CHAPITRE 4

Harry regarda complètement halluciné l'homme qui lui servait de directeur. Il devait avoir raté un épisode ou avoir entendu de travers ce n'était pas possible autrement. Il se tourna apeuré vers sa directrice de maison qui le gratifia d'un sourire encourageant. Il regarda ensuite Rogue, qui se tenait le plus éloigné possible du bureau de Dumbledore. Son professeur de Potion semblait aussi calme que lui était sur le cul.

Non mais il y croyait pas ! Le barbu venait de dire qu'à partir d'aujourd'hui Draco Malfoy allait faire partit de SA Maison ! Oh pas pour le reste de l'année, ça non, juste « le temps de savoir où se trouvait ses affaires puisque Monsieur Zabini ici présent avait eu la bonne idée de les faire disparaître complètement » dixit ledit barbu. Et il ne voulait pas !

Il referma sa boîte vocale et reporta son attention sur le monologue de Dumbledore. Alors qu'Harry s'apprêtait à lui balancer tout cru qu'il n'était pas question que Malfoy débarque dans son dortoir, le principal intéressé lui arracha les mots de la bouche.

-Il en est hors de question !

Le blond venait de parler avec un mépris certain et un dégoût tout aussi prononcé. Pour qui le prenait ce vieux débris ? Lui, aller chez les Gryffis ? Mais qu'il aille crever avec ses idées à deux balles ce type !

-Il est hors de question que je change de Maison même provisoirement ! Qu'est ce que vous avez mangé avant de nous recevoir pour oser espérer juste une demie-seconde que j'allais accepter ? Nos caractères sont diamétralement opposés ! Je parle des Serpentards et Gryffondors en général, alors imaginez celui de Potter avec le mien ! Haussa-t-il le ton en pointant Potter d'un doigt dédaigneux.

-C'est justement là qu'est la subtilité Monsieur Malfoy.

-Quoi ? S'étrangla presque Draco.

-Je dis que votre remarque est pertinente et que c'est justement dans les coulisses de celle-ci que se trouve la subtilité. Comme vous le savez la guerre est loin d'être terminée, les victimes se font de plus en plus nombreuses, l'étau se ressert et Poudlard n'est pas à l'abri de nombreuses discordes...

Sans déconner..? ironisèrent Malfoy et Potter pour eux-même.

-... et l'idée qu'à eu un de vos enseignant (que je nommerai pas), s'empressa-t-il d'ajouter en voyant que ses deux élèves allaient le couper pour connaître le nom dudit enseignant, m'a parut intéressante. Il est vrai qu'il serait dommage de ne pas profiter de la situation créée par votre camarade Zabini afin de vous rapprocher et mieux vous connaître.

Le yeux du directeur luisirent d'émotion face à son discours. Quand aux deux ennemis de toujours, il en était tout autre chose...

-Mais même ! Il en est hors de question ! Je suis d'accord avec Malfoy sur le fait que nos caractères ne sont pas compatibles et tout ça, mais je ne pense pas qu...

-Tiens, il pense, le coupa plus pour lui-même que pour les autres Draco.

Harry prit une grande respiration, les yeux clos, histoire de ne pas voir la tête d'abruti blondinette à côté de lui.

-Je disais donc, je ne pense pas que votre idée fonctionne. On va tout simplement s'entretuer. Oh pas moi ! s'empressa-t-il de préciser devant le pincement de lèvres communs à leur directeur de maison, mais mes camarades font se faire une joie de lui pourrir la vie.

-Ma vie est pourri rien qu'à votre vu, merci de t'en inquiéter.

-Par la barde de Merlin, ton incapacité à comprendre les choses ferait mourir d'envie un troll des cavernes...

-Quo..!

-Vous disiez donc Potter ?

Tiens, Rogue venait mettre son grain de sel. Contre Malfoy en plus. Quoique...

-Est-ce que je pourrai juste en placer une sans que quelqu'un me coupe toutes des dix secondes ? Merci. Je disais donc, une fois de plus, mes camarades vont lui faire la peau. Et puis je ne vois pas pourquoi il devrait venir dans ma Maison JUSTE parce qu'il n'a plus d'affaires ! C'est vous qui nous fournissez les capes et écharpes avec les armoiries de nos Maisons respectives vous devez bien en avoir encore !

Silence. Dumbledore resta parfaitement figé sur son siège et même les professeurs semblaient taillés dans de la pierre. Malfoy se tourna trèèès lentement vers Harry. Si lentement qu'on aurait presque dit qu'il ne bougeait pas du tout.

-T'as si peur que je débarque dans ton petit monde de Griffis Potty ? Murmura Malfoy quand bien même ça ne servait pas à grand chose vu le silence qui régnait dans la pièce.

-J'essaye surtout de sauver, et mes fesses, et ta gueule !

Ok, un point pour Potty. Attendez une seconde..!

-Comment ça « ma gueule » ?

Il faisait chaud tout à coup.

Harry le regarda sans comprendre avant d'ouvrir grands les yeux et de tourner la tête tout aussi rapidement de l'autre côté.

-P... Parce que je suppose que le grand et génialissime Draco Malfoy n'a pas envie de se faire refaire le portrait par une bande de griffondors.

Il sentait les yeux d'incompréhension de Malfoy sur sa nuque. La sensation était tellement désagréable qu'il y passa sa main comme pour retirer une bestiole non désirable.

Il est loin le passage de la joute verbale de la bibliothèque tiens ! Harry, mon vieux, tu n'es qu'un crétin !

Son autre lui lui mit des baffes intérieures avant que le vrai Harry ne reporte son attention sur son directeur fêlé.

-Alors ? Vous devez bien en avoir !

Dumbledore pencha la tête sur le côté et le regarda par dessus ses lunettes à demi-lune.

-Je ne pense pas qu'il en reste monsieur Potter... Répondit-il sur un ton qui laissait entendre une légère inquiétude.

-Mais vous PENSEZ !

Le directeur paru choqué.

-Bien sûr que je pense ! Je ne suis pas aussi gâteux que ce que mes élèves croient !

Ok, on laissait tomber, le sous entendu était claire pour tous : oui, il y en avait mais non, il ne voulait pas.

Joie ! Pensèrent deux élèves complètement abasourdis.

Devant leur air maussade et leur tête bougonne, le barbu en déduisit qu'il avait gagné la partie. Et il en était RA-VI !

-Bien, reprit-il, et si on en venait à la punition de Monsieur Zabini, qu'en pensez-vous Severus ?

Tout les regards se tournèrent vers le serpentards. Celui-ci, qui avait affiché un merveilleux sourire en entendant la décision de Dumbledore, venait de perdre un peu de sa superbe quand deux regards haineux se posèrent sur lui.

Merlin ! Heureusement que je ne suis pas seul avec ces deux là ou je donnerai pas cher de ma peau...

-J'en pense que je vais bien trouver une punition digne de l'idée qu'a eu Monsieur Zabini. Pour être tout à fait honnête avec vous, fit-il à l'adresse de son élève, je ne pensais pas que vous vous abaisseriez à des blagues d'un genre Weasley. Bien que les jumeaux nous aient sorti de magnifiques inventions ces derniers temps je dois bien admettre que celle-ci n'était pas si mal trouver.

Les yeux de Blaise pétillèrent de malice, tellement qu'on aurait pu le donner un air Dumbledoresque. Quand au reste de la pièce, soit les personnes présentent étaient comme qui dirait abasourdies, soit elles étaient sur un petit nuage (faux, Dumbledore ne représente pas du tout à lui tout seul ces dites personnes).

-Mais, poursuivit son directeur, voler les vêtements ET les faire disparaître complètement n'est pas vraiment l'attitude d'un Serpentard. Vous aurez donc une punition méritée. Sur ce, Monsieur le directeur, je vais vous laisser et j'accompagne Monsieur Zabini à sa salle commune, je n'aimerai pas que Monsieur Malfoy et Monsieur Potter lui mettent le grappin dessus.

Il posa une main ferme sur l'épaule de son élève et l'embarqua hors de la pièce sous le regard meurtrier des deux protagonistes.

-Monsieur.

-Oui Draco ?

-Pourquoi, même si je n'ai plus d'affaires personnelles, je dois obligatoirement aller dans leur Maison ? A choisir j'aurai préféré Serdaigle.

-Parce que ce sont les armoiries de Griffondors que vous portez. Et je ne pense pas que vos camarades de Serdaigles seraient particulièrement ravis de vous voir. Au moins chez les Griffondors vous aurez un minimum d'attention. Et avant que vous ne dites quoi que ce soit : il est vrai que je pourrai vous laisser dans vos appartements. Mais je juge que pour l'entente entre les Maisons il est préférable, et surtout utile, que vous fassiez un effort pour une durée limitée.

-Limitée certes ! Mais vous ne savez même pas quand on retrouvera mes affaires personnelles ! Je n'ai pas envi de rester un mois entier chez ces cinglés !

Et il avait surtout envi de conserver une certaine intimité. Vu ce qu'il se passait dans sa tête en ce moment, il ne voulait en aucun cas que ses sentiments (Quels sentiments ? Y a pas de sentiments : ce sont des désirs, point à la ligne !) soient rendus publique d'une façon ou d'une autre. De plus il ne s'imaginait pas vivre avec le griffondors 24h/24, il avait déjà bien assez de mal à le croiser de temps à autre...

-Vous resterez le temps qu'il faudra dans cette Maison. Bien messieurs, je crois qu'il est temps de lever cette séance ! Minerva si vous pouviez les accompagner et veiller à ce qu'ils retournent dans leur Maison respectives.

-Monsieur !

-Qu'est ce qu'il y a Harry ?

-Il y a que je ne veux pas !

-Cessez de jouer l'enfant Monsieur Potter et retourner dans votre salle commune.

Harry regarda sa directrice avec mépris avant de se tourner l'air boudeur vers le Directeur.

-Quand doit-il venir ?

-Tiens, c'est vrai que nous n'avons pas fixé de date. Que diriez-vous d'aller rassembler le peu d'affaires qu'il vous reste et d'aller dès ce soir honorer cette entente ? Proposa un Dumbledore avec un grand sourire à un Malfoy particulièrement choqué et à l'air ahuri.

OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOo

-Il va QUOI ?

Bon, Harry s'en était douté : l'information ne plaisait guère à ses camarades. En même temps, c'était de Malfoy qu'on parlait...

-T'es malade ? Je refuse qu'il vienne ici ! Il va avoir tous les mots de passe et tout ! Qui nous dit qu'il va pas en profiter pour amener toute sa bande de serpent avec lui hein ?

-Et pourquoi c'est nous qui devons nous le coltiner ? Pourquoi pas les Serdaigles hein ?

-Si ça se trouve il va faire entrer ses potes ici la nuit et en profiter pour tous nous assassiner ! T'y as pensé à ça hein ?

-Pourquoi est-ce qu'il peut pas rester dans sa Maison ? Pourquoi on doit se taper la fouine hein ?

-Dumbledore ne peut pas nous obliger à accueillir Malfoy. Je suis d'accord avec son idée d'entente entre les Maisons, par les temps qui courent il est préférable qu'on soit soudé et qu'on apprenne à se connaître mais il y a d'autres façons de le faire !

-J'suis d'accord avec Hermione ! Alors pourquoi hein ?

-Hein, hein, HEIN ? Vous me faites chier avec vos « hein » ! J'y suis pour rien moi ! Comme si je voulais qu'il vienne ! Je sais qu'il va avoir les mots de passe Neville mais sans vouloir être méchant, ce n'est pas toi qui va les lui apprendre ! Dean, tu crois sincèrement qu'on ne va pas prendre des précautions ? Comme si j'allais dormir sans baguette à portée de main ! Seamus j'ai déjà expliqué que Dumbledore nous avait sorti comme excuse que c'est NOTRE blason qu'il porte et que les Serdaigles ne voudront jamais que Malfoy entre chez eux ! Ne me regarder pas comme ça, j'ai rien pu faire ! Ron, arrête, pas besoin de me lancer un sort ! Et j'ai déjà dit, nom d'une chouette, que c'est un ordre de Dumbledore et que la fouine non plus n'a pas le choix et que c'est pour l'entente entre les Maisons ! Oui, c'est une excuse débile mais NON, on ne peut pas y échapper ! ET POUR L'AMOUR DU CIEL NON HERMIONE ON A PAS D'AUTRES FACONS DE SE CONNAÎTRE ! explosa d'une traite un Harry débordé par les évènements.

Le reste de la salle commune leva les yeux vers le groupe de septième année, attiré par les hurlements d'indignation de leur vedette nationale.

Hermione ainsi que ses camarades de classe reprit sa respiration. Harry avait les joues quelque peu rougies par l'énervement mais reprit rapidement son calme.

-On n'y peut rien, c'est comme ça... Lâcha-t-il dans un soupire.

-Et tu nous dis que c'est à cause de Zabini..? se risqua Hermione, tu peux ré-expliquer s'il te plaît.

Elle reçu un magistral regard noir de la part de son meilleur ami.

-Harry...

-Ok, ok, ça va ! Oui, c'est de la faute de cet abruti qui a fait disparaître toutes les fringues de Malfoy.

-Mais comment il s'y est prit ? Je veux dire, reprit Ron, à la base il voulait juste lui faire une mauvaise blague non ? Il n'avait pas besoin de les faire disparaître...

-Non, il n'avait pas besoin de faire ça mais il l'a fait. D'après ce que j'ai comprit, il leur a lancé un sort pour les faire disparaître dans le sens où ils seraient expulsés autre part. Sauf qu'il n'arrive pas à les faire revenir.

-Ce type est un crétin... marmona Neville.

-Un gros crétin oui ! Lança Seamus, par sa faute on va devoir recevoir l'autre aritocrasseu !

-L'aristocrasseu va faire de ta vie un enfer si tu ne retires pas tout de suite ce que tu viens de dire, susurra une voix à l'oreille de Seamus qui sursauta, suivi bien sûr du reste de ses amis.

Malfoy se tenait juste devant eux, le regard hautain, les poings serrés et le rictus malsain collé aux lèvres.

-Bonsoir chers... camarades, railla-t-il dans un dégoût profond.

Les sixièmes années, dans leur conversation n'avaient pas entendu leur salle commune devenir aussi silencieuse qu'un cours de Rogue. En même temps, Malfoy venait d'entrer tout naturellement quoiqu'un peu nerveusement dans leur tours et personne ne semblait apte à lui demander ce qu'il fichait ici.

Hermione plaqua ses mains contre sa bouche sous le coup de la surprise, Ron regardait le nouveau venu comme s'il s'agissait d'une apparition, le visage de Neville devint aussi blanc qu'un linge et les deux comiques de la bande restaient la bouche grande ouverte devant leur pire ennemi soudain devenu camarade de chambre.

Harry, lui, s'arrachait presque les cheveux devant le blondinet au regard glacial mais incroyablement sexy.

-Par les couches de Griffondors, tu n'étais pas sensé débarquer avant qu'on ait dîner ! Marmona-t-il tout en se tapant le crâne contre le mur derrière lui.

Malfoy leva un sourcil.

-Du calme Potty. Je n'aimerai pas que tu perdes tes derniers neurones d'une façon aussi crétine. Quoique... Rectifia-t-il en entendant le gémissement, et de désespoirs, et de douleur du brun.

T'es mignon quand tu craques... Oula ! Non, non, non ! Pas maintenant !

Malfoy se secoua la tête vigoureusement avant de reprendre de plus belle :

-Au fait Potter -le concerné tourna légèrement la tête dans sa direction- pourquoi tu n'as plus de cravate ? Tu t'es enfin rendu compte que tu appartenais à une maison de moi que rien ? Lâcha la langue de vipère avec un léger sourire.

Sans surprise, Weasley débarqua devant lui la baguette brandie, le regard pas très amical.

-Malfoy je te conseillerai de la boucler. Pour ton propre bien...

Oups... C'est vrai qu'il était dans l'antre des Griffis maintenant et actuellement aucun d'eux ne semblait apprécier sa réplique. Même la mini bande de première année près du feu le regardait d'un air particulièrement agressif.

Il haussa les épaules et dévia la baguette de la belette.

-Navré, fit-il d'un air pédant, je me demandais juste pourquoi personne ne lui en prêtait une. Je ne sais pas peut-être que Finnigan aurait pu avoir l'amabilité de lui en trouver. Lui ou quelqu'un d'autre bien sûr.

Dean pâlit à l'écoute de son nom. Il savait. Et l'autre allait le tuer...

Aucun des autres Griffondors ne sembla comprendre l'allusion mais Draco était fier de son petit manège : il avait eut l'effet désiré. Maintenant, l'autre crétin allait complètement paniquer et avec un peu de chance, il irait directement retrouver son am... Abruti de copain pour tout lui dire. Parfait. Il n'aura plus qu'à le suivre pour pincer les deux idiots et leur rendre la monnaie de leur pièce.

Heureux de son plan, il passa devant la salle entière, un sourire triomphant collé aux lèvres.

Sans se retourner :

-Sur ce, je vous souhaite une bonne nuit.

Puis sans demander son reste, monta les escaliers, et poussa une porte au hasard -par chance, c'était la bonne !- et s'enferma dans la chambre.

Son sourire s'élargit lorsqu'il entendit les hurlements de protestations des Griffondors s'élever de la salle qu'il venait de quitter.

OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOo

Harry n'en pouvait plus. Stop, saturation, oubliez même son nom, son existence, TOUT !

Il avait passer une journée abominable hier : tout d'abord il s'était encore une fois fait engueuler par l'autre graisseux parce que son devoir avait l'air aussi minable que les précédents, McGo lui avait fait la morale parce qu'il s'était endormi durant son cours et Flitwich avait fait l'éloge de l'élève -soit l'autre crétin de Malfoy- qui avait lancé le sort parce que même lui ne savait comment le dissiper (donc ces quelques minutes avaient été tout bonnement horrible pour lui et ses amis). Et pour couronner le tout, il avait reçu un énième heure de retenu pour cause de sèche ! Sans compter le fait que maintenant, il avait un Malfoy dans sa Maison, dans sa tours, dans sa salle commune. Mais pire que tout, il avait à présent un Malfoy dans son DORTOIR ! Autant dire qu'il le voyait quasiment vingt quatre heures sur vingt quatre, que c'était horripilant et absolument déstabilisant !

Déjà c'était horripilant pour une raison bien particulière : quand l'autre connard de Malfoy-je-suis-une-bombe-sexuelle-complètement-torride-avec-un-cul-à-damner s'était pointer la veille dans sa propre tours, et après qu'il ait fait son petit numéro devant la presque totalité de sa maison, il a fallut qu'il se fasse harceler par ladite 'presque totalité' parce que celle-ci ne comprenait absolument rien à ce qu'il venait de se passer. Et comme Harry semblait en savoir plus que les autres, c'était sur lui qu'on s'était retourné. Bien sûr, ses « amis » avaient mystérieusement disparus lorsque la situation en était venue à dégénérer. Merci les copains !

Donc Harry avait passer sa soirée et une bonne partie de la nuit à expliquer qu'à partir de maintenant -et à cause d'une bouse du nom de Zabini- les Griffondors allaient devoir héberger le Prince des Serpentards pendant une durée indéterminée, que ce n'était pas discutable, que lui aussi était choqué, qu'il allait lui aussi faire en sorte que Zabini se souvienne de qui il avait à faire, qu'effectivement Zabini était un suicidaire, que Dumbledore avait sortit l'excuse minable de l'« entente entre les maisons » -ce à quoi tout le monde avait tiqué-, que oui, il avait conscience que c'était de la folie que de laisser Malfoy entrer ici, ne serait-ce que pour sa sécurité personnelle. Et blablabla...

Bref, la soirée d'Harry avait été plus qu'éprouvante, il était fatigué, au bout du rouleau et maugréait envers et contre tous.

Ensuite, le fait d'avoir Malfoy dans le même dortoir que lui était déstabilisant pour la simple et bonne raison que déjà lorsque le Serpentard se trouvait à l'autre bout du château il avait du mal à le retirer de son crâne mais maintenant qu'il était à même pas UN METRE CINQUANTE de son lit, sa situation physique avait empiré de manière énergique.

D'ailleurs il ne se souvenait pas du rêve qu'il avait fait cette nuit... Par contre il se souvenait parfaitement bien de son réveil le matin même : particulièrement mouillé.

Et puis savoir que le dieu de Poudlard se trouvait si proche de lui alors que lui avait des pensées souvent pas très chastes à son égard n'arrangeait pas les choses. Pan... Parkinson avait tort : il ne l'aimait pas. Par contre il devait bien avouer qu'il avait un putain de penchant pour son adorable petit cul et sa frimousse d'ange tout droit sortit d'un tableau de Michel Ange, tiens !

Bref, lorsque le réveil sonna -à l'heure en plus !- il avait eu la désagréable surprise de se retrouver nez-à-nez avec un Malfoy peu d'humeur jouasse, les cheveux en bataille et le regard morne. Sauf que ce regard avait changé d'un tout au tout lorsque son propriétaire avait comprit qu'on se foutait ouvertement de lui et son apparence du matin. Du coup il s'était exilé le premier dans la salle de bain sans demander son reste et en évitant soigneusement de regarder dans la direction des lits des autres garçons. Comme si voir Ron à moitié à poils était une horreur ! S'il était du côté « bonjour je suis ce qu'on appelle une pédale et je l'assume complètement ! », Ron aurait été une proie de choix pour son meilleur ami. Mais, il n'en était rien, donc bon, rabattons-nous sur un blondinet béni des dieux.

En fait, plus il y pensait et plus il se disait que son dortoir était un nid de mecs plutôt bien taillés. Différemment selon chacun, mais plutôt bien taillé quand même. Bon, pas besoin de revenir à Ron, tout le monde l'avait comprit, physiquement il était au goût d'Harry. Dean et Seamus avaient eux aussi un charme indéniable. Infantile, soit, mais indéniable. Surtout lorsqu'ils se mettaient à faire leur petite moue de chien battu, là, Harry était sûr de craquer. Et ils en jouaient ces salops ! Quand à Neville, Harry était infiniment persuadé qu'il devait avoir un petit fan-club quelque part pour lui : en 6 ans, il avait incroyablement changé. Déjà, il avait grandi de manière fulgurante, ensuite il n'était plus le petit rondouillet de l'époque et pour finir, môsieur avait un regard chocolat tout à fait charmant. Alors quand le damoiseau se décidait à vous regarder droit dans les yeux sans ciller et avec contrôle, quiconque se retrouvant devant lui devait fondre. Le survivant en était même venu à se taper un fou rire hystérique en imaginant Rogue en train de « fondre » devant le regard appuyé de son souffre douleur préféré -quoique, n'était-ce pas lui ?.. Bref ! Neville avait donc un petit quelque chose qui ne devait pas laisser indifférent la gente féminine de l'école.

Enfin ! Tout cela pour dire que Malfoy était vraiment dégueulasse quand il s'y mettait et ce même sans l'ouvrir. C'est vrai quoi ! C'est pas parce qu'ils sont Griffondors et lui Serpentard qu'il doit toujours faire en sorte de les mépriser ! En plus Harry était sûr que Malfoy ne les trouvait pas si immonde qu'il voulait bien le laisser montrer.

Alors qu'Harry était plongé dans ses réflexions, il n'avait pas remarquer que l'heure tournait dangereusement et que si l'autre snobinard ne se dépêchait pas de sortir de la salle de bain, c'est comme si le réveil n'avait une nouvelle fois pas sonné. Joie !

Il avait donc eu la délicatesse d'un troll et avait tambouriné à la porte de ladite salle de bain cinq bonnes minutes en pestiférant contre celui qui l'empêchait de prendre une douche froide quand la porte s'était ouverte brutalement sur un ado pas content du tout d'être dérangé dans ce qui semblait être une partie intéressante de coiffure.

-Quoi ? Avait lâché un Malfoy plutôt moribond, les mèches éparpillées un peu partout autour de son divin visage.

-Ça fait presque une demie heure que t'es enfermé dans la salle de bain et on est cinq à vouloir se laver !

-Rien à branler, vous n'avez qu'à vous démerder !

Et sur ces bonnes paroles pleines d'aristocratie et de classe, il avait claqué la porte au nez d'un Harry qui hésitait franchement entre enfermer l'autre bouse de dragon dans cette pièce qu'il aimait tant ou se fracasser le crâne contre le battant de la porte.

Il avait donc opté pour une autre solution au fair-play douteux et avait recommencé à bourriner de coups la pauvre porte qui décidément n'avait rien demandé à personne.

Cette fois, Malfoy fut bien plus rapide à répondre, comme s'il avait attendu une quelconque revanche du brun.

-QUOI ?

Oula, c'est qu'il n'avait vraiment pas l'air jouasse le matin le petit Malfoy...

-Je te demande même pas si tu permets, avait lâché un Harry irrité tout en entrant dans la petite pièce sous les exclamations du blond, mais j'aimerai prendre une douche !

Sur ce, il avait commencé à se déshabiller et s'était niché dans une cabine sous les injures et les promesses de mort de Malfoy.

-Non mais ça va pas Potty ? T'es barge ! Depuis quand tu te fous à poils devant les gens comme ça ? S'était indigné une voix haut perchée derrière la vitre de sa douche.

-Depuis la deuxième année Malfoy et ne vient pas me dire que ça te dérange ou que ça ne t'es jamais arrivé, je ne te croirai pas. Maintenant, j'aimerai que tu reprennes tes activités et me foute la paix pendant que je me lave ! Et si j'étais toi, je m'activerai parce que si moi je suis là, y en a d'autres qui vont pas tarder à te faire la peau si tu ne dégages pas rapidement !

Ça avait au moins eut le mérite de le faire taire et de le presser à sortir. D'ailleurs Harry avait particulièrement apprécié entendre Ron marmonner dans sa barbe en entrant à son tour dans une douche que si ça devait être comme ça tout les matins il allait se lever aux aurores pour être au moins à l'heure pour voir Hermione.

Dix pauvres minutes suffirent aux Griffondors pour tous passer sous la douche et se laver. Dean en avait d'ailleurs fait la réflexion à haute voix pour être sûr que Malfoy comprenne qu'il n'était pas chez lui et que donc il y avait deux ou trois petits points qu'il faudrait qu'il se mette rapidement dans le crâne.

Ce à quoi Malfoy avait répondu que jamais quiconque ne lui avait donné d'ordre donc qu'il n'était pas prêt d'en recevoir de la part de crétins congénitaux aussi attardés que des trolls des montagnes.

Harry avait bien évidemment sauté sur le « jamais reçu d'ordres ». Malfoy n'avait donc pas apprécié, donc avait répliqué et ce fut au tour d'Harry de ne pas aimer ce qui était en train de se passer et... Bref, la matinée avait très bien commencé, Ron avait une fois encore tenté de calmer son meilleur ami et les trois autres étaient presque partis dans un paris sur qui des deux allait avoir le dessus cette fois. Presque seulement. Car ils savaient que derrière tout cela se cachait un avenir incertain.

Harry poussa un profond soupire. Une fois de plus, il s'était emporté contre Malfoy et une fois de plus il s'était fait remonter les bretelles par une Hermione agacée. Ron, qui était du même avis que la jeune fille (Ben voyons !), était resté avec elle alors que lui était directement sorti de sa salle commune afin d'aller en cours.

Mais merde à la fin ! Il n'était pas le seul fautif non plus ! L'autre ne faisait que tendre des perches énormes. Pis c'est pas comme s'il n'attendait pas qu'on lui en mette plein la vue -à défaut d'autre chose- pour qu'il puisse répondre comme il se doit. Même si depuis quelques temps il avait sérieusement perdu en répondant. Quoique... Lui aussi.

Il soupira une nouvelle fois. Il devenait fleur-bleu. Beurk. Remontant son sac sur son épaule, il grimpa les interminables marches qui menaient à la salle de divination. Parce qu'en plus de continuer ce cours débile avec la compagnie de Malfoy, il fallait en plus que ce soit ces deux premières heures du mardi matin ! Heureusement qu'après ça il avait deux heures avec Hagrid, au moins ça lui changerait les idées.

Tout en se disant ça, il occulta de son esprit qu'une fois de plus il allait se retrouver avec la bande du blond.

-Raaah, et MERDE !

Son coup de gueule lui attira les regards noirs des portraits accrochés aux murs. Certains même s'autorisaient à lui faire la morale.

-Oh ça va hein, vous allez pas vous y mettre non plus ?

-Bah alors Potty, on s'est pas réveillé de bon poils ce matin ? Pourtant tu avais l'air plutôt énergique... lança une voix familière dans son dos.

Harry, sans se retourner, se stoppa net. Pourquoi, non mais vraiment, pourquoi (?) il fallait qu'il tombe sur la fouine et sa misérable bande alors que pour une fois, juste pour une fois, il faisait tout pour se débarrasser de lui ?

Tout à ses pensées il avait quelque peu blêmi. De quelle énergie le blond parlait-il ? Il espérait juste que c'était celle qu'il avait mit à à moitié défoncer sa porte de salle de bain et pas l'entrain qu'avait montrer une certaine partie de son anatomie. Maintenant qu'il y repensait, il s'était quand même montrer sans honte devant Malfoy. Habillé, certes, mais son pyjama ne cachait pas tout. En prime, il s'était foutu à poils devant lui. De dos..? Oui ! Mais à poils quand même !

Il prit une profonde inspiration, ignora son ennemi et continua à monter quatre à quatre les marches de la tour.

Il ignorait que son ennemi mais surtout Pansy avaient remarquer une certaine rougeur au niveau de ses joues.

Lorsque Potter fut hors de vue, Draco se tourna vers sa camarde, l'air relativement surprit.

-On peut savoir ce qu'il lui prend ?

-Aucune idée. Lui aussi il lui manque un certain répondant.

-Tu vas pas t'y remettre s'il te plaît, soupira Draco en fermant les yeux.

Pansy gloussa un peu.

-Non Draco, je ne vais pas remettre ça sur le tapis. Même si je persiste à dire que vous avez vraiment perdu en réparti !

-Pansyyy...

-Ok, ok, je me tais, répondit-elle dans un sourire éclatant.

Draco la regarda du coin de l'œil avant de marmonner pour lui-même qu'il avait choisi des amis plus que douteux.

-Au fait Draco, demanda Théodore.

-Oui ?

-T'as choisi quoi comme, euh... « punition » pour Blaise ? Tenta doucement le petit blond.

Un large sourire naquit sur les lèvres de Draco, donnant par la même occasion un frisson au reste de sa bande. Même Vincent et Grégory avaient eu une grimace rien qu'à imaginer ce que pouvait bien réserver leur ami contre... bah... leur autre ami.

-Pour le moment pas grand chose, avoua-t-il, mais ne vous inquiétez pas, je vais trouver quelque chose de très peu gratifiant pour cette limace et son copain bouseux.

Théodore se ratatina un peu sur lui même.

-Bah qu'est-ce que tu as Théo ? Demanda Vincent, surprit de voir son ami devenir aussi palot qu'un mort.

Sans même se retourner, Draco lui répondit que Théo devait penser que c'était lui « le copain bouseux » de Blaise sauf que non, il pensait à une autre personne. Encore plus bouseux que Théo et ses idées à la mord moi le nœud. Bien sûr, tous le monde comprit l'allusion, car, même si Blaise ne parlait jamais avec détails de ses conquêtes d'un soir, il parlait régulièrement d'une personne masculine qui faisait virevolter son petit cœur fragile. Du coup, Théodore avait mené sa petite enquête pour découvrir que la personne en question n'était autre qu'un Griffis de 6ème année, encore plus abruti que le reste de sa clique soit Seamus Finnigan !

Autant dire qu'apprendre que son meilleur ami se pervertissait avec un des super pote de pote Potter lui avait fait un certain choc. Mais d'un commun accord le reste de la bande avait décider de passer sous silence -assez miraculeusement d'ailleurs !- cette information et d'attendre que môsieur se décide à leur en parler. C'était sans compter que le môsieur en personne était un Serpentard de pure souche et qu'il n'aurait donc jamais le courage d'avouer quoi que ce soit au reste de ses amis sous frayeur de s'en prendre un peu plein la gueule.

Mais bon, Draco avait décidé d'aller lui en toucher deux-trois mots. Ou plutôt, il avait décidé de lui en touché deux-trois hurlements d'indignation et le mettre en garde que lui et son copain allaient prendre marave dans leur gueule ! Bref, ils allaient souffrir.

Enfin, ils allaient souffrir pour toutes les humiliations qu'il avait reçut en si peu de temps mais il voulait bien accorder le fait que grâce à toute cette poisse il pouvait être au cœur de l'action griffondoresque. Et ça, c'était juste génial.

Bon, le point un peu moins positif était qu'il avait toujours ses petits problèmes de libido, qu'il dormait à quelques centimètres du lit de Potter et que ce type avait une odeur si particulière qu'elle embaumait la pièce entière. Donc qu'il lui était impossible d'oublier où il se trouvait pour dormir (difficile aussi à cause du bruit que faisaient ces idiots ! Draco était persuadé qu'ils avaient tous des ascendants hippogriffes !).

Bref, sa situation ne lui permettait pas de rester impassible à ce qui se passait autour de lui. Il avait bien comprit que Potter était vénéré par sa Maison depuis des lustres mais il ne s'était pas attendu à ce que cette vénération soit si identique à la sienne. Pour ce qu'il en avait vu le veille, personne ne le regardait avec des yeux de merlan frit comme il s'y attendait, personne ne buvait ses paroles comme on boit volontiers du jus de citrouille, etc. Enfin, si : les midinettes mais ça, c'était une tout autre histoire ! Au moins dans sa maison il n'avait pas à s'en faire de ce côté : les filles savaient se tenir ! A la réflexion, c'était les garçons qui fonçaient toujours tête baissée. Avec fourberie, certes ! Mais tête baissée. Heureusement qu'il y était habitué et qu'il savait naturellement les contrer sinon il n'aurait pas donné cher de sa peau.

Du coin de l'œil il remarqua qu'un des personnage féminin d'une belle toile de la renaissance lui faisait ouvertement du charme. Si les tableaux s'y mettaient...

C'est alors qu'il se souvint de Potter lorsqu'il avait ouvert la salle de bain la première fois. Bon, ok, c'était Potter, pas de surprise de ce côté-là mais il y avait un truc en plus qui faisait que l'image ne voulait pas le quitter. L'ennui, il ne se souvenait pas de quoi.

-Draco !

L'exclamation de Pansy le fit redescendre sur Terre. Mais pas assez vite.

Sans qu'il comprenne ce qu'il se passait, il se retrouva les quatre fers en l'air ou plutôt les quatre fers à terre, emmêlés dans sa robe de sorcier et par dessus un autre corps qu'il ne tarda pas à identifier à l'odeur.

-Nom d'une chouette Malfoy tu pourrais pas faire gaffe merde ?

Oups, pas content le Potty.

-Oh ça va ! C'était pas voulu, tu vas pas me chier un cake pour ça !

Il entendit les deux hiboux de Griffondors pouffer à sa réplique.

-Quand est-ce que vous allez arrêter de rire comme des dindes et vous la BOUCLER ? S'exclama le blond énervé en tentant de se relever sans y parvenir, par Merlin Potter ! Dégage de là !

-Non mais j'hallucine ? C'est toi qui m'étouffe là ! Bouge-toi bordel de merde ! Et putain FERMEZ-LA ! Hurla Harry à ses « camarades » de classe.

Elles stoppèrent aussitôt leur rire pour pester contre les garçons qui décidément « ne sont pas drôle du tout ».

-Je crois que Draco et Potter vous ont demandé de vous taire, lâcha simplement Pansy.

Le fait d'entendre le nom des deux garçons calmèrent d'emblée Lavande et Pavarti. C'est pas qu'elles semblaient avoir oublié QUI était par terre, mais presque.

Vincent et Grégory arrivèrent temps bien que mal à remettre sur pieds Draco. Potter se releva sans aide, énervé et froissé.

-Tu fais chier ! Tu pensais à quoi bon sang ? Aux couches de Dumby ? Pestiféra Potter en retirant la poussière de son derrière.

-Non, à toi et ta trique.

Blanc.