Un grand bonjour à tous !

Avant toute chose, un énorme merci pour tous vos messages de soutien.

Cela m'a beaucoup touché. Soyez sur que je regrette de ne pas avoir pu poster plus tôt.

La situation n'est pas facile-facile, il y a eu des complications médicales…Je dois faire pas mal d'extra professionnel pour joindre les deux bouts…Bref passons, je ne tiens absolument pas à me faire plaindre, juste vous faire comprendre que je n'ai plus guère le loisir d'écrire ou de lire comme avant. Mais je tiens à finir cette fic, mais si ça prendra plus de temps que prévu.

Je n'ai pas achevé ce chapitre, mais devant les messages récurent me demandant de publier, j'ai décidé de vous le livrer même incomplet. La suite ne devrait pas tarder, mais ne soyez pas trop surpris ou déçu si le rythme ne suit pas pour les prochains chapitres.

En attendant merci encore à vous tous, j'espère que ce chapitre sera satisfaire votre fidélité et surtout votre attente.

Je suis en tout cas très heureuse de vous rejoindre à nouveau.

Bonne lecture !

Bonnes review -)

Merci.

Chapitre 30 Part I: Confusion

Un silence tendu planait dans l'immense salon.

Silence glacial. Oppressant. Exaspérant.

La pièce avait été presque entièrement débarrassée en vue de l'imminent déménagement. Esmée n'avait pas chômé. Il ne restait plus que le divan et trois imposantes piles de cartons. Le vide qui régnait à présent dans l'immense salon ne faisait qu'accentuer l'horrible néant sonore. Seul les timides cliquetis de la pluie dehors parvenaient à mes oreilles avides.

Les silhouettes marmoréennes des Cullen siégeaient telles des statues antiques, aux quatre coins de la pièce, sans le moindre mouvement, ni paroles depuis le départ de Carlisle. C'était somme toute naturel pour eux, mais c'était un véritable supplice pour moi et me mettait les nerfs à vif. J'étais habituée à leur singulier comportement…Mais là, j'étais si à cran que j'avais un mal fou à supporter leur mutisme.

Chacun était prostré dans son monde. Froid et impénétrable.

Cela me faisait sentir affreusement seule face à la situation, même si je savais qu'il n'en était rien, évidemment.

Alice était assisse en boule sur les premières marches de l'escalier, les yeux dans le vide.

Je la guettais régulièrement du coin de l'œil, dans l'attente d'une nouvelle vision. Jasper se tenait à ses côtés. Les yeux clos, il dégageait encore plus de tension qu'à l'accoutumé.

Emmet et Rosalie étaient tous deux figés dans un masque de colère. C'était la première fois que je voyais Emmet dans un tel état. Il était d'un caractère bagarreur, mais d'habitude sa hargne se dissipait rapidement. Ce n'était pas le cas cette fois. Son frère était mal en point, et il avait beaucoup de mal à le supporter.

Peu de temps âpres le départ de Carlisle, Edward s'était allongé sur le divan, la fatigue et la douleur avaient progressée. Sa tête reposait sur mes cuisses, je massais délicatement sa chevelure cuivré depuis presque une heure, m'attardant tendrement sur les zones qu'il affectionnait plus particulièrement. Mon ange de la nuit semblait paisiblement endormi. Mais la réalité était toute autre. Je ne savais pas comment il parvenait à garder une posture aussi sereine, alors que son corps endurait d'atroces souffrances physiques depuis la morsure.

Une gigantesque tache pourpre maculait plus de la moitié de sa chemise, de son épaule à son bras. Sa blessure avait enfin cessé de saigner, mais cela n'indiquait nullement qu'elle était guérie…juste que les réserves de sang d'Edward s'étaient épuisées. Je sentais sa douleur, je savais qu'il n'était pas guéri. Et après tout ce temps, je sus que son incapacité à se régénérer dénotait une réelle gravité….Qui se lisaient à présent dans les prunelles ambrées des statues qui nous entouraient. J'étais loin d'être la seule à m'inquiéter pour Edward. Nous partagions tous la même angoisse.

La situation sonnait si faux dans mon esprit. Edward était un vampire ! Il ne devrait pas être affecté par une quelconque pathologie. Tandis que je posais ma main sur sa joue creusée de fatigue, ma certitude se décomposa, une boule douloureuse serra ma gorge.

Ma raison s'opposait avec force à la réalité mais les faits étaient là : Oui, Edward était un vampire…Mais il était malgré tout bel et bien atteint d'un mal inconnu.

Je sentis les larmes poindre, et au moment où je priais pour le retour de Carlisle, Alice sortit soudain de sa transe immobile.

Elle se leva d'un bond fluide. Je levais les yeux dans sa direction et la seconde suivante, Carlisle apparut en haut des marches.

« Enfin.. » Lâchais-je soulagée.

Edward se redressa doucement, menant ma main à ses lèvres pour y déposer un baiser.

« Merci.. » Chuchota-t-il tendrement.

Ma main trembla lorsque je découvris ses yeux. Ils semblaient éteints, totalement vidés de leur éclat naturel. Son teint n'avait jamais été aussi blême.

Edward serra ma main pour me rassurer.

Je lui souris faiblement, mais ma poitrine se serra de douleur. Le voir dans cet état était insupportable.

Carlisle nous rejoint, une glacière médicale à la main.

« Je suis désolé d'avoir été aussi long. » S'excusa-t-il.

« Je t'avais perdu ! Lequel de ces chiens miteux est venu te voir ? » Demanda abruptement Alice.

« Quoi ? » Demanda Emmet, les sourcils froncés en une ligne continue.

Carlisle déposa calmement la glacière à nos pieds.

« Sam. » Répondit-il après quelques secondes.

Emmet grogna.

« Il m'attendait à l'hôpital. Il exigeait que je lui explique toute l'histoire. Vu son état d'agitation, je n'ai pas pu différer cet entretien. C'est ce qui m'a retenu.»

« Il n'a pas à exiger quoi que se soit après ce qu'ils ont fait ! » Aboya Emmet.

Esmée lui fit les gros yeux. Il grogna, l'air furieux et indigné.

« C'est moi qui l'est envoyé vers Carlisle pour qu'il lui explique toute l'histoire. » Intervint Edward.

« Peu m'importe ! Il n'a pas à nous donner d'ordre ! » Lui rétorqua Emmet, réellement en rage contre la meute.

« Qu'a-t-il dit ? » Demanda Alice à Carlisle, en ignorant totalement la grogne d'Emmet.

Les yeux du docteur reflétèrent une sorte d'amusement.

« Il a été assez surpris d'apprendre qu'une sorte de magie –selon ses propres termes- existait parmi les vampires. Il a été très… intéressé. (Il sourit) Il a trouvé une certaine similitude avec leur phénomène d'imprégnation. Je n'ai pu lui dire que les grandes lignes, mais il sait l'essentiel : il sait que Bella doit être transformé. Il a souhaité en savoir d'avantage, je lui ai assuré que je répondrais à toutes ses questions ultérieurement. »

Emmet bougonna dans sa barbe, de plus en plus mecontent.

« Malgré les derniers troubles, le traité est reconduit. Nous ne devons pas réclamer vengeance. » Prévint Carlisle à l'attention d'Emmet.

« Mais ils ont attaqué ! Regardent dans quel état ils ont mis Edward ! » Protesta Rosalie à son tour, les yeux emplis de colère.

« Un affrontement sanglant vient d'être évité, c'est l'essentiel.» Intervint Esmée. « Pour l'instant, le seul objectif est le rétablissement d'Edward ! ».

J'étais plus que d'accord avec elle, nous avions assez perdu de temps.

« Votre mère a raison. Le sujet est clos. J'ai assuré à Sam qu'il n'aurait pas à craindre de représailles de notre part. En contre partie il s'est engagé à gérer le comportement de Jacob. »

Emmet pesta à nouveau, plus que septique. Au fond de moi, je dus admettre que je partageais un peu sa méfiance. Comment diable, Sam allait il pouvoir gérer les sentiments de Jake ?

Jusqu'ici il avait –hélas- échoué.

Malgré ma colère envers Jacob je ne pus m'empêcher de me demander ce que Sam et le reste de la meute allait lui réserver.

« Sam a-t-il accepté que Bella devienne une vampire ? » Demanda Edward d'une voix tendue.

« Pas exactement. Il doit d'abord consulter la meute pour nous autoriser à transgresser cette règle du pacte.»

Carlisle m'adressa un nouveau sourire confiant.

« Mes révélations au sujet du peuple des élus vont faire débats, c'est certain. Le fait que Sam veille en savoir plus est un bon signe. De plus, avoir renoncé à venger Edward joue en notre faveur. (Il fit une brève pause) D'après moi, il sera d'accord pour faire une entorse au traité.»

« On quitte la région, on se moque de leur accord ! » Siffla Rosalie.

« C'est important pour Bella. » Répliqua sèchement Edward.

Je me sentis mal à l'aise. Il savait que j'aspirais à la bénédiction de la meute…du moins celle de Jacob, plus exactement. Ma gorge se serra, je me sentie coupable. Terriblement coupable.

Rosalie me vrilla de son regard d'acier. Plus impitoyable que jamais.

Je déglutis mal à l'aise.

« Tu réclame beaucoup Bella. Tu ne peux pas avoir le lièvre et le chasseur ! » Me dit elle d'une voix venimeuse, mais à juste titre.

Edward feula.

« Ne lui cherche pas d'ennuis. Je te le déconseille Rosalie. » L'avertit 'il en faisant un pas menaçant vers elle.

Emmet rejoint Rosalie et gronda contre son frère.

« Eh ! Cesse ça tout de suite !» Le prévint-il.

« Fils.. » L'appela doucement Carlisle.

Des regards stupéfaits s'échangèrent, tous furent surpris de la fureur qui se dégagea brusquement d'Edward.

Rosalie fit un pas hésitant en arrière.

« Qu'est ce qui te prend ? » Lui cracha t'elle, d'une voix agitée et furieuse.

« Arrête Rose. » Lui dicta Alice comme pour la prévenir.

Les regards s'affolèrent à l'avertissement d'Alice, puis se rétrécirent sous la nervosité.

J'attrapais le bras tremblant d'Edward.

« Elle n'a rien dit de mal, Edward. Elle a raison. » Lui dis-je, consciente que ce que je voulais n'était en effet qu'une utopie. Je n'en voulais pas à Rosalie pour sa franchise agressive et réprobatrice. Elle me lança un regard toujours aussi dur mais avec une pointe d'étonnement. A priori, elle ne s'entendait pas que je sois d'accord avec elle. Moi non plus d'ailleurs…

Edward la fixa de longues secondes avant de reculer vers moi. J'entrelaçais mes doigts dans les siens et l'invita à retourner s'assoir sur le divan avec moi. Il ne résista pas et obtempéra calmement, en lançant un regard soutenu à Jasper. Je compris que celui-ci n'était pas étranger à cette accalmie. Tout le monde se détendit. Je n'osais imaginer ce qui aurait pu se passer sans son intervention.

Edward n'exprima aucune excuse pour son comportement, cela étant, personne ne fit ou n'osa faire de remarque.

« Quelles que soient les raisons, l'approbation de la meute serait une bonne chose. Sans cela, nous ne pouvons ignorer le risque qu'ils décident de nous traquer en dehors de leur territoire.» Reprit doucement Carlisle.

« Qu'ils essayent ! » Renifla Emmet en se tapant le poing dans la paume. Un mauvais sourire ourla ses lèvres.

« Ce n'est qu'une supposition, nous n'en sommes pas là. » Tempera Carlisle.

« L'as-tu mis au courant concernant la blessure d'Edward ? Au sujet de Leah ? » Demanda Jasper, méfiant.

Carlisle secoua la tête.

«Il n'est pas souhaitable, pour l'instant, qu'ils soient informés de la singularité de Leah. »

Jasper se rembrunit, un air sévère figea ses traits.

« Ils ne doivent jamais le savoir ! Ils ne doivent pas apprendre qu'ils possèdent une arme supplémentaire contre nous !»

Un grognement collectif retentit.

« Nous verrons tout cela plus tard. » Trancha Carlisle, visiblement contrarié par toutes ces tensions.

« Edward est la priorité. » Conclut-il d'un ton qui ne tolérait pas de réplique. Je crois que c'est la première fois que je voyais Carlisle perdre de son flegme. Ce qui dénotait chez lui un état de stress plus qu'inquiétant.

Rosalie croisa rageusement les bras en pinçant les lèvres, mais elle était toute aussi inquiète pour son frère que Carlisle, elle mit donc sa fierté de côté pour le laisser agir.

Il ouvrit enfin la glacière et en sortit six poches de sang, elle devait en contenir au moins une trentaine.

« Esmée s'il te plait. » Lui dit-il en lui confiant les poches.

Elle les serra contre elle et se dirigea aussitôt dans la cuisine. Je vis plusieurs regards envieux suivre la silhouette d'Esmée, ou plus exactement, les précieuses poches qu'elle transportait.

Carlisle referma la glacière, les crochets métalliques claquèrent un à un dans un écho sourd.

Edward s'agita, je perçus sa brusque inquiétude.

« Il serait plus sur que vous sortiez le temps qu'Edward s'alimente. » Suggéra à mi-voix Carlisle, qui avait saisi le malaise de son fils.

Cela sonnait comme une invitation, mais c'était en réalité un ordre, dissimulé derrière le velours –trop- appuyé de sa voix cristalline.

Ils opinèrent d'un même chef puis quittèrent lentement la pièce.

Edward se détendit. Carlisle ramena vers lui sa mallette de cuir qu'il avait laissé près du divan.

« Autant limiter les tentations. » Me confia-t-il tandis qu'il entreprit d'examiner à nouveau le bras d'Edward. Il l'aida à ôter sa chemise ensanglanté.

« Ils ont déjà beaucoup à faire pour gérer ton odeur. » Rajouta-t-il.

« Je comprends. » Répondis-je, les yeux inquiets, tandis qu'il défit les bandages d'Edward.

Je réprimais une grimace, constatant que sa blessure s'était aggravée. Des marbrures grisâtres étaient apparues le long et tout autour de son bras et commençaient à gagner son torse. La boule blottit au fond de ma gorge enfla, bridant ma respiration soucieuse.

« La douleur a-t-elle diminué ? » Demanda Carlisle, concentré. Son expression restait neutre mais je n'étais pas dupe, il était lui aussi ébranlé par ce qui arrivait à son fils.

« Elle est fluctuante. Mais elle se diffuse. » Répondit Edward.

Carlisle souleva le bras de son fils.

« Tu ne peux toujours pas le bouger ? »

Edward secoua la tête.

« Humm…Il semblerait que la toxine contenue dans la salive de Leah agisse comme une sorte de curare. » Constata Carlisle.

« D'autre partie de ton corps souffrent elles d'engourdissements ? »

« Non. »

« L'effet semble néanmoins rester localisé...C'est une bonne chose.»

« C'est une bonne chose… » Me répétais je dans ma tête. Je gravais dans mon esprit la moindre note positive pour ne pas craquer.

Esmée réapparut avec un grand broc opaque et un verre garnit de sang réchauffé. Son regard se ternit à son tour lorsqu'elle aperçut la blessure étendue de son fils. Elle déposa le plateau sur le divan sans laisser transparaitre d'avantage son inquiétude.

Les narines d'Edward frémirent et sa soif explosa dans ma tête, aussi foudroyant qu'un coup de tonnerre dans le ciel. Les sensations furent si violentes que je fus prise d'un léger malaise et je me sentie partir en avant.

« Bella ! » Attendis-je.

Je clignais plusieurs fois des yeux, ma vision retrouva rapidement sa netteté. Edward m'avait retenu et j'étais à nouveau adossée au divan.

« Ca va… » Le rassurais-je d'une petite voix.

« Tu es sure ? »

« Oui, laisse-moi juste quelques secondes… »

« Je suis désolé… » Me dit il, contrit.

« Tu n'y es pour rien. » Le coupais-je.

Je pris une profonde respiration pour reprendre tous mes esprits. L'odeur âcre et métallique du sang s'était répandue, elle s'accrocha à mes narines et me donna la nausée. J'avais réussi à supporter tant bien que mal l'odeur de sang séché sur la chemise d'Edward, mais là, l'odeur était trop forte, trop entêtante. Je reculais dans le divan pour m'éloigner du broc.

« Berk… » Lâchais-je en fronçant le nez de dégoût.

« Oh ma pauvre chérie… » Lâcha Esmée qui éloigna rapidement le broc pour que je ne sois plus incommodé.

Edward esquissa un petit sourire, il se pencha à mon oreille.

« Ta réaction sera bientôt bien différente.. » Me murmura-t-il d'une voix chaude. Je crus voir briller une lueur de satisfaction dans son regard apathique. Je sentis son amour se mêler à sa soif, des douces brises de chaleur caressèrent ma peau. Je rougis, sans vraiment savoir pourquoi.

« Il serait plus sage que Bella s'éloigne aussi. » Lui conseilla Carlisle.

« Bella reste. » Répondit-il avec fermeté. Je sentis sa colère froide.

« Nous voulons juste son bien. » Rajouta prudemment Esmée.

Edward secoua la tête.

« Je le sais bien… » Murmura t'il à demi-voix.

Il regarda tour à tour Esmée et Carlisle.

« Mais, je..risque de me montrer violent si vous me l'enlever. »

La compréhension se lit sur le visage de Carlisle.

« Votre lien s'intensifie. L'Instinct te pousse à rester prés d'elle. »

Edward acquiesça d'un faible signe de tête.

Les yeux de Carlisle brillèrent tel un soleil. Il semblait en adoration devant son fils, toujours aussi émerveillé que toutes ses décennies de recherches se soient révélées réelles…au sein de sa propre famille de surcroit.

« Tres bien. »

Il tourna la tete vers moi, l'air grave.

« Bella, si tu ressens chez Edward le moindre danger tu devras tout de suite nous avertir.»

« Je vous le promet. »

Carlisle soupira à contre cœur. Il n'était pas favorable à cette décision mais apparemment il avait jugé ne pas avoir le choix.

« Je ne risquerais pas de la transformer. » Dit doucement Edward.

« Tu es tres fort Edward, mais l'Instinct peut se révéler bien plus puissant que tu ne le crois. » L'avertit son père.

« Je sais. Mais même si l'Instinct me pousse à morde Bella…Elle ne sera pas contaminé..Car je ne sécrète plus de venin. »

« Quoi ? » Lâchais-je, abasourdie.

« Comment est ce possible ? »

Esmée et Carlisle échangèrent un regard incrédule.

« Humm.. » Fit Carlisle après une minute de réflexion.

« Il semblerait que la nature est doté Leah d'une ressource savamment étudié contre nous. La toxine ne fait pas qu'affaiblir notre organisme, elle ôte notre capacité à nous reproduire, si je puis dire. » Expliqua Carlisle, songeur.

Mon cerveau bouillonna, et une déduction surgit soudain dans ma tête, gorgeant mon cœur d'espoir.

« Attendez…. » Dis-je un peu fébrile.

Je pointais le doigt sur Edward, comme s'il était un sujet d'étude, il le saisit délicatement entre ses lèvres. Je perdis mes moyens l'espace de quelques secondes, je clignais des yeux puis retirais vivement mon doigts, sous le rire étouffé d'Esmée. Je lançais un regard d'avertissement à Edward qui se contenta de m'offrir l'un de ses plus beaux sourires.

Je soupirais, peine perdue

« Ce poison… »Repris-je en me redressant de toute ma hauteur. « Il se contente d'affaiblir…d'empêcher la création de nouveau vampire..Ce qui laisserait supposer.. »

Carlisle me sourit, comprenant mon raisonnement.

« Qu'il…Qu'il n'est pas mortel. » Terminais dans un murmure.

Carlisle acquiesça tres lentement.

« Je le pense…oui. »

Esmée joignit ses mains sur son cœur. Je résistais à l'envie de me jeter dans ses bras et crier ma joie et mon soulagement. Mais la peur était toujours présente. Nous ne devions pas crier victoire trop tôt. La vision d'Alice planait toujours dans ma tête et les brides de mon cauchemar ne me quittaient pas.

« Combien de temps cette toxine va-t-elle agir ? » Demandais-je.

« Je n'ai pas la réponse à cette question. » Me répondit-il en terminant le pansement d'Edward.

« Le moins longtemps possible, je l'espère. »

Il s'éloigna et remplit un verre de sang et le tendit à Edward.

« Mais j'ai bon espoir que le sang humain élimine rapidement ses effets. »

Edward huma le verre, les yeux clos, tandis qu'un grondement approbateur et instinctif remonta le long de sa gorge. On aurait pu croire qu'il était en train de se réjouir d'un vin de grand cru.

Le prédateur à l'appétit féroce s'éveilla en un clin d'œil, je sentis son énergie se déversait en lui comme une lame de fond, irrémédiable et implacable. Cette fois je tins bon, malgré la puissance des sensations que je captais, je ne perdis pas conscience. Un frisson de plaisir traversa soudain mon échine. Edward porta le verre à ses lèvres, sa bouche s'étira avec une volupté carnassière, une lueur de désir pur brula au font de ses prunelles assombris. Mes yeux observaient le verre comme un trésor rare, soudain, sans m'en rendre compte, je passais fugacement ma langue sur mes lèvres. Je réalisais dans un sursaut que je venais de partager la soif de sang d'Edward alors même que je luttais contre la nausée provoqué par ce même sang ! Edward gronda sensuellement, et cette fois ci, je vis clairement la lueur de fierté traverser son regard…Que je ressentis presque aussitôt dans mes chairs.

Troublée, je lâchais sa main qui venait soudain de m'enserrer plus fortement, et me levais pour rejoindre Esmée afin de lui laisser ses aises pour boire…et remettre de l'ordre dans mon esprit.

Carlisle vint se placer devant moi, son mouvement fluide parut anodin, mais c'était tout le contraire. Il s'était posté ainsi pour me protéger d'un éventuel « débordement ». Ses yeux trahissaient sa tension, il avait toujours eu confiance en son fils, mais il redoutait les effets croissant de l'Instinct.

Je sentis la brève irritation d'Edward. Il n'appréciait pas que son père se soit intercalé entre nous. Ses élans protecteurs ou possessifs -je ne sus clairement les différencier à cet instant précis- semblaient décuplés. Je ne risquais absolument rien, j'en avais la certitude…mais je n'en aurais pas dit autant concernant les proches d'Edward à cet instant. Je déglutis, refusant d'imaginer qu'Edward pourrait se montrer violent avec eux.

Il but avec avidité son verre. J'observais, avec un mélange de perplexité et d'admiration, la manière dont Edward se délectait de ce breuvage. Je sentie soudain ma peau se réchauffait, assaillit d'une pluie de picotements délicieux. Edward me fixait avec une intensité étrange tandis qu'il buvait. J'eus de plus en plus chaud, mon cœur s'emballa dans ma poitrine. Une lente et majestueuse langueur se propagea dans tout mon corps. Elle grandit, semblant contaminer la moindre fibre de mon être. Le regard pénétrant d'Edward brilla de mille feux, soudain, je fus happée dans un tourbillon de sensations indicibles. Mon souffle se perdit sur mes lèvres entrouvertes de stupeur. Fermant les yeux, je réalisais ce qui m'arrivait. J'étais en train de partageais son plaisir de sang. Je sentie mes doigts se refermait tels des griffes autour du bras d'Esmée, mon cœur tambourinant de plus belle. Je ne contrôlais plus mes gestes. Chaque parcelle de mon corps tremblait de plaisir, complètement enivré et désabusé.

« Carlisle ! »

J'entendis au loin la voix inquiète d'Esmée. Elle n'avait pas à s'en faire, j'allais bien. Plus que bien pour tout dire. Mais je ne parvenais pas à bouger mes lèvres pour le lui dire, trop accaparée à savourer cette toute nouvelle euphorie. C'était si incroyablement bon que je ne savais pas si je m'en remettrais ou si j'aurais encore la force de respirer la seconde suivante. Mes sens étaient décuplés par cent, le lien avec l'esprit d'Edward venait de prendre une toute nouvelle dimension. J'étais en lui, il était en moi. Il me semblait que mon cœur allait imploser, terrassé par ce torrent de sensations divines ! Je sentis mes jambes flageoler. Au moment où j'allais m'effondrer, un bras puissant me saisit par la taille, tandis qu'un grognement impérieux et sensuel résonna à mes oreilles. Je posais ma tête contre l'épaule d'Edward en haletant de plaisir.

« Que se passe-t-il ? » Demanda Esmée d'une voix tendue.

« Elle vient de partager le plaisir du sang à travers Edward. » Lui expliqua Carlisle. Au travers mon esprit cotonneux, je décelais une note d'admiration dans sa voix.

« Mon dieu ! » Lâcha Esmée, stupéfaite.

« C'est stupéfiant.. » Murmura Carlisle avec un net intérêt.

L'odeur enivrante d'Edward s'entremêla à mon délicieux trouble et m'éloigna des propos d'Esmée et Carlisle.

Les yeux toujours clos, frissonnante, aux portes d'un pays de délices, j'inspirais impudemment dans son cou. Des senteurs de pluie, de nuit fraiche, de bois, de fleurs séchées m'enveloppèrent. C'était une odeur rassurante, dans laquelle je me sentais bien. Je souris contre sa peau, ayant l'impression d'être au cœur de la foret en pleine nuit.

« Ma Bella… » Murmura mon ange.

Mes bras aussi mous que de la guimauve s'accrochèrent à son cou. Il me pressa contre son torse ronronnant.

« Je..Je n'aurais jamais imaginé… » Réussis-je lamentablement à balbutier.

Il ne dit rien, se contenta de me presser d'avantage contre lui.

L'incroyable ravissement décrut lentement, comme une vague se retira de la plage. Un sentiment de tristesse, de manque se manifesta violemment dans mon esprit. Je remuais contre Edward, tentant vainement de retenir les dernières sensations de ce moment magique.

Lentement je rouvrais les yeux, les clignais plusieurs fois de suite, retrouvant peu à peu le contrôle de mes sens, de mon corps. J'avais chaud, terriblement chaud. Une chaleur étrange et savoureuse coulait dans mes veines, dernier sillage de cette merveilleuse communion. Je ressentais un tel bienêtre, un tel sentiment de plénitude et d'intense satisfaction, que je fus à peine capable de relever mon visage.

Je plongeais alors dans les yeux d'Edward et y vis tant d'émotions que les larmes embuèrent ma vision. Le voile terne et menaçant qui assombrissait son regard avait disparu, ton teint grisâtre avait pris une nuance plus pâle. La douleur de sa blessure avait nettement diminué. Les effets du sang humain étaient stupéfiants, une bouffée de joie pure gonfla ma poitrine. Il me sourit tendrement en collant son front contre le mien. Maintenant que j'avais une idée de ce qu'il éprouvait lorsqu'il s'abreuvait, son contrôle m'apparut comme démentiel. Je me demandais vraiment comment il résistait à mon sang, c'était comme agiter un sachet de drogue sous le nez d'un toxicomane.

« C-Co-comment fais..tu ? » Lui demandais-je laborieusement. J'avais le plus grand mal à retrouver mon souffle, comme si je venais de parcourir un marathon.

Il déposa un baiser sur mes lèvres.

« L'amour, tout simplement.. » Me murmura-t-il, comprenant instinctivement à quoi ma question faisait allusion.

« Tout va bien, Bella ? » Me demanda Esmée. Je vis à ses traits qu'elle s'inquiétait toujours pour moi, il faut dire que je devais avoir une drôle d'allure. Je frissonnais toujours malgré moi, mon cœur martelait comme un dératé, et je cherchais toujours mon souffle dans une respiration bruyante et erratique. J'avais la sensation que mon corps avait du mal à encaisser toutes ces sensations vampiriques. Ce qui somme toute serait assez logique puisque j'étais qu'une simple humaine.

« Est bien prudent qu'elle reste à tes côtés ? » Demanda Esmée, toujours soucieuse.

Edward releva la tête et offrit un sourire éclatant à sa mère.

« Tu n'as aucune crainte à avoir Esmée. »

Il me fixa avec ferveur.

« Je pense même qu'elle en redemande… »Murmura t'il en souriant.

Je luttais contre le rougissement qui menaçait d'envahir mes joues. Il avait raison, je voulais à nouveau partager cette explosion de plaisir. De plus, j'avais bien conscience que j'avais ressenties juste un petit échantillon de ce qui m'attendait réellement. Je frémis à cette pensée. Mon dieu je n'étais même pas encore vampire que j'étais déjà accro au sang !

Une lueur d'amusement traversa le regard d'Edward, comme s'il m'avait entendu.

« Ce que tu viens de vivre est unique, Bella. » Me dit Carlisle, les yeux brillants.

« J'en..ai conscience. » Lui répondis-je un peu gênée.

Son regard pétillait de curiosité.

« Est-ce que tu-»

« Tu vois bien qu'elle a été secoué Carlisle, remet ton interrogatoire à plus tard.» L'interrompit Esmée sur un petit ton de reproche.

Il m'adressa un petit sourire contrit adorable. J'étais certaine qu'il fourmillait de questions mais il obéit sagement à Esmée. Moi et Edward étions devenus son sujet d'étude préféré depuis quelque temps, et ce dernier phénomène n'allait surement pas faire diminuer l'intérêt qu'il me portait. Mais je ne m'en plaignais pas. Même si nos séances d'études s'avéraient parfois un peu longue, au fond de moi, j'étais heureuse de pouvoir lui apporter des connaissances sur sa quête des Elus.

« Tu as déjà repris des couleurs Edward. » Nota Esmée, ravie.

Bon la palette de teints chez les vampires était somme toute assez réduite, mais Esmée avait raison.

« Comment est la douleur ? » Demande Carlisle.

« Elle s'amenuise. » Lui répondit Edward.

Il remua faiblement son bras affecté.

Nous sourîmes.

« Tu retrouve de la mobilité, c'est bien. » Souligna-t-il d'une voix encourageante.

Esmée lui re-rempli son verre.

« Mais tu dois encore boire. » Lui enjoignit-elle.

Je tremblais sans savoir pourquoi. Ou en fait, si. Je le savais : mon corps était impatient. Impatient de revivre cette expérience.

«Fils…» L'interpella son père d'une voix hésitante.

Edward émit un faible grognement.

« Je ne risque rien. » Répondis-je à sa place.

C'était la pure vérité.

Carlisle m'observa attentivement durant quelques secondes puis acquiesça légèrement.

Il porta le verre à ses lèvres et but d'une traite. Cette deuxième salve de félicité me terrassa avec encore plus de vigueur que la première fois. Je m'effondrais contre Edward. Le plaisir dévala en moi comme une vague gigantesque, terrifiante mais fantastique. Je fermais à nouveau les yeux, me mordant la lèvre pour ne pas gémir de plaisir.

Ma tête tournait. Edward me pressa contre son épaule en feulant de plaisir.

« N'ai pas peur de tomber…Laisse toi porter par le pouvoir du sang. » Me souffla t'il d'une voix rauque.

J'absorbais avec ivresse et perte de contrôle ce plaisir insoupçonnable, tandis qu'un flot de visions affluait dans ma tête. Les visions d'Edward, où se mêlaient sa soif, son euphorie, son amour pour moi, ses espoirs retrouvés, nos ébats…L'avenir qu'il imaginait pour nous.

J'ouvris brusquement les yeux, hagard, éparpillée dans des milliers d'étoiles. Le plaisir tournoyait partout en moi, tandis que j'observais avec bonheur les yeux d'Edward s'illuminaient de vie. Le bonheur de le voir reprendre des forces aussi rapidement ne fit qu'accroitre le plaisir qui me submergeait.

« Je t'aime.. » Lui soufflais-je, l'esprit encore un peu égaré.

Il colla ses lèvres fraiches sur les miennes et je sentis tous mes sens s'enflammer. Je me donnais à lui, répondant à son baiser possessif. J'oubliais où j'étais, j'oubliais tout. Lui seul comptait. Je sentis le gout du sang chaud sur sa langue, et curieusement cela ne m'incommoda pas. Bien au contraire. Notre connexion me faisait découvrir le lien si étroit qui existait entre le sang et le désir charnel. Le plaisir du sang m'apparut d'ailleurs similaire à celui du sexe, tout en restant néanmoins différent. Quoi qu'il en fût, ils étaient clairement liés. L'un déclenchait l'autre, et vice et versa. Mes mains s'égaraient dans ses cheveux, sur son cou. Son désir envahissait ma tête et mon corps. Je soupirais lascivement contre sa bouche. J'avais l'impression de fondre. Son indéfectible convoitise pour mon sang s'intensifia, son désir de me gouter était comme de longues caresses dans mon esprit…Caresses lancinantes..Grisantes.

J'entendis vaguement Carlisle s'éclaircir la gorge. Mais il semblait très très loin, comme au travers d'un rêve.

Les toussotements se firent plus insistants.

Lentement, Edward relâcha mes lèvres, dans un grognement contrarié.

Je repris conscience après quelques seconde…et réalisa avec effroi notre emportement. Le rouge envahit mes joues tandis que je tournais lentement les yeux vers Esmée et Carlisle.

Emsée étouffa son rire, sa main fine sur sa bouche. Une nouvelle fois, je sentis ma peau devenir écarlate.

« Nous sommes heureux de voir que le sang humain te profite aussi rapidement, Edward. » Nota Carlisle, qui se retenait de rire.

Leur soulagement faisait plaisir à voir. Ils étaient émouvants. Ils ne se comportaient pas en parents, ils étaient des parents. Dévoués et aimants.

« Je crois qu'il serait plus sage que tu vienne t'assoir pendant qu'Edward finit de s'alimenter. » Me proposa Esmée avec tact.

Elle avait raison, si je restais collée à Edward, nous allions nous retrouver nu comme des vers au beau milieu du salon d'ici quelques minutes !

Je remarquais que Carlisle ne respirait plus, certainement troublé par ma fichue odeur. Edward se figea et fixa son père avec une lueur étrange dans les yeux. Ma gorge se serra et j'eu soudainement peur que la jalousie d'Edward et son instinct protecteur ne prenne des proportions démesurés sous l'influence de l'Instinct.

Carlisle comprit immédiatement la fragilité de l'instant.

Il ramassa lentement les restes du pansement souillé au pied du divan.

« Je vais passer quelques coups de fils pendant que tu termines. J'espère que nos amis pourront me fournir des informations concernant ce poison. » Nous dit il.

« Je serais dans mon bureau au besoin. » Rajouta t'il d'une vois sereine, qui contrastait avec son regard vigilant.

« Tout ira bien. » Lui affirma Edward d'un ton glacial. Je ressentis les effets que L'Instinct susciter en lui. Carlisle était sensible à mon odeur, des lors il était perçu comme un danger, plus qu'un rival. Edward faisait beaucoup d'effort pour contenir ses émotions mais sa voix trahit ses limites.

Carlisle comprit qu'il devait s'éloigner pour ne pas envenimer la situation. C'était la seule chose à faire. Il hocha la tête puis monta l'escalier. Des qu'il eut quitté la pièce Edward se détendit. Moi aussi.

Esmée lui tendit un troisième verre de sang dans un sourire affectueux, qu'Edward lui rendit tendrement. Elle m'invita à m'assoir prés d'elle sur le canapé, je m'exécutais, ignorant les réclamations de mon corps de rester au côté d'Edward, de le toucher, de le sentir. Les marbrures qui couvraient son torse avaient déjà disparues.

Et…L'admirer torse nu, dans toute sa beauté retrouvé, n'arrangeait pas mes tourments…

TBC

J'espère que cela vous aura plu.

La suite bientôt.

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