CHAPITRE XX

Lost in translation

Quelques petits rappels :

Laurène est une des françaises de la délégation de Beauxbâtons envoyée à Poudlard pour le Tournoi des Trois Sorciers. C'est évidemment Fleur qui a été désignée comme championne française.

Malgré un certain passif entre les deux jeunes filles, elles finissent par s'entendre plutôt bien.

Si la cohabitation de la délégation se passe relativement bien, Laurène est s'est surtout rapprochée de Cédric, le cousin de Fleur, qui la mène dans sa découverte de la Forêt Interdite et de l'édifice inconnu qu'il y a trouvé. Un peu effrayée que ses sentiments à son égard soient découverts, puisqu'il est déjà en couple, elle se tourne vers Simon, un de ses amis, pour l'accompagner au Bal de Noël.


- Alors, euh, bonne nuit.
- Bonne nuit, Simon. Et merci pour ce soir.
- Je me suis bien amusé.
- Moi aussi, beaucoup, assurai-je avec sincérité.

A nouveau, son sourire soulagé me fit honte. Pour la millième fois, je me demandai à quel point j'avais pris une mauvaise décision en l'invitant. Qu'est-ce qui m'était passé par la tête ? J'avais eu l'impression de lui permettre de faire son choix en toute connaissance de cause, mais avec le recul, il m'apparaissait que le fait qu'il soit content maintenant ne compensait en aucune façon qu'il ait pu s'inquiéter toute la soirée. Il ne méritait pas ça.

- Bonne nuit, répéta-t-il en m'effleurant le poignet avant de se diriger vers l'escalier qui menait à l'étage des garçons.

Je lui fis un petit signe de la main tandis qu'il montait vers sa chambre, puis laissai échapper un soupir. Heureusement, il n'y avait eu personne d'autre dans le couloir pour assister à cette fin de soirée un peu embarrassante. Simon n'avait pas eu l'air de savoir plus que moi comment nous étions censés nous dire au revoir ce soir. Nous avions passé une bonne soirée, mais nous avions convenu d'y aller en amis. D'un autre côté, il avait déclaré vouloir me faire changer d'avis. Je me demandais tout de même si c'était possible. Si je n'étais pas en train de l'encourager à se faire de faux espoirs malgré moi. Je savais qu'il avait remarqué que je n'avais été là qu'à moitié, avec Cédric constamment à la périphérie de ma vision. Cédric, dansant et s'amusant avec sa cavalière aux longs cheveux noirs. Puis une autre aux cheveux blonds bouclés et au rire cristallin. Et encore d'autres, qui souriaient comme si c'était la plus belle soirée de leur vie. Et puis... Oh, par Merlin ! Moi non plus je ne voulais pas que Simon soit en train de se faire de faux espoirs. Il fallait vraiment qu'il arrive à me faire changer d'avis.

Je soufflai puis m'introduisis silencieusement dans ma chambre, sans allumer la lumière. La précaution était inutile : Fleur n'était pas encore rentrée, ce qui me déçut et me soulagea à la fois. J'ignorais ce que je lui aurais raconté si elle avait été là pour m'interroger. Le couplet de la soirée inoubliable, pour avoir la paix ? Est-ce que j'aurais fondu en larmes ? Détourné la conversation ?

Pour l'heure, je me sentais étrangement engourdie, et j'étais contente de ne pas avoir à y réfléchir. Je ne savais pas bien moi-même ce que j'avais pensé. J'avais été à un bal grandiose. Est-ce que ce genre d'événement n'était pas censé être un prétexte pour un grand tournant, un changement majeur ? Il ne s'était rien passé d'extraordinaire et j'avais l'impression d'avoir raté un truc.

Adossée à la porte, je laissai mon regard errer sur la pièce. Tout était plongé dans le noir mais la lueur provenant du château, même à cette distance, suffisait à éclairer les deux lits parfaitement faits. Je pouvais enfiler ma chemise de nuit, m'enfouir sous mes couvertures et en finir avec cette journée.
Avais-je raté quelque chose ?

Je marchai vers la fenêtre, l'ouvris d'un coup sec puis l'enjambai. Mais je n'avais pas compté avec mon encombrante robe de bal : mon pied glissa sur la jupe et, déséquilibrée, je basculai, atterrissant lourdement dans la neige deux mètres plus bas. Après une brève inspection qui ne révéla aucun bobo ni témoin gênant, je sortis ma baguette pour l'éclairer d'un Lumos le plus discret possible, puis m'emmitouflai dans ma cape avant de me diriger vers la Forêt Interdite.

Si on m'avait dit, quelques semaines plus tôt, que je ferais une chose pareille, je ne l'aurais pas cru. Mais la vérité, c'était que cette idée me trottait dans la tête depuis des jours. Et sur le moment, tout ce qui m'importait, c'était d'enfin sentir mon cœur battre d'excitation. Oui, j'allais dans la Forêt Interdite, et seule, malgré tous mes sermons et mes terreurs.

Ce n'est qu'en arrivant à l'entrée de la Cathédrale, dans sa lumière éthérée et son silence souverain, que le poids dans ma poitrine s'évapora. J'inspirai profondément puis vidai mes poumons.

J'entrai à pas lents, savourant comme à chaque fois la sérénité que la cathédrale dégageait. Cet endroit m'avait manqué. Je m'en étais privée, dans ma stupide fuite de Cédric. Mais il était un peu à moi aussi, et j'y étais bien.

Le changement de saison ne l'avait en rien altéré. L'herbe était toujours aussi verte et douce, et l'air délicieusement chaud. La luminosité et le calme de l'édifice ne cessaient de me surprendre.

Mes carnets et mes plumes étaient restés sur mon bureau. Je n'avancerais pas ce soir dans mes traductions.

- Et puis tant pis, ris-je, en me débarrassant de ma cape et de mes chaussures.

Je plantai mes orteils dans l'herbe tiède et relevai les bras. La musique des Bizarr' Sisters résonnait encore dans ma tête. Les yeux fermés, je repris les pas que j'avais esquissés sur la piste de danse, me rejouant les chansons comme si j'y étais encore. Je dansais, bêtement contente de sentir mes jupes tournoyer autour de moi. Jusqu'à ce que j'arrive aux mélodies plus rythmées sur lesquelles il devenait difficile de danser seule ici, même sans personne pour assister à cette scène ultra gênante. Je m'assis sans pouvoir m'empêcher de sourire, pour tenter de reprendre mon souffle.

La lune était bien descendue lorsque je rentrai au carrosse. Je pressai le pas, me morigénant mentalement pour mon manque de vigilance. Le temps passait de façon inégale, dans cette forêt. Ce n'était pas la première fois que je le constatais, mais auparavant, j'avais été trop occupée à combattre l'inconscience de Cédric pour avoir à me confronter à la mienne Là, non contente de m'être aventurée seule dans la forêt la plus dangereuse dont on m'ait parlé – quoique manifestement à tort puisque même seule il n'était rien arrivé - j'avais relâché tous mes réflexes les plus primaires de prudence.

Je ne sais qui, de Fleur ou de moi, fut la plus saisie lorsque nous nous retrouvâmes nez à nez en bas de la fenêtre de notre chambre.

- Laurène ! J'ai failli te jeter un sort, siffla-t-elle entre ses dents en abaissant sa baguette.
- Mais qu'est-ce que tu fais là, balbutiai-je stupidement.

Elle ne prit pas la peine de me répondre, occupée à détailler ma tenue rendue débraillée par mon expédition dans la forêt. Un lent sourire étira ses lèvres.

- La même chose que toi, apparemment, vilaine. Eh bien ça alors, je l'aurais pas cru de ta part !
- Fleur, commençai-je, fatiguée par avance. Quoi que tu t'imagines...
- Tu sais très bien ce que j'imagine, ricana-t-elle à voix basse.
- Je te jure que c'était pas du tout ce que tu crois, répondis-je en essayant désespérément de retenir une rougeur inopportune qui n'aurait fait que confirmer ses soupçons.
- Ben tiens. Et tu vas me dire que tu te promenais dans la Forêt Interdite pour passer le temps, c'est ça ? Allez. C'était Simon, hein ? Il cache bien son jeu, lui aussi, le saligaud.
- On pourrait éviter de faire ça ? grommelai-je, renonçant à la convaincre. On va finir par se faire prendre. Aide-moi plutôt à monter.
- D'accord, mais ne te crois pas sortie d'affaire. La petite Laurène qui s'encanaille dans le parc de l'école...
- Fleur, rouspétai-je, je ne me suis pas...
- D'accord, on rentre d'abord. Mais tu viens de devenir beaucoup plus intéressante, ma petite. Ne me déçois pas. Tu n'as pas idée du temps que j'ai attendu pour qu'on en arrive là. Allez, grimpe, je te suis.

Elle l'avait promis : Fleur ne loupa pas la moindre occasion de me harceler. Pour une raison qui me dépassait, elle refusait de croire qu'il ne s'était rien passé, et comme elle ne parlait à personne d'autre, l'idée d'interroger Simon ne lui traversa même pas l'esprit. Au fond, rien ne m'empêchait de lui révéler la vérité. Si ce n'était que, malgré mon affection naissante pour elle, partager ma chambre et les trois quarts de mes journées avec elle me suffisait amplement. Je tenais à garder cette partie de ma vie pour moi, aussi insignifiante soit-elle.
Je m'échappais donc autant que je le pouvais pour trouver un peu de paix dans la cathédrale, seule. Un challenge inutile que je me lançais, une vengeance puérile et invisible contre Cédric. C'était stupide et dangereux, mais étonnamment libérateur.

Lui aussi continuait de venir ici sans moi, pour ensuite me glisser discrètement ses carnets de notes, les rares fois où je ne pouvais éviter que nous nous croisions, aux repas. Je savais quand il se rendait dans la forêt, aussi je prenais bien soin de ne pas risquer que nous y soyons en même temps. L'un dans l'autre, je me débrouillais pour passer des vacances relativement tranquilles. Pas très joyeuses, mais tranquilles.

J'écoutais le silence de la forêt, j'étudiais les piliers. Pas totalement inconsciente non plus, je finis par me munir de mon amulette de Salomon, ainsi que de sortilèges pour m'assurer que le lieu n'exerçait pas sur moi une quelconque influence et que l'attraction que je ressentais envers cet endroit ne dépassait pas la simple curiosité. Risquer quelque chose dans la forêt à cause des créatures qui y vivaient était une chose, tomber sous la coupe d'une magie inconnue vieille de plusieurs centaines d'années en était une autre. Cependant, ni amulette ni sortilèges n'apportèrent de différence notable, soit que ces protections soient impuissantes face à une magie aussi ancienne, soit qu'il n'y ait tout simplement rien contre quoi se prémunir.

Je me mis rapidement à discerner les circuits que formait la magie dans la terre, quand j'y posais les mains en me concentrant. Je la sentais traverser toute la surface du sol jusqu'à la pointe de la cathédrale, remonter dans les piliers, et tournoyer au dessus de ma tête en suivant les arabesques formées par les branches. Plus j'en apprenais, plus l'ampleur des potentialités de cet endroit me donnait le vertige. Que ce soient les runes, les lignes de force, les symboles cachés, je ne cessais de découvrir de nouveaux éléments. C'était comme résoudre un problème complexe dont certaines données devaient être dévoilées au fur et à mesure. C'était fascinant.

Et ce jour-là, je perçus la présence de Cédric bien avant de pouvoir l'entendre arriver derrière moi. Chacun de ses pas dispersait la magie en de petites ondes, de la même manière que s'il s'était déplacé dans un cours d'eau. J'ouvris les yeux au moment où il s'asseyait près de moi.

- Et dire que tu m'interdisais de venir ici tout seul...

Il avait lancé ça sur le ton de la plaisanterie, mais son visage n'avait pas grand chose de joyeux.

- Je ne te l'ai pas interdit, juste extrêmement déconseillé. Et tu n'en as pas tenu compte de toute façon.

Il eut quand même le bon goût d'afficher une expression gênée. Il m'avait promis, il devait bien s'en rappeler. Mais surtout, c'était le premier reproche explicite que je lui faisais, et il mit un moment à le digérer. Puis :

- Je crois qu'il faut que je te dise un truc. Je me trompe peut-être, et je ne voudrais pas que tu le prennes mal...

Je contrôlai ma respiration de mon mieux et détachai mes doigts de l'herbe. Quelque chose me disait qu'il valait mieux ne pas être distraite pour ce qui allait suivre. Et, par toutes les Fées, une conversation introduite d'une telle manière pouvait difficilement s'annoncer agréable.

- Je me demandais, dit-il sans me regarder, tu me fais la tête ?

Pendant une seconde, j'hésitai à faire celle qui ne comprend pas. Mais ça aurait été lui faire insulte. Certes, j'avais agi de façon plus ou moins absurde depuis que je le connaissais, mais il fallait reconnaître que j'avais particulièrement mis le paquet depuis Noël, et il n'était pas étonnant qu'il ait remarqué quelque chose.

- Parce que, continua-t-il, ça fait une éternité qu'on n'a pas échangé un mot. Je ne te vois plus du tout, et tu... enfin, tu as l'air de me faire la tête, quoi.
- Non, je ne te fais pas la tête, admis-je à contrecœur, en cherchant fébrilement comment poursuivre. Je... C'est que...
- D'accord, dit-il d'un ton résigné. Donc... ça veut dire que... Est-ce que je me trompe si... si je suppose que tu commences à ressentir quelque chose pour moi ?

Je fermai les yeux. Par Merlin, mais pourquoi avait-il fallu que je sois stupide au point qu'il comprenne tout seul ? Je n'étais pas encore parvenue à décider si j'avais voulu lui dissimuler ça jusqu'à ce que ça me passe ou si je comptais lui en parler pour pouvoir tourner la page une bonne fois pour toute. Mais il était clair que ça n'aurait pas dû se passer ainsi.

- Non, parvins-je à répondre à voix basse, les yeux fixés sur l'autel face à nous. Non, tu ne te trompes pas.

Le silence qui suivit montrait qu'il avait craint cette réponse.

- Est-ce que tu veux une réponse de ma part ? demanda-t-il finalement.

La réponse était évidente, mais il me laissait le choix : avais-je besoin de l'entendre clairement formulée ou non ? Franchement, non. A quoi rimerait de devoir écouter « Je t'aime bien, Laurène, mais... » quand je le savais déjà parfaitement ? Je le savais, qu'il m'appréciait mais que ça n'allait pas plus loin. Honnêtement, il n'avait jamais montré davantage. Croyait-il que j'avais besoin d'être détrompée ?

- Non. Non, ce n'est pas la peine, l'arrêtai-je. Je n'espérais rien, vraiment.
- Je... je suis désolé, dit-il d'un ton qui montrait bien qu'il se rendait compte à quel point c'était dérisoire. Je ne voulais vraiment pas te faire de la peine, mais j'ai pensé qu'il valait mieux que ce soit clair, au cas où.
- C'est parfaitement clair. Ça a toujours été clair, c'est pour ça que je ne pensais pas avoir à... Tu n'as rien fait du tout, répondis-je en jouant avec un brin d'herbe. C'est moi qui... J'espérais qu'on n'aurait pas à avoir cette conversation, mais j'imagine qu'il fallait bien en passer par là. C'est moi qui aurais dû régler ça. Navrée.

Il m'imita pendant une bonne minute, le temps de laisser retomber la tension.

- Alors... ça va changer quoi ? demanda-t-il enfin. Est-ce que tu veux qu'on arrête tout ça ? Venir ici, les recherches...

Il tentait de garder un ton neutre pour ne pas m'influencer, mais j'avais appris à voir ce que cet endroit représentait pour lui.

- Non, affirmai-je, sans réellement hésiter. Je crois que même si je voulais, j'en serais physiquement incapable, à présent.

J'avais largement eu le temps d'y réfléchir, et je savais que quoi qu'il arrive, je voulais continuer à venir ici. Arrêter aurait été comme se priver soudain d'une personne très chère. Je m'étais bien plus attachée à cet endroit que je ne le croyais. J'avais trop de questions, trop de choses à découvrir. Je pressentais un monde inconnu, là, tout près, quand il n'y avait plus que la clé à trouver. Impossible d'arrêter maintenant. Pas en plus de ce qu'il se passait avec Cédric.

- Si ça ne te met pas trop mal à l'aise, poursuivis-je. Laisse-moi peut-être un peu de temps, que j'arrête d'avoir envie de me jeter sous les sabots d'un Abraxan dès que je te vois, tentai-je de plaisanter.
- Désolé.
- Arrête.

J'aurais donné à peu près n'importe quoi pour que le sol s'ouvre sous mes pieds et m'avale, mais je me fis violence, ignorant mes joues brûlantes. En parlant du sol...

- Je pense avoir découvert quelque chose, dis-je en me levant, contente d'avoir rapidement trouvé comment détourner la conversation.
- Ah oui ?

Pour une fois, son enthousiasme était forcé, mais il me suivit près de l'autel.

- Je bloque un peu sur la traduction, tempérai-je. La plupart des runes renvoient à un latin assez basique, et pourtant certains termes sont incompréhensibles. Aucune idée de si c'est parce qu'il s'agit de noms propres intraduisibles, de mots oubliés, ou parce que finalement mon latin n'est pas si bon, mais je n'arrive pas à comprendre ce qu'ils signifient.

Je désignai des ensembles de runes identiques à différents endroits de l'autel.

- Par exemple, pour celles-là, si je retranscris strictement ce qu'il y a d'écrit, ça donne « saighead nan eileamaidean", mais ça ne correspond à aucun terme que je connaisse.

Et il y en a encore quelques-unes comme ça. J'ai beau avoir traduit des phrases entières, elles sont incompréhensibles sans ces quelques mots.
- On trouvera.
- Il y a autre chose. Les lignes d'énergie qui circulent dans la cathédrale convergent vers ce point, dis-je en posant les doigts sur le bord de la pierre. A partir de là, elles stagnent sous la surface, en quelque sorte. Ça bouillonne. Comme si l'autel agissait comme un bouchon qui... ma foi, je ne sais pas ce qu'il se passerait sans ce bouchon, mais en tout cas, c'est ici que s'arrête le parcours.
- Je n'ai pas compris un mot de ce que tu as raconté, fit Cédric, qui me regardait d'un air sidéré. Qu'est-ce que tu entends par « ligne d'énergie » ?
- La magie dégagée par cet endroit. Je t'ai dit qu'elle se propageait selon un certain circuit.
- Et tu arrives à voir ce circuit ?

- Pas exactement. Mais je le ressens suffisamment fort pour en avoir une bonne idée.

Cédric n'avait pas l'air plus avancé.

- Enlève tes chaussures.
- Hein ?
- Ça devrait aider, tentai-je. Plus le contact est direct, plus le signal est clair. Au début c'était flou pour moi aussi, mais à force de passer du temps ici, j'ai fini par sentir ce qu'il se passait. Essaie.

Il sembla ne remarquer que maintenant que j'étais moi-même pieds-nus. Un peu perplexe, il s'exécuta.

- Et je fais quoi, maintenant ? demanda-t-il après avoir posé ses chaussettes sur ses chaussures, à côté de lui.

Je me rassis dans l'herbe et y posai mes mains.

- Difficile à dire. Il faut faire le vide et... je ne sais pas, essayer de capter ce qu'il se passe dans le sol. C'est comme un courant, en mouvement constant. Il faut le sentir passer.

Je ressentais déjà les petites vagues d'énergie, peut-être même plus fortes qu'à mon emplacement précédent.

- Je n'ai jamais été très doué pour faire le vide, marmonna Cédric en s'asseyant malgré tout face à moi et en m'observant pour imiter ma position.
- Ferme les yeux, ça aide aussi.
- D'accord.

Les mains et les pieds dans l'herbe, il ferma les yeux et pencha la tête en avant, comme s'il se recueillait.
Malgré moi, je l'observai, avec un pincement au coeur. J'avais eu beau savoir même avant qu'il n'y avait rien à espérer, l'expérience n'en était pas moins amère. Et puis, c'était curieux : ses traits m'étaient familiers et pourtant, pendant ces quelques minutes qu'il passa les yeux fermés, j'en découvris de nouveaux. Je trouvai des grains de beauté que je n'avais jamais remarqués, j'observai la ligne de son nez, de sa mâchoire, la forme de ses cils. Et puis je compris, et un petit rire désabusé m'échappa. Jamais je n'avais vraiment osé le regarder. Pas de façon prolongée, de peur de me faire attraper. Forcément, dans ces conditions, il y en avait, des choses à rater. Et ce n'était pas très malin de commencer maintenant à être assez courageuse pour les remarquer.
Il ouvrit un œil en m'entendant, et j'affichai aussitôt un air curieux.

- Alors ?
- Je n'ai pas l'impression d'avoir senti quoi que ce soit, dit-il, un peu déçu. Tu crois que je fais bien ce qu'il faut ?
- Il n'y a pas vraiment grand chose à faire, à part... Écouter, ressentir, hasardai-je, pas très sûre de la façon de décrire ce qu'il se passait pour moi.

Cédric regarda ses mains d'un air sceptique.

- Ça m'a pris du temps, ce sera peut-être aussi ton cas, le rassurai-je.
- Le fait que tu sois de la Maison de l'eau, ça ne jouerait pas par hasard ?

Je haussai les épaules.

- Possible.

Les sorciers présentant une affinité avec l'élément eau, comme moi, étaient généralement considérés comme étant plus sensibles, davantage en phase avec l'aspect plus abstrait de la magie. Une croyance parfois justifiée, mais souvent abusive, de la même façon que l'on nous considérait comme trop émotifs, prompts aux sautes d'humeur, ou encore sournois. Cependant, selon plusieurs études de mages très éminents, la magie influencée par l'élément feu avait beaucoup plus à voir avec l'eau que ce que l'on reconnaissait. Beaucoup plus que n'importe quel autre élément. Mais je n'avais vraiment pas le cœur à me lancer dans une leçon.

- Je crois vraiment que ça demande juste un peu de concentration et d'écoute, assurai-je. Hum... Il doit être tard. On devrait peut-être rentrer et retenter une prochaine fois ?

Il hocha la tête en silence, et je devinai qu'il pensait la même chose que moi : serions-nous assez courageux pour qu'il y ait-il une prochaine fois ?


- C'est quoi l'endroit le plus haut dont on puisse sauter, ici ?

Je m'assis sans délicatesse sur mon lit et entrepris de me masser les tempes, dans une tentative dérisoire de faire passer mon mal de crâne monumental. Fleur était à son bureau, occupée avec son œuf, pour changer. Je pensais qu'elle ne s'était même pas rendue compte de ma présence, mais je me trompais.

- La tour d'astronomie, répondit-elle par automatisme. Mais avec un balai, c'est certainement possible de...

Elle s'interrompit en voyant ma tête.

- Att-, attends, paniqua-t-elle. Non, j'ai pas dit ça. Pas la tour. C'est pas haut du tout, ça sert à rien. Pourquoi tu demandais ?

- Une sale journée, éludai-je avec lassitude. Je croyais que tu avais déjà compris comment marchait l'œuf ?

Fleur me renvoya un regard noir qui m'indiquait qu'elle n'appréciait pas du tout que je pense pouvoir m'en tirer aussi facilement. J'inspirai profondément avant de me lancer. Après tout, au point où j'en étais...

- Cédric sait que je suis amoureuse de lui.

Sans avoir l'air de tomber des nues devant ma déclaration, elle sembla tout de même stupéfaite de ma réponse directe. Je devinai qu'elle me soupçonnait depuis un moment mais, à ma grande surprise, elle ne jubila pas. Au lieu de ça, son regard s'adoucit. Elle savait aussi quelle avait été la réponse de son cousin, évidemment. Elle hocha la tête silencieusement puis se leva.

- Allez, viens, on y va.
- Je n'avais pas vraiment l'intention de me jeter de la tour d'astronomie, Fleur.
- Ce n'est pas là qu'on va, cervelle de troll. On se rend dans la salle de bains.
- Pardon ?
- On va te faire couler un bon bain chaud, dit-elle en récupérant mon peignoir et ma trousse de toilettes dans mon coffre. Ah, et prend l'œuf, termina-t-elle avec un sourire espiègle.


- Est-ce que tu as déchiffré l'énigme ? haletai-je, revenue en trombes dans la chambre où Fleur m'attendait.

J'avais été bien trop excitée pour finir de profiter de mon bain. Sitôt que j'avais compris ce que j'avais entendu, j'avais bondi hors de l'eau, enfilé mon peignoir et pris l'œuf doré sous mon bras.
Fleur trépignait, assise en tailleur sur son lit. Elle m'enjoignit néanmoins de refermer la porte de la chambre avant de continuer.

- Depuis des semaines. Je sais que j'ai dit que je ne voulais pas parler du Tournoi, mais ça me rendait complètement folle de garder ça pour moi !

Je m'approchai pour lui rendre son œuf qu'elle recueillit comme si je lui avais tendu son bébé.

- En théorie, ça me renvoie dans ce satané lac, dit-elle. Sauf que j'ai trouvé un moyen pour ne pas avoir à y plonger un orteil et quand même remporter l'épreuve.
- Comment ça ?
- L'énigme parle de « ce qui m'est le plus cher ». Ce n'est pas bien compliqué : il me suffit de le cacher suffisamment bien. Donc ils ne pourront pas me le prendre, et donc je n'aurai pas à le chercher, exposa-t-elle d'un ton triomphal.
- Ce serait aussi simple ? doutai-je. Les Directeurs y auront certainement pensé. Ils ne préviendraient sans doute pas s'il suffisait de tout cacher pour annuler l'épreuve.
- Et tu ne crois pas que ça peut être l'objectif de l'énigme ? Nous pousser à nous protéger ?
- Eh bien... Peut-être, mais... C'est juste que je trouve que l'énigme donne des indications assez spécifiques sur la recherche de ce qu'on t'aura volé pour qu'il s'agisse simplement... d'empêcher le vol.

Fleur commençait à perdre patience devant mon scepticisme.

- Et qu'est-ce que tu penses qu'on essaiera de te prendre ? Demandai-je pour faire tomber la tension.
- Les bijoux de ma grand-mère, affirma-t-elle en désignant son coffre0. C'est ce que j'ai de plus précieux ici. Sauf que je compte bien leur coller tous les sorts possibles pour les rendre indétectables. Ils ne sont pas près de mettre la main dessus. Maman et Gabrielle viennent exprès pour assister à la deuxième Tâche, elles en feraient une jaunisse si elles me voyaient les perdre. Du coup j'ai fait des tas de recherches. Je suis allée à la bibliothèque. Plusieurs fois, précisa-t-elle avec fierté.
- Impressionnant, la félicitai-je en tentant d'écarter tout doute de ma voix.
- Et si tu veux savoir, je suis tout à fait prête à prendre en considération le fait de pouvoir me tromper sur les bijoux, dit-elle, magnanime. J'ai l'intention de prendre aussi la précaution de dissimuler absolument toutes mes autres affaires. Et peut-être aussi les tiennes, dans le doute. Fais en sorte de n'avoir besoin de rien ce jour-là.


Cédric ne me laissa pas le loisir de me dégonfler. Il s'employa à venir me débusquer où que je me cache lorsque que l'occasion s'y prêtait, s'acharnant à démontrer qu'en ce qui le concernait, rien n'avait changé entre nous. De mon côté, je luttais contre mon envie de me jeter des sorts de dissimulation dès que je sortais, mais je savais que c'était lui qui avait raison. Alors je m'efforçais d'y mettre du mien pour conserver notre amitié. Je m'appliquais à lui parler et à lui sourire autant qu'aux autres, à arrêter de garder la tête baissée quand il était face à moi, à partager ma table avec lui à la bibliothèque. Si cela ne fonctionna pas immédiatement, du moins réussissions-nous à faire assez bonne figure pour que personne ne suspecte rien.

Évidemment, Fleur n'était pas dupe, même si elle ne prononça plus un mot au sujet de son cousin. En revanche, elle ramenait le sujet « Simon » à tout bout de champ. Elle s'extasiait sur notre compatibilité lorsqu'il me passait le sel à table, jetait presque Cédric à bas du banc pour lui laisser la place à côté de moi. Me poussait « par inadvertance » dans sa direction dès que les couloirs étaient encombrés de deux élèves venant en sens inverse. Veillait avec férocité à ce que personne d'autre que Simon ne marche à moins d'un mètre de moi lorsque nous nous rendions au château le matin.
Et évidemment, à ma grande horreur, Simon finit par rapidement repérer son petit jeu. Alors, avec un sourire en coin, il me passait le sel, et le poivre, et le jus de citrouille, et n'importe quel plat sans que je l'aie demandé, faisant mine de ne pas remarquer les airs extatiques de Fleur. Il se mit à régulièrement arriver en retard aux repas et à attendre innocemment que la place près de la mienne soit libérée, quelles que soient les protestations de la personne éjectée qui ne comprenait pas la soudaine agressivité de Fleur. Me rattrapait par le coude chaque fois que ma colocataire se mettait à me bousculer sans prévenir et que je menaçais de me vautrer au milieu du couloir.

Lorsque je la suppliais de cesser son manège, tantôt elle feignait ne pas savoir de quoi je parlais, tantôt elle clamait être la seule à se préoccuper de ce qui était bon pour moi. Et quand, mortifiée, je suppliais Simon d'excuser ma colocataire pour son comportement, il se déclarait tout à fait satisfait de voir quelqu'un le soutenir. Que Merlin me vienne en aide.


Pour le Réveillon, seuls Cédric, Fleur, Simon, Daniel et moi-même étions présents au dîner dans la Grande Salle. Les autres étaient à l'infirmerie : il s'avérait que les crèmes canari que Jacques nous avait offertes à Noël avaient été achetées à des élèves de Poudlard qui s'amusaient à trafiquer des trucs – en l'occurrence, des bonbons qui portaient tellement bien leur nom pour que nos camarades s'étaient retrouvés couverts de plumes jaune vif – très peu seyantes pour une telle occasion. Fleur et moi n'y avions échappé que parce qu'elle nous avait déclarées au régime pour une durée indéterminée suite au dîner gargantuesque de Noël. Qu'elle soit parfaite comme elle était et moi aussi épaisse qu'une baguette n'entrait évidemment pas en compte.
La Grande Salle avait perdu sa fabuleuse décoration une fois le Bal passé. Plus de grandes sculptures de glace ou de scène pour un groupe de musique. Les quatre grandes tables avaient été remises en place, mais pas les bannières des différentes Maisons, comme si ces vacances constituaient une petite trêve. Dans le doute, nous nous étions assis à nos places habituelles, mais je remarquai certains élèves de Serdaigle attablés ailleurs, tandis qu'à l'inverse d'autres appartenant à des Maisons différentes avaient pris place près de nous.

A la table des professeurs, M. Dumbledore s'était levé, sa coupe à la main. La salle fit aussitôt silence.

- Chers élèves, chers professeurs, chers Directeurs. C'est un véritable plaisir que de nous voir tous attablés autour de ce dernier repas de l'année. Et, ce qui me réjouit tout particulièrement, c'est de songer qu'il ne s'agit en aucun cas d'une fin, mais d'un passage vers un nouveau commencement. Et j'ose espérer que ce recommencement sera l'occasion pour chacune et chacun d'entre nous de renouveler ce qu'il a de meilleur en lui. De se rappeler ceux qui sont à nos côtés en ce moment, et qui le seront toujours même en des temps moins joyeux. Je ne saurais trop insister sur l'importance des liens que vous créez aujourd'hui. Mais trêve de bavardages. Les professeurs ainsi que les Directeurs se joignent à moi pour vous apporter tous nos meilleurs vœux pour cette nouvelle année. Et à présent, que le dîner commence !

Au moment où il finissait sa phrase, sous nos applaudissements, les plats dorés qui recouvraient les tables se remplirent de plats les plus appétissants les uns que les autres, provoquant un concert d'exclamations ravies dans toute la Grande Salle. Mais je mis un moment avant de pouvoir détacher mes yeux du Directeur, alors qu'il se rasseyait en échangeant un regard avec Mme McGonagall.

Quelque chose me chiffonnait. Et ce n'était pas la première fois, même si j'aurais été bien en peine de mettre le doigt sur quoi. Derrière les mots toujours courtois et en apparence légers de M. Dumbledore, derrière son air jovial, quelque chose clochait. Je me répétai ses mots, incapable pourtant de trouver quoi que ce soit d'alarmant. Un discours somme toute conforme à ce qu'on pouvait attendre en une telle occasion. Et, partout autour de moi, les bavardages joyeux et les coups de fourchette résonnaient. Mais ça n'allait pas.


J'avais décidé de consacrer mon dernier après-midi de vacances à mes recherches pour la cathédrale. Ces passages que je n'arrivais pas à traduire me rendaient folle. Aucun dictionnaire de latin, même les plus anciens, ne donnait de traduction satisfaisante. Pourtant, j'avais fait main basse sur tous les livres auxquels j'avais pu penser. Je commençais sérieusement à être à court d'idées.

Je recopiai à la hâte certains des mots qui m'embêtaient sur un petit morceau de parchemin, refermai tous mes carnets, le recouvris de plusieurs dictionnaires au cas où, puis me dirigeai vers le bureau de la bibliothécaire.

- Bonjour Madame, excusez-moi... J'aurais voulu savoir si vous aviez d'autres dictionnaires de latin ? Des dictionnaires plus anciens ou peut-être plus complets ?

Ses narines se pincèrent.

- Tous nos dictionnaires sont extrêmement complets, mademoiselle. Il y a là tout ce dont vous pouvez avoir besoin pour votre travail scolaire.
- Eh bien, en l'occurrence, je n'arrive pas à trouver ce que je cherche.

Je lui tendis mon parchemin. Elle le parcourut rapidement et releva un regard acéré vers moi.

- Peut-être auriez vous plus de succès en utilisant un dictionnaire traitant la bonne langue.
- Pardon ?
- Ce n'est pas le latin, votre souci. Ce n'est pas mon domaine alors je peux me tromper, mais il me semble que nous avons plutôt affaire là à du gaélique écossais.

Je repris le parchemin qu'elle me tendait et le relus bêtement comme si tout allait à présent être plus clair.

- Vous savez ce que ça veut dire ? Demandai-je, le cœur battant.
- Comme je vous l'ai indiqué plutôt, il ne s'agit pas de mon domaine d'expertise, non, répondit-elle froidement.

Ce n'était peut-être pas plus mal. Autant ne pas provoquer la curiosité d'une personne tierce sur le sujet. Surtout d'une adulte travaillant à Pourdlard.

- Est-ce que vous auriez des dictionnaires de gaélique ?
- Je regrette, la bibliothèque de Poudlard est uniquement fournie en ouvrages traitant de la magie, articula-t-elle comme si cela lui coûtait d'admettre qu'il y avait un livre que sa bibliothèque ne possédait pas. L'apprentissage de langues locales ou étrangères n'est pas de notre ressort.

Je restai plantée devant son bureau, réfléchissant à toute allure, lorsque la bibliothécaire, se méprenant peut-être sur mon expression, poursuivit :

- Pourquoi avez-vous besoin de ces traductions, au juste ?
- Une... lettre à laquelle je dois répondre, répondis-je en battant en retraite. Désolée du dérangement.

Je pris mes jambes à mon cou avant qu'elle n'ait le temps de m'appeler à nouveau, trottinant à travers les rayons jusqu'à ma table. Je l'avais choisie la plus isolée possible, et pourtant quelqu'un m'y attendait quand j'arrivai : M. Maugrey. Pas le temps d'envisager de faire demi-tour, son œil magique se planta directement sur moi, bien que l'autre soit tourné vers le livre qu'il avait visiblement pris de l'étagère devant laquelle il se trouvait.

- Bonjour, Professeur, dis-je d'une petite voix.

Pour tout salut, il hocha la tête en ma direction. Hésitante, je franchis en hâte les quelques pas qui me séparaient de ma table afin de ranger mes affaires. A ma connaissance, rien n'avait bougé en mon absence. Son œil magique ne pouvait quand même pas lire à travers les piles de livres que j'avais posé par dessus mes carnets, si ? Du calme. Quand bien même il avait pu voir ce que j'avais écrit, je ne m'étais pas éloignée assez longtemps pour qu'il soit allé bien loin et soit tombé sur quelque chose qu'il ne fallait pas. Et puis, pour ce qu'il en savait, c'était un bête devoir d'élève. Aucune raison pour qu'il se soit donné la peine d'y jeter un œil, pas vrai ?

- Au revoir, Professeur, marmonnai-je, mon sac sur l'épaule.

Sans surprise, il se contenta d'un petit grognement pour tout salut. Ma foi, tant qu'il ne me retenait pas, je n'en demandais pas plus. Il me faisait vraiment trop flipper.
Je sortis de la bibliothèque en réfléchissant furieusement. M. Maugrey n'avait vraiment pas pu lire mes carnets, n'est-ce pas ? Il ne se serait tout de même pas permis ? Surtout en faisant comme si de rien n'était ? Bon, et en admettant qu'il ait lu : qu'avait-il lu ? Ma traduction incomplète Je tentai de me remémorer : qu'y avait-il sur cette table ? Des dictionnaires de latin, plusieurs traités sur les runes. Pour faire le lien avec notre découverte, il fallait être un sacré génie. Pas de raison de me renvoyer en France, pas vrai ?

Je butai sur Cédric alors que je franchissais la porte du château.

- Il faut que je te parle d'un truc, dis-je dans un souffle.
- Moi aussi, répondit-il.


Note de l'auteure :

Deux ans pour publier le chapitre, dîtes-donc ! Et 10 ans après son commencement... Pour une fic censée être un petit truc rapide à intercaler avec mon autre histoire plus compliquée, pour me détendre un peu, je me suis drôlement débrouillée ! Le pire c'est que je vous jure que pendant ces deux ans j'ai ouvert le fichier du chapitre 20 au moins une fois par semaine, et souvent plusieurs ! A la fois pour réécrire 20 fois chaque phrase et parce que je n'étais pas hyper contente de plusieurs choses que j'avais développées dans l'histoire et qu'il m'a fallu trouver un moyen de composer avec... Un de ces jours, je reprendrai à nouveau l'histoire depuis le début pour continuer mes corrections !

Comme d'habitude, la suite est déjà amorcée mais je ne donne pas de date de sortie. J'essaie de faire de mon mieux pour que ça arrive avant de nouvelles années. Quoi qu'il en soit je maintiens que je n'abandonne pas l'histoire ! A la prochaine !

Shebang