Disclaimer : Tout appartient à JK Rowling, sauf l'idée de la fic qui est à ma soeur, Angélus le Rouge (connue aussi sous divers autres pseudos) je ne m'accorde que la paternité... euh... la maternité de la prose.

Pairing : HPDM J'avais pourtant dit dans mon profil que je n'écrirais pas sur ce couple, mais voilà... qu'est-ce que je ne ferais pas pour ma petite soeur.

Rating : M Ce sera justifié dans les chapitres suivants, mais pas tout de suite.

Note de l'auteure : Le début sera peut-être un peu lent, mais ne vous découragez pas. Bonne lecture !


Dans la peau

Dur dur d'être un héros !

- Oh noooon !

Une voix aux accents désespérés retentit dans le couloir obscur. Son possesseur s'admonesta : « Bon allez ! On inspire, on expire, et on recommence. Caaaalmement ». Il avait affronté pire de toute façon, non ? Non ? Mais si, voyons. Et il était toujours là, n'est-ce pas ? Ça, c'était clair, pour être là, il était là ! Allez, franchement, qu'était bien la toute petite, la minuscule épreuve qui l'attendait derrière cette porte par rapport à un combat à mort contre le plus puissant Mage Noir de cette ère – et peut-être bien des précédentes aussi d'ailleurs – ? Franchement !

D'accord, l'auto-persuasion, ça n'avait pas trop l'air de marcher…

Résultat des courses : Harry Potter, le Grand Harry Potter, le Survivant, le Garçon-Qui-A-Survécu-Au-Moins-Sept-Fois était tétanisé devant une porte close. Et encore heureux qu'elle était close cette porte, pensait-il. Piqué d'un soudain accès de grandiloquence – pour ne pas mentionner encore de désespoir – le Golden Boy du monde sorcier se mit à déclamer : « Merlin, envoyez-moi des mages noirs ! La peste ! Des sauterelles ! Tout ce que vous voulez ! Mais pas ÇA ! ».

Cependant, en bon parangon de Gryffondor qu'il était, il prit son courage à deux mains… ou plutôt à quatre pattes vu sa position actuelle… Allez Harry ! Franchement, ça fait pas sérieux, le Sauveur qui se précipite dans la gueule du loup à quatre pattes ! Ah, voilà qui est mieux ! Je disais donc : il prit son courage à deux mains. Et du courage, il en avait ! Même ses détracteurs les plus virulents ne pouvaient contester ça. Du courage, il en avait à revendre. Du coup, les détracteurs en question appelaient ça de l'« inconscience ». Mais ce n'est qu'un détail.

Ne se laissant absolument pas démonter par les appels paniqués d'une petite voix dans sa tête qui l'exhortait à faire demi-tour, Harry empoigna fermement la poignée de la porte, en évitant d'imaginer ce qui l'attendait de l'autre côté. Il fit tourner la poignée juste un peu trop lentement. La petite voix gagnait en force. Il la réprima impitoyablement et ouvrit violemment la porte. Un rugissement assourdissant l'accueillit dans l'arène, rapidement suivi d'éclairs aveuglants.

Face à cette trop grande menace, le Héros du monde sorcier, Ordre de Merlin première classe claqua la porte au nez de la horde de charognards qui avaient envahi son jardin. Il passa une main tremblante sur son front en sueur. Bon sang, ces journalistes lui faisaient regretter tonton Voldy ! Fallait le faire quand même ! Il n'avait plus qu'à appeler le Guinness Book des records ! Réflexion faite, ils étaient peut-être déjà là aussi. Depuis deux semaines, un véritable troupeau de journalistes et autres fans avaient établi un siège devant sa maison. Et derrière aussi ! Et même au-dessus ! Et on dit encore que c'est le vingtième siècle qui était le siècle du surréalisme.

Deux semaines, c'est le temps depuis lequel il avait quitté le cocon protégé de l'infirmerie de Poudlard. Il y avait passé trois mois, se remettant péniblement d'un combat éprouvant qui avait failli lui faire passer la baguette à gauche. Il s'était demandé pourquoi on ne l'avait pas transféré à Sainte Mangouste, mieux équipée pour des blessés comme lui. Il n'avait pas mis longtemps, une fois sorti, à comprendre que tout transfert aurait été impossible. Dans l'enceinte de Poudlard, McGonagall avait suffisamment d'autorité pour expulser tout importun. Il avait également appris que George, Ron et Hermione s'étaient chargés de sa sécurité. Et franchement, il plaignait tous ceux qui avaient eu affaire à eux. La guerre les avait changés eux aussi, surtout George. Il était devenu hargneux, et certains des stratagèmes qu'il avait mis en place pour éliminer les intrus étaient carrément… vicieux !

- Cette fois y en a MARRE ! Beugla le Survivant, la voix rauque de chagrin.

Excédé, voilà ce qu'il était ! Ça faisait à peine deux semaines qu'il s'était remis d'un combat éprouvant, tant moralement que physiquement, et on ne l'avait pas laissé une seconde en paix pendant ces deux semaines. Il ne pouvait pas faire le deuil de ses amis qui étaient tombés, tranquillement. Même les sorts de silence ne pouvaient pas toujours étouffer le raffut qui régnait dehors, il ne pouvait pas sortir de chez lui, et ses amis ne pouvaient pas entrer non plus ! La poudre de cheminette ? Il avait fait condamner sa cheminée il y a un bail, quand il avait retrouvé un journaliste indélicat en train de fouiller sa manne à linge. Le transplanage ? Il l'avait fait rendre impossible après… en fait, il n'avait jamais osé le dire à Shacklebolt à qui il avait demandé ce service. Trop gênant. Lui qui pensait que Bellatrix Lestrange était la seule femme capable de lui filer une telle frousse, il avait dû se détromper. Il avait essayé la cape d'invisibilité aussi… seulement voilà, on ne le voyait pas lui, mais la porte qui s'ouvre par contre… ou la fenêtre… pas discret du tout.

Il avait même eu du mal à gagner le ministère pour sa remise de prix. On aurait pu penser que tous les journalistes seraient déjà là-bas… mais non ! Ils avaient même réussi à virer l'escorte que le ministre lui avait – paraît-il – envoyée. Sur ce coup-là, Scrimgeour n'avait pas assuré. Encore une fois. On n'est plus à une bourde près, n'est-ce pas. Par contre, les aurors étaient en de bonnes mains. Shacklebolt faisait du bon boulot, et d'ailleurs Harry lui devait une reconnaissance éternelle pour s'être arrangé pour qu'il puisse transplaner directement du seuil de sa maison à son bureau. Il était également très reconnaissant à Ron d'avoir prévu des vêtements de rechange pour lui. Et à Hermione de lui avoir fait des courses pour trois mois qu'elle lui avait refilées après la cérémonie. Ça lui avait sauvé la vie. Vie qui avait bien failli s'achever sur le seuil de sa porte au retour d'ailleurs. Il avait bien fait de dissuader Ron et Hermione qui voulaient assurer ses arrières.

Ron et Hermione… tous ses amis… ça faisait si longtemps qu'il ne les avait plus vus. Alors qu'il aurait dû être avec eux en ce moment même, si cette bande de coyotes puants n'avaient pas investi son jardin, son territoire, sa vie privée bon sang !

Une larme s'échappa des paupières closes du Survivant et roula doucement sur sa joue creuse. Il avait encore trop maigri. Si Molly avait pu venir, elle aurait hurlé au scandale.

Quand il rouvrit les yeux, ses orbes émeraudes n'étaient plus que dureté. Dureté de la décision qu'il venait de prendre. Il récupéra son Éclair de Feu dans sa malle ainsi que sa cape d'invisibilité. Il invoqua ensuite un Failamalle surpuissant qui empaqueta toutes ses possessions sans exceptions : de ses anciens livres de cours aux fauteuils, en passant par les cuillers à kiwi et les albums photo. Il se drapa dans sa cape d'invisibilité et monta au grenier. Il ouvrit vivement la lucarne et s'envola à toute vitesse, brisant la formation de la patrouille de paparazzi aériens qui campaient au-dessus de son toit. Il évita encore un vol de hiboux avant de transplaner en plein vol pour se retrouver au-dessus d'un coin perdu d'Irlande.

Il se posa en douceur dans un petit bois noyé dans la brume. L'endroit était désert, c'était exactement ce qu'il lui fallait. Une larme de regret roula sur sa joue. Il la laissa glisser jusque dans son cou, contrairement à son habitude. Cette fois, ça valait la peine qu'il pleure un peu. Ils en valaient la peine.

Quand il eût fini de pleurer tout son soûl, il s'assit en tailleur dans la mousse humide et se concentra. Dans quelques minutes, il ne serait plus Harry Potter.

Dans quelques minutes, il allait aussi envoyer des lettres qu'il aurait voulu ne jamais avoir à écrire.

Et dans quelques heures, sa nouvelle vie commencerait.


Voilà, voilà ! Si vous avez envie de me laisser une ptite review, je vous en prie, ne vous gênez pas ! J'adore les reviews !

La suite dans une semaine.