Titre : Amnésie / Rating : M / Pairing : Harry Potter & Tom Jedusor / Disclaimer : JK ROWLING / Résumé : voir résumé au "chapitre 23 : Un retour bien inattendu"

Et voilà, cette fois-ci, c'est bien la fin.

Merci à toutes les personnes qui ont commenté et suivi cette fic depuis le début !

Bonne lecture !


Dix-neuf ans plus tard

Cette année-là, l'automne sembla arriver brusquement. En cette matinée du 1er septembre, l'air était vif et doré, comme une pomme. La petite famille traversait d'un pas sautillant la rue grondante de circulation en direction de la grande gare aux murs noircis de suie. Deux énormes cages bringuebalaient sur les chariots chargés de bagages que poussaient les parents. Les hiboux qui y étaient enfermés lançaient des hululements indignés et le garçonnet aux cheveux roux traînait en pleurnichant derrière sa sœur, accrochée au bras de son père.

- Ce ne sera pas long, toi aussi, tu iras, lui promit Ron.

- Deux ans, dit Hugo en reniflant. Je veux y aller tout de suite !

Les banlieusards regardaient les hiboux avec curiosité au passage de la famille qui se frayait un chemin en direction de la barrière séparant les voies 9 et 10. Jetant un coup d'œil à droite et à gauche, ils se mirent à courir et un instant plus tard, ils avaient disparu. La famille émergea sur le quai de la voie 9 ¾, obscurci par l'épaisse vapeur blanche que produisait la locomotive écarlate du Poudlard Express.

- Où sont-ils ? demanda Hermione.

Elle scrutait les formes imprécises qu'ils croisaient en s'avançant sur le quai.

- On va les trouver, lui répondit Rom d'un ton rassurant.

- Je crois que c'est eux, Ron, dit soudain Hermione.

Deux personnes émergèrent de la brume, à côté du tout dernier wagon. Harry et Elvy s'approchèrent de la famille avec un sourire.

- Oncle Elvy, oncle Harry ! s'écria Rose avant de se jeter à leur cou.

Hermione ne put s'empêcher de sourire face à la scène.

- N'oublie pas Rose qu'il faudra désormais les appeler Professeur à l'école.

Elvy éclata de rire.

- Je ne la punirais pas pour ça, voyons. Et Rose sera toujours ma rosie chérie, fit-il en lui ébouriffant les cheveux.

La jeune fille fit la grimace.

- Tu ne feras pas ça à l'école, hein ?

- Et pourquoi ça Rosie chérie ? rétorqua t-il en lui pinçant le bout du nez.

- C'est la honte !

- D'accord, je ne te donnerais pas de surnom en classe mais uniquement si tu obtiens des O à tous tes devoirs à mes cours de potion, proposa t-il avec un rictus amusé.

Rose leva la tête d'un air supérieur.

- Facile !

- Dieu merci, tu as hérité de l'intelligence de ta mère, répliqua Elvy en croisant le regard de Ron avec amusement.

Ce dernier se contenta de hocher la tête avec conviction, il était on ne peut plus d'accord et les pics qu'ils s'envoyaient encore faisaient désormais partis du jeu. Ils leur avaient fallu du temps, de la patience et des silences gênés puis polis avant qu'ils ne deviennent amis. Mais cela faisait 19 ans maintenant, de l'eau avait coulé sous les ponts.

Pendant quelques instants, la vapeur s'était un peu dissipée et trois personnes se détachaient parmi les volutes de fumée.

- Regarde qui est là, dit Harry à Elvy.

Drago Malfoy, un manteau sombre boutonné jusqu'au cou, était avec son mari et leur fils adoptif. Son front commençait à se dégarnir, ce qui accentuait son menton pointu. Apercevant, Harry, Elvy, Ron et Hermione qui l'observaient, Drago leur adressa un bref signe de tête et se détourna.

- Voilà donc le petit Scorpius, murmura Ron. Arrange-toi pour être toujours meilleure que lui en classe, Rosie.

- Ron, pour l'amour du ciel, dit Hermione, moitié sérieuse, moitié amusée, n'essaye pas de les dresser l'un contre l'autre avant même qu'ils n'aient commencé l'école !

- Tu as raison, admit Ron. Désolé.

Mais incapable de s'en empêcher, il ajouta :

- Ne sois quand même pas trop amie avec lui, Rosie. Grand-père Weasley ne te le pardonnerait jamais si tu épousais un Sang-pur. Et si tu n'es pas à Gryffondor, on te déshérite, lança Ron. Mais je ne veux pas te mettre la pression.

- Ron !

Hugo éclata de rire mais Rose avait un air grave.

- Il dit ça pour rire, assura Hermione.

- Ne t'en fait donc pas, Rose, renchérit Harry. Toutes les maisons ont leur qualité. Si tu vas à Gryffondor, je serais ton Directeur de maison.

- Et si tu vas à Serpentard, ça sera moi, fit Elvy avec un clin d'œil.

- Tu es le Directeur de Serpentard, s'écria Rose, émerveillée. Elle était une grande fan de son parrain. Alors j'irais à Serpentard aussi !

- Hé ! s'écria Harry faussement vexé.

Ron regarda sa fille, consterné, tandis que Hermione riait sous cape. Harry consulta la vieille montre bosselée qui avait appartenu autrefois à Fabien Prewett.

- Il est presque onze heures, nous devrions monter dans le train.

- N'oubliez pas de transmettre nos amitiés à Neville dit Hermione à Harry et Elvy tandis qu'elle serrait Rose dans ses bras.

- Sans faute.

De nombreuses têtes, dans les wagons et sur le quai, semblait s'être tournés vers Harry.

- Pourquoi est-ce qu'ils te regardent comme ça ? interrogea Hugo, tandis que Rose tendait le cou pour voir les autres élèves.

- Ne t'inquiètes pas, dit Ron. C'est à cause de moi. Je suis extrêmement célèbre.

Rose et Hugo éclatèrent de rire. Mais déjà les portes claquaient tout au long du convoi écarlate, Elvy, Harry et Rose sautèrent dans le train après un dernier au revoir et Hermione ferma la porte derrière eux.

Le train s'ébranla et disparut rapidement dans un virage. Rose avait rapidement rejoint un groupe de jeunes élèves de son âge. Elvy la suivit des yeux.

- Tout se passera bien pour elle, murmura Harry.

- J'en suis sûr.

Elvy serra la main de Harry dans la sienne avant de la porter à ses lèvres. Il y avait dix-neuf ans qu'il était devenu amnésique. Il y avait dix-neuf qu'il avait commencé à vivre. Tout était bien.