur leurs peaux, sur ses replis, ses pointes, ses creux et ses courbes. De doux gémissements s'échappaient d'eux, souffles légers de leur plaisir s'envolant délicatement dans la pièce pour les entourer de leur chaleur. Naruto continua à prendre les choses en main, s'allongeant légèrement sur le corps parfait de la jeune muse mais ne s'appuyant pas de tout son poids. Il le parcourut sur toute sa longueur déposant des baisers et des caresses sur son chemin, laissant une traînée brûlante sur la peau vibrante de Sasuke.

Ce dernier était dans une autre sphère, jamais il n'avait pris conscience de son corps à ce point, il découvrait des zones qu'il ignorait, des plaisirs inconnus jusque là. Tout son être se pliait aux désirs de l'autre: se soulevant, s'abaissant, se tendant, se cambrant, se donnant. Ça n'avait rien de sexuel ou en tout cas ce n'était pas uniquement cela, Naruto dévorait littéralement sa chair et avec lui, une partie de son âme.

Il s'abandonnait, il ne comprenait pas pourquoi mais il n'avait tout simplement pas envie que cela s'arrête, il voulait sentir les mains de Naruto, sa langue, son souffle, ses dents, le reste de son corps, sa peau sur lui encore et encore et encore.

Il gémissait doucement, encourageant l'autre qui s'oubliait devant l'époustouflant spectacle de cet être irréel qui s'offrait à lui. Tout en Sasuke était incroyable, son goût, la texture soyeuse de sa peau, la façon dont son corps réagissait au moindre contact, dont ses reins se cambraient contre lui, dont son sexe humidifiait sa peau. Il aurait pu faire ça pendant des heures mais il voulait plus, il voulait goûter à la dernière zone, celle qu'il n'avait fait qu'effleurer jusque là. Sasuke l'encouragea un peu plus bruyamment sans parler, simplement par sa respiration plus hachée, ses gémissements un peu plus prononcés. La muse s'oublia un peu plus dans la douce chaleur qui entourait son sexe, dans la moiteur qu'était la bouche de Naruto, sous sa langue et ses dents qui l'emportaient toujours un peu plus loin. Il le mena si proche de l'orgasme que Sasuke eut du mal à reprendre contact avec la réalité, tout son corps criant, suppliant pour être délivré. Mais la frustration était presque aussi bonne que sa libération, son excitation atteignant un niveau qu'il n'avait jamais connu ou même imaginé. Il voulait que Naruto continue mais il était incapable de trouver les mots pour le lui demander.

- Sasuke tourne-toi.

Il ne put qu'obéir.

Son amant se perdit un instant dans la contemplation de cet être magnifique étendu devant lui, sa peau s'était couverte d'une fine humidité comme une rosée matinale, fraîche et légère.

Il entreprit de posséder chaque parcelle de peau de ce côté également, embrassant, caressant, agaçant, mordillant, léchant. Petit à petit, ses caresses l'emmenèrent au moment où ils s'uniraient physiquement. Sasuke frémit un peu plus lorsque les mains se posèrent sur ses hanches mais se laissa préparer en douceur.

Son corps s'ouvrit pour son amant, le laissant prendre possession de lui, le compléter. Avec la même douceur qu'il avait montré jusque là, Naruto commença à se mouvoir en lui laissant les sensations grandirent en eux. Il s'allongea sur Sasuke, enfonçant son nez dans son cou, à la naissance de ses cheveux, s'enivrant de son odeur suave, entremêlant leurs doigts.

Sasuke pantelait, ahanait, enfonçant par moment son visage dans l'oreiller, le mordant à d'autres pour étouffer ses bruits de plaisir. Il entendait la respiration de Naruto à son oreille qui l'affolait encore plus, complétant ses sens, les rendant fous. Il oubliait tout, il ne savait plus rien, il n'était que sensation et plaisir, que ce corps qui brûlait le sien, qui le faisait sien.

Naruto n'en revenait pas, il avait eu plusieurs amants et il avait toujours pris son temps pour faire l'amour, il était un épicurien, il voulait profiter de chaque moment, de chaque caresse mais jamais, jamais il n'avait ressenti quelque chose d'aussi bon. La façon dont le corps de son amant se moulait au sien, dont il suivait naturellement la courbe de ses mouvements était l'expression physique de ses fantasmes les plus profonds. Cette union, cette fusion qu'il rêvait de vivre mais que la réalité avait détruite, il l'avait là avec Sasuke. Et cette pensée affola encore plus ses sens qui brûlaient sous la morsure incandescente de son plaisir qui se répandait en lui et emportait tout sur son passage. Il mordilla l'oreille de Sasuke avant de lui susurrer des mots, il ne savait pas lesquels, des noms, des verbes, des phrases, des choses qui n'avaient peut-être aucun sens mais que Sasuke semblait comprendre.

Violemment, le plaisir se fit grondant en eux, leurs corps y répondant à l'unisson. Sasuke écoutait la voix de Naruto, ses intonations rauques qui lui murmurait son désir et son amour.

- Oh, mon dieu Sasuke, c'est tellement bon, tu es tellement parfait, ton corps autour de moi est si … est-ce que ... ha ... c'est parce que tu es une muse, gémit Naruto.

- Je ne… ahh… sais pas …. Hnnn…. Je n'ai …. Ahhh…. jamais…. humains … avant … Ohhh … toi.

Naruto suspendit son mouvement, frappé par un sentiment de possessivité qui lui était totalement étranger mais qui était si violent qu'il le fit presque suffoquer et il hoqueta contre la peau humide de son amant. Il savait que Sasuke ne mentait pas et qu'il était le premier humain à profaner le temple sacré de son corps. Et il voulait être le seul, il ne laisserait personne, jamais, poser ses mains sur lui, personne goûter sa peau, sentir son odeur, connaître l'idéal de son corps et de cet antre chaud qui l'accueillait et l'entourait à la perfection.

Il agrippa Sasuke et se redressa pour s'asseoir sur ses talons, la jeune muse se retrouva assise sur lui. Naruto le serra contre lui à l'en étouffer, comme pour l'imprimer à jamais dans sa chair.

- Rien qu'avec moi Sasuke, rien qu'avec moi, parvint-il à articuler.

- Oui… oui.

Naruto attrapa le front de sa muse et pencha sa tête en arrière puis sur le côté et s'empara de ses lèvres avec fougue.

- Rien qu'avec moi Sasuke, répéta-t-il.

- Oui, rien qu'avec toi.

- Pour toujours.

- Oui, pour toujours.

Ses yeux brûlaient d'une fièvre, d'un besoin impérieux, celui de se perdre dans l'être aimé. Il rallongea Sasuke reprenant lui aussi sa position et ses mouvements.

Petit à petit, ils s'approchèrent de leur délivrance, leurs respirations de plus en plus erratiques et irrégulières. Puis, comme dans son fantasme, comme pour achever à la perfection leur ébat, ils jouirent ensemble, se contractant d'un même mouvement, leurs corps restèrent collés et ils poussèrent un même cri. Naruto n'avait plus conscience ni du temps, ni du lieu, ni de quoique ce soit. Il aurait pu être dissous dans cet achèvement, dans l'absolu et l'infini de leur plaisir.

Lorsqu'il revint à lui, il était allongé sur Sasuke dont le corps était encore secoué de frissons. Il embrassa sa nuque et joua un instant dans les mèches noires. Sasuke semblait amorphe et ailleurs, pourtant lorsque le jeune écrivain voulut bouger, il le retint.

- Attends.

Naruto fit comme on lui demandait et resta sur son amant jusqu'à ce que leurs respirations se calment.

Naruto était bien, il posa sa tête sur l'épaule de Sasuke et laissa son esprit dériver. Et puis :

- Je sais !

- Hn ?

- Oh, mon Dieu, je sais exactement ce que je dois faire dans mon roman.

Il se leva en trombe.

- C'est incroyable tout est clair, tout est limpide, c'est, c'est génial.

Il sortit de la chambre et revint un instant plus tard son ordinateur dans les mains s'extasiant toujours de la multitude d'idées qui traversait son cerveau.

Sasuke était trop las pour être vexé ou surpris. Cependant, il parvint à se féliciter parce qu'il avait visiblement trouvé la solution pour inspirer Naruto. Pourtant, il n'aurait jamais parié dessus quand bien même de nombreuses muses avaient utilisé cette méthode et que son efficacité avait été prouvée plusieurs fois.

Finalement s'il suffisait de lui faire l'amour pour que l'inspiration lui vienne, qui était Sasuke pour aller se plaindre ? Et s'il devait le faire tous les jours ou plusieurs fois par jour pour que son protégé maintienne ce niveau d'exaltation, après tout c'était son travail.

Et s'il suffisait que Naruto lui fasse l'amour pour qu'il se sente vivant, qui était Sasuke pour aller se plaindre ? Et s'il devait le faire tous les jours ou plusieurs fois par jour pour chasser l'ennui et la morosité, après tout c'était son travail. Si Naruto voulait une muse utile et efficace, il fallait bien qu'il donne un peu de lui.

Naruto s'assit dans le lit et remonta la couette sur eux.

- Ça ne t'ennuie pas trop que je ….

- Hn.

- Merci.

Il commença aussitôt à pianoter à une vitesse folle, les mots s'enchaînant les uns aux autres, coulant seuls, comme s'ils existaient par eux-mêmes, comme si Naruto n'était plus maître d'eux mais qu'ils se servaient de ses mains comme d'un simple outil pour être transcrits, comme si la volonté qui l'animait à ce moment-là n'était plus la sienne mais celle de son histoire qui se mettait à vivre par elle-même, à exister en tant qu'entité dotée de sa propre conscience, de sa propre volonté. La sensation était grisante et il se laissait porter par le flux de phrases, légèrement euphorique.

Sasuke le regarda faire un instant. Il connaissait ce visage, c'était celui qu'il rêvait de faire apparaître sur la face de son protégé, celui de l'artiste nourrit par son œuvre, celui qu'une muse attend pour lui prouver qu'elle a fait son travail de façon magistrale. Un mince sourire fit son apparition sur ses lèvres.

Il vint se coller à son amant, uniquement parce qu'il ne pouvait décemment pas rester couché sur les traces de son plaisir. Et lorsqu'il se blottit contre le blond, ce fut uniquement parce qu'il avait un peu froid. Mais, lorsqu'il sourit de nouveau, il sut pertinemment bien que c'était parce qu'il était heureux comme cela ne lui était plus arrivé depuis une éternité. Naruto s'interrompit un instant en sentant le soupir de contentement du brun contre sa hanche et tendrement repoussa une mèche corbeau avant de caresser gentiment la joue opaline encore un peu rose. Il sourit en le sentant se coller un peu plus à lui. Puis, il se remit au travail, les idées se bousculant dans sa tête.

Sasuke s'endormit bercé par le clic-clic des doigts de Naruto sur le clavier, par sa chaleur, par son odeur. Il ne vit pas deux yeux noirs rayonnants, ni le sourire satisfait de son frère aîné le contempler.

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Un peu plus tard, quelque part dans les hautes sphères de la création.

- Père, vous pouvez annuler la recherche de remplaçant pour Sasuke.

- Ah bon ?

- Hn. Et ne comptez pas sur lui pour de prochaines missions. Je dirais qu'il va être occupé pendant un long moment.

- C'est-à-dire ?

Un rictus amusé apparut sur les lèvres parfaites de l'Uchiha qui prenait la direction de la sortie. Il n'oubliait pas qu'un beau roux l'attendait.

- Itachi ?

Il se retourna, fixa son père un instant et lança en sortant de la pièce.

- L'éternité.

FIN


Voilà, j'espère que ça vous a plu.