Avant toutes choses, je tiens à vous remercier, vous qui avez jugé intéressant à venir ici.
J'ai passé un nombre incalculable de soirées et nourris bien souvent mon imagination avec les fictions, mais jamais je n'aurais pensé que cela suscite autant de travail, en me lançant, je l'ai compris
En relisant mes chapitres qui étaient déjà édités, les fautes d'orthographe m'ont piqué les yeux, même à moi c'est dire… bref, j'ai essayé de les minimiser, car il est évident que le « perfecto » ne me saura probablement pas attribué. Durant ma relecture, il m'a paru logique qu'aujourd'hui je ne réécrive pas le premier chapitre ainsi, mais cette fiction est la première que j'écris et comme pour toutes les nouvelles auteures, il me plaît à croire que l'évolution se fait sentir de chapitre en chapitre alors non je ne réécrirais pas mes tout premiers chapitres. Ils sont mes débuts donc bons ou mauvais ils resteront ainsi.
N'hésitez pas à laisser des messages dans la mesure du possible, je réponds à tous, donc voilà, je vous laisse en compagnie d'Isabella qui a bien changé, comparé à notre petite Bella calme et fragile. Saura-t-elle apprendre à pardonner aux autres, à elle-même qui sait ? Ou au contraire se laisser emporter par la haine et l'obscurité. L'amour a-t-il des limites ? Et si oui, qui les impose ? La vie, nous-mêmes, les autres ?
Quoi qu'il en soit, je vous laisse découvrir cette histoire.
Chapitre 1
Elle regarde dans ma direction, mais ne me voit pas.
Ses yeux, bleu azure, ils devaient être le reflet de son âme à une époque. Ils ne sont aujourd'hui qu'un océan.
Une vaste étendue de larmes, de tristesse.
Elle a tout perdu ce soir, enfin le peu qu'il lui restait.
Elle sert dans ses bras son ours en peluche, seul témoin de son enfer. Elle ne parle pas au médecin, ni à Angela, qui lui assure qu'elle est en sécurité.
Angela Weber, elle aussi a changé.
C'est une amie qu'on a besoin d'avoir auprès de nous et sans elle, ma brigade me paraîtrait incomplète.
Elle véhicule la douceur et la bienveillance, c'est tout naturellement qu'elle a embrassé cette carrière auprès des enfants les plus démunis.
Nous sommes reliées par le passé, nous avons laissé notre innocence derrière nous, afin de nous battre contre la cruauté que l'on a devant les yeux tous les jours. D'une adolescente timide et réservée elle est devenue une femme forte. Elle se voit confier la vie et l'avenir des « petits bouts de choux » comme elle aime les appeler et c'est dans la peau d'une mère qu'elle se glisse pour obtenir le meilleur cadre de vie pour eux. Ses yeux se lèvent vers le miroir. Elle sait que je suis derrière à attendre son rapport. Avant de se lever pour me rejoindre, elle s'est agenouillée auprès de Mélanie lui expliquant qu'elle va s'absenter quelques minutes, qu'elle ne la laisse pas seule et qu'elle revient très vite. Pour preuve, elle laisse son sac à main et sa veste au bout du lit.
Quelques pièces dans la main, elle demande à la petite si elle veut boire quelque chose.
Évidemment, seul le silence lui répond, mais Ange ne se formalise pas, elle sourit à la petite et lui promet un chocolat chaud.
Une fois sortie de la chambre j'imagine aisément que son masque tombe, que son sourire a disparu et c'est d'un pas décidé si j'en crois la vitesse qu'elle vient me rejoindre.
– Si je tenais la pourriture qui a mis cette fillette dans cet état ! Je pense que je commettrais moi-même des choses innommables ! !
Angela a toujours été une passionnée, il m'est bien souvent utile de lui rappeler de garder la tête froide, que nous sommes tous dans le même état d'esprit. Cause perdue, avec Angie elle s'attache à chaque enfant, je la vois bien souvent pleurer sur leurs malheurs, mais c'est cette alchimie de sentiments qui la rendent si efficace pour nos petits.
– Bonjour Angie, moi aussi je suis ravi de te voir, même si je préférais que les circonstances soient tout autres.
– Pardon Isa, mais je suis dans une colère noire !
– Comme d'habitude.
– Ces enfants souffrent tellement, je ne m'y ferais jamais.
– Comme nous tous. Donne-moi quelque chose.
– Je n'ai que très peu d'éléments. Je suis passé au bureau pour voir si sa mère était connue de nos services et pour être connue, elle l'est ! Mais je ne comprends pas pourquoi la petite est encore avec sa mère, te rends-tu compte ? Elle se prostitue ! Elle se drogue ! Un éducateur a été attitré pour la petite. Où était-il lui pendant ce temps ? Ça n'aurait jamais dû arriver ! Elle aurait dû être enlevée depuis bien longtemps. Il aurait dû le voir ! Alors peut-être que...
– Angela ! Stop ! Des éléments concrets ! Je n'ai pas besoin que tu me racontes une histoire avec des « si » et un « peut-être »
– Oui pardon, mais ça me rend dingue l'incompétence professionnelle.
– Je ne peux que te rejoindre là-dessus.
Bras croisé, je fixe le médecin qui est resté dans la chambre, son visage m'est inconnu.
En règle générale, je n'assiste pas à ceci. Nul besoin de point de comparaison pour voir que les gestes de cet homme ne sont pas remplis de douceur. Pas une parole douce pour l'enfant, il lui donne des ordres comme un maître-chien.
La petite est incapable d'exécuter le moindre geste.
La catatonie, « l'auto-protection de l'esprit humain » à mes yeux c'est les dernières minutes où l'horreur de la réalité n'a pas encore pris sa place, c'est un état qui ne dure pas. Heureusement pour nous et l'enquête, malheureusement, c'est souvent l'un des moments les plus durs pour les victimes.
Mélanie commence à geindre, elle ne veut pas qu'on la touche, ce qui peut aisément se comprendre. L'abrutie de toubib continu a-lui ausculté le dos sans se soucier du comportement apeuré de la petite.
Ces nerfs commencent à lâcher, les hurlements commencent, la vérité l'a rattrapée.
La colère d'Angela augmente avec les hurlements.
– Grrr... mais, il fait quoi lui ! ?
Son visage est braqué sur le futur ex-médecin de la petite, je dois avouer qu'à l'heure qu'il est, je ne donne pas très cher de sa peau. Angela qui grogne, là elle est, en version, « maman poule » et dans ces moments-là même moi je m'écarte.
Elle se retourne vers moi, je sens que le rapport va être rapide.
– J'ai envoyé le dossier à la brigade, je te rappelle.
Et la voilà partie voler au secours de son « bout de choux ». Quand je vous disais que cela aller être rapide.
La môme qui s'était recroquevillée sur elle-même s'élance vers Ange, elle se réfugie dans les bras de mon amie comme une noyée s'accroche à une bouée. Le manque de tact du soi-disant médecin, a effrayé la petite au point qu'elle ne cesse de hurler des mots incompréhensibles.
Ange prend la petite dans les bras. Elle se relève doucement en jetant un regard glacial dans la direction du médecin qui lui ne voit toujours pas le problème, mais lorsqu'il blêmit en ramassant ses quelques ustensiles, je sais qu'il a compris que sa présence n'est plus voulue. Il quitte la chambre comme s'il avait le diable aux fesses. Là où cela devient ironique, c'est que son prochain interlocuteur c'est moi. Moi qui pensais avoir un karma pourris, ce n'est rien comparer au sien.
J'observe derrière cette vitre sans teint, de la chambre si spéciale de l'hôpital, aménagé pour ces victimes si fragiles et surtout si jeunes. Elle a été créée à ma demande, tout le matériel médical est là, mais en plus discret. Cette chambre est un cocon pour eux. Les caméras, les micros sont là pour éviter que ces innocents se répètent lors des procès. Si l'enfant se confie à un parent, médecin ou autre, tout est enregistré. Cela nous sert de preuve bien souvent. Ils sont suffisamment affectés pour ne pas devoir se répéter au tribunal. Mélanie, cinq ans, « le cas 128 », ne pas s'attacher fait partie de mon travail. La petite a été retrouvée dans l'appartement de sa mère.
Les secours ont été appelés par un client de cette dernière. Ledit client est actuellement dans les locaux de la brigade, Brass mène l'interrogatoire.
Lorsque les secours sont arrivés, le verdict est tombé, déclenchant l'alerte de mon équipe ; viol et brutalité sur très jeune mineur.
Un ange victime d'un prédateur sexuel.
On dit que le corps est la mémoire de l'âme, Mélanie comme les autres en est la preuve vivante. Arraché la pureté des enfants est un meurtre et l'assassin ne sera pas impuni.
Il a été bourreau et prédateurs, mais il va devenir la cible « ma cible » ma « proie ».
En attendant, j'ai besoin d'un exutoire. Les dernières heures ont été d'une tension extrême, même pour moi. La colère toujours aussi présente lors de ces découvertes. Des victimes, si jeune et impuissante face à tant de cruauté.
– Agent Swan ?
Tiens, Dieu m'offre un sac de frappes, sympa !
L'incompétent que j'ai vu à l'œuvre quelques minutes plus tôt est encore en vie, Angela a trop bon cœur.
– Oui, je suis l'agent Swan et j'attends le docteur qui s'occupe de Mélanie.
– Je suis le docteur Drives. C'est « moi » qui suis responsable de cette patiente.
« Patiente ! ! » C'est bien le genre de mot que je ne supporte pas lorsque l'on parle de mes protégées. Mélanie ne l'a été que trop longtemps, à patienter, pour que quelqu'un la secoure, elle ne l'est plus, sombre abruti.
– Victime.
Ma voix claque je dois rester calme, je le sais, la colère est présente, mais pas que contre lui, la logique elle-même démontrera que cet incompétent n'a pas sa place parmi l'entourage de la petite.
– Heu... oui pardon
– Je préfère l'efficacité aux excuses. Qui vous a confié ce dossier ? Où est le docteur en chef du service ?
– Le docteur Smith est en route. Il avait un séminaire important ce soir. Mais je suis le docteur qui va suivre Magalie.
– Son prénom est Mélanie !
– Oui, c'est ça ! Mélanie. Je suis le futur chef de ce service.
– Vous me paraissez bien jeune pour ce poste.
Il bombe le torse essayant de me toiser, ce qui donne une image assez comique je dois l'avouer.
– Je suis plus que qualifié pour ce poste mademoiselle ! J'ai fini mes études en tant que major de ma promotion et mon internat a été effectué avec des enfants dans le célèbre hôpital de Seattle possédant un service pédiatrie des plus compétents. J'ai été choisi pour ce poste grâce à mon efficacité auprès des jeunes. Le service dans lequel on se trouve aujourd'hui exige des personnes compétentes. Je suis, ce qui se fait de mieux. Vous me trouvez jeune, mais vous n'aurez personne d'aussi qualifié. J'ai d'ailleurs été chaudement recommandé pour remplir ces fonctions et par des personnes compétentes, agent Swan.
Peu de choses arrivent encore à me choquer, mais le narcissisme de cet homme est effrayant. Son ego compense son physique. Il n'est pas très grand 1m70, assez rond. Ses yeux sont tout petits, des yeux de rat seraient la comparaison la plus proche. Sa peau a encore des marques d'une acné qui devait être difficile à vivre. Ses cheveux blonds rasés lui donnent un front démesuré. Une tête de gland voila ce que j'ai devant moi.
Une fois son éloge de lui-même fini, il me regarde avec un sourire qu'il doit imaginer séducteur, mon Dieu ! ! Il a la denture de Beetlejuice. C'est une blague de très mauvais goût en vue des circonstances. Le plus effrayant dans cette histoire, c'est qu'il a l'air de croire réellement les conneries qu'il vient de déblatérer.
La porte s'ouvre sur le docteur Smith. Lui et moi, nous nous connaissons bien, cela fait plusieurs années que nous coopérons. C'est un homme d'une cinquantaine d'années, qui ont laissé des traces sur son visage. Ses rides sont dues à son âge, mais aussi à la douleur croisée durant sa carrière. D'une présence charismatique, nul besoin qu'il élève la voix pour imposer son avis, c'est un homme qui inspire le respect, mais pour l'avoir vu à l'œuvre avec les enfants, il travaille avec une douceur et d'une compassion à toute épreuve.
C'est tout simplement mon référent médical pour les victimes qui sont confiées à ce service.
– Isa je vois que vous avez déjà rencontré le docteur Drives.
Il me dit cela avec ce que l'on peut prendre au premier abord pour une poignée de main chaleureuse, alors qu'en fait ses yeux me disent d'une clarté absolue à quel point il est navré de ne pas être arrivé plus tôt.
– Oui en effet !
Le bouffon qui est toujours à côté de nous, bavant sur mon décolleté, doit trouver important le fait de montrer sa présence.
– Oui, j'expliquais à l'agent Swan que je serai bientôt son référent médical.
Les excuses dans les yeux du seul véritable médecin présent dans cette pièce disparaissent très vite pour faire place à une étincelle malicieuse, il me connaît bien.
Les regards salaces du freluquet commencent à me courir sur le système.
– Super docteur m'aurait-il décelé un souci au niveau des poumons ?
– Moi ! ... Heu... excusez-moi, c'est-à-dire que...
Tiens, l'assurance s'est fait la belle, il rougit, son texte de tout à l'heure avait dû être répété durant des heures devant un miroir. Chassez le naturel, il revient au galop. Pauvre mec ! On dirait moi il y a cinq ans ! Tu n'as rien à faire ici.
– Docteur Smith, s'il vous plaît, ne me dit pas que vous souhaitez cet abruti, en réfèrent des enfants ! Regardez-le, je me retourne tout en toisant ce parasite
– Peter c'est bien ça ?
Le type acquiesce sans quitter du regard ses chaussures devenues fort intéressantes à son goût. Il est nerveux, ses mains serrent le dossier médical de la petite comme s'il s'agissait d'un gilet par balle et essaye de camoufler son problème de transpiration.
– Regardez-moi lorsque je vous parle !
Contre son gré, il s'exécute malgré un regard fuyant.
– Vous n'êtes pas qualifié pour faire partie de MON équipe !
– Mais madame je...
– Taisez-vous et écoutez. Vous avez tellement à apprendre, que je me demande bien quel est le réel métier du médecin qui vous a, je cite « chaudement recommandé », que vous vous octroyiez le droit de vous présenter devant moi en me certifiant être le médecin de la victime cela est tout simplement insultant pour cette dernière. Ces enfants ont besoin de l'élite, de gens connaissant le sujet et qui soit capable de ne pas laisser parler leurs émotions.
Il est livide, j'adore ça, il se rendra compte bien plus tard du service que je nous rends à tous les deux. Je reprends mon calme, Swan ne lui fout pas ton poing dans la gueule. Putain ! ! Il me faut une clope.
– Je pourrais passer une bonne heure à vous lister les qualités professionnelles et personnelles, qui au regard de votre incompétence, vous n'avez pas et n'aurez probablement jamais pour remplir les fonctions qui sont actuellement honorées par le docteur Smith, mais la vérité est que je perdrais mon temps. Votre véritable place est au milieu d'une ferme, vous vous dites le meilleur des médecins ! Moi je ne vois en vous qu'un apprenti vétérinaire !
_ Vous n'avez aucun droit sur les mutations au sein de cet hôpital. Pour qui vous prenez-vous ?
Le sourire aux lèvres, je m'approche doucement de lui et plante mes yeux dans les siens.
– Grave erreur, je suis libre de choisir TOUS mes collaborateurs, TOUS mes référents, mais le docteur Smith vous l'aurait expliqué s'il avait pensé une demi-seconde que je vous accorde un tant soit peu de crédit. Je vais même vous dire que voyant le sourire qu'il arbore, il est soulagé de ne plus vous voir dans les parages. Vous n'avez pas été choisi comme vous aimez le dire haut et fort, vous vous êtes imposé, pourquoi la misère humaine vous excite ? Ou peut-être que vous n'êtes dans le service que pour vous ouvrir des portes ? Vous êtes là que par intérêt vous n'avez pas la vocation de cette place. Alors, dites à papa que c'est trop douloureux de voir ces victimes et retournez à votre golf. Monsieur le chef de service ai-je omis quelque chose ?
Ce dernier n'a évidemment rien loupé de notre échange.
– Je vous l'avais bien dit cher confrère, la barre était haute et votre père monsieur le directeur de l'hôpital de Seattle ne pourra rien faire pour assouvir votre caprice cette fois-ci. Mlle Swan est belle et bien libre de choisir, le médecin référent pour ses affaires, et ce droit, il arrive de Très-Haut dans notre belle hiérarchie administrative, mais dites-vous que vous vous en tirer plus tôt bien la connaissant et croyez-moi nous nous rendons à tous un grand service en avortant cette association.
Notre clown à un dernier regard plein de haine pour moi ce qui me fait rire, petit joueur, enfin il tourne les talons, on en est débarrassé.
– Isa, je suis impressionné. J'avais prévu de réserver un brancard le jour de votre rencontre à tous les deux.
Cet homme est simple et silencieux, un regard nous suffit souvent pour nous comprendre. Il connaît mon passé, enfin une partie, celle qui m'est autorisée de partager avec les humains, mais il sait aussi que les zones d'ombre dans mon passé sont ma force. Il a toujours respecté mes silences et son soutien m'est précieux, pas uniquement pour le côté professionnel qui définit notre relation.
– Successeur ? ? Vous y pensez.
– Oui et non, oui parce que nous savons tous les deux que personne n'est éternel, je ne veux pas partir sans laisser une suite, un référent pour eux.
Il regarde la petite qui s'est endormi la main bien solidement emmêler dans celle d'Angela. Son sommeil est paisible, des calmants en sont probablement la cause.
– Vous n'êtes pas sans savoir que je n'ai pas de famille Laura à quitter ce monde bien avant que l'on puisse la fonder.
Laura, sa femme est morte assassinée. Elle avait été retrouvée dans une ruelle à proximité de leur appartement. Battue à mort pour les dix dollars qu'elle avait dans son sac. Elle avait la vingtaine, était en fac de droit, Smith lui, finissait ces études de médecine, deux jeunes mariés. Ils auraient fêté leurs 35 ans de mariage cette année. Son âme sœur l'avait quitté, mais lui n'avait cessé de l'aimer. Il s'est noyé dans le travail pour pouvoir sauver d'autres personnes, comme il aurait voulu que quelqu'un soit là pour sauver Laura.
– Mais chaque enfant que j'ai vu passer dans cette chambre est parti avec un morceau de mon cœur, je pourrais vous donner encore leurs prénoms, leurs histoires, la date d'admission. Je veux prendre le temps de former la bonne personne pour ce travail, qu'elle prenne poste avec de l'expérience et surtout votre confiance. Je veux pouvoir partir en paix Isa.
Je cherche à changer de sujet, les émotions ne sont pas mes conversations préférées et mon interlocuteur le sait. Il tente de temps à autre de me faire parler de mes ressentis personnels. Il est le référent des enfants, mais également le médecin de ma brigade, cela ne faisait évidemment pas partie de notre contrat initial, mais cela s'est mis en place naturellement. Durant son temps libre, il recoud les bobos de mes gars et il écoute, beaucoup. Le besoin de parler et d'extérioriser nos sentiments devrait être indispensable pour tous les agents de la brigade et c'est le cas pour la plupart, mais pour certains comme moi seul nos silences devant des questions aussi simples que « comment vas-tu » prouvant que la positivité émotionnelle ou sentimentale a déserté nos esprits.
– Peter ne doit pas être loin. Si vous le souhaitez réellement en apprentis je peux encore lui courir après.
Il me regarde, faussement outré.
– Vous voyais sincèrement ce fils à papa pour me remplacer auprès de vos protégées ! ? Agent Swan, vous venez d'exécuter mon propre ego.
– Vous êtes irremplaçable, vous possédez un don avec ces mômes, mais le jour où votre choix sera fixé sur un éventuel remplaçant je le respecterais.
– Merci Isa.
– Je dois aller rejoindre les gars. Il se fait tard, je les mets sur l'affaire de suite.
Un dernier regard pour le petit ange qui dort, et je me casse de cet endroit, que je ne supporte plus. Les hôpitaux sont pour moi, une source de souvenirs douloureux, et je suis toujours aussi soulagé de pouvoir les quitter.
Avant que je franchisse la porte de la chambre mitoyenne de celle de la petite, mon doc m'a interpellé.
– Agent Swan ?
– Oui docteur ?
– Trouvez cet enculé et lorsque ça sera fait mettez-lui un coup pour moi.
– À vos ordres toubib.
Un dernier sourire le dossier en main direction, la brigade.