Merci à tous ceux qui m'ont lus, ajoutés à leurs favoris et laissés des reviews. Oui ça fait trèèèèèès longtemps que je ne pas publier, j'en suis vraiment trèèèèèès désolée. Dîtes-vous que le karma m'a déjà punie, je suis présentement à la fac et je déteste ça. Les cours en eux-même sont intéressants mais j'ai jamais autant baillé de ma vie. Pourquoi c'est tant silencieux, la fac ? Entrer dans un amphi, c'est comme entrer à l'église.

Mais je ne vais pas vous ennuyer davantage. Vous l'avez attendu un bail ce chapitre. Je l'ai tellement corrigé et recorrigé que je me suis dit, il est temps. Espérons qu'il sera à la hauteur.

Asphodel ! Aconit ! Ellébore ! Chrysopes !

Bon chapitre.

Chapitre 3 : Dans l'antre de l'ennemi...


Lorsque Harry se réveilla plusieurs heures plus tard, il se sentit immédiatement différent. Agréablement surpris, il en compris tout de suite la raison. Il n'était pas fatigué. Pour être précis, il se sentait reposé. Un soulagement sans nom déferla en lui et les larmes lui montèrent aux yeux. Il ne parvenait à se rappelait la dernière fois qu'il avait dormi sans être assaillit par le souvenir de Cédric.

Il coupa immédiatement court à ce chemin de penser. Il avait inexplicablement réussi à dormir d'un sommeil de plomb, il ne souhaitait pas tenter le diable en repensant à la cause de ses cauchemars. Même s'il se doutait que ce n'était que partie remise, il préférait profiter de cette accalmie temporaire.

Il ouvrit enfin les yeux.

Il n'était pas dans son dortoir, se rendit-il compte en louchant sur le plafond sombre.

Il se souvint alors s'être promené dans le château et s'être réfugié, les genoux contre la poitrine, dans l'encadrement d'une fenêtre. Or, il était désormais allongé de tout son long sur un canapé en cuir. Instinctivement, il dégaina sa baguette comme une épée et se redressa. Il pointa le bout de bois devant lui, grimaçant. Il ne voyait même pas le bout de son nez. Il plissa les yeux, tentant de distinguer son environnement, sans résultat.

De l'autre main, il tapota à tâtons autour de lui pour retrouver ses lunettes. En vain. La peur commençait à lui tiraillait le ventre. Un serpentard était peut-être tombé sur lui et avait décidé de le mener à Voldemort. Ou bien...

« Vous avez bientôt terminé ? » demanda une voix froide derrière lui.

En parlant de serpentard...

Harry se tendit et resserra son emprise sur sa baguette. Cette voix ne l'avait jamais inciter à baisser sa garde.

« Pourrais-je avoir mes lunettes, s'il vous plaît, monsieur ? » dit-il, d'une voix ferme.

Un poids léger atterrit sur ses genoux. Dépliant précipitamment les branches en fer, il posa les lunettes sur son nez avec soulagement. Et sursauta. En face de lui, le professeur Rogue l'obsevait avec une indifférence presque insultante. Une tasse de thé à la main, il avait l'air de s'ennuyer royalement. Mais le résultat restait tout de même impressionnant et il faillit hésiter à le déranger. Faillit seulement.

« Où sommes-nous ? » demanda le jeune homme, en regardant autour de lui, curieux.

« Où sommes-nous, monsieur. » le corrigea le maître des potions.

Harry soupira. Il avait passé une si bonne nuit de sommeil. Pourquoi Rogue voulait-il tellement le faire sortir de ses gonds ? Lui qui n'avait pas été de si bonne humeur depuis des semaines.

Il compta jusqu'à dix, déterminé à ne pas céder à son tempérament.

« Où sommes-nous, monsieur ? » répéta t-il alors, avec patience.

« Dans mes appartements. » répondit Rogue, de sa voix doucereuse.

« Oh ! » dit Harry, très étonné.

Les yeux de Rogue brillèrent de méchanceté.

« Votre rhétorique, M. Potter, à toujours eu le don de stimuler ma verve sarcastique. »

Et voici comment Severus Rogue ruina sa journée qui avait si bien commencé. Irrité, Harry se demanda si Rogue pouvait tenir une conversation sans insultes, ni commentaires désobligeants. Peu probable, sans aucun doute. Desespéré de faire quelque chose de ses mains, il ôta ses lunettes et les nettoya avec le coin de son T-shirt trop grand. Puis, vrillant son regard émeraude sur l'homme devant lui, et, d'un ton qu'il essaya de maintenir le plus respectueux possible, il demanda :

« Pour quelle raison m'avez-vous emmené ici, monsieur ? »

Mais Rogue ne répondit pas et le regarda fixement dans les yeux. Grimaçant intérieurement, il crut que son professeur avait peut-être détecté l'insolence dans son regard. Insolence qu'il n'avait pas réussi à capter dans son ton. Il se prépara alors à une énième tirade contre les Gryffondors, contre son arrogance mais les mots qui s'échappèrent de la bouche de son aîné le laissèrent bouche-bée.

« Vous avez les yeux de votre mère. »

Il y eut un instant de flottement.

Il parut ensuite réaliser ce qu'il venait de dire parce que son visage se renfrogna. Celui d'Harry s'éclaira.

« Vous connaissiez ma mère ? » demanda t-il, abasourdi.

« Potter, vous savez qu'il est interdit de se promener dans le château après le couvre-feu. » rétorqua sèchement le professeur.

« Vous changez de sujet. » dit Harry, d'une voix outrée.

L'idée que quelqu'un, et en particulier Rogue, puisse détenir des anecdotes sur sa mère et refuser de les partager avec lui créait une boule horrible dans le ventre. Il ouvrit la bouche.

« Dix points en moins pour Gryffondor ! » le coupa Rogue.

« Vous deviez être assez proche d'elle pour vous souvenir de la couleur de ses yeux. » bafouilla t-il.

« Vingt points en moins pour Gryffondor ! Continuez comme ça et Gryffondor n'aura définitivement plus aucune chance dans la course pour la Coupe des Maisons. »

Harry se tut, persuadé que le professeur ne manquerait pas de mettre à exécution à sa menace. Il ne se souvenait que trop bien de la fois où Hermione, Neville et lui-même avaient perdu cinquante points chacun. Il ravala ses questions, amer.

« Pourquoi suis-je ici ? » demanda t-il alors, bien que l'idée d'en apprendre plus sur sa mère était toujours dans son esprit.

« Parce que je vous y ai emmené. » répondit Rogue, avec malice.

Harry pensa distraitement que s'il avait été un personnage de cartoon, son visage serait à présent rouge brique et prêt à d'exploser. Rares étaient les personnes qui arrivaient à le faire sortir de ses gonds mais Rogue était définitivement l'une d'entre elles. Il respira profondément.

« Pourquoi m'avez-vous emmené dans vos quartiers, monsieur ? » demanda Harry, calmement.

Pendant une fraction de seconde, Harry crut voir une expression résigné traverser le visage de son professeur. Naïvement, il pensa que l'homme allait lui délivrer la véritable raison. Mais cette expression disparue aussi vite et fut remplacée par son masque habituel.

Il allait mentir, Harry le savait. La remise en place de son air impassible le dénoncer autant que son visage innocent à lui.

« Je suis un membre de l'Ordre du Phénix, Potter. Peu m'importe que vous en doutiez. » commença l'homme.

Harry eut la décence de paraître gêné.

« Et étrangement, » continua t-il, aveugle à ses gesticulements. « l'une des principales missions de l'Ordre est d'assurer votre sécurité. Ce qui est, d'après moi, une pure perte de temps étant donné l'ardeur que vous mettez à vous mettre en danger. »

La façon dont il le dit, comme si c'était la chose la plus stupide qu'il est jamais entendu fit naître en Harry une micro-vague d'affection pour son professeur. Lui au moins ne faisait pas semblant que bien-être lui importait.

Contrairement à Dumbledore et au reste des membres de l'Ordre du Phénix, lui dit une petite voix.

Faire semblant était au combien plus douloureux que de ne pas se soucier du tout. Il le savait bien, cette technique avait été la préférée des Dursley lorsqu'il était enfant. Cette pensée le rendit hargneux.

« Si vous aviez peur que je me fasse un torticolis et que ne puisse pas me défendre contre Vol... »

« Le Seigneur des Ténèbres. » siffla l'ancien mangemort.

« ... demort lorsqu'il tentera à nouveau de m'assassiner vous auriez pu seulement me secouer et m'ôter une cinquantaine de points pour faire bonne mesure. » s'emporta l'adolescent.

« Et vous laisser gambader dans Poudlard ? » ricana t-il.

Ils s'affrontèrent du regard. L'un et l'autre sachant très bien que, dans son état d'esprit, il ne serait jamais retourné dans son dortoir. Même s'il avait perdu cinquante points. Mais Harry ne l'avoua pas à haute voix. Au lieu de cela, il se tortilla sous le regard soudainement insistant de l'homme devant lui.

« Pourquoi n'avez-vous pas demandé une potion de sommeil sans rêves à Mme Pomfresh, Potter ? » aboya Rogue, brusquement.

Harry fronça les sourcils.

« La potion de sommeil sans rêves n'est pas sensée être addictive ? »

Rogue haussa un sourcil, clairement étonné d'apprendre qu'il écoutait vraiment en cours. Harry roula des yeux.

« En effet, Mr Potter. La potion de sommeil sans rêves, prise de nombreuses fois sur une courte période provoque une addiction et d'autres effets secondaires... désagréables, dirons-nous. Cependant, prise une fois de temps en temps, cette potion correctement préparée est sans danger. »

Il se leva rapidement mais gracieusement, faisant voltiger majestueusement sa cape derrière lui. Harry le suivit du regard. Ensuite, choqué et émerveillé, il se rendit enfin compte qu'il se trouvait dans les quartiers du plus terrifiant des professeurs de Poudlard.

Dans la Tour Gryffondor, les spéculations allaient de bon train sur la décoration des appartements de "la chauve-souris des donjons". Certains avançaient que les toiles d'araignées s'amassaient sur les murs et les plafonds, d'autres que les bibelots habituels que l'on mettait sur la cheminée étaient remplacés par des cadavres de grenouilles et d'ingrédients en tous genre conservés dans des bocaux. Il circulait même une légende, véhiculée par les élèves les plus âgés aux premières année selon laquelle Rogue emmenait dans ses quartiers les élèves les plus turbulents et que, dès lors, jamais plus ces élèves ne faisait perdre de points à leurs maisons.

Mais les appartements de Rogue était tout sauf sinistre, remarqua Harry en laissant son regard se promenait dans le salon.

Il ne traînait aucune toile d'araignée dans quelque coin que ce soit et il n'y avait aucun bocal sur la cheminée, constata t-il après avoir rapidement survolé le salon du regard. Les murs étaient beiges, une couleur neutre et Harry devina que dans l'intimité de ses appartements, le serpentard ne souhaitait pas entendre parler de rivalité des maisons, contrairement à la loyauté sans faille qu'il affichait en dehors de ces murs. Les fauteuils et le canapé en cuir étaient d'un noir de jaïs, contrastant avec la couleur pâle des murs. Le cuir du fauteuil que le professeur venait de quitter était légèrement écaillé, signe qu'il y avait passé de longues soirées assis, dans une profonde réflexion.

Peut-être essayant de se remettre d'une nuit de cauchemars éreintante, rêvassa le gryffondor.

« Tenez. » l'interrompit Rogue, qui s'était matérialisé devant ses yeux.

Il lui tendait une fiole. Harry en reconnut tout de suite le contenu. La potion de sommeil sans rêves. Potion qui, il s'en souvenait très bien, l'avait plongé dans l'inconscience des plus bienvenues après la Troisième Tâche.

« Merci » murmura Harry, la voix enrouée par l'émotion.

Parce que c'était certainement la chose la plus gentille qu'on est faite pour lui depuis des semaines. Bien que Rogue n'ait jamais prétendu être concerné par autre chose que son état physique (même si Harry pensait qu'il ne serait pas totalement opposé à une légère mutilation), il lui donnait quand même aujourd'hui une potion de sa propre réserve personnelle. Et il l'avait emmené dans ses appartements après l'avoir trouvé en dehors de son dortoir, après le couvre-feu. McGonnagall n'aurait jamais fait ça.

Mais Rogue, qui n'éprouvait que du dégoût envers lui, si.

La vue d'Harry devint floue. Il cligna des yeux puis, gêné par cet embarrassant affichage d'émotion, il détourna le regard. Maudissant intérieurement son manque de sommeil qui détraquait -mauvais terme, l'attaque était encore fraîche dans son esprit- ses émotions, il saisit la première occasion pour se soustraire au regard insistant qui l'intimidait.

« Vous avez fait tombé un parchemin. » marmonna t-il, en voyant le papier jauni sur le sol, près de la cheminée.

Avec hâte, Harry se laissa glisser hors du fauteuil. Il franchit la distance qui le séparait dudit parchemin à quatre pattes. Et se traita mentalement d'idiot pour se déplacer comme un bambin devant son professeur.

Rouge de honte, il agrippa le parchemin comme un naufragé s'agrippait à sa bouée.

En tournant et retournant le bout de papier, le gryffondor eut la surprise d'y voir son écriture désordonnée. Horrifié, il comprit aussitôt que le professeur avait profité de son sommeil pour lire ses pensées intimes. Il était au courant de ses cauchemars, de ses visions et de ce qu'il pensait de lui. De l'implosion de ses relations avec Ron et Hermione. L'horreur se mua rapidement en fureur.

Comment ose t-il ? fulmina Harry.

Il se releva si vite que des points blancs apparurent devant ses yeux. Le parchemin fermement serré dans son poing, Harry sentit quatre longues années d'injustice remonter à la surface. Furibard, prêt à tempêter à s'en casser la voix contre son professeur, son regard accrocha deux magnifiques yeux émeraudes. Les mêmes que les siens.

Son discours incendiaire mourut sur ses lèvres.

Il n'y avait que deux photographies dans le salon du professeur Rogue. L'une représentait une femme brune, la mine fermée qui tenait un petit garçon par la main. L'autre représentait une belle rousse souriante aux yeux émeraudes.

La mère d'Harry.