Disclaimers : Shin Kidousenki Gundam Wing, personnages et produits dérivés appartiennent à Sunrise, Bandai, Sotsu Agency et aux parties associées.

Genre : UA, One-shot posté en 3 parties, romance, humour et pourtant sérieux. Yaoi.

Rating : T

C'est quoi ? C'est le kdo d'anniv de Luna que j'ai pu enfin finir (glory glory alléluia) !

Résumé : Votre copain est pénible mais vous restez avec. Il fait une connerie de plus et vous lui laissez une chance et ça saoule votre meilleur ami qui ne peut rien y faire.

Micis ! A toutes les personnes qui ont pensé à moi et qui ont mis un petit mot.

PS : je poste vraiment bcp en ce moment. Mais c'est ce que je fais quand je suis contrariée ou inspirée, j'écris, ça peut s'arrêter du jour au lendemain. Je suis contente en tous cas de pouvoir partager :p


Le numéro que vous avez demandé

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3ème Partie : Laisser son numéro à un sacré numéro

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Restaurant A table... à table ;p

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Les chiffres se ressemblaient tellement qu'à aucun moment il n'avait pensé à un faux numéro et c'était bien un faux numéro.

En même temps, il avait eu tellement envie que Ben…

Et il ne servait à rien d'essayer de le contacter pour le faire venir : Duo avait perdu l'envie. Il secoua la tête et rangea son téléphone dans sa poche, regarda son vis-à-vis…

Avant de se laisser rattraper par l'absurdité de la situation et éclater de rire de concert.

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- Oh putain. Y a qu'à moi que ce genre de conneries peut arriver !

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- Apparemment à moi aussi vu que je suis là « trésor »…

- Tu l'as dit « bébé »

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C'était un tutoiement temporaire, évidemment.

Heero avait un très joli rire qui semblait rare, rauque. Il rangea son blackberry et tendit la main.

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- Vu qu'on en est aux petits noms autant y aller complètement. Heero Yuy.

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Duo secoua la tête avant de serrer la main tendue.

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- Duong Maxwell.

- Duong ?

- Oui, c'est vietnamien.

- Vous êtes vietnamien ?

- Par mon arrière grand-père maternel. Vu que ça ne se voit pas vraiment – pour ne pas dire pas du tout -, on m'a donné un prénom pour me rattacher encore plus à mes origines. Et comme je suis un homme, on a décidé de m'appeler « Virilité »

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Heero éclata de rire.

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- Vous parlez vietnamien ?

- Très vite fait. En plus je baragouine un dialecte ou deux mais c'est plus pour pas me faire arnaquer quand j'y retourne. Je suis né là-bas mais j'ai plutôt vécu en Europe. Je parle surtout Français et Anglais.

- Cosmopolite comme moi.

- Ces beaux yeux bleus ne sont pas Japonais c'est sûr. Parce que Yuy c'est plutôt Japonais, hein ? Nos lointains ancêtres étaient des ennemis.

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Duo avait essayé de rattraper une bourde qui n'en n'était pas une.

On pouvait bien dire d'un homme qu'il avait de très beaux yeux sans qu'il ne se croie dragué ? Non ?

Il ne fallait pas voir le mâle partout…

« Heero » ne sembla pas s'offusquer de la question.

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- Mon père est Russe…

- Et merde…. Enfin c'est pas comme ça que je voulais le dire !

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De maladresses en maladresses.

« Heero » sourit de plus belle.

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- Né en Russie, devrais-je dire. Et d'origine japonaise.

- Ouf. Enfin non, pas ouf, mais bon quitte à faire dans le cliché, autant qu'il se vérifie un peu ! Yuy ça sonne Japonais.

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Heero rit de nouveau et secoua la tête.

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- Ma mère est Française. Les beaux yeux bleus viennent de son père. D'où viennent les vôtres ?

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Duo ne put s'empêcher de penser quelques centièmes de secondes : « est-ce qu'il me demande d'où viennent mes yeux ou d'où viennent mes beaux yeux ?»

Avant de se raviser immédiatement. A quoi jouait-t-il ?

Il avait son copain. Il voulait faire repartir son couple. Il était là pour un dîner en amoureux, pas pour sympathiser avec une erreur de casting.

Si… sympathique semblait-elle.

Et on pouvait dire à quelqu'un qu'il avait des beaux yeux sans le draguer, il fallait arrêter les conneries.

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- Ma grand-mère paternelle. Il paraît… euh… oops.

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Duo esquissa un sourire gêné en remarquant que sa main était toujours dans celle de Heero.

Quand il s'aperçut qu'il la serrait encore, le dit Heero n'eut pas l'air dérangé.

Après tout, le plus humiliant était passé.

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- Il paraît ?

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Pas dérangé le moins du monde puisqu'il relançait la conversation.

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- Il paraît que je tiens d'elle, de ma grand-mère. De la couleur de mes cheveux à son grain de beauté sur la hanche. En passant par son caractère de merde. Je ne l'ai pas connue mais tout le monde l'aimait beaucoup même si elle était chiante. Enfin…

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De fil en aiguille on pouvait raconter beaucoup de choses mais Duo ne s'attendait pas à en dire autant, même s'il n'en disait pas trop.

C'était facile de dire des choses pour faire sourire, il le faisait tous les jours avec sincérité auprès de ses pensionnaires.

Il le faisait avec sincérité même en étant fatigué.

C'était la première fois depuis longtemps qu'il avait autant envie de rire lui-même que de rire de lui, que de faire rire tout court.

Un rire qui venait de son cœur autant que de sa tête. Un rire qui n'était pas professionnel.

C'était terrible. Terrible d'avoir envie de s'évader de sa vie à ce point.

Terrible d'ouvrir son cœur à un étranger.

Il fallait rentrer, il était bien trop fatigué de toute façon. Il allait ranger ses affaires et partir, comme prévu. Enfin prévu après. Il pouffa encore. C'était vraiment du n'importe quoi.

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- Je suis désolé de vous avoir engueulé comme du poisson pourri pour des bêtises. Dans ma grande mansuétude je vais vous laisser la table et rentrer me coucher. Bichonnez votre amie.

- Vu qu'on est là tous les deux… on pourrait boire un verre ensemble ?

- Hein ? Et votre amie ?

- Il est trop tard pour qu'elle se déplace. Et comme vous avez l'intention d'aller vous coucher je suppose qu'il est trop tard pour que votre ami se déplace.

- Euh…

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Duo était on ne peut plus interloqué.

Et Heero poursuivait.

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- Honnêtement ça me ferait vraiment chier de m'être déplacé pour rien.

- Hé ! La faute à qui ?

- Justement. Je vous invite pour me faire pardonner.

- Vous n'avez rien à vous faire pardonner, Heero, vous n'y êtes pour rien. Allez…

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Duo allait prendre congé mais il dut s'interrompre.

Heero le regardait très fort. Avec un petit quelque chose d'espiègle dans les yeux. La situation le faisait beaucoup rire.

Ca faisait par contre moins rire une femme et son pauvre mari, habillés comme Camilla Parker-Bowles et le Prince Charles. Elle dans un tailleur écru rehaussé d'un foulard Hermès hideux. Lui en blaser bleu écussonné d'une grande école et pantalon sur-mesure.

Elle faisait crisser ses escarpins et touchait les bords de son chapeau extravaguant en signe d'exaspération.

Lui s'essuyait le front en essayant de ne pas décoller une postiche mal posée. Il savait que si elle restait en colère il en entendrait parler jusqu'à la fin de ses jours manifestement comptés avec une telle harpie.

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- C'est peut-être un signe ?

- Excusez-moi ?

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Duo n'avait pas bien entendu, par contre elle, on l'entendait d'ici. Elle voulait s'installer à la place des « jeunes hommes qui manifestement discutaient et n'avaient aucune raison d'encombrer le passage »

Cette condescendance…

Heero répéta.

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- C'est peut-être…

- Oh, ça sonne. Excusez-moi.

- Une goutte dans la mer…

-

Et la rombière de continuer à se plaindre. Ce ne devait pas être des habitués, contrairement à Duo, parce que sinon, le serveur serait déjà venu les voir, ne serait-ce que pour demander leurs intentions.

En prenant son téléphone, Duo s'aperçut que le numéro de Ben apparaissait, juste le numéro.

A moins que ce ne soit encore celui de quelqu'un qui s'était trompé.

Mais cette fois c'était les bons numéros partout.

Duo décrocha.

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- Oui B…

- T'es où, putain.

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Cette voix était censée lui donner quelques papillons dans le ventre, le téléphone rendait une voix beaucoup plus sexy qu'elle ne l'était vraiment.

Le téléphone déformait dans un sens ou dans l'autre. Amplifiait dans un sens. Ou dans l'autre.

Duo ne sut pas si c'était le ton ou la phrase en elle-même, qu'il avait pourtant l'habitude d'entendre.

Si c'était parce qu'il avait un auditoire et qu'il avait suffisamment hurlé pour être entendu.

Si c'était son état de fatigue.

Si c'était un ras le bol.

Mais la hargne de sa propre réponse l'étonna.

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- Change de ton.

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Ça eut le mérite de le stopper quelques secondes.

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- Quoi ?

- Tu changes de ton. Je suis pas ton chien.

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Ben souffla.

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- Monsieur s'est levé du mauvais pied… monsieur n'est pas rentré et c'est monsieur qui gueule ?

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Duo ne savait pas si c'était l'exaspération ou la déception qui le faisait parler.

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- Tu es chez toi ?

- Ouais.

- Eh bien restes-y.

- Tant mieux, j'avais la flemme de bouger. Pendant que t'y es ramène de la bouffe, mon frigo est vide. T'es là dans combien de temps ?

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Il avait mal compris. Et en plus il ne s'excusait même pas, ni à demi mot, ni au quart de mot.

Rien.

Il y avait des jours où ça ne faisait rien.

Et des jours où ça faisait quelque chose, quand même.

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- Ca tombe bien que t'ai appelé, j'allais le faire. On se voit pas ce soir.

- Pourquoi ? Tu fais encore la gueule ? T'es encore à ton boulot ? T'es payé au lance-pierre et tu fais des heures sup' pour ne pas changer ?

- Je mange avec un pote.

-

Duo n'aimait pas mentir et s'était jurer d'éviter.

Mais parfois le mensonge aidait.

C'était tellement facile de juger ses parents… par contre ça l'était un peu moins quand, à peu de choses près, on faisait exactement la même chose.

Heero n'était pas un pote. C'était un inconnu qui avait l'air sympa.

C'était une bouffée d'oxygène.

C'était presque sans arrière pensée.

Presque.

Mais il y avait eu les jolis yeux bleus.

Ben n'avait pensé à aucun moment que Duo pouvait l'avoir un peu sévère. Il avait pris l'habitude qu'il ne lui tienne pas rigueur de ses états d'âme.

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- Un pote, hein ? C'est la blondasse qui peut pas me blairer et qui a qu'une envie, prendre ma place ? Et pourquoi on se verrait pas ce soir ? Tu comptes découcher ?

- Non.

- Alors passe après ?

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Quelque chose dans le ton de Duo avait du faire un drôle d'effet à Ben parce qu'il lui parlait d'un seul coup différemment.

Ce n'était pas parce que Ben n'était pas foncièrement bon qu'il n'était pas foncièrement amoureux, il fallait lui accorder ça.

Et ce n'était pas parce qu'il était amoureux qu'il fallait laisser faire.

L'amour ne justifiait ni faisait tout, même si c'était plus facile à dire qu'à appliquer.

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- On verra.

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« On verra » ce n'était pas « non »

Cette manie d'être tout doux quand l'autre vous poussait dans vos retranchements…

Ça pouvait être très mignon.

Et ça pouvait être exaspérant. Exaspérant que ce soit au bord du précipice qu'on se rende compte que l'on pouvait tomber et tout perdre.

Exaspérant.

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- Passe… s'il te plaît…

- On verra, je suis fatigué.

- Et tu es deh…

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Les mauvaises habitudes avaient la vie dure.

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- Tu me fatigues, Benjamin.

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Les nouvelles habitudes pouvaient faire peur.

Duo, là, ne se comportait pas avec lui comme il se comportait avec son copain.

Il était lui-même. Comme il était avec ses amis.

Il découvrait, subtilement mais avec une horreur manifeste qu'il avait un dédoublement de personnalité.

Bien sûr qu'on ne se comportait pas de la même manière avec un ami qu'avec un petit ami, sinon il n'y aurait aucune différence entre les deux.

Mais à ce point ?

Ben avait un dédoublement de personnalité aussi.

Ben se comportait rarement pour ne pas dire jamais comme s'il allait le perdre.

Ben apparemment n'avait pas envie de le perdre.

C'était rassurant, quand même.

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- Tu m'appelles quand t'arrives ?

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C'était à vomir.

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- … Je suis pas ton gosse, Ben. Si je passe pas, je t'envoie un sms. A plus.

-

On pouvait être incorrigible quand on avait de l'espoir.

Mais au bout de trois ans l'espoir pouvait s'accompagner d'une forme de résignation.

Et le sourire heureux mais basé sur du vide se changea en sourire vide.

« Je suis pas ton gosse » il n'était pas obligé de dire ça.

Ce n'était pas anormal de vouloir entendre une voix…

C'était peut-être la sensation d'être fliqué.

-

- Du…

-

Duo raccrocha. La conversation avait à peine duré une minute et pourtant Duo avait eu l'impression de la vivre au ralenti.

Comme on ralentissait avant de prendre un tournant.

Heero le regardait fixement.

Et la rombière continuait à trépigner.

Duo leva la main.

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- Ne posez pas de questions. Si vous voulez toujours diner j'accepte. Si vous avez changé d'avis, je vous laisse la table et je vais diner avec un ami.

- Vous croyez aux signes ?

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Duo haussa un sourcil. Un signe, tu parles.

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- Je suis du genre à penser que 100% des gagnants ont tenté leur chance. Pas qu'une force mystique les a poussés à la tenter. Pourquoi ? Parce que c'est énorme ce qui nous arrive.

- Oui. Tout se ligue pour que l'on dîne ensemble.

- Hm ?

-

Duo rangea son téléphone.

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- D'abord nos portables.

- Ah ouais, nos portables sont potes.

- Mais surtout parce que la chose à chapeau là-bas me donne envie de m'asseoir et de chauffer le siège pendant des heures… si vous voyez ce que je veux dire.

- Oh… je vois…

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Duo voyait très bien. Elle était insupportable. Et elle ne mangerait définitivement pas à leur place.

Heero haussa légèrement le ton, que le serveur – entre autres – puisse entendre.

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- Apéro. Hors-d'œuvre. Entrée. Plat. Dessert-

- Et digestif.

-

Heero lui décocha un sourire-frissons.

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- Je vois qu'on s'est compris.


Bureau de Quatre Raberba Winner qui travaillait tard, 21h05

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- Allo ?

- Passe-le moi !

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Quatre étouffa un bâillement.

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- Qui est à l'appareil ?

- C'est Ben, connard. Passe-le moi, je sais qu'il est avec toi.

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Quatre se redressa sur sa chaise et dit calmement.

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- Il t'a dit qu'il était avec moi ?

- Non. Mais il ni…

- Alors pourquoi tu m'appelles ?

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Il fallait être très bref avec les personnes agressives. Ca les déstabilisait. Si bien qu'elles en étaient franches avant d'être vipérines.

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- Je l'ai eu tout à l'heure mais j'arrive plus à le joindre.

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Ah, ce n'était que ça.

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- Laisse-lui un message. Et Ben ?

- Quoi ?

- Va te faire foutre.

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Quatre raccrocha et rappela directement Duo, un peu inquiet.

N'étaient-ils pas censés être ensemble ?

Il l'avait insulté. Ce n'était pas vraiment la chose à faire quand on avait affaire à quelqu'un que l'on jugeait violent. Mais c'était sorti tout seul. Comme le connard.

Paas bien.

La première fois il tomba sur la messagerie. La seconde fois il tomba sur la messagerie.

La troisième fois le téléphone sonna 4 fois avant qu'il ne décroche.

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- Ah, téléphone de merde ! Je capte au lance-pierre, faut que j'en change.

- Duo ?

- Ah, salut, Quat'. Tu ne devineras…

- Ben croit que tu es avec moi. C'est quoi ce bordel ? Si je dois te couvrir, tiens-moi au courant au moins.

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Oui quand même.

Il y avait un barouf du diable du côté de chez Duo.

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- Non c'est pas ça…

- Alors c'est quoi ? D'ailleurs t'es pas censé être avec lui, là ?

- C'est compliqué.

- Je m'en fous, explique.

- En fait je croyais que c'était Ben qui m'avait envoyé le sms. Et c'était un faux numéro.

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Quatre faillit en tomber de sa chaise.

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- C'est une blague ?

- Non.

- Ah merde. Mais ça me dit pas où t'es.

- Tu me dis pas que t'es désolé ?

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Quatre soupira.

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- Tu sais très bien que moins tu vois ton mec, mieux je me porte. Mais t'es où ? Il te cherche.

- Ben je suis au resto et je mange avec quiproquo man.

- Hein ? C'est quoi ce délire ?

- Heero a cru envoyer un sms à une de ses amies. On s'est retrouvé tous les deux comme des ronds de flanc. On en a rit et on a décidé de faire connaissance.

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Quatre resta silencieux quelques secondes, essayant de digérer les informations.

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- … Tu es resté bouffer avec un inconnu au lieu d'aller voir ton mec ? J'aime déjà ce type. Enfin non, je l'aime pas, je l'ai pas encore vu. Il te plaît, hein ?

- Quat' ! Tu ne crois pas aux actes gratuits ?

- Bien sûr que si. Mais il te plait quand même, hein ?

- Je ne suis pas comme ça.

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Quatre éclata de rire.

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- Oui je sais, tu es fidèle. Blablabla Que ça ne t'empêches pas d'ouvrir les yeux sur le monde. Rassure-moi il est beau ? Gentil ? Classe ? Drôle ?

- Oui. Mais…

- Il est en face de toi ?

- Hm.

- Ok. Donc tu vas la jouer langue de bois.

- Quatre…

- Je sais que c'est pas un diner avec un mec canon qui va te faire quitter Ben.

- Merci.

-

Au ton de Duo, il était sincère.

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- Mais plusieurs diners avec le même mec canon…

- Oh, la ferme. Je raccroche.

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Duo avait éclaté de rire avec Quatre, ce qui n'était pas arrivé depuis longtemps.

Un vrai éclat de rire.

Quatre aimait déjà cette échappatoire, si éphémère soit-elle.

Mais lui voulait du réel. On n'allait pas le changer.

Il eut le temps d'entendre une conversation rapide avant qu'ils ne raccrochent.

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- Quiproquo Man ?

- Tu voulais que je t'appelle comment, Heero ?

- Je ne sais pas, Superman ? Batman ? Spiderman ? Mais Quiproquo Man ? Qui voudrait d'un mec prise de tête ?


Restaurant « à table », 22h00

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Lillet blanc et pounti en apéritif,

Crottin de chavignol pour l'un et salade de la mer pour l'autre…

Pavé de veau aux morilles et purée ménagère ou pavé de lotte sauce vierge avec son riz sauvage

Le tout arrosé d'une bouteille de côte du ventoux

Ils avaient choisi un verre de chardonnay en digestif et s'apprêtait à dévorer un tourment d'amour à la noix de coco pour l'un et un crumble aux pommes pour l'autre.

Evidemment ça s'était merveilleusement bien passé. D'habitude l'herbe n'était jamais plus verte ailleurs… mais elle devenait limite fluorescente quand on était dans le rouge dans son couple.

Daltonien des sentiments, on devenait.

Les pensées de Duo, pêle-mêle ?

Heero avait un rire merveilleux.

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- …

- Non mais Heero ça va, quoi. Au lieu de tirer un ballon j'ai éjecté ma basket. Je ne comprends pas qu'on n'aie pas accordé le but !

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Heero était une sauce aigre-douce.

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- Tu es un cas, Duo.

- Oui eh ben je m'en fous.

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Heero était délicieux.

Heero était fils de diplomate et travaillait dans une agence de publicité.

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- Ah, j'aurais jamais cru ?

- Si tu me dis que tu me voyais mannequin ou yakuza, je te frappe.

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Il était dans tout ce que Duo abhorrait, dans le superficiel, dans l'arnaque, dans ce qui rendait les filles anorexiques et les hommes metrosexuel au lieu d'être sexuels. Non, rendre tous les mecs aussi lisses qu'un poster n'était pas une bonne chose et rien que pour ça il le haïssait.

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- Tu as un métier de merde.

- Ca paye les factures.

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Heero dans la vie personnelle était bénévole chez les Restos du Cœur.

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- Ah bon ? Depuis longtemps ?

- Bien dix ans malheureusement. J'aurais voulu ne pas avoir à le faire.

- On nous avait dit c'est pour un soir…

- Tu chantes faux.

- Je t'emmerde.

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Heero ne considérait pas que ce que faisait Duo était inutile même si à côté il avait un métier qui rapportait.

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- Ce n'est pas évident de joindre les deux bouts mais bon.

- L'argent ne fait pas tout. Tu as un toit au-dessus de ta tête et ce que tu fais te plais ? C'est déjà ça.

- J'aimerais bien gagner un peu plus de sous quand même. Et qu'on ait des subventions.

- Il existe des solutions…

-

Heero n'était pas encore saoulé par ses anecdotes professionnelles, normal, il ne sortait pas avec lui.

-

- Et puis tu sais… oh merde. Je parle, je parle…

- Continue tu m'intéresse.

-

Heero était sexy la bouche pleine.

-

- T'as de la crème de coco sur la bouche.

- Où ça ?

- Juste… là.

- Où ?

- Là.

- Là ?

- Attends je vais te la retirer.

-

Et Duo avait failli le faire de l'index.

Il ne s'était rappelé qu'à la dernière minute qu'il fallait une serviette quand même


Une heure plus tard après une addition partagée au nez et à la barbe de Heero qui voulait inviter.

-

Duo s'était retenu de justesse de dire « ce sera pour la prochaine fois »

Ils étaient sur le point de sortir du restaurant.

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- Bon ben j'ai été content de te connaître, Heero.

- Moi aussi mais on va se revoir non ? Ce n'est pas comme si on n'avait pas nos coordonnées respectives.

- Euh… oui, pourquoi pas !

-

Duo secoua la tête et rit un peu, gêné. Ils avaient leurs coordonnées respectives, hein ?

Duo était lucide. Il savait que c'était dangereux de revoir Heero.

Dangereux pour son couple.

Même si Duo n'avait aucune intention à l'heure actuelle… il ne pouvait pas empêcher les fantasmes.

Il était humain.

Il valait mieux couper les ponts, c'est sûr.

Il fallait surtout arrêter de se mentir.

Duo n'osait pas dire « en tout bien tout honneur » parce que d'une, même s'il ne se passait rien physiquement, il se passait quelque chose quand même.

Et de deux, ce serait raconter n'importe quoi.

Bon, fallait pas abuser non plus, ce n'était qu'un dîner !

-

- Pourquoi pas… tu as l'air motivé ça fait plaisir.

-

Duo rougit et rit doucement.

-

- C'est pas ça mais… mon copain va avoir du mal avec un petit nouveau, plutôt beau gosse et sympa.

-

Mon copain. Celui qui avait appelé. Celui dont on ne parlait jamais la première fois.

Jamais quand on voulait qu'il y ait une deuxième. Heero n'avait pas parlé de son amie non plus, ni dit si c'était une amie ou... une amie.

Duo aurait du remettre Ben sur le tapis… et il avait lui-même coupé court sur fond de colère.

Mais la colère était partie à l'apéritif.

Et Heero répondait.

-

- Tu es obligé de lui dire ? Tes amis sont les amis de ton ami ?

-

Duo éclata de rire. Le « t'es obligé de lui dire » était le piment, le piquant, le petit interdit et « les amis de tes amis » la pointe de miel, rassurante, amicale.

Leur amitié menaçait d'être aussi forte et entraînante que de la vodka.

Et la vodka miel-piment était délicieuse.

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- Non.

- Non tu n'es pas obligé de lui dire ?

-

Heero jouait, marchait, tel un funambule, sur le fil de leur amitié naissante.

Toujours à la lisière.

Duo répondit, sincère.

-

- Non les amis de mes amis ne sont pas ses amis. Mais au moins il les connaît.

- Honnête, c'est bien.

- Oui quand même. Et puis, si je te gardais pour moi tout seul il se poserait des questions.

- Je me poserais pas de question, moi.

-

Et ce regard bleu, bleu. Bleu vortex.

-

- Le bon dieu sans confession.

- Juste « Heero » à la place d'un numéro.

- Un sacré numéro. Mais t'as raison. Si je le fais pas maintenant je vais vous confondre.

-

Duo renomma le téléphone de Heero en « sacré numéro »

Heero renomma le téléphone de Duo en « bidanshi »

-

Duo le vit.

Bide en chie ? Il éclata de rire.

-

- Ca veut dire quoi, ce truc ? Que t'en as chié avec moi ?

-

Ils partiraient sur une amitié au début ambiguë vue qu'ils se connaissaient à peine.

En se connaissant mieux ils resteraient amis. Comme quand il avait connu Quatre et qu'il avait voulu plus que de l'amitié.

Au bout du compte ça s'était transformé, même s'il le trouvait toujours méchamment hot.

Oui, ce n'était pas impossible une amitié qui partait d'une attirance. Et oui faire entrer Heero dans sa vie se révèlerait dangereux.

Reste à savoir si son couple en valait la chandelle.

-

- Ca veut dire « sacré numéro »

-

Et ils étaient partis chacun de leur côté sur un sourire et un merveilleux dîner.

-

Duo avait essayé de se comporter comme un ami.

De se montrer tel qu'il était et surtout, tel que Ben l'avait connu puisqu'ils avaient été amis.

En vain. On pouvait se laisser des chances, beaucoup. Mais quand on y croyait plus soi-même, ça ne servait à rien.

Ben avait essayé un temps d'être le mec super qu'il avait connu.

Ça avait duré quoi, un mois ou deux ?

Le problème était que, si quand un os se cassait, une fois reconsolidé il était deux fois plus solide, il restait encore la trace.

Et si l'os était mal consolidé, il fallait le casser de nouveau pour le remettre en place.

Ca aurait du faire mal à Duo de rompre. Vraiment très très mal. Enfin, plus mal que ça lui en a fait vraiment.

On pouvait s'habituer à la douleur apparemment. Parce qu'en rompant il s'était aperçu que la rupture avait déjà longtemps été consommée.

Ils avaient tenu cinq mois. Leur rupture s'était faite en cinq minutes. La seule chose qui avait été cassée ce jour-là, c'était la voix.

Après la rupture il n'y avait pas d'amitié possible entre eux.


Un an plus tard, bureau de Duo Maxwell

-

Puisque Duo passait plus de temps dans le centre que chez lui, et qu'il était doué, on lui avait alloué un bureau.

Il était à présent conseiller, pas riche pour un sou mais heureux comme un pape.

Ce soir Heero était passé les chercher Trowa, Quatre et lui, pour les inviter à une soirée de lancement d'un nouveau portable. Soirée Partenaires.

Ça avait beaucoup fait rire Duo mais surtout, ils avaient l'occasion d'être tous ensemble et de bien manger à l'œil.

Duo avait son sempiternel jeans-baskets noires et une petite barbe d'une journée.

Il avait des tous petits yeux fatigués et un sourire gourmand.

Et Heero était en costard évidemment.

-

- Duo ?

- Hmm ?

-

Duo releva la tête de ses papiers.

-

- Tu me plais, tu sais.

- Merci.

-

Duo avait mis son plus beau jean.

Et oui, se ramener habillé casual à une fête plutôt chic. Casual sans être à la rue.

Lui-même, quoi.

-

- Est-ce que je te plais aussi ?

- T'as trop la classe.

- Je ne te demande pas si j'ai la classe. Je te demande si je te plais.

-

Ah, c'était nouveau. Ils n'avaient jamais parlé du petit plus entre eux, jamais.

Accord tacite peut-être.

Ce n'était pas la première fois qu'il sortait tous ensemble, Heero n'était pas le plus sociable de la Terre mais il s'entendait très bien avec Quatre et Trowa et même Wu Fei à l'occasion, quand il venait.

-

- Euh pourquoi tu me sors ça maintenant ?

-

Heero ferma la porte sans la verrouiller.

Elle se rouvrit immédiatement, mais sur une petite surface.

-

- Tu as quitté ton mec depuis un an. J'ai passé le test Trowa. J'ai passé le test Quatre « tu es bisexuel ce n'est pas grave je te pardonne ».

-

Duo secoua la tête.

-

- Il faut être un surhomme pour passer le test Quatre. Pour lui, personne n'est assez bon pour moi. Ou pour lui.

- Il t'aime beaucoup. Bref tu avais besoin de te changer les idées, d'une nouvelle tête ou d'un coup de pouce pour laisser ton ex.

-

Duo leva les yeux au plafond.

-

- Arrêtez de penser à ma place, tous, c'est chiant. J'avais surtout besoin d'avoir envie de le lâcher. Envie, au point que ça devienne un vrai besoin.

- …

- J'avais besoin de me réveiller et personne ne pouvait le faire à ma place. Personne ne m'aurait fait changer d'avis. Y en a qui écoutent leurs potes et y en a qui s'écoutent. Mes choix m'ont donné tort mais ce sont les miens.

-

Heero fit quelques pas.

-

- C'est vrai. Par contre ce doit être difficile de voir sans rien pouvoir faire.

- Ce n'est évident pour personne. Mais aucun de nous n'a jamais cessé d'essayer.

- Essayer quoi ?

- J'ai essayé que ça marche. Tro a essayé de respecter mes choix. Quatre a essayé de me faire réfléchir. Et quand il panique, il tacle. Mais c'était à moi qu'il mangeait le cerveau. Pas à Ben, même s'il sentait que le courant ne passait pas entre eux.

-

Heero lui fit un sourire canaille.

-

- On ne peut reprocher à personne de tenter sa chance.

- C'est vrai. Par contre on peut regretter les conséquences. Au moins on a été honnêtes jusqu'au bout, sans faux-semblant.

-

Le métis atteignit le bureau.

-

- Aujourd'hui tu la vois la violence de Ben ?

-

Le regard de Duo s'assombrit.

-

- Aujourd'hui je vois qu'il n'est pas pour moi.

- Tu ne réponds pas à ma question.

-

Duo soupira.

-

- Je n'ai pas connu – ou pas eu le temps de connaître – l'escalade. J'espère ne jamais avoir la confirmation que Quatre avait raison de bout en bout. Ni Quatre ni moi n'avons été vraiment objectifs.

- Et pour avoir rencontré Ben, je ne le sens pas non plus. Mais je ne suis clairement pas objectif.

-

Duo ne put que sourire à ça.

-

- C'est vrai.

- Tu sais quoi ?

- Quoi ?

- J'ai envie d'essayer aussi. Tout le monde essaie alors pourquoi pas moi ?

- Essayer quoi ?

- De tenter ma chance.

-

Le regard signifiait que le « non avec quii » avait des chances d'être éjecté comme la mouche d'Obama.

-

- Oh. Intéressé ?

- Je veux ouais. C'est quelqu'un qui fait que ceux qui le connaissent veulent tous tenter quelque chose.

- …

- Quelqu'un qui tente la chance des autres aussi mais fait comme si de rien n'était.

-

Duo fit un chut de son index.

Il ne fallait pas que ça s'ébruite.

-

- Je ne peux pas être un énième ami sans être hypocrite. Alors ? Est-ce que j'ai une chance ?

-

Duo pencha la tête de côté.

-

- Si je te réponds non ? Que j'avais besoin de temps pour moi ?

-

Heero posa les mains à plat sur le bureau.

-

- Je réessaierais par intermittence. Et vu que je ne suis pas le centre de ton univers et que tu n'es pas le mien, il est normal de se ménager du temps pour soi.

-

Duo eut une remarque cynique.

-

- C'est idyllique ton truc. Complètement utopique.

- Qu'est-ce que tu en sais ?

-

Heero avait réponse à tout, il le savait depuis le temps.

Duo ne put que sourire doucement.

-

- Tu as raison, je n'en sais rien.

- Alors ?

-

Alors ?

Quand Heero le regardait comme ça…

-

- Je ne sais pas, c'est vrai. Mais.

- Mais ?

-

Mais ?

Heero le bouffait ouvertement des yeux. Sans retenue. Sans j'attends que tu sois prêt.

Sans amitié ou plutôt avec de l'amitié. Et plus, ce petit plus qui lui donnait envie…

-

- Mais j'ai envie de découvrir…

- …

- Pas à pas.

-

Pas à pas ça voulait dire lent.

Patience.

Ca n'allait pas se faire en dix minutes.

-

- Moi aussi j'ai envie de découvrir.

-

Heero se mordit la lèvre inférieure.

Duo éclata de rire.

-

- Ouais, t'as envie de m'embrasser. Et plus si affinités.

- Cache ta joie.

-

Passer un an et demi aux côtés d'une personne comme ça… la voir sourire, la voir rire, la voir péter les plombs, la voir hurler.

La voir aimer et ne plus aimer.

La voir tomber en amour. Avec soi. C'était parfait quand on était prêt.

Parfait.

-

- Non... je peux pas. Je me sens con.

-

Duo souriait trop pour être honnête. Et en même temps il ne l'avait jamais été.

Heero attrapa Duo par la nuque et murmura.

-

- Qu'on le soit à deux alors.

-

Et Heero s'octroya une bouchée d'exotisme. Et Duo faillit oublier pourquoi ils devaient bouger

Et au premier mouvement de langue… non. Au premier suçotement de lèvres…

Non. Au premier couinement ridicule bloqué à même la bouche, Duo oublia tout.

Même qu'il avait cherché sur Google la signification de bidanshi.

Si le dieu matos le lui permettait, il ne changerait jamais de portable. Et éventuellement, de mec.

-

Quatre allait frapper à la porte de Duo, pour vérifier, entre autres, l'heure à laquelle Heero devait arriver.

Quelle ne fut pas sa surprise.

-

- Oh bordel.

-

Il alla, guilleret, s'installer à son bureau quand Trowa débarqua.

-

- Si tu veux du budget, tu vas te faire foutre.

- Je suis là pour le fun.

- Dans ce cas tu peux t'asseoir.

- Trop aimable.

-

Trowa lui fit un doigt d'honneur, devançant celui de Quatre.

-

- Tu ne saurais pas où se trouve Heero ? Et ne me dis pas que tu n'es pas son père.

-

Quatre lui sourit. Depuis leur conversation étrange, leurs rapports étaient moins tendus.

C'était plus facile d'être détendu avec Heero aussi.

-

- En gros je n'ai pas le droit de t'envoyer chier ?

- Non.

- De toute façon je suis d'une super humeur.

- Ah ? Pourquoi ?

- Heero et Duo sortent ensemble.

-

Trowa haussa un sourcil.

-

- Ca c'est ce que tu veux.

- Non.

-

Il sourit.

-

- Non ce n'est pas ce que tu veux ?

- Je les ai vus s'embrasser dans le bureau de Duo

- C'est une blague ?

- Non !

- J'y crois pas.

- Ben crois-y. C'est pas comme si Duo n'avait pas eu de flirts.

- Ce n'est pas pareil quand tu décides de sortir avec un mec que tu connais.

- Hmm.

-

Quatre était aux anges. Trowa avait un air sardonique. Il était en smoking. Il portait ses petites lunettes, celles-là même qui ne ternissaient pas l'éclat de son regard vert.

-

- Bon, tu peux l'avouer maintenant. Heero et toi vous vous connaissiez d'avant.

-

Quatre regarda Trowa comme s'il avait vu la vierge faire du hullahoop.

-

- Non, je le connaissais pas. Je l'ai connu en même temps que toi.

- J'y crois pas une seule seconde.

- Hein ?

- Et puis ça colle trop entre vous, c'est louche.

-

Quatre éclata de rire.

-

- Il est juste génial, ce mec ! ça arrive !

- Non, pas avec toi, tu es bien trop intransigeant. Après plus d'un an tu peux le dire, il y a prescription. Duo ne t'en voudra pas.

-

Il rit plus fort.

-

- Dire quoi ?

- Tu as inventé de toute pièce cette théorie du double numéro : tu connaissais forcément l'expéditeur.

- Mais bien sûr. Et sous prétexte que mon nom veut dire « Lune » en arabe et que c'est un prénom de fille, j'ai des pouvoirs cosmiques et j'ai demandé à Sailor Allah de me faire voir la lumière ?

- …

-

Trowa avait trop eu le nez dans ses chiffres.

-

- J'ai vraiment cru que c'était ce crétin qui essayait de faire amende honorable. Ca m'a fait chier que Duo ait cherché à recoller les morceaux avec un con je ne perdais pas patience et pensais sincèrement qu'un jour il le larguerait.

- Tu as vraiment cru que c'était Ben ? Tu veux me faire croire ça ?

-

Quatre inspira un grand coup.

-

- Oui. Ben avait un numéro professionnel et un numéro personnel. Il suffisait que Duo se fut trompé une fois pour que tout puisse tenir.

- …

- Ca m'est déjà arrivé, Trowa. La théorie du double numéro n'en est pas une, théorie. Elle se vérifie.

-

Ben voyons.

-

- Je demande à voir.

- Sans problème, Barton.

-

Un défi ?

-

- T'as qu'à essayer avec mon numéro de portable.

- Ah. Mais je le connais pas ?

- Je te le donne.

-

Depuis le temps qu'ils se connaissaient ils ne s'étaient jamais échangé les numéros.

Aucune raison pour le faire.

Trowa lui donna le téléphone.

Quatre le prit et répondit.

-

- Donc j'enregistre ton numéro de téléphone sous Trowa 1. J'enregistre le même numéro sous Trowa 2

- Ok. Comment on vérifie que ça marche ?

- Ben faut m'appeler, crétin.

- Oui mais avec quel numéro ? Je ne l'ai pas, moi.

- Ah oui c'est vrai, je suis con. C'est le…

-

Trowa enregistra le numéro sous un nom rapide.

Quatre enchaîna, un sourire victorieux aux lèvres.

-

- Maintenant appelle-moi.

-

Quatre posa le portable sur la table, entre Trowa et lui.

Trowa composa son numéro.

Il leva les yeux au ciel.

-

- Je tombe sur ta messagerie qui me dit que tu ne prends pas de messages.

- Ah merde, je dois être en renvoi d'appel sur répondeur simple. Attends deux secondes.

-

Quatre fit une petite manipulation avant de donner le feu vert à son vis-à-vis.

-

- Vas-y.

-

Trowa composa une nouvelle fois le téléphone.

Cette fois c'était la bonne. Le portable vibra et laissa apparaître un numéro de téléphone au lieu du nom du contact.

-

- Ah, tu vois que j'avais raison ! J'avais beau détester l'ex de Duo, je l'aurais pas envoyé voir un inconnu sous prétexte que…

-

Mais Trowa n'écoutait pas, se contentant de laisser sonner le téléphone.

Le temps que Quatre finisse sa phrase, il tombait sur la messagerie en mode répondeur-enregistreur cette fois.

-

- Hmm… ce qu'il ne faut pas faire pour avoir un numéro de téléphone…

- Hein ?

- 2.

-

Vous êtes sur la messagerie de Quatre/Qamar. Laissez-moi un message et je vous rappelle si vous en valez la peine. Si vous êtes con j'aurais votre peau. Merci.

-

Quatre resta bouche-bée.

-

Ecouter votre message, taper 1. L'effacer, taper 2. Enregistrer un nouveau message, taper dièse. Revenir au menu, taper étoile.

-

- Je ne veux ni taper 1 ni 2, ni dièse. L'étoile je m'en fous même si tu t'appelles « Lune ». Sailor Moon.

- Oh, la ferme…

-

Trowa lui décocha son sourire le plus sensuel.

-

- Je veux sortir avec toi.

- Sortir n'est pas une touche disponible sur mon téléphone.

-

Quatre avait essayé de répondre sérieusement.

Trowa s'était levé de sa chaise pour se poster juste derrière celle de Quatre.

-

Je n'ai pas compris. Ecouter votre message, taper 1. L'effacer, taper 2. Enregistrer un nouveau message, taper dièse. Revenir au menu, taper étoile.

-

Il approcha le coin de ses lèvres contre son oreille et positionna le téléphone devant sa bouche afin de répondre en même temps à Quatre et à son répondeur.

La voix de Trowa si près donna la chair de poule au blond.

-

- Je veux que tu supprimes l'un des deux numéros. Je veux mon prénom sur ton portable chaque fois que j'appelle, je ne suis pas un numéro.

- Ce n'est pas une touche disponible…

- Si je dois te toucher… pour avoir une touche, je le ferais, Qamar.

-

La voix, les lèvres caressaient l'oreille de Quatre qui se mordilla la lèvre inférieure, bougeant lentement la tête pour positionner le lobe de son oreille entre les lèvres de Trowa.

Un chat qui cherche des caresses.

-

- On se tolérait à peine… il nous a fallu des années pour être corrects l'un envers l'autre ça n'a aucun.

- Merci de parler au passé. Pourquoi crois-tu que Duo nous mettait souvent en présence ?

-

Ah oui pourquoi autant insister ? Quand ça ne collait pas ça ne collait pas…

On harcelait tous plus ou moins à notre manière.

C'était bien de repérer le potentiel. Mais il fallait bien qu'il y en ait un d'intéressé au départ.

Il était vraiment, vraiment blond.

-

- Parce que j'ai une grande gueule.

- Oui. Et parce que je suis le seul à te la faire fermer.

- Pas tort.

- Et parce que je t'attire aussi.

- Tu m'intrigues.

- Et je t'attire. Sinon tu ne m'aurais pas laissé te toucher. Il y a un peu plus d'un an tu m'aurais arraché le bras. Et on se connaît depuis cinq ans. Alors…

- Hmm ?

-

Trowa poursuivit alors qu'il raccrochait le téléphone pour que le message reste.

Et sur le répondeur. Et dans la tête de Quatre. Cela faisait un petit moment qu'il ne s'était pas laisser aller.

-

- Je veux mon prénom sur tes lèvres chaque fois que tu as… faim. Chaque fois que tu as… chaud.

-

Quatre essayait de garder la tête froide.

-

- Je ne mélange pas le travail et le plaisir.

- Tu aimes ton travail ? Si oui, change.

- C'est petit.

- Petit, moi ? Non…

-

Le rire de Quatre se fit sensuel, alangui.

-

- J'aime le célibat. Pas prise de tête.

- C'est pas ta tête que je vais prendre…

-

Quatre aimait infiniment se tromper sur les gens qu'il prenait pour des innocents, des tout timides, tout agneaux quand ils étaient de doux tigres. Insignifiants.

Le trésorier, Trowa

-

- Oh… comme tu y vas…

- Et encore. Tu ne m'as pas encore vu y aller.

-

Trowa renversa les dossiers de Quatre par terre et l'allongea sur le bureau.

-

-

OWARI


Finito !

J'espère que ça vous aura plu – surtout à toi ma Lunanamoi ! Gros bisous !

Je ne sais pas quand je vais le poster celui-là, je vais avoir un emploi du temps musclé (oui encore plus que d'hab :p)

A pluch' tout le monde !

Mithy ¤ et hop ¤