Bonjour tout le monde, tout d'abord, je voudrais informer mes lecteurs que les cinqs premiers chapitres de cette fanfiction ont été relus et corrigés par ma nouvelle beta reader. Je remercies donc Elindra pour son travail et insiste sur le fait que sans elle, les fautes d'orthographe et d'inatention (surtout d'inatention, pour être franche, j'ai horreur de me relire mais quand ça m'arrive, je me rend compte moi-même de mes fautes... malheureusement pas toutes, je ne suis pas un dictionnaire...) seraient en nombre important.

Voici donc un grand merci pour Elindra qui continuera d'être ma beta reader pour les prochains chapitres.

CHAPITREI:

Projet "Dumbledorien"

ou

Idée loufoque, inimaginable et pourtant brillante!

- Tu...ne...toucheras...plus...jamais...à...nos...enfants! hurla Mrs Weasley.

Bellatrix éclata de rire, de ce rire exultant qu'avait eu son cousin Sirius avant de basculer derrière le voile, et soudain Harry sut ce qui allait se produire.

Le maléfice de Molly passa sous le bras tendu de Bellatrix et la frappa en pleine poitrine juste au-dessus du cœur.

Le sourire jubilant de Bellatrix se figea, ses yeux semblèrent sortir de leurs orbites une fraction de seconde, elle comprit ce qui était arrivé avant de basculer et de s'abattre sur le sol. Des rugissements s'élevèrent de la foule et Voldemort poussa un cri.

Lorsque Harry se tourna, il eut l'impression de bouger au ralenti. Sous ses yeux, McGonagall, Kingsley et Slughorn furent projetés en arrière, le corps tordu, battant l'air de leurs bras. La fureur de Voldemort en voyant tomber son dernier et meilleur lieutenant avait explosée avec la puissance d'une bombe. Voldemort leva sa baguette et la pointa droit sur Molly Weasley.

- Avada Kedavra! S'écria-t-il.

Ron, Ginny et Hermione se précipitèrent pour la protéger de leurs corps et tombèrent morts à ses pieds. Molly n'eut pas le temps de réagir qu'un second éclair de lumière verte jaillit de l'ancienne baguette de Dumbledore et la frappa de plein fouet. Elle s'écroula aux côtés de ses enfants et d'Hermione.

Harry, furieux, retira sa cape d'invisibilité, et, projetant toute sa haine et sa douleur dans son sort, hurla deux mots, deux petits mots qu'il n'aurait jamais cru prononcer un jour:

- Avada Kedavra!

Voldemort se retourna au moment même où le rayon émeraude jaillissait de l'ancienne baguette de Malfoy. Le mage noir ouvrit en grand les deux fentes rouge sang qui lui servaient d'yeux mais ne put faire aucun autre geste. Voldemort, à présent mortel, bascula en arrière, les bras en croix, les pupilles fendues de ses yeux écarlates se révulsant. Tom Elvis Jedusor s'abattit sur le sol dans une fin triviale, le corps faible, ratatiné, ses mains blanches aux longs ongles secs et noirs crispées sur la Baguette de Sureau dont il n'avait jamais été le maître, son visage de serpent dépourvu d'expression, inconscient. Voldemort était mort, tué par un jeune homme de dix-sept ans à peine dont il avait tué les parents et les amis.

Harry s'avança vers le corps de son ennemi dans un silence choqué et morbide, l'écho de ses pas résonnant à travers toute la Grande Salle sous le regard de la voûte ensorcelée. Il se pencha sur le cadavre de Tom et lui arracha la Baguette de Sureau, sa baguette depuis qu'il avait désarmé Draco Malfoy. Harry, les deux baguettes en main, observa la dépouille de celui qui avait fait de sa vie un enfer, de celui qui lui avait arraché tous les êtres à qui il tenait. Le plus grand assassin de tous les temps gisait à ses pieds, son corps dépourvu de toute vie, tué par le Survivant.

Pendant cet instant de silence frémissant, tous les regards s'étaient fixés sur cet adolescent aux cheveux plus désordonnés que jamais et aux lunettes tordues qui venait de vaincre le mage noir le plus craint ayant jamais existé. Puis le tumulte éclata autour de Harry. Les cris, les acclamations, les rugissements de la foule rassemblée déchirèrent l'atmosphère. La clarté intense du soleil levant illumina les fenêtres et tous se précipitèrent sur lui dans un fracas de tonnerre. Harry ne comprenait pas un mot de ce qu'ils criaient, il ne savait pas non plus à qui appartenaient les mains qui le saisissaient, le tiraient, essayaient d'atteindre une quelconque partie de son corps, ils étaient des centaines à se presser contre lui, bien décidés à toucher le Survivant, celui grâce à qui tout était enfin terminé... Mais ni Ron, ni Hermione, ni Ginny, Mrs Weasley, Hagrid, Tonks, Remus n'étaient là. Ils étaient tous tombés. Harry se sentait vide, complètement vide, plus rien n'avait d'importance si ce n'était ce hurlement silencieux que poussait son âme.

On déplaça le corps de Voldemort dans le Grand Hall, loin de ceux qui étaient morts en le combattant. Luna et Neville étaient les seuls survivants de l' AD et la jeune fille blonde s'était empressée d'aider Harry à disparaître de la Grande Salle en s'écriant, l'index pointé vers une fenêtre:

- Oooh, regardez, un Enormus à Babille!

Tous ceux qui l'avaient entendue tournèrent la tête. Harry en profita pour se glisser sous sa cape d'invisibilité et sortir de la salle discrètement. Sur le chemin menant à l'ancien bureau d'Albus Dumbledore, il entendit Peeves au loin, qui chantait victorieusement:

On les a eus,

Vaincus, battus

Le p'tit Potter est un héros,

Voldy nourrit les asticots,

Ils ont tous été écrasés,

Maintenant, on peut rigoler!

Harry eut un sourire amer en songeant à ce qu'auraient pensé Ron et Hermione de ces vers improvisés. La douleur d'avoir perdu tant d'êtres chers, d'avoir perdu ses meilleurs amis avec qui il avait vécu tant d'épreuves et de joies, la douleur d'avoir perdu Ginny, sa Ginny, le transperçait presque physiquement à chacun de ses pas.

Harry arriva enfin devant la gargouille qui gardait l'entrée du bureau directorial. Il se défit de sa cape et demanda d'une voix rauque et cassée:

- Je peux monter?

- Allez-y, grogna la statue.

L'Elu monta l'escalier de pierre ensorcelé en colimaçon et poussa la porte du bureau directorial située à son sommet. Il jeta un bref coup d'œil à la Pensine posée sur le bureau, là où il l'avait laissée, et au même instant, un bruit assourdissant le fit sursauter et pousser un cri. Il crut qu'on lançait à nouveau des maléfices, que les Mangemorts revenaient, que Voldemort ressuscitait...

Mais c'était une salve d'applaudissements. Tout autour des murs, les directeurs et les directrices de Poudlard l'ovationnaient debout. Ils agitaient leurs chapeaux, parfois même leurs perruques, tendaient le bras hors de leur cadre pour se serrer la main d'un tableau à l'autre, dansaient et sautaient sur les fauteuils dans lesquels on les avait peints. Dilys Dervent sanglotait sans retenue. Dexter Fortescue brandissait son cornet acoustique et Phinéas Nigellus s'écria de sa voix aiguë et flûtée:

- Et qu'on dise bien que la maison de Serpentard a joué son rôle. Que notre contribution ne soit pas oubliée!

Mais Harry n'avait d'yeux que pour l'homme qui occupait le plus grand des tableaux, juste derrière le fauteuil du directeur. Des larmes jaillissaient derrière les lunettes en demi-lune et coulaient sur la longue barbe argentée. La fierté et la gratitude qui émanaient de lui étaient pour Harry un baume aussi précieux que le chant du phénix.

Enfin, Harry leva les mains et les portraits se turent. Dans un silence respectueux, le visage rayonnant, ils s'essuyèrent les yeux et attendirent respectueusement qu'il prenne la parole. Il s'adressa seulement à Dumbledore, Cependant, choisissant ses mots avec un soin extrême. Tout épuisé qu'il fut, le regard brouillé par la fatigue et les larmes contenues, il lui fallait faire un dernier effort, chercher un dernier conseil.

- La chose qui était cachée dans le Vif d'Or, commença-t-il, je l'ai laissée par terre, dans la forêt. Je ne sais plus exactement où, mais je ne vais pas aller la rechercher. Vous êtes d'accord?

- Oui, mon cher Harry, répondit Dumbledore.

Dans les autres tableaux, les visages parurent perplexes et intrigués.

- C'est une décision sage et courageuse, approuva Dumbledore, mais je n'en attendais pas moins de toi. Quelqu'un d'autre sait-il où elle est tombée?

- Personne, assura Harry.

Dumbledore hocha la tête d'un air satisfait.

- Mais je garderai le cadeau d'Ignotus, poursuivit Harry.

Dumbledore eut un sourire radieux.

- Bien sûr, Harry, la cape est à toi pour toujours jusqu'à ce que tu la lègue à quelqu'un.

- Et la Baguette de Sureau est à présent sous mon contrôle, je ne peux malheureusement plus m'en défaire. Ma propre baguette a été brisée et Ollivander lui-même m'a dit qu'il serait inutile de tenter de la réparer.

- Bien, Harry, mais j'eus préféré qu'il en fut autrement.

- Moi aussi, répondit tristement Harry, avant de s'effondrer dans un fauteuil.

Quelques minutes passèrent ainsi, dans un silence quasi religieux. Puis la voix de Dumbledore retentit de nouveau, un peu tendue:

- Dis-moi, Harry, où sont Mr Weasley et Miss Granger?

Le coeur de Harry se contracta brusquement tandis qu'une boule douloureuse se formait dans sa gorge. Ce fut dans un murmure à peine audible et la tête entre les mains qu'il répondit:

- Ils sont morts, professeur. Tout comme Ginny, Fred, Mrs Weasley, Remus, Hagrid, Tonks et d'autres encore...

Un silence choqué s'abattit sur la salle. Puis les tableaux se mirent à chuchoter entre eux furieusement. Dumbledore quant à lui, se contenta de contempler le jeune homme tristement. Quelques minutes passèrent avant qu'une soudaine idée ne vienne illuminer l'esprit tortueux et un peu fou, il faut bien l'avouer, de la peinture d'Albus Dumbledore. Une idée incongrue, presque grotesque, qui paraissait totalement loufoque et irréalisable, et pourtant brillante bien que risquée. Une pensée clairement digne d'un Albus Dumbledore! L'ancien directeur s'adressa à l'ancien élève, qui redressa la tête:

- Harry, j'ai une proposition à te faire.

- Allez-y, professeur.

- Tu pourrais tuer Lord Voldemort avant qu'il ne s'attaque à tes parents et par la même sauver bien des vies, dont celles de tes proches.

Harry observa, incrédule, le tableau du vieil homme qui le fixait malicieusement par-dessus ses lunettes en demi-lune.

- Que voulez-vous dire, professeur? Demanda-t-il.

- Je te propose de faire un voyage dans le passé, Harry. Je te propose de partir en 1977 et de détruire Voldemort à cette époque.

Harry était bouche bée. S'il acceptait l'offre du vieil homme, il serait capable d'empêcher la mort de ses parents, de Ginny, Ron, Hermione, Sirius et de tous les autres... Il connaîtrait enfin ses parents, Sirius ne passerait pas douze ans à Azkaban pour un crime qu'il n'avait pas commis... C'ETAIT affreusement tentant. L'idée même d'un tel voyage lui paraissait merveilleuse. Il y avait cependant une ombre noire à ce tableau onirique, et cette ombre avait un nom: Tom Elvis Jedusor, auto-proclamé Lord Voldemort. L'ombre n'en était pas une en 1977. Elle était bien solide et faisait parler d'elle tous les jours, bien que plus personne outre de rares exceptions n'ose prononcer son nom. Lord Voldemort était bien vivant et à l'apogée de sa puissance, à cette époque. Et ce serait à nouveau à Harry de l'affronter. Il devrait à nouveau détruire les Horcruxes, seul, cette fois-ci.

Et il y avait d'autres facteurs à prendre en compte. Le lien entre Harry et Voldemort avait été détruit lors de leur affrontement dans la forêt. Harry n'était plus un Horcruxe et les avantages que cet état lui avait apportés n'étaient plus. De plus, le sang de Harry et la protection maternelle qu'il contenait ne coulerait pas encore dans les veines de Lord Voldemort. Le Survivant serait donc vulnérable face au sortilège de la mort, n'étant plus retenu en ce monde par aucun lien magique. Enfin, les circonstances qui lui avaient permis de vaincre l'être le plus noir que la Terre n'ait jamais porté ne seraient plus de mise. Voldemort ne se laisserait pas prendre par derrière, il ne posséderait pas une baguette dont son ennemi était le maître, il serait quasiment invincible.

Harry ne devrait plus compter que sur lui-même, ses maigres capacités et sa " chance insolente", comme le disait si bien Jedusor. Le jeune homme se rendit à l'évidence: il y avait très peu de chances qu'il parvienne à mener à bien une telle mission. Il fit part de sa réflexion à Dumbledore, qui replongea dans ses pensées. C'est là que Harry se rendit pleinement compte de la différence entre ce Dumbledore et le vrai, celui qu'il avait vu mourir. Le véritable Albus Dumbledore aurait certainement réfléchi à toutes les difficultés qu'un tel voyage entraînerait avant de lui faire la moindre proposition. Le Dumbledore du tableau n'était rien d'autre qu'une imitation, un écho de la personnalité du vieil homme.

La voix de l'ancien directeur de Poudlard brisa sa réflexion:

- Harry, lorsque j'avais ton âge, j'ai créé un sort qui me permettait de retenir tout ce je lisais et, ainsi, d'apprendre plus rapidement. Peu avant de mourir, j'ai amélioré ce sort et l'ai rendu plus puissant. Il me suffisait de toucher un livre et tout ce qu'il contenait s'incrustait dans mon esprit. C'est un moyen très pratique d'accroître ses connaissances rapidement. Cependant, il faut s'attendre à un contre coup: ce sort est éreintant et ne permet pas de savoir mettre en oeuvre ce que l'on a appris. Pour cela, il n'y a qu'une solution: la pratique. Alors voilà ce que je te propose, Harry: apprends tout ce que tu pourras dans ma bibliothèque grâce à ce sort et suis un entraînement intensif avant de partir effectuer ce voyage.

- Mais professeur, vous imaginez le temps que ça prendra, même de cette manière?

- Oui Harry, et j'ai aussi pensé à ça. Durant ton entraînement, nous allons figer le temps. Toi et moi seront les seuls à pouvoir parler et nous mouvoir de notre propre volonté, et tu ne ressentiras ni la fatigue, ni la faim. Tu ne vieilliras pas d'une seconde, mais les connaissances et les aptitudes que tu auras acquis lors de cet arrêt temporel ne s'évanouiront pas pour autant lorsque nous remettrons le temps en route. Tu devras cependant boire régulièrement une potion énergétique, car si tu ne ressentiras pas les conséquences de ton entraînement tant que le temps sera figé, dès qu'il se remettra en route, tu les subiras. Et je pense que même en ayant absorbé une telle potion, tu devras dormir quelques jours pour te remettre. Je te conseille d'autre part de compléter tes connaissances une fois en 1977. Tu as tout suivi?

- Euh... à peu près, professeur.

- Bien, Harry. A présent, je vais t' annoncer une nouvelle qui ne te plaira pas forcément.

- Qu' est-ce que c' est? demanda Harry, suspicieux et à raison...

- Il va falloir que tu t'empares à nouveau des pouvoirs de Voldemort et que tu t'octroies tout son savoir. Pour ce faire, il existe un procédé, qui, je ne te le cacherai pas, appartient profondément à la magie noire. Mais il est absolument nécessaire que tu l' utilise, c'est même vital. En possédant les armes de ton ennemi, tu ne pourras que mieux le combattre. Mais nous verrons cela plus tard. D'abord et avant tout, nous devons nous occuper de figer le temps.

Harry observa le tableau de Dumbledore quelques instants se demandant si tout cela était bien raisonnable. Il dut se rendre à l' évidence: rien, dans ce plan n'était le moins du monde raisonnable. C'était même la chose la plus folle qu'il ait jamais entrepris de faire de sa vie, et ce n'était pas peu dire... Et pourtant, ça en valait la peine. Une fois de plus, il repensa aux morts chers à son coeur qu'il pourrait sauver, qu'il pourrait retrouver, et son coeur se serra. Il avait décidé! Il partirait! Et il mettrait toutes les chances de son côté pour vaincre le mage noir, peu importe s'il devait utiliser la magie noire. Après tout, si la magie blanche pouvait être utilisée à mauvais escient, pourquoi la magie noire ne pourrait pas l' être à bon escient? Et puis, il avait déjà usé de cette magie à trois reprises: il avait jeté le sortilège Doloris à Bellatrix Lestrange, il avait failli tuer Malfoy avec le Sectumsempra et quelques heures auparavant, il avait lancé l'Avada Kedavra sur Voldemort. Sans compter son utilisation du sortilège de l' Imperium au court de l' année... Alors, plus résolu que jamais, il dit:

- Très bien, professeur, que dois-je faire?

Albus Dumbledore sourit.

- Avant tout, Harry, appelles-moi Albus, je ne suis pas le véritable professeur Dumbledore. Il me semble donc plus indiqué que nous nous en tenions à nos prénoms. Tu es d' accord?

- Eh bien, je n' y vois pas d' inconvénient...Albus.

- Parfait! A présent, regarde sur mon bureau. Tu devrais y trouver un objet qui ressemble à une grosse pince aux extrémités de laquelle est enchaînée une petite boule de cristal.

Harry s' avança vers le meuble imposant et chercha du regard l'objet indiqué. On aurait pu croire qu'il s'agissait d' une grosse pince à épiler moldue en argent, si ce n'était une fine chaînette d' or qui retenait une petite boule de cristal toute ronde, pas plus grosse qu' une noix. A l'intérieur de la petite sphère se succédaient des images à une vitesse folle, sans que qu'on ne puisse distinguer quoique ce soit. Curieux, Harry s'empara de l'étrange ustensile et se tourna une nouvelle fois vers son ancien directeur.

- Bien, Harry, c' est cet objet là. Je te présente ce que j' ai moi-même nommé le Congelit Tempus. Cet objet permet d' arrêter le temps. Je l'ai découvert lors de l' un de mes voyages dans une pièce secrète, sous un ancien temple macédonien... Bref, passons... A ma connaissance, il n'en existe pas d'autre, cet objet est absolument unique et précieux, fais-y bien attention. Son utilisation est aussi simple que celle d' un Retourneur de Temps. Il te suffit de coincer la Boule du Temps entre les deux bras de la pince. Alors, le temps se figera sauf pour toi et moi, il te suffit de penser aux gens ou aux choses que tu ne veux pas voir figé. Allez, vas-y, actionne-le.

Harry prit délicatement la petite boule transparente entre ses doigts et l' ancra dans la pince en argent, tout en pensant très fort au tableau de Dumbledore. L' ustensile émit un léger halo blanc pendant quelques seconde puis, le temps se figea. La boule de cristal n' émettait plus aucune image, les aiguilles de l' horloge ne bougeaient plus d'un millimètre et les tableaux des directeurs et directrices de Poudlard, outre celui d' Albus, étaient totalement immobiles.

- Bien Harry, à présent, on passe à l' étape suivante, qui, je l' avoue, n'est pas des plus plaisantes.

Le jeune homme brun lui jeta un regard soupçonneux.

- De quoi s' agit-il Albus? Demanda-t-il.

- J' ai bien peur, Harry, qu' il ne te faille trier mes livres par matière et sujet...

Harry manqua s' étouffer. Classer toute la bibliothèque du grand Dumbledore? La collection de livres du vieil homme dépassait de loin celle de l'école, réserve comprise! Ca allait lui prendre des lustres!

- Ne t' inquiètes pas, Harry, tu n'auras pas à faire ça manuellement, s'exclama le directeur d'un ton indéniablement amusé. Il te suffira d'user d'un sortilège d'attraction que j'ai un peu modifié. Le principe reste le même, il n'y a que la formule qui change: c' est movaccio. Ce que tu appelles se dépose où tu le désires au lieu de venir à toi. Bien, commence par les livres d'Histoire de la Magie Internationale dans l'antiquité...

Harry fit comme on lui disait et passa ainsi plusieurs heures, ou du moins ce qui aurait dû être plusieurs heures si le temps s'était écoulé normalement, à trier les ouvrages de l'honorable et feu Albus Dumbledore. Lorsqu'il eut enfin terminé, Albus s'exclama:

- Bien! A présent Harry, tu vas avaler une fiole de potion énergétique. Les tiroirs de mon bureau en sont remplis, j'avais demandé à Severus d'en préparer en vue de la bataille finale. Je n'avais pas pensé qu'elle pourrait avoir un tel usage, enfin... Harry, tu devras en boire régulièrement, d'accord?

- Oui Albus, j'ai compris...

Le Survivant se dirigea vers l' imposant meuble de chêne et en tira l'un des tiroirs. Il était rempli de fioles en verre de taille moyenne remplies d'un liquide rose fuchsia. Harry en prit une, la déboucha, inspira un bon coup, puis avala la potion d' un trait. Un goût affreusement amer se répandit sur sa langue et au creux de son palais, tandis qu'une sensation de chaleur envahissait son corps.

- Parfait Harry. Maintenant débute véritablement ton apprentissage.

Suivant les instructions d'Albus, Le-Garçon-Qui-A-Survécu déposa la paume de sa main droite sur son front et empoigna la Baguette de Sureau, sa baguette, de la main gauche. Puis il pointa le bout de la baguette sur sa tempe gauche et s'exclama:

- Ovriprenza!

Une vague de fourmillements s'empara de son crâne et se propagea dans sa main droite. Il se dirigea vers la pile de livres d'Histoire de la Magie pendant l'antiquité et posa sa main droite sur un énorme grimoire poussiéreux qui n' avait pas dû être ouvert depuis bien longtemps... A peine sa peau entrait-elle en contact avec l'ouvrage qu'il eut l' impression de recevoir une décharge électrique. Les informations du vieux livre pénétrèrent son esprit à une vitesse folle et vinrent s'y ancrer pour l'éternité. Il dut s' asseoir quelques instants, pris de vertiges. Il sentait son esprit s'habituer lentement aux informations obtenues, avant de les classer avec le savoir déjà présent dans la tête de Harry. Le jeune homme se redressa et s'attaqua aux livres suivants, s'arrêtant de temps à autres pour avaler une fiole de potion régénératrice.

C'est ainsi qu' il défiler dans sa tête les noms des premiers sorciers connus, le rôle des siens dans la société égyptienne, romaine, chinoise et autres, les grandes batailles magiques, la création et la fin de différentes cultures, le début de la servitude des elfes de maison, la vie des plus grands mages, noirs et blancs, de l'Histoire, les différentes révoltes de gobelins, le massacre des dragons en Europe occidentale, et cetera, etc.. Au fur et à mesure qu' il acquérait ces connaissances, son esprit se faisait plus analytique et organisé, comme si le fait de connaître les plans et les erreurs des autres lui procurait une capacité intellectuelle supérieure à la moyenne. Ce qui était, par ailleurs, très certainement le cas. Ainsi donc, découvrait Harry, la matière si ennuyeuse du professeur Binns avait son utilité.

Après en avoir terminé avec l'Histoire de la Magie, Harry s' attaqua à tout ce qui concernait de près ou de loin les Créatures Magiques. Il fut choqué d'apprendre que tout ce qui n'était pas humain était considéré comme une "créature". Les centaures, les gobelins, les elfes, le peuple des eaux, et autres peuples à l'intelligence tout aussi développée si ce n'est plus que celle des humains étaient considérés comme "inférieurs" aux sorciers. Harry le savait déjà dans une certaine mesure, mais voir que certains sorciers avaient pris des sujets de ces peuples pour en faire des sujets d'expériences lui rappelait douloureusement le comportement d' un certain mage noir envers les moldus... Il apprit également des choses plus positives, comme le comportement des licornes et la façon de les approcher, les propriétés curatives du venin de certains serpents, ou le fait que les phénix nichaient au sommet des hêtres de lune, très rares et réputés venimeux et agressifs à l' exception des soirs de pleine lune.

Quand il en eut terminé avec les Créatures Magiques, il s' attaqua aux livres d'Astrologie, puis aux livres de Divination qui pouvait avoir son utilité si on apprenait cette matière correctement... Puis vinrent les ouvrages de Runes, utilisées pour ancrer des sortilèges à longs termes dans de la matière; d' Arithmantie, matière compliquée qui permettait d'étudier le fonctionnement des sorts, de les modifier dans un but précis, puis d' en créer; de Botanique puis de Potions, matière passionnante sans un professeur ayant une dent contre vous ou un professeur gâteux qui préfère les réunions mondaines à son travail.

La masse de connaissances qui s'épanouissait sous son crâne émerveillait Harry. Il n'avait jamais cru que ces matières lui seraient un jour d'une quelconque utilité, ou même qu'il aurait pu s'y intéresser. Et voilà que le jeune homme se découvrait une soudaine passion pour les études, qu'il trouvait tout intéressant et utile ( à part peut-être les vers à crasse et la potion qui permettait de rendre la peau verte...). Harry avait de plus en plus soif de connaissances et comprenait beaucoup Hermione...

Le cœur du Survivant se serra en pensant à la jeune fille, à son sourire, à ses paroles toujours pleines de bon sens, à sa manie d'avoir toujours raison, de se disputer pour un rien avec Ron... Ron, joyeux, loyal. Ron, son presque frère, son premier ami, toujours à ses côtés. Ron et sa famille, Mrs Weasley qu'il considérait comme sa mère, Fred et George toujours ensembles à préparer des mauvais coups, Ginny... sa Ginny avec son sourire et ses yeux noisettes qui pétillaient de malice quand elle plaisantait, sa Ginny et ses cheveux de feu, sa peau au parfum de rose, ses lèvres si douces... Ginny... Son corps sans vie étendu aux côtés de ceux d' Hermione, de Ron et de Mrs Weasley... Ginny...

Une larme dégringola le long de la joue du Vainqueur de Voldemort, rapidement suivie d' une deuxième. Le corps de l' Elu s' affaissa sur lui-même, secoué de sanglots irrépressibles au souvenir des êtres chers, de leurs sourires et de leurs mimiques qu' il ne verrait plus jamais... Harry Potter était seul et brisé. Il n'avait plus qu'un dernier espoir de les revoir, un dernier espoir de les sauver, il devait voyager vingt ans en arrière et détruire Voldemort avant qu' il ne lui arrache tout ce qu' il possédait... Alors, le Survivant se releva, essuya ses larmes, et reprit sa formation.

Il se dirigea vers les ouvrages traitant d' Enchantements. Des montagnes de livres se dressaient devant lui. Eh bien, il aurait de quoi s' occuper! Il posa sa main droite sur l'un des ouvrages, laissa les informations s'écouler dans son esprit, puis entreprit de les mettre en oeuvre. Au fur et à mesure qu'il avançait, les ouvrages et les sorts devenaient de plus en plus complexes et puissants, les derniers sorts appris étant impressionnants. Il comprenait parfaitement pourquoi Dumbledore avait été vu comme le plus grand sorcier de tous les temps avec des connaissances pareilles...

Une fois son apprentissage des Enchantements terminé, Harry s' attaqua à la Métamorphose. S' il avait été choqué par le nombre d'ouvrages de la matière précédente, ce n'était rien en comparaison de ça! Des montagnes et des montagnes de livres qui s'entassaient jusqu'au plafond... Avec un soupir résigné, Harry se mit au travail. Il n'avait pas trente-six solutions s'il voulait vaincre Voldemort dans un duel et détruire les Horcruxes sans aide. Après des jours et jours de travail ( enfin, jours... étant donné que le temps était figé, c'était beaucoup dire...), après avoir transformé Pré-au-Lard en abeille, après être devenu Animagus, après avoir métamorphosé un brun d'herbe en féroce Magyar à Pointe, après beaucoup d'efforts donc, Harry put enfin passer à une autre matière.

Il entama la Défense Contre les Forces du Mal (DCFM) dont la pile d'ouvrages, sans atteindre les proportions exorbitantes de celle de Métamorphose, atteignait tout de même une taille honorable pour ne pas dire imposante. Enfin, il s'attaqua aux matières qui n'étaient pas enseignées à Poudlard: la Magie Antique, puissante mais chaotique car guidée par les émotions, la Magie de l'Esprit, qui, outre la légilimentie et l' occlumentie, permettait d' avoir un certain contrôle sur autrui, la Magie Instinctive ou Sans Baguette, qui était un dérivé de la Magie Antique bien que moins puissante et plus facile à contrôler, la Magie Temporelle, qui permettait de revenir plus ou moins loin dans le temps (il était impossible d' aller dans le futur, ce qui avait fait dire aux spécialistes de cette magie qu'une fois qu'une personne voyageait dans le temps, sa ligne temporelle était effacée et recréée au fur et à mesure) et enfin la Théorie Basique qui expliquait les bases connues de la magie et permettait entre autre de créer des objets magiques comme les balais ou les Pensines...

Au bout de ce qui lui avait paru plusieurs mois de travail intensif sans fatigue et sans faim, Harry avait terminé d'apprendre la bibliothèque de Dumbledore. Mais s'il avait cru être au bout de ses peines, il s'était trompé lourdement. En effet, Albus avait dissimulé des notes manuscrites dans une pièce adjacente au bureau. Il s'agissait là des sorts qu'il avait créé et d' explications concernant le fonctionnement des multiples objets placés sur son bureau. Une fois qu' il eut terminé de lire les notes rédigées dans l' écriture fine et élégante de Dumbledore, ce dernier prit la parole:

- Bien, Harry, tu as appris tout ce que tu avais à apprendre de moi. A présent, il est temps pour toi de passer à une magie, qui je le sais, te répugne, mais te sera nécessaire.

- La magie noire, c' est ça, n'est-ce pas? murmura le Survivant.

- En effet, Harry. Il existe un rituel de magie noire qui permet à un assassin de s'approprier les connaissances et les pouvoirs de sa victime. Tu vas devoir user de ce sort sur le corps de Voldemort. Tu devras prendre une lame en or, trempée au préalable dans du sang de dragon et la plonger dans le coeur de ta victime. Puis, avec la baguette qui a servi à tuer, tu devras extraire tout le sang que contient le corps de Tom. Tu retireras alors la lame de son coeur exsangue pour la placer contre le tien. Ensuite, et pour finir, tu pointeras la baguette responsable du meurtre contre la tempe de la dépouille de Voldemort et tu prononceras la formule Coponus Accio.

- Bien, Albus.

- Allez, vas-y Harry, et courage!

- Bien, murmura Harry soudain très pâle.

L' Elu sortit du bureau et descendit jusque dans le hall d'entrée où reposait la dépouille de Voldemort. Il passa son chemin et se rendit aux cachots, dans la classe de Potions. Il dégotta un poignard en or dans un des tiroirs du bureau de Slughorn et alla le plonger dans un pot de sang dragon entreposé sur une étagère. Puis il remonta auprès du corps de Tom Jedusor et entreprit le rituel morbide, se retenant à grand peine de vomir. A peine la formule fut-elle prononcée qu'une vague glacée s' insinua dans sa chair, apportant avec elle le sombre savoir de Voldemort ainsi que ses pouvoirs. Harry tomba à la renverse tandis que le rituel prenait fin et frissonna en songeant à son nouveau savoir. Il allait malheureusement devoir encore s'entraîner et mettre en pratique ces nouvelles connaissances. Ca n'allait pas être très plaisant... Harry remonta dans le bureau de Dumbledore et débuta la partie la plus déplaisante de son apprentissage...

Une fois la magie noire maîtrisée ( ce qui lui avait pris énormément de temps étant donné sa répugnance à l'utiliser), il était fin près pour les dernières recommandations de Dumbledore.

- Harry, lui dit celui-ci, une fois que tu auras remis le temps en marche, tu t'écrouleras de fatigue et tu dormiras plusieurs jours. Il va donc falloir que tu te rendes à l' Infirmerie et que tu fasses bien attention à ce que personne ne trouve le Congelit Tempus. Lorsque tu te réveilleras, tu iras vider tes coffres à Gringotts et tu feras tes bagages. Puis tu reviendras ici, tu figeras à nouveau le Temps, et tu emporteras tout ce qui se trouve dans cette pièce, tu entends, Harry, emportes tout! Robes, meubles, ustensiles, tableaux, tout!

- Vous attendez de moi que j'emporte toutes vos affaires?

- Oui, Harry. Il y a une malle sans fond dans ma penderie, tu n'auras qu'à mettre les affaires dedans. Pour le reste, tu verras une fois sur place. Tu devrais atterrir dans ce bureau, le 1er août 1977. Il te faudra tout révéler à Dumbledore: ta véritable identité, pourquoi tu es là, ce que tu as accompli, etc. Assures-toi que ton père, Sirius et Remus, ainsi que tes grands-parents soient au courant de ton identité et de ta mission, mais n' entre pas dans les détails. Ta grand-mère travaillait au Département de la Gérance de la Population Magique, elle pourra donc aisément te créer une nouvelle identité qui paraîtra parfaitement légale, même aux yeux du ministère. Oh, et une fois là-bas, tu ne devras pas oublier de continuer ton apprentissage magique. Plus tu en sauras, mieux ça vaudra. Et fais attention à ne pas attirer l'attention de Voldemort. Soit bon élève si tu le souhaite, mais n'en fais pas trop, c'est bien compris?

- Oui, Albus, j'ai parfaitement compris.

- Parfait, alors c' est parti!