Prologue

La nuit était claire grâce à la douce lumière argentée des rayons de lune pleuvant sur le parc et se reflétant dans le lac du château. L'air embaumait de mille senteurs : chèvrefeuille, thym, laurier,… toutes les odeurs de la nature. Aucun bruit ne troublait la quiétude enchanteresse des lieux aucune lumière, aucun signe de vie n'émanait du château. La Forêt était, elle aussi, silencieuse, ne laissant rien imaginer des dangers dont elle regorgeait.

C'était cette paix qui avait poussé la Créature de la Nuit à s'arrêter pour reprendre son souffle. Traqué par les siens, par la Caste, pour son allégeance, il n'avait pu que fuir encore et encore. Voilà trois jours qu'il courrait sans repos ni repas, tout ça parce que la vieille folle qui dirigeait ses compagnons, avait lancé à ses trousses les plus terribles de ses Chasseurs, l'Elite parmi l'élite, la très –trop !- efficace Brigade de la Nuit dont l'efficacité était surtout due à cette fille de seize ans. Seize ans et tellement plus puissante que n'importe lequel des siens, et ce même s'il avait des centaines d'années d'expérience ! Il fallait à tout prix qu'il rejoigne son nouveau Maître, lui seul pourrait La contrer et peut-être la rallier à sa noble cause…

Soudain la Créature se figea, une odeur humaine se mélangeait aux arômes de la nuit. Cette odeur se faisait de plus en plus forte et il décida de se tapir dans l'ombre d'un grand chêne car l'odeur n'était pas accompagnée du corps allant normalement avec ! Cependant, il ne pouvait se tromper, pas alors qu'il avait si faim…

Brusquement, la silhouette d'un jeune garçon d'environ seize ans apparut, comme sortie de nulle part. Il était plutôt bien fait, un corps félin d'où sourdait une puissance autant physique que magique. Ses cheveux d'ébène faisaient un contraste étonnant avec la blancheur nacrée de sa peau éclairée par l'astre lunaire. L'Être de la Nuit exultait : son repas, à l'odeur si alléchante pour un humain, lui était servit sur un plateau et allait lui permettre de rejoindre son Maître au plus tôt. Sa dernière pensée cohérente avant de se jeter sur sa proie fut brève, un simple mot : MIAM !