"Sur le Toit"

CHAPITRE 18

Elle descendit de l'hélicoptère d'un bond sans faire beaucoup attention et immédiatement elle sentit un coup de poing dans son ventre. - "Aïe ! Tu veux bien rester tranquille ?", demanda-t-elle à l'enfant qui grandissait dans ses entrailles. C'était loin d'être la première fois que le petit semblait se plaindre du traitement qu'il recevait de sa mère. Et il avait raison : Bulma ne se reposait pas assez, elle courait toujours avec inquiétude à droite ou à gauche malgré les recommandations du Docteur Maish et elle n'était pas disposée à changer d'un pouce son comportement.

- "Bulma !", entendit-on au loin.

- "Bonjour Chichi !" Elle salua la femme de Goku comme cette dernière : de la main et de loin.

La jeune femme brune s'approcha en criant pour que sa voix ne soit pas couverte par le bruit des pales de l'hélicoptère : - "Ne t'en fais pas ! Je n'ai dit à personne que tu venais, exactement comme tu me l'avais demandé..." Elle ne put pas continuer son explication. A dix mètres de la jeune femme aux cheveux turquoise, elle put apercevoir la rondeur de son ventre. Ce n'était pas très difficile. Bulma avait toujours été très vaniteuse de son corps et préférait les vêtements moulants.

- "Mais que ... ?"

- "Maintenant, tu comprends pourquoi je ne voulais pas que tu parles de ma visite à...", se mit à expliquer Bulma avec un sourire.

Le visage de Chichi passa de la stupéfaction à la colère et elle ne la laissa pas terminer : - "Il est de Végéta, pas vrai ?", lui demanda-t-elle en croisant les bras.

- "Et toi, comment tu sais ça ?", demanda Bulma.

Chichi leva son visage en colère sans quitter des yeux le ventre de la scientifique. - "Entre.", lui ordonna-t-elle avec autorité, faisant comprendre à Bulma pendant un instant la peur que cette femme aux cheveux noirs inspirait aux autres.

o-o-o-o


Il s'élança avec énergie avant de poser les pieds sur le sol métallique. Il mit les mains sur ses hanches et inspira l'air dense et surchauffé du vaisseau. Il avait du mal à respirer alors il avait sans doute déjà dépassé la limite des cinq cents unités de pression à l'intérieur de la chambre de gravité même si l'indicateur ne montait pas au dessus de deux cents.

Il laissa tomber son corps en arrière et s'allongea faisant résonner le bruit de sa chute. Il était épuisé. Épuisé et fatigué d'être là-dedans. Il avait envie de se battre, envie de contact et de choc, de sentir l'ennemi proche. Et les robots de combat ne faisait pas le poids. Il regarda la pendule. Dix heures du soir. Ce qui signifiait qu'il avait passé plus de quatorze heures d'affilées à s'entraîner.

Un mois s'était écoulé depuis qu'il avait mis le cap sur l'extrême Est de la Galaxie du même nom. Il se dirigeait directement vers la zone la moins peuplée et indéniablement la plus dangereuse, au bord de l'Univers, d'où, d'après ce que l'on disait, personne ne revenait vivant.

Quand il avait entendu la suggestion du soldat obi, il s'était demandé pourquoi il n'y avait pas pensé avant. Il savait peu de choses sur la Galaxie de l'Est. Même si dans sa première errance à travers l'univers à la recherche de Kakarot, il l'avait longée et avait même posé le pied sur quelques-unes de ses planètes, cette fois, il allait la traverser jusqu'au bout. Les galaxies du Nord et de l'Ouest étaient les plus habitées et les plus fréquentées grâce à la valeur de leurs matières premières mais celles de l'Est et du Sud avaient mauvaises réputations car c'est en leur sein que l'Univers montrait son visage le plus rude et impitoyable. De là venaient les plus forts guerriers qu'il avait eu l'occasion de croiser et la légende racontait que Freezer était né dans un de ces mondes, bien que l'on indiquait que c'était dans la Galaxie du Sud et pas celle de l'Est. Jamais personne n'avait osé le lui demander et surtout pas Végéta car cela lui importait bien peu.

Il avait toujours rêvé de parcourir ces deux galaxies mais n'avait jamais eu le temps pour cela. Ses travaux de mercenaire aux ordres du lézard ne lui laissaient pas le moindre répits pour faire un quelconque projet et il n'en avait même pas eu l'envie. Pourtant, chaque fois qu'il avait été envoyé sur une planète de ces deux galaxies, il n'avait pas pu s'empêcher d'explorer davantage et, ainsi, de se plonger à la source qui insufflait tant de puissance aux guerriers nés en son sein. Il n'ignorait pas que c'était sans doute ces paysages inhospitaliers qui étaient la raison pour laquelle on rencontrait toujours sur ses terres ces hommes, ces femmes ainsi que des êtres hermaphrodites ou asexués si forts. "L'atmosphère dans laquelle on est élevé est fondamentale pour forger le caractère.", se dit-il toujours allongé par terre. Et il était fier d'avoir vu le jour et d'avoir été élevé sur Vegetaseï. Sans doute, c'était un honneur dont peu de personnes pouvaient se vanter.

Soudain, les lumières intérieures s'éteignirent et le signal de danger extérieur s'alluma.

- "Malédiction ! Encore !", s'exclama le Saïyen en bondissant sur ses pieds et en passant en revue tous les écrans. Ils ne fonctionnaient pas.

- "Malédiction !", s'écria-t-il devant les commandes. Il appuya les boutons de contrôle manuel s'attendant à voir par le viseur une nouvelle pluie de météorites.

Il écarquilla les yeux avec horreur. Ce n'était pas une pluie de météorites mais une planète. Une planète entière qui arrivait dans la trajectoire de son minuscule vaisseau spatial. - "D'où est-elle sortie, merde !", cria-t-il. C'était clair. La gravité de la planète était en train de l'aspirer et par la pression qu'il sentait sous ses pieds l'issue était inévitable. Apparemment, il avait bien avancé dans la Galaxie de l'Est, la preuve en était qu'il était menacé de collision par une planète solitaire qui semblait à la dérive. L'Univers, comme le lui avait dit le Obi, ne connaissait plus de règles après ces frontières.

- "Non ! Ce n'est pas vrai ! Non !", cria-t-il essayant de garder son calme tout en réalisant les mouvements de virage nécessaires pour l'éviter. Ce n'était pas possible. Il ne pouvait pas mourir ainsi. Il ne pouvait pas mourir ainsi, au milieu de rien comme un simple marchand aux commandes d'une misérable navette de transport.

Les vibrations du vaisseau commencèrent à se faire sentir quand toutes les alarmes et tous les cadrans virèrent au rouge. L'incessant et strident signal de danger imminent lui martelait le cerveau, qui essayait de trouver la formule pour en réchapper vivant. Il tirait les commandes avant tant de force qu'il finit par les arracher du panneau.

- "Merde !" Très souvent, il avait entendu raconter cela par d'autres guerriers qui avaient été témoins oculaires, et dans toutes les histoires, la fin était toujours la même : le vaisseau aspiré de leur camarade disparaissait, se volatilisait. Chaque fois qu'il entendait parler d'une catastrophe aérospatiale il souriait en pensant à l'infortuné qui avait été assez maladroit pour perdre le contrôle de son vaisseau. Et maintenant, c'était en train de lui arriver à lui, le Prince des Saïyens.

- "Maudit tas de ferraille ! Réagis !", cria-t-il au vaisseau essayant de garder l'équilibre et appuyant les boutons mais les secousses étaient extrêmes. Des morceaux de métal commençaient à tomber dans le vaisseau, des tuyaux et des boulons volaient et les sons gutturaux qui sortaient des entrailles de la machine l'assourdissaient.

Il tomba à terre et se releva à grand-peine. Cette maudite machine allait s'écraser contre une planète dont il ne savait même pas le nom puisque cette saleté de carte stellaire créée par Bulma dysfonctionnait, comme presque tout dans le vaisseau depuis qu'il avait abandonné la Terre. - "Bulma !", cria-t-il en frappant les commandes. C'était par sa faute que le Prince des Saïyens était condamné non pas à une mort honorable sur le champ de bataille mais à se faire absorber par une monstrueuse planète marron.

Il ne restait plus qu'une option. Il concentra tout son pouvoir et ferma vigoureusement les yeux. Il tendit ses muscles afin d'être assez agile quand le vaisseau traverserait l'atmosphère de ce monde qui arrivait droit sur lui, pour pouvoir s'échapper sans être écrasé par la force centrifuge infiniment supérieure aux cinq cents unités qu'il avait déjà supportées à l'intérieur de la chambre de gravité. Il était un Saïyen, dont la puissance ne faisait aucun doute, capable de voler plus vite que beaucoup, mais il ne pouvait pas s'exposer au néant, à l'espace sans atmosphère pour respirer. Il n'avait qu'un instant. Il savait qu'il n'avait qu'un instant propice pour faire ce mouvement extrême mais il ne lui restait pas d'autre choix.

Là, les yeux fermés et grâce aux nombreuses fois où il avait médité, il put faire abstraction de ce qui l'entourait et de la fin imminente écrite par un destin infâme. Il n'y avait plus de bruit. Il n'y avait plus de chaos. Il n'avait qu'à se concentrer et à sauter au bon moment.

Le bruit assourdissant du vaisseau en train de se déformer et d'être absorbé l'entoura. Mais il ne l'écouta pas. Il se positionna au prix d'un immense effort. La pression était beaucoup plus élevée que celle à laquelle il était habitué. Il hurla de douleur et sentit même ses muscles menacer d'exploser. Il garda sa concentration et contrôla sa terreur. Concentration. Il n'avait qu'à faire un compte à rebours. Concentration. Le vaisseau s'ouvrit, déchiré en deux. C'était en train de se passer. C'était en train d'arriver. Il était en train d'entrer dans l'atmosphère. Il ferma les yeux encore plus fort. Trois. Deux. Un.

Et il sauta.

o-o-o-o


La maison de Goku, l'être le plus puissant de tout l'Univers connu, était très petite. Isolée au bord d'une rivière, loin de tout tumulte citadin, elle n'était entourée que de végétation et de pureté. Au loin, on pouvait distinguer la silhouette des montagnes Paoz, les seules à détonner au milieu de ce calme, à animer l'atmosphère paisible de cette plaine.

Chaque fois que Bulma arrivait dans ce lieu, un sourire se dessinait sur son visage. C'était inévitable car c'était là que Goku l'avait emmenée pour lui montrer la Boule à Quatre Etoiles, juste après leur première rencontre. Un flash de toutes les aventures qu'elle avait vécues avec son grand ami d'enfance lui traversa l'esprit et, se sentant fière de sa vie, la sérénité l'envahit.

Mais à présent, elle se trouvait bien loin de cette paix. Elle serrait sa tasse de café tandis que Chichi marchait de long en large dans le petit salon, sortant et entrant dans la minuscule cuisine. Elle était visiblement tendue et de mauvaise humeur, des attitudes classiques chez la femme de Goku, mais Bulma avait gardé le souvenir de leur dernière rencontre qui avait été plutôt détendue, une surprise pour toutes les deux, alors la scientifique eut du mal à recommencer à souffrir dans sa chair du caractère de la mère de Gohan. Elle attendait patiemment que la jeune femme aux longs cheveux noirs prenne enfin la parole tandis qu'elle buvait son café, à bout de patience. Si Chichi ne se décidait pas à exploser, ce serait elle qui perdrait le contrôle. Mais, par chance ou malchance, ce fut Chichi :

- "On peut savoir ce qui t'est passé par la tête pour coucher avec cet homme maudit ?", lui cria-t-elle en posant violemment la paume de sa main sur la table.

Elle s'y attendait. Mais malgré tout, elle s'étonna. Elle réagit au quart de tour : - "Et c'est toi qui me le demandes ?", lui lança-t-elle en reposant d'un coup sa tasse et en se levant pour lui faire face. - "Si ma mémoire est bonne, c'est toi, Chichi, qui m'as dit que coucher avec un Saïyen était une expérience inoubliable !"

La jeune femme brune s'indigna : - "Mais bien sûr ! Maintenant, c'est ma faute si tu as déchaîné tes instincts avec l'homme qui a martyrisé mon Gohan et veut m'enlever mon Goku ! C'est ça ?" Et elle croisa les bras avec fureur.

- "Eh bien, en partie, oui parce que tu m'as encouragée !", répliqua la scientifique.

- "Comment ça, je t'ai encouragée !", demanda-t-elle hors d'elle. - "Je parlais de mon époux ! Je n'ai pas mentionné ce fou !"

- "Ne l'appelle..." Mais elle ne put pas continuer sa vocifération. Elle sentit un nouveau coup dans son ventre et elle se pencha, endolorie. - "Aïe !", s'écria-t-elle en se tenant le ventre.

- "Bulma..." Chichi s'inclina vers elle et la conduisit avec précaution vers le canapé, l'y installant confortablement.

- "Ouf..." La jeune femme aux cheveux bleus sourit après un long soupir. - "Il n'aime pas les cris.", expliqua-t-elle.

La jeune femme aux longs cheveux noirs lui rendit son sourire : - "Eh bien, il va falloir qu'il s'habitue, tu ne crois pas ?", lui demanda-t-elle.

- "Pourquoi tu dis ça ?", voulut savoir la scientifique qui essayait de se calmer en respirant profondément.

- "Parce qu'avec toi pour mère, il n'aura pas le choix.", répondit la jeune femme brune qui se mit à essuyer les éclaboussures de café sur la table.

- "C'est toujours moins pire que toi.", murmura Bulma en se relevant.

- "Qu'as-tu dit ?", lui demanda avec insistance Chichi en s'asseyant à côté d'elle.

- "Rien.", répondit la scientifique, qui décida de changer de sujet. - "Pffouh...", s'exclama-t-elle après un soupir. - "Il est finalement aussi bagarreur que le père."

- "Mais comment as-tu pu... !", commença à nouveau la mère de Gohan. Elle préféra laisser tomber le sujet. - "Tu sais quoi ? Je ne veux même pas le savoir." Et elle s'enfonça dans le fauteuil en croisant les bras.

- "Ça n'a pas été si terrible, Chichi.", se justifia Bulma. - "Végéta n'a pas été..."

- "Vous deux alors, à toujours le défendre !", cria l'hôtesse en levant les mains au ciel.

- "Vous deux ?" La jeune femme aux cheveux bleus ne comprenait pas ce qui la gênait maintenant et à qui elle se référait.

- "Eh bien, Goku et toi, la dernière fois tu m'avais criée après quand j'ai dit une grande vérité sur cet homme-là et mon mari est toujours en train de chanter ses louanges." Elle grogna tout bas, faisant comprendre que cela l'irritait à l'extrême.

Chichi avait toujours vu Végéta comme un ennemi. Même si on lui avait dit qu'il avait aidé sur cet planète d'extraterrestres verts, le prince de la race de son mari restait un ennemi. Quand Bulma lui avait rendu visite seule pour la première fois quelques mois auparavant elle avait eu l'intuition que quelque chose se passait entre eux à Capsule Corporation. Le comportement de la scientifique, qui n'avais jamais été normale, mettait en évidence qu'elle avait de l'estime pour cet homme dangereux, au point même de le défendre avec acharnement. Cela ne l'avait pas étonné. Bulma avait toujours été une téméraire dans tous les domaines : aventures, inventions et pour couronner le tout, avec les hommes. Elle avait comme petit ami un garçon très mignon qu'elle avait apprivoisé et même emmené en ville pour le mettre dans le droit chemin. Et elle y était parvenue. Où était Yamcha à présent ? Savait-il ce qui était arrivé à sa petite amie ? Elle le lui demanderait après. - "Je ne sais pas pourquoi mon Goku a lui aussi a beaucoup d'estime pour lui.", fit-elle sans y attacher d'importance.

- "Goku aime tout le monde.", répondit distraitement la scientifique.

- "Oui, mais cet homme-là, il le tient particulièrement en estime et je ne comprends pas pourquoi.", précisa-t-elle. Elle vit comment Bulma levait les yeux vers elle intéressée par ce qu'elle allait dire et elle continua : - "Je crois que c'est parce qu'il est fier qu'il soit le prince de son espèce, même s'il dit tout le temps qu'il est un terrien et pas un Saïyen." Elle s'arrêta pour étudier ce qui avait été dit.

En réalité, ce qu'elle était en train d'énoncer n'était qu'une simple intuition mais non dénuée de fondements à son avis : Goku parlait toujours en termes élogieux de cet homme disant que la bataille qu'il avait menée contre lui était la plus équilibrée qu'il avait connue avant de se transformer en Super-Saïyen. Alors Chichi en avait informé Bulma, qui attendait toujours les yeux écarquillés ses explications, comme si elle était avide d'entendre quelque chose de positif sur le dangereux guerrier : - "Une fois, il m'a dit que mourant, Végéta l'avait supplié de venger sa race et que cela l'avait beaucoup marqué parce que mon Goku n'avait jamais connu aucun Saïyen et... regarde !", s'exclama-t-elle. - "Il a connu ni plus ni moins que le prince et il lui a laissé la vie sauve !", cria-t-elle avec orgueil. - "Son grand cœur le perdra, n'est-ce pas ?"

Bulma, qui avait écouté avec concentration les paroles de Chichi parut pensive. Elle fronça les sourcils et eut une réaction à laquelle Chichi ne s'attendait pas : elle se mit en colère. - "Eh bien, il n'aurait pas dû faire ça !"

La femme de Goku l'observa un instant sans vouloir savoir ce que la scientifique insinuait au sujet de cet homme maudit. Elle pressentait déjà suffisamment de choses avec cet accès de colère. "Mon Goku se serait trompé ?", pensa-t-elle dégoûtée. - "Tu en es à combien ?", se décida-t-elle à demander.

- "A cinq mois et demi, d'après ce que m'a dit le médecin.", répondit la scientifique. Elle profita du changement dans la conversation pour se concentrer sur la raison qui l'avait amenée ici. - "Tu vois, Chichi, je suis venue parce que comme tu le supposes, je..."

- "Oui, oui, oui, quand j'ai vu ton ventre, j'ai su et même plus.", l'interrompit la jeune femme brune. - "Que veux-tu savoir ?"

La jeune femme enceinte n'hésita pas un instant. - "Eh bien...", commença-t-elle. - "Tout, je suppose ?"

Elle se remit à observer la scientifique et soupira en levant les yeux au ciel. - "Ah, Bulma !", s'exclama-t-elle, "tu as toujours été cinglée." Et elle se leva pour aller à la cuisine préparer un rafraichissement tout en ramassant le service à café.

- "Écoute !", lui signala-t-elle. - "Celle qui est enceinte c'est moi ! Ne défoule pas ta haine de Végéta sur moi !"

Mais la brune l'ignora et continua ses tâches dans la cuisine.

Bulma l'étudia. Elle ne comprenait pas comment cette femme menue avait pu accoucher d'un Saïyen sans beaucoup d'aide. Elle avait du mal à gérer la force naissante du bébé dans son ventre et qui se manifestait par de grands coups de pied et une faim atroce qui la tourmentait à chaque fois qu'elle voyait un gâteau ou une glace surtout au parfum chocolat. Elle avait besoin de renseignements sur ce qui l'attendait et peut-être qu'elle arrivait un peu tard mais elle n'avait cessé de travailler pendant toute sa grossesse et ce n'est que maintenant qu'elle s'était dégagée un après-midi pour aller la visiter. Elle savait d'avance que Chichi serait en colère en apprenant que le père de l'enfant qu'elle attendait était Végéta mais elle ne comprenait pas très bien comment la femme au foyer pouvait prétendre avoir deviné qui était la cause de son nouvel état. Oui, elle avait laissé des pistes lors de leur précédente conversation mais de là à en tirer les conclusions il y avait un monde. Était-il si évident qu'il y avait quelque chose entre eux que même Chichi avait pu le deviner ? "Je ne sais pas mentir.", se dit-elle en observant Chichi revenir avec un plateau surmonté d'une carafe et de deux verres.

- "Super ! Une citronnade !", reprit-elle.

- "Le citron aide à le calmer." La femme de Goku s'assit à ses côtés en lui servant le rafraichissement. - "Tiens."

Bulma tendit la main vers son verre. - "Merci.", répondit-t-elle. - "Et comment se fait-il que le citron aide à... ?"

- "Eh bien, je ne sais pas.", l'interrompit la brune. - "Mais quand j'étais enceinte de Gohan et que je mangeais du citron, il se calmait.", dit-elle avant de prendre une gorgée de son verre. - "Les coups de pieds, tu devras les supporter mais avec ça, ils diminueront."

- "Oh, Chichi !", s'exclama Bulma, en dégustant la saveur acide de la boisson. - "J'aurais dû venir te voir avant."

- "Eh bien oui.", reprit sèchement la mère de Gohan. - "Mais toi, comme d'habitude, tu laisses tout pour le dernier moment."

- "Mais tu ne pourrais pas arrêter un peu de m'attaquer ?", demanda la scientifique, vexée. - "Je suis venue dès que j'ai pu, j'ai beaucoup travaillé et je n'ai..."

- "Je ne veux pas le savoir !", l'interrompit encore une fois la sombre jeune femme échauffée et irritée. - "Bois, le citron le calmera."

La jeune femme aux cheveux bleus obtempéra. Personne ne pouvait mieux que Chichi savoir quoi faire quand on était enceinte d'un enfant à demi-saïyen. Bulma tendit la main pour prendre le verre. - "Merci.", répondit-t-elle. - "Et tu n'as pas dit à Goku que je venais aujourd'hui, pas vrai ?"

- "Non.", répondit abruptement la brune. Elle ne put plus y tenir et lui demanda : - "Et où est-il ?"

- "Qui ça ?", voulut savoir la scientifique.

- "Où est-il lui ?", lui redemanda Chichi avec une expression bourrue. - "Mon Goku prétend qu'il ne sent plus depuis des mois sa force vitale ou comment on appelle ça de cet homme."

Bulma regarda devant elle un instant et retourna le regard vers la brune. - "Cet espèce d'imbécile est allé s'entraîner dans l'espace."

L'hôtesse laissa juste échapper un souffle court satisfait, comme si ce n'était pas une surprise.

- "Écoute !", s'exclama la scientifique vexée. - "Goku aussi est parti s'entraîner ailleurs pendant des mois et..."

Là non, elle ne la laisserait pas poursuivre et elle se mit même debout pour lui reprocher ces paroles : - "Goku est rentré et pense rester vivre dans son foyer avec son fils et son épouse et en plus c'est mon mari !"

- "Mais qu'est-ce que tu veux dire par là ?", lui demanda la scientifique en se redressant d'un coup tout comme l'avait fait la brune.

- "Eh bien, que toi, écervelée, tu as couché avant le mariage et c'est intolérable !"

- "Mais qu'est-ce que cela a à voir ?", voulut savoir Bulma. Elle ne pouvait pas croire qu'elle puisse se montrer aussi stricte surtout avec elle, qui était son aînée.

- "Eh bien rien mais il fallait que je te le dise !", répliqua faiblement Chichi, mais d'une voix haute.

- "Eh bien je ne veux rien entendre de tout ce que tu as à dire sur la vie que je mène parce que pour ton information, je m'en fi..." Soudain, elle ne put plus continuer. Un coup de pied l'envoya presque rouler sur le sol.

- "Maudit Saïyen !", cria-t-elle, le visage plissé par la douleur.

- "Tu vois ? Tu ne devrais pas crier !", lui ordonna la brune en la rasseyant dans le canapé.

- "Mais c'est toi qui me cries dessus !"

- "Bois, Bulma ! Ce sera mieux pour le bébé et tu dois penser à lui maintenant."

- "Ce truc ne fait rien.", se plaignit Bulma en vidant le verre jusqu'à la dernière goutte. A l'instant, elle se sentit mieux. - "Tiens, mais si, ça marche." Et elle sourit à son hôtesse. Elle se sentit un peu honteuse et préféra changer de thème tout en se servant un autre verre. - "On m'a dit que ce serait un garçon."

- "Et comment vas-tu l'appeler ?"

- "Eh bien, je ne sais pas encore.", répondit-t-elle. - "Ma mère a plusieurs prénoms et certains me plaisent comme Boot, Sole, Heel..." Et elle se recentra sur sa boisson.

Chichi était horrifiée par tous ces prénoms mais elle préféra n'en rien dire car elle était une femme bien élevée. - "A ta place, je me dépêcherais de choisir parce que s'il est aussi pressé que mon Gohan, il te reste sûrement peu de temps pour trouver son prénom."

- "Pourquoi dis-tu ça ?", lui demanda la jeune femme aux cheveux bleus en levant les yeux.

- "Mon Gohan est né au septième mois, tu ne le savais pas ?", s'étonna l'hôtesse mais au regard de la scientifique, elle sut qu'elle ignorait ce détail. - "Allons, Bulma ! Mais tu es venue nous voir !", s'exclama-t-elle pas très sûre d'elle-même. - "Tu veux une serviette ?", demanda-t-elle en voyant que le verre de son invitée goûtait sur la table.

- "Non, pas besoin, c'est frais et agréable."

Mais la brune revenait déjà de la cuisine à toutes jambes. Bulma réalisa sans difficulté que la question avait été de pure forme, car celle qui l'avait posée ne supportait pas la saleté, comme toute bonne ménagère. Elle soupira en s'apercevant qu'elle ne serait jamais ainsi mais qu'elle devrait apprendre ces choses. Une bonne fois pour toutes.

Chichi continua à raconter son expérience. - "Je ne sais pas si c'est la norme pour les enfants entre humains et Saïyens mais je te préviens au cas où." Et elle se renfonça dans son canapé.

- "Alors sept mois, hein ?", répéta la jeune femme enceinte en se concentrant sur le plus important.

- "Oui, sept mois et ne t'inquiète pas car ils naissent en pleine forme."

"Sept mois...", se répéta la scientifique en contemplant son verre. Si toutes les grossesses avec un Saïyen avaient cette durée, cela signifiait qu'il ne lui restait plus qu'un mois et demi avant la naissance du bébé. Elle sourit. - "Oh là là, alors il me reste encore moins de temps que je ne le pensais...", murmura-t-elle en relevant les yeux. Dans un mois et demi, tout serait terminé et elle tiendrait déjà son fils dans ses bras.

- "Ne souris pas autant...", lui répliqua la brune. - "C'est l'accouchement qui t'attend et c'est insupportable.", déclara-t-elle. Elle but ensuite avec nonchalance.

- "Ca fait très mal ?" voulut savoir la scientifique avec une expression terrorisée. La douleur physique n'était pas quelque chose qu'elle supportait avec stoïcisme, comme avait bien pu s'en rendre compte Chichi par sa réaction aux coups de pied dans son ventre.

- "Pff !", soupira l'hôtesse. - "Tu ne peux même pas imaginer ! J'ai maudit mon Goku des milliers de fois à chaque contraction.", s'expliqua-t-elle. - "Je l'ai même attrapé par les cheveux et je tirais dessus en lui ordonnant d'aller pourrir en enfer pour ce qu'il était en train de me faire endurer..." Et en souriant, elle se recentra sur son verre.

Si l'image de Goku en train de se faire tirer les cheveux par son épouse endiablée était comique, cela n'eut pas l'air de faire cet effet à Bulma. - "Oh, mon Dieu...", murmura-t-elle avec effroi.

- "Eh bien oui, prépare-toi parce que ça, oui, c'est une expérience inoubliable."

Elle préféra changer de sujet, encore une fois. Elle ne voulait plus rien savoir sur l'accouchement. - "Et qu'as-tu fais pour la queue ?"

Chichi la regarda avec des yeux écarquillés. - "Eh bien, la laisser, qu'allais-je faire d'autre ?" Pour elle, une femme traditionnelle, amputer son fils de sa queue, bien qu'elle y ait pensé, aurait été comme de lui arracher une part de son identité. Après, il avait fallu que Piccolo la sépare de son fils chéri et lui enlève sa queue sans la moindre considération.

- "Maudit Namek...", pensa-t-elle tout bas.

- "Je pense la lui faire couper à la naissance.", reprit Bulma avec insouciance.

Elle n'y attacha pas d'importance et recentra la conversation sur une question qui l'intriguait : - "Et Yamcha ?", lança-t-elle à son invitée. - "Il sait ?"

- "Non, il ne le sait pas parce que je ne l'ai pas vu depuis que nous avons rompu il y a déjà près d'un an..."

La femme de Goku fronça les sourcils. - "Près d'un an ?", lui demanda-t-elle en faisant des calculs dans sa tête. - "Mais tu étais venue il y a quelques mois et tu m'avais dit que tu ne le voyais plus mais que vous étiez toujours ensemble !" Elle n'arrivait pas à y croire. Bulma avait été franche et ouverte dans cette conversation dont elle avait oublié la date mais qui remontait clairement à moins d'un an.

- "Et pourtant c'était ainsi.", lui répliqua tranquillement Bulma. - "En fait, j'aimerais le revoir car même si on s'est quittés en mauvais termes maintenant je n'ai plus de rancœur contre lui."

"Plus de rancœur ?", pensa la mère de famille. "Et moi qui pensais qu'elle l'avait laissé tomber pour Végéta.", se reprocha-t-elle en buvant sa citronnade. Elle choisit de mettre au clair la question. - "Alors, ce n'est pas toi qui l'as quitté parce que...", elle réfléchit un instant en posant son verre sur la table, "...parce que tu as croisé cet homme ?"

- "Tu veux bien arrêter de l'appeler cet homme !", lui ordonna Bulma en recommençant à perdre son calme. Elle soupira, vexée, et but d'un trait ce qui restait dans son verre. En voyant le visage furieux de Chichi elle préféra reculer : - "Ce qui s'est passé entre Végéta et moi n'a rien à voir avec Yamcha.", déclara-t-elle en se servant encore de la citronnade.

En lançant cette déclaration, Bulma se rendit elle-même compte que ce n'était pas certain du tout. Elle n'avait jamais trompé Yamcha avec Végéta mais elle ne pouvait pas dire non plus que son histoire avec le prince avait commencé précisément à partir de sa rupture avec son petit ami car cela avait commencé bien avant, elle n'aurait pas su dire quand exactement mais c'était antérieur. Cette relation avait macéré et s'était forgée pendant le temps qu'il avait passé chez elle, pendant qu'elle le poursuivait persuadée que son invitation inconsciente risquait de causer du tord à quelqu'un, pendant qu'il lui demandait des améliorations pour la chambre de gravité, pendant qu'ils se disputaient et faisaient des marchés, pendant qu'elle soignait ses blessures, pendant qu'ils se regardaient dans le jardin, pendant qu'ils se rencontraient dans la cuisine, pendant... Elle fut d'un coup arrêtée dans ses pensées par Chichi, fidèle à elle-même :

- "Tu as toujours été une imprudente.", déclara son hôtesse.

Chichi n'avait pu s'empêcher de sourire pendant le temps où la scientifique s'était perdue dans ses pensées. A l'évidence, cette dernière était en train de penser à lui et son sourire était révélateur mais emprunt d'une telle mélancolie qu'il aurait brisé le cœur de quiconque. C'était évident. Bulma éprouvait des sentiments pour ce prince maudit.

"Maintenant, tu devras souffrir les conséquences pour avoir été si imprudente." La phrase résonna dans le cerveau de Bulma la transperçant comme mille aiguilles incandescentes. Encore une fois, Végéta apparaissait dans ses pensées et tout cela parce que Chichi l'avait traitée du même adjectif que lui lors de leur dernier échange, quand elle lui avait fait savoir qu'elle était enceinte. Contrairement à toutes les fois où elle s'en souvenait avec une indiscutable tristesse, maintenant c'est la rage qui imprégnait tout son cœur. Elle regarda la brune et faillit lui lancer une injure mais, à sa grande surprise, elle se retint. La femme de Goku n'y était pour rien. C'était son problème et seulement le sien si elle attendait un fils du prince des Saïyens et oui, c'était vrai qu'elle avait été une imprudente, elle l'acceptait bien volontiers puisqu'au bout du compte, c'est elle qui remporterait la victoire : elle aurait son fils et il ne l'emmènerait jamais. Elle ressentit de la colère mais celle d'une mère protectrice, d'une femme déterminée à ne plus jamais se laisser faire du mal et certainement pas à travers son fils. Même si Végéta avait planté la semence, cet être qui grandissait à l'intérieur d'elle-même était le fils de Bulma Brief. Et un grand sourire s'élargit sur son visage pâle :

- "Tu sais quoi ?", dit-t-elle à Chichi en se relevant. - "Tu as raison, j'ai été complètement inconsciente.", affirma-t-elle en prenant son sac. - "Mais ça ne m'arrivera plus jamais !"

La mère de Gohan l'observa avec étonnement. - "Mais tu t'en vas déjà ?"

- "Eh bien, le trajet jusqu'à la ville est très long, tu le sais bien.", se mit à expliquer la scientifique en se dirigeant vers la porte. Elle se retourna pour s'assurer d'un point important : - "Tu garderas le secret ?"

Chichi eut du mal à réagir. Pour elle, elles avaient passé un bon moment, peut-être pas autant que la première fois mais divertissant quand même. - "Hein ?" Elle réfléchit un instant. - "Ah oui, ne t'inquiète pas, je ne dirai rien aux garçons mais Bulma..." Elle voulut attirer son attention avant qu'elle ne passe la porte. - "Tu m'appelleras pour me dire que tout s'est bien passé ?"

- "Tout se passera merveilleusement bien !", s'exclama la scientifique avec un sourire radieux. Et elle était sûre de ce qu'elle disait. - "Merci beaucoup pour tes informations, Chichi, elles vont beaucoup m'aider."

Et alors qu'elle franchissait déjà le seuil en se dirigeant vers son hélicoptère, elle lui lança : - "Et merci pour le café et la citronnade ! Bientôt, moi aussi je réussirai tout ce que je cuisinerai !" Et elle éclata de rire, euphorique. De cela également, elle était sûre.

Chichi la vit s'éloigner encore stupéfaite par ce brusque changement d'humeur. "Elle est fêlée...", se dit-elle en refermant la porte derrière elle. "Fêlée."

o-o-o-o


Il ouvrit lentement les yeux. Il s'entendit gémir faiblement à mesure que lui revenait la conscience. Trop de lumière. Il fronça les sourcils tout en décidant d'entrouvrir les yeux. Il battit des paupières plusieurs fois quand soudain il entendit un bruit dans le lointain :

- "Papla ! Papla ! Il se réveille !"

Il se redressa d'un coup et s'élança vers la source du bruit. Un profond vertige le saisit et il faillit presque perdre l'équilibre mais il réussit à réagir à temps malgré la douleur. Il tenait déjà la créature qui avait parlé par le cou et il dut se concentrer pour ne pas s'évanouir :

- "Qui es-tu ? Répond !", hurla-t-il tout en focalisant sa vision sur l'ennemi.

Une silhouette rose prit forme et en moins deux secondes, il parvint à la distinguer. Une femelle, rose et terrorisée le regardait en implorant sa pitié. Elle semblait aussi hébétée que lui.

- "Papla !", cria-t-elle, désespérée.

- "Qui es-tu, répugnante créature ? Et qu'est-ce que je fais ici ?", l'interrogea-t-il en serrant plus fort le cou de l'inconnue.

- "Lamlia !", entendit-il une voix s'écrier depuis la porte.

A peine eut-il senti apparaître un nouvel ennemi que sa main libre le visa plus vite que l'éclair. - "Qui êtes-vous et qu'est-ce que je fais ici ?"

- "Lâchez-la, s'il vous plaît ! Elle ne faisait que vous soigner !", le supplia son opposant.

Ses yeux allèrent de l'un à l'autre avec suspicion. Des images lui revinrent à l'esprit. Il avait été sur le point de mourir aspiré par une planète et apparemment il avait survécu. Il ne se souvenait de rien d'autre mais, apparemment, il était vivant.

- "Tu ne vas pas me répondre ?", ordonna-t-il en fusillant du regard le mâle gris, tandis qu'il serrait avec plus d'insistance le cou de la femelle et formait une boule d'énergie. Une race différente. Trop attaché à ce qu'il la lâche malgré le fait qu'il le menaçait avec un rayon qui pouvait le pulvériser. A l'évidence, c'était sa compagne. Il sut quoi faire, comme il avait l'habitude d'agir quand ses ennemis étaient unis par des liens d'affection : - "Alors je devrai en finir avec elle...", articula-t-il avec un sourire.

- "Pa...", voulut appeler la femme avec des efforts désespérés. Impossible. Cet homme qu'elle avait soigné pendant deux jours solaires était sur le point de la tuer en l'étranglant. Elle avait prévenu son mari : c'était dangereux mais malgré tout il avait insisté pour l'aider.

Il fit un pas en avant espérant attirer son attention pour qu'il laisse son épouse en paix. - "Nous vous avons découvert dans un des cratères des alentours de notre maison, elle vous a trouvé évanoui et gravement blessé et nous vous avons ramené ici pour vous soigner et pour que vous récupériez...", se mit-il à expliquer. - "S'il vous plait, lâchez-la ! Nous n'avons fait que vous soigner !" Il fit un autre pas en voyant le visage perplexe de l'inconnu. - "Regardez les bandages et les onguents !", lui dit-il en montrant du doigt ses bras couverts de pansements. - "Nous n'avons fait que soigner vos blessures !"

Végéta regarda avec méfiance son corps. Effectivement, il était couvert de bandes qui semblaient avoir été posées avec soin et application. Cela devait être vrai, ils l'avaient soigné même s'il en ignorait encore la raison et c'était le plus déconcertant. Il analysa leurs kis et ceux-ci ne représentaient pas de menace. Au moins, pour l'instant. Il relâcha sa prise sur la femelle et au même moment, il remarqua que tout son être perdait l'équilibre. Il avait juste baissé un peu la garde, abaissé la tension initiale envers un ennemi en essence faible, et immédiatement, il sentit tout son corps s'écrouler en réaction. Il tomba sur le lit en se sentant défaillir.

- "Lamlia !", entendit-il au loin. - "Ca va ?"

Il leva la tête pour regarder ces deux parasites. Elle l'observait avec colère tandis qu'il la caressait pour la rassurer.

- "Oui, ça va, j'ai eu un peu peur mais ça va.", répondit la femme. - "Je t'avais bien dit que c'était une mauvaise idée."

- "Il nous a sauvé, rappelle-toi, il nous a sauvé de la destruction de notre planète.", déclara l'homme en tournant les yeux vers l'inconnu. - "Nous lui devions bien ça."

Végéta commença à respirer fort et lentement. Il fallait qu'il se remette sur pieds et qu'il parte mais apparemment son corps n'était pas encore en état de le faire et le simple fait de se lever relevait de l'exploit. - "Mon vaisseau...", murmura-t-il en se souvenant de sa chère chambre de gravité.

- "Ne vous inquiétez pas pour lui.", entendit-il dire l'ennemi qui s'approchait. - "Nous l'avons trouvé après vous avoir découvert et nous l'avons apporté jusqu'ici.", expliqua l'inconnu. - "Il est à l'arrière de notre maison et il est en train de se régénérer tout seul.", reprit-il en mettant son visage à la hauteur de celui du prince. - "Vous ne vous rappelez pas de nous ?", lui demanda-t-il ?

- "Hein ?" Végéta focalisa à nouveau son regard devant lui, sur le visage de cet inconnu. Oui, c'était vrai, ce visage allongé et ces yeux saillants lui disaient quelque chose. - "Qui êtes-vous ?"

- "Nous sommes Lamlia et Papla, vous nous avez sauvés des mains de notre cruel roi Mohay.", se mit-il à expliquer tout en se tournant vers la femme qui le dévisageait encore avec méfiance. - "Lamlia, tu veux bien apporter quelque chose de frais pour le rafraîchir ?", lui demanda-t-il. Après quelques secondes, la femelle préféra sortir sans un mot. Retournant son regard sur le Saïyen, l'homme insista : - "Vraiment, vous ne vous souvenez pas de nous ?"

Sa tête lui faisait mal. Il n'était pas en état de se souvenir quoi que ce soit. - "Tu as dit que je vous ai sauvés ?", demanda-t-il avec incrédulité. Ce n'était pas possible. Dans toute sa vie, il n'avait jamais sauvé personne malgré toutes les supplications qu'on avait bien pu lui faire, pire encore, plus on le suppliait, moins cette idée l'attirait. Alors, ils le prenaient pour un autre ? Après quelques secondes, il murmura en regardant l'inconnu : - "Je ne sauve personne..."

- "Tiens, Papla.", entendit-il au loin.

C'était la femme qui était revenue et avait posé un seau rempli d'eau et un gobelet d'un étrange métal. Même à plusieurs mètres de distance, il put sentir son mépris. Il détourna les yeux pour mieux la voir et oui, cette femme avait du caractère et l'observait avec dégoût malgré sa peur. Il sourit.

- "Je m'en vais retrouver Mimlio.", dit-t-elle avant de disparaître.

- "Merci.", répondit son compagnon avant de se retourner vers son soupçonneux invité. - "Prenez, buvez un peu de ceci, vous vous sentirez mieux.", lui proposa-t-il en lui tendant le gobelet en métal.

- "Je ne veux rien.", répondit Végéta.

L'être gris ne parut pas étonné. Il avait déjà pu vérifier que cet homme était assez méfiant alors il n'insista pas.

- "Bien, mais il vaudrait mieux vous passer ce linge sur le visage, cela aura le même effet." Et sans lui laisser le temps de réagir, il lui mit sur le front une compresse d'eau glacé.

- "Non..." Végéta voulut protester mais à peine perçut-il le contact froid qu'il se sentit beaucoup mieux. Il mit lui-même la main sur le linge, ôtant au passage celle de son hôte qui lui sourit.

- "Je vous l'avais bien dit.", lui affirma l'homme. - "Cela vous fera vous sentir mieux."

Un gémissement profond s'échappa de la gorge du prince. Il sentit que la pleine conscience lui revenait et que la tension qu'il remarquait dans tout son corps s'apaisait. Après un temps indéfini ainsi et se sentant mal à l'aise sous le regard de ces yeux globuleux qui l'observaient avec gentillesse, il se releva. Au prix d'un gros effort mais il y parvint. Il laissa son dos appuyé contre le mur et battit des paupières plusieurs fois pour étudier ce qui l'environnait. C'était une chambre petite et sobre. Marron de tous les côtés, seule la fenêtre se détachait, par laquelle entrait une lumière aveuglante devant laquelle il ne put que fermer à nouveau les yeux.

- "La lumière vous gêne ?", lui demanda l'homme en se levant pour tirer les rideaux. - "C'est mieux ?"

Et alors il put mieux l'observer. Sa peau était grise et couverte d'une rugueuse carapace qui faisait fonction de cuirasse. De son visage se détachaient deux yeux fixes et ronds et à la place de la bouche se trouvait une grossière enveloppe du même derme que celui que l'on pouvait distinguer ça et là sur son corps. Oui, il avait vraiment déjà vu cet homme mais où ? Et pourquoi prétendait-il qu'il l'avait sauvé ? - "Qui es-tu ?", insista-t-il pour la énième fois.

L'homme respira profondément et s'assit sur la même chaise qu'auparavant. - "Comme je vous l'ai déjà dit...", commença-t-il, "nous sommes Lamlia et Papla et vous et votre camarade, vous nous avez sauvés de la méchanceté de notre roi il y a de ça quatre mois solaires."

- "Tu es un soldat, n'est-ce pas ?", voulut savoir Végéta en se passant encore et encore le linge glacé sur le visage. Cela n'avait pas beaucoup d'importance car il était évident qu'il n'était pas une menace pour lui.

- "Oui, je servais comme pilote dans mon ancien régiment, vous vous en souvenez alors ?", demanda avec espoir la créature. Devant l'air déconcerté de son invité, il préféra tout expliquer d'un coup : - "Vous êtes arrivé sur ma planète avec un camarade très grand et les soldats de Mohay vous ont emprisonnés dans la même cellule que moi."

Il n'y avait aucun doute que le camarade dont il parlait était Nappa et si Raditz était absent, c'était sûrement parce qu'il était déjà parti sur Terre en quête de son frère. "Bien", se dit-il, "au moins je peux le situer dans le temps."

- "Continue.", ordonna le prince, pensif.

- "Vous avez attaqués ceux qui nous retenaient là et vous êtes partis à la recherche du roi."

- "Tu n'es pas mort ?", lui demanda Végéta. La méfiance refit surface. Il ne comprenait pas ce détail car lui et son vassal ne laissaient jamais la vie à personne. Il y avait des choses qui ne cadraient pas dans cette histoire. Il faudrait qu'il se dépêche de récupérer ses forces parce qu'à tout moment il devrait être prêt à les détruire car ils étaient suspects.

- "Non, je m'en suis sorti parce que je me suis protégé sous les décombres de la cellule..." Et il leva ses yeux proéminents vers le prince tandis qu'il élevait la voix. - "Ah !", s'exclama-t-il avec une exaltation et une joie apparentes. - "Sans cela, jamais je n'aurais pu partir à la recherche de Lamlia et j'ai réussi ! Vous vous êtes affronté à Mohay et vous l'avez vaincu en un éclair !" Il baissa les yeux et lança : - "Jamais je ne m'étais senti aussi redevable..."

Végéta regarda le mur avec une expression d'inquiétude évidente. - "Et comment était ton roi ?", poursuivit-il. Il ne prêtait jamais attention aux soldats mais aux rois, si.

- "Mon roi ?", demanda l'être gris en revenant à lui-même après son enthousiasme. - "Vous voulez dire physiquement ?"

- "Il était de mon espèce, il était toujours revêtu d'une cape pour nous prouver à nous les rebelles qu'il était le maître absolu et il avait deux feuilles d'arbres sacrés sur la tête."

Le prince baissa les yeux et plissa les yeux. En entendant le détail des deux feuilles lui revint en mémoire l'image d'un roi puéril et maladroit qui résidait sur une planète près de la Galaxie du Nord que Nappa et lui avaient envahie en pensant se divertir et se dégourdir les muscles avant leur arrivée sur La Terre. Il leva les yeux vers l'homme. Quelque chose continuait à ne pas cadrer. Cette planète, ils l'avaient faite exploser car elle n'avait aucune valeur alors comment ces deux-là étaient-ils toujours en vie ?

- "Vous vous en souvenez ?", l'interrogea l'homme en voyant que les yeux du prince l'étudiaient.

Il fronça le visage. Il était encore trop faible. Il fallait juste qu'il aille jusqu'à sa chambre de gravité, qu'il y monte et parte d'ici pour continuer à s'entraîner. Il n'avait aucune curiosité pour ce que tramait cet homme triste qui disait l'avoir secouru parce qu'il leur avait sauvé la vie à lui et à sa compagne.

- "Non.", répondit-il. Il n'avait pas envie de donner des explications et il se leva, essayant de contrôler le tremblement de son corps. - "Où est mon vaisseau ?", demanda-t-il.

- "Vous êtes encore très faible, vous devriez vous reposer et peut-être qu'après quelques..."

Il se tourna vers lui et lui hurla : - "Où est mon vaisseau ?!" En criant, il dût faire de gros efforts pour ne pas tomber sur le soldat.

- "D'accord, d'accord.", fit son hôte, acceptant enfin l'obstination de cet homme insensé. - "Suivez-moi, s'il vous plait, il est juste derrière la maison." Et il se colla contre lui pour l'aider et ainsi cheminer ensemble jusqu'à l'objet du désir de l' étrange invité.

Dès qu'il sentit son contact visqueux, il se jeta sur le côté. - "Ne me touche pas, je peux y aller seul.", le prévint-il.

- "Comme vous voudrez.", dit l'homme en observant comme il se tenait le front avec une main.

Papla marchait le premier et n'allait pas très vite pour que le Saïyen puisse le suivre. Ils franchirent le porche et se dirigèrent vers la partie arrière. Pendant tout le trajet, Végéta garda les yeux au sol, se concentrant pour mettre un pied devant l'autre pour avancer. Il soupira plusieurs fois, vexé de se sentir si faible et leva les yeux à peine une fois vers le ciel de cette planète marron. Trois soleils incandescents le défiaient depuis leur hauteur. Il tourna la tête vers le côté en se sentant bien plus mal. Il fallait qu'il s'en aille, il fallait qu'il monte vite dans sa chambre de gravité et qu'il parte en quête de la Vallée de la Guerre. Il voulut l'interroger à ce sujet mais ses pensées furent interrompues :

- "Le voilà.", entendit-il l'homme lui dire.

Il leva la vue et effectivement son vaisseau était là, rond et parfait, comme s'il l'attendait. Et il était comme neuf.

- "Nous sommes d'abord tombés sur vous en premier et quand je vous ai vu, je vous ai reconnu comme notre libérateur." L'homme était appuyé d'une main sur le froid métal de son vaisseau et lui parlait, détendu. - "Lamlia n'était pas très sûre de vouloir vous aider mais j'ai insisté et nous vous avons emmené ici.", se mit-il à expliquer à Végéta qui faisait le tour du vaisseau pour voir s'il y avait un quelconque dégât. Apparemment non. La chambre de gravité était en parfait état.

Son hôte poursuivit : - "Peu de temps après, ma femme découvrit ce vaisseau dans un cratère et nous supposâmes que c'était le vôtre et que vous aviez eu un accident alors nous l'avons ramené ici pour le réparer mais étonnement nous n'avons rien eu à faire car il était déjà en train de se réparer de lui-même.", déclara-t-il exprimant sa surprise devant une telle découverte. - "C'est un excellent vaisseau.", conclut-il en tapotant la surface de la chambre de gravité.

Végéta le regarda pendant deux secondes. Aucun doute, cette homme était un idiot de se montrer aussi confiant avec un inconnu qui à peine cinq minutes auparavant avait voulu les tuer. Il soupira de nouveau en se rendant compte de quelque chose. La maudite machine dysfonctionnait dans tous les domaines depuis qu'il avait quitté La Terre mais elle se régénérait seule sans aucun problème. Elle était aussi insolente que sa créatrice, toujours à le contredire. Il vit que la rampe était abaissée et la gravit.

- "Que faites-vous là ?", demanda le Saïyen en entrant dans son vaisseau. La femme se trouvait à l'intérieur de sa chambre de gravité et pire, assis dans son fauteuil de pilotage se trouvait un petit enfant qui était le double parfait en miniature de son supposé père, même s'il avait la peau rosée comme sa mère. - "Dehors.", leur ordonna-t-il.

- "Oui, sortez, allons Lamlia, Mimlio, notre invité s'en va.", demanda l'hôte derrière lui.

La femme prit son fils et en sortant, jeta un regard en coin à Végéta. Cet homme hostile et ingrat ne lui plaisait pas. Le prince lui rendit son regard et ne put s'empêcher de sourire en les perdant de vue. Elle continuait à le craindre malgré tout le dédain qu'exprimaient ses yeux.

- "C'est une technologie très avancée.", lui dit Papla en s'approchant des commandes.

"Une technologie avancée ?" Cela lui arracha un nouveau sourire ironique. Il examina l'intérieur du vaisseau et tout comme l'extérieur, elle semblait parfaitement en état.

- "Je ne comprends pas ce qu'indiquent les cadrans mais apparemment, vous n'aviez pas activé la fonction extérieure."

Ce commentaire lui fit retourner son attention sur son interlocuteur. Il avait touché à sa chambre de gravité ? Et il avait dit fonction extérieure ? Il s'approcha pour savoir de quoi il parlait.

- "Oui, là, vous voyez ?" Et il lui montra un des boutons. - "Vous étiez resté sur les paramètres du lieu d'origine du vaisseau alors il n'était pas préparé pour voyager dans l'espace.", conclut-il en levant les yeux vers son méfiant invité. - "J'ai pris la liberté d'appuyer la fonction extérieure pour que vous puissiez voyager correctement."

Fonction extérieure ? Ce n'était pas possible. Ca ne pouvait pas être juste ça la raison. Tous les problèmes qu'il avait connus depuis son départ de La Terre étaient dû au simple fait qu'il n'avait pas activé ce bouton pour faire comprendre au vaisseau qu'il se trouvait dans l'Espace ? C'est pour cela que l'indicateur de pression était faux ? C'était pour cela que presque rien ne fonctionnait à l'intérieur ? Il serra les lèvres avec incrédulité. Lors de son premier voyage dans l'espace à bord de ce vaisseau, il n'avait eu à baisser aucun interrupteur pour que la machine se mette en adéquation avec son nouvel environnement alors pourquoi y avait-il ce bouton à présent ? Encore une fois, il dut se souvenir que cette chambre de gravité avait été perfectionnée et que plus les prestations étaient nombreuses, plus il y avait des inconvénients. "Cette femme ne fait rien d'autre que me compliquer la vie !", s'exclama-t-il intérieurement en s'écartant des commandes avec un irrépressible sentiment de honte.

Son hôte, qui s'était rendu compte de la confusion de son invité, se sentit obligé d'ajouter sans réfléchir : - "C'était très simple, vous l'aviez juste devant vous. Vous ne l'aviez vraiment pas vu ?"

Cet homme était un gêneur. Un gros lourd de la pire espèce mais avant de l'envoyer dehors une bonne fois pour toutes et laisser derrière lui cette planète lugubre et terne, il fallait qu'il éclaircisse un point : - "Dis-moi une chose, tu as dit que je vous avais libérés d'un tyran mais tu ne m'as pas dit comment toi et ta femme vous avez survécu à l'explosion de votre planète.

- "Ah, oui." L'être gris rit et s'appuya sur le panneau des commandes avant de commencer son explication. - "Lamlia et moi étions fiancés mais le roi s'enticha d'elle et m'envoya pourrir en prison. En fait, j'étais certain d'y mourir au milieu des criminels de droit commun, imaginez, moi qui avais toujours servi ma planète, un soldat avec des galons qui était la fierté d'une famille entière de paysans, en vérité c'était très frustrant surtout si j'ajoute qu'il avait enlevé Lamlia le jour-même de nos noces." Il leva les yeux vers le Saïyen en cherchant de l'empathie mais il s'arrêta dans son explication en réalisant que ce dernier n'était pas du genre à l'écouter raconter sa vie.

Végéta l'observait en se rendant compte qu'effectivement ses forces lui revenaient et c'était à cause de l'irritation que lui provoquait cet homme. Pourquoi parlait-il comme s'ils se connaissaient ou pire comme s'ils étaient amis ? Aucun doute, c'était un beau parleur et de la pire espèce. Il n'allait pas droit au but et cela l'exaspérait toujours chez n'importe qui.

- "Eh bien..." En se rendant compte du regard ennuyé de son invité, il préféra revenir au sujet : - "C'est grâce aux bracelets que nous portons tous les deux."

- "Les bracelets, tu dis ?", demanda le prince. "Oui, elle en porte un identique au sien.", se dit-il en fixant le métal qui couvrait l'avant-bras de l'homme.

- "Oui, ce sont des bracelets magiques.", commença-t-il à expliquer. - "C'est un cadeau que les parents offrent à leurs enfants le jour de leurs noces, elle et moi avons pu les échanger et une fois mis au poignet, il est impossible de les enlever et cela fait que quand l'un d'entre nous meurt, l'autre le suit également.", dit-il en le caressant. Il poursuivit : - "En plus, il a le pouvoir, si les deux corps qui le portent se touchent à ce moment-là, de les faire se volatiliser et devenir de simples âmes qui errent ensemble pendant un temps indéterminé au milieu de l'Univers avant de tomber encore une fois sur une planète afin de vivre une vie ensemble avec le même corps." Il leva les yeux avant de continuer. - "Lamlia et moi sommes tombés ici sans comprendre pourquoi nous n'étions plus dans notre monde alors après beaucoup d'interrogations nous avons compris que celui-ci avait dû disparaître et que les dieux avaient considéré que cette horrible planète était notre lot."

Végéta fronça les sourcils en écoutant cette histoire. Il était clair que cet homme ignorait que les coupables de la disparition de sa planète étaient Nappa et lui, fatigués et ennuyés de ne rien trouver de valeur. Un souffle court s'échappa de sa gorge à ce souvenir. Il se dit qu'il en avait déjà assez de ces bobards et de ces niaiseries alors il s'adressa à cet homme une dernière fois avant de se mettre en marche : - "Une dernière chose avant que tu ne partes, soldat, sais-tu si la Vallée de la Guerre est très loin d'ici ?"

L'expression terrifiée de son hôte fut révélatrice : - "La Vallée de la Guerre ? C'est là que vous vous dirigiez ?"

- "C'est exact, est-ce très loin ?", lui demanda le Saïyen en croisant les bras.

L'être gris parut pensif : - "Eh bien, non, c'est dans la direction de l'Est, vous devez rencontrer l'étoile Uonix qui est un peu plus au nord, et après vous n'aurez qu'à la dépasser pour diriger le vaisseau vers l'Est mais..." Il s'approcha de lui, effrayé. - "Personne ne revient vivant de là-bas ! Pourquoi voulez-vous y aller ?"

- "Cela ne regarde que moi, maintenant, hors de mon vaisseau !", lui ordonna le prince en s'approchant de lui.

Papla comprit qu'il ne tirerait ni information ni remerciement de cet étrange et méfiant invité. Un peu peiné, il décida qu'il n'avait plus rien à faire là. - "Vous ne désirez pas un peu de nourriture pour le voyage ?", demanda-t-il tout en se dirigeant vers la rampe de sortie. - "Je me sens encore redevable pour ce que vous avez fait parce que, même si ni Lamlia ni moi n'aimons cette planète, nous sommes en vie et..."

- "Dehors.", entendit-il dire dans son dos.

Il se tourna pour le voir une dernière fois. Ces retrouvailles avec celui qu'il considérerait toujours comme son sauveur avaient été étranges. Cela ne s'était pas passé exactement comme il l'avait prévu mais avant il voulut faire voir à son ex-invité quelque chose qu'il ne semblait pas avoir remarqué. - "Cela ne vous semble-t-il pas incroyable que parmi toutes les planètes qui existent dans l'Univers vous vous soyez écrasé avec votre vaisseau ici et en plus de ça, très près de ceux qui avaient justement une dette envers vous ?", lui demanda-t-il déjà sans plus attendre de réponse. - "Le destin est bizarre, n'est-ce pas ?", ajouta-t-il. - "Parfois, je dirais même qu'il est juste.", déclara-t-il.

Le prince qui préparait déjà le décollage, tourna son visage inexpressif même si Papla put discerner un peu de reflexion dans son regard. Après un bref instant ainsi, le Saïyen retourna son attention sur les commandes : - "Dehors.", répéta-t-il.

- "Oui, oui, ne vous fâchez pas, je sors tout de suite."

Ce qu'il fit. Végéta ferma le sas avec une évidente moue de dégoût.

o-o-o-o


Elle s'étira sur sa chaise, fatiguée. Elle massa son cou et fit rouler sa tête sur ses épaules.

- "Ma fille, tu devrais te reposer.", entendit-elle derrière elle.

- "Non, papa, arrête d'insister.", protesta la jeune femme sans se retourner. - "Il faut que je termine ce projet avant la naissance du bébé." Et elle se recentra sur l'ordinateur après avoir bu une gorgée de la citronnade qui lui faisait tellement de bien comme indiqué par Chichi.

- "Mais ce n'est pas un enfant normal que tu portes là-dedans, il est à moitié Saïyen et ça doit peser lourd, non ?"

- "Pfouh...", soupira la jeune femme. - "Tu n'imagines même pas, c'est incroyable qu'à seulement six mois, il ait déjà le corps d'un fœtus de huit mois, hein ?", dit-t-elle à son père en souriant.

- "Il n'y en a plus pour longtemps, oui.", remarqua Monsieur Brief en se dirigeant vers la sortie. - "Nous espérons juste que ça donnera le temps au jeune Végéta de revenir pour voir la naissance de son fils."

Sa fille le regarda avec une profonde irritation. - "Va savoir où se trouve ce fou !" Et elle croisa les bras au dessus de son ventre arrondi.

- "Tu sais que tu peux toujours..."

- "Je ne pense pas regarder le radar, papa !", l'interrompit Bulma en se servant un autre verre. C'était plus que prouvé : il lui suffisait de se fâcher et l'enfant donnait quelques coups de pied assez douloureux. Elle but le verre et le lâcha vide sur la table de l'ordinateur.

- "Comme tu voudras, ma chérie.", lui dit son père avant de sortir par la porte et de la laisser seule.

Malgré son refus devant la proposition de son père, à peine se retrouva-t-elle seule dans le laboratoire qu'elle se sentit envahie par le désir d'allumer le radar de la chambre de gravité pour savoir en quel endroit exact de l'Univers se trouvait Végéta. Depuis son départ, elle avait constamment envie de connaître son parcours mais elle se grondait elle-même et se jurait que jamais elle ne regarderait le traqueur du vaisseau.

Elle regarda son ventre et le caressa. Elle leva les yeux vers le radar, éteint, et baissa de nouveau ses yeux vers son ventre en reprenant ses caresses. Il semblait que le bébé était tranquille, qu'il aimait qu'elle fasse cela, aussi sûrement que sa consommation journalière de trois litres de citronnade aidait à le calmer.

- "Tu aimes qu'on te caresse, bébé ?", murmura-t-elle à son ventre proéminent. - "Ton père n'a jamais aimé qu'on le caresse, tu sais ?" Et elle sourit en se souvenant de l'unique fois où elle avait essayé d'en parler avec lui :

- "Qu'est-ce que tu fais ?", lui demanda Végéta, rompant le silence de la nuit.

- "Tu ne dormais pas ?", lui demanda-t-elle à son tour. Elle s'était émue en lui caressant la poitrine. Celle-ci montait et baissait lentement, au gré de la respiration du Saïyen. Bulma s'était réveillée au milieu de la nuit et à sa grande surprise, le prince était toujours là. Il était inhabituel qu'il reste endormi entre ses bras mais parfois cela arrivait. Maintenant, elle se contentait de le caresser en attendant de retrouver le sommeil. - "J'étais juste en train de te caresser, c'est tout."

- "Eh bien arrête de faire ça.", articula le Saïyen avec dédain en se redressant sur le lit, ce qui, comme elle était sur lui, la fit tomber sur un côté.

- "Tu es un râleur.", dit-elle en dissimulant sous une moue moqueuse la tristesse que lui provoquait le fait qu'il ne veuille jamais rester à ses côtés. Elle se redressa et enlaça son dos pour le retenir. - "Attends, je veux te montrer quelque chose."

Il arrêta ses mouvements pour l'observer. Il fronça les sourcils sans comprendre où elle voulait en venir. - "Il est déjà tard, je vais me coucher." Et il voulut enfin se lever. Cependant, Bulma le tenait par le cou.

- "Attends !", cria-t-elle en colère. Elle choisit de changer de ton. Si elle voulait lui montrer ça, il ne fallait pas crier. - "Tu ne veux pas me laisser te montrer ce que c'est que les caresses ?" Et elle passa sa main sur le torse nu du guerrier en glissant vers le bas.

Il suivit sa main et sourit en devinant ce qu'elle suggérait. - "Ca, ce n'est pas une caresse.", voulut-il mettre au clair dans un murmure rauque.

"Au moins, ça ne l'a pas fait fuir.", pensa la jeune femme. - "Les caresses peuvent être beaucoup de choses, Végéta.", lui murmura-t-elle à l'oreille tout en s'agenouillant derrière lui, toujours assis les pieds au sol. Elle étudia le dos du prince, peuplé de cicatrices par d'atroces et sans doute sanguinaires batailles et passa ses mains doucement sur elles.

- "Elles peuvent être des chatouilles avec mes doigts.", se mit-elle à expliquer en illustrant ce qu'elle venait de dire.

- "Arrête ces bêtises.", fit le Saïyen en voulant se lever de nouveau.

- "Attends !", lui ordonna-t-elle en le rasseyant. - "Il y a plus...", lui murmura-t-elle en laissant sa bouche contre son oreille et en tournant le visage pour le regarder dans l'obscurité. Elle réussissait toujours ainsi : en le regardant droit dans les yeux. Il lança un souffle court, lui faisant comprendre que pour cette fois il la laisserait faire.

Bulma lui sourit aussi et reprit sa tentative où elle l'avait laissée : - "Passer mes mains entières sur chacun de tes muscles pour qu'ils se détendent."Elle vit comment il bougeait lentement le cou vers les côtés et penchait son visage vers le sien. Par son expression faciale et à ses yeux fermés, concentré comme toujours, elle sut qu'il appréciait ce qu'elle était en train de réaliser. Elle lui murmura : - "Même si elles peuvent être encore d'autres choses..." Et elle posa sa main sur sa poitrine, faisant danser ses doigts joueurs qui voyagèrent sur son torse chaud et doux. Elle descendit de plus en plus et lança un petit rire satisfait quand elle entendit Végéta respirer profondément en réalisant où se dirigeait cette main suspecte.

Elle fut forcée de sourire à l'idée de ce qu'elle pouvait faire en même temps grâce à la position dans laquelle il était : assis et de profil. Elle le voyait là, enchanté à l'idée de ce qu'elle allait faire devant mais il ignorait qu'un plan assez hardi venait de lui passer par la tête. Quand elle entoura de sa main le membre déjà dur du Saïyen, la jeune femme ne lui laissa pas le temps de réagir, hormis par la profonde et gutturale respiration qui lui était habituelle. Soudain, elle toucha légèrement de sa main libre la cicatrice de sa queue, qu'il détestait même qu'on effleure, malgré tout le plaisir que Bulma savait bien que cela lui donnait.

Victoire. Un gémissement rauque et clair sortit des entrailles du guerrier et elle remarqua même tout son corps se tendre. Elle rit en se jetant en arrière. Elle avait réussi. Elle l'avait surpris.

Il se jeta sur elle partagé entre la colère et l'excitation. - "Tricheuse.", lui murmura-t-il en serrant les dents.

La jeune femme, en riant et en luttant contre lui, ne peut que lui dire : - "Ca aussi, c'était une caresse !"

Elle se fâcha contre elle-même en se rendant compte qu'elle était en train de sourire. Elle poussa un profond soupir et se leva avec effort. Chaque jour qui passait, elle avait plus de mal à se relever et même si ses parents voulaient l'aider, elle insistait toujours pour le faire seule.

- "Allons-nous-en d'ici, bébé.", déclara-t-elle en regardant le radar éteint. - "Je terminerai le projet plus tard."

o-o-o-o


Effectivement. Maintenant, tous les indicateurs fonctionnaient à la perfection. Tous. L'indicateur de pression, le radar et même la carte stellaire apparaissaient avec toutes les informations qui manquaient précédemment. "C'est incroyable.", se dit-il en appuyant le bouton de mise à feu pour quitter cette inhospitalière planète.

Tandis que le vaisseau se mettait en fonctionnement, il se mit à ôter ses bandes. - "Combien de temps s'était-il écoulé ?", voulut-il savoir en s'approchant du calendrier. Il se mit en colère : - "Huit jours !", s'exclama-t-il en s'asseyant dans le fauteuil de contrôle. - "Huit jours !", répéta-t-il sans arriver à le comprendre. Il avait dû faire un atterrissage particulièrement mauvais pour que même le vaisseau ait dû récupérer par lui-même. "Il a sûrement dû se fendre en deux.", se dit-il avant de s'irriter à nouveau : - "Huit jours terriens !"

Et le pire de tout c'est que maintenant il devrait se reposer pour reprendre des forces. Cette pensée le fit sourire. Les Saïyens deviennent plus forts après une grande souffrance alors après le bref repos dont il avait besoin, il se remettrait à l'œuvre.

Enfin, le vaisseau s'arrêta dans son décollage et il regarda à l'extérieur pour voir la planète qu'il laissait derrière lui et qui lui avait causé tant de problèmes. L'image de cette ennuyeuse famille lui revint et il claqua la langue : - "Les misérables !"

Il mangea le contenu de deux capsules et se sentit immédiatement mieux. Oui, aucun doute, grande était la race saïyenne. Il ferma les yeux prêt à combattre n'importe lequel des protagonistes de ses cauchemars.

- "Arrête de rire.", lui ordonna Végéta, en colère.

- "Allons, Végéta...", dit la scientifique en riant encore aux éclats. - "Tu n'imagines pas à quel point tu peux réussir à être drôle."

Le prince poussa un soupir agacé et voulut sortir de là, lassé d'être le centre de son hilarité. - "Je ne suis pas drôle." Il voulut clarifier ce point en mettant un pied en dehors de la douche.

Elle l'arrêta en lui saisissant le bras tout en conservant le sourire - "Laisse-moi d'abord te rincer le shampoing.", lui suggéra-t-elle. - "Allons, ne sois pas têtu." Et elle le tira par le bras pour le faire retourner à l'intérieur avec elle.

Il se laissa guider et la jeune femme le plaça face à elle en passant les mains à travers sa chevelure et tirant ses cheveux en arrière pour qu'ils ne lui tombent plus dans les yeux, ces yeux qui maintenant la regardaient sans leur quasi éternelle inexpressivité. A nouveau, ils se retrouvaient à se regarder en silence. Il ferma les yeux et profita de cet instant détendu. Cela ne pouvait pas lui faire de mal, il était simplement en train de se faire laver par une jolie femme. Simplement ça. Seulement ça.

La vapeur monta dans le petit habitacle de douche, troublant bien plus que la vue.

Son étourdiment augmenta quand il commença à sentir des baisers sur sa poitrine. Sa respiration s'accéléra en sentant un bref mordillement sur son mamelon. Il voulut garder les yeux fermés et une profonde expiration sortit de son nez quand il comprit vers où elle se dirigeait dans son lent glissement sur sa poitrine et maintenant sur son ventre.

Sentir son membre entouré par sa bouche lui arracha un gémissement. Il posa les paumes de ses mains de part et d'autre sur une vitre de la douche. Maintenant, oui, il ouvrit les yeux et regarda vers le bas. La perspective augmenta son plaisir et il fut obligé de fermer les paupières et de se laisser porter par le climat ardent qui se respirait dans cet espace confiné. L'eau chaude qui lui plaisait tellement glissait sur tout son corps et seul son bruit et celui de sa respiration profonde se faisaient entendre.

- "Bulma...", murmura-t-il emporté par l'intensité du moment. Il ne fut pas conscient d'avoir prononcé son prénom jusqu'à ce qu'il remarque qu'elle arrêtait sa tâche.

Il baissa à nouveau les yeux et ses pupilles croisèrent celles de la jeune femme, fermés à demi à cause de l'eau qui l'éclaboussait directement. Il vit la surprise dans ses yeux bleus et brillants et il comprit pourquoi. Jamais il n'avait dit son nom exalté par le désir et cela signifiait beaucoup de choses pour tous les deux. Elle fut plus rapide et lui sourit avant d'immédiatement vouloir poursuivre. Il l'avait personnifiée en disant son prénom, comme étant la seule et l'unique à l'avoir conduit à une telle ardeur, comme si son nom était sorti du plus profond de son subconscient. Végéta s'était laissé emporté pendant quelques brèves minutes et il avait prononcé son nom avec passion.

"Maudite femme", la maudit le Saïyen intérieurement. Il avait à nouveau baissé la garde et il ne couchait pas avec elle seulement pour le plaisir qu'elle lui donnait. Non. Il y avait un but derrière tout cela et il l'avait oublié pendant un instant. Même s'il l'avait laissée gagner à d'autres occasions, maintenant, il ne pouvait plus le lui permettre. C'était simple et cru : sa semence devait terminer à l'intérieur d'elle. Il n'y avait pas d'autre option ni de temps à perdre. " Maudite femme !", se remit-il à penser. Avec les sourcils froncés et irrité contre lui-même et contre elle, il voulut terminer cela comme il se devait. Il se pencha pour l'empoigner sous les bras et la poussa contre la vitre de la douche. Il ne pouvait pas être trop brusque parce que sinon elle se plaindrait.

- "Qu'est-ce que tu fais ?", lui demanda Bulma, étourdie. Elle semblait avoir compris que cela plaisait exagérément au prince. Elle avait déjà essayé de lui apprendre les caresses et, bien que cela soit loin d'en être une, c'était plus qu'un moyen pour une fin déterminée, raison pour laquelle tout cela se passait. - "Végéta...", lui murmura-t-elle en lui prenant la joue et en cherchant ses yeux.

Lui, comme toujours, se défit de sa caresse et cacha son visage dans son cou. "Sois maudite, sois maudite...", répétait-il encore et encore incessamment dans sa tête.

- "Végéta !"

Elle commença à crier et cette fois, cela lui était égal. Il fallait qu'il termine cela le plus vite possible. Il terminerait et il irait dormir. "Sois maudite, maudite..." Ses va-et-vient augmentèrent en intensité et elle s'agrippa à la prison de muscles de ses épaules.

Quand ils terminèrent, il sentit qu'elle voulait s'écarter pour certainement chercher son regard, comme elle le faisait toujours. Mais il ne sortait pas de son éternelle prison personnelle à chacune de leurs rencontres : la nuque de la jeune femme. Il maintint son étreinte, encore en elle et sans la lâcher.

- "Végéta...", l'appela-t-elle dans un murmure essoufflée après leur acte sexuel, particulièrement abrupte dans sa fin.

Soudain, il la lâcha, sortant d'elle d'un coup, et disparut presque en même temps derrière la porte de la salle de bain.

Il se réveilla en sursaut sur le lit en sueur et excité. Qu'est-ce que c'était ? Il ferma fort les yeux et revit tout : lui et elle sous la douche, deux mois avant son départ de La Terre. Il avait fait un rêve avec la jeune femme trop étrange et explicite à son goût, se remémorant cet incident où il l'avait appelée par son prénom, emporté par le plaisir de l'avoir à genoux et centrée sur son membre, qui maintenant s'était réveillé tout comme lui. Il baissa les yeux et vit son érection turgescente. - "Maudite femme !", vociféra-t-il en allant directement à la salle de bain. Il croyait avec passé ce stade. Après avoir couché avec elle, les apparitions en rêve de Bulma qui le provoquait et l'excitait avaient disparu pour focaliser ses cauchemars presque exclusivement sur Kakarot et le garçon du futur. Parfois, c'était Freezer qui apparaissait ou même son père et quelques autres guerriers. La scientifique avait disparu. Jusqu'à maintenant.

- "Elle ne me laisse pas en paix même à des millions d'années lumière de distance !", cria-t-il en entrant dans la douche et en appuyant le bouton bleu. Ces souvenirs-là lui étaient inutiles. Il fallait qu'il se concentre pour parvenir à être super-guerrier mais il semblait que son esprit voulait l'écarter du glorieux chemin qu'il s'était fixé. Il fallait qu'il soit super-Saïyen, qu'il vainque Kakarot et fasse exploser toute cette maudite planète bleue.

A l'instant, un doute assaillit son cerveau : - "Et si elle..." Il hocha la tête pour effacer cette idée. Elle voulait avoir un fils alors il chassa l'idée que Bulma pouvait se défaire de l'enfant avant sa naissance.

Il sortit de la douche à la fois troublé et confus. "Elle me hait.", se dit-il. "Elle me hait et elle sait que j'emmènerai le petit avec moi." Il s'assit devant les commandes et regarda pensivement la communication avec le laboratoire.

Il n'avait jamais eu envie de l'allumer. Ce qui se passait sur La Terre lui était bien égal mais le doute apparaissait encore et encore dans ses pensées. Si seulement il appuyait le bouton, il pourrait distinguer quelque chose. Il n'aurait pas nécessairement de la chance, peut-être qu'il n'y aurait personne sur le lieu de travail de la jeune femme et connaissant sa chance, il y avait fort à parier que c'est ce qui se passerait. Il regarda la pendule. Sept heures vingt. "Elle doit être sur le point de partir."

Il appuya l'interrupteur et la caméra s'ouvrit devant lui.

- "Tu aimes qu'on te caresse, bébé ? Ton père n'a jamais aimé qu'on le caresse."

Il sentit tout son corps se tendre à l'instant. Presque immédiatement, il éteignit la communication et la caméra se ferma. Il se jeta en arrière en laissant son dos se reposer contre le dossier du fauteuil de commandement. Il l'avait vue. Il l'avait vue. Elle était là, à sa chaise de toujours, avec son sourire habituelle et son nouveau ventre, proéminent et gonflé. Il sourit. Oui, elle attendait son fils, le premier-né du Prince héritier du trône de Vegetaseï. Oui, elle allait avoir son fils. Cette humaine folle et insensée allait avoir son fils, et ce qui était le plus inquiétant, elle en était enchantée.

Il plissa le visage en réalisant quelque chose. Elle était complètement folle mais elle tombait toujours juste en ce qui le concernait alors pourquoi allait-elle avoir son fils? Il avait juste appuyé l'interrupteur de communication en espérant pouvoir entendre quelque chose de là-bas et non seulement il avait entendu sa voix mais il l'avait vue heureuse en train de se caresser le ventre. Est-ce que par hasard elle pensait qu'il ne mettrait pas sa menace à exécution ? Il grogna avec réprobation.

- "Plus jamais.", dit-il à voix haute. Il se leva et se dirigea vers le centre de la chambre de gravité. Il appuya les boutons de pression et les augmenta jusqu'à cent cents. Il ferma les yeux très fort. - "Elle est folle.", murmura-t-il. - "Elle est complètement folle.", répéta-t-il. Dans moins d'une semaine, il arriverait à la Vallée de la Guerre et il souhaitait déjà y être.

Il s'éleva dans les airs et se mit à s'entraîner plus intensément que jamais.

o-o-o-o


Elle se dirigea vers la porte aussi vite que lui permettait son ventre pesant. Elle ouvrit et afficha un grand sourire en le voyant muet devant elle :

- "Yamcha !", s'exclama-t-elle en l'embrassant. - "Comme j'avais envie de te voir !"

- "Bu... Bu... Bulma.", bredouilla son ex. - "Tu es... tu es..."

- "Enceinte ! N'est-ce pas génial ?", lui demanda du tac-au-tac la jeune femme en se mettant de profil pour qu'il puisse admirer la dimension de son ventre.

Yamcha la regarda sans arriver à y croire. Quand il l'avait appelée pour lui proposer de lui rendre visite il avait été étonnée de la trouver aussi enthousiaste. Ce à quoi il ne s'attendait pas, en aucune façon, c'était à ça.

- "Allez, viens." Elle l'attrapa par le bras pour qu'il entre dans la maison.

o-o-o-o


L'indicateur d'approche, un de ceux qui dysfonctionnaient avant l'activation de la fonction extérieure, le prévint qu'effectivement, il était déjà près de la Vallée de la Guerre.

Il se leva du sol, couvert de robots de combat réduits à l'état de tas de ferraille, et leva les yeux vers les alentours du vaisseau. Au loin, on pouvait apercevoir un ballet de planètes perdues à la dérive. S'entrechoquant entre elles, certaines étaient absorbées et des milliers de lumières illuminaient le furieux réveil de l'Univers, sans doute des comètes rageuses dans ce recoin perdu loin de tout être vivant. Il sourit. Oui, il n'y avait aucun doute. C'était bien la Vallée de la Guerre et il semblait qu'elle l'attendait, lui, le Prince des Saïyens, pour établir la justice dans le cosmos et l'engloutir sans remord, pour effacer du souvenir de tous le célèbre héritier du trône de Vegetaseï. Oui, on l'y attendait, de cela il était sûr autant que d'aller directement en enfer pour n'en jamais revenir si cela arrivait.

- "Bien.", murmura-t-il en s'asseyant devant les commandes. - "Pour les esquiver et trouver un endroit adéquat, je n'ai pas besoin du pilote automatique." Et il l'éteignit.

Il fixa les yeux devant lui et se remit à sourire. S'il sortait vivant de là, il ne pourrait qu'être un Super-Saïyen.

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Le guerrier observait son ex-petite amie en essayant de réaliser ce qu'il voyait. Bulma était enceinte.

- "Tu es enceinte...", murmura-t-il tandis que la jeune femme s'asseyait dans le canapé.

- "Allons, Yamcha, oui, et tu n'imagines même pas combien ça pèse lourd !", s'exclama-t-elle amusée en se prenant le ventre à deux mains.

- "Mais... mais..." Il n'arrivait pas à s'empêcher de balbutier tandis qu'il ne quittait pas des yeux la proéminence sur le fragile corps de la jeune femme.

- "Yamcha, nom d'un chien, réagis.", lui ordonna-t-elle avec insouciance en s'étirant pour attraper un caramel d'une petite coupe de cristal qui se trouvait sur la table.

- "Bulma ! Tu es enceinte !", s'exclama enfin le guerrier en se mettant debout.

La jeune femme lui sourit. - "Et de sept mois.", précisa-t-elle en enfournant dans sa bouche le caramel. - "Chichi m'a dit que Gohan était né à sept mois alors je dois être presque à terme.", reprit-elle avec cet air de tranquillité qui déconcertait tellement Yamcha. - "Evidemment, ce n'est pas une certitude absolue car elle est la seule à avoir eu un enfant avec un Saïyen alors on ne peut..."

Son ex. écarquilla les yeux en entendant ce que disait Bulma. Il avait été si absorbé par le ventre de Bulma et le choc que cela lui avait causé qu'il n'avait pas réalisé qui pouvait être le père. - "Mon Dieu ! Il est de Végéta !", cria-t-il en le montrant du doigt.

- "Bien sûr que oui, bêta ! De qui pourrait-il bien être ?", lui demanda la scientifique en sentant un peu de reproche dans l'expression de son ex.

Il avait eu du mal à se faire à la première idée mais la seconde était une authentique folie. Prévisible, étant donné les antécédents de ces deux-là, mais une folie dans les règles de l'art. Il se rassit et enfouit son visage dans ses mains.

- "Mon Dieu, je crois que je vais manquer d'air...", murmura-t-il.

Quand il avait laissé son ex-petite amie chez elle après l'avoir interrompu dans ce qu'elle faisait avec le Saïyen, il avait su que cela arriverait si cela ne s'était pas déjà passé. Il avait voulu écarter cette pensée de son esprit mille fois mais maintenant on l'obligeait à la regarder en face avec un enfant sur le point de naître.

- "Calme-toi, tu veux ?", lui fit son ex-fiancée en l'éventant avec un des journaux que son père semait dans toute la maison. - "C'est moi qui suis enceinte mais on dirait que vous avez tous du mal à l'assimiler."

- "Tous ?", voulut savoir le guerrier en découvrant son visage pour la regarder. - "Qui le sait ?"

- "Eh bien, Chichi.", répondit Bulma en jetant le journal sur la table. - "Je te dis la même chose que je lui ai dit, Yamcha, je ne veux que tu ne racontes rien à aucun des garçons, je veux leur faire une surprise.", répondit-elle en souriant.

- "Oui, ça pour être surpris, ils vont l'être.", affirma son ex en retournant les yeux sur son ventre.

- "Regarde, touche." Bulma lui avait pris la main pour la poser sur son ventre. Immédiatement, elle sentit un coup de pied et éclata de rire en remarquant comment le guerrier écartait sa main, un peu effrayé.

- "Tu t'entends aussi mal avec lui qu'avec son père !", s'exclama en riant la jeune femme.

- "Oui.", murmura Yamcha, contaminé par la bonne humeur de Bulma. - "Il va falloir que je garde mes distances s'il devient aussi fort que Son Gohan."

Et tous les deux rirent de bon cœur.

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Il tomba sur un monticule de pierres. - "Malédiction !", blasphéma-t-il en les frappant pour décharger sa colère.

Il ne savait pas combien de temps il avait passé entre ces planètes folles qui se dévoraient les unes les autres et où l'atmosphère était pratiquement irrespirable.

Il se retourna. Une pluie de météorites arrivait directement sur lui. - "Malédiction !" Il s'éleva dans les airs et commença à lancer des boules d'énergie sur ceux qui se trouvaient les plus près de lui et de sa chère chambre de gravité, qui semblait pressée de partir de là. Il tira sur un autre météorite, un autre, le plus loin et le plus proche. - "Il faut que j'y arrive !", se répétait-il sans cesse. - "Il faut que j'y parvienne ! Ce n'est pas toi qui en finiras avec moi, maudit Univers !"

o-o-o-o


- "Et toi, comment vas-tu ?", lui demanda la scientifique en se renfonçant dans le canapé. - "Tu t'es bien préparé pour la bataille contre les cyborgs ?"

- "Oui, bien sûr...", répondit avec orgueil son ex petit ami en prenant la même posture qu'elle. - "Je me suis entraîné dans le centre d'entraînement dont je t'avais parlé...", poursuivit-il. - "Je suis très peu descendu en ville, juste une ou deux fois après t'avoir rencontrée le jour de ton anniversaire..." Il la regarda d'un air soupçonneux car il ne savait pas si elle se souvenait bien de ce jour-là.

- "Pff ! Si, je me souviens de ce jour-là.", lui répondit la jeune femme éclaircissant tous ses doutes, en paraissant soudain submergée dans un halo de tristesse. Si elle se souvenait bien, c'était la nuit où elle et Végéta s'étaient embrassés pour la première fois. Son amertume ne dura qu'une seconde, le temps de se ressaisir et de recommencer à sourire à son ex.

Ses yeux baissés ne passèrent pas inaperçus à Yamcha. Il ne sut pas si c'était parce que cette nuit ils avaient éclairci leurs intentions ou si c'était à cause de ce maudit prince des Saïyens, dont il ne sentait le ki nulle part. - "Et où est-il ?"

Bulma prit de l'air avant de répondre. Pour Yamcha, ce geste fut édifiant. - "Il est parti dans l'Univers pour voir s'il se transformerait une bonne fois pour toutes en super-guerrier mais, en réalité, je ne sais pas exactement où il est et je m'en fiche.", déclara-t-elle en retournant le regard vers son ancien amoureux. - "Et toi, ne me dis pas que tu ne t'es pas fait une copine pendant tout ce temps ?"

Ce changement de sujet fut encore plus révélateur. Ils étaient à l'aise, en train de parler de façon décontractée de sujets importants et oui, on pouvait dire qu'ils se traitaient mutuellement comme de vieux amis. Il ne savait pas dans quel état d'esprit serait Bulma quand il avait décidé de l'appeler et d'aller lui rendre visite. Avant de répondre, il l'observa rapidement, voulant sonder ses yeux bleus et vifs. Il la connaissait suffisamment pour savoir qu'effectivement elle allait bien. Elle lui paraissait prête à écouter tout ce qu'il pourrait dire sur une nouvelle compagne. Il essayait encore de discerner quelque chose dans son regard quand il se mit à lui répondre : - "Si, en fait, j'ai rencontré une fille au centre d'entraînement et... Tu veux vraiment le savoir ?", lui demanda-t-il en plissant le front.

- "Bien sûr que oui, Yamcha !", s'exclama joyeusement Bulma sans aucun ménagement pour ce que cela impliquait pour eux. - "Cela fait longtemps que je ne t'aime plus."

Cette affirmation fut trop brutale pour tous les deux. Yamcha écarquilla les yeux sans très bien comprendre d'où lui venait cette joie et la jeune femme s'en rendit immédiatement compte. - "Bon, tu vois, j'ai beaucoup réfléchi à nous deux ces derniers temps, tu sais ?" Bulma se mit à s'expliquer. - "J'en suis arrivée à la conclusion que toi et moi, nous ne nous aimions plus depuis assez longtemps, n'est-ce pas ?", demanda-t-elle avec des yeux pleins de douceur.

- "Moi si, je t'...", voulut dire son ex-fiancé encore désarçonné.

- "Tu ne m'aimais plus, Yamcha, et moi, je m'appliquais à changer cela parce que nous avions passé tant d'années ensemble, peut-être trop et je confondais mon application avec l'amour que j'avais éprouvé pendant si longtemps.", conclut-elle en lui souriant.

- "Mais moi, si je t'..." Là non plus, elle ne le laissa pas terminer sa phrase.

- "Oui, tu m'as aimé, on s'est beaucoup aimés, n'est-ce pas ?", lui demanda-t-elle à nouveau en cherchant sa complicité et en lui caressant la main. - "Pourtant, la flamme s'est éteinte et tous les deux, on s'efforçait de continuer. Peut-être plus moi que toi, hein ?", s'exclama-t-elle, amusée en lui faisant un clin d'œil.

Il ne put que sourire après la pique qu'elle venait de lui lancer. Oui, elle avait raison, ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre, maintenant et avant, était très loin de pouvoir se qualifier d'amour. - "Je regrette tellement, Bulma, vraiment, tu ne sais pas combien de fois je me suis senti coupable de t'avoir fait ce que je t'ai fait...", murmura-t-il en posant à son tour sa main sur la main pâle de Bulma.

- "C'est du passé mais ne me le rappelle pas si tu ne veux pas que je me mette en colère. ", lui suggéra Bulma avec amusement.

Yamcha n'avait pas besoin de ce conseil pour savoir qu'elle parlait très sérieusement. Il sourit aussi mais il avait besoin qu'elle réponde à une question. Il avait toujours craint d'entendre cette réponse, toujours, même en sachant que c'était peut-être déjà le cas avant qu'ils ne rompent leur relation, il avait toujours eu peur d'interroger Bulma à ce sujet. Surtout si la réponse devait être positive :

- "Alors, tu es amoureuse de lui ?"

Mais la jeune femme ne lui répondit pas. Elle regardait vers le bas avec des yeux écarquillés. Il suivit la direction de son regard et se dressa d'un bond en voyant une flaque d'une substance liquide qui descendait depuis le canapé, naissant juste sous la robe de la scientifique.

- "Oh..." Bulma se leva.

- "Oh mon Dieu ! Qu'est-ce que c'est ?", fit-il terrifié.

- "Maman ! Je viens de perdre les eaux ! Il arrive !", s'écria la jeune femme en s'agrippant violemment à la main de son ex- petit ami.

- "Il arrive ?", demanda Yamcha, abassourdi. - "Oh, mon Dieu ! Il arrive !", cria-t-il, inquiétant Bulma.

- "Tu veux bien garder ton calme ?", lui ordonna-t-elle, furieuse. - "Celle qui va accoucher, c'est moi ! Maman !", s'écria-t-elle de nouveau.

- "Il arrive ?" Sa mère arrivait suivie par son mari. - "Bonjour Yamcha !", s'exclama-t-elle en voyant l'ancien petit ami de sa fille. - "Veux-tu un peu de thé glacé ?"

- "Maman ! Mais il arrive !", s'écria Bulma hors d'elle en écartant de la main le guerrier.

- "Oh ! Le bébé arrive !", dit Madame Brief en sautant dans les bras de son mari après avoir observé la flaque d'eau sur le sol du salon. - "Allez ma fille ! Cours !"

- "Tu crois que je peux courir avec un poids pareil ?", lui reprocha Bulma en se penchant en avant pour attraper le bras de sa mère. Elle s'adressa à son père : - "Papa..."

- "J'ai déjà démarré la voiture, ma chérie, tu n'as qu'à marcher doucement jusqu'à la porte.", lui suggéra Monsieur Brief en la soutenant.

- "Bien, parfait, Papa, nous allons à l'hôpital ! Je vais donner la vie !", s'exclama joyeusement sa fille d'un air décidé. Elle s'arrêta un instant pour se retourner : - "Yamcha ! Pourquoi tu restes là sans rien dire ! Je vais à l'hôpital et tu vas venir avec moi !", lui ordonna-t-elle.

- "Quoi ? Moi ?" Son ex avait déjà eu plusieurs frayeurs bleues en peu de temps et maintenant elle exigeait qu'il l'accompagne. - "D'accord.", articula-t-il. Car quand Bulma devenait impérieuse, personne ne pouvait la contredire. Pas même le Prince des Saïyens lui-même.

- "Allons, mon garçon, n'aie pas peur.", l'encouragea Monsieur Brief. - "Ce sera vite terminé." Ce furent les derniers mots qu'il lui dit avec un sourire apaisant et un rire qui parurent un peu ironiques à Yamcha.

o-o-o-o


Il s'écroula à nouveau sur ce sol rocheux et hostile mais cette fois avec encore plus de désespoir. - "Malédiction !", hurla-t-il pour la énième fois. - "J'ai beau essayer, je n'y arrive pas !"

Cela faisait des jours et des jours qu'il était là. Sans dormir. Sans manger. Ce recoin de l'Univers était plus difficile que tout ce que pouvait imaginer un esprit de guerrier. Mais il n'était pas n'importe quel guerrier, il était venu là exprès et avec un but à accomplir. Il devait y arriver. C'était son destin et cette fois, il essayait de tenter le tout pour le tout au risque d'en finir avec la vie et son désir de devenir super-Saïyen. Il n'avait pas d'autre option. S'il échouait, il mourrait parmi ces maudites planètes qui défiaient encore et encore l'ordre établi.

Il fit volte-face en entendant un bruit assourdissant. Ce n'était pas les rayons qui couvraient d'étincelles tout le ciel lourd et bas de ce sinistre recoin du cosmos et qu'il était habitué à esquiver. Ce n'était pas des météorites. Il avait craint cette éventualité et il ne put qu'écarquiller les yeux devant ce qui fonçait droit sur lui. Cela pouvait arriver et c'était en train d'arriver. Une planète. Une énorme planète allait engloutir celle sur laquelle il avait décidé de tenter sa chance. - "Non !", hurla-t-il en serrant les poings.

o-o-o-o


- "Ma chérie, sourit à la caméra.", lui demanda son père encouragé par sa femme juste derrière lui.

- "Aaaaaaaaaaaahhhhhhh !", cria-t-elle comme si sa vie lui était arrachée du corps. - "Je ne peux pas le supporter ! Je ne peux pas le supporter !", hurlait la jeune femme hors d'elle.

- "Bulma, calme-toi, tu fais ça très bien, maintenant, il faut juste que tu pousses.", l'encourageait le Docteur Maish d'en dessous.

- "Que je me calme ? Vous ne savez pas comme cela fait mal ! Aaaaaaaaaaaaahhhhhh !" Elle agrippa la main d'une infirmière qui s'évanouit presque sous la douleur que lui infligeait la parturiente. - " Dieu du Ciel, sortez-le-moi, Maish ! Sortez-moi ce monstre !"

- "Du calme, Bulma, contente-toi de respirer, hein ?" Yamcha lui tenait la main et même s'il figurait parmi les humains les plus forts de la planète, la jeune femme lui infligeait un mal de chien en lui serrant la main avec tant de force.

- "Et si tu respirais, toi, et si tu la bouclais ?", lui rétorqua la scientifique en sueur et secouée par des mouvements spasmodiques. - "Maudit Saïyen démoniaque ! Je te hais, Végéta ! Quand je te reverrai, je t'assure que je te tuerai ! Aaaaaaaaaaaaaaahhhhh ! Je te tuerai ! Sale prince de l'enfer ! Ca ne se fait pas à une femme ! C'est la dernière fois que je fais attention à toi et que j'ai un enfant avec toi, porc ! Je te hais, Végéta ! Je te tuerai ! Je te tuerai !"

- "Bien, Bulma, ma petite, maintenant... Pousse de toutes tes forces !", lui ordonna le Docteur Maish.

- "Je vois déjà la tête...", déclara sa mère au bord des larmes.

- "Non, non, non, non, je ne veux pas, je ne veux pas, je ne veux pas pousser.", se mit à balbutier la jeune femme, tétanisée par la peur de la douleur. - "Cela a été une mauvaise idée de l'avoir comme ça, je veux qu'on m'anesthésie, oui, je veux qu'on m'endorme, s'il vous plaît, je ne veux pas pousser, il ne veut pas sortir et je ne vais pas contredire mon fils, s'il vous plait, s'il vous plait, endormez-moi !", supplia-t-elle en lançant des regards autour d'elle pour implorer la pitié.

- "Allons, Bulma ! Juste une fois !", l'encouragea le médecin sans lever les yeux vers la fille de ses amis.

- "J'ai dit non !", déclara la jeune femme avec des désirs de meurtre. Immédiatement, elle tourna la tête vers son ex, qui regardait avec horreur : - "Yamcha ! Frappe-moi !"

- "Quoi ? Que dis-tu ?" Le guerrier l'interrogeait du regard, cherchant une explication.

- "Mais frappe-moi, idiot ! Assome-moi ! Qu'est-ce que tu attends ? Aaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhh !"

- "Bulma, il faut que tu pousses, c'est maintenant ou jamais !"

- "Non, non, non, non, non ! Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhh h ! Je te tuerai, Végéta ! Je le jure ! Aaaaahhhhhhhhhhhhhhhh !" Et elle poussa.

o-o-o-o


Il ne pouvait pas monter dans son vaisseau pour partir de là. Il n'avait pas le temps. Il n'y avait qu'une option et il était sûr de ne pas y arriver. Oui, le Prince des Saïyens allait mourir, se désintégrer. Il voulut lui lancer une boule d'énergie mais c'était inutile. Les forces lui manquaient. Contre ça, contre les forces de l'Univers entier qui s'étaient rassemblées pour mener le prince Saïyen à sa triste et déshonorante fin, il ne pouvait pas lutter.

Abattu et démoralisé, il se tourna acceptant son destin. Il avait tout fait. Tout. Il avait supporté Freezer, le plus grand despote qui avait régné sur les confins de l'Univers durant presque toute sa vie, celui-là même qui avait tué son père et exterminé au passage toute sa race, tous ; il avait lutté contre lui et le maudit Kakarot, qui au cours de cette bataille lui avait laissé la vie sauve, à lui, au prince à qui il devait rendre hommage, le troisième classe non seulement ne s'y conformait pas mais c'est finalement lui qui avait tué le lézard indestructible en se transformant en super-guerrier sous les yeux de témoins émerveillés par ce miracle : il retourna sur La Terre en quête de vengeance et un autre gamin put se transformer en Super-Saïyen et vaincre le tyran.

Non. Ce n'était pas juste. Il sentit sa propre âme voler en éclats tandis que jaillissaient de ses yeux des larmes, dont il avait toujours eu honte. - "Non, non...", murmura-t-il en frappant la roche encore et encore, déjà sans conviction.

Il baissa les bras acceptant son destin, celui contre lequel il avait tant lutté le long de sa maudite existence. Il attendrait la mort avec le peu d'honneur qui lui restait. Alors il se mit à sangloter et il laissa les pleurs s'échapper de ses entrailles. Cela lui était égal à présent. Il n'y avait plus d'échappatoire. Végéta, le prince des Saïyens allait mourir.

Sur La Terre, il avait passé ses derniers jours de paix, une paix qu'il avait à peine connue au cours de la vie si misérable qu'il avait menée. Intense, oui, et il en était fier mais c'était une vie qui méritait une belle fin pleine de gloire et de justice, raison pour laquelle il s'était battu tout ce temps. Sur La Terre, avec pour seule compagnie une femme et un chat. Il sourit en se souvenant de Bulma. S'il s'en sortait vivant, elle soignerait sûrement ses blessures mais cela ne risquait pas d'arriver. Mais peut-être que ce qu'elle ferait serait de le réprimander avec les mains sur les hanches pour s'être laissé vaincre. Il rit en l'imaginant.

Au même instant, il reconnut ce sentiment : le calme était en train de l'envahir, le calme qui s'emparait de beaucoup de guerriers juste avant de regarder la mort en face, le même calme qui l'avait envahi avant que Freezer ne l'achève d'un coup en plein cœur. Le calme de celui qui sait qu'il va mourir, que sa dernière heure est arrivée. Il n'avait pas réussi. Il n'était pas Super-Saïyen et le calme absolu s'empara de lui.

La planète s'approchait et il se remit à serrer les poings.

Et c'est alors, seulement alors, qu'il le remarqua :

De l'électricité. Une décharge d'électricité lui monta par les pieds et monta jusqu'à sa tête pour descendre à nouveau jusqu'à son cœur, où elle se fixa en le faisant battre avec une force inédite. Étonné, sa respiration augmenta et il ouvrit les yeux à la recherche de réponse devant ce dernier sursaut de son corps. Il fixa ses mains déjà presque nues car ses gants étaient presque détruits. Il la remarqua encore une fois. Il la sentit à nouveau. Il regarda derrière lui et les roches volaient, emportées par la force de la gravité de la planète qui allait sous peu se heurter à celle qu'il avait sous les pieds. Ce maudit astre était presque déjà sur lui. Encore une fois, il la sentit. Son regard se fixa sur ses mains sans y croire.

- "Mais que... ? De l'électricité. C'est de la pure électricité.", se dit-il en serrant les poings. Il raidit son corps devant le flot d'énergie qui lui arrivait. Il ferma ses yeux qui le brûlaient tout comme le reste de son être, du plus profond jusqu'à son corps tout entier. Il semblait sur le point d'exploser. Il la ressentait, elle était sur le point de surgir.

- "Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhh hh !", cria-t-il agenouillé en direction du ciel. Sans hésiter un instant, il se retourna enfin pour attaquer ce maudit astre qui voulait le tuer. Lui, le Prince des Saïyens. Il joignit les mains et concentra toute son énergie dans ce coup final, sûrement le dernier qu'il pourrait sans doute réaliser.

Et il poussa de toutes ses forces pour le faire disparaître. Il accompagna se colère par un nouveau cri et à sa grande surprise la planète entière s'écarta de lui. Il la vit s'éloigner et éclater au loin tandis qu'il reprenait son souffle.

Il regarda son corps sans y croire. Ses yeux continuaient à le brûler et il remarqua que tous ses sens étaient plus affinés, beaucoup plus qu'habituellement. Il continua à respirer et étudier les alentours entre des gémissements sourds qui jaillissaient de son être. Un halo couleur d'or le faisait resplendir. - "Je suis...", essaya-t-il de se dire mais l'émotion le paralysait. Il se concentra sur sa respiration. Il fallait qu'il se calme. Il se concentra sur ses jambes, qui, comme ses bras, étaient plus robustes.

- "Je suis Super-Saïyen.", murmura-t-il en admirant son corps. - "Je suis Super-Saïyen.", se répéta-t-il plus fort. - "J'ai réussi, j'ai réussi."

Il serra les poings et esquissa un large sourire. - "J'ai réussi !", cria-t-il enfin. - "J'ai réussi !", répéta-t-il. - "Je suis un Super-Saïyen !"

Et il commença à rire comme jamais il ne l'avait fait auparavant. Il s'était enfin libéré de son ironique destin. Végéta, le Prince des Saïyens, était déjà un super-guerrier.

o-o-o-o


- "C'est incroyable, n'est-ce pas ?", écouta-t-elle dire depuis la porte.

- "Bonjour, Maman, Papa, entrez et contemplez votre petit-fils.", dit Bulma en leur souriant. - "C'est incroyable, oui, je ne peux pas m'arrêter de le regarder."

- "Comment te sens-tu, ma fille ?", voulut savoir son père en s'approchant du bébé endormi.

- "Bien, encore un peu sonnée mais je vais bien.", répondit la jeune femme sans quitter des yeux son nouveau-né. - "N'est-il pas mignon à croquer ?", leur demanda-t-elle, le visage illuminé par un grand sourire. - "Et regardez quelle jolie couleur de cheveux, j'ai toujours adoré le violet."

- "Oui, c'est un bébé adorable.", lui répondit sa mère, retenant ses larmes d'émotion. - "Avec les parents qu'il a, il était impossible qu'il soit laid."

- "Et en plus, il est en pleine de santé !", ajouta Monsieur Brief qui l'examinait tout en rajustant ses lunettes.

- "Et sais-tu comment tu vas l'appeler ?", lui demanda sa mère en s'asseyant sur le bord du lit.

- "Eh bien, j'attendais de voir son visage et en vérité, dès que je l'ai vu, j'ai su quel nom il porterait." Elle prit son fils et le positionna sur sa poitrine. Le bébé ouvrit les yeux et étudia sa mère. - "Bonjour, Trunks.", le salua cette dernière tout en bougeant sa main devant lui.

Le bébé fit la moue et se mit à pleurer à chaudes larmes. - "Oh, mince, il a la même humeur que son père."

- "Je crois qu'il a faim, mon cœur.", lui indiqua sa mère en se relevant du pied du lit. - "Tu n'as qu'à..."

Bulma l'installa afin qu'il puisse téter et il répondit à l'instant.

- "Oui !", s'exclama son père devant cette jolie scène. - "Et il a le même appétit que son père !"

- "Tu te débrouilles très bien, petite, je n'ai pas même pas eu à te guider.", lui indiqua sa mère avec un sourire.

- "Et Yamcha ?", demanda la jeune femme sans quitter des yeux son fils.

- "Il est parti, il a dit qu'il reviendrait quand tu te serais reposée.", répondit son père. Et il ajouta : - "Je crois qu'il a dû aller se faire bander la main après que tu la lui aies écrasée avec autant d'acharnement pendant l'accouchement, petite."

Bulma rit en s'en souvenant. C'était incroyable qu'il ne lui en restait plus rien de toutes ces souffrances maintenant qu'elle tenait son fils dans ses bras. Mais, c'était vrai, elle n'aurait plus jamais à repasser par là.

- "Je ne peux pas le haïr.", murmura-t-elle en levant enfin les yeux vers ses parents.

- "Qui ? Yamcha ?", lui demanda sa mère sans comprendre très bien d'où venait cette révélation.

- "Non, Végéta, je ne peux pas le haïr." Et elle sourit avec amertume.

Ses parents comprirent sa déclaration. Leur fille, qu'ils avaient toujours entendue traiter Végéta de tous les noms depuis qu'il était parti même s'ils avaient constamment essayé d'éviter le sujet, se rendait devant l'évidence : elle avait entre ses bras le fils du prince et cela annulait complètement tout sentiment négatif qu'elle pouvait avoir envers lui.

- "Nous allons te laisser pour que tu profites de ton bébé, ma petite.", dit sa mère lui déposant un baiser sur le front.

- "Oui, et après nous reviendrons quand tu te seras reposée.", lui dit son père en sortant après l'avoir embrassée également.

- "Très bien, je ne bougerai pas d'ici.", répondit la scientifique avec un sourire en les regardant sortir de sa chambre.

Elle retourna son attention sur son fils, qui mangeait avec l'énergie du désespoir. Elle était déjà mère. Elle avait son bébé entre ses bras. Peut-être que cela avait été une folie de l'avoir eu mais jamais elle n'avait été plus contente d'avoir pris une décision. Elle l'observa sans presque battre des paupières. - "Quel futur t'attend, Trunks ?", lui demanda-t-elle dans un murmure en caressant ses cheveux lilas. - " Lequel ?", voulut-elle savoir sans espérer évidemment de réponse. Les cyborgs allaient attaquer la terre dans quelques mois et elle ne pouvait pas garantir un futur de paix à son nouveau-né. - "Tu sais quoi ?", lui dit-elle avec un sourire. - "Ce n'est pas grave, je serai toujours avec toi.", déclara-t-elle très sûre de ses paroles. - "Aïe ! Mais ne me mords pas, grosse brute !", lui cria-t-elle en l'écartant d'un millimètre de sa poitrine.

o-o-o-o


Il flaira l'air avant de sortir du vaisseau. Il sourit. - "Oui, l'endroit est parfait pour me transformer en Super-Saïyen...", murmura-t-il avec un demi-sourire dessiné sur son visage. - "...encore une fois."

Il était arrivé sur une des planètes alignées à la sortie de la Vallée de la Guerre, qu'il avait laissée derrière lui quelques semaines auparavant. Il ne se souvenait presque de rien depuis qu'il s'était transformé en Super-Saïyen et maintenant il sut qu'il avait devant lui le plus difficile : s'habituer à la technique pour se transformer. Il avait compris que c'était très difficile de se retransformer mais il était sûr d'une chose : s'il y était déjà parvenu, il pouvait le refaire. Tout ce dont il avait besoin, c'était de concentration et d'améliorer la technique. Même s'il se souvenait de peu de choses, il avait encore les sensations à l'intérieur de lui-même. C'était une fureur distincte de celle qui l'avait toujours dévoré à l'intérieur. Elle était distincte, elle était déjà née et maintenant, il n'avait plus qu'à la projeter de façon adéquate.

Il ferma les yeux et se concentra à la recherche d'un quelconque ki auquel se mesurer. Un rayon lui traversa l'esprit. Il indiquait la direction de l'Ouest. Oui, il sentait trois kis puissants et, désireux d'entamer une bataille, il fonça vers eux à vitesse maximum.

Il les vit de loin. C'était trois mâles obis, sûrement des condamnés à mort expulsés de leur planète natale, qui, par une erreur du destin n'étaient pas arrivés jusqu'à la Vallée de la Guerre. - "Parfaits pour mourir.", murmura-t-il depuis le ciel en les observant. Ils étaient visiblement affaiblis sûrement à cause de la malnutrition et ils se disputaient un morceau de viande d'un malheureux et répugnant animal des alentours. - "Pathétiques.", déclara-t-il en souriant.

Il regarda vers le haut et ferma les yeux en cherchant à se concentrer. Il serra les poings et tout son corps se contracta. Il fallait juste qu'il se concentre. Qu'il se concentre et laisse sortir toute la furie recyclée qu'il percevait comme une nouvelle et ardente sensation. Dans la chambre de gravité, durant les deux dernières semaines, il avait senti cette même colère vouloir sortir mais il craignait de détruire entièrement le vaisseau et de le laisser sans aucune possibilité d'auto-régénération. Il fallait qu'il soit prudent, surtout maintenant, malgré tout le désir qui l'habitait de montrer à l'Univers infini qui était le plus puissant.

Et il l'était. Le Prince des Saïyens. Il n'avait aucun doute à ce sujet. Grâce à son difficile entraînement tout ce temps il avait dépassé les limites de Kakarot même s'il n'était pas arrivé à la transformation, et maintenant qu'il avait réussi, il était le plus fort car le troisième classe avait juste monté la pression à cent unités avant de se transformer en super-guerrier. Et lui avait dépassé sans problème les cinq cents. Les cinq cents de pression. Il sourit encore. Chaque fois qu'il s'en souvenait, il ne pouvait s'empêcher d'arborer cette expression en imaginant la tête que feraient tous ces insectes quand ils verraient sa transformation.

Il regarda vers le bas. - "Bien, cela peut être amusant." Il poussa un grand cri et sentit la fureur l'envahir à nouveau. Il vola en piqué vers eux et donna un coup de pied à un obi qui hurla comme un animal écorché vif.

Il posa ses pieds sur le sol aride avec calme. Il observa celui qu'il venait de frapper dont tout le corps difforme était secoué de tremblements. A l'évidence, il lui avait détruit des organes internes d'un seul coup de pied. Il entendit soudain des bruits assourdissants provenant de derrière lui et il se tourna pour voir les deux obis qui restaient et qui sans doute proféraient des insultes à son égard. Il n'avait pas pris de détecteur pour communiquer, il n'en avait ni besoin ni envie. La communication était de trop. Il voulait juste les affronter. Il tourna complètement son corps et sourit aux créatures terrifiées. Il se mit à marcher vers elles en souriant. Il la sentait de nouveau, la peur s'imprimait à la racine de son odorat et il désira crier qu'il était l'être le plus fort de tout le cosmos. Son sourire s'élargit en les voyant se mettre en position de combat. Ils étaient faibles, de cela, il n'avait aucun doute parce qu'ils n'étaient pas aussi gras et obèses que ceux qu'il avait rencontrés sur Obiseum mais la race Obi avait toujours été surprenante. Quand il les vit attaquer en expulsant de leurs pores de la lave incandescente, il rit plus fort et se mit à esquiver leurs attaques. Et la colère se remettait à bouillir à l'intérieur de son corps. Il la sentait qui voulait à nouveau sortir et cette fois, il lui donnerait libre court sans aucune entrave.

Quand l'un d'entre eux augmenta l'expulsion de lave, une d'entre elles le frôla. Il serra les dents et sentit tout son corps vouloir recommencer à exploser. Et alors, il ne put pas s'arrêter.

Il les frappa presque en même temps, sautant de l'un à l'autre, se servant de ses coups de pieds et de poing pour le faire.

C'était glorieux de se sentir ainsi. Plus rapide que jamais, fort comme personne, oui, c'était cela son destin et enfin, cela lui était arrivé : il était Super-Saïyen.

o-o-o-o


- "Où est-il ? Où est-il ?"

Sa mère leva le visage du vase et regarda sa fille qui inquiète, explorait chaque recoin de la cuisine. Cela recommençait : depuis leur retour de l'hôpital il y a trois mois, Bulma ne laissait pas une seconde son bébé. Même quand elle travaillait au laboratoire, elle l'emmenait avec elle avec l'excuse de lui donner le sein. Pourtant, parfois son mari et elle le prenaient pour l'emmener et la scientifique, distraite, ne s'en rendait pas compte jusqu'à ce qu'elle jette un regard derrière elle et découvre l'absence du bébé.

- "Allons, ma chérie, ne fais pas ton hystérique...", répondit sa mère, avec nonchalance, tout en coupant les feuilles de trop des queues de fleurs. - "Ton père l'a monté dans sa chambre."

- "Je vous ai dit mille fois d'arrêter de me faire ça !", hurla sa fille en se ruant dans les escaliers.

- "Papa ! Papa !" Elle ouvrit la porte à la volée et ne put s'empêcher de crier : - "Aaaaahhhhhh !"

- "Ma fille ! Comment ça va ?" Son père se leva au milieu de tous les jouets qui l'entouraient avec son petit-fils dans ses bras.

Bulma se releva du sol où elle était tombée de surprise et écarta d'un coup du revers de la main la marionnette gonflée avec laquelle elle était tombée nez-à-nez en ouvrant la porte. - "Papa !", s'exclama-t-elle, encore sous le choc. - "Si tu continues à fabriquer des jouets à Trunks, il faudra sortir le bébé de la chambre !" Et elle s'approcha de son fils pour le prendre dans ses bras : - "Coucou, mon amour, comment ça va, mon bébé, hein ? Comment va mon adorable petit garçon ?", lui demanda-t-elle en lui faisant des mamours.

- "Mais, ma petite, c'est pour cette raison que tu as choisi l'ancienne chambre du jeune Végéta, parce qu'elle est très grande, et j'aurais beau inventer beaucoup de jouets, je n'arriverais jamais à la remplir entièrement.", reprit son père avec amusement.

- "Mais Papa, regarde autour de toi ! Il y a des jouets partout !", s'exclama sa fille unique en écartant les bras pour lui montrer l'évidence. - "Et en plus, le bébé est encore trop petit pour s'amuser avec.", conclut-elle en retournant son attention vers son nouveau-né qui la regardait en fronçant les sourcils, comme s'il avait compris à la perfection ce qu'elle avait dit et qu'il était ulcéré à l'idée de voir disparaître ses jouets.

- "Oh non !", s'exclama la jeune femme en l'observant. - "Mon Dieu ! Il a la même expression que son père !" Et elle le rapprocha encore plus d'elle. - "Non, Trunks, il ne faut pas avoir cette affreuse ride, là...", lui demanda-t-elle entre deux grimaces en lui désignant du doigt l'espace entre ses sourcils. - "Ton père l'a toujours et ça ne lui va pas bien, tu ne vas pas faire pareil, hein ?"

o-o-o-o


Il entra les coordonnées pour retourner sur La Terre. Il n'avait plus d'hésitation à avoir sur le fait qu'il était prêt ou non. Cinq mois s'étaient écoulés depuis qu'il s'était transformé en super-guerrier et comme prévu, il eut beaucoup moins de mal que Kakarot pour perfectionner la technique. Tout le temps qu'il passa à fouler le sol de planètes inconnues de la Galaxie de l'Est lui servit à apprendre à contrôler son nouveau pouvoir, un pouvoir inouï qui le faisait se sentir comme ce qu'il était réellement : l'être le plus puissant de tout le maudit Univers.

Après avoir retraversé la Galaxie la plus dangereuse et qui lui avait dévoilé ses pires secret, il mettrait d'après ses calculs un mois à revenir sur La Terre, la maudite planète de la Galaxie du Nord, la seule coupable à cause de laquelle sa vie avait pris un virage à cent quatre-vingt degré. Il sourit, une expression qui lui était devenue plus habituelle que pendant les mois sombres qu'il avait passés dans cet endroit bleu.

"Sombres ?", se demanda-t-il en prenant sa douche. Il avait dû supporter des êtres minables qui pullulaient constamment autour de lui, c'était évident, dont la vie ne tenait qu'à sa patience.

Mais toute réflexion sur le passé était maintenant inutile, vide de contenu, comme si jamais le passé n'avait existé. Il se regarda dans le miroir après en avoir effacé la buée causée par la vapeur produite par sa douche chaude. Il observa ses muscles, ciselés comme toujours à la perfection. Oui, aucun doute, il était une parfaite machine à tuer. Maintenant plus que jamais.

Il mangea le contenu d'une des capsules dans un silence absolu, comme il l'avait toujours aimé. Cette fois, la capsule contenait comme dessert une glace au chocolat mais il n'en voulut pas et la jeta dans l'épurateur de déchets.

- "C'est un vrai champ de ruines.", murmura-t-il en entrant dans l'espace principal du vaisseau. Des morceaux de robots de combat étaient éparpillés sur le sol, sans parler du contenu des tiroirs, c'est-à-dire, des manuels, la trousse de premiers soins entre autres, qui s'y ajoutaient. Il aurait voulu se coucher mais il préféra ranger et il maudit la jeune femme pour n'avoir pas prévu à l'intérieur un robot ménager.

Bulma. La femme la plus bizarre qu'il ait jamais connue, devait déjà avoir eu le premier-né du Prince des Saïyens mais il n'en était pas sûr car il ignorait la durée d'une grossesse chez les humaines. - "Il doit être puissant.", murmura-t-il en rangeant les médicaments dans la trousse de secours. - "Il doit l'être, le plus puissant après son père." Et il n'y avait pas de retour en arrière possible : si l'enfant n'était pas fort, il l'éliminerait lui-même. Et si par contre il l'était, sa mère s'en occuperait jusqu'à ce qu'il ait l'âge d'être instruit comme il se doit et son maître serait son propre père. Lui, c'était des nourrices qui s'étaient occupées de lui jusqu'à ce qu'il acquière le sens belliqueux et passe aux mains de son père. Oui, il l'emmènerait avec lui envahir de nouveaux mondes, réinstaurer l'Ordre suprême de l'Univers. Un Saïyen à sa tête. Le Prince deviendrait Roi et son fils l'Héritier du Trône de Vegetaseï.

Cette fois, son sourire se fit complet. Il choisirait une planète comme noyau de son empire. Ce ne serait pas La Terre car évidemment, il allait la détruire une fois les obstacles des cyborgs et de Kakarot résolus.

- "Kakarot..." Oui, il était en train d'imaginer la tête que ferait ce dernier en se rendant compte qu'il allait mourir des mains de celui qu'il avait humilié. Si insolent, toujours d'aussi bonne humeur. - "Ah !", s'exclama-t-il. - "C'est peut-être ce qui m'insupporte le plus chez lui !" Et il semblait que rien ne pouvait atteindre cet écervelé. Dans une bataille, il semblait concentré au maximum et Végéta avait pu vérifier qu'une fois celle-ci terminée, il recommençait à arborer cet exaspérant et énervant sourire insouciant en permanence. Il ne comprenait pas. Cela n'avait pas de sens. Pour lui, la guerre était toute sa vie, comme tout bon Saïyen, mais l'autre de race pure profitait d'un bon combat mais après se relaxait. - "Inconcevable.", murmura-t-il en déclarant terminé son travail de rangement.

Il s'étendit sur le lit et regarda le plafond avec les mains derrière la nuque. D'abord, vers la caméra, puis, vers la pendule. Oui, il recommençait à être ponctuel. Onze heures du soir.

o-o-o-o


Elle s'écroula, vaincue, sur le lit. Une bonne douche était l'idéal pour préparer son corps et son esprit avant le sommeil. Elle devait le reconnaître : avoir un enfant et l'élever était épuisant. En plus, il fallait qu'elle continue à être la meilleure dans tous les domaines, mais même si elle doutait qu'une chose pareille puisse être vraie, avoir un bébé lui faisait penser qu'un jour cette personne grandirait et aurait une vie éloignée de la sienne. Elle se renfrogna avec une moue de colère bien visible : - "Je ferai en sorte que mon fils reste toujours à mes côtés !"

Et son fils n'allait jamais se séparer de Bulma. Elle ne permettrait jamais qu'une chose pareille arrive. Les cyborgs ou les idées absurdes de Végéta n'arriveraient jamais à arracher Trunks des bras de sa mère. De cela, elle était absolument convaincue, tout comme l'éventualité à laquelle elle ne voulait pas penser mais qui lui dévorait les entrailles : si finalement les garçons n'arrivaient pas à vaincre ces cyborgs barbares, elle survivrait et Trunks aussi. Elle ne savait pas pourquoi elle en était aussi sûre, si concrète dans cette terrible idée mais oui, elle et son fils survivraient.

Pour Végéta, c'était différent. Elle avait toujours su qu'il mourrait jeune et cela l'attristait de voir que le prince aussi le savait. - "Une vie comme la sienne finit toujours ainsi...", murmura-t-elle en embrassant l'oreiller. Elle aurait voulu succomber au sommeil avant d'avoir le temps de repenser à lui mais c'est autre chose qui l'arracha à ses pensées : les pleurs de son bébé. - "Oh non...", s'exclama-t-elle en se levant. - "Pas encore..."

Elle ouvrit la porte de l'ancienne chambre de Végéta qui maintenant était encombrée de milliers de jouets. Le lit était toujours là mais couvert par les mêmes babioles et bidules que jour après jour, son père créait pour amuser son petit-fils.

Elle s'approcha du berceau et prit dans ses bras son bébé qui n'arrêtait pas de pleurer. - "Que t'arrive-t-il, Trunks ? Pourquoi pleures-tu mon amour ?", lui demanda-t-elle en le berçant.

Une légère brise se leva dans la chambre. Les rideaux dansèrent au rythme que leur imposait le vent. Bulma leva les yeux vers eux un peu étonnée. Le vent s'était levé d'un coup et elle s'approcha de la fenêtre pour la fermer. - "Que t'arrive-t-il, Trunks ? Tu as faim ?", lui demanda-t-elle encore en souriant à son fils.

Soudain, le vent se fit plus violent tout comme les pleurs du bébé. Une lumière, provenant du ciel, illumina le jardin. Elle était petite, directe et agressive. Les arbres gémissaient en chantant dans leurs sinistres oscillations et les chouettes s'envolèrent. La lumière s'intensifia et le bruit d'une machine qu'elle connaissait bien lui fit lever les yeux vers le manteau d'étoiles, toujours avec son fils dans ses bras.

Le cœur de Bulma s'emballa sans aucune raison et elle leva les yeux vers le ciel. C'était sa chambre de gravité qui descendait à la fois tonitruante et calme, avec ordre et discipline. Tout comme celui qui la guidait, tout comme le fameux Prince des Saïyens.

- "Végéta..."

o-o-o-o


Le signal d'approche se mit à retentir, ce qu'il faisait correctement depuis qu'on avait activé la fonction extérieure. Contrairement à la fois précédente où il était revenu sur ce monde, son esprit fut envahi par une bouffée d'oxygène. Il pouvait presque inhaler son essence : la victoire.

Il s'arrêta dans sa série d'abdominaux et contempla l'extérieur : la planète bleue, dont les jours touchaient à leur fin, lui souhaitait silencieusement la bienvenue, paisible et tranquille, tournant avec la simplicité de celle qui se sait inconnue et souhaite malgré tout faire bonne impression. Elle était belle, cela ne faisait aucun doute. Mais si la beauté pouvait se targuer d'une chose, c'était d'être éphémère, destin qui attendait prochainement La Terre.

Il mit en marche la procédure d'atterrissage et en situa le lieu exact : Capsule Corporation, son lieu de résidence pendant plus de deux ans. Il irait là-bas et se préparerait avant la bataille contre les cyborgs, incapables encore de succomber face au Grand Végéta, le Prince des Saïyens. C'était son moment, le moment pour lequel il s'était préparé tout ce temps. Il ne lui restait que quatre mois terrestres, un laps de temps idéal pour se concentrer et aiguiser de près sa nouvelle soif de vengeance.

Il était déjà plus près, il n'avait plus qu'à traverser l'atmosphère, faible et dérisoire comme le monde qu'elle entourait. Il vit la tâche marron vers laquelle il se dirigeait, laissant les éclaircies d'eau sur les bords. Il aperçut les montagnes et les villes, toutes silencieuses dans l'attente du grand vacarme qu'il créerait quand il mettrait un terme à ce monde médiocre. Encore plus près, le vaisseau réduisit de lui-même sa vitesse. Il allait arriver.

Il entendit le compensateur de freinage se mettre en marche et les turbines rugir en immobilisant le vaisseau juste au dessus d'un jardin touffu. Il se remit à contempler la vue et il remarqua que ses appartements étaient éclairés. Pourquoi ? Est-ce que quelqu'un d'autre vivait ici ?

Il se prépara à sortir en enfilant ses gants déchirés, leur prêtant de la solennité même s'il leur restait peu de vie. Il s'observa pour la dernière fois avec orgueil. Oui, son uniforme était en pièces mais jamais il n'aurait pu proclamer quelque chose avec autant de certitude : cela en avait valu la peine.

Le sas s'ouvrit et il se dirigea vers la sortie. Il sourit en se rendant compte qu'il percevait un ki juste au pied du vaisseau. Il n'avait aucun doute sur la personne à qui il appartenait. Une fois sur le seuil de la porte, il fit un pas en avant et tourna légèrement son corps. D'en haut, on pouvait toujours mieux voir dans une bataille et à cet instant également il put le vérifier.

Un demi-sourire se dessina sur ses lèvres, celui qui l'accompagnait depuis qu'il s'était transformé en super-guerrier.

Et alors, il put la voir.

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Elle sortit par la porte à toute vitesse mais sans courir. Elle portait toujours dans ses bras son fils qui avait commencé à pleuré quelques minutes avant qu'elle ne réalise l'arrivée du prince. Elle parcourut le couloir et descendit l'escalier. Elle arriva à la porte et l'ouvrit sans hésiter. Une lumière aveuglante l'obligea à se cacher le visage de sa main libre tandis que ses cheveux bleus dansaient au rythme des compensateurs de poussée qui soufflaient encore depuis la chambre de gravité.

- "Bulma...", entendit-elle au loin. C'étaient ses parents qui sortaient en robes de chambre.

- "Maman, emmène Trunks et rentrez à l'intérieur.", demanda sèchement sa fille en lui passant le bébé sans quitter des yeux la machine qui terminait déjà son bruyant atterrissage.

Elle s'approcha un peu en se couvrant avec son peignoir. La rampe descendit et elle sentit son cœur battre à un rythme inhabituel. Elle inspira et expira avec énergie.

Le silence. Trois pas. Une ombre au début mais une silhouette reconnaissable entre toutes apparut sur le seuil de la porte. L'ombre fit un pas de plus en posant un pied sur la rampe. La lumière intérieure l'illumina et éclaira ses traits et son uniforme. Elle le vit pivoter juste un peu, juste assez pour donner encore plus de majesté à ce moment. Elle le vit lever le menton et sourire. Jamais elle n'aurait cru que cet homme puisse réaliser ce geste avec plus d'arrogance que celle qu'il exprimait antérieurement. Elle se trompait. Celle-là, celle qu'il lui adressait maintenant, exprimait un orgueil encore plus accentué.

Pour Bulma, il n'y avait aucun doute : - "Il a réussi.", murmura-t-elle.

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Note de l'Auteur (Drama) :

Lamlia et Papla, personnages secondaires de l'épisode 11 de Dragon Ball Z

Désolée pour la longue attente...

Dimitrova (traductrice)