Coucou tout le monde! Alors voila après avoir lu toutes vos fics, mon amie Mel et moi avons décidé de se lancer aussi!On avait vraiment peur du résultat alors si vous pouviez mettre des reviews pour nous faire part de vos avis et nous encourager ce serai super sympa parce qu'on est vraiment timides... Et oui! Merci d'avance et bonne lecture!


Parcours Fructueux

Chapitre 1: Rencontre

- "Non Monsieur, la boutique n'est pas ouverte le dimanche, en revanche elle est ouverte tous les autres jours de la semaine de neuf heures jusqu'à dix-huit heures, heure de fermeture."

Je soupirai. Premier jour de la semaine et l'envie de me jeter contre un bus me prend déjà.

- "Oui Monsieur, nous avons effectivement des tentes en magasins. Mais au lieu de passer toute ma journée à vous énumérer les nombreux produits de la boutique de sport Newton de Forks, je vous conseillerais simplement de venir vous déplacer en magasin afin de trouver votre bonheur."

Je regardai ma montre, quinze heures. Génial, plus que deux heures et demi à tenir avant de faire ce à quoi j'aspire, rentrer dormir.

- "Mais c'est moi qui vous remercie Monsieur. A très bientôt."

Je raccrochai. « Seigneur » Marmonnai-je

- "Dure journée?" M'interrompit la voix que je reconnaissais comme étant celle de mon employeuse.

- "Pas vraiment, disons plutôt ennuyeuse." Répondis-je sans même lever les yeux vers mon interlocutrice.

- "Ma chère Bella, si vous vous attendiez en postulant ici, à avoir un emploi passionnant, j'en suis fort navrée mais il semblerait que vous vous soyez trompée d'endroit."

- "Vous faites erreur Mrs Newton. La vie que je mène me convient parfaitement." Mais bien sur.

- "Parfait parce que le téléphone est en train de sonner et vous allez avoir l'occasion de faire ce pour quoi vous êtes ici, votre boulot."

Je me précipitai sur le téléphone que je n'avais bien évidemment, tête en l'air que je suis, pas entendu.

« Boutique Newton? »

Quelques coups de téléphones, de clients à informer et deux cents cinquante trois soupirs d'exaspération plus tard, la pendule annonçait dix sept heures trente, soit l'heure pour moi de mettre les voiles de cet enfer.

Tandis que je rangeais mes affaires et m'assurait que tout était en ordre, je fis inconsciemment tomber un cadre photo se trouvant sur le comptoir. Ce genre de maladresse ne m'était plus arrivé depuis longtemps… Je me penchai alors pour le ramasser lorsque j'entendis une voix familière que j'avais justement espéré, ne pas avoir à faire face.

- "Bella! J'ai justement eu peur que tu sois déjà partie." Je soupirai. Encore. Mike Newton le fils de ma patronne, celui qui m'exaspère au plus haut point depuis l'âge du lycée m'appela. Certainement pas pour me parler météo.

- "Qu'y a t-il Mike?" Fis-je semblant d'être polie.

- "J'ai comme qui dirait un service à te demander." Bah tiens! Comme si c'était étonnant, il ne fait que ça me demander des services. Et bien sur la gentille Bella que je suis se doit d'être serviable et aimable avec lui pour la simple et unique raison qu'il est le fils de ma patronne et qu'à tout moment, il peut me faire renvoyer. J'imagine déjà le tableau. La tête que ferait Rosalie en apprenant que le seul trou qui a bien voulu m'embaucher vient de me virer pour insulte au fils du patron.

- "Je t'écoute, tu as besoin de quelque chose?" Fis-je de ma voix la plus fausse. Chose qu'il ne semble jamais remarquer.

- "Il faut que tu fasses la fermeture ce soir. Éric doit passer me prendre pour se faire une virée en voiture. Tu vois le genre?"

Non mais il le fait exprès ou quoi? Il est au courant que depuis mon arrivée à neuf heures ce matin je compte les minutes, voir même les secondes jusqu'à ma liberté et là, il me demande de rester une demi-heure de plus? Et tout ça pour quoi? Une petite virée merdique avec des types merdiques, des bières merdiques et un club de striptease merdique? Mais vas te faire voir Newton!

Naturellement dans n'importe quelle situation je lui aurais balancé ça à la figure, mais dans ce cas précis, la seule chose que je suis capable de sortir, après au moins trois longues respirations, fut:

- "Aucun problème Mike."

- "Super, tu es un ange. Oh! Et tu pourras dire à ma mère que je passe la soirée à réviser chez Éric? Parce que tu comprends… Je ne veux pas qu'elle s'inquiète. Tu vois?"

Évidemment, le pauvre garçon habite encore chez ses parents et à le couvre feu de minuit. Sauf quand il se fait une « Soirée révision » chez son pote Éric. Malheureusement l'université de Seattle a mis la barre très haute et au plus grand étonnement de tous, Le cher Mike se retrouve avec des notes catastrophiques malgré sa bonne volonté. Ce qui fait qu'il à du augmenter ses « Soirées révisons » avec Éric afin de pouvoir s'améliorer. Pathétique.

Ce que les parents ne comprennent pas, c'est que la dernière fois où Mike à dû ouvrir un bouquin pour travailler, ce devait être en première année de fac. Hors cela fait cinq ans qu'il a quitté le lycée et après deux ratages complets de ses examens de fin d'années, le voila, encore, en troisième année d'études. Mais malgré tout ça les parents Newton restent très fiers de lui car il s'acharne à travailler et il faut dire que la fac de Seattle est presque aussi intense et difficile que l'université d'Harvard et de Dartmouth, n'est-ce pas?

Quels crétins. Si seulement ils savaient que leur fils prodige passe son temps à ramener des coups d'un soir à la maison - la plupart du temps des filles trouvées dans des bars, des clubs ou des bordels parce que forcément, quand on a une tête d'épinard, les filles déjà bourrées ou consentantes à condition d'y mettre le prix sont le seul moyen de paraître séduisant auprès de la gente féminine - ils l'expédieraient tout droit vers un monastère aux fins fonds du Canada. Quoi qu'après tout, il s'agit des Newton alors rien n'est moins sûr. Qui sait comment ils réagiraient… Ils lui trouveraient sans doute des excuses comme quoi il a besoin de décompresser avec toute la tension et le stress des examens. Tu parles.

Et le voila en face de moi, en train de faire de ma vie un cauchemar, encore plus qu'elle ne l'est déjà.

- "D'accord Mike."

- "Ah Bella, je savais bien que je pouvais compter sur toi. Je suis ravi de voir que tu me comprends malgré le fait que contrairement à moi tu ne fais pas d'études, et que, par conséquent, tu ne peux pas savoir la pression que je subie nuit et jour au quotidien."

Il avait dit ça avec une telle supériorité que je n'avais qu'une envie, lui faire manger sa crête blonde et le castrer à l'aide d'un coup de pied bien placé.

- "Pas la peine de rajouter « au quotidien » si tu as déjà mis nuit et jour avant, ça veut dire la même chose." Il me regarda les yeux ronds comme des soucoupes alors que je lui souriais. Pas la peine de se vanter de faire des études si tu ne sais pas faire la différence entre un dromadaire et un chameau.

- "Ouais, si tu veux… Bon bah moi j'y vais alors comme convenu, tu fermes à dix huit heures."

- "C'est ça". Répliquais-je.

- "Parfait." Il se retourna pour partir puis à la dernière minute, se rétracta.

- "Dis Bella… Tu l'ignorais sans doute mais au lycée… Tu me plaisais vraiment beaucoup…" Non sans rire? Il est même allé jusqu'à me baver dessus lorsqu'il a voulu m'inviter au bal de fin d'année. Quel boulet.

- "Ah bon? Je l'ignorais…"

- "Oui bien justement… Au début je t'appréciais beaucoup mais après, avec tous les problèmes que t'as eu… Enfin tu vois… J'ai préféré te laisser tranquille. Mais maintenant tu as l'air d'aller vachement mieux et je me disais que peut être on pourrait sortir un soir, toi et moi?" Demanda-t-il, hésitant comme pas permis.

Alors là c'est le pompon. D'abord la fermeture et maintenant ça? Mais qu'ai-je fait au bon Dieu pour m'attirer ses foudres? Et puis comment oses t-il dire qu'il m'a « laissé tranquille » lorsque les rumeurs ont commencé à se répandre sur moi alors qu'en réalité, la seule raison au fait qu'il ne m'a plus adressé la parole du jour au lendemain, c'est par honte d'être vu avec moi?

Et comment suis-je sensée lui répondre par la négative sans risquer de perdre mon boulot? Parce qu'il suffit d'une plainte à Maman pour dire adieu à mon emploi, le seul qui a bien voulu de moi. Trouve quelque chose à dire Bella! Quelque chose qui soit gentil, simple, amical…

En clair, le rembarrer de façon amicale.

- "Mike, je suis sincèrement navrée mais je ne pense pas que ce soit une très bonne idée."

- "Oh… Et pourquoi?"

Parce que tu m'insupportes. Non trop direct.

- "Eh bien… En ce moment ma vie est plutôt compliquée et tu as l'air de suffisamment ramer comme cela pour rajouter dans ta liste, une petite amie à problèmes."

- "Oh je comprends. Bon bah à demain".

- "Salut Mike."

- "Bonne soirée Bella" Dit il déçu.

J'ignore encore comment j'ai réussi à sortir un bijou pareil mais une chose est sure, J'ai été fabuleuse sur ce coup là. Je m'assis sur le tabouret derrière le comptoir et recommençai à faire ce que j'ai fait depuis le début de la journée, compter les minutes.

Je repensai à ce que j'ai dit à Mrs Newton: « La vie que je mène me convient parfaitement. »

Est-ce le cas? Je suis sure à quatre vingt dix neuf pourcents du contraire. A quand remonte la fois où moi, Isabella Swan a eu une vie passionnante?

Probablement jamais.

Pas depuis cinq ans en tout cas. Les cinq années les plus longues de mon existence. Déplorable. C'est le terme que j'emploierais pour me qualifier. Je suis une fille déplorable. Une épave comme dit si bien mon amie Rosalie.

En sera-t-il toujours ainsi? Suis-je condamnée à vivre de façon pitoyable jusqu'à la fin de mes jours? Qu'est-ce que ce serait si j'étais immortelle? Je n'ose même pas l'imaginer.

C'est la sonnerie de mon portable qui me tira de mes pensées pessimistes et glauques. Qui cela peut il bien être encore? Rosalie qui a rendez vous avec un gros client de la banque et qui me demande de l'attendre pour manger? Ou Charlie - mon père - qui veut que je lui prépare un dîner afin qu'il puisse faire plaisir à son amie Sue? La pauvre depuis la crise cardiaque de son mari Harry Clearwater elle n'a pas vraiment le moral.

Je sortis mon téléphone et décrochai de justesse avant qu'il ne soit trop tard.

- "Allo?"

- "Allo Bella ? C'est moi." Dit une voix douce et attentionnée dans le combiné. Cette voix… Je la reconnaîtrais entre mille. La voix de la personne la plus gentille et attentionnée que je connaisse.

- "Esmée! Oh mon Dieu ça fait tellement plaisir de t'entendre! Comment tu vas? Tout se passe bien à Los Angeles? Tu as réussi à te faire à la grande ville? Je parie que non te connaissant. Je ne comprends toujours pas pourquoi t'es allée dans une ville aussi spacieuse. Ah oui, le boulot! Comment va le boulot d'ailleurs? Oh ce n'est pas possible, tu m'as tellement manqué!"

- "Eh oh doucement Bella, à moi aussi tu m'as manqué ma chérie. Pour ta gouverne, sache que je vais très bien et tu as raison, je ne me suis toujours pas faite à la grande ville. Que ne ferait-on pas pour du boulot? Sinon j'ai une bonne nouvelle à t'annoncer et c'est pourquoi je t'appelle justement."

- "Ah oui c'est quoi?"

- "J'ai obtenu une promotion. Tu sais que je suis antiquaire?"

- "Et comment! Je te signale que la plupart des meubles de mon appartement viennent de chez toi."

- "Et bien désormais j'ai ma propre boutique."

- "C'est vrai? Mais c'est génial ça et où est-ce qu'elle est?"

- "C'est justement la raison de mon appel, je te laisse deviner…"

- "A Forks!? Tu veux dire que c'est la boutique dans le centre ville qui a fermé pour cause de rachat?" M'exclamai-je.

- "Exactement. Qu'est-ce que t'en dis?"

- "Je… Je peux pas le croire, j'ai vraiment hâte de te revoir. Et Charlie aussi."

- "Oui, d'ailleurs le temps de m'installer à la boutique et de trouver un logement stable, je pensais m'installer chez ton père. Comme tu es partie…"

- "C'est une excellente idée, en plus il aura quelqu'un pour lui faire la cuisine. Le pauvre ne jure plus que par les pizzas."

- "Tu m'étonnes…" Rigola-t-elle.

- "Quand est-ce que tu arrives?"

- "Mon avion atterrit à Seattle samedi vers treize heures. Le temps de prendre les bagages et je dois également faire un saut à la boutique pour y récupérer les clés, je serai chez Charlie en début de soirée."

- "C'est super mais comment vas tu à Forks?"

- "Ne t'inquiète pas ton père est au courant et il passera me chercher."

- "Donc tu restes ici définitivement?"

- "C'est dans mes projets, mais qui sait de quoi l'avenir est fait?"

- "En tout cas je me réjouie de ton arrivée."

- "Moi aussi chérie, moi aussi… Bon c'est pas tout ça mais je suis en plein dans les cartons en ce moment donc je vais te laisser. On se voit Samedi?"

- "Compte là-dessus. Salut Esmée."

- "Salut Bella."

C'est avec le sourire aux lèvres que je raccrochai. Je n'arrivais pas à croire que j'allais revoir Esmée. Esmée est la sœur de Charlie, autrement dit ma tante. Il y a encore cinq ans nous n'étions pas aussi proche qu'aujourd'hui mais les évènements ont fait qu'elle joue désormais un rôle majeur dans ma vie. Elle m'a toujours soutenue dans les épreuves les plus difficiles, plus que ma mère ne l'a jamais fait. Elle est comme une mère. Plus que Renée en tout cas.

Sans Elle et Rosalie, il y a longtemps que j'aurais décroché pour ne plus jamais remonter.


Rosalie arriva tard ce soir là. Elle avait rendez vous avec un nouveau client. Une nouvelle mine d'or soit disant.

Elle franchit le seuil de l'appartement avec grâce - le contraire serait étonnant venant d'elle - et un énorme sourire.

- "Je viens de passer une journée fantastique si tu savais!"

- "Vraiment? Je croyais que les rendez vous avec la clientèle n'étaient pas le meilleur moyen de se divertir… D'ailleurs je ne vois franchement pas en quoi le métier de banquière est intéressant."

- "Pauvre Bella, tu n'y es pas du tout! Je viens tout simplement de rencontrer l'homme le plus beau qui m'ait été donné de voir dans ma vie."

- "Non tu es sérieuse? Alors là décidément cette journée mérite d'être gravée dans la mémoire de tous les citoyens."

Il est vrai que les critères de Rose en matière d'hommes ont toujours été des plus exigeants. Elle s'est toujours contentée de les qualifier de mignons ou pas mal. Alors le fait qu'elle le définisse comme le plus beau qu'elle aie jamais vue, marque un tournant dans l'histoire. J'ai vraiment hâte de voir la perle rare.

- "Très drôle! Mais si tu l'avais vu avec ses allures d'acteurs hollywoodiens… Ah Bella je t'assure, il est magnifique avec ses cheveux blonds bien ordonnés et ses allures de gentleman britannique."

- "Et comment l'as-tu rencontré? Non encore mieux, que fiche t-il à Forks?"

- "Justement, c'est le nouveau client dont je t'ai parlé. Figure-toi qu'il s'installe à Forks."

- "Il y a un nouvel arrivant à Forks?" M'étonnais-je.

- "Une famille pour être exacte. Apparemment il serait le père adoptif de quatre enfants. Enfin je ne pense pas qu'on puisse les qualifier d'enfants puis qu'ils ont dans la vingtaine."

- "Comment s'appellent ils?"

- "A vrai dire je n'en ai aucune idée, je n'ai pas eu l'occasion de lui parler."

- Je croyais que c'était le client avec qui t'avais rendez vous?"

- "C'est exact, mais il est venu uniquement pour repousser le rendez vous. Je l'ai vu en discuter avec la dame de l'accueil. Je n'arrive toujours pas à retenir son prénom d'ailleurs… Bref, je l'ai vu lui parler brièvement avant de sortir de la banque avec splendeur. C'est en interrogeant la femme d'accueil que j'ai su qui il était. Ou du moins excepté son prénom."

- "Et tu n'as pas pu lui demander?"

- "Bah… Elle avait l'air dans les nuages si tu vois ce que je veux dire et je voyais bien que je l'ennuyais avec mes questions donc je n'ai pas insisté. De toute façon je vais vite le savoir puisqu'on a rendez vous ensemble en fin de semaine."

- "D'accord. Et bien ça promet… Je me rappelle encore mon premier jour à Forks. Madonna n'aurait pas fait mieux!" Plaisantais-je.

- "Tu m'étonnes… Vive Forks, la ville des commères!"

Nous rigolâmes longtemps jusque tard dans la soirée. Lorsque le programme télé n'a rien de d'attrayant, avoir un colocataire est vraiment bénéfique.

- "Au fait, tu ne devineras jamais qui s'installe à Forks à partir de samedi."

- "Ne me dis pas que ta mère Renée débarque ici? La dernière fois que je l'ai eu au téléphone j'ai failli prendre un billet pour Jacksonville afin de lui arranger le portrait."

- "Non ne t'en fais pas, ce n'est pas Renée. De toute façon tu sais très bien qu'elle déteste ce bled pluvieux."

Elle rit légèrement

- "En réalité il s'agit d'Esmée."

- "Esmée? Mais c'est génial, tu l'adores ta tante."

- "Et comment! Elle doit arriver samedi. C'est elle qui a racheté la boutique du centre ville. Elle compte en faire une boutique d'antiquaire."

- "Dans ce cas ça nous permettra de rénover les meubles de l'appartement." Dit elle enthousiaste.

- "Avec joie. Bon Rose je vais me coucher, je voudrais arriver à l'heure demain pour voir la tête de Mike après la cuite qu'il était sensé faire ce soir…"

- "Tu m'en diras des nouvelles." Rigola mon amie.

- "Je n'en louperai pas une miette!"


Le réveil fut légèrement plus enthousiaste que la veille. L'idée qu'Esmée déménage ici m'encourage à me lever. Cela et Mike Newton. Comme promit, le spectacle valait vraiment le coup.

Non seulement ses cheveux étaient complètement en désordre, ce qui le rendait encore plus laid que d'habitude, mais en plus ses yeux rougis et les cernes tombantes jusqu'au joues rendaient le tout encore plus drôle. Il faisait vraiment peine à voir le pauvre garçon. Et sa mère qui ne remarque rien. Son fils vient de se réveiller après une descente d'alcool et elle croit que c'est normal. Après qu'il soit parti de la boutique pour aller à la fac - Il se rend à la boutique tous les matins pour faire un bisou à sa maman chérie lorsqu'elle est déjà partie au travail à son réveil - j'éclatai de rire. Lorsque Mrs Newton me questionna, je réussis à inventer un prétexte qui eut l'air de la satisfaire. Je me voyais mal lui avouer que je me payais la tête de son Mike adoré.

La journée se déroulait sans encombre majeure et les clients ainsi que les coups de fils téléphoniques ne se bousculaient pas aux portillons.

J'ouvrai la canette de coca que j'avais emporté ce matin de mon frigo alors que la sonnerie de mon téléphone se fit entendre. Et tandis que j'écoutai mon père qui m'annonçait, un peu trop tard, l'arrivée prochaine de ma tante, je ne fis pas attention à l'homme qui venait soudainement d'entrer dans la boutique.

Il était grand et marchait avec désinvolture, les mains dans les poches. Si dans ma vie, il m'ait arrivé de croiser la route de garçons beaux et mignons, ce n'était rien comparé à ça. Cet homme était horriblement séduisant et d'une beauté incroyable. A vous couper le souffle. Ses cheveux d'un brun cuivré étaient entièrement en désordre et lui donnaient encore plus de charisme, rien à voir avec ceux de Mike. Son nez fin était parfait et l'on pouvait voir à travers son T-shirt gris clair, ses abdominaux musclés bien comme il faut. Il portait extrêmement bien son jean bleu et à cet instant je sus qu'il aurait pu mettre n'importe quoi, il n'en aurait pas été moins irrésistible.

Je fus tellement étonnée de voir un adonis pareil dans un endroit aussi pittoresque que j'en fis tomber ma canette de coca. Je jurai, assez fort pour qu'il entende puisque je le vis se retourner vers moi. Ses yeux étaient la seule chose auquel je n'avais pas prêté attention, mais ne voulant pas affronter son regard par lâcheté de ma part, je préférai reporter mon attention sur mon coca, désormais étalé au sol. Alors que je me penchais pour ramasser la cannette, je fis la grossière erreur de faire un pas en plein sur la flaque, me faisant déraper. Je glissai avant d'atterrir comme un sac à patates, les fesses en plein dans la flaque, envoyant valdinguer au passage mon téléphone que j'avais complètement oublié dans ma main.

Avant que je ne puisse jurer une nouvelle fois, j'entendis un rire doux et velouté, le plus beau son qui soit.

Si l'on pouvait décerner la palme d'or de la situation la plus honteuse et ridicule, elle me reviendrait de droit. En cinq ans qu'une cascade de ce genre ne m'était pas arrivée, il a fallu qu'elle vienne ce jour là, devant l'homme le plus magnifique que la Terre n'aie jamais porté. J'ai l'impression de retomber dans l'adolescence où la maladresse était sans conteste ma meilleure amie.

Je m'apprêtais à me donner du courage et me lever avec le peu de fierté qu'il me restait, lorsque j'aperçus une main secourable tendue devant moi. J'avais un énorme doute quant au propriétaire de cette main et j'hésitai avant de la prendre. Je ne voulais pas paraître plus pitoyable que je ne l'étais déjà mais j'avais l'immense envie de toucher sa peau également.

Je ne fus pas déçue du voyage. Sa peau était soyeuse mais l'on sentait la dureté des muscles à l'intérieur. Je frissonnai rien qu'avec ce toucher. Chose qui ne m'était encore jamais arrivée. Il dut s'en rendre compte car, aussitôt sur mes deux pieds, il me relâcha.

- "Désolé, j'ai les mains froides." Dit il. Sa voie était aussi séduisante que son visage.

Je n'avais même pas remarqué la froideur de ses mains. Mais mieux valait ne pas lui dévoiler la véritable cause de mon frisson.

- "Euh… Merci de m'avoir aidé." Bégayai-je idiotement.

Pour toute réponse il me fit un sourire qui ravagea mon cœur, ne manquant pas de me faire trébucher au passage. Heureusement lui avait anticipé la chute - ou plutôt la deuxième - et m'encercla la taille d'un bras, afin de me retenir. Son bras passé autour de moi et sa proximité n'arrangeait sûrement pas mon cas. Il s'assura de ma stabilité, qui je dois le dire, n'est pas sous son meilleur jour, et s'éloigna à la fois à mon plus grand soulagement, mais aussi à mon plus grand regret. Il fit mine de s'en aller vers les rayons tandis que j'allai chercher une serpillière et entrepris de nettoyer tout ça. Ce n'est qu'une fois terminé que je remarquais mon portable dans un coin. Merde Charlie! Je m'avançai précautionneusement - ne m'étant toujours pas remise de mes émotions - vers mon téléphone qui, naturellement, était ouvert, la batterie par terre.

Après ce malencontreux accident, la boutique commençait petit à petit à se remplir, les clients défilaient mais lui était toujours là. J'essayais tant bien que mal de ne pas lui jeter des coups d'œil mais c'était plus fort que moi. Ce n'est que lorsque je le vis s'avancer vers moi, les mains pleines de matériel en tout genre, que je me raidis. Il se posta devant moi avec un sourire qui énerverait les mannequins les plus charismatiques. J'espérais fortement qu'il avait oublié mes péripéties de tout à l'heure.

Vu le sourire qu'il affichait, j'avais un sacré doute.

Lorsqu'il me tendit ses articles pour que je les comptabilise, je fis alors la seule chose que j'avais refusé de faire depuis son arrivée. Je le regardai dans les yeux.

Je me figeai à la couleur de ses yeux. Un doré scintillant comme on en voit nul part ailleurs. Du moins c'est-ce à quoi je pensais au premier abord. Car plus je regardais ses yeux, et plus j'avais l'impression de revivre une période de ma vie dont j'avais réussi à faire abstraction jusqu'à maintenant. Je ne pensais jamais revoir ces yeux là. Je rabaissais le regard aussi vite que ma condition d'humaine me le permettait lorsque je le vis froncer les sourcils. Il avait dû se rendre compte que je le dévisageais de façon impolie.

Je devais trouver quelque chose à lui dire qui lui ferait oublier mon manque de discrétion. Et tandis que je passais au code barre les articles - apparemment de camping - de Monsieur, je ne pus m'empêcher d'être impressionnée devant le prix qui s'affichait devant moi.

- "Cela vous fera trois cents quatre vingt dix dollars." Réussi-je à prononcer. Il me tendit quatre billets de cent dollars. Il y en a qui ont les moyens…

je les pris avant de lui rendre dix dollars.

- "Il y a un problème?" Demanda-t-il tout d'un coup. "J'ai vu que vous me regardiez étrangement tout à l'heure." Perspicace en plus de cela.

- "Non je… Pour tout vous dire vous me rappeliez quelqu'un." Bredouillai-je. Je le vis se tendre à ces mots.

- "Vous ne le portez pas dans votre cœur." En déduit-il.

- "Non en effet." Répondis-je, plus sèchement que je ne l'aurais voulu. Je lui tendis les sacs et il s'en empara en prenant soin d'éviter ma main, pour je ne sais quelle raison, avant de sortir du magasin non sans m'avoir gratifié d'un « Bonne journée » et d'un sourire à faire pâlir.

J'étais beaucoup trop préoccupée lorsque je rentrai chez moi. Depuis qu'il était sorti de la boutique, mes pensées étaient restée tournées sur cette rencontre. Plus je réfléchissais, et plus je m'embrouillais. Je repensais à sa splendeur, sa façon de marcher, sa peau blanche et gelée, et toutes me ramenaient vers un seul homme. Celui de mes cauchemars.

Mais le plus frappant fut sans conteste ses yeux. Je pensais que cette couleur or était unique et voila que je les revoyais. Ces iris envoûtants,

Ces yeux de l'Enfer, Ses yeux à lui


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