Bonjour à tous.

Tout d'abord, je tenais à m'excuser pour ce retard, seulement mon ordinateur portable ne fonctionnant plus et il m'a donc été impossible de récupérer mes données avant hier. Je viens tout juste de terminer cette fanfiction et me dépêche de vous poster ce dernier chapitre, en espérant qu'il ne vous déçoive pas.

Merci encore et toujours pour vos reviews. J'espère vous retrouver bientôt pour une nouvelle aventure ^^

Bonne lecture à tout

Attention 11: Quand Arthur dort : (Partie 2)


Au loin, à travers les forêts et les plaines, au-dessus du Lac d'Avalon, une brume spectrale se forma. S'étendant au-delà des cieux, masquant l'horizon, elle se mua en un être décharné.

Nobé…

Pour un être tel que lui, le temps et les évènements extérieurs importaient peu. Seulement cette fois-ci, il était curieux. La destinée d'Emrys et du Prince Arthur l'avait toujours fasciné et aujourd'hui où leur avenir tout entier se jouait, il voulait être aux premières loges pour y assister. Son regard opalescent transperça le brouillard, les arbres, les murs, pour se poser sur la forme agonisante d'Arthur qui reposait toujours dans son lit.

Où était donc Emrys ?

Baissant les yeux, Nobé le localisa dans les cachots. Bien qu'il se trouve à des lieux du jeune sorcier, le gardien d'Avalon put percevoir sa peine, son angoisse à l'idée de perdre son prince. Que faisait-il enfermé ici ? Pourquoi n'utilisait-il pas la magie pour se précipiter au chevet d'Arthur ? N'avait-il pas comprit l'importance de sa mission ? Mais à peine eut-il froncé un sourcils que Nobé vit deux hommes entrer dans la cellule d'Emrys. L'un était vieux, une liasse de cheveux gris retombant sur ses épaules alors que l'autre rayonnait de jeunesse. Aux vues de son armure frappés aux armes de Camelot, il devina qu'il s'agissait qu'un chevalier. Les deux nouveaux arrivants échangèrent quelques mots avec le sorcier qui trépignait d'impatience. Nobé sentit une vague de soulagement l'envahir lorsqu'il comprit qu'ils laissaient Emrys sortir et surtout, qu'ils le conduisaient aux appartements sourire flottant sur ses lèvres immatérielles, le gardien prévint les divinités que tout espoir n'était pas perdu…

Morgana fut réveillée en sursaut par l'arrivée fracassante d'Uther dans les quartiers d'Arthur. Se relevant vivement du fauteuil où elle avait passé la journée dans un état de torpeur sans nom, la jeune femme vit son tuteur prendre place au chevet de son fils.

« Mon Seigneur, que se passe-t-il ? » Demanda-t-elle, inquiète.

« J'attend Gaius et Sir Léon », répondit simplement le Roi.

Ce ne fut qu'à cet instant que Morgana remarqua que le chevalier n'était plus présent à ses côtés. Il fallait dire qu'il ne l'avait pas quitté de la journée, passant son temps à la consoler et lui répéter que tout finirait par s'arranger. De ne plus sentir son regard rassurant sur elle la fit frissonner de crainte. Elle avouait s'être habituée à la présence rassurante de Sir Léon. Il lui avait été d'un soutien inflexible durant ces dernières heures, luttant avec elle au nom de la survie de leurs amis. Jamais, en d'autres circonstances, elle n'aurait imaginé que le chevalier se mettrait ainsi en danger. Il avait mentit, désobéi et combattu les ordres de son roi. Il s'était montré d'une force et d'un courage à toute épreuve. Ne pouvant empêcher à un sourire incrédule de surprendre ses lèvres lorsqu'elle se rendit compte que son cœur battait la chamade, Morgana réalisa alors que cette journée avait définitivement bouleversé sa vie sur bien des plans… Muselant ces sentiments inédits qui inondaient sa poitrine pour se concentrer sur la situation présente, elle s'approcha du Roi, les sourcils froncés.

« Où sont-ils ? » s'enquit la jeune femme.

Uther dévisageait son fils avec des yeux exorbités d'effroi. Posant une main réconfortante sur son épaule, Morgana ne put éluder un sursaut lorsqu'il déclara:

« Ils sont allés chercher le valet. »

N'osant pas demander plus amples explications, craignant que le Roi ne change d'avis, elle se contenta donc de lui apporter son soutien en l'attente du chevalier, du médecin et du jeune sorcier.

Elle n'eut pas à faire preuve d'une grande patience, car à peine quelques minutes plus tard, Merlin propulsa la porte contre le mur et se précipita auprès d'Arthur. Le sourire soulagée de Morgana mourut sur ses lèvres lorsqu'elle remarqua les traits ébranlés du sorcier. Il s'était arrêter à quelques pas de la couche du prince et le fixait, figé d'horreur. Des larmes commençaient à lui monter aux yeux lorsque Gaius posa une main sur son épaule et l'intima à avancer. Merlin s'approcha alors et prit place aux côtés d'Arthur. Il dut se mordre la lèvre pour ne pas laisser échapper le gémissement de frayeur qu'il voulut pousser. Le prince semblait si faible, si lointain... Il pouvait presque sentir la mort s'emparer peu à peu de cette âme tant chérie. Posant une main tremblante sur le front brûlant d'Arthur, Merlin jeta un rapide regard à Uther. Le Roi se tenait à quelques pas de lui et étudiait le moindre de ses gestes. Sa main était posée sur la garde de son épée, signifiant qu'il serait prêt à frapper si le jeune sorcier esquissait le moindre geste suspect. Déglutissant difficilement, Merlin reporta son attention sur Arthur et son cœur rata un battement. Il était si pâle qu'on voyait presque les veines bleues de son visage transparaître à travers sa peau, fragile comme de la porcelaine. Ses lèvres gercées, laissaient à peine échapper un filet d'air alors que sa poitrine paraissait immobile. On aurait dit qu'il était déjà mort. Une vague de culpabilité envahit soudain Merlin. Il s'en voulait tellement de ne pas avoir put agir plus tôt qu'il eut une envie violente de s'adonner à la défenestration. Ses larmes l'aveuglant, il pria pour ne pas être arrivé trop tard. Préférant ne pas imaginer le pire, il échangea un regard emplie d'espoir avec Morgana et Gaius, puis se pencha vers Arthur. Le prenant dans ses bras, il évita de penser à quel point il pouvait être glacial, puis l'enlaça. Malgré le fait qu'Arthur avait toujours été plus lourd que lui, son être moribond lui sembla soudain léger comme une plume. La tête inerte du prince reposant sur son épaule, tout le reste de son corps était étroitement embrassé par l'étreinte de Merlin. Le sorcier eut à peine besoin de tourner la tête pour lui murmurer à l'oreille:

« Je ne sais pas si tu m'entends. Tu es peut-être trop loin à présent, mais je suis prêt à tout tenter. Si tu savais comme je m'en veux Arthur. J'ai été si stupide… Comment ais-je pu imaginer une seconde que nous pourrions vivre l'un sans l'autre ? Si tu es parvenu à me faire revenir alors je sais que je le peux également. N'oublie pas, nous sommes les deux faces d'une même pièce. Je t'en prie, ne m'abandonne pas... »

Le silence dans la chambre d'Arthur était aussi lourd qu'une enclume. Chacun observait les deux jeunes hommes entrelacés, retenant son souffle dans l'espoir de percevoir celui du prince. Malgré le fait qu'il susurrait, tous pouvaient percevoir les paroles de Merlin, sa voix déchirée par le chagrin étant plus grave qu'à l'accoutumée. Uther se trouvait incapable de quitter le visage ravagé de larmes du sorcier des yeux. Il y transparaissait une telle détresse, un tel amour, qu'il se demanda comment il avait pu faire pour être si aveugle. Ce jeune homme aimait son fils, c'était si évident... Aux yeux du Roi, Merlin se révéla soudain sous un tout nouveau jour. Il n'était plus ce chétif petit valet, ni ce garçon plein de maladresse, ni même un dangereux sorcier, il était tout simplement un homme amoureux qui dépérissait face à l'agonie son amant. Alors que le regard d'Uther s'éclairait, Morgana serrait la main de Sir Léon au creux des siennes. Elle avait besoin de sentir sa présence, sa force en ces instants de torture. Son cœur battait si fort qu'elle pouvait sentir ses pulsations jusque dans ses tempes. Le chevalier sentait à peine les doigts de la jeune femme broyer les siens, tout ce qu'il était capable de percevoir, c'était les paroles de Merlin et le fait que la respiration d'Arthur semblait moins difficile que quelques minutes auparavant. Gaius avait également remarqué ce changement et il retint son souffle d'appréhension. Merlin quant à lui, n'avait plus aucune notion de ce qui pouvait se passer aux alentours, tout ce qui comptait, c'était Arthur. Il continua donc à lui parler pour ne pas penser à l'indicible terreur qui s'emparait de son être à la pensée qu'il puisse échouer à le faire revenir.

« Tout ce qui compte c'est que je suis là à présent. Je t'en supplie Arthur, reviens vers nous. Reviens pour moi. Nous avons tout essayé, alors pourquoi restes-tu si froid ? »

A ses mots, il frictionna le corps du prince et réalisa avec émerveillement que son dos, qu'il caressait, semblait moins glacé qu'il y a quelques instants. Souriant, une larme coula sur sa joue pour retomber sur les lèvres d'Arthur. Un mouvement presque imperceptible vint alors flotter à la commissure de sa bouche.

« Arthur ? » Souffla-t-il en le serrant plus fort.

Son cœur battait la chamade. Prenait-il ses rêves pour une réalité où alors la poitrine du prince semblait-elle se soulever avec plus de facilité ? Comment était-ce possible ? Il était pourtant certain de n'avoir utilisé aucune magie. Comment toute la science de Gaius pouvait avoir échouée alors qu'une simple de ses caresses semblait redonner vie au corps d'Arthur ? Le sorcier savait que son amour pour son prince était puissant, épique même, mais de constater qu'il était capable de tels miracles gonfla la poitrine d'une immense allégresse. Reposant Arthur sur son oreiller avec toute la délicatesse du monde, Merlin se pencha sur lui, contemplant son visage qui avait perdu sa teinte translucide. Éprouvant une euphorie qu'il n'avait jamais ressentit avec autant de force auparavant, le sorcier sourit. Approchant lentement, ses lèvres frôlèrent celles d'Arthur. Et, alors que quelques secondes auparavant, un simple filet glacial sortait de sa bouche, Merlin pouvait sentir une respiration chaude et humide envelopper son visage.

« Je t'aime », murmura-t-il avant de prendre ses lèvres avec passion.

Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il sentit la langue d'Arthur venir à la rencontre de la sienne, l'une de ses mains se perdant dans les mèches corbeau du sorcier. Le véritable hurlement de joie de Morgana sortit Merlin de son paradis de chaleur. Se relevant lentement, il découvrit le visage souriant d'Arthur à quelques centimètres du sien. Il le dévisageait comme s'il était en plein milieu du plus doux des rêves.

« Suis-je entrain de dormir ? » souffla la voix éraillée du prince.

« Non Arthur, tu es bel et bien réveillé », lui répondit Merlin, une larme de joie retombant alors sur la joue d'Arthur.

A ce contact, son corps sembla soudain être traversé par une décharge d'adrénaline. Se redressant vivement, le prince fixa alors le sorcier avec de grands yeux écarquillés. Il ne semblait pas pouvoir accepter le fait que Merlin se trouve réellement face à lui. Ce ne fut que lorsque ses yeux perçurent la présence de Morgana, Léon, Gaius, plus surprenant encore, son père, à son chevet, qu'Arthur commença à comprendre qu'il ne rêvait pas. Reportant son regard sur le sorcier qu'il avait sans conteste vu mourir sous ses yeux, le prince s'approcha alors doucement. Le laissant faire, Merlin ne dit pas un mot, il se contenta de le dévisager. Tous dans la pièce gardèrent le silence, muets devant les traits bouleversés d'Arthur. Lorsque son index entra en contact avec la joue du jeune valet, le prince sursauta, éloignant son doigt comme s'il s'était brûlé.

« Je... je t'ai vu mourir », déglutit-il.

Il se moquait du fait qu'ils n'étaient pas seuls, l'unique chose qui comptait était que Merlin...son Merlin, était sain et sauf.

« J'étais mort. Mais tu m'as sauvé... », avoua le sorcier, ses yeux ne pouvant quitter ceux d'Arthur. Il vit ses prunelles s'écarquiller davantage, avant de ses remplir d'étincelles de pure joie. Ne pouvant se contenir plus longtemps, le prince se jeta alors littéralement sur les lèvres de Merlin. Meurtrissant sa bouche de milles baisers délicieux, ses mains prirent son visage en coupe pour caresser inlassablement ses joues creuses.

Il était vivant...

Son cœur sembla s'envoler d'euphorie à cette pensée. Arthur ne savait pas comment ni pourquoi, mais il remercia les dieux de l'avoir exhaussé. Tout ce dont il se souvenait, c'était que son père avait tué Merlin et qu'il avait perdu connaissance juste après avoir prié l'ancienne religion. Était-ce sa prière qui avait sauvé Merlin ? Ou les bons soins de Gaius ? Il ne savait pas, mais il s'en moquait. Pour l'instant, tout ce qui lui importait, c'était les bras de son valet qui l'étreignaient à l'étouffer, ses lèvres qui dévoraient les siennes, son souffle chaud contre son visage... Un raclement de gorge qui leur parut extrêmement lointain ramena les deux jeunes hommes à la réalité. Cessant de s'embrasser, ils restèrent néanmoins étroitement enlacés tout en tournant simultanément leur tête en direction de Gaius. Ils ne prirent alors conscience de la situation que lorsqu'ils remarquèrent la présence d'Uther juste derrière le médecin. Alors que le Roi allait déclarer quelque chose, son visage figé dans une expression on ne peut plus troublée, Morgana s'écria:

« Arthur ! »

Elle s'élança alors pour enlacer le prince et son valet d'une même étreinte. Les jeunes hommes ne purent dire si elle pleurait de joie ou éclatait de rire. Ils se contentèrent donc de la serrer contre eux. Lorsque la jeune femme sembla remise de ses émotions, elle posa un baiser sur chacune de leur joue avant de revenir aux côtés de Sir Léon. Ce dernier était rayonnant, un sourire incrédule illumina ses traits lorsque Morgana lui prit discrètement la main.

Cette distraction passée, Arthur reporta alors son attention sur Uther.

« Père... que... ? » Commença Arthur, désirant à présent une explication à la présence de tout ce monde à son chevet, et surtout au fait que Merlin n'ait pas encore été brûlé pour usage de magie. Mais le roi leva une main en signe de silence. Son visage était impassible et es yeux passaient sans cesse d'Arthur à Merlin, observant leurs membres entrelacés et la farouche possessivité avec laquelle ils s'étreignaient. C'étaient comme s'ils craignaient qu'on les sépare à jamais…

Ils avaient peur de lui. Avant que qui que ce soit n'ait pu dire une autre parole, Uther quitta la chambre de son fils. Il avait grandement besoin de réfléchir à tout ce qui venait de se passer devant ses yeux...

Une fois que le roi eu refermé la porte derrière lui, Gaius partit à sa suite.

« Est-ce que quelqu'un va finir par m'expliquer ce qui se passe dans ce château de fous ? », finit par demander Arthur.

Morgana échangea un regard amusé avec Sir Léon, avant de s'asseoir sur un fauteuil.

« Je commence, seulement, vous devez me promettre de m'aider à combler les blancs, car je n'ai pas encore bien compris pourquoi Uther a libéré Merlin, » déclara la jeune femme à l'attention du chevalier.

S'inclinant respectueusement, Sir Léon s'engagea ainsi à l'épauler dans son récit. Arthur s'assit alors, son dos reposant contre sa tête de lit, un Merlin ronronnant venant se pelotonner contre lui. Ils laissèrent alors leur deux amis leur exposer tout ce qu'ils avaient manqué durant cette dernière journée pleine de rebondissements.

Gaius suivit le Roi jusque dans la salle du conseil. Il se devait de lui parler avant que la joie de retrouver Arthur ne s'évanouisse et qu'il ne cherche à revoir son jugement sur Merlin.

Il attendit qu'Uther se soit effondré sur un siège, le regard perdu dans les ténèbres de la nuit, avant de déclarer:

« Puis-je vous exposer mon point de vue Sir ? »

Il lui répondit d'un vague mouvement de la main, signifiant qu'il l'écoutait.

« Comment pouvez vous encore douter que la magie puisse également être utiliser à bon escient Sir ? Avez vous desceller la moindre trace de malice dans ce qui vient de se produire ? Moi je n'y vois que l'expression d'un amour plus grand et plus puissant que tout ce que j'ai jamais eu l'occasion de voir. Merlin est profondément bon Majesté. Et pensez donc à Arthur. N'est-il pas lui aussi né de la magie ? Or, tout comme Merlin, son âme n'est ni mauvaise, ni perverti par cela. Vous devez accepter le fait que tout n'est pas noir ou blanc dans ce monde Sir. Une petite nuance de gris est parfois nécessaire. Je vous prie d'y réfléchir. La survie de votre fils, de Camelot est entre vos mains. Car vous ne pouvez éluder ce dont vous avez été témoin aujourd'hui. Sans utiliser le moindre pouvoir, Merlin a sauvé Arthur. Ils s'aiment. Et si vous tenter de les séparer, je crains que votre fils n'y survive pas », prévint Gaius avec une profonde gravité.

« Vous pouvez vous retirer Gaius », décida Uther.

Sans plus rien ajouter, espérant de tout son cœur que son Roi aura enfin ouvert les yeux face au trépas avorté de son fils, le médecin quitta la salle du conseil. A présent seul avec lui-même, Uter alla se placer devant une fenêtre et versa une larme. Son fils était vivant et il le devait à un sorcier…

Merlin serrait Arthur dans ses bras et le regardait dormir. Il ne pouvait se résoudre à le relâcher bien qu'il ait mille fois trop chaud. Il avait faillit le perdre… Cette affreuse réalité le remplissait de terreur. Jamais il ne laisserait une chose pareille se reproduire et si pour cela il devait fuir Camelot, alors il s'y contraindrait. Tant qu'Arthur restait en vie, Merlin serait heureux. Ils avaient prévu de le faire quitter Camelot dés l'aube, avant qu'Uther n'ait le temps de se remettre de la "résurrection" de son fils et qu'il agisse contre Merlin. Le sorcier jeta un rapide coup d'œil à la fenêtre. La lumière qui y filtrait s'éclaircissait de plus en plus.

Il était bientôt l'heure…

Caressant tendresse le flanc nu d'Arthur, Merlin se pencha ensuite sur lui pour le réveiller d'un baiser langoureux. Frissonnant et soupirant d'aise, le prince entoura le cou de son amant de ses bras puis approfondi leur échange, sa langue s'aventurant plus avant, venant cajoler celle du sorcier. Après plusieurs minutes qui les laissèrent haletants et extrêmement excités, les deux jeunes hommes se séparèrent enfin. Alors qu'Arthur glissait sa main entre les cuisses de Merlin, un petit sourire aux lèvres, le sorcier l'arrêta.

« Arthur… Nous n'avons pas le temps pour ça, l'aube se lève ».

« Non ! » Grogna le prince comme un enfant trop gâté à qui on refusait une friandise, avant d'enfouir son visage dans le cou de son amant. Le serrant contre lui à lui couper le souffle, il ajouta:

« Pas déjà. Je ne veux pas que tu me quittes ».

Forçant Arthur à le regarder en face, Merlin remarqua qu'il avait les larmes aux yeux. Caressant ses pommettes saillantes, le sorcier lui promit:

« Je ne te quitterai jamais, je serais toujours là, quelque part, attendant le jour où nous pourrons nous aimer sans danger. C'est toi-même qui m'a poussé à partir, alors cesse de me faire ces yeux là, sinon je serais incapable de ne serait-ce que mettre un pied hors de ce lit ».

La moue enfantine d'Arthur s'effaça alors et, après une étreinte à briser les os, il accepta de délaisser les couvertures pour s'habiller. Le paquetage de Merlin étant déjà prêt, les deux jeunes hommes s'apprêtèrent à quitter la chambre une fois que le sorcier eut revêtu des habits de voyage et que le prince concéda à cesser de l'acculer contre un mur pour l'embrasser toutes les cinq secondes. La main sur la poignée, Merlin laissa alors échapper une petite plainte lorsque le battant s'ouvrit. Reculant d'un pas trébuchant, le sorcier déglutit difficilement quand Uther Pendragon apparut sur le pas de la porte.

Ils étaient fait !

Le Roi avait certainement entendu parlé de leur tentative de fuite… Il ne savait pas comment cela était possible, mais il n'y avait aucune autre explication à sa présence dans la chambre de son fils à une autre pareille. Uther et Merlin se fixaient, immobiles, un silence pesant imprégnant l'air. Ne laissant pas à son père l'occasion de déclarer quoi que ce soit lorsqu'il le vit ouvrir la bouche, Arthur alla se placer devant son amant et l'enlaça d'un bras protecteur.

« Père, je vous annonce tout de suite que je ne vous laisserais pas emmener Merlin sans me battre. Si vous désirez l'arrêter, il vous faudra me tuer d'abord ».

« Non ! Arthur ! » Protesta le sorcier, voyant en cette scène la réplique exacte de celle qui avait provoqué sa mort.

Uther ne dit rien, se contentant de regarder son fils et son valet se débattre désespérément pour être celui qui devrait affronter son courroux. Et contre toute attente, il sourit. Figé de stupeur en voyant la réaction de son père, Arthur cessa de tenter de repousser Merlin derrière son dos. Une fois qu'il fut certain d'avoir toute l'attention de son fils, Uther déclara:

« Vois-tu une horde de soldats à mes côtés Arthur ? »

Son fils fit non de la tête.

« Bien, cela veut dire que je ne compte en aucun cas arrêter Merlin. Je désire simplement prendre de vos nouvelles… à tout les deux. »

Merlin resta bouche bée, incapable de cacher sa stupéfaction qui le coula sur place. Arthur quand à lui, fronça les sourcils. Il était vrai qu'à bien y réfléchir, le fait que son père vienne seul dans ses appartements ne ressemblait pas à une arrestation. Il serait venu avec une armée entière s'il avait désiré s'en prendre à un sorcier. Il tenta donc de lire une quelconque explication, la moindre trace qui prouverait qu'il cachait un noir dessein. Mais malgré toute la bonne volonté qu'il y mit, Arthur ne descella rien d'autre qu'une limpide honnêteté dans le regard du Roi. Jamais il n'aurait cru cela de son père… Se montrait-il magnanime envers un sorcier ? C'était impensable… Et pourtant, ce qu'Uther ajouta le laissa tout aussi bouche bée que Merlin.

« Tu sembles aller beaucoup mieux mon fils, j'en suis heureux. Fait en sortes que ton valet ménage son épaule, il ne faudrait pas que sa plaie s'infecte. Nous savons tout deux quel chagrin cela causerait à beaucoup d'entre nous s'il souffrait davantage. »

Finissant par trouver vexant l'ahurissement figé des deux jeunes hommes, le Roi décida de prendre congés, ajoutant qu'il attendait Arthur pour le déjeuner à midi et finissant sa phrase en priant Merlin de prendre soin de lui.

Lorsque la porte se referma sur son père, Arthur se tourna vers son amant, toujours totalement abasourdi. Il le vit alors laisser tomber son sac sur le sol puis se diriger vers le lit pour s'y effondrer littéralement. Ses jambes étaient incapable de le porter plus longtemps tant elles tremblaient. Merlin avait l'impression d'avoir couru pendant des heures, il était essoufflé, exténué. Durant quelques secondes, il s'était vu mourir à nouveau, Arthur s'interposant entre lui et son père, prenant également un coup mortel. Mais rien de toute ceci ne s'était produit. Bien au contraire, Uther venait presque de leur donner sa bénédiction. Il n'avait pas l'intention de l'arrêter ou même de l'exiler de Camelot. C'était tellement invraisemblable, inespéré, que Merlin se pinça le bras pour s'assurer qu'il ne rêvait pas. Lorsqu'Arthur vint le rejoindre, restant debout face à lui, le jeune sorcier leva ses yeux gorgés de larmes jusqu'à croiser les siens.

Il ne rêvait pas…

Le prince se mit alors à genoux devant son valet et vint se placer entre ses jambes pour enlacer son torse. Il était ému au delà de tout, des sanglots hystériques se coinçant dans sa gorge.

« Il…il a décidé de jouer les aveugles…de… de faire la sourde oreille. Tout ça parce qu'il sait… Il a enfin comprit que la magie peut aussi engendrer le bien. Tout cela grâce à toi… »

Il y avait tant d'amour dans la voix d'Arthur que Merlin sentit son cœur enfler au point d'écraser ses côtes. Une vague d'euphorie pure se répandant en lui, le sorcier éclata de rire. Nichant son visage contre la poitrine de son valet, le prince sourit à travers ses larmes. Il ne savait pas si tout cela aller durer, mais tant que Merlin se montrerait prudent et n'utiliserait pas sciemment sa magie devant le Roi, leur bonheur serait sauf. Levant la tête vers son amour de sorcier, Arthur le dévisagea.

« Je t'aime ».

S'emparant de ses lèvres, Merlin ravagea la bouche princière de baisers enflammés. Jamais il n'avait été aussi heureux de sa vie. Alors qu'une coulée de lave s'emparait des reins d'Arthur, il mit fin à leur haletant échange pour souffler à l'oreille de son valet:

« Nous avons à présent tout le temps pour ça… »

Acquiesçant silencieusement, Merlin saisit son prince par le devant de sa tunique pour l'attirer dans le lit.

A midi, Arthur ne montra pas le bout de son nez au dîner. Levant les yeux au plafond où il ne pouvait entendre, mais imaginait presque les gémissements extatiques qui émanaient de la chambre de son fils, Uther sourit.

Ah! La jeunesse…

Fin.


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