Bonjour tout le monde ! Bon alors comme la plupart de ceux qui sont habitués à me lire devait s'en douter… Je vais commencer deux nouvelles fics dans le courant de la semaine afin de remplacer « Of Griffondor and Serpentard » ainsi que « Bloody Time » ! Celle-ci est ma première ! J'espère que vous l'aimerez !

Unexpected

Chapitre 1

Harry ne se souvenait pas grand-chose des 5 premières années de sa vie. Pas qu'il aurait voulu s'en souvenir de toute façon. Il ignorait d'où était venue l'idée saugrenue des orphelins que leurs parents décédés les avaient forcément aimés et chéris. Peut-être que ces chers parents idéalisés les avaient battus, détestés et méprisés. Il n'en savait rien et, pour le moment, s'en fichait complètement. Son regard dériva vers les lumières de la nuit alors que son oncle Vernon les conduisait vers une énième soirée mondaine. Il détestait ces soirées. Il était obligé de sourire comme un imbécile et d'accepter les regards d'admiration que lui lancer sans cesse les habitants de la petite ville de Brighton. Enfin, une ville était un trop gros mot pour cet amas de terre qui contenait un gros maximum de 10 000 habitants qui se connaissaient tous. A Brighton, le petit-fils du petit-fils de l'autre petit-fils avait vécu toute sa vie à cet endroit… et ce satané petit-fils avait une possibilité de 80% de mourir dans cette ville. Un soupir s'échappa alors de ses lèvres. Etait-ce lui ou bien ses pensés semblaient bien plus pessimistes que d'ordinaire ? Pas qu'il était un rayon de joie d'habitude mais, Seigneur… il avait l'air d'un de ses adolescents qui se tatouaient un crâne sur le front pour montrer à tous à quel point il était malheureux. Certes, il était encore un adolescent. Mais, les tatouages de crânes de mort ne lui convenaient pas du tout. Et ce fut sur cette pensée qu'il entendit le coup de klaxon furieux de son oncle. Au début il ne s'en inquiéta nullement. Après tout, son oncle était réputé pour klaxonner contre les enfants qui osaient s'aventurer en face de lui. C'était peut-être pour cette raison qu'il fut complètement pris au dépourvu lorsqu'il sentit quelque chose de solide rentrer en collision avec la voiture de l'Oncle Vernon. Et ce fut sous la douleur intense qui s'abattit sur son crâne qu'il s'évanouit.

Sirius aimait sa vie. A 33 ans, il était l'un des écrivains les mieux payé et les plus célèbres du monde. Trois de ses livres avaient été adaptés en film et il pouvait, enfin, jouir d'une liberté dont il n'avait osé que rêver lorsqu'il était plus jeune. Il sentit alors la langue d'Yvan… ou était-ce André ? Lui effleurer voluptueusement la mâchoire et un petit sourire apparut sur ses lèvres. Il était riche, et non grâce à l'argent de ses maudits parents, il était connu, il était libre et il s'apprêtait à s'envoyer en l'air avec un joli blond qui n'attendait que ça depuis le début de la soirée. Et c'était pour cette raison que lorsqu'il entendit la sonnerie du téléphone qu'un grognement rauque s'échappa de ses lèvres. Surtout lorsque la main baladeuse d'André, peu importait son nom, s'aventura sur son bas ventre.

-Ne réponds pas. Susurra le blond.

Sirius aurait bien dit oui mais sa conscience professionnelle le titilla aussitôt. Et s'il s'agissait d'un coup de fil de Magdalena son agente? Elle lui arracherait très doucement le bas-ventre s'il osait ignorer son appel. Il eut une grimace explicite et décrocha.

-Allo! Aboya-t-il férocement.

Ce n'était pas parce que Magdalena avait des ongles aussi acérés que des serres de vautour qu'il se devait d'être agréable! Il avait répondu non! C'était bien assez de compromis pour une nuit.

-Sirius…

Il sursauta brusquement en entendant la voix de Remus Lupin. Certes, lui et Remus s'appelaient presque chaque semaine… enfin… quant il avait un téléphone à porter de main… Il n'aimait pas rester dans un même endroit trop longtemps… le syndrome de la bougeotte comme le disait affectueusement Remus. Mais… la voix de son meilleur ami était faible… sans souffle…

-Qu'est-ce qu'il y a? Demanda-t-il immédiatement.

-Pétunia, Vernon et Dudley sont morts.

Pendant plusieurs secondes Sirius ne sut quoi dire. Il n'avait plus de voix… en fait, même la voix langoureuse de sa conquête d'un soir ne réussit pas à le sortir de sa torpeur.

-Sirius?

-Harry?

-Il est vivant… Sirius… il faut que tu reviennes…

Le soulagement qu'il venait de ressentir en apprenant que son filleul était vivant fut immédiatement balayer. Revenir? Il ne pouvait pas revenir. Il était hors de question qu'il remette les pieds dans cette ville. Il s'était obligé à revenir dans cette maudite ville lors de l'enterrement de James et Lily Potter. Il avait quitté cette ville de malheur à 18 ans et s'était promis de ne plus jamais y remettre les pieds.

-Pourquoi? Demanda-t-il d'une voix blanche. Il est vivant. Je n'ai pas à assister à une autre funérailles non? Je ne les connaissais même pas.

-Tu dois revenir Sirius… ils veulent l'envoyer dans un orphelinat… il n'a plus de tuteur légal… l'adoption risque de prendre des mois… Il ne peut pas aller dans un orphelinat…

-Et je suis sensé faire quoi?!

Il pouvait sentir ses muscles frémir dans son corps. Qu'était-il sensé faire en revenant dans cette ville? Brighton… la ville de son enfance… Il était allé vivre en Tanzanie… il avait vécu entouré de lions… de jaguars… de danger à chacun de ses pas… et il y serait volontiers retourné pour ne pas avoir à remettre les pieds dans cette maudite ville.

-Tu es son parrain.

-James était complètement saoul quand il m'a nommé parrain.

-Ce n'est pas vrai et tu le sais. Bon peu importe. Tu dois revenir. Tu es la seule famille qui lui reste.

Son poing se crispa autour de son téléphone et il eut envie d'hurler que non, il n'était pas de la famille de ce gamin! En fait, la dernière fois qu'il l'avait vu… il devait avoir 4 ans… et ses yeux étaient si vides que Sirius avait voulu partir en courant… ce qu'il avait fini par faire d'ailleurs…

-Ce ne sera que temporaire Sirius. S'il te plait. En mémoire de James… de tout ce qu'il a représenté pour toi.

Sirius ferma alors douloureusement les yeux. Il pouvait se souvenir du grand sourire de son meilleur ami. De sa main chaude qui se posait sur son épaule. Il n'avait pas oublié James. Bien évidemment que non. Il était son ami. Son premier véritable ami… et c'était son enfant qui avait besoin de lui… Merde…

-J'arrive.

Harry observa avec détachement la travailleuse sociale qui ne cessait de s'agiter autour de lui. Depuis qu'il était sorti de l'hôpital tous se comportait comme s'il allait s'évanouir à chacun de ses pas. Il avait envie d'éclater de rire… Malheureusement s'il faisait ça, probablement qu'il l'enfermerait dans un hôpital psychiatrique en disant qu'il avait finalement craqué. Comme le disait avec tant de doigté le psychologue qui lui avait parlé lorsqu'il s'était enfin réveillé. Ce type lui avait parlé de culpabilité, d'amertume, de colère… et lui ne pouvait que penser que le fait que sa cheville avait eu l'idiotie de se fouler l'empêcherait de faire ses pratiques d'arts martiaux. Oncle Vernon, Tante Pétunia et Dudley étaient morts. Pourquoi aurait-il du ressentir de l'amertume ou de la tristesse? Tout le monde finissait par mourir de toute façon. Sauf lui bien évidemment. Il s'obligea à ne pas laisser l'éclat de rire qui menaçait de s'échapper de sa bouche. Il avait vu les gros titres des journaux. Ce que tous prédisaient sur son état psychologique… ou bien ceux qui spéculaient sur une malédiction posée sur ceux qui l'entouraient… ou sur une bénédiction qui était posée sur lui… Il s'en fichait bien. Il sentit alors la main ferme de Severus Rogue se poser sur son bras. Il leva un regard ennuyé vers le meilleur ami de sa mère. Enfin, c'est ce qu'il lui disait depuis qu'il était tout petit. Pourquoi Severus s'obstinait à venir le voir chaque semaine le dépassait totalement. Et Harry ne pouvait que le regarder et attendre que sa maison prenne au feu. Cela confirmerait la malédiction que les gens semblaient lui attribuer. Non… il ne fallait vraiment pas commencer à rire.

-Où est Monsieur Black? Demanda impatiemment la travailleuse sociale.

Harry tourna alors son regard vers l'ami de son père, Remus Lupin qui semblait fort mal à l'aise et ne cessait de se racler la gorge à toutes les deux secondes alors que ses yeux étaient rivés vers la porte. Il voyait bien moins souvent ce type que Severus mais, cela ne changeait rien au fait qu'il le voyait bien trop souvent. Monsieur Black… Sirius Black… Il ne l'avait vu qu'une seule fois à ce qu'on lui avait dit. Non, en fait il l'avait vu deux fois. Le jour de son baptême, ce dont il n'avait aucun souvenir. Et le jour où il avait enterré ses parents. Pas qu'il se souvenait du visage de cet homme en particuliers. Après tout, il avait vu bien des visages le jour où l'on avait daigné mettre les restes de ses parents dans une boîte pour les enfermer à jamais sous terre. Et les gens trouvaient les enterrements tristes. Lui il trouvait ça ridicule. Surtout ceux qui s'obstinaient à dire que c'était ce que le défunt aurait voulu. Les défunts étaient morts exactement. Ils n'avaient plus aucun désir et leurs opinions ne valaient plus rien puisqu'ils n'étaient plus là pour l'exprimer… Mais, quel ennuie… Il aurait voulu pouvoir aller dehors et courir pendant des heures. Malheureusement, vu l'état de sa cheville, son psychologue s'empresserait de lui dire qu'il cherchait délibérément à se blesser et qu'il avait des envies suicidaires. Ce qui n'était pas le cas. Pour avoir envie de se suicider, il fallait en avoir quelque chose à faire. Et lui se sentait tellement vidé que de vivre ou de mourir ne lui faisait ni chaud ni froid. La porte s'ouvrit brusquement et il tourna lentement la tête vers l'homme qui venait d'entrer. Et il eut envie de sourire en se disant que Pansy aurait certainement laissé échapper un long sifflement admiratif. Cet homme avait tout du ténébreux Don Juan. De ses yeux aussi bleus que de la glace à ses cheveux noirs qui lui tombaient sur les épaules, il avait l'air du vampire pour lequel l'héroïne laissait tout tomber.

-Je suis en retard, pas vrai? Désolé.

Le brun put sentir la main de Severus se durcir sur son épaule et il ne put qu'hausser un sourcil en se tournant vers l'ami de sa mère. Celui-ci fixait avec une étrange fascination la travailleuse sociale… alors que les regards de tous étaient convergés vers Sirius Black. Il se serait posé des questions s'il en avait eu l'envie. Malheureusement, la seule chose dont il avait envie s'était de se battre contre son professeur d'arts martiaux. Maudite cheville foulée.

-Effectivement, mais ce n'est pas grave. Asseyez-vous donc Monsieur Black.

Pourquoi la voix de sa travailleuse sociale était-elle donc aussi mélodieuse? N'était-ce pas elle qui tournait en rond comme un dragon il y a de cela quelques minutes? Et maintenant son sourire était un peu trop brillant alors qu'elle passait une main fébrile dans sa chevelure brune. Seigneur… elle était parfaitement ridicule. Sirius Black se laissa alors tomber sans cérémonie dans la chaise à coté de lui et il ne put que lui lancer un regard curieux. Son parrain se tourna alors vers lui à son tour, l'observant des pieds à la tête.

-Tu ressembles à ton père.

-Et j'ai les yeux de ma mère. Dit impassiblement Harry.

Les gens ne semblaient pas penser que quelqu'un d'autre avant eux lui avait déjà dit la même remarque. Ne pouvait-il donc pas dire : « Tu as des cheveux de porc-épic! » Ou bien « Merde que tu es laid! ». Au moins cela aurait donné un sentiment d'inédit et de surprise.

-La couleur. Mais, ses yeux pétillaient sans cesse. C'était agaçant. Contrairement aux tien.

Si Harry en avait senti l'envie, probablement qu'il aurait écarquillé les yeux. Ah… au moins cela donnait un semblant d'originalité aux répliques habituelles.

-Commençons, je vous prie. Demanda froidement Severus.

Il vit les yeux bleus glacés de son parrain passer brièvement sur l'ami de sa mère avant qu'il ne détourne précipitamment la tête. Oui… si Harry en avait senti l'envie… il se serait posé énormément de questions…

À suivre…

J'espère que ce premier chapitre vous a plu!