Disclaimer : Il faudrait sincèrement que j'arrête de torturer les personnages d'Akira Amano. Dieu me pardonne mes faiblesses.

Pairing : 8059 , à savoir Yamamoto Takeshi & Gokudera Hayato.

Musique : 30 Seconds to Mars - Valhalla

Note : Voici une petite série épistolaire entre nos deux Gardiens qui avait vu le jour depuis quelques mois déjà , mais que je prends seulement la peine de publier .. Bien alors c'est assez doux-amère , cela ne terminera pas forcément bien , pas forcément mal mais j'espère que vous aimerez. Tous les chapitres seront travaillés sur du 30 Seconds to Mars , la belle voix de Jared me donnant assez d'imagination et les thèmes abordés dans leurs chansons respectant ce que je veux faire passer comme idées dans mes textes. Ici , dans ce premier chapitre qui est , comme le titre l'indique , une lettre que Yamamoto adresse à Gokudera , on retrouve les thèmes de la chanson dites. La difficulté de survivre , le paradis fictif que l'on se crée avec n'importe quelle drogue (Le 'Valhalla' étant le paradis des guerriers morts au combats dans la mythologie nordique) et la phrase répétitive de la fin qui nous retranscrit bien le désespoir et la fatalité des sentiments du beau brun. J'espère donc que cela vous plaira et vous divertira le temps d'une soirée morte. Ahem.


Mon cher Gokudera ,

Ce soir , je ressens encore l'envie de coucher mes pensées sur le papier. Après une nouvelle nuit sans fermer l'œil , et une journée scolaire plutôt pénible , je craque. Ceci est encore une autre de ces innombrables lettres que je t'écris , sans n'avoir cependant jamais eu le courage de te les donner.

Il pleut à l'extérieur. Je suis encore resté environs une heure et demi dehors , assis sur un banc derrière le terrain , laissant les gouttes salvatrices couler sur ma peau et emporter les dernières traces de larmes sèches , et me lavant de ce sentiment de perdition pendant un bref moment. Tu m'aurais traité d'abruti si tu m'avais vu , assis sous la drache. Avec un peu de chance , tu m'aurais houspillé de regagner ma maison , de peur à ce que je ne tombe malade. Non , ce serait bien trop utopique que tu t'inquiète ainsi pour moi. Tu m'aurais simplement gueulé dessus.

Je me demande ce que tu fais quand il pleut. Est-ce que la pluie te fait-elle penser à moi ? Elle doit certainement t'énerver alors .. Je ne peux m'empêcher de repenser aux quelques fois où tu étais avec moi sous la pluie. J'ai toujours aimé la pluie et depuis mon plus jeune âge. Elle ranime les choses les plus éteintes , et embrasse les plus vivantes. Comme toi par exemple. Je revois encore les gouttelettes grises s'accrocher délicatement à tes mèches argentées , glissant paresseusement le long des fils lisses et soyeux. Mais le plus fabuleux reste l'odeur de ta peau que l'humidité fait ressortir , effluves puissantes de tabac et de café épicé mais surtout la flagrance unique de ton épiderme , cette senteur presque jouissive , parfum capiteux que je ne saurais décrire. Cette senteur qui hante mes nuits sans répits , me poursuivant quoique je fasse pour y échapper. Comme une drogue dure que l'on ne pourrait oublier. Un rire plutôt amer me secoue en pensant à cela. Quel doux euphémisme comparé à ce que j'endure chaque jour depuis que mes yeux ont eu le malheur de se poser sur toi , pire , depuis que j'ai gouté à toi.

Oh , Hayato. Si j'avais su ce matin là , en me levant , que ta simple existence viendrait chambouler ne serait-ce que le plus petit et insignifiant détail de ma vie .. Je repense souvent à ce moment , ou j'étais simplement en train , une fois de plus , à somnoler sur mes cours lorsque je captais ces mots : «.. Étudiant étranger. Réservez-lui un bon accueil.» J'avais alors relevé la tête , à moitié endormis. Et j'avais alors eu la pensée lucide de quitter pour de bon la réalité. Je cru tomber face au choc de tes yeux , me noyant dans ce torrent cristallin ardent de défiance. Puis tes traits parfaits et fin , ta peau blanche semblable au plus pur des marbres , ta silhouette svelte et androgyne soulignée par cette étrange et sublime crinière argentée achevèrent de me couper le souffle. Tu venais de faire ton apparition dans ma vie , tel une tempête chamboulant tout sur son passage. Tel l'ouragan que tu es.

Puis les histoires de mafia ont commencé , comme si tu les avaient amenées d'Italie avec toi , dans le creux de ta valise. C'est étrange , tu m'as souvent demandé ce que j'aurais pensé être devenu si Tsuna n'étais pas devenu notre ami. Personnellement , je m'étais toujours posé la question de savoir ce qu'il se serait passé si toi , tu n'étais jamais arrivé au Japon. Ma vie aurait été plus simple , incontestablement. J'aurais sans doute fini mes études , je me serais perfectionné au baseball , passant en ligue professionnelle. Je serais peut-être dans l'équipe nationale , je me serais aussi marié et aurais eu des enfants. Je serais en paix et heureux.

Mais pourtant , après avoir avoir croisé ton regard et désormais , je ne voulais plus de ce rêve trop parfait , de cette vie suintante de bien-être et d'accomplissement. Non , à présent je désirais , je voulais , sadiquement , continuer ma vie de Gardien de la Pluie de la famille mafieuse Vongola , me battre contre plus d'un danger avec mon sabre et mes boites-armes , risquer chaque jour un peu plus ma vie uniquement pour protéger les miens. Et tout ça pourquoi ? Car tu étais à mes côtés. C'est parce que tu étais là que je me suis laissé totalement embarquer dans toute cette histoire délirante , ce jeux dont au fond , j'en avais toujours parfaitement compris la tragique réalité. J'aurais déjà rangé mon katana si tu n'étais pas là , égoïstement. Bien sur , je désirais protéger Tsuna et tout les autres. Mais toi , Gokudera , tu étais celui que je voulais défendre le plus. J'aurais tout fait pour toi. Ton bonheur a même depuis longtemps dépasser le mien maintenant.

J'ai compris que j'étais tombé amoureux de toi un peu avant la bataille contre la Varia. Et c'est pour toi que je m'y suis engagé , à âme et à corps dévoués , et perdus dans le kendo. Car quand je sentais mon cœur battre plus fort lorsque tu étais à mes côtés et que je désirais sans cesse me porter à ton secours lorsque tu étais en difficulté , la vérité m'était enfin apparue. Et son lot de contradiction.

Bien sur , tu étais un garçon. Malgré tes allures androgynes , tu avais encore plus de virilité que n'importe quel gars. Je me suis alors demandé si je n'aimais pas simplement les garçons , et cette idée m'a longtemps traversé l'esprit avant que je ne me rende compte que tu était le seul à me faire cet effet là. Même un garçon comme Hibari , aussi beau soit-il , ne t'arrivait pas à la cheville sur le baromètre de mon cœur. Même une fille n'avait pu réussir à créer cet ouragan dans mon cœur. Sous cette passion soudaine et fulgurante , tu étais mon premier grand amour. Et mon seul et unique , jusqu'à présent , t'emparant de mon cœur et ne voulant plus le lâcher.

La deuxième chose était tes sentiments envers moi , au début tout au moins. Me détester n'étais pas assez fort : Tu me haïssais. Toute les cellules de ton corps semblaient d'ailleurs me rejeter. Tu m'ignorais car .. tu n'en avais que pour Tsuna , toujours à débiter avec cet air de dévotion que je déteste plus que tout au monde , «Dixième du Nom , Dixième du Nom !» , avec ces étoiles dans les yeux. Cet air de servitude profonde m'a toujours tordu le ventre , faisant remonter un gout de bile acide sous ma langue. Oui , j'étais jaloux de Tsuna , même si au fond , je ne lui en avais jamais voulu , car il était mon ami , et n'avais jamais rien fait pour que tu te comporte ainsi. Il en était même très gêné. J'étais comme un rival pour toi , comme si je cherchais à te prendre ta chère place du 'Bras Droit du Juudaime'. Mais qu'est-ce que j'en avais à foutre moi ?

Mais tes sentiments envers moi ont changés par la suite. Peut-être car tu apprenais à me connaitre ? L'ignorance méprisante s'est transformée en un agacement presque brûlant. Oui , tu me gueule maintenant dessus à longueur de journée. Encore aujourd'hui , où tu t'es particulièrement défoulé sur moi , sans que je n'eus rien fait pour. Un peu trop. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai craqué , que j'ai raté mon contrôle de math , que j'ai loupé la balle à l'entrainement. Que j'ai encore laissé les larmes coulés. Tu me blesse de plus en plus fort avec tes gestes , tes mots. Bien que cette haine soit mieux que l'ignorance : au moins , tu t'intéresse à moi. Et même parfois , tu t'inquiète pour moi , bien que tu tente d'une manière peu efficace de le cacher. Tes sentiments envers moi sont comme un tourbillon de contradiction , au fond. Et je n'y ai jamais rien compris. Tu es sans doute quelqu'un de trop intelligent pour moi.

Ce qui nous amène à la troisième chose. Tu es l'intelligence née , à faire des 100 à tes contrôles sans même avoir ouvert ton cahier. Tu passe ton temps à dévorer des centaines de livres , à échafauder des théories , tes cheveux négligemment attachés en cette petite queue de cheval qui m'a toujours fait craquer , et ces fines lunettes juchées sur ton adorable nez. Tu aimes la culture , la musique , l'art. Tes adorables doigts de porcelaine sur les touches blanches d'un piano. Tu as même sous tes allures de punk négligé , cet air d'aristocratie bourgeoise qui m'a toujours tant impressionné. Tes airs de rebelle ont comme été crées pour toi tirer un trait sur cette vie que tu menais , avant. Mais chasser les apparences , elles reviennent toujours au galop. Cette tirade n'avait dans le but que pour me montrer , encore une fois , tout ce qui nous sépare. Je suis ton opposé naturel. Je ne suis pas l'intelligence incarnée , et je ne vis que par la pratique. Je ne connais rien à l'art , je n'ai peut-être lu que 3 livres dans ma vie , dont 2 portant sur la pratique du base ball. Mes doigts , rudes et tannés agrippés sur ma batte de bois. Je n'ai aucun titre de noblesse , juste l'humble restaurant de sushi de mon père. Je ne sais même pas faire un nœud de cravate.

Tout ça pour dire que nous étions deux pôles différents. Tu es un chat , je suis un chien. Tu es le blanc , je suis le noir. Le Yin et le Yang. Deux contraires absolus.

Mais les contraires ne s'assemblent-ils pas ?

Cette idée à longtemps fait chemin dans mon esprit , surtout car nous semblions nous rapprocher un peu plus , jours après jours. Je rêvais alors de toi chaque nuit , me réveillant dur et honteux après m'être presser d'expédier mon désir refoulé tout en gémissant ton nom. Je déprimais lorsque je ne te voyais pas. Je me noyais chaque jour un peu plus dans tes prunelles d'eau claire , tentatrices et dangereuses. Et puis il y a eu cette nuit d'été.

C'est là que j'ai complètement sombré dans le gouffre.

C'était après notre bataille contre Byakuran , après être revenu chez nous. Nous étions tous de retour à Namimori , heureux bien que bancals. Mais nous nous devions d'organiser une fête afin de célébrer notre victoire. Je me souviens encore de ton expression , toi qui n'aimais pourtant pas trop les grandes fêtes , tu était ravis comme un gosse , heureux comme tout d'être en vie avec nous tous. Tu m'avais alors regarder , et tu m'avais souris. Je m'étais senti fondre , sans pouvoir rien y faire. Oh oui bien sûr , lors de ce périple de dix ans dans le futur , nos liens s'étaient forgés. Lors de la bataille contre Gamma , je t'avais remis à ta place , excédé par ton attitude hautaine qui resurgissait par vagues dangereuses. Mais je t'avais aussi clairement tendu une perche pour toi remonter du gouffre de solitude dans lequel tu étais tombé depuis des années. Je t'avais ouvert mon cœur et tu y étais entré. Comme un ami.

Et comme un ami , tu me souriais. Si tu savais comment ça fait mal , cette sensation d'envie et de manque. C'était comme si tu m'offrait à manger alors que je crevais de soif. Oui , j'étais heureux que tu me prenne en considération. Mais cette joie était teintée d'une amertume doucereuse de ne pouvoir te dire mes sentiments. Car je savais que si j'avouais , cette fragile relation que nous avions réussis à lié serrai brisée à jamais. Car il était impensable que tu puisses répondre à mes attentes , avec ces trois choses que j'avais mis en place dans mon esprit. Ces trois choses qui m'empêchaient de me déclarer à toi , car , toutes les trois étaient synonymes de défaite.

C'était donc sans arrières pensées que je m'étais rendu à la fête. On y mangea , on y bu. On bu beaucoup. On n'était pas vraiment habitués au saké. J'avais bu plus que toi , remarquant avec effarement que l'alcool me permettait de me sentir un peu mieux , même si je savais que cela ne durerai que jusqu'au lendemain matin. Résultat des courses à la fin de la soirée , tu me portais sur une épaule jusque chez moi , en maugréant sur mon imbécilité. «Franchement , si c'est pas possible de t'arrêter , Crétin de baseballeur , ne bois plus jamais !» J'avais ris , t'énervant encore plus. Alors que tu jurais , je m'étais sentis une force à soulever des montagnes. A soulever mes peurs et les envoyer valser. Et c'est d'une vois franche que j'avais dit , claire entre les vapeurs d'alcool : «Hé Gokudera .. Je t'aime !» Tu m'avais regardé , te stoppant net , les yeux écarquillés. Putain que tu étais beau , le soleil couchant nimbant ton visage angélique d'une aura dorée , tes grands yeux , tourbillon de sentiments indécis , et tes lèvres , oh , tes lèvres pulpeuses dont j'avais tellement voulu dessiner le contour , ta bouche pleine qui était comme la pomme dans le jardin d'Éden , ultime tentatrice. Et tout comme Ève , je craquai.

Notre premier baiser. Je ne fis que poser mes lèvres sur les tiennes , attendant ta réaction. Comme tu ne hurlais ni ne me frappais , je les fis glisser délicatement sur les tiennes. Dieu que c'était bon. Ma première bouffé de morphine. Et une chose encore plus merveilleuse arriva ensuite. Ta langue passa outre tes lèvres , pour se glisser dans ma bouche. J'ouvris les yeux de stupeur. Rencontrant tes prunelles sauvages. Tu t'accrochas à moi plus fort , collant ton corps ferme contre le mien. Nos bouches se réunirent encore , contact brulant , me consumant de l'intérieur , délicieusement. Je plongeai les doigts dans tes cheveux , encore plus doux que toutes mes utopies. Respirant l'odeur suave de ta peau.

Le paradis. Ça devait être ça.

Puis nous avions marché jusque chez toi , titubant sous la brulure de nos baisers. Arrivé dans ton appartement , tu avais alors brisé les derniers remparts de ma réalité. Je ne t'aurais jamais cru comme ça. Tu dégageai une telle assurance lorsque tu passais les doigts sous ma chemise , la déboutonnant adroitement. Tu étais saoul , oui , comme moi. Mais jamais je n'aurais pu penser que seul l'alcool pouvais guider tes gestes.

Ce fut mille fois mieux que dans tout mes fantasmes , irréel mais en même temps bien réaliste , tu me noyais dans un tourbillon de désir tel que je cru que mon corps ne le supporterais pas d'avantage et que je mourrais de bonheur contre ta belle peau chaude et liliale.

Ce n'était pas le paradis. C'était au delà-même de Dieu.

Tes lèvres chaudes et divines. Ta peau douce et nacrée , tes cheveux soyeux contre ma peau nue. Le plaisir que j'avais en te savant mien. Le triomphe que j'avais de te faire jouir entre mes doigts. L'euphorie orgasmique s'emparant de moi lorsque je me mouvais en toi , sentant mon amour et ma joie exploser à l'intérieur de ton corps.

Cette nuit me hantera à jamais. Notre première fois. Notre unique fois. Je me souviendrais toujours de m'être endormis , ton corps fragile serré dans les bras. Et de m'être réveillé le matin avec une terrible gueule de bois. Et toi assis à une table , une tasse de café en main. Tout comme je me souviendrais à jamais de tes simples mots , prononcé sans même me regarder :

«On avait bu beaucoup. Mais ça ne devrait pas être compliqué d'oublier tout ça , ce même alcool m'ayant déjà fait beaucoup oublier de cette nuit. »

Cruellement réalistes , Tes phrases m'avaient perforés le cœur aussi facilement que l'aurait fait mon Shiguré Kintoki. Tu devais bien aimer t'amuser des mes sentiments au fond. Il n'empêche que , quand je suis rentré , j'avais pris justement mon sabre dans les mains. Tendu vers ma poitrine. Je désirais vraiment savoir laquelle de ces douleurs serait la plus forte. La souffrance plus physique de mes entrailles se répandant sur le sol ou bien la souffrance plus psychique causée par ton reniement ? Ce fut les bruits de mon père arrivant dans le dōjō qui m'avaient fait lâcher l'épée.

Tout aurait été bien plus simple si j'avais alors eu le temps de m'ôter la vie. Si j'avais su , bien avant cela , que la simple souffrance de te désirer uniquement n'était rien comparé à ce que j'endurais à présent .. Car je ne me contrôlais plus à présent. J'avais goûté à cette drogue , et j'en voulais plus. Et voilà 3 mois que je crevais sous le manque.

Voilà 92 jours que tu me passais sous les yeux , dandinant insolemment ton petit cul devant moi. 2208 heures où , sans aucun répit , je ne pensais plus qu'à ta peau , au gout de tes lèvres. 3 mois où je crevais simplement d'envie de toi. Tu m'avais pris et m'avais abandonné avec une telle facilité que je me demandais parfois même si je n'avais imaginé tout simplement cette soirée. Tu m'avais fait tiens , pour ensuite me laisser crever d'amour sur le sol. Sans aucune gêne , sans aucuns regrets.

Tu es la raison pour laquelle je ne peux me contrôler.

Tu es quelqu'un de si froid , Hayato.