Coucou tout le monde !

Bon alors voilà, nous y sommes : le dernier chapitre xD Comme je vous l'avais dit, il est relativement court et en deux parties =p Ce n'est pas vraiment un épilogue puisqu'il laisse encore des possibilités à la fin, mais il marque quand même le dénouement de cette histoire =p

Autant le dire tout de suite, je n'ai pas prévu de suite à cette fiction et je ne compte pas en faire une x) Désolée pour celles qui en attendaient une, mais je préfère finir sur une note plutôt joyeuse qui laisse la place à l'imagination de chacune =p

Je n'en dis pas plus et pour la dernière fois, je vous souhaite une bonne lecture ;)


Un an plus tard

Posté devant le miroir de sa salle de bain, Drago se disputait avec sa cravate depuis plusieurs minutes déjà. Il poussa un profond soupir, évacuant sa nervosité, et tenta à nouveau de la nouer correctement. Peine perdue. Ses doigts ne lui obéissaient plus et s'emmêlaient, incapables de faire le nœud correctement.

On frappa discrètement à sa porte de chambre. Des pas feutrés sur la moquette se firent entendre. Puis de nouveaux coups contre la porte de sa salle de bain, qui s'entrouvrit bientôt, laissant apparaître Hermione.

– Tu n'es pas encore prêt ! Lui reprocha-t-elle gentiment. Tout le monde t'attend en bas !

– Je n'arrive pas à mettre cette fichue cravate ! Pesta-t-il en lançant le vêtement rebelle sur le bord du lavabo. Et ça me stress de savoir que tout le monde m'attend !

– Et tu es surtout beaucoup trop excité pour coordonner tes gestes, se moqua-t-elle en souriant.

Elle s'empara de la cravate et la lui noua aisément. Si elle fit exprès d'effleurer sa nuque en la lui mettant, elle n'en laissa rien paraître. Elle sourit en constatant que Drago trépignait, les yeux brillants, comme un gamin qui déballe ses cadeaux le jour de Noël. Sauf qu'on était en plein mois d'Août.

– Tu te rends compte ? S'exclama-t-il en retrouvant la voix rêveuse et excitée qu'il avait depuis le début de la journée. Je suis libre ! Enfin libre ! J'en ai fini avec cette réinsertion ! Avec Azkaban !

Hermione leva les yeux au ciel. Il avait reçu une lettre du ministère le matin même, et qui rendait officielle la fin de sa réinsertion, puisque la Gryffondor l'avait déclaré apte à réintégrer la société après les deux ans qu'il avait passé chez elle. Et même s'il savait depuis longtemps qu'il en serait ainsi, il se comportait comme s'il s'agissait de la plus belle surprise et du plus beau cadeau qu'on lui avait jamais fait. Il n'arrêtait pas d'en parler, ne cessait de lui dire que c'était merveilleux, une véritable bénédiction de Merlin, qu'il était le plus heureux des hommes. Les dix premières minutes, elle s'en était amusée, mais là, elle n'en pouvait plus. La façon dont il en parlait l'agaçait. Et il fallait bien l'avouer, elle était vexée. Vexée qu'il soit si heureux de ne plus avoir d'obligeances à son égard, vexée qu'il se sente libre d'être défait de ce contrat. A croire que sa réinsertion avait été un vrai calvaire, une nouvelle prison après Azkaban ! A croire qu'il ne la supportait plus au point que sa liberté officielle était pour lui un intense soulagement. A croire qu'il était content de s'en aller, de la quitter.

Et ça lui restait en travers de la gorge.

Cependant consciente de l'importance de cette journée pour Drago, elle essayait tant bien que mal de masquer son agacement. Et elle devait d'autant plus y parvenir qu'une petite fête avait été organisée le soir même pour célébrer l'événement.

– Bon allez, file, ou ils auront tout mangé avant que tu ne poses le pied sur la première marche.

Il lui sourit, déposa un baiser sur ses lèvres et s'engagea dans le couloir d'un pas gaillet qu'elle ne lui avait jamais vu, ce qui ne fit qu'accentuer sa mauvaise humeur.

Lorsque Drago franchit la porte de la salle à manger, une salve d'applaudissement l'accueillit. Il sourit en constatant que tous ses proches étaient venus : Blaise, qui riait de plaisir, accompagné de sa petite amie qu'il avait mis des mois à présenter à Drago sa mère, qui retenait difficilement ses larmes, assise juste à côté de Severus, qui semblait pressé de partir, visiblement agacé de se retrouver au milieu de tous ses élèves. Ces derniers se tenaient d'ailleurs à distance respectable de leur directeur, et lui portaient plus d'attention qu'ils n'en accordaient à Drago, visiblement méfiants et anxieux. Seuls John, Alec et Marvin avaient osé s'asseoir à côté de lui. Les yeux pleins de malice, ils souriaient d'une oreille à l'autre, sans que Drago puisse savoir avec certitude si c'était parce qu'ils étaient contents pour lui ou parce qu'ils s'amusaient d'agacer Severus au plus haut point. Grégoire, juste à côté de la petite amie de Blaise, applaudissait à tout rompre.

Assis à l'autre extrémité du U formé par les tables se tenaient Benjamin et Quentin qui lui adressèrent un clin d'œil. Après eux venaient Potter et sa femme, de nouveau enceinte. Ils ne les considéraient pas vraiment comme ses proches _ du moins pas au même titre que Blaise ou Quentin _ mais il leur devait une fière chandelle, alors il n'avait pu que les inviter. Et puis Hermione l'aurait sûrement forcé à regagner sa chambre pour la nuit s'il avait refusé. Et franchement, il avait d'autres projets pour la soirée à venir. Il eut un sourire narquois en avisant Potter qui se démenait pour calmer son plus vieux gamin, visiblement bien énervé.

– Merci, souffla-t-il, ému de les voir tous rassembler pour fêter sa liberté.

Derrière lui, Hermione l'incita à s'avancer. Hésitant, il s'installa entre sa mère, qui l'embrassa chaleureusement, et Blaise, qui lui donna une tape amicale sur l'épaule.

La Gryffondor s'installa près de Ginny et Quentin en tentant d'étouffer l'amertume qui montait. Elle avait déjà l'impression de le perdre. Elle se surprit à jalouser Blaise et Narcissa, si proches de lui, et qui étaient sûrs de ne jamais le voir s'éloigner. Blaise était son meilleur ami depuis Poudlard. Narcissa était sa mère. Face à ces liens étroits et indéfectibles, elle ne représentait pas grand chose. Sa relation avec Drago n'avait aucun point d'attache stable. Certes, c'était grâce à elle qu'il pouvait retrouver sa liberté, mais rien n'aurait été possible si Narcissa ne l'avait pas proposé pour le projet. Alors même s'il lui en était reconnaissant pour l'instant, cela ne durerait pas éternellement.

Blaise se leva et fit tinter sa cuillère sur son verre, la tirant de ses sombres pensées.

– Merci, dit-il quand le silence se fit. Et merci à tous d'être venus ce soir pour fêter cet événement tant attendu par notre ami Drago.

Il jeta un discret coup d'œil à Harry et Ginny, pas sûr d'avoir employé le bon terme pour qualifier leur relation avec le Serpentard. Le Survivant esquissa un sourire et l'invita à poursuivre d'un geste de la main.

– Hum... Comme je vous le disais, ce jour est un Grand jour ! Il marque pour Drago la fin de sa réinsertion, sa sortie définitive d'Azakaban ! Cette journée annonce pour lui un nouveau départ ! Le début d'une nouvelle vie. Je voudrais donc porter un toast à Drago. A Drago !

– A Drago ! Répétèrent les sorciers en cœur.

Un concert de tintement s'en suivit lorsque les coupes de champagnes s'entrechoquèrent. Face au peu de conviction que mit Hermione pour porter son toast, Ginny fronça les sourcils et lui jeta un regard interrogateur. La Gryffondor la rassura d'un sourire et se tourna rapidement vers le petit Harry _ qui n'était plus si petit que ça mais qui le restait face à son homonyme _ pour cacher son trouble.

« Le début d'une nouvelle vie ». A croire que Blaise avait prononcé ces mots exprès pour lui zapper le moral ! Une nouvelle vie ! Car c'était bien cela qu'elle redoutait. Que Drago plaque tout pour profiter de sa toute nouvelle « liberté ». La gorge nouée, elle hésitait encore entre pleurer ou rager contre Blaise et le monde entier quand Ginny se leva à son tour, une main posée sur son petit ventre arrondi.

– J'ai moi aussi une annonce à faire. Non, nous ne connaissons toujours pas le sexe du bébé, sourit-elle devant le regard brillant des filles.

Ces dernières poussèrent un soupir, déçu. Logan, assis à un coin de la table, d'humeur mélancolique et morose, eut une pensée douloureuse pour Arya, qui aurait certainement trouvé ridicule d'attacher autant d'importance à un bébé. A un bébé pas encore né, qui plus est ! « Je ne vois pas ce que le sexe change » aurait-elle dit, et il entendit presque sa voix dans sa tête. «Que ce soit une fille ou un garçon, c'est toujours aussi chiant et brailleur ». Il se mordit la lèvre inférieure et déglutit avec peine. Il ne devait plus penser à Arya. Elle était partie depuis plus d'un an et il devait l'oublier.

– Logan, ça va ? S'enquit Alice, une expression inquiète sur le visage.

Il se tourna vers elle et lui adressa un sourire contrit. Oui, il devait oublier Arya. Et si Kate n'avait pas réussi à la lui sortir de la tête quelques mois plus tôt, alors peu être que le doux visage de sa nouvelle petite amie y parviendrait. Peut-être que les yeux aciers qui le hantaient parfois la nuit s'estomperaient pour laisser place aux deux prunelles émeraudes qui l'observaient, brillantes de malice et d'amour. En tout cas, c'est ce qu'il aurait voulu.

– Cependant, je pense que ce que j'ai à dire vous plaira tout autant, continua Ginny. Comme vous le savez, deux des joueurs de réserve des Canons de Chudley ont décidé de prendre leur retraite anticipée et ont donc quitté l'équipe, laissant deux places vacantes pour leur poste. Des sélections vont être organisées afin de leur trouver des remplaçants. Les inscription sont censées être closes depuis une semaine, mais j'ai réussi à y inscrire Drago avant-hier en début d'après-midi. Donc, reprit-elle en posant son regard sur le Serpentard, si ça te dit, tu as deux mois pour t'entraîner. Ensuite, mon équipe décidera si tu peux pourvoir à un des deux postes de Poursuiveur de réserve.

Il fallut une seconde à l'assemblée pour réaliser ce que la jeune femme venait de proposer au Serpentard. Harry manqua de s'étouffer avec sa propre salive, et Hermione, tout aussi étonnée que lui, en déduisit qu'il n'était pas au courant. Et à en voir la tête de tous les sorciers présents, personne ne l'était. Elle ne put retenir un sourire en avisant l'air hébété de Drago, qui n'en revenait pas.

– Tu me proposes une place dans ton équipe ? Demanda-t-il, médusé. A moi ?

– Pour avoir la place, il va falloir que tu t'entraînes dur. Plusieurs joueurs briguent le poste. Et oui, c'est bien à toi que je fais cette offre, sourit-elle. Tu n'as pas de travail il me semble. A moins que tu aies prévu de te la couler douce pour le restant de tes jours, bien-sûr.

– Non ! J'accepte ! J'accepte, répéta-t-il, toujours sous le choc. Je te promets de faire tout mon possible pour obtenir ce poste. Je... Merci beaucoup, lâcha-t-il enfin, empreint de reconnaissance.

Il était tellement ému qu'il se leva pour l'étreinte, sous l'oeil mauvais de Harry.

– Bon hey, gronda celui-ci. T'es pas encore pris, alors n'en fait pas trop quand même ! Ma femme n'est pas corruptible !

Ginny leva les yeux au ciel et Drago sourit avant de retourner s'asseoir.

– A Ginny ! S'écria Blaise Et à la future carrière de Drago !

Un deuxième toast fut porté. Les enfants s'étaient déjà jetés sur les gâteaux apéritifs et ils ne tinrent pas longtemps avant d'en emporter quelques paquets et de déguerpir dans le salon pour regarder un film ou jouer à la console. Autant parce qu'ils étaient intimidés par la présence de Rogue que parce que les discussions des adultes les ennuyaient.

Tout le monde alla féliciter Drago pour sa toute nouvelle liberté, ainsi que Ginny pour le cadeau qu'elle lui avait fait. Narcissa alla jusqu'à lui faire la bise et la remercia pour tout ce qu'elle avait fait pour son fils. Elle fit de même avec Hermione puis Harry, gênée mais sincère et reconnaissante. Severus se contenta d'un hochement de tête sévère avant de s'éloigner.

Fidèle à lui-même, Grégoire ne tarda pas à venir chercher Drago pour qu'il joue aux jeux vidéos avec lui, et le jeune homme se vit traîner de force jusqu'au salon. Compatissant à son malheur, Blaise l'accompagna. Harry engagea une conversation sur le boulot avec Quentin et Benjamin, laissant Ginny et Hermione entre filles dans le salon.

– Alors, qu'est-ce que vous avez prévu de faire, avec Drago ? S'enquit la rouquine tout en surveillant son fils du coin de l'œil.

James s'amusait grandement avec les jouets que lui avait trouvé Hermione, en compagnie de plusieurs filles qui craquaient littéralement pour le fils des Potter.

Hermione l'observa quelques minutes avant de répondre.

– Il va aller vivre quelques temps chez sa mère, en attendant que les médias l'oublient. Ca éveillerait les soupçons s'il emménageait ici dès la fin de sa réinsertion.

– Comme ça, les gens penseront que tu as succombé à son charme après la fin de sa réinsertion et non pendant ! Très astucieux ! S'exclama Ginny avec un sifflement admiratif.

Son amie ne put retenir un sourire amusé.

– Et pourtant, quelque chose te tracasse, enchaîna la rouquine, plus perspicace que ne l'aurait cru Hermione.

Cette dernière perdit aussitôt son sourire. Inconsciemment, elle jeta un regard vers Drago. Le jeune homme avait visiblement eu son quota de jeux vidéo car il rendit leur manette aux enfants et alla rejoindre sa mère et Severus qui avaient préféré s'éloigner pour s'asseoir dans la véranda. Blaise lui emboita le pas, et ils prirent place à côté du couple, sans que le blond soit conscient qu'on parlait de lui à quelques pas de là.

– J'ai peur qu'il ne revienne pas, avoua finalement la brunette en pinçant les lèvres pour contenir ses émotions.

Ginny arqua les sourcils, visiblement surprise. Elle ne savait pas exactement à quoi elle s'attendait, mais sûrement pas à cela.

– Et où voudrais-tu qu'il aille ? Sa mère a vendu le manoir familial l'an dernier et il ne leur reste que leur maison de campagne. A moins qu'il ne décide de racheter un château quelque part, il n'a nulle part où aller. Et puis, tu n'abandonnerais jamais cette maison, même s'il t'achetait le palais de la reine d'Angleterre !

– Ginny... ce n'est pas de ça que j'ai peur. Mais qu'il parte avec une autre...

.

Quelques heures plus tard, alors que tous les invités avaient pris congés, alors que les derniers couche-tard commençaient à débrancher et à éteindre, Drago frappa doucement à la porte de la chambre d'Hermione.

– Je ne comprends vraiment pas pourquoi ton fichu portrait continue de me demander le mot de passe à chaque fois que je viens ! Marmonna-t-il en refermant derrière lui.

– Il est rigoureux dans son travail, que veux-tu ? Répondit-elle avec un mince sourire. Je ne me rappelles pas t'avoir invité à venir, d'ailleurs... murmura-t-elle alors qu'il s'approchait, les yeux brillant.

Il arqua un sourcil et esquissa un de ses sourires en coin qui la faisaient fondre, et que seule Arya était capable de reproduire.

– Tu préfères que je parte ? S'enquit-il d'une voix suave qui la fit frémir en faisant glisser une mèche de cheveux acajou entre ses doigts.

– Hmm... ça dépend du nombres de verres de Pur Feu que tu as bu ce soir...

Elle étouffa un hoquet de surprise lorsqu'il la renversa sur le lit, s'allongeant à ses côtés. Il fit glisser la brettelle de sa chemise de nuit, dégageant son épaule qu'il embrassa doucement, remontant lentement dans son cou en prenant tout son temps.

– Je n'ai bu qu'une coupe de champagne et rien d'autre, lui assura-t-il entre deux baisers. Alors, je reste, ou je m'en vais ?

Il était si proche qu'elle pouvait sentir son souffle chaud sur ses lèvres, ses cheveux qui chatouillaient son cou. Elle avait tellement envie de se laisser aller, d'oublier toutes ses craintes pour se donner à lui corps et âme. Ses doutes semblaient tellement ridicules à présent, alors qu'il l'embrassait avec une passion qui ne pouvait pas être feinte.

Sauf que ce n'était pas de sa sincérité qu'elle doutait. Et que ses craintes persistaient, lui nouant l'estomac. A présent, il était libre. Et il allait partir dès le lendemain pour la maison de campagne de sa famille. Il avait déjà prévu de multiples sorties avec Blaise, Quentin ou Benjamin. Et maintenant que Ginny lui avait fait cette offre, il allait passer pas mal de temps dans les boutiques de Quidditch et sur le terrain de l'équipe à s'entraîner. Sous les yeux avides de toutes ces petites pétasses qui ne manquaient jamais un entraînement, qui bavaient presque devant les joueurs qui s'entraînaient. Le seul fait de penser à toutes les filles qui lui feraient des avances, animées par le désir de s'afficher avec « le ténébreux et mystérieux Drago Malfoy, dont la célébrité n'a d'égal que l'immense richesse dont il est l'héritier », comme l'avait écrit Skeeter dans un de ses deniers articles, suffisait à la rendre malade de jalousie. Ca, pour être célèbre, Drago l'était. Son passé de fils de mangemort repenti ajouté à tous les articles à scandales écrit lors de sa réinsertion avaient fait grimper sa côté de popularité, et les groupies étaient déjà à l'affut. Car après tout, Drago était censé être célibataire. Et là encore, Skeeter n'avait pas manqué de le rappeler.

Jalouse, elle l'était, et elle n'avait pas honte de l'admettre. Mais malgré ce qu'elle pouvait penser de tout cela, elle n'avait pas son mot à dire. Car s'ils voulaient avoir de la crédibilité, Drago devait se montrer en public sans elle, avec des amis, mener une vie ordinaire, comme si sa réinsertion s'était déroulée selon les termes du contrat. Comme si leur relation n'était qu'une amitié, qui évoluerait pas la suite, certes, mais pas avant plusieurs semaines. Voir des mois. Et entre temps, il avait tout le loisir de changer d'avis et de faire en sorte qu'elle reste au stade de l'amitié.

Cette pensée lui noua l'estomac et elle ne put se retenir plus longtemps de poser la question qu'elle ruminait et qui lui brûlait les lèvres depuis plusieurs jours.

– Drago ? Demanda-t-elle d'une voix fébrile.

– Hmm... répondit-il évasivement, perdu dans son cou.

– ...Tu me promets que tu reviendras ?

Cette question, pour la moins inattendue, coupa net le jeune homme qui se redressa, sourcils froncés.

– Je te demande pardon ? S'enquit-il, pas sûr d'avoir bien compris.

Hermione détourna le regard, honteuse.

– Tu crois que... que je vais m'en aller et ne jamais revenir ? S'étonna-t-il en la dévisageant, surpris qu'elle puisse penser cela de lui.

– C'est juste que... tu pourrais rencontrer quelqu'un d'autre. Tu es libre de faire ce que tu veux, maintenant...

Drago haussa les sourcils, sidéré qu'elle puisse penser à des choses pareilles. La passion qui l'animait quelques secondes plus tôt s'envola et il recouvra son sérieux.

– Qu'est-ce que tu vas t'imaginer là ! Evidemment que je vais revenir ! C'est avec toi que je veux vivre Hermione !

– Mais tu ne comprends pas Drago ! S'exclama-t-elle en s'asseyant sur le bord sur lit. Pour l'instant c'est ce que tu veux, oui, mais après ? Je suis la seule femme que tu aies rencontré depuis ta sortie de prison.

– Je ne vois franchement pas le rapport ! Répliqua-t-il, agacé.

Il ne comprenait pas pourquoi elle avait besoin de lui parler d'une chose pareille à un moment pareil ! Aujourd'hui, c'était sa journée après tout ! Elle aurait du se réjouir pour lui, non ? Et puis ils avaient déjà eu cette conversation. Il allait passer trois mois chez sa mère le temps que ça tasse, puis emménagerait avec elle et les gamins dans cette maison où il avait vécu les plus beaux jours de sa vie.

– Le rapport Drago, c'est que tu n'as pas de comparaison ! Et que tu vas rencontrer une multitude de filles prêtes à tout pour t'avoir et qui seront sûrement bien plus attirantes que moi ! Expliqua-t-elle, la voix tintée de jalousie.

– Parce que tu crois que je vais te laisser tomber pour sortir avec la première minette venue ? Se vexa-t-il, indigné du peu de confiance qu'elle lui accordait.

– Non, bien-sûr que non... s'empressa-t-elle de se défendre, de peur de l'avoir énervé. Oh Drago ! C'est juste que... j'ai tellement peur de te perdre, avoua-t-elle en enfouissant son visage dans son cou.

Pris de court par ce soudain changement d'humeur, il ne put que refermer ses bras sur elle, sans toutefois s'empêcher de pousser un léger soupir. Au fond, elle était simplement inquiète et jalouse, ce qui n'était pas un mal. Au contraire, cela prouvait qu'elle tenait à lui. Mais quand même. Il avait envisagé une soirée totalement différente.

– Ca me rend dingue que tu t'en ailles avec toutes ces filles qui sont à l'affut ! Rien que dans l'équipe de Ginny, il y en a certainement qui te plairont. Sans compter qu'elles adorent le Quidditch. Ca vous fait déjà un point commun.

– Je m'en fiche que tu n'aimes pas le Quidditch, répondit-il avec une esquisse de sourire, amusé par son ton boudeur. Tu m'aimes moi et ça me suffit.

Elle lui rendit son sourire, quoique légèrement gênée d'avoir fait une telle scène un soir si important. Néanmoins, elle était soulagée de voir ses doutes infondées. Elle n'aurait pas supporté de vivre les prochains mois dans l'incertitude, à se ronger les ongles en guettant le retour incertain de Drago. Elle contempla encore une fois son visage aux traits délicats, balayé par quelques mèches blondes qui soulignaient ses yeux aciers qui la faisaient fondre. Une vague d'émotions l'envahit lorsqu'elle réalisa qu'elle ne le perdrait pas de sitôt et qu'il l'aimait pour elle, et pas parce qu'il lui était redevable.

– Je t'aime tellement, murmura-t-elle en l'embrassant doucement, touchée par ses paroles.

Il soupira de bien-être et l'attira contre lui, se laissant aller sur les oreillers. Elle ne manqua pas de remarquer l'étincelle de désir qui subsistait dans ses yeux sombres et sourit piteusement.

– Je m'excuse d'avoir gâché ta soirée, murmura-t-elle, honteuse.

– Oh mais non, tu n'as rien gâché du tout ! Ne t'inquiète pas pour ça, répondit-il en s'efforçant de paraître crédible.

– Je me doute que tu avais d'autres projets pour la nuit, glissa-t-elle, plus perspicace qu'il ne l'aurait pensé.

Elle embrassa légèrement l'arrête de sa mâchoire, mine de rien, et lui adressa un sourire innocent. L'effet fut immédiat et elle se retrouva coincée entre le matelas et le corps de Drago, dont les yeux brillaient bien plus que quelques secondes auparavant.

– Ca peut encore s'arranger, murmura-t-il, et sa voix rauque la fit frissonner.

Et finalement, sa soirée fut loin d'être décevante et remplit toutes ses attentes.


Deux ans et demi plus tard.

Logan ouvrit la porte de son ancienne chambre et resta un instant immobile sur le seuil, perdu dans de lointains souvenirs. Ayant fini sa formation de tireur de baguette magique d'élite depuis plus d'un an, il avait pris un studio sur le Chemin de Traverse, et son ancienne chambre chez Hermione avait été attribué à Seth, majeur depuis deux mois.

Comme lui, neuf autres pensionnaires avaient pris leur indépendance, laissant la place à leur cadets. Hermione avait eu du mal à laisser partir ses plus anciens protégés, mais elle s'était fait une raison. Et puis elle avait accueilli quatre nouveaux adolescents ces deux dernières années : un frère et une sœur dont les parents, nés moldus, étaient décédés dans un accident de voiture un garçon d'une douzaine d'année, et une française de quatorze ans. Sa dernière parente s'était éteinte, vaincue par les années, et les autorités sorcières avait préféré l'envoyer chez Hermione plutôt que dans un orphelinat moldu. Elle s'était montrée très réticente, scandalisée de devoir quitter BeauxBâtons, mais Poudlard l'avait finalement séduite. Il n'y avait pas que le château qui l'avait décidée à rester, d'ailleurs, car il fallait bien avouer qu'elle n'était pas insensible aux beaux yeux de Grégoire.

Le jeune homme observa un instant la pièce, grimaça à la vue des posters rock accrochés au dessus du bureau et du lit, et pinça les lèvres en constatant que les draps étaient assortis. L'aménagement même n'avait plus rien à voir avec son ancienne chambre. Seth avait poussé le lit contre le mur près de la porte et installé le bureau en face. Et à en voir la télévision qui trônait fièrement dessus, le bureau faisait plus office de meuble TV que de plan de travail. L'armoire avait été poussée dans un coin, et un large fauteuil décoré de motifs urbains occupé le coin à gauche de la porte, là où se trouvait le bureau lorsqu'il occupait la chambre. Heureusement, la pièce était rangé. Seth était parti chez sa petite amie pour les vacances de Noël, et Hermione avait tenu à ce qu'il mette de l'ordre avant son départ.

Au contraire de Seth, Logan venait de se faire plaquer par sa dernière petite amie, et Hermione l'avait invité à passer Noël à la maison, puisqu'il se retrouvait seul pour les fêtes.

Avec un soupir, il posa son sac au pied de l'armoire, sans même essayer de l'ouvrir pour voir s'il y avait de la place pour les quelques affaires qu'il avait apporté. Seth n'était pas réputé pour son goût du rangement, et il trouvait déjà extraordinaire que l'armoire ferme sans qu'un pan de pantalon n'en dépasse.

Revenir ici ne lui plaisait pas. Pire, ça lui donnait le cafard. Surtout à quelques heures de la veillée de Noël. Il avait tellement de souvenirs ici. Ca le rendait nostalgique et mélancolique. Et même si sa chambre ne ressemblait en rien à celle qu'il avait laissé derrière lui, il ne pouvait empêcher ses souvenirs de remonter, douloureux. A tel point qu'il aurait préféré rester seul dans son petit appartement, à regarder les retardataires courir d'une boutique à l'autre sur le Chemin de Traverse pour effectuer les achats de dernière minute. Au moins, chez lui, rien ne lui évoquait le souvenir d'Arya.

Car c'était bien cela son principal problème, ce qui l'avait poussé à quitter la maison, ce qui le rendait si maussade et ce qui avait causé les nombreuses ruptures qu'il avait essuyé avec toutes ses précédentes conquêtes : il ne parvenait pas à se sortir la rouquine de la tête.

Pourtant, cela faisait plus de trois ans qu'elle était partie. Il aurait du l'oublier depuis longtemps. Drago n'y pensait plus qu'en de rares occasions, et Narcissa s'était même fait une raison. Il avait pensé qu'avec le temps, il l'oublierait, mais rien n'y faisait. Il avait pourtant essayé de ne plus y penser, en se plongeant dans ses études, en sortant régulièrement avec des amis. Il était sorti avec des tas de filles, à tel point qu'on lui associait désormais la réputation de tombeur, collectionneur ou même briseur de cœur. Car même s'il avait de nombreuses filles à son actif, il fallait bien avouer qu'il ne les gardait jamais bien longtemps. Et là encore, c'était bien malgré lui. Visiblement, aucune n'appréciait de cohabiter avec le souvenir d'une gamine de seize ans, et ses relations tournaient vite court.

Il faut dire qu'il avait souvent espéré le retour d'Arya. Après tout, elle lui avait dit qu'elle reviendrait, qu'elle serait là lorsqu'il aurait fini sa formation. Sauf que cela faisait déjà un an et demi qu'il avait reçu son diplôme, et elle n'avait pas donné la moindre nouvelle, ni le moindre signe annonçant son retour. Déjà auparavant, tout le monde avait espéré la revoir lorsque la remise en liberté de Drago avait été annoncée, mais elle ne s'était pas montrée non plus. Après trois ans et demi sans nouvelles, plus personne n'espérait, et Arya était devenue un lointain souvenir.

Avec un deuxième soupir, il attrapa ce dont il avait besoin dans son sac et passa dans la salle de bain pour prendre une douche et se préparer pour le repas.

Lorsqu'il remonta dans sa chambre quelques heures et quelques verres plus tard, il était près de deux heures du matin. Les derniers invités alcoolisés venaient tout juste de monter dans leurs chambres, dont Alec, John et Marvin, qui avaient eux aussi quitté la maison pour prendre un appartement en colocation non loin du magasin des Weasley, dans lequel ils travaillaient. L'affaire marchait d'ailleurs tellement bien que Fred et George avaient prévu d'ouvrir un second magasin à Pré-Au-Lard, où ils seraient plus proche de leur clientèle attitrée : les petits sorciers de Poudlard.

Quand il ouvrit la porte et entra dans sa chambre, Logan sut immédiatement que quelque chose n'allait pas. L'air était frais, beaucoup plus que quand il était descendu. Et pourtant, il aurait du avoir chaud, avec les deux verres de Pur Feu qu'il avait avalés, en plus de la bièraubeurre et de la coupe de champagne.

Il ferma doucement la porte derrière lui et alluma. Il s'attendait à trouver un des garçons qui, ayant trop bu, n'avait su retrouver sa chambre. Ou même Seth, qui aurait pu se faire plaquer par sa petite amie pendant la soirée et qui serait revenu passer la nuit ici.

La réalité fut loin de tout ce qu'il imagina alors qu'il se retournait pour faire face à l'intrus.

– Salut Logan, lança la voix nonchalante d'Arya.

Le jeune homme se figea, incapable de parler. Il avait trop bu et l'alcool lui jouait sûrement des tours. Mais pourtant, elle était bien là. Assise sur le bureau, ses jambes se balançant dans le vide, les cheveux mouillés, sûrement après avoir escaladé le lierre sous la pluie pour atteindre sa fenêtre. C'était elle, et pourtant, il avait l'impression qu'il faisait face à une autre, qui lui ressemblait.

Elle avait toujours les mêmes cheveux roux, peut-être un peu plus long, mais toujours noués en queue de cheval. Mais elle avait grandi, s'était développée, et était encore plus féline qu'avant. A dix neuf ans, son visage comme son corps était celui d'une jeune femme et non plus celui d'une fille. Ses courbes s'étaient arrondies, son visage assagi, mais elle conservait ses traits délicats qui témoignaient de ses origines aristocratiques. Il y avait quelque chose de changé dans son attitude également. Ses yeux acier brillaient de malice, et elle semblait tellement sûre d'elle qu'il en fut bluffé. La jeune fille qu'il avait connu, encore traumatisée, appréhendait de rester seule dans la chambre d'un garçon et était beaucoup moins assurée. Tout le contraire de celle qui lui faisait face, vêtue d'un pantalon noir en cuir souple et d'une veste semblable. Arya était une jeune femme, et elle était magnifique.

– Ca m'étonne de te trouver seul, reprit-elle sans se départir de son ton tranquille. Pas de petite amie, rien ?

Plusieurs émotions contradictoires agitèrent le jeune homme, qui ne savait plus que penser. Il était à la fois stupéfait et heureux de la revoir, mais également soulagé, indécis, et agacé qu'elle soit entrée dans sa chambre par effraction.

Et il lui en voulait tellement.

Finalement, c'est le ressentiment qui prit le dessus et c'est d'une voix cinglante qu'il lui répondit.

– Et toi donc ? Rétorqua-t-il. Camille n'est pas dans les parages à te materner ? Comme c'est étonnant ! Tes trois ans d'esclavage sont terminés ?

Elle esquissa un sourire en coin qui le fit rager : à croire qu'elle avait prévu sa réaction depuis longtemps.

– Il est parti faire visiter la capitale à sa femme. Il en a pour quelques jours, je crois. Mais en effet, il n'est plus mon maître. Il n'en reste pas moins mon meilleur ami.

Logan esquissa un rictus méprisant et le silence tomba. C'était étrange, songea-t-il. Il s'était imaginé ses retrouvailles avec Arya _ si toutefois elle revenait un jour _ à de nombreuses reprises, mais aucun des scénarios auquel il avait songé ne ressemblait à celui-ci. D'un autre côté, il ne s'attendait pas à retrouver Arya si changée et si sûre d'elle.

Perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas tout de suite que la jeune femme l'observait, et lorsqu'il en prit conscience, il ragea contre lui-même. Il garda néanmoins le silence, affrontant fièrement le regard de la Serpentard qui le dévisageait, un léger sourire au coin des lèvres.

– Tu m'as manqué, Logan, avoua-t-elle finalement en plantant son regard orage dans le sien.

Elle avait dit ça simplement, mais avec sérieux et sincérité. Même si ça lui noua l'estomac, Logan ne put s'empêcher de répliquer vertement.

– Et bien ce n'est pas réciproque.

Il ne savait pas exactement pourquoi il se montrait si mauvais, mais il était énervé, et il avait une envie irrépressible de se montrer aussi dur qu'elle l'avait été avec lui, en passant dans un autre monde avec un autre garçon, le laissant en plan sans aucune nouvelle pendant trois ans.

Seul un léger tressaillement trahit le malaise de la rouquine, qui déglutit en essayant de masquer son trouble.

– Bon et bien, puisque je te gâche visiblement la soirée, je vais te laisser, déclara-t-elle d'un ton aussi sec que le sien en sautant au bas du bureau. J'ai d'autres personnes à voir. J'espère que Drago n'est pas encore couché. Ca a été un plaisir, ironisa-t-elle en passant devant lui afin d'accéder à la porte.

Soudain paniqué à l'idée qu'elle parte de nouveau, Logan réagit instinctivement. Il attrapa de son poignet et l'éloigna de la porte.

– Attend, souffla-t-il en la tournant vers lui.

Il déglutit lorsqu'elle posa sur lui un regard interrogateur et, mut par une force inconnue, il s'empara de ses lèvres avec passion. Un flot de souvenirs l'envahit, ainsi qu'une vague d'émotion si forte qu'il crut que son cœur allait exploser. Une bouffée de chaleur le submergea et il se fit plus brutal, plaquant la jeune femme contre la porte, apposant une main sur le mur pour l'empêcher de fuir.

Lorsqu'il se recula enfin, haletant, elle souriait, les yeux brillants.

– Ose dire que je ne t'ai pas manqué, murmura-t-elle en reprenant son souffle.

Il esquissa un bref sourire avant de l'embrasser à nouveau, avec toujours plus d'ardeur et de fougue. Le lit se trouvait juste à côté, et il n'eut qu'à la faire basculer pour se retrouver sur elle, allongé sur les horribles draps new-yorkais de Seth. Mais le motif de la parure lui importait peu en ce moment précis. Seuls comptaient Arya et son corps si proche du sien, ses lèvres sur les siennes et sa main qui caressait doucement ses cheveux alors que l'autre relevait le bas de son T-shirt pour effleurer sa peau nue. Il tressaillit, incapable de se contrôler. Ses lèvres quittèrent sa bouche pour son cou et sa main ses cheveux pour la fermeture de sa veste, qu'il enleva sans mal. Elle portait un pull léger et un T-shirt en dessous, et il l'en aurait vite allégée si elle ne l'avait pas stoppé soudainement.

– Attend, s'exclama-t-elle en le repoussant légèrement.

Il reprit soudainement ses esprits et s'écarta, réalisant ce qu'il faisait.

– Arya... souffla-t-il, coupable.

– Éteint les lumières, s'il te plait, dit-elle simplement.

D'abord étonné par cette demande inattendue, il prit alors conscience que c'était sûrement la première fois qu'elle s'apprêtait à faire ça avec un garçon depuis que Marius l'avait agressée. Car après tout, si elle était là aujourd'hui, c'est qu'elle n'avait eu personne d'autre depuis qu'elle était partie. Et même s'il voyait à ses yeux voilés de désir qu'elle en mourrait d'envie, il savait qu'elle était gênée et effrayée à l'idée de ce qu'elle s'apprêtait à faire, et que ça lui rappellerait forcément de mauvais souvenirs.

Il acquiesça et prit sur lui pour se calmer avant d'éteindre. Mesurant ses gestes, il s'étendit à ses côtés et l'embrassa doucement afin de la détendre avant de faire glisser sa main jusqu'au bas de son pull.

L'obscurité la rassura et, même si elle était encore anxieuse, elle se détendit et ne broncha pas lorsqu'il lui retira doucement son pull puis son T-shirt alors qu'elle en faisait autant, déboutonnant sa chemise du mieux qu'elle pouvait. A côté de Logan, elle se sentait maladroite, inexpérimentée. Sans compter qu'elle craignait à tout instant de voir son traumatisme se manifester à nouveau. La peur lui nouait les entrailles et l'adrénaline coulait dans ses veines alors que son cœur battait à tout rompre. Cependant désireuse de surmonter ses craintes, elle se montra plus pressée et plus audacieuse, et entreprit de déboucler la ceinture de Logan, qui l'arrêta en réalisant qu'elle commençait à paniquer et qu'elle ne prenait aucun plaisir à ce qu'elle faisait.

– Hey, rien ne presse, chuchota-t-il en attrapant ses poignets. Tu viens tout juste de rentrer, on pourra essayer une autre fois. Ne te sens pas obligée de faire ça.

– Je me sens nulle, soupira-t-elle en maudissant ses faiblesses.

– Ne dis pas ça, la gronda-t-il gentiment. C'est normal que tu aies peur. Je te promets que ça va aller, d'accord ? Dit-il en plantant ses yeux dans les siens. Je t'aime tellement, Arya.

Cette soudaine déclaration le surprit autant qu'elle. C'était la première fois qu'il le lui disait. Même quand ils étaient sortis ensemble, trois ans plus tôt, il ne lui avait jamais dit. D'ailleurs, réalisa-t-il avec stupeur, il ne l'avait dit à aucune de ses conquêtes des trois dernières année. C'était peut-être pour cela qu'elles étaient toutes parties après quelques semaines passées avec lui, maintenant qu'il y pensait.

La rouquine lui sourit timidement et s'empara de ses lèvres avec douceur, prenant l'initiative de l'embrasser pour la première fois de la soirée.

– Je t'aime aussi, chuchota-t-elle entre deux baisers. Et ca fait des années que j'aurais du te le dire.

– Moi aussi, sourit-il contre ses lèvres.

Elle enroula ses bras autour de son cou, se serrant contre lui, soulagée et rassurée qu'il ne la presse pas. Le désir l'envahit de nouveau, brûlant et dévastateur. Logan n'en menait pas large, lui non plus, mais il fit preuve d'un self-control étonnant et parvint à se maîtriser.

En confiance, Arya se montra plus tactile et moins pressée d'en finir, multipliant les baisers et les caresses. Cette fois, Logan ne l'arrêta pas lorsqu'elle défit sa ceinture puis son pantalon, prenant le temps de remonter l'embrasser de temps à autre. Néanmoins, il commençait à bouillir de l'intérieur, au supplice. A bout, il inversa leurs rôles et prit possession de ses lèvres avec ardeur, incapable de se retenir plus longtemps. En quelques gestes habiles, il lui retira son pantalon, qu'il envoya valser quelque part dans la chambre. Arya se raidit une seconde mais les caresses de Logan eurent rapidement raison de ses peurs.

– Logan... gémit-elle en fermant les yeux lorsqu'il embrassa son ventre tout en liant ses jambes aux siennes.

Il sourit, content qu'elle n'ait plus peur et qu'elle y prenne du plaisir. Il remonta jusqu'à ses lèvres qu'il embrassa pendant qu'il retirait ses derniers sous-vêtements.

– Ca va aller, lui souffla-t-il une dernière fois au creux de l'oreille entre deux baisers.

La suite leur appartient, et eux seuls sont en droit de la connaître.

Le lendemain matin, les pâles rayons du timide soleil d'hiver nimbèrent le parc d'une douce lumière dorée, dévoilant l'étendue de neige qui était tombée dans la nuit. Ceux qui s'étaient levés plus tôt eurent le plaisir de fouler cette première neige et d'ériger les premiers bonhommes de neige sans avoir à aller chercher de la neige au fond du parc.

Arya grimaça lorsque les rayons du soleil l'éblouirent. Elle se tourna vers Logan et cacha son visage dans son cou pour se soustraire à la lumière avec un soupir satisfait qui le fit sourire. Bien qu'elle ne soit réveillée que depuis quelques minutes, elle avait remis ses sous-vêtements plusieurs heures plus tôt, pendant qu'il dormait, ce qui l'avait amusé, même s'il n'avait pas fait de commentaires. A son grand soulagement, elle ne s'était pas enfuie pendant la nuit et elle n'avait pas bronché lorsqu'elle s'était réveillée contre lui, ni maintenant alors qu'il caressait doucement ses cheveux. Ils n'avaient pas parlé de la nuit qu'ils avaient passé ensemble, mais il voyait bien à son expression qu'elle ne regrettait rien, ce qui le rassurait grandement.

– Arya ? S'enquit-il en embrassant sa tempe.

– Hmm ?

– Combien de temps tu comptes rester ?

– Deux semaines, répondit-elle sans préambule.

Même s'il s'y attendait, cette nouvelle ébranla Logan, qui arrêta un instant de caresser ses cheveux. Lorsqu'il reprit son geste, elle sentit qu'il était tendu.

– Tu savais bien que je ne resterai pas indéfiniment, dit-elle en s'écartant pour pouvoir le regarder.

– On peut toujours espérer, répliqua-t-il en essayant de faire bonne mine.

Elle sourit et se redressa, se défaisant de son étreinte.

– Tu cherches quelque chose ? S'amusa-t-il en la voyant soulever son oreiller en fronçant les sourcils.

– Mon chouchou. Où est-ce que tu l'as mis ?

Elle s'était efforcée de ne pas rougir, en vain cependant, car elle savait très bien en quelles circonstances elle l'avait égaré.

– Tu es mieux avec les cheveux détachés, répondit-il avec un sourire.

– C'est beaucoup moins pratique, maugréa-t-elle en rejetant furieusement sa crinière derrière elle.

– Tu n'as pas de monstres à combattre pour le moment, je ne vois pas où est le problème, répliqua-t-il en enserrant sa taille de ses bras.

Elle sourit malgré elle et observa un instant ses yeux azurs qui lui avaient tant manqué ces dernières années, ombragés par ses cheveux châtains sur lequel le soleil se reflétait, créant des nuances de couleurs chatoyantes.

– Tu as réfléchi à ma proposition ? Demanda-t-elle alors en ébouriffant ses cheveux.

Logan soupira imperceptiblement. S'il avait deviné qu'Arya ne resterait pas indéfiniment, il avait aussi compris qu'elle lui reparlerait de cette offre qu'elle lui avait déjà faite trois ans plus tôt : tout plaquer et la suivre dans le monde qu'elle avait choisi. Il y avait déjà pensé en se réveillant ce matin, et il avait également pris sa décision.

– Tu as réfléchi, soupira-t-elle devant son silence.

– Je ne peux pas tout quitter comme ça Arya. J'ai travaillé dur pour obtenir ce job et j'adore ce que je fais. Et j'ai des amis, une famille ici. Ma vie est ici, comme la tienne est là bas. Tu peux comprendre ça.

– Oui, acquiesça-t-elle à contre cœur, déçue malgré tout. Alors... qu'est-ce qu'on va faire ? Demanda-t-elle après une seconde de silence.

– Je ne sais pas. Te voir une fois tous les trois ans...

– Le père de Camille peut passer d'un monde à l'autre comme il le souhaite. Je pourrais venir plus souvent, maintenant que je ne suis plus l'élève de Camille.

– Tous les Week-end ?

– Deux fois par an. Trois à la limite, ajouta-t-elle en avisant son air horrifié.

– C'est ça que tu appelles souvent ! S'exclama-t-il, ahuri.

– Je ne peux pas faire l'impossible non plus ! Protesta-t-elle.

– Tu pourrais revenir ici, tout simplement ! Rétorqua-t-il en s'écartant, vexé.

– Et tu pourrais venir avec moi, tout simplement ! Répliqua-t-elle sur le même ton.

Elle trouva enfin son élastique et rattacha ses cheveux d'un geste agacé.

– T'as vraiment pas changé d'un iota en trois ans ! Pesta-t-il

– Toi non plus !

Le jeune homme soupira, profondément agacé.

– Tu vas finir par me rendre dingue ! Dit-il encore, exaspéré.

– T'es déjà dingue de moi, de toute façon, répondit-elle du tac au tac avec un air hautin.

Il ne trouva rien à répondre, trop étonné d'une telle réplique venant de sa part. Elle même semblait d'ailleurs surprise par son audace, car elle resta coite un instant avant de sourire.

– Ca m'a manqué de me disputer avec toi.

– Ah moi aussi, avoua-t-il en lui rendant son sourire.

Elle se pencha sur lui pour l'embrasser, et il se laissa retomber sur les oreillers en l'entrainant avec lui.

– Je t'aime, souffla-t-il lorsqu'elle se détacha de lui.

– Je sais, répondit-elle avec un sourire.

Elle planta un dernier baiser à la commissure de ses lèvres et se leva pour ramasser ses affaires.

Il l'observa un instant, toujours allongé, puis se leva à son tour pour récupérer ses habits disséminés un peu partout autour du lit alors qu'elle allait prendre une douche.

– Tu as intérêt à te tenir à tes trois visites annuelles et à ne pas me poser de lapin ! grommela-t-il une dernière fois alors qu'elle entrait dans la salle de bain.

Elle lui offrit son plus beau sourire avant de s'enfermer dans la salle d'eau.

.

Malgré l'heure tardive, il n'y avait pas grand monde dans la salle à manger. Certains étaient encore couchés, mais la majorité des enfants, debout et parfaitement réveillés, étaient éparpillés dans la maison, à profiter de leurs cadeaux tout neufs obtenus la veille ou dans le parc, à ériger des bonhommes de neige avec les flocons fraichement tombés.

Assis dans les canapés et fauteuils du salon, leurs genoux ramenés sous eux et enroulés dans un plaid polaire, Drago, Grégoire, Elise et Blaise faisaient leur possible pour se réchauffer et limiter leurs claquements de dents. Drago avait été sélectionné en tant que poursuiveur de réserve dans l'équipe des Canons de Chudley un an et demi auparavant, et il venait de monter en grade. Le joueur qu'il secondait s'était vu obligé de mettre un terme à sa carrière après un accident, et Drago avait donc été promu poursuiveur. Pour l'occasion, Hermione lui avait offert le balai le plus renommé du moment : le libellule 2, sorti quelques mois plus tôt.

Le Serpentard s'était donc levé très tôt afin d'essayer son balai tout neuf et tout brillant pour une partie de Quidditch avec Blaise, Grégoire et Elise, la française qui était revenue pour Noël. Trop impatients de tester les capacités de ce petit bijou, les quatre sorciers avaient couru jusqu'au hangar à balais sans prendre la peine de s'habiller correctement, ce qu'ils regrettaient à présent.

– Je ne sens plus le bout de mes doigts, murmura Blaise en frottant ses mains pour les réchauffer.

– Tant que ce n'est que ça ! Répliqua Drago. Mes pieds sont gelés ! Et j'ai l'impression d'avoir perdu mes oreilles et mon nez !

– Pareil ! Marmonna Grégoire, serré contre Elise qui frissonnait elle aussi.

– Arrêtez de vous plaindre ! Intervint Hermione en pénétrant dans la pièce, un plateau chargé de chocolats chauds dans les mains. Je vous avais prévenus et vous n'avez rien écouté, comme d'habitude !

Les trois garçons grommelèrent mais on n'entendit plus personne broncher lorsqu'elle distribua les tasses fumantes. Grelottant, Drago attira Hermione à lui, et la jeune femme souleva le plaid une seconde pour se blottir contre lui afin de le réchauffer.

– C'est pas juste ! Protesta Blaise, assis tout seul dans son fauteuil. Toi tu as Hermione pour te tenir chaud, et Grégoire a Elise ! S'exclama-t-il, faisant rougir les deux adolescents qui n'étaient pas encore officiellement ensemble.

– Tu n'avais qu'à inviter Juliette, sourit Drago en passant un bras autour des épaules d'Hermione.

– Elle passe Noël chez ses parents, grommela le métis en resserrant son plaid sur lui. Sa mère a insisté pour qu'elle aille au ski avec eux ! C'est pas croyable ce qu'il fait froid !

Il regarda tristement sa tasse vide et releva un regard désespéré vers Hermione.

– C'est bon, j'ai compris. C'est la dernière fois, après tu y vas tout seul.

Elle récupéra toutes les tasses vides et retourna dans la cuisine pour refaire le plein de boissons chaudes.

– En tout cas, ton Libellule est super ! S'exclama Elise à l'attention de Drago lorsque ses dents cessèrent de claquer. Tu ne peux que gagner avec ça !

– Dommage que Ginny ne te cède pas sa place d'attrapeuse, tu ferais un carton avec ce balai ! Renchérit Grégoire.

– C'est vraiment un super cadeau ! Conclut Elise. T'as vraiment de la chance de sortir avec Hermione !

– Je sais, sourit le Serpentard.

– Drago a toujours de la chance, de toute façon ! Marmonna Blaise depuis son fauteuil.

Le concerné s'esclaffa. Oui, il avait de la chance, et il en était bien conscient. Ses années à Askaban étaient à présent loin derrière lui, et il profitait pleinement de sa nouvelle vie. Sa carrière dans le Quidditch fleurissait, si bien qu'à présent, on parlait plus de lui pour ses performances sportives que pour son passé de fils de mangemort repenti. Il avait des amis sur qui il pouvait compter et une famille extraordinaire. Sa mère, tout d'abord, qu'il voyait régulièrement et qui s'était remarié avec Severus l'an passé ; mais aussi Grégoire, qui restait très attaché à lui même s'il avait maintenant quinze ans, ainsi que John, Alec et Marvin, qui adoraient le taquiner sur sa relation avec Hermione lorsqu'ils étaient de passage _ il n'y avait d'ailleurs pas échappé la veille. Logan restait un bon ami également, et les plus jeunes n'étaient pas en reste. Harry et Mathieu étaient devenus ses plus grands fans lorsqu'il avait été pris dans l'équipe des Canons de Chudley. Et bien sûr, il y avait Hermione, sans qui tout cela n'aurait pas été possible. Hermione qu'il adorait et qui le lui rendait bien. Oui, il avait de la chance de l'avoir. Son bonheur était presque parfait.

– Dray ? Appela justement la Gryffondor d'une voix fébrile qui l'étonna. Je crois que tu as de la visite.

Et Drago ne le savait pas encore, mais son bonheur n'allait pas tarder à être complet.


Et voilà, c'est la fin de la fin !

J'ai vraiment tenu à faire ce chapitre en deux parties car je trouvais important de vous faire vivre la fin de la réinsertion de Drago autant que le retour d'Arya =p

J'espère que les deux passages vous auront plu =) C'est vrai que concernant Hermione, j'ai poussé le vice jusqu'à la faire hésiter même au dernier moment. Ca me paraissait plus crédible qu'elle panique à l'idée que Drago prenne son indépendance lui aussi et qu'il s'éloigne d'elle, même momentanément. Après tout, puisqu'il est directement passé de Poudlard à Azkaban, il n'a pas eu l'occasion de vraiment profité de sa vie d'adulte ni de faire d'autres rencontres amoureuses autre qu'Hermione. Et puis j'aimais bien l'idée d'une Gryffondor jalouse xD C'était mon petit caprice pour ce dernier chapitre x)

Concernant Logan à présent xD Et non, il n'est pas resté célibataire pendant trois ans ! Ca, il avait prévenu : il n'allait pas attendre Arya pendant trois ans. Après, ses tentatives pour l'oublier ont toutes échoué, mais on ne peut que s'en réjouir puisque ça permet à Arya de le retrouver x) D'ailleurs, concernant leurs retrouvailles. J'avoue que c'est la première fois que j'écrie quelque chose d'aussi... osé si je puis dire, même si ce n'est pas encore du rating M, loin de là. J'ai vraiment hésité à écrire cette scène, mais il fallait bien que je torde définitivement le cou à ce fichu traumatisme. Donc voilà, j'espère que ça ne choquera ou ne décevra personne xD

Enfin, j'ai volontairement laissé en suspens les retrouvailles entre Arya et Drago. Cela permet à chacune d'entre vous de les imaginer comme vous les souhaiteriez, et puis je ne voulais pas tout écrire sans laisser une part de suspens, même si ce n'est pas grand chose puisque finalement, tout est bien qui finit bien pour tout le monde xD

Voilà, ainsi s'achève Projet de Réinsertion sous Tutelle !

Je tiens à remercier toutes celles (et ceux, sait-on jamais ? xD) qui m'ont lu et qui ont pris le temps de laisser des reviews et de petits commentaires adorables pour me soutenir ! Ca a vraiment été un plaisir de partager cette fiction avec vous, et j'espère que vous avez passé un agréable moment à la lire. Merci du fond du coeur !

Gros bisous à tout le monde, et merci encore pour tout ce que vous m'avez apporté !

Bonne continuation à toutes,

Serpendor.