Coucou mes lecteurs adorés ! Voilà la fin, la vrai de vrai fin ! XD J'espère qu'elle vous plaira parce que moi, je l'aime beaucoup, et j'en suis très fière! Alors je ne vous retiens pas plus longtemps, lisez et dites moi ce que vous en penseeeeeeeeeeeez !!!!!!! =)


Dangerous (We came out at night)

Part XXIII: So long goodbye


D'un mouvement lent et calme, Yahiko ouvrit la porte. Devant lui, une chambre sombre et peu éclairé malgré la grande fenêtre, par laquelle il voyait la pluie tomber indéfiniment. Malgré le 31 décembre, dehors, tout était mort. Le ciel semblait ne plus avoir de couleur. Les rues étaient vides depuis une semaine, et la pluie tombait. Sans cesse.

Le rouquin détacha son triste regard de la fenêtre, pour apercevoir, devant un bureau, une silhouette qu'il reconnut.

- Naruto ? Appela-t-il.

Mais comme il n'y avait aucune réponse, il réessaya, en faisant un pas devant, lâchant la poignée. Il s'avança, mais son cousin ne bougeait pas. Il était de dos, les mains appuyées sur le bureau, la tête basse. Il portait un long manteau noir, et un foulard gris qui voletait au léger vent : la fenêtre était entre ouverte.

- Naruto, insista Yahiko. La cérémonie est dans une heure. Il faut…

Yahiko s'arrêta quand son regard glissa vers le lit, où il vit deux valises ouvertes et remplis de vêtements. Il fronça les sourcils, releva la tête vers le blond qui, toujours immobile, ne parlait pas.

- Tu… tu pars ?

- En effet, répondit enfin Naruto en se retournant pour se diriger vers son lit.

Yahiko était de plus en plus inquiet. La voix de son cousin n'était rien d'autre qu'un pauvre murmure, un chuchotis si bas qu'il avait l'impression que le blond se parlait à lui-même, où à quelqu'un dans sa tête. Yahiko ne savait pas comment le consoler. Il souffrait depuis maintenant 16 jours. La mort de Sasuke l'avait si affaibli. Il n'était plus le tueur fort et confiant qu'il fut jadis. Naruto ne mangeait plus depuis le 15 décembre. Il ne dormait plus, ce que, d'ailleurs, en témoignaient les deux immenses cernes sous ses yeux qui n'avaient plus d'éclats.

Le regardant boucler ses bagages, Yahiko lâcha un profond soupire.

- Et on peut savoir où ?

- Loin.

- La cérémonie est dans une heure. On en reparlera plus tard, si tu y tiens.

- Au diable la cérémonie, gronda-t-il en passant devant lui tout en trainant ses valises derrière lui.

Yahiko s'arrêta net en entendant ses mots. Il était surpris, pensant d'abord que le blond n'en avait rien à faire, de cette cérémonie où l'ont dirait adieu à Sasuke une dernière fois. Mais après, il se dit que, son cousin souffrait probablement trop pour se présenter là et regarder le corps inanimé et endormi de celui dont il était tombé amoureux. Il ferma les yeux, et les rouvrit.

- Naruto, murmura-t-il.

Le blond, ayant à peine atteint la porte de sa chambre, s'arrêta. Ne prenant pas la peine de se retourner, il laissa un long et pénible silence régner dans la pièce. Il ferma les yeux en serrant très fort ses paupières, pour retenir son envie d'hurler à qui voudra l'entendre qu'il avait mal, tellement mal. Son cœur se refermait en une petite boule de chaire qui avait beaucoup de mal à pomper le sang, et son corps était si faible. Il voulait s'écrouler et pleurer comme un petit enfant, mais… Non. Il ne devait pas.

- Quoi, souffla-t-il après un long moment en tournant doucement la tête sans pour autant faire face à son cousin.

- Je suis désolé, s'excusa Yahiko.

- …

- De te mettre autant de pression.

- Écoute Yahiko, commença Naruto d'une voix légèrement plus forte que le murmure précédent. Je suis touché que tu t'inquiète autant pour moi mais rassure toi, je vais bien.

Le blond laissa quelques secondes s'écouler.

- Je suis un peu fatigué, continua-t-il. Je promets de dormir un peu durant le voyage.

- Naruto, fit Yahiko en s'approchant. Et Sasuke… ?

- S'il te plaît. Je n'ai… pas envie de parler de lui, ni même de penser à lui, l'interrompit son cousin d'une voix quelque peu tremblante.

Il secoua ensuite la tête et Yahiko fronça douloureusement les sourcils.

- Je veux juste l'oublier, murmura le blond en une voix étrangement aigue.

Le rouquin comprit que Naruto luttait contre un sanglot. Mais il se ressaisit bien vite, et sortit de sa chambre pour marcher le long du couloir, jusqu'à l'escalier qu'il descendit lentement. Yahiko resta dans la chambre, debout au milieu. Il était si bouleversé, lui aussi. Sasuke n'était plus là. Il avait disparu d'un seul coup et tout ça le dépassait… Il ne savait plus quoi penser, mais pour l'instant, il partit rejoindre son cousin, espérant qu'il ne soit pas déjà sorti.

- Naruto ! Attends !

Le blond, sur le seuil de la porte, se retourna. Pour la première fois, il regarda dans les yeux de son cousin et celui-ci s'approcha, la main dans la poche. Il en ressortit une petite photo, toute petite qu'il tendit à Naruto.

- Neji me l'a donnée. Pour toi. Il veut que tu en prennes soin. C'est la photo la plus ressente qu'il avait de lui.

Naruto baissa les yeux sur la photo et la regarda un long, très long moment. Puis les releva avec cet air indifférent dans lequel, malgré tout, Yahiko y voyait une douleur sans merci.

- Je ne veux pas de photo, affirma-t-il d'une voix neutre.

- Pourquoi ?

- Je n'en ai pas besoin.

Sur ce, le blond tourna les talons pour de bon, sortant dehors où la pluie tombait malgré l'hiver. La neige déjà présente était devenue molle à mesure que l'eau ruisselait dessus. Naruto traîna ses valises jusqu'à sa voiture et ouvrit le coffre arrière. Il y fourra ses bagages, et fut rejoint par son cousin, qui ne tarda pas à se frotter les mains sur les bras, n'étant vêtu que d'un tee-shirt.

- Je sais que tu souffres énormément, lança-t-il en un nuage de fumée qui sortie de sa bouche. Mais Naruto écoute moi, tu ne risques plus la prison ici, la question est réglée ! Les jumeaux Hyûga ont convaincu le juge, tu es un homme libre !

- Libre, répéta le blond en fermant avec colère la portière du coffre. Je ne serai jamais libre avec moi-même, Yahiko.

- Qu'est-ce que tu veux dire, soupira-t-il.

- Je n'ai pas envie de répondre à ça, répondit Naruto en se dirigeant vers le côté conducteur.

Yahiko le suivit derechef. Il l'empêcha d'ouvrir la portière et l'obligea à lui faire face. Yahiko connaissait le blond mieux que quiconque. Et il n'allait pas le laisser partir aussi facilement. Naruto soupira et décida de regarder son cousin. Bientôt les deux hommes furent trempés, mais aucun des deux semblaient en tenir compte. Ce fut le blond qui parla en premier.

- Ce n'est pas la prison qui m'oblige à fuir, Yahiko, murmura-t-il.

- Alors pourquoi ?

Naruto regarda un peu partout, une grimace de douleur figée dans les traits normalement fins de son visage. Ses yeux bleus étaient humides, brillants, et c'était la première fois depuis qu'il avait six ans, que Yahiko vit son cousin ainsi.

- Je n'ai plus rien à faire ici, dit-il d'une voix lointaine en regardant les rues et les alentours. Je me sens étouffer. Cette ville me rend malade, rien qu'à regarder ces édifices, j'en ai mal au cœur. Ces rues, ces maisons, cette neige… Je n'arrive plus à respirer. Je… je n'ai plus rien à perdre si je pars. Et je veux partir. Refaire ma vie ailleurs. L'oublier. C'est tout ce que je veux...

Une larme glissa sur sa joue, et Yahiko demeura silencieux. Le blond n'enleva pas cette goutte d'eau, il la laissa rouler jusqu'à ses lèvres et dans sa bouche. C'était salé. Mais pas aussi amer que cette boule dans sa gorge, qui menaçait de sortir à tout moment. Il voulait vomir, il voulait crier, pleurer. Mais quelque chose l'en empêchait. Sa fierté ? Sa dignité ? Il ne savait pas. Il ne savait plus… Il se sentait si vulnérable…

Au bout d'un moment, dans lequel Naruto essuya une larme par-ci par-là et renifla, Yahiko glissa sa main dans l'une des deux poches sur le long manteau de son cousin, et y déposa la petite photo bien au fond. Perdu dans ses pensées, le blond ne s'en rendit même pas compte.

- Tu l'aimais, pas vrai ? Souffla-t-il.

Naruto ferma les yeux. « Une chose est sûre, c'est que je suis lamentablement tombé amoureux de toi. » Il se mordit les lèvres jusqu'au sang pour empêcher un sanglot de sortir. Il laissa un moment s'écouler, s'obligeant à ne pas penser à lui, et à faire le vide dans sa tête. Il y arriva… lentement… il se calma.

Yahiko, toujours debout devant lui, posa une main sur son épaule.

- Oui, Yahiko, finit par dire le blond dans un murmure quasi-inaudible. Je n'avais pourtant pas prévu tomber amoureux de lui… Loin de là… Mais… Il est mort dans mes bras…

Yahiko s'approcha et l'enlaça pour lui donner un peu de réconfort. Naruto serra son cousin, tentant de retenir ses nombreux pleurs. Cette image ne cessait de le hanter depuis 16 jours. Sasuke, dans ses bras, le ventre déchiré et le visage tout blanc baigné de larmes… À ce moment là, il avait été si impuissant, tellement dépourvu de tous moyens, qu'il était resté là à le serrer contre lui, à le regarder mourir lentement…

- Tout est de ma faute, marmonna Naruto en reculant de l'étreinte de Yahiko.

- Pourquoi tu dis ça, souffla ce dernier en fronçant les sourcils.

- Si jamais je ne lui avais demandé de l'aide pour assassiner Itachi, il serait à l'école avec ses amis à l'heure où on se parle. Et pas… dans son cercueil…

- Naruto, l'interrompit Yahiko. C'est ridicule.

- Ridicule mais vrai.

- Sa mort aussi me bouleverse autant que toi, je t'assure ! Ça… ça me dépasse ! Je n'arrive même pas à y croire, j'ai l'impression qu'il est encore là, partout. Mais c'est… une partie de la vie. Tout le monde doit mourir un jour !

- Pas à 17 ans !

Yahiko ferma les yeux de douleur, partageant si bien celle de son cousin.

- Je sais, murmura-t-il. C'est sans doute la chose la plus difficile qu'on ait à faire dans une vie… Faire le deuil de la personne qu'on aime. Mais il faut… il faut aller de l'avant. La vie continue, Naruto.

- Je suis désolé, s'excusa le blond dans un murmure. J'ai un train à prendre.

Il monta alors dans sa voiture. Cette fois-ci, Yahiko n'eut pas la force de l'en empêcher. Naruto s'installa derrière le volant, et d'un mouvement lent et fatigué, démarra le moteur. Un bruit constant couvrit le silence, et le blond finit par relever la tête.

- Quand je serai arrivé, je… je t'enverrai une carte postale. Si tu veux me rejoindre, libre à toi…

Sur ce, Naruto pesa sur la pédale et sa voiture partit lentement.


Naruto ne se souciait pas de l'écho de ces pas dans cette grande Église vide. La nuit était tombée depuis longtemps. Il ne savait pas quelle heure il était et il s'en fichait. Yahiko le pensait partit à l'autre bout du continent, mais non. Quand il était passé devant l'Église, il n'avait pas pu résister, se disant qu'à cette heure-ci, il n'y aurait plus personne. Juste… lui.

S'avançant sur le long tapis noir, il se laissa misérablement tomber à genoux quand il arriva devant le tombeau ouvert. Ses yeux se remplirent de larmes quand il vit le visage qu'il aimait tant, pour la première fois depuis ces 16 jours. Blanc comme la neige, il semblait figé dans le temps. Ses paupières étaient closes, son nez toujours aussi parfait, et sa bouche… sa bouche qu'il avait tant envie de toucher avec la sienne.

Il secoua la tête. Il est mort, je ne peux pas… l'embrasser… tenta-t-il de se convaincre dans une cruelle torture mentale. Le blond continua de le regarder.

Allongé, les poignets croisés sur sa poitrine qui ne bougeait désormais plus, Sasuke semblait si paisible. Jamais plus il ne se réveillerait, ne cessait de penser Naruto, ajoutant à chaque fois un couteau de plus dans son cœur meurtri. Son cœur ratatiné et déjà vieux. Il ferma les yeux, les rouvrit. Mais Sasuke n'avait pas bougé. C'est ridicule, pensa-t-il, est-ce que j'suis vraiment là à attendre qu'un mort se réveille ?

Il tenta de se ressaisir, et tendit un bras. Du bout des doigts, il se permit de toucher au moins son visage. Mais la déception inconsciente qu'il eut quand il constata que cette chaleur n'existait plus. Que juste le froid se dégageait de son corps vidé de vie. Il est mort, c'est normal, continua-t-il de penser en se mordant les lèvres.

Une larme glissa sur sa joue et Naruto baissa la tête un long moment. Puis, il releva les yeux vers son ange endormi.

- Réveilles-toi, chuchota-t-il en glissant deux doigts sur son front. J'ai besoin d'entendre ta voix…

Aucune réponse. Le blond s'y attendait, mais n'empêche, c'était douloureux. « Je veux que tu m'aimes… » Naruto se prit la tête entre les mains, pour chasser cette voix. Une voix qu'il aimait pourtant.

Après un long silence, il reprit le cours de son monologue.

- C'est la première fois, commença-t-il en caressant le visage en porcelaine de son bien-aimé. Que la défaite a un goût aussi amer. Je n'ai pourtant jamais perdu avant. J'étais toujours le vainqueur. Fier. Et fort. Aujourd'hui je me sens tellement faible. J'ai envie de pleurer comme un enfant, et de crier comme un animal blessé… Mais personne ne m'entendrait de toute façon. Et toi non plus…

Le blond baissa la tête, un sourire triste se dessinant sur ses lèvres. Ses joues étaient baignées de larme mais il ne s'en rendait pas compte. Il releva ensuite la tête, le regard embrouillé par l'eau dans ses yeux. Il cligna des paupières pour les chasser et quelques gouttes glissèrent sur ses joues. Il prit une grande bouffée d'air, ayant l'impression d'étouffer, et sortit de sa poche la petite photo qu'il avait refusée, mais que son cousin avait quand même déposée dans son manteau.

Il la contempla un moment.

- Tu ne te ressemble plus, Sasuke, chuchota-t-il.

Encore une fois, le silence lui répondit. Il soupira en levant les yeux au ciel pendant quelques secondes. Il entendait encore les sanglots de Sasuke, le jour où il était venu le délivrer de prison. Il sentait encore ses doigts fins entre les siens, sa bouche sur la sienne, leurs souffles saccadés mélangés. Il sentait encore son cœur se débattre dans sa poitrine… « Je ne suis pas assez fort pour te protéger… je ne veux pas te perdre… » Sa voix tremblante et brisée par ses pleurs résonnait encore dans sa mémoire.

À bout de forces, Naruto serra la mâchoire et les poings, écrasant la photo entre ses doigts. Il grogna, un grognement qui se transforma en soupire.

- J'avais un train à prendre, murmura-t-il. Mais j'ai fais demi-tour. C'est pas grave. Il repassera demain matin. Je voulais t'emmener au bout du monde, Sasuke. Je voulais te faire voir que, quelque part, le monde est beau. Il n'y a pas que des horreurs, tu sais. Tu ne méritais pas tout ce qui t'es tombé dessus, expliqua-t-il ensuite. Et je suis désolé de ne pas avoir pu te protégé mieux. Cette lame… a été fatale pour toi… Pardonne-moi…

Le blond lâcha un sanglot qu'il étouffa. Il revoyait le sang sur ses mains, quand il l'avait prit dans ses bras pour la dernière fois. Du rouge. Que tu rouge. Il se reprit bien vite, et rouvrit ses yeux – qu'il avait fermés – pour regarder à nouveau son ange endormi. Il reposa le dos de sa main sur sa joue et caressa doucement sa peau. Même mort, il est toujours aussi magnifique, songea-t-il.

Une cloche résonna alors, et le blond sursauta, profondément plongé dans ses pensées. Il comprit rapidement que c'était le grand clocher dans la tour de l'Église qui sonnait minuit. Il s'essuya les yeux et les joues et prit une grande respiration.

- Je dois partir maintenant, continua-t-il. Je reviendrai, je te le promets. Quand j'irai mieux, quand je serai un nouvel homme. Je veux changer, je veux devenir celui que mon père a toujours voulu que je sois, et pas ce… tueur… Je te le dois, mon amour, c'est grâce à toi…

Il se pencha et attrapa doucement ses lèvres, l'embrassa sur la bouche. Le baiser était mort, il allait dans un sens, et ce fut pourquoi le blond ne l'approfondit pas. Il se redressa et posa ses lèvres sur son front.

- C'est une véritable torture, souffla-t-il, d'avoir à te dire au revoir… Mais je dois le faire… Sinon tu ne pourras jamais partir l'âme en paix. Et moi non plus.

L'oxygène sembla manquer à Naruto, et il agrippa son tee-shirt au niveau de sa poitrine. Tout d'un coup, il ne respirait plus. Il suffoquait. C'était beaucoup trop difficile… Mais malgré tout, un petit, tout petit sourire triste se dessina sur son visage.

- N'oublis pas que je t'aime, et que je t'aimerai toujours, peu importe l'endroit où je me trouverai, je penserai à toi.

Un rire s'échappa de sa bouche.

- Regarde ce que tu as fais de moi, sale gamin, rigola-t-il tout seul, d'une toute petite voix. Je parle comme un vrai poète, quelle horreur…

Il se mit debout, et posa une dernière fois son regard sur Sasuke qui, toujours allongé, restait immobile. Terriblement immobile. Naruto perdit son sourire et se passa une main dans les cheveux. Je parle tout seul, maintenant, pensa-t-il, je n'arrive pas à y croire…

Il mit un long, très long moment à détacher son regard du corps inanimé de celui qu'il aimait de tout son être, puis une fois fait, il tourna les talons. Un sanglot étouffé sortit de ses lèvres et il marcha le long de l'allée, pour ensuite sortir dehors. L'air était plus froid que ce matin, la nuit était fraîche, et la pluie d'un peu plus tôt s'était transformée en neige qui tombait doucement, voletant au vent.

Voyant sa voiture garée dans la rue, droit devant lui, ses yeux se remplirent de larmes. Il s'avança et se mit au chaud derrière le volant. Il laissa quelques minutes s'écouler, écoutant le silence, repensant à tout ce qu'il avait vécu en deux mois. De leurs tout premiers mots échangés à leur dernier baiser.

Naruto fondit en larmes.


11 mois plus tard, 15 octobre

Neji,

Si je t'écris aujourd'hui, c'est que je vais mieux. Enfin, mieux, c'est beau dire. J'ai un travaille, ici, à Londres. Je me suis installé là parce que le paysage est différent. Et pas qu'un peu. J'arrive à me faire un nouveau visage, une nouvelle vie, à penser à autre chose. J'ai tournée la page même si cela a été l'épreuve la plus horrible et difficile que j'ai eu à faire dans ma vie. Je viens d'avoir 24 ans, le 10 octobre dernier, mais pourtant je me sens si vieux. Tu n'as pas idée.

Je vais en venir à la raison pourquoi je t'écris. En fait, c'est pour te dire à quel point j'ai souffert ces derniers mois. Je me suis dis que, si j'ai eu si mal de la perte de quelqu'un que je connaissais depuis si peu, ça voulait dire que toi, toi qui étais si proche de lui, a souffert tout autant, et je tenais à t'écrire pour te donner ma compassion. Je me sens un peu coupable, mais ce sentiment de culpabilité s'est dissipé au fil des jours et avec Yahiko qui me répète constamment que je n'y étais pour rien. Nous sommes colocataires, maintenant.

Je ne sais pas si cette stabilité demeurera. Il m'arrive parfois de pleurer toute une nuit parce que je repense à Sasuke. Il est encore si présent autour de moi, je le vois partout. Il y a des jours où je ris pour rien, où je pleure, où je suis tout simplement de bonne humeur, et je ne sais pas d'où me vient cette énergie que je croyais avoir perdu en même temps que lui.

Je ne sais pas si je te réécrirai dans le futur. Mais je voulais que tu saches à quel point je l'aime encore, et que je l'aimerai sans doute toujours. Il m'a complètement changé, transformé, et aujourd'hui je ne suis plus cet homme-là. Je ne suis plus le même, plus du tout…

Et voilà, je m'esclaffe. Je ris parce que j'ai l'impression que cette lettre se transforme en journal intime. Une partie de Sasuke vit en moi, et il y a des jours où je suis aussi fragile que lui.

Je me suis enfuis au bout du monde pour oublier, mais j'ai enfin compris que, où que je sois, je n'oublierai pas. Je voulais seulement que tu le saches. Dis à ta cousine que je pris encore à la mémoire de Sasuke et de Kiba, qui est mort beaucoup trop tôt lui aussi. Je suis désolé pour tout.

Avec toute ma compassion,

Uzumaki, Naruto.


FIN