Titre: Joyeux Noël Duo! (Arc: Joyeuses fêtes Duo!)

Auteur: Hayami.M

Type: One-Shot en deux parties.

Genre: Romance/Général, UA, OOC

Couples: 1x2/3x4.

Note de l'auteur: en cette période de fête une envie de romance pour nos G-Boys, un peu guimauve et plein de bons sentiments.

Pour ceux qui n'aime pas ce genre, vous êtes prévenus.

En italique: récit du passé ou flash-back.

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І

Joyeux Noël Duo!

(partie 1)

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AC 189, 25 décembre

- Duo!

L'homme en habit de Père Noël parcourt la salle du regard.

- Duo...Duo! C'est ton tour.

Parmi tous les enfants de tous âges, réunis dans le grand salon du rez-de-chaussée, aucune trace d'une petite tête à la longue chevelure châtaigne et à la bouille espiègle.

Une grande effervescence règne dans la grande salle en ce matin de Noël, les enfants, excités et impatients se sont levés dès l'aube. Il a fallu toute la vigilance et la patience du personnel de l'orphelinat pour les empêcher d'entrer dans le grand salon avant le petit-déjeuner.

Rires et cris de joie résonnent dans la pièce chaleureuse, papiers cadeaux et emballages de confiseries jonchent le sol.

Sœur Mary, adepte du rangement et de l'ordre ne sait plus où donner de la tête, elle trottine à droite et gauche, ronchonnant après les enfants dissipés, un grand sac poubelle à la main.

Malgré sa nervosité et son air grincheux, on voit bien, que comme ses confrères, elle est ravie du bonheur qu'affiche les visages de leurs protégés.

Après un nouvel appel vain, le religieux dépité se tourne vers la femme à ses côtés, à genoux au pied du sapin et qui, jusqu'à présent lui tendait les différents paquets soigneusement étiquetés qui s'y trouvaient.

- Mais où est-il encore parti se cacher Sœur Helen?

La femme, d'une quarantaine d'années, au visage doux, lance un regard désolé à son supérieur.

- Il n'était pas dans sa chambre Père Maxwell, je les ai toutes vérifié avant de venir.

- Etait-il au petit-déjeuner avec les autres? Interroge-t-il en se tournant vers Sœur Margaret.

Assise dans un vieux fauteuil à bascule, un regard bienveillant posé sur le chahut ambiant, la doyenne de l'établissement chargée des repas, réfléchit quelques secondes avant de répondre.

- Non maintenant que j'y pense je ne l'ai pas vu ce matin ce petit chenapan, étrange qu'il ne soit pas venu me réclamer un bol de chocolat chaud, il adore ça.

Le pseudo Père Noël, un peu à l'étroit dans son costume d'occasion pousse un long soupir de découragement.

- Mais où est-il encore passé? Un peu d'agacement pointe dans les propos de l'ecclésiastique, mais c'est surtout l'inquiétude qui y prédomine.

Duo est un enfant difficile, qui ne se laisse pas facilement approché, mais il est également très attachant, et malgré son passé d'enfant des rues il a su gardé l'innocence de l'enfance.

Voyant cela, Sœur Helen après avoir reposé le paquet enveloppé de papier doré, se relève et dit:

- Je vais aller à sa recherche mon Père, ne vous inquiétez pas il n'a pas du aller bien loin, c'est un casse-cou mais pas un imprudent.

Merci ma Sœur, il lui adresse un regard reconnaissant, je compte sur vous, je vais continuer pendant ce temps la distribution car les enfants commencent à s'impatienter.

En effet la dizaine d'enfants qui n'avait pas encore reçu son paquet commençait à trépigner d'impatience et interpellait le curé pour l'inciter à poursuivre son office de Père Noël.

Alors que le Père Maxwell retourne à sa tâche, Sœur Helen quitte la pièce, elle a une petite idée de l'endroit où se trouve le petit diablotin accueilli à l'orphelinat il y à maintenant trois mois.

Une petit sourire étire ses lèvres alors qu'elle pose un pied sur la première marche de l'escalier menant au premier étage.

Duo n'est vraiment pas un enfant facile et source de beaucoup de soucis, mais malgré cela la religieuse s'y est rapidement attachée, comme tout le reste de la congrégation d'ailleurs.

Car sous ses airs bravaches et ses attitudes de petits voyous, le petit garçon aux magnifiques cheveux châtain et aux yeux pareils à des améthystes, n'est qu'un gamin qui a connu depuis sa naissance de nombreux malheurs et difficultés, auxquels beaucoup d'adultes n'auraient pas su faire face avec autant de courage.

Deuils multiples, faim, violences; beaucoup après cela seraient devenus haineux et en auraient voulu au monde entier.

Mais pas Duo, il a su garder confiance en autrui et en l'avenir, espérant des jours meilleurs, gardant le sourire et tendant la main à plus faible que lui autant qu'il le pouvait malgré ses très faibles moyens.

La femme vêtue de noir à atteint le palier du premier étage et se dirige maintenant vers le fond du long couloir desservant les dortoirs.

Elle arrive devant une simple porte en bois, normalement toujours verrouillée. Mais ce n'est pas cela qui a du arrêter le fugueur, la religieuse le sait débrouillard et agile de ses mains.

N'ayant pas ses talents, elle farfouille dans la grand poche de son habit et en sort un lourd trousseau de clefs. Après quelques secondes à le manipuler dans tous les sens, elle trouve son bonheur et insère une grosse clefs en fer, un peu rouillée, dans la serrure puis la fait tourner pour déverrouiller la porte.

Après tâtonnements de la main, elle trouve l'interrupteur, une fois le petit escalier en bois éclairé, elle s'engage dans la montée un peu plus ardue que la précédente.

Arrivée à destination, un petit courant d'air l'a fait frissonner, elle resserre autour de ses épaules, le châle de laine qui la couvre.

La pièce est sombre, les quelques lucarnes aux vitres encrassées ne diffusent qu'une lumière blafarde qui permet tout juste de distinguer ce qui se trouve dans l'espace sous les toits.

Ce n'est pas le première fois que Duo vient se réfugier au grenier, sous les combles. Dans les premiers jours qui ont fait suite à son arrivée, il y est souvent venu s'y cacher mettant tout le personnel en émoi pour le rechercher.

C'est Sœur Helen qui avait été la première à découvrir sa cachette, l'enfant ayant oublier de refermer la porte derrière lui, elle avait trouvé étrange de la voire entrouverte alors que le passage est normalement continuellement verrouiller pour empêcher que les jeunes pensionnaires ne s'y rendent et risquent de s'y blesser.

La religieuse fouille la pièce du regard avant de s'arrêter sur une petite natte dépassant de l'accoudoir d'un vieux fauteuil en rotin rongé par la vermine.

Doucement elle s'approche et contourne le meuble, avant de s'agenouiller pour être à hauteur de l'occupant à demi allongé en travers de l'assise.

Deux perles brillantes, noyées par des larmes difficilement retenues lui font face.

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Aux premières lueurs de l'aube Duo s'était glissé hors de son lit et de la chambre qu'il partageait avec cinq autres enfants.

Il n'avait quasiment pas dormi de la nuit, depuis la veille, une profonde tristesse l'avait envahi et empêché de trouver un sommeil paisible.

Enfilant rapidement ses vêtements qu'il avait récupéré au pied de son lit, il passe sur la pointe des pieds devant le quartier des religieux puis descend le grand escalier.

C'est plus fort que lui, il veut vérifier.

Alors doucement il fait tourner la poignée du grand salon et passe la tête par l'entrebâillement, l'immense sapin qu'ils ont décoré en début de semaine de figurines artisanales et guirlandes en pop-corn se dresse au fond de la pièce.

Il baisse les yeux.

Et là, au pied de l'arbre, l'enfant en écarquille les yeux, se dresse une montagne de paquets enveloppés de papiers brillants.

C'était donc vrai, ce qu'avait raconté Sœur Anne.

« Le père Noël est bien venu distribué des cadeaux durant la nuit, comme elle l'a dit » murmure abasourdi l'enfant.

Pourtant Solo lui avait toujours dit que c'était faux cette histoire de Père Noël.

La première fois, il devait avoir trois ans, qu'il avait aperçu un sapin décoré au milieu d'une place de L2, Duo avait interrogé son aîné sur sa signification.

- C'est un truc de riche, Crevette, pour Noël les riches offrent à leurs gosses des cadeaux qu'il mettent au pied d'un sapin.

Le petit Duo émerveillé avait demandé si eux aussi auraient quelques chose.

- Non Crevette, tu pourrais être un saint, j't'assure que c'est pas pour autant que tu trouverais quelque chose pour toi le jour de Noël, personne n'offre rien à des gamins des rues comme nous.

Même du haut de son jeune âge, le châtain avait perçu toute l'amertume qui perçait dans les propos de Solo.

Et puis il avait été accueilli à l'orphelinat Maxwell, et là, les autres pensionnaires lui avaient raconté qu'ils recevaient un cadeau le matin de Noël.

Alors Duo y avait cru...

« Peut-être que moi aussi j'aurais alors un cadeau » avait-il pensé plein d'espoir.

Mais la veille toute ses illusions s'étaient évanouies, lui causant un immense chagrin.

Ne voulant surtout pas être confronté au bonheur des autres et qu'on puisse voire sa peine, il a alors préféré venir se cacher dans le grenier comme il en a l'habitude, quand il ne veut pas que les autres le voit malheureux ou triste.

Le cœur gros, il se recroqueville un peu plus dans le vieux fauteuil garni d'un vieux coussin perdant sa mousse.

Mais un mouvement à sa droite lui fait immédiatement relever la tête.

Reconnaissant sa visiteuse, le petit se redresse et d'un geste rageur passe sa manche droite sur ses yeux tout en reniflant bruyamment.

- Duo qu'est-ce que tu fais ici pendant la distribution des cadeaux? Tu as un souci?l'interroge-t-elle.

Le gamin détourne le regard.

- Nan!...tout va bien, laissez-moi tranquille ma Sœur.

La femme surprise par son agressivité, se saisit d'une des mains de l'enfant et la serre doucement en signe d'apaisement, elle n'est pas dupe, derrière la colère pointe la tristesse.

- Si tout va bien, pourquoi ne viens-tu pas nous rejoindre et participer à la fête?

Le châtain tente de retirer sa main, mais malgré la douceur de la main, la poigne est ferme et ne se relâche pas.

- Ça m'intéresse pas, c'est pour les bébés!

- Ah bon! Fait innocemment la religieuse, moi j'adore Noël et le Père Maxwell également, et j'espère bien moi aussi recevoir un petit cadeau.

- Moi je veux pas de cadeau, j'ai tout ce qu'il me faut, j'ai besoin de rien...j'ai l'habitude répond le natté, avant de détourner la tête, inconscient du paradoxe contenu dans ses propos,.

Le ton s'était assuré mais une légère fêlure dans la voix indique que l'enfant est à nouveau proche des larmes.

- Quelque soit l'âge, ça fait toujours plaisir de recevoir un présent, pointe l'adulte avant de demander doucement, allez vient avec moi Duo voire ce que le Père Noël t'a offert.

Mais les larmes trop longtemps retenues passe le barrage des paupières et glissent sur les joues rosies par le froid régnant dans la pièce très mal isolée.

Sœur Helen confuse et touchée par la détresse du môme, le prend dans ses bras et, en dépit de ses mouvements de refus, tient bon pour le garder tout contre elle.

- Il n'y a pas de cadeau pour moi, alors laissez-moi tranquille lâche enfin Duo pour se justifier et qu'on le laisse.

- Mais...la sœur est perdue, je ne comprends pas Duo, bien sûr qu'il y a un cadeau pour toi.

- Ne me mentez-pas, la colère fait place pendant un instant à la tristesse, je sais très bien que seul les enfants sages et gentils reçoivent un cadeau, et les enfants méchants rien du tout, Sœur Anne nous l'a encore dit d'hier soir au moment du coucher.

L'adulte est surprise, jamais sa consœur et encore moins la douce Anne, n'aurait dit à un enfant qu'il ne recevrait pas de cadeau parce qu'il est méchant.

- Sœur Anne t'a dit que tu ne recevrais rien?

- Non...pas directement mais elle nous a raconté une histoire de Noël qui l'expliquait.

Rassurée la femme soupire de soulagement et réprime un petit sourire que pourrait mal prendre son petit protégé, mais ce dernier ayant baissé la tête ne peut l'a voire.

- Tous les autres enfants de mon dortoir ont fait des bonnes choses, comme bien travaillé à l'école ou aider les personnes âgées. Moi j'ai rien fait de bien, et..., Duo baisse la voix honteux,...et avant de venir ici je me suis bagarré, et... la voix n'est plus qu'un murmure...et j'ai volé.

Attendrie par tant d'innocence Sœur Helen, le serre un peu plus contre sa poitrine.

- Mon petit Duo, personne n'est parfait et se conduit tout le temps de façon exemplaire, personne...même pas les adultes.

L'enfant redresse la tête pour chercher confirmation dans le doux regard bleu ciel.

- C'est vrai?

- Oui, bien sûr qu'il ne faut pas voler et se battre, mais te connaissant tu l'as fait pour te nourrir et te défendre, un hochement de tête lui répond, le Père Noël ou Dieu savent parfaitement cela.

Elle lui passe une main affectueuse dans les cheveux avant de poursuivre:

- Tu mérites comme tous les autres un cadeau Duo, tu es un garçon adorable qui sait la différence entre le bien et le mal et qui jamais ne ferait quelque chose de mauvais volontairement.

Elle se redresse, gardant une petite menotte dans sa main.

- Allez viens, allons rejoindre les autres et voire ce que le Père Noël a emmené pour toi.

Pas complètement rassuré mais ayant une grande confiance en la religieuse, Duo la suit.

Quand ils rejoignent le salon, tout le monde est encore autour du sapin a profiter des cadeaux et des friandises, les enfants ravis se montrent leurs cadeaux: camion, poupées, puzzles, livres...

Duo n'avait jamais vu autant de jeux différents.

Mais Sœur Helen le tire à nouveau par la main pour l'entrainer au fond de la pièce près du sapin où se trouvent tout le personnel de l'établissement, excepté le Père Maxwell.

Surpris le châtain voit un grand homme, au ventre rebondi, vêtu de rouge et blanc, un drôle de bonnet sur la tête assis auprès de Sœur Margaret, un friandise à la main.

L'enfant n'a pas le temps de s'interroger davantage, que l'étrange personnage les apercevant se redresse et se saisit d'un paquet doré, le dernier, posé au pied du sapin.

- Ah te voilà mon petit Duo, Sœur Helen t'a trouvé comme toujours, il adresse soulagé, un regard en coin à la femme...tiens c'est pour toi.

Duo ne comprend plus rien, il a reconnu la voix du Père Maxwell.

« C'est donc lui le père Noël dont tous les enfants parlaient » se dit Duo complètement perdu, pourtant Sœur Anne nous a raconté qu'il vivait au pôle Nord.

Il ne comprend vraiment plus rien et ne sait plus quoi faire.

La religieuse le sentant perdu, prend des mains de son confrère le paquet et s'agenouille face au petit garçon.

- Tu vois Duo, que le Père Noël a pensé à toi.

- Mais...mais ma Sœur...c'est le Père Maxwell, je ne comprends pas.

- Oui, je sais, il est bizarre ainsi hein?

Elle lui fait un petit sourire complice, avant de lui mettre le cadeau dans les mains et continue:

- C'est une histoire que vous a raconté Sœur Anne, Duo, un joli conte pour les enfants.

Elle lui passe à nouveau la main dans ses cheveux.

- On y croit ou on n'y croit pas, mais vois-tu, moi j'aime cette idée de la magie et de l'Esprit de Noël.

Elle cherche son regard.

- Vouloir faire plaisir à ceux qu'on aime, aux enfants et plus particulièrement les orphelins comme toi est l'essentiel, peu importe que l'on croit ou non au Père Noël. Et en retour, on essaie tous de bien travailler et de se comporter du mieux qu'on le peut envers les autres durant l'année.

L'enfant ne saisit pas bien encore complètement la raison de tout cela, mais accepte l'explication de l'adulte, comme semble le faire tous les autres enfants autour de lui, après tout aucun ne semble surpris du déguisement de leur directeur.

Il regarde enfin le paquet dans ses mains.

Son premier cadeau de Noël.

Ses yeux le piquent, mais pas de tristesse cette fois-ci, oh non pas cette fois, c'est une grande joie qu'il éprouve.

N'y tenant plus il déchire le papier.

Et alors qu'il découvre émerveillé ce que lui a réservé le Père Noël, il entend les adultes à ses côtés lui souhaiter un: « Joyeux Noël Duo! ».

Le soir venu, son précieux présent dans les bras, il s'endort, un doux sourire aux lèvres, jamais il n'oubliera ce premier Noël.

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A suivre.