Chapitre 2

Merci à Someonee, Madoka, vampireshinobie, raito hana, Hinaya-chan, ayu, youpiny, Lyra64 pour les reviews sur la première partie !

Disclaimer : les personnages appartiennent toujours à CLAMP !

Lexique :

Gomen asaï : Je suis désolé.

Nee-chan : diminutif d'Onee-chan : grande sœur.

POV Kurogane (Flash-back)

J'arpente le campus en cet après-midi de mi-avril, perdu dans mes pensées. Je peux dire que le choc de ma rupture avec Soma est maintenant derrière moi. Déjà avant notre séparation, j'avais souvent senti que quelque chose n'allait pas, sans pouvoir en définir la nature.

En fait, à part nos proches, tous le monde pense que nous sommes encore en couple. Il faut dire que sur ce plan au moins, je suis très japonais et pas du tout démonstratif de mes sentiments en public. Alors continuer à la fréquenter, manger ensemble à la cafétéria… suffit à maintenir l'illusion…

Comme avant, Amaterasu est toujours avec nous, donc en apparence, rien n'a changé. Mais évidemment entre nous les choses ont été très inconfortables pendant un moment : nous ne savions plus comment réagir.

C'est le fait qu'elles soient vraiment bien ensemble, qui m'a aidé à accepter la situation. Je suis arrivé au point où je ne regrette plus ce qui s'est passé et je me dis qu'il faudrait aussi que je trouve quelqu'un fait pour moi.

Existe-t-il une personne qui m'est destinée ? Quelqu'un juste pour moi ?

En tout cas, il est hors de question que je tente ma chance avec une de ces filles, qui même en pensant que je suis encore avec Soma, essayent de me refiler leurs numéros de portable.

Pour l'heure, je ferais bien une petite sieste. Je bosse le soir comme livreur dans la pizzeria de Toya, le grand frère de Sakura. Lui s'occupe des pizzas et son petit ami, Yukito, l'aide et prend les commandes. Mais depuis que j'ai pris ce job, les demandes ne cessent d'augmenter, au point d'atteindre la limite de ce que peut produire la boutique. Je suis crevé…

Parmi les nombreux espaces verts du campus, je me dis que la butte ombragée de cerisiers, se trouvant derrière le terrain de basket en plein air, sera l'endroit idéal. Une porte grillagée en interdit l'accès aux étudiants, mais je passe sans peine par-dessus. Au moins ici je suis sûr de ne pas être dérangé, en plus personne ne vient sur ces terrains à cette heure.

Confortablement calé contre un tronc, caché par les buissons, je commence à fermer les yeux… c'est si calme qu'on entendrait presque la chute des pétales des cerisiers qui arrivent à la fin de leur floraison…

Zzzz…Bam… Bam… Bam…

Ils sont bien lourds ces pétales… Qui est le crétin qui a décidé de s'entrainer au basket pendant mon repos ?

Mon regard courroucé découvre alors un animal exotique, possédant l'agilité d'une panthère et la grâce d'une gazelle…

D'où sort-il ce blond ? Il y a un étranger sur le campus ?

C'est vrai, j'ai vaguement entendu des filles parler d'un première année beau comme un prince, ce doit être lui.

À sa façon de jouer, malgré son habilité au drible ou à marquer des paniers, je devine qu'il ne pratique pas le basket en équipe. Pourquoi ? Sa taille serait pourtant un bon atout. Mais il m'a l'air de quelqu'un ayant passé beaucoup de temps tout seul…

On peut dire objectivement qu'il est très beau… pas étonnant que les filles de la fac l'aient repéré, seulement mon instinct me dit qu'il ne doit pas s'intéresser à la gente féminine. Je le classe d'emblé dans la même catégorie que Yukito et Watanuki.

Le soleil fait étinceler ses mèches dorées et son short et son T-shirt blancs ne cachent rien de la finesse de son corps. Il est incroyablement mince mais pas frêle, avec des épaules bien développées.

Le voilà qui s'élance pour faire un dunk…

C'est bizarre, il n'y a aucun mal à observer quelqu'un jouer au basket mais ce n'est pas vraiment le ballon que je regarde… au bout de jambes interminables des rondeurs délicieuses accaparent mon attention…

Avec sa taille et sa minceur, si je le serrais dans mes bras, il se loverait parfaitement contre moi…

Hein ? Si je le quoi ?

Depuis quand ai-je ce genre de désir envers un garçon ?

Mais comme un animal se sentant la proie d'un prédateur, le blond s'arrête soudain pour regarder autour de lui.

Vais-je être découvert ?

Non car je ne suis pas seul sur le coup ! Adossé contre le grillage, un brun baraqué du nom de Fuma, dévore lui aussi le blondinet des yeux.

Je me sens très con, comme un tigre aux aguets en haut d'une colline s'apercevant qu'un de ses congénères se trouve, lui, à quelques pas de la proie.

Sauf je n'étais pas parti à la chasse au blondinet pour commencer, alors que Fuma apparemment oui ! Je croyais que son intérêt se portait sur un certain Kamui, mais sans succès il est vrai.

« Salut ! Tu me fais penser à un lapin tout mignon » commence Fuma qui s'avance avec un sourire de beau gosse, en enlevant ses lunettes de soleil.

Un lapin ? Non mais quel crétin !

Quoique…

*La minute fantasme de Kurogane Suwa, 19 ans*

Des oreilles de lapin sur cette tête blonde, un petit air « à croquer », et… et une adorable queue touffue sur cet endroit qui obnubile mes pensées…

AAAAh ! Ça ne va vraiment pas bien du tout !

Je donne un coup de tête dans le tronc du cerisier pour me remettre les idées en place… ce qui envoie une volée de pétales sur les deux protagonistes…

(Frissons) Voilà que je leur offre une ambiance shojo en prime, c'est un comble !

Dégage ! Va chercher ailleurs un autre lapin ! (1)

S'il tente quoi que ce soit de déplacé, je passe à travers le grillage pour lui refaire le portrait !

« Tu t'appelles Fye, que dirais-tu… »

« Désolé mais je ne suis pas libre ! » le coupe ce dernier tout en faisant violement rebondir le ballon sur le sol.

Bam !

Oh ça doit faire mal, un ballon lancé avec cette force à cet endroit ! Fuma a perdu son sourire de beau gosse, tandis que le blond, l'air totalement innocent, lui fait un petit signe de la main en prenant congé :

« Je te laisse le ballon puisse que tu as envie de jouer, bye ! »

Fye donc, sait se défendre tout seul, ce qui n'est pas pour me déplaire… mais j'ai bien entendu : « Je ne suis pas libre ! ». Le sentiment de jalousie qui m'envahit ne fait que confirmer ce que mon cerveau préférerait nier : ce blond m'intéresse vraiment.

Je comprends vite que j'ai beaucoup de concurrents : des filles bien sûr et des garçons, même pas forcément gays. Des conversations dans les vestiaires m'apprennent que tous ceux qui ont essayé de l'approcher pour les mêmes raisons que Fuma, se sont fait rembarrer sans ménagement.

C'est pour ça que chaque fois que je l'ai croisé, je n'ai pas tenté de l'aborder. J'opte pour la méthode ninja : restons dans l'ombre pour le moment et observons.

Quelque chose me saute aux yeux : il est clair que le sourire qu'il se scotche en permanence sur le visage est faux !

Cela renforce mon désir de découvrir qui est le vrai Fye et pourquoi il se cache…

Il ne semble pas fréquenter beaucoup de gens sur le campus, mais par chance il s'est lié à Watanuki et sa bande. Je décide donc d'interroger Sakura.

Oh juste comme ça, par pure curiosité…

« Fye ? Oui c'est le binôme de Watanuki, il est très gentil ! Il te plait ? »

Pourquoi me pose-t-elle cette question alors que j'avais pris mon air le plus désintéressé ?

Prenant mon silence abasourdi pour une réponse positive, elle enchaine en approuvant :

« Tu as raison, c'est peut être un garçon qu'il te faut en fait »

« Pardon ? » Comment en est-elle arrivée à cette conclusion ?

« Toya est d'abord sorti avec une fille plus âgée, cela se passait bien mais ils n'étaient pas fait l'un pour l'autre. Maintenant il est comblé avec Yukito… Ah par contre Fye a déjà un petit ami »

Ça je suis au courant…

« Hum quel genre ? »

« Je ne l'ai jamais vu, mais il a une trentaine d'années et une bonne situation je crois »

Bing J'ai l'impression de recevoir une tuile sur la tête… Bref le genre de mec contre lequel je n'ai aucune chance… mais cela ne me dit pas pourquoi Fye porte ce masque souriant ?

Sakura me regarde avec des yeux désolés… elle a toujours été comme ça, dès qu'on lui confie un souci, elle prend à cœur de le résoudre. Je me dis que je n'aurais pas du la mêler à cela, mais elle trouve une soudaine inspiration :

« Oh ! On a décidé de se retrouver tous un soir. Fye viendra seul, tu n'as qu'à venir aussi et en profiter pour faire plus amplement connaissance avec lui »

oOoOo

À Pizza-ninja, tandis que j'enfile mon uniforme dans le vestiaire, je m'interroge :

J'y vais, j'y vais pas ?

Je ferais mieux d'éviter. Si je n'avais que des intentions amicales, il n'y aurait pas de problème. Mais ce n'est pas le cas et me rapprocher de lui si je n'ai aucune chance, ne fera que compliquer la situation…

Le destin en a visiblement décidé autrement puisqu'un certain Fye Flowright figure sur la feuille de livraison ! Hum je vais savoir où il habite… mais je ne devrais pas trop me réjouir : c'est une pizza pour deux… je risque donc sûrement de voir aussi ce fameux type !

Plus âgé et plein aux as… gnagnagna…

Voilà que je trouve le blondinet aux prises avec une sorte d'asperge aspergée de ketchup… Je n'ai jamais hésité quand il me fallait choisir un camp : ce soir je délivre aussi un pain !

Fye en reste bouche bée… il a vraiment l'air d'aimer mes yeux… au point de m'offrir un T-shirt assorti à leur couleur !

Ou alors il veut me manger tout cru avec du ketchup ?

« Gomen asaï ! » hurle t-il catastrophé, ressemblant presque à Watanuki quand il part en vrille.

« Grumfbl… » c'est le seul truc que j'arrive à dire.

Mes rêves se réalisent avec une facilité qui ferait presque peur : je viens de l'aider à mettre un point final (un poing final) à sa relation et je suis déjà en train de me désaper chez lui…

Bon il n'y a pas que mes yeux (lui en a des bleus à se damner) qui lui plaisent apparemment ! Tant mieux ! Son genre ne se limite pas aux endives avec des coiffures ridicules (pour ce que j'ai pu en voir sous la sauce) et dont je suis fier d'être fort éloigné.

L'attraction est donc réciproque.

En tout cas s'il n'a aucune intention de remettre le couvert avec son ex, moi je me débrouille pour me faire inviter à diner.

C'est l'occasion idéale pour faire vraiment connaissance… Non, non pas dans ce sens là ! Au risque de vous décevoir, je n'ai pas l'intention de brûler les étapes !

Mes livraisons sont terminées, si je repasse chez moi cela me fera perdre beaucoup de temps, aussi je demande la permission d'utiliser la douche des vestiaires.

« Toi tu as un rendez-vous tout de suite après » insinue Toya « Une cliente aurait-elle réussi à te mettre le grappin dessus ? Quand tu es rentré, ton uniforme avait comme un parfum de lavande »

L'expression « on veut en savoir plus ! » de Toya et Yukito ne me fait pas cracher le morceau. L'odeur de lavande vient de la lessive d'un certain blond ayant pour habitude d'accueillir avec du ketchup ceux qui se présentent chez lui. Cela tombe bien, je porte un haut orné d'un dragon rouge, puisqu'il a l'air d'aimer cette couleur.

oOoOo

Fye dort, vautré sur moi… j'ai dit que je ne voulais pas brûler les étapes mais là il met vraiment mon self-control à rude épreuve !

On était assis en tailleur sur le tapis, en train de se chamailler… sans trop savoir comment, je me suis retrouvé allongé sur le dos, lui au dessus de moi… et brusquement, l'alcool aidant sans doute, il s'est endormi…

On n'a pas idée de dormir avec un air aussi adorable…

Ce serait bien si je le couchais sur le divan avec une couverture, mais comme les gens qui ont un chat roupillant sur les genoux, je n'ose pas bouger…

C'est vrai qu'il ressemble à un chat d'ailleurs…

*La minute fantasme de Kurogane Suwa, 19 ans*

Et avec des oreilles de chat, il ferait vraiment un lovely neko

STOP !

Je caresse délicatement ses cheveux soyeux… il soupire dans son sommeil et murmure « Kuro-chan… » tandis que ses mains s'accrochent un peu plus à mon T-shirt…

Une décharge électrique me traverse : Ya vraiment des trucs qui devraient être interdits, je vous jure !

Mais il a placé sa confiance en moi, lui qui a tant de mal à se confier aux autres, je ne le trahirais pas.

Il a l'air fragile mais je sais qu'il n'est pas faible…

Alors que j'ébauche un sourire en coin, un étrange sentiment s'empare de moi… je suis d'un naturel très protecteur envers ceux que j'aime, mais je ressens pour Fye une tendresse que je n'avais jamais encore éprouvée…

Je veux prendre soin de lui, le rendre heureux, je veux qu'il m'offre les sourires qu'il n'a jamais montré à personne…

Je veux qu'il devienne celui juste pour moi !

POV normal

Cela faisait une semaine qu'ils se fréquentaient sans encore vraiment sortir ensemble, voulant prendre leur temps. Etant deux garçons du même âge, ils n'avaient aucun problème à trouver des centres d'intérêts communs et Fye ne regrettait pas les rendez-vous d'Ashura dans des endroits chics, qui le dérangeaient tant.

Kurogane qui lui avait toujours eu du mal à gérer la part trop féminine des filles dans une relation, n'avait pas ce problème avec Fye. Il était à l'aise avec un garçon qu'il n'avait pas à traiter avec des pincettes. Le blond ne le ménageait pas non plus, il n'en revenait pas des surnoms, dont la liste s'allongeait chaque jour, qu'il lui inventait. Cela l'énervait mais en même temps les deux seules personnes qui jusqu'alors osaient le taquiner, étaient sa grande sœur et Tomoyo. Parce qu'elles étaient les plus proches de lui, elles savaient qu'il avait tendance à ne pas extérioriser assez ses sentiments, s'enfermant dans une attitude dure, qui pour ceux ne le connaissant pas, pouvait apparaitre comme de l'indifférence. Fye l'avait deviné aussi et l'enquiquinait pour le faire sortir de sa carapace. Cela faisait de lui quelqu'un de vraiment spécial !

La veille, leur relation avait pris une nouvelle tournure, quand Kurogane déposa Fye en moto dans la ruelle adjacente à la pâtisserie où il travaillait. Après lui avoir dit qu'il l'attendait le lendemain, le brun s'était soudain penché pour l'embrasser… Fye surpris, avait laissé une langue envahir passionnément sa bouche… enivré de sensualité et sentant ses jambes vaciller, il s'était accroché de toutes ses forces au blouson de cuir de Kurogane…

Ils s'étaient embrassés comme si leurs vies en dépendaient…

Puis remettant son casque, le brun était parti tel un chevalier des temps modernes, sur sa monture pétaradante… laissant un blondinet rougissant et tremblant. Si bien que Tchii, l'autre vendeuse de la boutique, s'était inquiétée qu'il ne soit tombé malade.

Non, je viens de me faire rouler le patin du siècle, c'est pour ça…

oOoOo

Ce samedi matin, Fye avait encore la tête qui tournait tandis qu'il se rendait chez Kurogane. Ce dernier résidait dans un quartier calme, composé de maisons individuelles avec un jardinet.

Ils allaient passer le week-end ensemble. Ce soir, ils rejoindraient leurs amis au resto mais pour le reste, ils seraient en tête à tête ! Bien qu'un peu nerveux, Fye se sentait prêt à concrétiser avec lui. Il n'éprouvait pas l'appréhension qu'il avait eue avec Ashura et qui ne s'était jamais totalement dissipée. Juste de l'excitation…

Perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas l'homme au teint spectral qui le suivait à distance.

En arrivant devant chez Kurogane, Fye croisa une superbe jeune femme qui en sortait vivement, laissant un parfum de mystère…

Qui est-ce ? Elle vient de chez lui, non ?

Et il vit son petit ami pétrifié sur le pas de la porte, tenant dans ses bras un bébé…

Son cœur bondit douloureusement dans sa poitrine :

Kurogane a un enfant caché !

« NON ! Ce n'est pas ce que tu penses ! » cria l'intéressé.

oOoOo

Yuko, la grande sœur de Kurogane avait six ans de plus que lui. Comme son frère, elle avait beaucoup de tempérament et d'étranges yeux presque grenat.

Kurogane n'avait que 11 ans quand leurs parents étaient morts dans un accident. Ils étaient restés un an dans la famille de leurs cousines, puis Yuko avait décidé de revenir s'installer dans leur ancienne maison. Elle s'était occupée de lui tout en faisant ses études. Malgré le fait qu'il la trouvait souvent tyrannique (mais il fallait du caractère pour élever un garçon comme lui) Kurogane éprouvait de la gratitude et une grande admiration envers elle.

Ils n'habitaient plus ensemble depuis que Yuko avait emménagé avec son fiancé. Elle avait rencontré Clow Lead dans l'entreprise où elle travaillait et cela avait été un coup de foudre réciproque. Elle était rapidement tombée enceinte et ils étaient les parents de Mokona, une petite fille de 4 mois.

Mais Clow étaient le fils cadet d'une riche famille de Hong Kong avec laquelle il avait des rapports difficiles, surtout depuis que son frère ainé, Fei Wan, en avait pris la tête. Il était pourtant décidé à épouser Yuko malgré leur opposition, quitte à rompre ses liens avec eux.

Kurogane savait que Clow s'était rendu à Hong Kong la semaine dernière dans le but de mettre les choses au clair et que depuis sa sœur n'avait plus aucunes nouvelles de lui. Aussi quand elle débarqua ce matin avec Mokona et tout le nécessaire pour s'occuper d'elle, il ne fut pas vraiment surpris. Il s'attela à tout décharger, tandis que Yuko expliquait :

« Depuis qu'il est parti, impossible de le joindre sur son portable et chaque fois que j'appelle la demeure des Lead on me répond qu'il est occupé. Mais hier j'ai lu ça dans le journal ! » Très agitée, elle lui tendit le journal en question, où il vit l'annonce d'un mariage prochain entre Clow Lead et la fille d'un associé de Fei Wan Lead.

« Ça sent le traquenard ! » conclut-il.

« Ce matin j'ai reçu un appel de Fei Wan me disant qu'il me verserait une forte somme d'argent pour élever mon enfant illégitime à condition que je garde le silence: le salaud ! » rugit Yuko qui poursuivit tristement « Ce n'est pas une question d'argent, je suis capable d'élever Mokona seule s'il le fallait, mais rien ne peut remplacer un père… » Elle regarda avec douleur la photo de leurs parents accrochée dans le salon et Kurogane approuva.

« Je ne pense pas que Clow puisse se défausser aussi facilement de ses engagements » la rassura t-il « Que veux-tu faire ? »

« Pour ce que j'ai pu apprendre, cette fille n'était pas contre un mariage arrangé avec la famille Lead, mais à condition qu'il concerne le fils cadet. Elle n'est pas aveugle non plus, entre un homme beau comme un dieu et un play-boy au visage grimaçant, elle a vite fait son choix ! Ce qui conviendrait parfaitement à Fei Wan qui tient à son statut de célibataire volage et pour ça il est bien capable d'obliger son frère à se sacrifier. Hypothèse numéro un : Clow a refusé la proposition et du coup est retenu prisonnier dans un cachot, occupé à creuser un tunnel avec une petite cuillère pour s'échapper. Ou bien il est enfermé en haut d'une tour, attendant que ses cheveux poussent pour en faire une corde. Je dois alors aller le délivrer, sinon on y sera encore dans cent ans »

« Euh… »

« Hypothèse numéro deux » continua Yuko dont le ton devenait de plus en plus menaçant « Il a vraiment accepté d'épouser cette fille à papa et dans ce cas il ne s'en sortira pas indemne ! »

Kurogane la vit jeter un coup d'œil sur son sac de sport. Il savait qu'il contenait la fameuse batte de base-ball en métal rouge nommée Métal Cutter avec laquelle Yuko avait fait gagner tant de tournois à l'équipe féminine de son lycée. Mais aussi qui avait souvent servi à corriger les garçons qui l'embêtaient.

« Quoiqu'il en soit je prend le premier avion pour Hong Kong »

Kurogane pouvait dire adieu à son week-end en amoureux avec Fye, mais dans cette situation Mokona passait en priorité.

« Ok Nee-chan, ne t'inquiète pas je m'occupe d'elle jusqu'à ton retour »

Yuko embrassa sa fille avec amour, lui promettant de revenir le plus vite possible.

oOoOo

« Oh c'est donc ta nièce » dit Fye à la fois soulagé et ravi.

« Je suis désolé, mais nos plans pour le week-end… »

« Ne t'excuse pas Kuro-chan, je serai heureux de te seconder dans cette tâche. Qu'elle est mignonne ! »

Mokona était en effet un adorable bébé avec des yeux bridés et des joues la faisant ressembler à un petit hamster. Son doudou, nommé Modoki, était une sorte de lapin noir avec une perle bleue sur le front.

Mais quand Fye se pencha vers elle, Mokona ouvrit une bouche démesurée :

« OUINNNNN ! »

Les poings et les yeux fermés, elle déversait un flot de pleurs tandis que les deux hommes paniquaient :

« Elle a peut-être faim » avança Fye.

« Non Yuko lui a déjà donné à manger… il faudrait la changer et lui faire prendre son bain… puis je te la confier pendant que je déballe ses affaires ? »

« Bien sûr » Il vit tout de suite que Fye savait très bien tenir un bébé et se demanda comment il avait acquis cette expérience.

« Ma mère était assistante maternelle » lui expliqua le blond. Mokona se calma finalement dans ses bras et elle le regarda, semblant fascinée par ses cheveux. On dit que les bébés sont naturellement attirés par le jaune et cela se vérifiait, en plus Fye émettait une sorte d'aura maternelle…

Kurogane avait déjà gardé Mokona et il savait comment s'occuper d'elle, mais il était rassuré que Fye soit à ses cotés.

Il avait compris que le blond était d'une nature généreuse et aimante : il en avait l'illustration. Fye lui apparaissait comme un ange quand il souriait ainsi… mais il savait également que cet ange était blessé : à cause de son passé, il avait toujours peur d'être abandonné… aussi Kurogane se promis de dissiper tous ses doutes. Cela n'avait pas d'importance s'ils ne concrétisaient pas leur relation physiquement ce week-end, mais il voulait prouver à Fye combien il tenait sincèrement à lui.

Après le bain, Mokona s'endormit dans son couffin, ils profitèrent de l'accalmie pour finir de tout organiser.

La maison était meublée dans un style occidental mais, nota Fye, propre et bien tenue pour un garçon vivant seul. Kurogane avait remis en service, dans une des chambres, le lit qui lui avait servi quand il était petit.

Sur une commode de cette chambre, Fye avisa la photo d'un couple avec un bébé (2).

« Un Kuro-bébé ! » s'extasia-t-il « Incroyable, même si petit, tu avais déjà les sourcils tout froncés » et il donna une tape affectueuse sur le front du brun.

« C'est fou comme tu ressembles à ton père » repris-il plus doucement en reposant la photo. En regardant la belle jeune femme qui complétait le tableau, il pensa avec un pincement au cœur :

Ce n'est pas de quelqu'un comme moi dont Kurogane a besoin pour se construire un futur…

oOoOo

Finalement Mokona se réveilla et réclama sa pitance avec le niveau sonore qu'elle jugeait adapté à l'urgence de la situation. Kurogane se hâta de préparer un biberon, pendant que Fye agitait un hochet en forme de papillon pour la distraire.

Mokona avala sa ration goulument. La vision de Kurogane donnant le biberon à un bébé, en surveillant la moindre de ses réactions, valait le détour, se dit Fye. Mokona ressemblait à une petite souris blanche dans ses bras musclés.

Le Kurogane en mode papa-poule est vraiment trop chou !

Puis ils la déposèrent sur son tapis d'éveil, installé dans le salon et s'assirent en tailleur à coté. Tandis que Mokona contemplait le mobile aux couleurs chatoyantes qui la surmontait, Fye déballa les bentos qu'il avait préparés en vue d'un piquenique. Les boites contenaient un assortiment de mets, joliment présentés, mettant l'eau à la bouche.

« Fais ahhh ! Kuro-chan » dit-il en lui tendant de la nourriture avec les baguettes. Le brun grogna mais avala la bouchée qui était en effet délicieuse.

« Kuro-tonton est un grand garçon » déclara Fye à l'adresse de Mokona qui se mit à gazouiller :

« Pyuu… puuu »

« Ne vous liguez pas contre moi vous deux » ronchonna t-il. Soudain il eu la vision d'une Mokona un peu plus grande, lui en faisant voir de toutes les couleurs avec Fye… mais ce n'était pas une perspective d'avenir désagréable, loin de là.

oOoOo

L'après-midi ensoleillé étant idéal pour une promenade, ils installèrent Mokona dans son landau. En arrivant dans un parc où des cerisiers étiolaient leurs dernières fleurs en confettis, Kurogane se souvint de la première fois qu'il avait vu Fye. Il décida qu'il pouvait maintenant lui en faire part. Ce dernier éclata de rire :

« C'est bien ce qu'il m'avait semblé : que quelqu'un me matait déjà avant l'arrivée de Fuma. Mais vu les nombreuses fois où moi aussi je t'ai aussi reluqué en douce, je ne vais pas t'en vouloir »

Deux beaux garçons poussant un landau, ne passaient pas inaperçus. Les jeunes femmes, en particuliers, lançaient à Kurogane des regards insistants, qui n'échappèrent pas à Fye. Cela aviva une douleur lancinante qu'il ressentait depuis le matin… car à la joie de découvrir cette facette si attendrissante de son petit ami s'occupant de Mokona, se mêlait la conscience cruelle de ce qu'il ne pouvait lui offrir…

Son trouble n'échappa pas à Kurogane. De retour à la maison, après avoir remis Mokona sur son tapis d'éveil, il interrogea Fye :

« Fye, qu'est-ce qui ne va pas ? »

Le voyant tenter de s'esquiver avec un faux sourire, il lança « Non pas de ça ! » plus durement qu'il ne l'aurait voulu. Il répéta plus calmement :

« Dis-moi ce qui te tracasse depuis tout à l'heure »

Décidément le brun lisait en lui comme dans un livre, Fye serra les poings et pris une grande inspiration : ce serait douloureux mais autant en finir tout de suite !

« Tu es fait pour être père, c'est une femme dont tu as besoin… je… avant qu'on ne s'engage plus… il vaudrait mieux… je crois que tu as compris » Il n'arrivait pas à prononcer la sentence finale.

J'aurais du m'en douter : toujours à se mettre à l'écart, soi-disant pour le bien des autres Kurogane le coupa :

« J'ai bien compris une chose en effet : tu es celui avec lequel j'ai envie de passer ma vie ! »

Et il attira Fye vers lui, le fixant intensément :

« Dis-moi ce que toi tu veux »

« Je veux te rendre heureux » soupira Fye avec émotion.

« Moi aussi »

Le cœur de Fye se contractait maintenant de bonheur mais il protesta faiblement :

« Kuro-chan… Mokona est juste à coté »

« Je ne vais rien faire d'indécent » répliqua Kurogane en l'embrassant tendrement, et Fye emmêla ses doigts fins dans les mèches brunes pour approfondir le baiser…

oOoOo

Le soir, ils donnèrent à Mokona son dernier biberon et se dirent qu'ils feraient bien de remplir eux aussi leurs estomacs.

« Je peux préparer un diner simple » proposa Fye après avoir vérifié que Mokona avait bien fait son petit rot.

« J'appelle Watanuki pour dire qu'on ne les rejoindra pas ce soir et je viens t'aider » répondit Kurogane en saisissant son portable.

« Laisse-moi deviner : vous avez conclu et Fye ne peut plus bouger ? »

Avant que Kurogane ne puisse se défendre un cri retenti dans la pièce :

« OUINNN ! »

« Vous avez déjà un bébé ? »

Dès fois les raisonnements de Watanuki semblaient sortir d'une autre dimension.

« C'est Mokona, idiot ! »

« Ah je comprends pourquoi vous ne pouvez pas venir »

« Enfin ! Bon à plus » Kurogane raccrocha pour se précipiter vers le bébé qui s'agitait dans son couffin.

« Désolé je ne t'ai pas été d'une grande aide » s'excusa t-il un moment plus tard, après avoir changé Mokona.

« T'inquiète, met plutôt la table… C'est bientôt prêt, tu as du ketchup ? »

« Oui dans le frigo » répondit machinalement Kurogane avant de s'alarmer « Attends que veux-tu faire avec du ketchup ? »

« Tadam ! » s'écria Fye en posant sur la table une omelette décorée avec un cœur et la mention « I love Kuro-chan ».

En voyant son petit ami prendre une couleur digne d'une tomate, Fye se dit qu'il était décidément très fort pour peindre les choses en rouge. Il revint avec du riz et un assortiment de légumes, Kurogane remarqua alors qu'il portait un des tabliers rose de Yuko…

*La minute fantasme de Kurogane Suwa, 19 ans*

Fye, un tablier et rien d'autre Bip, bip, bip…

Arg, il faut que je me calme ! Inutile de penser au dessert que je ne pourrais pas avoir !

De son coté Fye se demandait innocemment : Ai-je prévu assez de nourriture ? Kuro-toutou a l'air tellement affamé qu'il bave presque sur la table…

oOoOo

La soirée fut mouvementée car Mokona n'arrêtait pas de pleurer : c'était la première fois de sa vie que sa mère n'était pas là pour l'endormir. Les deux garçons n'en revenait pas qu'une si petite chose puisse faire autant de bruit. Ils tentèrent au mieux de la bercer… Alors que Kurogane la tenait dans ses bras, Fye improvisa une chanson sur un petit lapin blanc qui partait en voyage, rencontrant un autre lapin noir. Il agitait en même temps la peluche Modoki et réussit à captiver Mokona. De son coté Kurogane cru voir de nouveau de longues oreilles sur la tête du blond…

Non il ne faut pas penser à ça…

« Ouf elle s'est endormie » chuchota le brun qui la déposa dans le lit avec précaution.

Ils contemplèrent, émus, celle qui dormait maintenant à poings fermés, avec son doudou.

« On dirait un ange… » murmura Fye.

Kurogane décida de s'installer un futon dans la chambre pour rester auprès du bébé et invita Fye à utiliser son lit. Lequel avait l'air fort confortable mais sans Kurogane, il n'avait guère d'attraits aux yeux de Fye. Aussi revint-il en catimini :

« Je préfèrerais être avec toi si cela ne te dérange pas »

Une veilleuse émettait une lumière très douce dans la chambre et à la vue de son petit ami moulé dans un pyjama chinois bleu, Kurogane ne put refuser.

« Hum non bien sûr »

« Bonne nuit Kuro-nounours » soupira Fye en se glissant à son coté « Ne t'inquiète pas, je serai sage »

« Tss » fit Kurogane avant de l'entourer de son bras droit pour le rapprocher. Fye se blottit contre lui en souriant, sa seule présence était si réconfortante…

Il n'avait jamais pu dormir dans les bras d'Ashura, se recroquevillant toujours dans un coin du lit. Mais avec Kurogane, il pouvait laisser tomber toutes ses barrières et s'endormir paisiblement…

oOoOo

Dans un quartier résidentiel chic de Hong Kong, Yuko marche d'un pas décidé, sa batte de base-ball nonchalamment calée sur l'épaule. Sa longue chevelure d'ébène est retenue en queue de cheval et elle porte un survêtement fuchsia à bandes noires, dont la veste ouverte très bas met en valeur sa poitrine généreuse.

Elle avise la grille d'une belle demeure, devant laquelle un gars costaud monte la garde. Il a le poste car papa est l'intendant de la maison (3).

Comprenant vite que son quotient intellectuel est inversement proportionnel à sa masse musculaire, Yuko s'approche de lui avec la voix et les manières d'une Barbie asiatique :

« Pardon je jouais au base-ball dans le quartier et je crois que j'ai envoyé par inadvertance ma balle dans ce jardin »

« Mais bien sûr Mam'selle, venez on va chercher votre ballon… euh balle ensemble » bégaie le benêt en lorgnant son décolleté. Il n'a même pas remarqué qu'elle porte des bottes à talons peu compatibles avec la pratique d'un sport.

Dès qu'ils ont pénétré à l'intérieur de la propriété, Yuko décrit une longue courbe de son bras droit :

« Oh milles excuses, la batte m'a glissée des mains ! » s'écrie t elle en portant une main à sa bouche, l'air sincèrement désolée. Ses talents d'actrice sont superflus car le benêt est bien trop occupé à regarder les petits oiseaux qui chantent en tournant autour d'une énorme bosse…

Au suivant !

Dans l'entrée carrelée de marbre de la demeure, Fei Wan, qui s'apprête à sortir, prend la sacoche que lui tend son intendant Mr Riyon-Fui.

Il déclare irrité :

« Mon frère fait toujours sa tête de mule »

Un mariage avec la fille de son associé faciliterait ses affaires, mais Fei Wan Lead n'avait aucune envie de se marier lui-même. Il collectionnait les conquêtes féminines, qui étaient attirées par sa fortune et peu regardantes sur son physique. En particulier, il avait un faible pour les filles ayant de longs cheveux noirs et la peau pâle. Ce fétichisme pour les chevelures lui valait d'ailleurs le surnom de chauve-souris, puisque l'on prête à ces animaux un tropisme pour les cheveux long (peut être par ce qu'elles sont chauves justement…).

Mr Riyon-Fui sursaute :

« Il m'a semblé entendre du bruit dehors »

Et la porte d'entrée s'ouvre brusquement sur une sorcière brune enveloppée de flammes de colère.

« Où est mon homme ? » rugit la tigresse.

« Aaah ! » ont juste le temps de crier les deux hommes, avant d'être envoyés au tapis par un double coup de pied volant non identifié.

« Shinfuo, arrête-la ! » ordonne Riyon-Fui.

Shinfuo est une jolie personne, auréolée de cheveux bouclés, qui se tient en haut d'un l'escalier. Cousine des Lead, elle s'est retrouvée complice malgré elle de la situation. Les deux femmes se jaugent du regard et c'est la solidarité féminine qui l'emporte :

« Il est dans la chambre du fond à gauche » lance avec une paire de clés Shinfuo en montrant un couloir.

« Merci » dit Yuko en se précipitant dans la direction indiquée.

« Cette histoire stupide doit se terminer » soupire Shinfuo pour elle-même.

Un coup de batte fait sauter la serrure et Yuko bondit à l'intérieur de la pièce.

« Yuko ! » s'écrie avec stupéfaction un homme à l'air intello avec ses petites lunettes rondes et ses cheveux longs.

« Clow ! »

Les deux amoureux se serrent éperdument dans les bras l'un de l'autre…

« Tu m'as tant manqué et Mokona aussi… mais la fenêtre a des barreaux et je n'avais qu'une lime à ongle » soupire Clow.

« Vous n'irez nulle part ! » rugit Fei Wan furieux qui apparaît dans l'embrasure de la porte et soudain il fixe Yuko émerveillé puis continue avec un ton complètement différent « Quelle superbe chevelure ! Et cette queue de cheval qui découvre ta nuque blanche ! C'est décidé : laisse tomber ce clown, tu seras bien mieux avec moi ! »

BANG ! Lui répond un coup de batte.

« Espèce de fétichiste stupide, si tu tentes encore quelque chose contre notre famille, je te réduis en miettes ! » s'écrie Yuko en martelant chacun de ses mots de coups de talons pointus sur Fei Wan à terre.

« Aie… Ouille… Ouch… » Temps d'arrêt… « …encore… »

« En plus il est maso ! » s'exclame Yuko en se rejetant en arrière, dégoutée.

« Si je devais faire la liste de ses défauts, on n'y serait encore demain » soupire Clow Lead « Partons ! » s'écrie t il en tendant la main à Yuko.

Et un instant plus tard, un cabriolet rouge quittait la propriété à vive allure, laissant un Fei Wan désespéré :

« Ma déesse ! Non ! Je te retrouverai ! »

oOoOo

Et le dimanche en début d'après-midi, Clow et Yuko sonnent chez Kurogane.

« Tout c'est bien passé » les rassure t-il tandis que Mokona fait la fête à ses parents. Il profite de l'occasion pour leur présenter Fye, comme une personne de très importante pour lui.

« Merci pour tout » déclare Yuko aux garçons et elle ajoute d'un ton plein de sous-entendus « On ne va pas vous embêter plus longtemps »

Elle a compris quelle relation j'ai avec son frère et elle l'accepte aussi bien… Fye se dit que Yuko n'était vraiment pas quelqu'un d'ordinaire.

Après avoir fait un bisou à Mokona et promis de la revoir bien vite, les deux amoureux regardent la voiture s'éloigner :

Ah enfin seuls !

Mais alors qu'ils vont rentrer dans la maison, une voix les apostrophe :

« Fye tu ne seras jamais heureux avec ce type qui a déjà un bébé… »

ASHURA ? Et qui a manifestement loupé un épisode !

« Kuro-chan, apporte-moi du ketchup vite ! »

« Euh Fye… » s'inquiète Ashura qui se fait interrompre par un cri derrière lui :

« Ah ma déesse, enfin ! » Fei Wan vient de débarquer à son tour manquant de peu Yuko.

Huh ? C'est qui ce type coiffé comme Wolverine dans X-men ?

« Non ce n'est pas elle mais je n'y perds pas au change, quels magnifiques cheveux ! Si lisses, si brillants… Comment fais-tu pour les faire tenir ainsi ? »

Un connaisseur ! Pense Ashura aux anges avant de se raviser :

« Hé je suis un homme au cas où tu n'aurais pas remarqué ! Et si moi je suis gay, t'es vraiment pas mon genre, OK ? »

« Il ne faut pas dire ça, tu es si mignon, cela ne me dérange absolument pas que tu sois un garçon ! »

« AU SECOURS ! » hurle Ashura en prenant la fuite aussi effrayé que s'il était poursuivi par une nuée de chauves-souris, Fei Wan sur ses talons…

« Reviens mon beau chevelu au teint pâle ! »

« Le pauvre… je le plaindrais presque » rigole Fye.

« Il a ce qu'il mérite » grogne Kurogane avant d'attraper Fye façon mariée « Maintenant qu'on est enfin tranquille, je ne vais plus pouvoir me retenir ! »

Et il susurre à l'oreille du blond qui devient écarlate :

« Je vais te manger tout cru… »

Le lit de Kurogane devient alors le théâtre d'étreintes passionnées et torrides…

Fin

PS : Ce qui peut se passer entre Ashura et Fei Wan, est laissé à l'entière appréciation du lecteur…

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Merci d'avoir lu ce truc bizarre et guimauve ! Mokona en version baby me plait, je la réutiliserais peut-être encore.

Notes :

1 : En écrivant cette phrase je me suis souvenu d'avoir lu qu'au Japon, l'acteur faisant la voix de Fuma dans les OAV avait épousé l'actrice faisant la voix de Mokona. Les CLAMP avaient repris l'image où Mokona saute dans les bras de Fuma à Nihon, en ajoutant un voile de mariée sur la tête de Mokona, dans leur message de félicitation.

2 : Pour voir le Kuro-bébé, c'est p 125 du tome 13 (chapitre 97).

3 : Le papa et son fiston du monde de Koriyo dans le manga.