Titre : Détermination acharnée, décision insuffisante, destination… pas tout à fait correcte
Auteur : faithwood
Traductrice : verowyn
Texte original : Ferocious Determination, Insufficient Deliberation, and a Slightly Wrong Destination (lien sur mon profil)
Parining : H/D
Rating : NC-17
Mots : 4 600 / 11 000
Warnings : m/m sexe, PWP, humour déjanté
Résumé : Drago est un génie. Quelle autre conclusion pourrait-il tirer lorsque, même ivre, il arrive à métamorphoser son lit en un Harry Potter fort convaincant?
Disclaimer : Les personnages et l'univers appartiennent à JKR et ses ayant-droits.


Détermination acharnée, décision insuffisante, destination… pas tout à fait correcte

-I-

Son lit était trop ferme. Et mouillé. La fermeté, il pouvait comprendre. Les lits fermes, ça existait (même si le sien était moelleux, normalement), mais l'humidité était hautement inhabituelle. Et pas franchement confortable. Même sa joue lui semblait mouillée, pressée contre quelque chose de dur qui ne ressemblait pas franchement à un oreiller. Drago entrouvrit un œil, et loucha en direction du supposé oreiller. Il lui était difficile de penser, car il était déjà à moitié endormi, mais il était à peu près certain que les oreillers n'avaient pas de tétons. Mais c'était bien ce que Drago voyait : un téton tendu, brun foncé, qui avait l'audace de prétendre qu'il faisait partie de son oreiller pas si moelleux que ça. Il fronça les sourcils, tira la langue et, de la pointe, en toucha expérimentalement le mamelon.

Le lit tressauta.

Intéressant, réfléchit Drago. Son lit, autrefois moelleux, tranquille, et dépourvu de tétons, n'avait jamais fait cela auparavant. C'était assez distrayant. Paresseusement, Drago lécha à nouveau le mamelon.

Le lit eut un hoquet.

Très intéressant. Voilà qu'il faisait carrément des sons maintenant.

Le lit oscilla sous lui et le monde de Drago se mit à pencher.

— Argh, se plaignit-il, comme son estomac commençait à tanguer. Arrête ça. Méchant lit. Reste tranquille.

Ce satané lit lui donnait mal à la tête.

— Malefoy ? demanda le lit.

C'était plus un chuchotement, vaguement effrayé – ce qui était logique puisqu'un lit ne devrait pas être capable de parler et qu'il en était sûrement conscient. Le lit avait au moins suffisamment d'intelligence pour se rendre compte de ça.

— Chhhhhhhhhut, chuchota Drago à son tour. Je dors.

— Heu…

Franchement. A l'oreille, ce satané lit semblait sceptique. Le culot ! C'était à Drago de se plaindre. Il était fatigué et avait besoin de se reposer et ce stupide lit essayait de le perturber en lui parlant et en le taquinant avec des tétons. Vraiment pas poli.

Le lit oscilla à nouveau et Drago grogna, avant de hoqueter de surprise parce que ses biceps étaient agrippés - par quoi ? Drago aurait donné cher pour le savoir – et il fut soulevé dans les airs. Il fut distrait par un étrange bruit d'éclaboussures tandis qu'il luttait pour obliger ses paupières désobéissantes à s'ouvrir. Quand il y parvint finalement, ce fut pour rencontrer une paire d'yeux verts et une masse de cheveux noirs et mal coiffés qui encadrait un visage pâle.

— Bon sang, s'étrangla Drago.

Il fixa son lit qui, en dépit de toute logique, ressemblait suspicieusement à Harry Potter. Un Harry Potter nu et mouillé.

— Tu as l'air…

Drago contempla un instant Potter, son regard déconcerté, sa bouche ouverte et son air bête.

— Authentique, conclut-il.

Drago balaya du regard les mains de l'autre, qui maintenaient toujours fermement ses biceps, ses bras qui semblaient plaisamment forts et longs, et la poitrine nue de Potter pourvue de tétons qui, Drago s'en rappelait, étaient plutôt succulents. Enfin, ses yeux se posèrent sur les lèvres pleines et humides, que la lumière des bougies rendait brillantes, et qui ne demandaient qu'à être embrassées.

— Je suis un putain de génie, dit Drago, épaté.

Il venait d'être frappé d'un éclair de lucidité et avait réalisé qu'il était impossible pour les lits de parler et de trembler et d'avoir des tétons, à moins qu'ils n'aient été Métamorphosés et Enchantés. C'était la seule explication rationnelle. Même si Drago ne se rappelait pas avoir Métamorphosé son lit en Harry Potter ; il ne se rappelait même pas où il avait laissé sa baguette – certainement pas dans sa main, en tout cas. En fait, il ne se rappelait que très peu de choses de cette soirée. Il savait qu'il avait été dans un pub, où il avait essayé un certain nombre de cocktails intéressants, décorés avec des tranches de citron et des parapluies roses. Ils avaient l'air assez inoffensifs, et Drago en avait bu pas mal avant de décider qu'il était temps de rentrer se coucher et qu'il prenne le chemin de la maison. Il se rappelait avoir conclu (très logiquement, ce qui prouvait qu'il n'était pas ivre) qu'il était impossible de marcher de Londres jusque dans le Wiltshire et, en conséquent, s'était décidé à Transplaner.

C'était la dernière chose dont il se rappelait. Sauf qu'il y avait d'autres images qui dansaient devant ses yeux. Potter était présent dans chacune d'entre elles, mais ce n'était pas tout à fait aussi inhabituel que Drago l'aurait souhaité. Des visions de Harry Potter (généralement nu et parfois attaché) aimaient à s'infiltrer dans le cerveau de Drago à divers moment inopportuns. Une image en particulier, de Potter étendu sur le lit de Drago, un regard enjôleur et un large sourire étirant ses traits, s'imposa à son esprit. C'était clairement une image récente. Elle avait assailli son esprit avec un manque de courtoisie totale il n'y avait pas longtemps, peut-être seulement quelques minutes auparavant. Drago avait cheminé sans but dans les rues désertes, il avait pensé à la maison et à son lit, et puis à Potter dans son lit, et enfin à lui-même dans son lit avec Potter, et cela avait d'une façon ou d'une autre résulté en cela. Il avait dû Transplaner directement dans son lit et là, très ingénieusement et sans baguette (ce qui était techniquement impossible, mais cela ne faisait que prouver le génie de Drago) Métamorphosé son lit en un portrait craché d'Harry Potter.

Il aurait voulu se rappeler l'incantation qu'il avait utilisée. Il aurait pu la breveter, la vendre et faire fortune. Cela dit, ça pouvait attendre. Il possédait déjà une fortune, mais il n'avait jamais possédé Potter.

Drago lutta pour parvenir à bouger ses mains, ce qu'il réussit à faire après quelques essais (elles semblaient avoir été coincées dans un endroit chaud et mouillé, mais Drago n'avait pas assez d'énergie pour s'inquiéter de ça). Fasciné, Drago étendit ses doigts sur la poitrine de Potter, cette poitrine tiède et ferme et bien trop merveilleusement foutue pour être réelle. Cela devait faire partie de la Métamorphose : le Potter nu était parfait car c'était ainsi que Drago l'avait voulu. Après tout, il n'avait pas la moindre idée de à quoi ressemblait le corps nu du véritable Potter. Un regard furtif sur sa silhouette de dos était tout ce qu'il pouvait obtenir au travail. Potter et lui travaillaient dans des départements différents et ils n'étaient pas exactement en excellent termes. Ils n'étaient pas en termes du tout, en fait. Mais ça n'avait plus la moindre importance car maintenant que Drago avait magiquement recréé un Potter sans défauts, il n'avait plus besoin de la version traditionnelle : hautaine, et pourvue de vêtements !

La peau de Potter était comme de la soie sous les doigts de Drago, qu'il fit courir sur ses pectoraux et ses mamelons, avant de remonter vers le visage de Potter, dont il effleura les lèvres du pouce.

— Perfection, soupira-t-il, profondément impressionné par sa création.

— Heu, fit Potter.

Drago eut un petit rire heureux. Il avait entendu Potter dire heu un nombre incalculable de fois. Epatant. Il avait même réussi à doter son Potter Métamorphosé du véritable lexique de Potter. Ca ne devait marcher que parce que le vocabulaire de Potter était pitoyablement limité.

Poser ses lèvres sur celles de Potter aurait été la suite logique, mais ses bras étaient toujours bloqués par Potter et Drago ne pouvait se pencher suffisamment. Il se débattit pour se libérer, mais apparemment Potter était un peu trop bien réussi car, juste comme le vrai Potter, il fallait qu'il se montre pénible et refuse de coopérer, empêchant Drago d'avoir ce qu'il voulait.

Décidant que la diversion était la meilleure des tactiques, il glissa ses mains plus bas et pinça les tétons de Potter entre le pouce et l'index. Avec un glapissement surpris (il faudrait régler ça si Drago voulait vendre son invention) la prise de Potter se relâcha et Drago put se coller sans effort à lui.

L'étrange bruit d'éclaboussures le perturba à nouveau. Pourquoi tout était-il donc si mouillé ?

— Malefoy, qu'est-ce que tu… Seigneur ! s'étrangla Potter comme l'entrejambe de Drago entrait en contact avec quelque chose de dur, chaud et – Drago se tortilla un peu – oh, long.

Parfait. Non seulement Potter était bien équipé, mais il était déjà dur pour lui. La gloire et la fortune souriaient à Drago. Cela dit, Potter pas.

— Malefoy ! répéta-t-il sur ce ton de reproche qui n'appartenait qu'à lui et qui, à chaque fois, excitait Drago comme si ses oreilles étaient directement reliées à son sexe. Tu es…

— Sur le point de t'embrasser, finit Drago pour lui, en se penchant en avant.

Les yeux de Potter s'élargirent de façon comique, et ses mains agrippèrent à nouveau les biceps de Drago, mais celui-ci se montra plus rapide. Avec un gémissement, il posa ses lèvres sur les siennes, les goûtant de la pointe de sa langue avant d'aspirer la lèvre inférieure de Potter dans sa bouche. Les vagues sons d'incrédulité et de protestation ne le dérangeaient pas le moins du monde et il continua à mordiller et lécher la chair délicieuse. Le hoquet surpris de Potter ne fit que l'aider : Drago en profita pour passer sa langue entre les lèvres de sa victime.

— Mmmm, émit Potter.

Drago ne savait si c'était un son de plaisir ou de dégoût, mais il s'en fichait. Après tout, Potter n'était qu'un objet enchanté. Drago s'en fichait bien de savoir si l'objet aimait être embrassé, tout ce qu'il savait c'est que lui aimait embrasser l'objet. La bouche de Potter était encore meilleure que ses mamelons, et Drago ne pouvait s'arrêter d'explorer cette douceur avec sa langue.

— Mmmph, protesta Potter, et il réussit à repousser Drago.

— Bon sang ! grogna Drago. C'est quoi ton problème ?

Il enchaîna rapidement après sa question car Potter avait l'air sur le point de dire quelque chose de stupide :

— Je t'ai fabriqué, Potter, et maintenant, je vais te sauter.

Drago pointa un doigt menaçant vers le visage choqué de Potter.

— Ne bouge pas.

Etonnamment, cela fonctionna et Potter s'immobilisa, fixant Drago avec une expression stupide qui lui était caractéristique.

— Beaucoup mieux, félicita Drago, satisfait. J'aime te voir rester bouche bée comme un idiot comme ça. Très convaincant. Ca donne vraiment de l'aucenth de l'auth-ent-icité.

Drago se racla la gorge. Génial, voilà qu'il bégayait. Il agita un doigt sous le visage de Potter qui devenait de plus en plus flou.

— Pas bouger, ordonna-t-il.

Il ferma les yeux et posa à nouveau ses lèvres sur celles de Potter.

— Mmm. Gentil lit, gémit-il en faisant pleuvoir des baisers légers sur la bouche et la mâchoire de Potter (mouillées, mouillées, mouillées. Pourquoi tout était-il donc aussi mouillé ?) avant de laisser glisser ses lèvres plus bas et de se concentrer sur la tâche de lécher les nombreuses gouttelettes d'eau qui parsemaient le délicieux cou de Potter.

— Tu m'as fabriqué ? demanda Potter.

Sa pomme d'Adam tressauta et sa voix était un grondement qui venait de sa gorge – cette gorge que Drago léchait et embrassait avec un dévouement absolu.

— Ce n'est pas le bon moment pour avoir une crise existentielle, marmonna-t-il contre la peau de Potter. Mais oui, tu étais mon lit et je t'ai métamorphosé en Harry Potter. Maintenant comporte-toi en lit et tais-toi.

Il y eut une longue pause.

— Je suis un lit ?

— En effet. Un lit avec de très jolies oreilles, ajouta Drago en se hissant jusque-là et en aspirant un des lobes dans sa bouche.

— Et, heu, pourquoi est-ce que tu as transformé ton lit en moi ?

Drago soupira, suçotant paresseusement le lobe de l'oreille de Potter. Merlin, son lit était un tel bavard !

— Parce que je suis un génie.

— D'accord. Evidemment.

— Tu es mouillé, reprocha Drago.

Même les cheveux de Potter étaient mouillés. Cela dit, ils sentaient bons, propres et doux, ils invitaient Drago à y enfouir son nez et à inspirer cette odeur qui lui mettait l'eau à la bouche.

— Ca ne fait pas partie de ton sort ?

— C'était imprévu, c'est tout.

Drago soupira à nouveau, enfouissant son nez plus profondément encore dans les cheveux qui sentaient si bons.

— Je crois que je suis un peu éméché, confessa-t-il très doucement.

— Oh, non, sûrement pas.

La voix de Potter était aussi scandalisée qu'il se devait. Franchement, en tant que lit, il devait bien savoir que Drago buvait rarement. Bon vieux lit. Drago déposa un baiser affectueux sur la tempe de Potter.

— Est-ce que tu respires mes cheveux ? demanda Potter.

A nouveau, il avait l'air effrayé.

— Ca sent bon. Tu sens bon. Je parie que tu sens meilleur que Potter.

Si le vrai Potter sentait aussi bon que cela, c'était vraiment injuste. Il n'était pas possible que Potter soit aussi agréable à regarder, qu'il sente aussi bon, et qu'il ne soit pas à Drago. Et, oh Merlin, qu'il ait si bon goût. Drago gémit tandis qu'il pressait des baisers mouillés et désordonnés sur la tempe et la joue de Potter, cheminant jusqu'à ses lèvres. Il était juste sur le point de lui rouler le patin du siècle quand une main se posa sur son visage et l'arrêta.

Fronçant les sourcils, Drago concentra son attention sur les yeux trop verts de Potter.

— Tu es censé rester tranquille, réprimanda-t-il.

— J'ai bien peur de faire une crise existentielle et d'avoir quelques autres questions.

Drago gémit, et chouina même peut-être un peu. Franchement, l'idée de vendre l'incantation n'allait jamais marcher. Qui voudrait acheter un produit aussi pinailleur ?

— Je promets que je ne bougerais plus après.

Potter le regardait avec une mine honnête. Yeurk. Le truc était carrément en train de négocier. Décidément trop authentique, ce putain de lit.

Très bien. Quoi ? demanda Drago en faisant une moue.

Pour se réconforter, il appuya sa joue plus fort contre la main de Potter, transformant le geste en caresse. Le regard de Potter vola jusqu'à sa main, avant de lentement revenir à Drago.

— Je me demandais juste pourquoi tu m'avais – si génialement, bien sûr – transformé en Potter ? Pourquoi ne pas utiliser cet incroyable pouvoir pour faire quelque chose ou quelqu'un d'autre ? Pourquoi Potter ?

Drago souffla.

— Tu n'es qu'un lit. Tu ne comprendrais pas.

— Mais je suis un lit qui…

Potter eut un petit rire incrédule avant de s'éclaircir la gorge.

— Un lit qui a l'intention d'être vraiment très gentil et très coopératif si tu réponds à mes questions.

Drago soupesa ses options. Le lit était particulièrement pénible mais ses promesses semblaient, et bien, prometteuses. Et très certainement, il n'y avait pas de mal à dire la vérité à un lit. C'était son lit, après tout, et il était peu probable qu'il se mette à se balader et à raconter à tout le monde les secrets de Drago.

— D'accord.

Il hocha la tête avant de se pencher en avant. Son visage était si proche de Potter que leurs nez se touchaient. Potter battit des paupières, ses yeux s'élargissant, mais il resta tranquille.

— Tu vois, Potter est vraiment un enfoiré, chuchota Drago.

— Ah bon ?

— Oui ! affirma Drago avec véhémence. Il ne m'aime pas du tout. En fait, je crois qu'il me déteste.

Drago baissa encore davantage la voix, ouvrant à peine la bouche.

— A cause de tout le truc avec les Mangemorts. Ce qui est franchement incorrect de sa part, parce que c'était il y a des années. Il est censé être un grand héros, et tout le monde arrête pas de répéter à quel point il est bon et noble, mais, entre toi et moi ? C'est un enfoiré, mesquin et inaccessible à la pitié.

Le lit le regardait fixement.

— Je vois. Heu, et tu as transformé ton lit en Potter parce que… ?

— Ben, pour le sauter, évidemment.

Merlin, c'était dur d'avoir une conversation sensée avec un lit ! Drago secoua la tête avec exaspération, frottant son nez contre Potter, ce faisant. Celui-ci émit un son étranglé.

— Heu, et pourquoi est-ce que tu veux sauter un enfoiré mesquin et inaccessible à la pitié ? demanda-t-il, la respiration courte.

— Franchement, tu n'es pas une lumière, toi, hein ?

— Je suis un lit, tu te rappelles ?

— Je jure, le premier truc que je fais demain, j'en achète un nouveau.

Drago soupira mais il s'expliqua néanmoins.

— Je ne veux pas sauter le Potter qui est un enfoiré mesquin et inaccessible à la pitié, je veux sauter un Potter qui soit heu, pas un enfoiré, gentil et accessible à la pitié. Et puisqu'il n'existe clairement pas, j'ai dû le fabriquer.

— Ah, évidemment. C'est tout à fait logique.

Potter s'éclaircit la gorge.

— Et c'est tout ce que tu veux… le sauter ?

— Oui !

Drago fronça les soucils.

— En fait, non. Je veux le sauter de nombreuses, nombreuses, nombreuses fois. De nombreuses différentes manières.

— Hmm.

Potter pencha la tête de côté. Cela le rendait étrangement mignon, et Drago lui sourit stupidement, essayant futilement de s'empêcher d'agir si idiotement.

— Je dirais que tu as un truc pour Potter, conclut le lit.

— Oh, tu pourrais parier ton petit matelas grinçant là-dessus, que j'ai un truc pour lui.

Drago eut un regard obscène et pressa son entrejambe contre Potter, en roulant des hanches de façon suggestive. Potter eut un hoquet avant de rougir vivement.

— Tu es adorable quand tu rougis, roucoula Drago avant de cligner des yeux et de secouer la tête avec véhémence, horrifié par son comportement.

Il était peut-être un peu plus éméché qu'il ne l'avait pensé.

— Par truc, dit Potter, la respiration haletante, je voulais dire faible. Tu as un faible pour lui. Bon sang, c'est…

Potter gigotait sous lui, essayant indéniablement d'échapper à la pression contre son sexe. Ou peut-être de l'intensifier. Quoi qu'il en soit, Drago s'en fichait ; il avait une horrible accusation à réfuter.

— Je n'ai pas un faible pour lui ! s'écria-t-il, scandalisé. Ce n'est pas un quelconque faible stupide. Putain, je suis carrément amoureux de lui !

L'exclamation passionnée fut suivie par un hoquet horrifié. Il pressa ses deux mains contre la bouche grande ouverte de Potter.

— Mais nous ne pouvons pas dire ça à voix haute, chuchota-t-il. Nous ne pouvons pas prendre le risque d'être entendu.

Drago plongea dans le regard choqué de Potter.

— C'est un secret. Chhhhhut !

Potter était tellement immobile que Drago eut peur de l'avoir accidentellement étouffé. Après tout, ses mains étaient pressées sur la bouche de Potter, et son nez écrasait le sien, alors ce n'était pas une pensée si irrationnelle que ça. Il ôta aussitôt sa tête et ses mains, et observa précautionneusement le visage de Potter.

— Tu es vivant ? demanda-t-il avec inquiétude. Les lits ne peuvent pas mourir, hein ?

Potter secoua lentement la tête.

— Bien, sourit Drago, soulagé. Et maintenant, tu veux bien te tenir tranquille et me laisser gentiment te sauter ?

Potter cligna des yeux et hocha la tête.

— Bien sûr. Juste une… seconde.

Potter tendit la main de côté, et Drago fronça les sourcils, se demandant ce dont un lit pouvait bien avoir besoin.

La seconde suivante, Potter pointait une baguette sur le front de Drago.

Putain.

— Tu es un méchant lit, accusa Drago, submergé par la déception. Tu es un enfoiré mesquin et inaccessible à la pitié, juste comme le vrai Potter.

— On dirait bien, répondit Potter, juste avant que le picotement du sortilège se répande dans le corps de Drago, de son front jusqu'à son estomac.

Il ferma les yeux très fort. Si le lit l'avait transformé en crapaud, il préférait autant ne pas voir ça.

La main de Potter était à nouveau sur sa joue et Drago se laissa aller contre cette chaleur, même si le lit-Potter était clairement un être maléfique.

— Hé, ouvre les yeux, dit doucement Potter. Tout va bien ; c'était juste un Sort de Sobriété.

Un Sort de Sobriété. L'esprit de Drago fit écho aux mots sans les comprendre. Il ouvrit les yeux avec précaution et loucha en direction de Potter. Etrangement, il avait l'air plus net, comme si sa vision était mieux réglée. Et pas seulement Potter, mais tout ce qui l'entourait semblait plus clair. La brume qui enveloppait son esprit – et dont il n'avait pas eu conscience jusqu'alors – se dissipait lentement. Drago prit conscience de son environnement, l'incompréhension remplaçant le sentiment d'être nauséeux.

Il était dans une salle de bains. Et non pas sa salle de bains, mais une qui lui était complètement inconnue. Pire encore, il était dans une satanée baignoire. Une baignoire qui était pleine d'eau, de mousse, et de Potter tout nu. Et pire encore, il était complètement habillé, trempé, et à califourchon sur Potter.

— Qu'est-ce que tu fais là ? demanda Drago avant de réaliser que le visage de Potter était bien trop près.

Il essaya de se redresser, et y réussit, mais malheureusement, Potter se souleva également et prit une position assise confortable, avec Drago sur ses genoux.

— J'habite ici.

Potter avait l'air amusé et ses bras étaient enroulés autour de Drago.

Celui-ci aurait dû lutter pour se libérer, mais ses membres désobéissants refusaient de bouger ; ils devaient être sous le choc.

— Tu habites dans une salle de bains ? demanda Drago, gagnant du temps ;

— Je me lave dans ma salle de bains ; j'habite dans mon appartement. La question est : qu'est-ce que tu fais ici ?

— Ca, au moins, c'est évident.

Drago redressa son dos et jeta un regard noir à Potter.

— Tu m'as drogué et kidnappé. Et tu es en train de profiter de moi sexuellement. Et au cas où tu te poserais la question, je vais t'assigner en justice.

Drago était relativement sûr de sa théorie, mais son absence de panique à l'idée d'être kidnappé et agressé sexuellement pas Potter était perturbante.

— Et comment au juste ai-je réussi à faire ça depuis mon bain ?

Potter, l'enfoiré, avait toujours l'air amusé. Drago ouvrit la bouche pour répondre mais Potter fut plus rapide.

— Tu es apparu ici, sur moi, sorti de nulle part avec un pop. Est-ce que cette description te rappelle quelque chose ?

La gorge de Drago s'assécha comme il enregistrait les mots et les évènements de la soirée.

Oh, merde. Il se rappelait avoir essayé de Transplaner et s'être concentré fort sur le Manoir Malefoy, songeant à combien ce serait merveilleux de se blottir dans son lit, et puis ensuite à quel point ce serait génial de se blottir dans son lit avec Potter, et ensuite il s'était concentré sur Potter et il avait… Transplané. Merde, merde, merde. Il avait Transplané directement dans la baignoire de Potter.

— Merlin ! T'es pas bien ou quoi ? s'écria-t-il alors que la panique le submergeait finalement avec une soudaineté étourdissante. Ton appartement n'est pas protégé ? Tu n'as jamais entendu parler de Sortilèges Anti-Transplanage ? Tu es malade ?

— Oui, c'est moi qui ai un problème, bien sûr, asséna Potter. Je pensais que l'appartement était protégé. Pour ce que ça vaut, Transplaner en dépit de ça est quand même un exploit. Les protections t'ont laissé pénétrer sans aucune résistance.

Les lèvres de Potter frémirent.

— Peut-être que je devrais suivre leur exemple.

Drago cligna des yeux. Potter le fixait, les paupières à moitié fermées et les lèvres entrouvertes et quand Drago, gêné, bougea, il sentit quelque chose de distinctement dur contre son ventre. Bon sang, à quoi Potter était-il en train de jouer ? A coup sûr il ne voulait pas vraiment… La mémoire revint brusquement à Drago. Il se rappela avoir été allongé sur Potter, l'embrassant, le léchant, le touchant ; la saveur de Potter était encore présente sur ses lèvres, il pouvait toujours sentir ses cheveux si délicatement parfumés. Merlin, qu'avait-il fait ? Les yeux verts au regard choqué de Potter se matérialisèrent devant lui. Il avait posé des questions et Drago avait babillé joyeusement, croyant que Potter était son lit. Il se rappelait l'avoir dévoré du regard et avoir expliqué, disant des choses stupides comme…

Ce n'est pas un quelconque faible stupide. Putain, je suis carrément amoureux de lui !

Oh, merde. Des frissons glacés parcoururent Drago ; il gelait dans ses vêtements mouillés qui entravaient ses mouvements. Tout ce qu'il pouvait faire était fixer Potter avec incrédulité.

— Malefoy ? insista-t-il, se rapprochant, comme si – Merlin – comme s'il comptait l'embrasser.

— Dégage de moi ! s'étrangla Drago comme la gêne le submergeait.

Il avait dit à Potter ce qu'il ressentait pour lui, putain ! Il avait fait étalage de sentiments qu'il essayait si fort de refouler. Et maintenant Potter se moquait de lui. Le ridiculisait en faisant semblant de vouloir Drago, lui aussi. Ou peut-être qu'il pensait juste pouvoir exploiter la confession de Drago et y gagner un coup facile. Oh, qui donc savait ce que Potter avait en tête ? Et qui donc s'en souciait ? Il fallait que Drago se sorte de là.

— Je croyais que tu voulais me sauter ?

Potter, constata Drago, n'avait aucune vergogne. L'incroyable culot qu'il avait. A agir comme si Drago allait sauter sur cette chance comme un idiot.

— Tu t'es trompé. J'étais ivre. En fait, je n'ai pas la moindre idée de ce dont tu parles.

Merde. Il aurait dû nier ses souvenirs immédiatement ; Potter ne le croirait jamais maintenant.

— Je peux t'aider à te souvenir, déclara Potter sans se laisser démonter.

Avant que Drago puisse répliquer, Potter écrasa sa bouche sur la sienne. Pendant quelques merveilleuses secondes, Drago oublia tout et répondit sans arrière-pensée au baiser de Potter, avec un gémissement. La langue de Potter glissa dans sa bouche, et Drago pencha la tête pour lui offrir un meilleur accès. Quand Potter entoura fermement les hanches de Drago de ses mains, descendant pour caresser ses fesses, l'angoisse lui fit recouvrer ses esprits.

Horrifié, il repoussa Potter et rompit le baiser, avant de s'essuyer la bouche du dos de la main pour montrer à l'autre à quel point il le dégoûtait.

— Beurk. C'était horrible, cracha-t-il.

Un éclair d'incertitude apparut dans les yeux de Potter, mais disparut rapidement.

— Vraiment ? Peut-être qu'on devrait réessayer.

Potter se laissa aller vers lui et Drago hésita l'espace d'un instant avant de parvenir à se reculer. Potter l'enlaçait toujours fermement ; c'était terriblement perturbant.

— Lâche-moi immédiatement. Je veux partir, dit-il avec autant de détermination qu'il pouvait en rassembler.

Faisant la moue, Potter relâcha sa prise. Sa voix était sérieuse quand il reprit la parole :

— En vérité, je crois qu'on devrait parler, Malefoy, parce que je…

Le mot parler fit voir rouge à Drago. Il avait parlé suffisamment pour cette nuit. Il ignora le blabla de Potter et posa les yeux sur la baguette que l'autre avait toujours dans sa main. S'il parvenait à la lui arracher, il pourrait peut-être Transplaner. Les protections Anti-Transplanage de Potter étaient clairement de mauvaise qualité. Drago était passé à travers une fois, il pouvait le refaire.

Il lança sa main en avant et arracha la baguette à Potter à la vitesse de la lumière. L'image de sa chambre apparut clairement devant ses yeux tandis que le monde s'assombrissait et que Drago se concentrait pour se propulser vers l'avant. Il entendit le cri de surprise de Potter et il sentit des doigts forts s'agripper à son avant-bras. Une nuée multicolore assaillit sa vision tandis qu'il se débattait sauvagement pour échapper à la prise de Potter. Il libéra son bras, mais la baguette lui échappa. Il eut une seconde de surprise avant que la douleur n'attaque sa tête, et ensuite, étonnamment, son derrière.

Drago chercha sa respiration et ouvrit les yeux.

La vue de la porte d'entrée du Manoir Malefoy allégea son cœur, en dépit du fait qu'il avait apparemment perdu son équilibre et était tombé sur les fesses. Toutes choses considérées, ça ne s'était pas trop mal passé. Même si ce n'était pas parfait, il était bien plus près de la destination visée que la dernière fois.


NdT: la suite est d'ores et déjà traduite, je la publierai bientôt, promis.

En attendant, n'hésitez pas à me laisser un petit mot! ^^