THE EVAN'S COMPANY

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Posté le : 14 Février 2011.

Peut-être les allergiques de la Saint-Valentin, seront heureux de lire cette « chose ».

Rating : M, MA, sûrement même. Que voulez-vous ? À ce stade là, mon esprit est entièrement perverti. Irréparable. Et le pire dans tout ça, c'est que ça me convient parfaitement.

Genre : Romance, puisqu'il faut vraiment en donner un... UA. Slash HP/DM. Blablabla [...]

Disclaimer : Les personnages appartiennent à J.K Rowling, évidemment.

Ce que j'en fais, sort tout droit de mon imagination complètement loufoque.

Résumé : Bof, pas tellement envie. J'écris déjà la version longue, faut-il vraiment que j'en écrive une abrégée en plus ? Travail de chien. Dont je ne me passerai pour rien au monde...

Une réunion d'anciens élèves. Quelques verres de trop. Jouer à allumer ce type qui ne se souvient même plus de vous. Et le manque de scrupule, qui pourrait pousser Draco Malefoy à tout faire pour que ce cher Harry Potter finisse dans son lit.

Je m'en excuse, mais vous voilà contraints de vous contenter de ça.

Note d'auteur : J'avais dans l'idée d'attendre d'avoir au moins six chapitres. Et puis, finalement non. Je n'en fais qu'à ma tête. Comme d'habitude. De toute manière, pourquoi six ? Quatre, ça suffit amplement.

Cette histoire, elle traine dans un recoin de ma tête depuis un moment. Et puis un dimanche matin, 5h, 6 peut-être, retour de soirée, légèrement, ou largement peu importe, pompette. Lily, mon notebook ( Oui, il a un nom ! De fille qui plus est... ) semble me hurler de lui tenir compagnie. Pourquoi pas ? Et voilà, la petite histoire de cette fiction. Totalement inintéressant, je vous l'accorde. Vous n'aviez qu'à pas lire. Mais ça aurait été très malpoli...

Cerveau fou. Que vais-je devenir ?

Je compte publier, quand j'aurais le temps. Manière élégante de vous dire que je ne serai pas régulière. Publication anarchique. Comme l'organisation de mon cerveau... Grandiose.

Dernière chose, Émeline, si tu passes par là, merci. Tous ces messages m'ont réchauffé le cœur, et c'est ma manière à moi de te rendre hommage. De te dire que je les ai lu. Qu'ils m'ont touchée. Et que je t'en suis reconnaissante.

Maintenant que vous avez assisté à mes divagations du lundi matin, bonne lecture.

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Chapitre Premier : On s'en fou, on n'y va pas.

( On n'a qu'à se cacher sous les draps ) *

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Bristol, Royaume-Unis, 10 Mai 2010...

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- Non, Hermione. Je t'ai déjà dit qu'il en était hors de question. Je n'irai là-bas pour rien au monde, c'est bien compris ?

- Mais Harry..., répond une voix suppliante.

- Il n'y a pas de « Mais Harry » qui tienne. Je me fou de toutes les bonne raisons que tu as bien pu trouvé, je n'ai aucune envie d'aller là-bas. Je ne reviendrai pas sur ma décision.

- Je me suis acheté une si belle robe...

- Je t'invite au restaurant si tu veux tellement exposer cette fichue robe qui a du te coûter un bras, mais je n'irai pas à cette soirée de plouc. Jamais.

Le grand brun du nom d'Harry s'écarte un instant de son amie pour se diriger vers le bar. Il regarde sa montre, à peine dix heures du matin. Tant pis. Un whisky, quand il est bon, ne peut pas faire de mal. Même à dix heures du matin. Il se sert un verre. Interroge Hermione du regard, qui balaye sa proposition d'un geste de la main, et revient se placer derrière le canapé, sur lequel elle est assise, son verre à la main.

- Je pense que tu n'est qu'un affreux trouillard, Harry Potter ! Insiste la jeune femme.

- Mais Hermione..., réplique le jeune homme d'une voix lasse. Je ne voix pas pourquoi tu tiens absolument à y aller. C'est tellement... Il n'y aura, là-bas, absolument personne que j'apprécie un minimum et que j'ai envie de revoir. C'est tellement ridicule ce genre de soirées...

- Je suis sûre et certaine que tu n'as même pas lu l'invitation, rétorque Hermione.

- Oh, si je l'ai lu. Vois-tu, j'ai reçu la lettre, je l'ai ouverte, je l'ai vu, un air horrifié est venu se coller à mon visage quand j'ai vu les mots « Réunion des anciens élèves. Quinze ans plus tard qu'êtes-vous devenu ? » et je l'ai immédiatement jeter à la poubelle ! Hermione, as-tu seulement lu le nom des organisatrices de cette fête ? Lavande Brown et Romilda Vane. S'il te plait, épargne moi ça !

- Arrête un peu, elles n'étaient pas si...

- Tais toi Hermione, tu vas dire une énorme bêtise il me semble, et je ne suis aucunement disposé à l'entendre ! La coupe Harry avant de finir son verre d'un trait. La discussion est close, je n'irai pas. Il me semble que ce n'est pas le but de cette réunion de toute façon, si ?

- De notre réunion ? Parce qu'on a des réunions maintenant tous les deux ? Première nouvelle...

- Oh tu m'as très bien compris. Tu es venu pour me parler d'un nouveau groupe non ? On va parler travail, on a qu'à dire que c'est une réunion. Et qu'on ne parlera de rien d'autre que de travail et surtout pas de cette fête stupide. Ok ?

- Je n'ai pas dit mon dernier mot !

- Hermione...

- D'accord, d'accord, j'ai compris. Je les ai trouvé au festival de ce week-end, à Liverpool. Ils sont cinq. Trois garçons, deux filles. Ils ont entre dix-sept et vingt et un ans. Par contre leur nom de scène est à chier. À voir avec eux. Je leur ai donné rendez-vous pour dans deux semaines. Ils avaient l'air ravi, et seraient bien venu tout de suite, mais ils s'étaient engagés pour différentes scènes avant. Je suppose que tu veux les écouter ?

Harry se contente de hocher la tête, avant d'attraper sa veste et d'attendre son amie pour sortir. Ils se retrouvent bientôt, tous deux devant l'imposante maison du brun et avancent côte à côte vers ce qui semble être un cottage à l'allure légèrement vieillotte, tout en pierre, situé à quelques mètres de la maison principale, dans l'immense jardin.

Sur la devanture du cottage sont inscrites les lettres formant le nom de « The Evan's company ». Harry regarde l'inscription fièrement avant de pousser la porte et de laisser Hermione pénétrer à l'intérieur la première.

L'intérieur justement qui jure étrangement avec l'extérieur qui semblait si rustique. Tout y est indécemment moderne, des couleurs des murs, au mobilier, en passant par les décorations accrochées un peu partout.

Harry et Hermione marchent d'un pas décidé vers le bureau qui se trouve au bout du couloir et une jeune femme, aux cheveux courts et noirs, lève soudainement la tête à leur approche.

- Mr Potter, Hermione, salut-elle.

- Élisa, répondent-ils en chœur.

- Hermione à un nouveau groupe à me faire écouter, faîtes en sorte qu'on ne soit pas déranger s'il vous plait.

- Bien sûr, répond la dénommée Élisa. Oh... Et euh, une certaine Lavande hum... Brown il me semble, commence-t-elle en fouillant les papiers qui se trouvent sur son bureau, oui voilà, Lavande Brown. Elle a appelé et voulait savoir si vous iriez à la soirée des anciens élèves qui aura lieux la semaine prochaine. Je lui ai proposé de la rappeler quand j'aurais votre réponse.

- Ce n'est pas possible. Cette fille me persécutait déjà au lycée, et elle continue quinze ans plus tard..., soupire Harry. Vous n'avez qu'à lui dire que... Oh et puis merde. Pas la peine de rappeler. Je me contrefous de cette bonne femme.

Après sa petite tirade, Harry se dirige vers une porte situé juste à la gauche bureau de sa secrétaire. Il pousse la porte et pénètre dans la pièce, laissant Hermione et Élisa ensemble.

- Est-ce que j'ai dit une bêtise ? Demande la secrétaire.

- Oh, non. Je ne perd pas espoir de sortir un peu ce vieil ermite. Il faut que j'aille à cette soirée, et il m'accompagnera. Tu peux appeler Lavande et lui dire qu'Harry sera là. Confirme pour moi aussi s'il te plait. Oh et pas un mot, il revient, chuchote Hermione en voyant la porte par laquelle est passée Harry quelques minutes plus tôt, s'ouvrir à nouveau.

- Bon, on y va ? Demande Harry qui affiche un air grognon, et tient un bloc note sous son bras.

- Je te suis, lui répond Hermione tout sourire.

Le brun se dirige alors vers une autre porte, un peu plus loin, la pousse et descend les escaliers qui se trouvent juste derrière.

Une fois en bas, un studio d'enregistrement se trouve devant lui. Il fait quelques pas et s'assoit devant la console, composée de centaines de boutons et de divers écrans et enceinte. Face à lui, une vitre le sépare de la salle capitonnée où se trouve un micro et un nombre relativement impressionnant d'instruments de musique. Comme lors d'un rituel quelconque, il laisse glisser ces doigts sur les boutons situés devant lui, ferme les yeux et expire très fort.

Il parait bien. Serein. Calme. Dans son élément.

Hermione vient s'assoir à côté de lui, et glisse un CD qu'elle sort d'il ne sait où, dans un des lecteurs.

- Je les trouve bons. Bien sur, ils ont encore un tas de truc à apprendre, mais je pense que cela vaut le coût de s'intéresser à eux.

- Hermione..., marmonne son ami.

- Oui, je sais. La musique. Pardon. Voyons voir ce que tu en penses.

La jeune femme appuie sur le bouton play et la musique empli rapidement la pièce. De la guitare d'abord, puis des voix. Féminines, masculines, quelques fausses notes, des paroles relativement correctes, un ou deux cris de trop, marque de fabrique des jeunes en quête de célébrité.

Puis, aussi rapidement qu'elle a empli la pièce, la musique prend fin, et le silence rempli à nouveau la pièce.

Harry et Hermione restent quelques minutes entourés de ce silence réconfortant, avant que le jeune homme se décide à parler.

- Ils sont bons. Tu as bon goût. Comme d'habitude. Je crois que c'est pour ça que j'aime tellement travailler avec toi.

- Parce que je suis ta meilleure amie aussi, non ?

- Peut être un peu, réplique Harry en souriant, avant d'allumer une cigarette. Quand est-ce qu'ils viennent ?

- Dans deux semaines. Mardi prochain très exactement. J'ai déjà demandé à Élisa de leur réserver un hôtel. Tu les écoutes, si tu n'aimes pas ils repartent, et s'ils te plaisent, on voit ce qu'on peut faire avec eux. Ça te va ?

- Parfait, répond Harry en remettant le CD en route.

Cette fois il prend des notes, arrêtes parfois la musique, repasse certains passages. Fait remarquer à la jeune femme ce qu'il n'aime pas, ce qui pourrait être améliorer, ce qu'il trouve bien aussi. Ils restent deux bonnes heures à écouter et réécouter ce groupe, avant que le ventre d'Hermione ne fasse savoir qu'il ingurgiterait bien quelque chose.

- Tu veux que je demande à Elisa de nous descendre quelque chose ? Propose Harry.

- Non, merci. Je peux bien attendre encore un peux. Il va aussi falloir penser à écouter ces maquettes, déclare Hermione en montrant un carton rempli de CD.

- Plutôt mourir. Combien de pré ados, certaines d'avoir une voix en or, nous ont envoyé leur CD tu crois ? Geint Harry.

- Oh... Un bon millier au moins, répond Hermione en riant.

- C'est ce que je déteste dans ce métier. Tout le monde n'est pas capable de chanter. Moi, par exemple, je suis incapable de chanter quoi que soit sans massacrer la chanson. Et bien je m'abstiens vois tu. Je n'envoie pas de maquette à des maisons de disques, tout en sachant que ceux qui vont l'écouter risque de finir sourd. Ou même se suicider...

- Je te propose un deal, s'exclame soudain Hermione.

- Hou la... Tout ceci ne me dit rien qui vaille. Enfin, propose toujours.

- Je veux bien écouter toutes ces maquettes, et faire le tri, déclare la jeune femme.

- En échange de... ? Demande Harry un sourcil froncé.

- Viens avec moi à cette soirée !

- Oh Hermione, merde ! Tu ne vas pas recommencer. Cette soirée, c'est juste... La plus grosse arnaque de l'année. Je ne comprend pas pourquoi tu veux tellement y aller.

- Mais parce que...

- Parce que quoi ? Est-ce que nos anciens camarades te manquent tellement ? Tu les détestes tous non ? Toutes ces blondes décolorées au QI de 2, les sportifs qui ne volent pas beaucoup plus haut, peut être même que mon cousin Dudley qui sera là, ou encore Ron !

À l'entente du dernier nom, le regard de la jeune femme se voile de tristesse, et elle baisse la tête.

- Pardon Hermione, je suis désolé, s'empresse de déclarer Harry. Je ne voulais pas te...

- Blesser. Oui, je sais. Ne t'en fais pas. Tu veux savoir pourquoi je veux y aller ? Et bien c'est simple. Je veux y aller parce que je les déteste tous, tu as raison. Je veux y aller pour... Oh mon Dieu, je sais que c'est stupide, mais je veux y aller pour leur montrer que je ne suis pas une ratée.

- Mais Hermione, personne ne pense ça...

- Aujourd'hui, non. Mais il y a quinze ans, je n'en suis pas si sûre. Il y a quinze ans, on ne me demandait pas mon numéro dans la rue. Il y a quinze ans on ne m'invitait pas au restaurant ou au cinéma. On m'ignorait, tout simplement. Il y a quinze ans, j'étais juste... Hermione Granger, l'intello hideuse que tout le monde évite. Je veux juste y aller pour leur montrer que je ne suis plus cette fille là. Que je n'ai plus dix-huit ans et que je suis devenue ce qu'eux, ils ont toujours rêver de devenir.

- Hermione, tu n'as tellement pas besoin de ça... Crois moi.

- Est-ce que tu te souviens la fois où Lavande et Padma Patil avaient mis un rat dans mon sac ?

- Oui, répond Harry, la colère s'emparant de son corps à l'évocation de ce souvenir.

- Elles m'avaient dit... C'est bête, c'était il y a plus de quinze ans, et pourtant je m'en souviens encore parfaitement. Je revois le visage couvert de maquillage de Lavande me murmurer que puisque j'étais un rat de bibliothèque et que j'aimais trainé avec des rats, toi en l'occurrence, et bien cet animal ne devrait pas trop me dépaysé. Elle a ajouté, quand j'ai commencé à pleurer, que c'était très incorrect de pleurer quand on vous faisait un si gentil cadeau.

- Quelle petite salope, marmonne Harry.

- Je veux juste qu'elle regrette toutes les méchancetés qu'elle a pu me dire durant toutes ces années. Je veux qu'elle s'en morde les doigts. Je veux voir sa tête quand elle me verra arrivé dans cette robe qui, tu as raison, m'a coûté un bras. Je veux la voir me lécher les bottes parce sa vie de femme au foyer est chiante à en crever. Je veux juste qu'elle se sente aussi mal que moi durant nos années de lycées.

- Et si..., commence le brun.

- Et si Ron est là ? Et bien tant pis. Il verra, lui aussi, que je suis passée à autre chose. Qu'il aille se faire foutre. Et si sa pouffiasse est là, elle aussi, je prendrai un malin plaisir à lui montrer qu'il a fait le mauvais choix, et qu'il est bien trop tard pour revenir en arrière.

Harry regarde sa meilleure amie, dont les yeux brillent de colère. Ron. Leur meilleur ami pendant des années. L'ex-petit ami de cette jeune femme si fière. Celui qui l'avait demandé en mariage, avant de la tromper juste sous son nez à peine quelques jours plus tard. Par vengeance. Uniquement par vengeance.

- Et il lui faudrait combien de temps, à la Hermione de trente-trois ans pour montrer à ses anciens camarades de classes qu'elle a une vie de rêves et qu'eux sont d'affreux ploucs ?

- Deux heures. Pas plus. Promis.

- Très bien. C'est d'accord. J'irai avec toi. Mais deux heures. Juste deux heures. Et j'espère pour toi qu'ils auront du bon whisky.

- Oh, Harry, merci ! S'exclame la brune avant de le serrer dans ses bras.

- Ne me remercie pas trop vite. Ce service va te coûter cher. Très, très cher ! À commencer par ce carton de maquettes, et puis par un bon restaurant. J'ai faim moi aussi. Et arrête de sourire bêtement, je peux toujours changer d'avis.

Hermione tente, tant bien que mal, de dissimuler son sourire victorieux. Mais, en réalité, il ne la quittera pas. Il sera là, quand elle attrapera sa veste pour aller déjeuner. Quand Harry dira à sa secrétaire de confirmer sa présence et celle d'Hermione à la réunion des anciens élèves. Quand ils prendront la route pour ce délicieux restaurant italien. Quand Harry appellera pour réserver une suite dans un chic hôtel londonien. Et même, quand il lui demandera de lui trouver un beau costume, car il refusait de s'impliquer, ne serait-ce qu'un tout petit peu, dans cette soirée.

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3 Jours plus tard...

- Harry, regarde ce que j'ai trouvé, s'exclame Hermione en s'approchant de son ami.

Le jeune homme, assis sur son épais tapis de poils, un verre de whisky à la main, relève la tête à l'entente de ces mots.

- Laisse moi deviner. Une croisière dans les caraïbes à une somme scandaleusement ridicule. Tu as bien essayé de résister, mais ça a été plus fort que toi, tu nous a pris deux places. Malheureusement on part demain et on ne revient que dans une semaine, ce qui va nous faire rater la soirée des anciens élèves. Je suis énormément déçu, mais ne t'inquiètes pas, je ne t'en veux pas, lui répond Harry d'une traite.

- Pauvre con.

- Toi-même ! Lui répond le brun du tac au tac. Sers moi un autre whisky s'il te plait, ajoute-t-il en lui tendant son verre vide.

- Et ça en fera combien ?

- Je ne sais pas compter jusque là et toi non plus.

- Harry...

- Alors, qu'est-ce que tu as trouvé ? Demande le brun, changeant soudainement de sujet, avant de se lever, titubant légèrement, et de se servir un verre lui-même.

- J'ai trouvé ça, répond Hermione en lui tendant un livre à la couverture abimé.

- Éloigne cet objet satanique de moi, s'exclame le brun après y avoir jeter un coup d'œil.

- Tu sais ce que c'est ?

- Évidement. C'est... Oh mon Dieu Hermione range moi ça ! C'est l'album photo de notre année de terminale. Et je n'ai certainement pas assez bu pour le regarder.

- Moi je crois que tu as bien assez bu pour ce soir, au contraire. Allez viens, déclare-t-elle en s'asseyant sur le tapis où Harry vient de se laisser choir à nouveau.

Elle ouvre le vieil album poussiéreux, et malgré toute la mauvaise volonté dont Harry semblait faire preuve, il se penche par dessus son épaule pour regarder les photos jaunies par le temps.

Sous ses yeux sont présents des centaines d'élèves qui ont partagés sa scolarité. Certains qu'il a apprécié, d'autres détesté, ou encore certains dont il ne se souvient même plus.

- C'que t'étais laide, rit Harry en pointant la photo d'Hermione du doigt et de se mettre à rire bêtement.

- Tu peux parler, le petit maigrichon à lunettes est tout sauf sexy si tu veux mon avis, réplique la jeune femme en mettant son doigt sur le Harry dix-huit ans.

Ils s'esclaffent tous les deux, avant de tourner les pages et d'y aller de leur commentaire. Comme untel était laid ou stupide, comme machin et truc formaient un couple ridicule, comme bidule avait mauvaise haleine, comme leurs habits étaient affreusement ridicules.

- Pansy Parkinson, déclare Hermione en désignant une jeune pom-pom girl, elle ne m'a pas invité à sa fête d'anniversaire. Je crois que ça a été le grand drame de mon année de terminale. Tout le monde était invité chez elle pour ses dix-huit ans. Tout le monde sauf moi.

- Bof, moi non plus, et je l'ai plutôt bien vécu.

- Il paraît qu'un type s'était envoyé en l'air dans sa piscine, ça avait fait un scandale. Tu sais le blond arrogant qu'elle suivait partout. Attend.

Elle tourne les pages à toute vitesse à la recherche du fameux blond, et bientôt son index s'arrête sur une photo.

- Lui. Comment s'appelait-il déjà ?

- Malefoy. Draco Malefoy, répond Harry, lui-même surpris de s'en souvenir.

- Oui, voilà. Draco Malefoy. Il avait toujours un air supérieur scotché au visage. Et il semblait détester tout le monde. Même ses prétendus amis. Ce type m'a toujours intrigué. Va savoir pourquoi... Et bien il avait couché avec une des cousines de Pansy dans sa piscine, et elle en avait fait une maladie.

- Je suis étonné de voir à quel point Hermione, le rat de bibliothèque, Granger suivait les potins au lycée. Et étonné aussi qu'une personne plus ou moins saine d'esprit ai pu s'envoyer en l'air avec ce type. Il avait l'air d'avoir un balai dans le... Il était coincé quoi. Enfin bon, du moment que ce n'était pas moi, je ne vois pas trop de quoi je me plains.

- Disons que j'aimais me tenir informé, répond la jeune femme en riant. Que penses-tu qu'ils sont devenu ?

- Et bien, à mon avis, Pansy à du être élue miss quelque chose. Un titre affreusement ridicule, comme Miss Produit vaisselle, ou Miss Jambon de Parme. Un titre qu'elle a du afficher dans son salon et qui faire sa fierté, même maintenant que ses grossesses l'ont rendu molle comme un poulpe. Quant à Draco, j'ai un balai dans le postérieur, Malefoy, je suppose qu'avec le nom influant qu'il a, il doit être directeur d'une banque ou d'une société de placement. Je le vois marié à une nunuche sans cerveau qu'il trompe tous les vendredis après-midi quand il dit qu'il est en réunion. Peut être a-t-il des enfants aussi coincés et prétentieux que lui. Il travaille à la reproduction de l'espèce, sans doute. Voilà !

- Pourquoi pas... Enfin on en aura la certitude samedi ! Et en parlant de banque, John ne vient pas ?

Le visage d'Harry s'assombrit soudain, et il finit son verre d'une traite.

- On a rompu. Oui. Encore. Ça va faire la huitième fois cette année, et nous sommes en mai. Je sais ce que tu en penses. Peu importe. De toute façon il est à une conférence sur les prêt immobilier ou je ne sais quoi de totalement soporifique.

- Qu'est-ce qu'il s'est encore passé ?

- Il veut qu'on s'installe ensemble. Et il n'arrive pas à comprendre que je ne sois pas prêt. D'accord, on est ensemble depuis deux ans, mais je n'arrive déjà pas à me faire à l'idée que le shampooing de mon propre fils reste dans ma salle de bain quand il n'est pas là, alors comment veux-tu que j'accepte qu'il s'installe chez moi ? Il serait tellement... Là ! Tout le temps. Je ne crois pas que je le supporterait. Du coup il dit que je ne l'aime pas suffisamment, qu'il faudra bien que je m'engage sérieusement un jour, qu'il ne m'attendra pas éternellement et tout un tas de truc à vomir dans ce style là.

- Et toi, qu'est-ce que tu en penses ?

- J'en pense que je ne suis pas amoureux de lui, mais que sa présence me rassure d'une certaine façon. J'en pense que je suis un trouillard et que c'est pour ça que je ne veux pas qu'il vienne habiter là. J'en pense que vu qu'on passe notre temps à s'engueuler on devrait peut-être se séparer une bonne fois pour toute. J'en pense que j'en suis incapable. Et j'en pense que j'ai trop bu et que je devrais me taire.

- Va te coucher Harry, on a de la route demain. Et on en parlera si tu ne fais pas semblant d'avoir oublié.

- Je le ferai sûrement.

- De quoi ?

- Semblant d'avoir oublié. C'est ce que je fais tout le temps. Et toi, tu fais toujours comme si c'était possible pour me préserver de je ne sais trop quoi.

- Je sais. Allez, bonne nuit, dit-elle avant de déposer un baiser sur sa joue.

Harry se lève difficilement et se dirige en titubant vers les escaliers. Il monte deux marches et se retourne vers son amie qui ramasse l'album photo et le verre de whisky à présent vide.

- Hermione ? Appelle-t-il.

- Oui ?

- Je t'aime.

- Moi aussi Harry, répond son amie. Moi aussi.

Et le brun finit de monter les marches avant de se laisser tomber, tout habillé, sur son immense lit.

Il se glisse sous les draps, et ferme les yeux, désirant, plus que tout, s'endormir rapidement.

Bizarrement, la dernière pensée qu'il a ce soir là, sera pour un jeune garçon blond. Au visage fier et hautain. Un jeune homme surement devenu banquier ou responsable d'une agence de placement. Sa dernière pensée, ce soir là, sera pour Draco Malefoy.

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À suivre...

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* Le titre de ce chapitre, pour ceux qui n'auraient pas reconnu, vient du Dîner, de Benabar. Je trouvais qu'il correspondait particulièrement. Incapable de se débrouiller seule celle-là...